1Metz fut un laboratoire de l’archéologie appliquée au bâti, en raison de l’urgence patrimoniale depuis le milieu du xixe siècle, puis grâce à l’implication et à la coordination des compétences assurées par le service régional de l’archéologie (SRA). Elle est restée un modèle presque inédit en France dans les années 1980 à 1990. Depuis 2002, les études menées par l’Inrap sur des bâtiments civils alimentent, par le biais de données fiabilisées, la recherche sur l’architecture des maisons médiévales messines.
2Dès 1846, la sagacité d’Auguste Prost, à l’occasion du Congrès archéologique de France tenu à Metz, a fait savoir que les monuments civils pouvaient offrir « des aperçus intéressants sur quelques points de l’histoire des arts et des mœurs » (Prost 1847, p. 164). L’article mentionne de nombreux bâtiments, tels que les hôtels Saint-Livier, de la Monnaie, de Heu, du Passe-Temps ainsi que différentes maisons des places Sainte-Croix, Saint-Louis, des Charrons, du Quarteau et des rues Gaudée, Coislin, Sous-Saint-Arnould, en Fournirue, en Nexirue, etc. Le travail d’identification relève, comme pour beaucoup de savants de l’époque, d’une démarche d’historien de l’art, prenant essentiellement en compte les éléments architecturaux avérés et visibles. Pour autant, A. Prost est aussi – est déjà devrait-on dire – un archéologue du bâtiment, au sens où il exploite des indices architecturaux révélés lors des démolitions ou des réhabilitations : des traces, des fragments de constructions qui demandent à être identifiés avant d’être interprétés. Avec cette somme d’éléments, comme le présentaient d’autres travaux européens développés à l’époque (Verdier, Cattois 1855-1857), il propose d’appréhender quelques usages des matériaux au Moyen Âge (essentiellement de la pierre). Il dessine les profils généraux de certains corps de bâtiments, il identifie les styles et formes des baies et de quelques autres motifs décoratifs récurrents appliqués aux maisons de la ville médiévale et Renaissance. Aidés des observations archéologiques de messieurs Simon, Lorrain ou Démoget, A. Prost et la Société d’archéologie et d’histoire de la Moselle (SAHM) font connaître des découvertes archéologiques mises en évidence tant sous le sol qu’à l’arrière ou même à l’intérieur des habitations : cheminées à colonnes, « voûtes singulières » ou caves à piliers1. On ne peut que reconnaître la lucidité d’un « patrimonialiste », conscient de la sensibilité de ses découvertes archéologiques, relevant implicitement le risque de disparition irrémédiable.
3En 1869, l’urgence patrimoniale devient un sujet clairement exprimé par la SAHM. Les sociétaires sont alertés de la menace de destruction d’un exceptionnel plafond à entrevous en berceau daté de 1543 lors de travaux de démolition. Les conditions de sa découverte inscrivent dans les mentalités locales, du moins chez les érudits, le potentiel archéologique au sein des bâtiments civils de Metz et l’enjeu de devoir en assurer la sauvegarde. L’originalité de la structure ainsi que son décor en font un exemplaire unique reconnu comme tel, ce qui légitime son entrée dans les collections du musée de la ville. Dans ce prolongement épistémologique, de véritables enquêtes permettent de restituer, sur la base d’archives manuscrites couplées à des relevés de caves, l’hôtel du Voué, conservé très partiellement au sein d’un lot d’habitations (Prost 1882). Sa juste localisation autorisera à lui attribuer, près de trente ans plus tard, un remarquable plafond peint découvert dans l’îlot. L’ensemble est bien documenté graphiquement et exceptionnellement mis en valeur au musée grâce à l’implication de Wilhelm Peter Schmitz, architecte et conservateur du patrimoine de la ville pendant la période d’annexion (Schmitz 1897) [ill. 1].
1. Le plafond peint de l’hôtel du Voué vu en détail et publié par Wilhelm Peter Schmitz en 1897.
Publié par Wilhelm Peter Schmitz en 1897 (D.R.).
- 2 Voir les bulletins de la SAHM de 1863, 1866, 1869, 1870 et 1874.
