1En Bretagne, les témoins les plus remarquables et les plus imposants pour l’âge du Bronze sont longtemps restés les tumuli. Au Bronze ancien et moyen, d’imposants monuments de terre et de pierre, parfois regroupés en ensembles pouvant atteindre quelques dizaines de structures, vont en effet être édifiés dans les Monts-D’Arrée (Finistère) ou encore à proximité des gisements d’étain du Léon (Finistère). Les tertres les plus grands atteignent parfois 6 m de hauteur et 30 à 40 m de diamètre pour des volumes atteignant quelques milliers de m³. Les matériaux destinés à leur édification sont souvent prélevés en périphérie immédiate, sur plusieurs milliers de m², voire déplacés (par exemple depuis un fond de vallée) sur quelques centaines de mètres. Dès le xix^e siècle, la fouille de ces tumuli va bien sûr susciter de nombreuses recherches sur les pratiques funéraires. Plus récemment, la prise en compte de leurs dimensions va également entraîner divers questionnements en termes de hiérarchisation et d’organisation sociale (Brun, 1998 ; Rassat, 2011).

2Le développement de l’archéologie préventive et la réalisation de vastes décapages ont, depuis une dizaine d’années, fortement contribué au renouvellement des connaissances sur la période. Les recherches sur le domaine funéraire ont connu des avancées significatives, mais c’est surtout sur la question de l’habitat que les progrès les plus importants ont été réalisés. La reprise de la documentation produite ces dernières années nous montre, en effet, une omniprésence de témoins ou de structures de l’âge du Bronze dans les diagnostics archéologiques et les fouilles. Les données actuellement disponibles nous indiquent que l’architecture des unités d’habitation se trouve, dans nos régions, dominée par des bâtiments sur poteaux plantés, de faible dimension et dont l’impact au sol est très limité. Accompagnant parfois ces constructions, de petits fossés constituent manifestement des enclos très légers, voire des dispositifs agraires. En l’état actuel des recherches, le modèle dominant sur la péninsule armoricaine serait celui d’établissements parfois dits « isolés » et possédant une emprise relativement limitée. Pour certains sites, où l’on retrouve plusieurs unités domestiques, il est possible d’envisager un déplacement de ces unités au sein d’un terroir. La coexistence de plusieurs établissements contemporains reste également envisageable. Les vestiges découverts à La Basse-Bouëxière, à Guichen (Ille-et-Vilaine) (Hinguant et al., 1999) ou encore sur le site du Champ Blanc à Saint-Sauveur-des-Landes (Ille-et-Vilaine) (Blanchet, 1996) illustrent parfaitement le type d’habitat présent à l’époque [ill. 1].

Principales caractéristiques de l’enceinte de la Tourelle

4Installée sur le rebord d’un vaste plateau au cours du Bronze final, l’enceinte de la Tourelle occupe une situation topographique privilégiée qui offre un vaste panorama sur une zone de confluence entre la vallée du Gouessant et plusieurs vallées secondaires. L’enceinte est également implantée à la tête d’un talweg qui constitue un passage naturel avec le fond de la vallée. Le tracé assez particulier de l’enceinte ne semble pas avoir été dicté par la topographie des lieux. En revanche, la présence d’un tertre du Néolithique moyen au centre de la structure, a pu être prise en compte pour son implantation et son édification [ill. 3]. L’enceinte, à dominante curviligne, est constituée d’une quinzaine de tronçons de fossé, séparés par des interruptions de 2 à 8 m de long. Le tout s’inscrit dans un espace de 130 m de long pour 90 m de large et délimite une zone de 8650 m², mais la surface utile devait plutôt se situer entre 7000 et 7500 m² si l’on intègre l’emprise au sol du rempart.