4Les érudits locaux, ayant donc pris la mesure de la destruction du parc immobilier messin et du risque de disparition de son riche patrimoine civil bâti, envisagent plusieurs méthodes de collectes. En 1863 est organisé un concours de dessin à vocation de sauvegarde mémorielle. La liste compte les principaux édifices pointés depuis 18462. Les sociétaires s’intéressent également aux nouvelles technologies lorsque M. Darras offre à la société un des premiers clichés photographiques, représentant une maison située en Fournirue. L’expérience d’un moulage de cheminée est même tentée. Une équipe de recherche dédiée au bâti messin se constitue, empiriquement d’abord, sans réelle méthode de collecte de la donnée, sinon par la production de textes descriptifs au vocabulaire architectural souvent hésitant. Avec l’annexion de la Moselle par l’Allemagne, le premier travail de documentation rigoureux, basé sur des méthodes d’architecte, dépasse de loin les papiers jusque-là proposés par la communauté scientifique française. Il est réalisé, en 1899, par W. P. Schmitz (Schmitz 1899). Tous les champs d’analyse de l’architecture y sont discutés, relevés à l’appui : critères stylistiques de datation comme parties de construction qui se détachent de la synthèse des vestiges. En lien avec les recherches menées en Allemagne (Simon 1902), l’intention est de proposer un tableau d’ensemble de l’architecture civile à Metz. L’aire d’influence, bien discernable, est circonscrite entre la vallée de la Moselle et le plateau mosellan et assimilable à une forme lorraine de « gothique civil » (Heppe 1907 ; 1908).
5Au sortir de la Première Guerre mondiale et du retour de la Moselle dans l’espace français, aucune réelle continuité scientifique sur le thème n’est recherchée. C’est pourtant à cette période que Jean-Julien Barbé retrouve un document d’archive exceptionnel de 1797 qui aurait pu relancer les recherches sur le sujet. Le document est issu de l’administration républicaine qui avait pris en charge l’expertise, par l’étude sanitaire autant que conservatoire, d’anciens édifices avant leur destruction ; mais une page s’est tournée depuis. La disparition d’un réel potentiel archéologique et architectural civil n’est plus mise en doute, et les conséquences désastreuses des deux guerres mondiales sur la ville ne feront que le confirmer. Une forme d’oubli des acquis de près de soixante-dix ans de travaux se lit même en sous-texte d’une séance du congrès archéologique se tenant à Metz en 1920. Aucune nouveauté n’est apportée, sinon de replacer le patrimoine mosellan dans le tableau national au sortir d’une annexion de près de cinquante ans (Boinet 1922).
- 3 Notamment dans La Voix lorraine, Archeologia, Vieilles Maisons françaises, Sites & Monuments.
- 4 L’association édite une revue où ces travaux sont publiés en 1970, 1971, 1972, 1973 1975 : https:// (...)
6Toutefois, l’envergure des chantiers de renouvellement du centre urbain de Metz va fédérer une communauté locale qui développe une forme de résistance aux pertes patrimoniales encourues, comme un écho aux observations d’A. Prost un siècle plus tôt. Dès le milieu des années 1950, la destruction des îlots urbains marque l’esprit de quelques chercheurs, dont l’universitaire Jean-Jacques Hatt, qui immortalise « la brutalité du processus » au pied de la cathédrale et du musée. Les quartiers Saint-Ferroy en 1958, de la Visitation en 1959, du Pontiffroy à partir de 1962, des Roches en 1963 et les secteurs autour des Hauts de Saint-Croix, de la place Jeanne-d’Arc, de la place Chappé, et bien d’autres… Tous sont détruits pour cause de vétusté jusque dans les années 1980 [ill. 2]. Les premiers combats contre l’infortune immobilière du patrimoine civil bâti s’ouvrent entre associations de défense nouvellement constituées et autorités municipales. Les premières opposent des préconisations d’inventaire de l’architecte des bâtiments civils et des palais nationaux et lancent différentes alertes médiatiques3, par exemple sur un remarquable plafond peint héraldique découvert au 12 rue des Clercs, ou sur un bâtiment exceptionnel dénommé « la maison des Têtes ». Les secondes justifient des stratégies radicales, souhaitant l’assainissement d’îlots devenus vétustes, insalubres ou dangereux. La collecte de données s’organise peu à peu, face à l’urgence, selon deux axes. D’un point de vue documentaire, Gérald Collot dès 1961, André Jeanmaire à partir de 1965 (Jeanmaire 1970 ; 1973 ; 1974 ; 1975 ; 1976), puis l’association Renaissance du Vieux Metz4 (de 1970 à 1978) assurent en premier lieu un travail de préinventaire des vestiges, parfois bien étayé graphiquement avec l’aide technique du récent service de l’inventaire du patrimoine de la région Lorraine. En second lieu, entre 1970 et 1980, le musée municipal ouvre ses portes aux fragments d’architecture méritant préservation, après la démolition des bâtiments. Ces multiples exemples de façades, fenêtres, cheminées et plafonds orientent sa réouverture en musée d’art et d’architecture, sous l’égide de G. Collot (Collot 1982 ; Collot, Gaymard 1979). Des reconstructions partielles ont lieu dans la cour, offrant aux visiteurs un aperçu d’architecture, à la manière des écomusées développés, depuis l’Allemagne, en Alsace à la même époque. La préservation in situ n’étant pas encore garantie, les vestiges ne sont pas totalement contextualisés et compris avant démontage ou démolition.