5De façon générale, les fossés possèdent une section trapézoïdale [ill. 4]. À la base, leur largeur se situe aujourd’hui autour de 3 m alors qu’à l’ouverture elle atteint 5 à 6 m. En prenant en compte les phénomènes d’érosion du sol et des parois, le creusement devait présenter à l’origine des parois nettement plus abruptes. Leur largeur, à l’ouverture, ne devait guère dépasser 4 m et la profondeur était de l’ordre de 2 m pour les segments les plus profonds. Tous les fossés ont fonctionné « ouverts ». À l’issue du creusement, un profil d’équilibre lié à une érosion des parois s’est rapidement mis en place [ill. 5-a]. Un horizon sombre et riche en artefacts liés à l’occupation se développe ensuite sans phase de recreusement perceptible [ill. 5-b]. La présence de pollens de plantes aquatiques dans ce niveau indique qu’au moins une partie des fossés étaient en eau sur de longues périodes. Par la suite, la stratigraphie comporte une importante couche de substrat remanié qui correspond à une phase d’effondrement assez brutal d’une partie du rempart [ill. 5-c]. Durant l’âge du Fer, les tronçons de fossé vont se colmater progressivement par érosion naturelle et le nivellement complet de l’enceinte ne sera effectif qu’à la fin du haut Moyen Âge [ill. 5-b]. L’analyse du comblement a bien montré que les matériaux issus du creusement avaient été utilisés pour édifier un rempart sur le côté interne de l’enceinte et plus ponctuellement sur le bord externe des fossés. Il ressort de l’étude du profil et de la stratigraphie des fossés de l’âge du Bronze, mais aussi de leur organisation en segments, qu’ils constituaient plus vraisemblablement des « carrières » destinées à l’édification d’une levée de terre. Il apparaît aussi que la construction de l’ensemble ne s’est sans doute pas étalée dans la durée, mais s’est effectuée sur un temps court. L’absence de traces évidentes d’entretien dans les niveaux de l’âge du Bronze est à souligner. On ne peut sans doute pas attribuer à ces fossés la même fonction qu’aux fossés des enclos laténiens qui seront ensuite creusés sur le site et qui joueront un rôle de limite et d’assainissement sans doute plus important. Autrement dit, pour l’enceinte de la Tourelle, c’est probablement le rempart interne qui constituait l’élément principal du système et qui, par la suite, fera l’objet d’un entretien.

6La multiplicité des interruptions et, pour la plupart d’entre elles, l’absence d’aménagements associés introduisent évidemment un sérieux doute sur leur rôle d’entrée. Seules quatre interruptions comportent des structures complémentaires qui permettent de les considérer comme des entrées à part entière. Le dispositif principal [ill. 3-b] demeure assez complexe et intégré dans le système fossé/talus. On peut, une nouvelle fois, envisager l’existence d’un ensemble assez monumental, avec une porte et, peut-être, un porche. Pour les autres entrées aménagées, nous ne savons pas si elles fonctionnaient de façon synchrone ou s’il s’agissait de constructions successives et plus tardives. Une relative symétrie dans la disposition des interruptions est aussi à noter. Deux d’entre elles [ill. 3-b et e], situées en vis-à-vis sur la moitié nord de l’enceinte, se démarquent par une largeur plus importante et par un net décrochement dans le tracé des fossés. Elles sont probablement à mettre en lien avec un axe de circulation. En effet, la présence de systèmes fossoyés postérieurs (du premier et du second âge du Fer), dont la structuration semble fortement influencée par l’existence de structures initiales (effet de limite, reprises, orientation), nous permet de proposer quelques hypothèses sur l’existence et l’emplacement d’un chemin du Bronze final.

7Les rares bâtiments sur poteaux plantés mis au jour dans l’enceinte se rattachent à des constructions de types greniers ou bâtiments annexes, ainsi qu’à une maison circulaire. Leur typologie, mais aussi leur implantation en bordure du rempart, semblent relativement cohérentes et jouent en faveur d’une attribution de tout ou partie de ces constructions à l’âge du Bronze. Cependant, dans la mesure où de multiples occupations se sont par la suite agrégées à l’enceinte, en particulier au cours de l’âge du Fer, on ne peut totalement écarter l’idée que certaines constructions, voire certaines entrées aménagées aient été plus tardives.

Une enceinte monumentale ?

8De nombreuses données font évidemment défaut pour restituer la morphologie initiale de l’enceinte et de son rempart interne. Il est par exemple difficile de savoir si une palissade était associée à ce dernier ou si les interruptions correspondaient toutes, comme cela a déjà été évoqué, à de véritables entrées.

9Le volume des matériaux extraits des fossés a pu être estimé à près de 3000 m³ soit un volume assez comparable à celui des grands tumuli évoqués en introduction. D’après les données de la fouille, le sédiment issu des fossés a permis de constituer une levée de terre de 5 m de large, à la base, pour une hauteur d’environ 2,5 m. Il est bien sûr compliqué d’estimer le volume évacué quotidiennement par un individu équipé d’un outillage rudimentaire mais, si on l’estime à 2 m³ par jour et par personne, le creusement a nécessité pas moins de 1500 jours/homme. Dans ces conditions, les terrassements effectués à Lamballe relèvent très probablement d’un travail collectif. Si l’on suit le même ratio, il aura fallu 150 jours de travail à une équipe de 10 personnes, ou 15 jours pour une équipe de 100.