2. Plan des zones de renouvellement urbain à Metz entre les années 1950 et 1980.
I. Ferraresso, Inrap.
7Une réelle politique conservatoire restait à définir à l’entrée des années 1980. Elle pouvait s’appuyer sur réflexion déjà bien maîtrisée depuis la première synthèse de G. Collot (Collot 1967), l’une des rares productions scientifiques françaises du milieu du xxe siècle dans le domaine de l’architecture domestique, étape fondamentale dans l’historiographie de la recherche, basée sur des résultats de découvertes inédites. Héritage roman, comparaisons bourguignonnes, rhônalpines, germaniques et même italiennes placent Metz et son groupe architectural au sein d’une réflexion transfrontalière sur l’architecture civile du Moyen Âge, avec force détails techniques, compositions architecturales ou ornementales.
- 5 Fouille de sauvetage au 17 rue de la Chèvre, Gumra, 1982.
- 6 Fouille de sauvetage urgent, Gumra, 1982.
- 7 Fouille de sauvetage, responsable d’opération : S. Urbanski, Gumra, 1982.
8Résultats des luttes des années 1970 et 1980, différents outils réglementaires sont mis en place pour préserver le patrimoine de Metz, avec l’instauration d’un secteur sauvegardé puis, dès 1986, d’un plan de sauvegarde et de mise en valeur, premier du genre en Lorraine. Au sein du centre ancien, la valeur patrimoniale des bâtiments est prise en compte dans tous les projets de réhabilitations. Les édifices à forts enjeux historiques comme l’ensemble du parc immobilier bénéficient d’un contrôle accru par des services de l’État. Les premières tentatives d’étude archéologique du bâti sont portées dans les années 1980 par le Groupe universitaire messin de recherche archéologique (Gumra), sous le contrôle de la direction des antiquités historiques et préhistoriques de Lorraine (DAHPL) (Brunella et al. 1988). Claude Lefebvre fait ainsi la démonstration qu’une approche sous forme de chronologie relative de la construction permet d’isoler un mur de facture romaine ayant servi d’appui aux structures voûtées d’une cave médiévale5. De même, l’emprise d’une cave de la rue des Bénédictins est caractérisée grâce au relevé de ses composantes architecturales par Hélène Jannin6. Plus significatifs encore, des sondages des élévations, réalisés au 10 rue Pont-Sailly, font apparaître sous des enduits au plâtre un ensemble de deux fresques « à l’antique » représentant des thèmes issus de l’Ancien Testament7. Ces décors ont pu être associés à un plafond dont la facture moderne offrait à l’époque une première orientation chronologique de l’édifice.
- 8 Avec l’appui d’archéologues formés aux études de bâti à Lyon ou à Tours.
- 9 Responsables d’opération : Franck Gama, Laurent Gébus, Denis Henrotay, Thierry Klag, Philippe Kuchl (...)
- 10 Catalogue édité en 1996 aux éditions Serpenoise.
9Entre 1991 et 2001, le SRA effectue plus d’une trentaine d’opérations sur le bâti8, soit les deux tiers des opérations autorisées sur les élévations messines durant cette période, notamment suite aux demandes d’expertises de l’architecte des bâtiments de France (ABF) (Blouet et al. 1993 ; André 2021). Les autres opérations sont réalisées par l’Afan, avec le soutien technique et scientifique du service de l’inventaire9. De premières synthèses paraissent, à l’occasion de la publication du « Document d’évaluation du patrimoine archéologique urbain » (DEPAU) (Brunella et al. 1992) ou de l’exposition « Metz Médiévale. Mises au jour, mise à jour »10.
- 11 Hôtel Saint-Livier, responsable d’opération : F. Gama, Inrap, 2002.
- 12 Responsable d’opération : Marie-Paule Seilly, SRA de Lorraine.
- 13 Études de bâti, responsables d’opération : Laurent Thomashausen, SRA de Lorraine, 1994 ; F. Gama et (...)
- 14 Voir les Bilans scientifiques de la région Lorraine 1994, 1996, 1999, Paris, Ministère de la Cultur (...)
10Le changement de législation relatif à l’archéologie préventive qui intervient entre 2001 et 2004 étoffe le dispositif. Si le seuil de consultation du SRA sur les dossiers d’urbanisme impliquant travaux est fixé à 3 000 m² sur l’ensemble des communes de Lorraine, des seuils réduits jusqu’à 50 m² ont été instaurés sur des zones sensibles dont certains cœurs de ville. Considérant la sensibilité archéologique de l’agglomération de Metz, et en particulier celle de son patrimoine bâti, le seuil y a pu être exceptionnellement réduit à 0 m², ce qui aboutit à l’instruction de l’ensemble des permis par le SRA. Le maillage rend possible une politique sur mesure pour chaque projet portant atteinte au patrimoine, de la création d’une simple fenêtre aux remaniements d’immeubles entiers. De ce fait, contrairement à ce qui se passe dans d’autres régions de l’Est, cette politique de service permet d’orienter des thématiques de recherche autour du fait urbain en intégrant les résultats de l’archéologie du bâti. Les opérations messines représentent 35 % des opérations sur le bâti ou mixtes (sous-sol et élévation) en Lorraine entre 2001 et 2016. Pour 31 diagnostics, seule une fouille a été prescrite11. Face aux découvertes effectuées, à leur sensibilité et au regard des enjeux économiques, l’ensemble des acteurs s’accordent le plus souvent sur des modifications de consistance de projet (MCP) assurant leur protection in situ. Ainsi malgré l’évaluation du potentiel archéologique lors d’un diagnostic, la conservation des vestiges découverts ne permet pas de les étudier complètement à ce stade. Les rares vestiges découverts protégés au titre des monuments historiques sont les immeubles des 9 et 11 rue de la Fontaine. L’étude menée en 1991 puis en 199312 avait mis en évidence un pan de bois du xive siècle, un tympan trilobé en bois ainsi que des décors héraldiques médiévaux peints sur certains murs et plafonds (Seilly 1992 ; 1994). La protection au titre des monuments historiques à la suite ou concomitamment à une étude archéologique reste une procédure rare à Metz. Pourtant, loin d’être un frein à tout aménagement, elle encadre les travaux dans la perspective de conserver ce patrimoine sur le long terme, et le diagnostic archéologique peut être un outil d’aide à la décision. Des opérations archéologiques sur des édifices déjà protégés ont aussi été menées, comme entre 1994 et 2003 sur la grange des Antonistes13, inscrite depuis 1930 puis classée au titre des monuments historiques à partir de 199414, ou sur les maisons de la place Saint-Louis, inscrites pour partie depuis 1929 et régulièrement étudiées.
- 15 « Potentiel archéologique urbain de Metz (Potarum). Archéologie des enceintes urbaines et leurs abo (...)
- 16 Inédit.
11Au sein d’une réelle dynamique de réhabilitation urbaine et face à une richesse archéologique bien conservée en élévation, la collecte des données reste néanmoins tributaire des programmes d’aménagement, souvent disséminés dans son centre ancien. En l’absence d’études de grande ampleur, les opérations d’archéologie préventive sur le bâti de Metz fournissent l’essentiel de la donnée disponible. Morcelée géographiquement, composée de faits archéologiques discontinus, cette dernière est difficile à synthétiser. Un projet collectif de recherche (PCR) s’est essayé à l’exercice de la remise à plat des informations collectées, tant en élévation qu’en sous-sol15 ; il tendait à dresser un bilan des opérations messines à travers le montage d’un système d’information géographique (SIG)16.
12Du point de vue méthodologique est pratiqué à Metz un « séquençage » de l’architecture et de ses états antérieurs, hérité des principes de l’archéologie urbaine, par la restitution d’une stratigraphie permettant d’isoler les phases de mise en œuvre (chantier de construction), les occupations (décor, usures et usages tels que graffitis, marques de suie, etc.) et les réfections ou rénovations, destructions partielles ou abandons (négatifs de percements, rebouchages, négatifs d’arasement, traces de piquage d’enduit, etc.). La localisation des sondages est déterminée, en phase préparatoire, par comparaison des relevés de l’état existant et des plans projetés. Des zones de sensibilité sont isolées au regard des démolitions de cloison, du passage de gaines techniques, de l’installation d’ascenseurs, de travaux de gros œuvre, de transformations de niveau, etc. Le maillage est adapté, suivant la part estimée destructive du projet, selon différents préalables historiographiques ou indices architecturaux immédiatement perceptibles, renforçant une problématique archéologique sous-jacente (changement de niveau, différence d’épaisseur de mur, trace de baie ou d’équipement, ancienne cheminée visible, lotissement d’un édifice plus vaste, etc.). Les emprises de sondage sont revues au regard des risques de sécurité (préalables de dépollution, capacité de charge des espaces de chantier, travaux de sécurisation, identification de réseaux, etc.). Sur cette base, des ouvertures sont pratiquées horizontalement et sont complétées par des sondages placés verticalement, pour mieux appréhender des cohérences entre sols, planchers, charpentes et structures murales. Des extensions de sondage sont réalisées dès lors qu’une structure ne peut être interprétée autrement que par un plus ample dégagement. Le biais des programmes de rénovation fait que l’essentiel des interventions est réalisé en intérieur. Peu de caves sont sondées, car elles sont rarement priorisées dans les travaux de réhabilitation, hors d’évidents problèmes structurels. Il en va de même pour les aménagements de combles, où les possibilités d’étudier archéologiquement charpentes et toitures sont peu fréquentes.