10La morphologie des segments de fossé est intéressante à observer. Quelques-uns conservent des banquettes de substrat qui délimitent des zones de creusement que l’on peut sans doute associer à des unités de temps (journée de travail…) ou encore à des unités de travail (travail d’un individu, d’une équipe…). Comme le laisse penser le module de certains segments, et si l’on considère que les matériaux issus des creusements ont subi un déplacement limité, on peut également envisager une différence de dimensions du rempart suivant les côtés. En théorie, les façades est, sud et nord-ouest, qui comportent les tronçons de fossé les plus importants, devaient présenter une levée plus imposante que sur la façade ouest, où les excavations sont moins développées. Le soin apporté aux creusements suit une répartition similaire. Ainsi, les excavations de la façade ouest sont, pour la plupart, irrégulières ou inachevées alors que, sur la partie orientale, on observe des segments mieux calibrés qui matérialisent probablement la façade principale de l’enceinte. C’est d’ailleurs là que les entrées aménagées ont été observées et ce n’est sans doute pas un hasard si ce sont les parties les plus monumentales qui sont orientées vers la vallée du Gouessant d’où le rempart devait présenter un caractère imposant, voire ostentatoire.

Fonction et évolution de l’enceinte

11Le mobilier céramique étudié et les datations au carbone 14 obtenues nous permettent de placer l’occupation initiale de l’enceinte entre le xii^e et le x^e siècle avant notre ère, soit dans la période moyenne du Bronze final. En revanche, les données dont nous disposons ne permettent pas d’évaluer la durée précise de l’occupation ni son rythme de fonctionnement.

12Si le rempart pouvait être relativement imposant, la position topographique de l’enceinte et la configuration du système ne semblent pas en lien avec une fonction défensive. Même si un doute subsiste sur leur datation et sur leur stricte synchronie, les multiples entrées aménagées et les interruptions de fossés ne paraissent en effet pas permettre d’arguer pour une structure de défense, au contraire.

13La maison ronde ainsi que les architectures sur quatre ou six poteaux, reconnues à l’intérieur de l’enceinte, évoquent les structures généralement présentes sur les habitats du Bronze final. Si l’hypothèse d’une érosion ayant entraîné la disparition des aménagements les plus légers reste tout à fait acceptable, on peut aussi envisager qu’il s’agisse d’une enceinte pauvre en structures ou peu impactée par les aménagements protohistoriques. Dans ce cas, il faut alors se demander à quel type d’occupation (habitat temporaire, habitat permanent collectif ou individuel, autre activité…) peut être associé le site. Le mobilier céramique et le macro-outillage découverts apportent quelques précisions supplémentaires. Le matériel se concentre au niveau de certaines interruptions et, en particulier, des zones de passage. Sa dispersion évoque plus des rejets que des dépôts. Dans le macro-outillage, un certain nombre d’objets renvoient à une transformation quotidienne des céréales. D’autres sont probablement liés au travail du métal (façonnage et finition d’objets) ou à l’aiguisage. La céramique assez variée correspond probablement à un vaisselier de l’époque. Nous sommes plutôt enclins à associer cette enceinte à un site d’habitat au sens large.

14La fin de l’occupation se situe probablement autour du x^e siècle avant notre ère. Par la suite, il faudra attendre le milieu du vi^e siècle avant notre ère pour voir de nouveau une fréquentation significative des lieux et un remploi d’une partie de l’enceinte du Bronze final. À partir de ce moment, un phénomène d’agrégation d’enclos et de limites parcellaires va se mettre en place autour de l’enceinte qui va alors constituer un élément structurant du paysage environnant durant l’âge du Fer et jusqu’au haut Moyen Âge [ill. 6].

L’enceinte intégrée dans un système beaucoup plus vaste ?

15L’élargissement de l’étude au terroir environnant l’enceinte de la Tourelle apporte d’autres éclaircissements sur le rôle qu’elle a pu jouer [ill. 7]. Distant de 1500 m, le site du Val Aubin est constitué d’un fossé interrompu qui barre un petit éperon faisant face au plateau de la Tourelle. Le dispositif de barrage, constitué d’au moins sept tronçons de fossés, délimite un espace de près d’un hectare. En 2001, des sondages archéologiques (Hamon, 2001), réalisés dans deux des tronçons de fossé ont révélé des morphologies, des modules et des datations analogues à ceux fouillés sur le site de la Tourelle. Une nouvelle fois, les travaux réalisés sont relativement importants puisque, d’après les estimations, 1500 m³ de matériaux ont été extraits des fossés pour édifier un rempart interne.