13Au regard des méthodes de dégagement rarement irréversibles en phase de diagnostic, de la densité des découvertes et du développement de l’outillage numérique, le relevé n’est pas nécessairement considéré comme l’ultime document de la démonstration archéologique ni comme la dernière archive du site. Dans la mesure où les vestiges sont encore interrogeables après intervention, le relevé est davantage perçu comme un outil crucial de mise en perspective des informations archéologiques au regard du projet de réhabilitation. L’essentiel est relevé et catalogué numériquement et complété par des relevés manuels, notamment pour la collecte des profils et moulures de références. Cette méthode de collecte d’informations ponctuelles permet de fournir des restitutions fiables et comparables en phase d’étude, mais aussi de produire des données topographiques auprès de l’aménageur et du SRA pour assurer la meilleure protection des vestiges in fine. Sur cette base documentaire, l’enregistrement des faits archéologiques, proposé dès 1990, s’est logiquement inspiré des méthodes d’enregistrement de l’archéologie urbaine, avec le souhait d’adapter le niveau d’enregistrement à la complexité stratigraphique du site. Il en découle la production de diagrammes stratigraphiques par élévation, pouvant s’associer en eux selon des critères de certitude variables : grâce à un continuum stratigraphique net (rattachement d’unité d’enregistrement [UE] d’élévation en élévation via un sol, un plancher, une chaîne d’angle, etc.) ou grâce à une synchronie technique indiscutable entre des UE discontinues physiquement (niveau d’arase comparable, altimétries équivalentes de trous de poutre découverts sur deux élévations distinctes, etc.). Un premier travail d’interprétation offre parfois des hypothèses de contemporanéité (un soutènement daté archéologiquement qui justifie l’existence au niveau supérieur d’une élévation à la même période, une discontinuité structurelle entre deux vestiges). Cette essentielle mise en séquence de la construction repose sur un enregistrement systématique des vestiges, jusqu’aux plus récents.
- 17 Pour l’instant, les typologies sont interrogées par empirisme et au gré des références bibliographi (...)
14Après séquençage, la datation peut s’établir à l’aide des moyens habituels connus avant l’opération : archives historiques ou bibliographiques, repères typologiques datants. Dans le meilleur des cas, des sondages réintègrent certains éléments de repérage et permettent de valider ou d’invalider la proposition de datation a priori. Puis les données archéologiques offrent des éléments de datation intrinsèques, notamment par référentiel typochronologique des techniques de construction (méthodes de taille, de façonnage, principes d’assemblage ou de mise en œuvre, vocabulaire décoratif, ornemental selon ses évolutions chronoculturelles)17. Des campagnes dendrochronologiques, quasi systématiques, apportent depuis les années 1990 l’essentiel des calages chronologiques. Au terme de l’enquête de terrain, des propositions de phasage par séquences chronologiques post et ante quem offrent l’occasion tout autant d’identifier des durées entre construction ou occupation et remaniement que de déceler des propositions de programme architectural à date [ill. 3].
3. Planche de synthèse des évolutions du bâti depuis le xiiie siècle au 3 rue de la Hache à Metz.
N. Pernot, Inrap.
- 18 Diagnostic, responsable d’opération : I. Ferraresso, Inrap,.
- 19 Étude de bâti, responsable d’opération : I. Ferraresso, Inrap.
- 20 Étude de bâti, responsable d’opération : I. Ferraresso, Inrap.
- 21 Étude de bâti, responsable d’opération : Patrice Pernot, Inrap.
- 22 Étude de bâti au 5 rue des Trinitaires, responsable d’opération : N. Nicolas, Inrap.
15D’après les investigations archéologiques, la pierre est un matériau déjà très utilisé pour la construction domestique à Metz au Moyen Âge. Les premiers cas datés remontent au milieu du xiiie siècle (43 bis rue de la Tête-d’Or, 33 rue des Allemands18, 59 place Saint-Louis, 14 place Saint-Jacques19, hôtel Saint-Livier, 3 rue de la Hache) et attestent d’un approvisionnement assez hétéroclite de roches délitées marno-calcaires ou de fragments calcaires. Les moellons sont, dès cette époque, liés par d’épais mortiers de chaux à matrice de sable grossier issus des terrasses alluviales anciennes de la Moselle. Sans assises nettes, – hormis pour quelques rangs de réglages –, les maçonneries présentent une stabilité d’ensemble qui apparaît moins basée sur le soin apporté à la cohérence des parements que sur un principe d’armature globale du bâti. D’une part, la structuration des murs est souvent assurée par l’intégration d’arcs de décharge ou de séries d’arcatures aveugles au sein des parements du premier et parfois du second niveau de l’élévation mitoyenne. Ces structures sont réalisées en blocs calcaires taillés, parfois réemployés. Elles maintiennent verticalement la charge de planchers qui assurent, d’autre part, l’étrésillonnement des élévations chaînées sur rue ou sur cour. La typologie des arcs ou arcatures reste à constituer, mais pour l’essentiel des cas découverts, il s’agit d’arcs en plein cintre (59 place Saint-Louis, 26 rue de la Tête-d’Or20, 6 rue de la Princerie21) ou segmentaires22. Des profils brisés ont pu être observés et, pour au moins un cas, associés à une phase de reprise de construction dans le courant du Moyen Âge (36 place Saint-Louis). Un cas semble indiquer (26 rue de la Tête-d’Or) qu’une élévation mitoyenne contenant des arcs à l’étage a pu être reprise en sous-œuvre au cours du Moyen Âge, en intégrant une nouvelle série d’arcs en rez-de-chaussée, en réponse à un changement général des niveaux de plancher. D’une manière générale, ces décharges font écho à la structuration de certaines caves à travées, également séparées par une série d’arcs aux retombées variées (piliers avec ou sans chapiteaux, colonnes…) (36 place Saint-Louis). En outre, ces arcs masqués au nu du mur, ou formant enfeu dans l’épaisseur du parement intérieur, répartissent les charges sur le même principe que les arrière-voussures des baies, lesquelles sont percées pour l’occasion de fenêtres, en façade sur rue ou sur cour.
- 23 Varia de matériaux recyclés noyés dans un mortier de chaux épais.
- 24 Traces de planches horizontales.
- 25 Étude de bâti, responsable d’opération : I. Ferraresso, Inrap.
- 26 Étude de bâti, responsable d’opération : N. Nicolas, Inrap.
16L’archéologie a permis d’identifier un autre principe de construction de pierre plus inédit : le mur banché23. Cette méthode a pu être déterminée par l’observation des négatifs de banches24 en surface du mur, directement sous les enduits de finition (36 place Saint-Louis, 17 rue du Neufbourg25, 3 rue de la Hache, 1 rue Sous-Saint-Arnould – 2 rue du Moyen-Pont26). Une fois dégagée des traces de coulures marquant les lignages du bois et les limites entre planches, la fourrure du mur apparaît constituée d’agrégats jetés, par couches successives de mortier, sans recherche de pose en assises. Un « tout-venant » de mortier ancien, de terrazzo, de terre cuite architecturale, de fragments de moellons ou de pierre de taille est réinvesti dans ces élévations coulées ou coffrées à la manière des voûtes.
17La présence de bois est assez rarement constatée dans le gros œuvre. Seuls quelques pans de bois ont pu être vérifiés en façade secondaire sur cour pour une période s’égrainant entre la fin du xiiie siècle et la fin du xve siècle (11 rue de la Fontaine, 43 bis rue de la Tête-d’Or). Le second œuvre, assez mal conservé, semblerait avoir plus régulièrement fait appel à l’ossature fine de bois, mais les témoins directs nous manquent. Les ossatures, lorsqu’elles sont conservées, ont toujours été vues associées à un hourdi armé d’éclisses de bois, de façon à maintenir une maçonnerie contenant des matériaux de récupérations liés à la chaux. L’organisation de ces pans de bois, logiquement interdépendants des planchers séparant les différents niveaux d’élévation, peut parfois être difficile à déceler au regard des travaux de modification postérieurs. Deux exemples de charpenterie de sous-sol datant du milieu du xiiie siècle (33 rue des Allemands, 3 rue de la Hache), faites d’un plancher de couvrement soutenu par une série de poteaux à chapeau, illustrent des techniques relevant de l’architecture civile de stockage (grenier) usitées dans un contexte domestique [ill. 4]. Les espaces dégagés par une armature de bois sont assez importants, de l’ordre de 14 à 17 mètres de long pour 7 à 8 mètres de large, et offrent une volumétrie optimisée à plus de 3 mètre de haut, sur la totalité de la surface, par l’absence de retombées sur voûtes à croisée ou en berceau (Ferraresso, Nicolas 2020). Les structures de ce type ont généré de nombreuses reprises en sous-œuvre au cours du temps afin de maintenir les capacités de portance du rez-de-chaussée, tant pour faire face à l’usure du bois que pour supporter les recompositions des espaces intérieurs des niveaux supérieurs.
4. Relevé et phasage d’une cave à plancher et deux travées séparées par une série de poteaux à chapeaux située au 33 rue des Allemands à Metz.
I. Ferraresso, Inrap.
- 27 Étude de bâti, responsable d’opération : I. Ferraresso, Inrap.
- 28 Étude de bâti, responsable d’opération : N. Nicolas, Inrap.
18À partir de ces indicateurs de la mise en œuvre, il est possible de déceler une organisation architecturale de la ville. Sur les Hauts de Sainte-Croix, par exemple, l’édifice majeur que fut l’hôtel Saint-Livier, avec une emprise de 11 à 12,5 m sur 17 mètres de côté, n’apparaît finalement plus comme le seul bâtiment médiéval de l’îlot à proposer des surfaces proches des 200 m² au sol. Les observations menées au 2 place Jeanne-d’Arc27 ont permis de restituer un corps sur rue développant 14,5 m sur 13 mètres de côté. Il est en revanche assez rare d’observer dès le second Moyen Âge, comme au 12 rue de Chèvremont28, la construction d’un corps de presque 10 mètres sur 10 mètres de côté en retrait de la rue. Cette possibilité de positionner le bâti à distance de l’espace public semble circonstanciée et aller à l’encontre d’une impression dominante d’exiguïté de l’espace ouvert disponible dans le cœur historique. Quelques emprises décelées en diagnostic montrent, au 14 place Saint-Jacques par exemple, que le centre de l’îlot est déjà bâti dès la première moitié du xiiie siècle, avec un édifice imposant, d’au moins 14 mètres de large et probablement de plus de 10 mètres en profondeur. Les cas d’extensions de logement postérieurs aux états du xiiie siècle ne sont pas nombreux entre le Moyen Âge et de la Renaissance ; c’est seulement au sein de l’hôtel Saint-Livier qu’il fut possible de démontrer l’augmentation du dispositif d’accueil, avec la réalisation d’un bâtiment de connexion, en fond de cour, permettant de réunir à la tour principale un édifice des xiiie-xve siècles en mitoyenneté gauche sur rue. L’opération permet alors de proposer un ensemble architectural renouvelé devenu hôtel Renaissance à cour centrale ouverte sur rue.
19Si la densité du bâti est certainement forte dès le xiiie siècle, une solution de développement de l’habitat doit pouvoir émerger de la composition des étages. Il est possible d’identifier quelques hauteurs de bâtiments primitifs par le repérage des systèmes d’évacuation des eaux pluviales. Ces derniers, faits de chéneaux en pierre de taille, courent généralement en arase des murs mitoyens. Les indices encore présents ne sont jamais suffisants pour déduire le profil de la toiture. L’historiographie suggère l’existence, assez répandue à Metz au demeurant pour l’architecture moderne, de toitures à deux pans et deux croupes à faible pente. Toutes les élévations, dont les façades, seraient dans ce cas gouttereau, avec un potentiel assez élevé de risque d’infiltrations, de débordements d’eau provenant des chéneaux placés en limite de parement intérieur. Dans l’hôtel Saint-Livier, on a pu démontrer la présence d’un mur-écran. Il forme un parapet crénelé surmontant la ligne d’écoulement en bas de charpente et masque toute vue possible de la toiture depuis la rue. Peu de façades médiévales sur rue ont été conservées dans de si bonnes conditions qu’il serait possible d’estimer, en se référant à la bibliographie, que les façades formant mur gouttereau sont plus nombreuses que les façades à pignon sur rue.
- 29 Responsable d’opération : P. Pernot, Inrap.
- 30 Étude de bâti, responsable d’opération : I. Ferraresso, Inrap.
20Hormis des édifices majeurs et patriciens, comme l’hôtel Saint-Livier ou l’hôtel de la Bulette, l’îlot des Hauts de Sainte-Croix pouvait être coiffé par des édifices mesurant jusqu’à 10,5 m de haut de façade sur cour dès les xiiie-xive siècles (2 place Jeanne-d’Arc). En front de rue commerciale, Metz a vu s’ériger dès le milieu du xiiie siècle des bâtiments mesurant 7,5 m, comme dans la rue de la Hache, et atteignant même 8,5 m sur l’ancienne place du Change (43 bis rue de la Tête-d’Or). Ce dernier sera augmenté de près de 3 mètres supplémentaires avant la fin du xvie siècle pour être arrêté avec certitude à 11,6 m de haut au xviiie siècle. Une série d’édifices se présente enfin sous des volumes plus modestes en limite de ville à proximité de la porte Saint-Thiébault avec 4,5 m de façade sur rue au 17 rue du Neufbourg, 4,7 m au-devant de la rue Sous-Saint-Arnould ou encore 4,3 m de façade en arrière-cour de la rue de la Hache. Les interventions au sein de l’îlot nord de la place Saint-Jacques ont permis enfin d’observer les évolutions internes des niveaux de plancher, sans présager de modifications d’arase de bâtiment. Les relevés réalisés aux 19 en Fournirue29, 14 et 18 place Saint-Jacques30 donnent l’image d’un accroissement des volumes habitables et des hauteurs sous plafond des niveaux carrés (lieux de vie) entre les xiiie-xve et les xve-xvie siècles ; ensuite, les subdivisions se réduisent afin d’obtenir l’équivalent d’un étage carré supplémentaire à l’Époque moderne [ill. 5].
5. Tableau de synthèse des niveaux de plancher mesurés au sein des bâtiments de l’îlot Saint-Jacques, projection par périodes représentées.
a. Devant le début ; b. Localisation des références de planchers médiévaux sur le fond cadastral (rapport d’échelles différencié entre le fond de plan projeté et les références altimétriques).
I. Ferraresso, Inrap.
- 31 Diagnostic, responsable d’opération : Jean-Denis Laffite, Inrap.
21Les vestiges de systèmes de chauffage et les traces d’enduits peints sont nombreux. L’ensemble reflète l’atmosphère des intérieurs, à partir des points de luminosité, du confort thermique et de décor à thèmes. L’exploitation des données relevant des aménagements intérieurs est assez difficile à faire au regard des résultats, souvent obtenus en pointillés au sein des sondages. On peut toutefois examiner rapidement les relations existantes entre le point d’installation des cheminées et le dimensionnement des élévations les accueillant. Si l’on exclut la part décorative des cheminées (perdues pour la plupart), les emprises des foyers observés à Metz suggèrent de relativiser un tant soit peu le monumentalisme qui lierait le dimensionnement de la cheminée au statut du bâtiment. Le dispositif de chauffe de l’hôtel Saint-Livier, accroché à l’étage noble d’une façade de 12 mètres de long, n’est que de 35 centimètres plus large qu’une cheminée placée au rez-de-chaussée d’une boutique mise en évidence au 8-10 rue du Palais31 (manteau estimé à 2,15 m, sur un mur de 11 mètres. La proportion entre la taille du foyer (largeur du conduit à la base) et la dimension du mur de la même salle est peut-être à interroger. En effet, il est notable, rue de la Hache toujours, que la cheminée de 2,3 m de large s’insère au rez-de-chaussée d’un mur mitoyen de près de 15 mètres. Au sein du corps de bâtiment sur cour de la même adresse, une autre cheminée située au rez-de-chaussée d’un mur latéral gauche mesure autour de 1,95 m, se plaçant au sein d’un mur restitué sur 12 mètres. Des proportions de l’ordre de 1∕4,5 à 1∕6,5 pourraient renvoyer à une sorte d’unité de composition. Elle s’applique encore à une cheminée de 1,2 m de large, découverte au 43 bis rue de la Tête-d’Or, sur un mur cinq fois plus long, de 6 mètres de large. Le volume de l’organe de chauffe d’une habitation, au regard des exemples messins, serait calculé par rapport à la dimension du bâti sur lequel cet organe s’appuie avant que celui-ci soit pensé comme un argument d’ostentation. L’hypothèse mérite d’être confortée à l’avenir.
22Au terme d’une présentation qui ne peut servir de synthèse tant la documentation disponible est foisonnante, le lecteur pourra au moins saisir la complexité archéologique de l’habitat urbain de Metz médiéval. Depuis les grands ensembles patriciens jusqu’à un empochement de poutre comblé, l’échelle d’observation des vestiges est multiple. Cette logique multiscalaire ne doit pas nous faire oublier que nous travaillons sur des indicateurs matériels encore partiellement en usage. Le dégagement d’une structure n’est pas totalement une découverte, puisque celle-ci participe de près ou de loin à l’architecture sondée. De près, sa fonction initiale est conservée, comme peut l’être parfois un escalier en vis. De loin, sa présence reste liée à la logique structurelle, sans que cela soit toujours bien perçu au sein du bâtiment. Bien que vestige d’une structure antérieure, cet élément participe encore par sa présence à la tenue de l’édifice et à celle de son identité. Au xixe siècle, les découvertes ne transformaient pas le projet de rénovation : elles déracinaient les vestiges pour les mettre aussi bien en valeur que hors d’usage. Dans la seconde moitié du xxe siècle, les entités archéologiques présentes au-dessus du sol entrent au patrimoine. Elles sont datées, contextualisées, interprétées. L’espoir, au fond, était de restituer ce qui a disparu ou ce qui va disparaître. Aujourd’hui, l’accumulation des données et le phasage des édifices ne montrent pas seulement ce qui reste mais ce qui a fait l’objet, par le passé, d’une mesure conservatoire (volontaire ou involontaire). En ce sens, l’archéologie appliquée à l’architecture domestique est aussi une histoire du maintien, de la réutilisation et du réemploi. C’est une réflexion sur les continuités latentes des savoir-faire, des modes opératoires, des usages urbains et de leurs effets sur la ville d’aujourd’hui. Les réhabilitations, maintenant concertées sur la base d’un suivi du potentiel archéologique et de modifications de consistance de projet, permettent de maintenir, pour partie au moins, des murs porteurs de charges et de sens historique dans la cité. Le vestige bâti devient alors un fossile autrement directeur lorsqu’il conserve sa place et son rôle. Par leur étude et leur préservation in situ, les découvertes sont réhabilitées dans leur dimension devenue atemporelle, mais toujours culturelle et sans doute demain écologique. Dans ces conditions, les connaissances acquises par l’archéologie doivent être, elles aussi, réemployées localement, en constituant une banque de données, un diagramme des solutions techniques à l’attention des acteurs de la rénovation, pour un chantier des continuités.