16La question se pose de savoir si les deux systèmes fossoyés sont strictement contemporains ou s’il s’agit d’aménagements successifs marquant des déplacements au sein d’un terroir, à l’instar de ce qui est parfois proposé pour les habitats légers du Bronze final. Cette dernière hypothèse ne peut être totalement écartée, mais l’importance des travaux mis en œuvre pour édifier les deux sites limite quelque peu l’idée de déplacements successifs. Pour de telles structures et au vu de leur position topographique, un développement sur place et dans le temps semble plus probable. Même si la durée d’occupation de l’enceinte à fossé interrompu de la Tourelle ne peut être mesurée précisément, elle semble suffisamment longue pour avoir été, à un moment donné, contemporaine du système fossoyé du Val Aubin. La découverte, en 1858, d’un dépôt d’objets métalliques à La Morandais à mi-distance des deux sites, et dans le fond de la vallée, vient conforter l’idée d’un espace organisé. Le mobilier, qui se trouvait dans un vase, se rattache au groupe de Saint-Brieuc-des-Iffs (Ille-et-Vilaine) et se trouve dans une fourchette chronologique compatible avec celle des deux systèmes fossoyés voisins. L’interprétation de ces dépôts de l’âge du Bronze a évolué au fil des années, mais l’on s’accorde aujourd’hui pour ne plus les associer uniquement à des dépôts de marchands ou de fondeurs, et pour privilégier leur valeur rituelle ou votive.

Une complémentarité ou un antagonisme des enceintes ?

17La proximité de ces deux installations monumentales, et apparemment contemporaines, suscite évidemment un certain nombre de questions quant à leur relation. Les données palynologiques disponibles indiquent que le secteur de la Tourelle présentait, à la fin de l’âge du Bronze, un couvert forestier relativement réduit et peu dense. Elles attestent également d’activités humaines (habitat, lieux piétinés, parcelles cultivées…). Comme aujourd’hui, une co-visibilité entre les deux sites paraît donc très probable à l’époque, confortée par des simulations informatiques. Leur situation offre en effet des points de vue complémentaires sur les environs. La position stratégique des deux systèmes manifestent-elle une volonté de « contrôler » la vallée, un lieu de passage, et la circulation qu’elle pouvait engendrer ? On peut effectivement interpréter la position des deux sites comme une répartition complémentaire quasi naturelle de la domination des territoires environnants. Inversement, on peut exclure une complémentarité au profit d’une opposition : dans ce cas, il s’agirait, pour chacun des sites, de s’approprier les deux plateaux au bout desquels ils étaient installés.

Une organisation sociale et territoriale complexe

18Pour la péninsule armoricaine, les grandes enceintes ou encore les systèmes de barrage à larges fossés interrompus restent peu fréquents, mais ne sont pas exceptionnels pour le Bronze final. Apparemment contemporain du site de Lamballe, celui de la Rochette à Mauron (Morbihan), qui a récemment fait l’objet d’une fouille programmée par Jean-Yves Tinevez, comporte des fossés dont la largeur dépasse la dizaine de mètres (Tinevez et Quesnel, 2008). Une fouille réalisée en 2010 à Lannion par Yoann Escats [cf. Escats, p. 26-27 de ce numéro] montre que le phénomène de grands systèmes fossoyés ne se limite pas au Bronze final, mais qu’il existe dès le Bronze ancien. En direction de la Normandie et du nord de la France, plusieurs systèmes fossoyés de grandes dimensions sont aussi connus. Des fouilles et des sondages ont notamment révélés des sites comme ceux d’Etaples (Pas-de-Calais) (Desfossés, 2000) pour le Bronze ancien et moyen, de Malleville-sur-le-Bec (Eure), ou encore de Cagny (Calvados). Les travaux en cours sur l’entité Manche-Mer du Nord (Marcigny et Talon, 2009), mais aussi des enceintes telles que celle de Malleville-sur-le-Bec (Eure) (Mare et al., 2010), dont la morphologie est très proche de sites comme le ring fort de Springfield (Buckley et Edges, 1987) ou celui de Mucking South (Jones et Bond, 1980), tous deux situés dans l’Essex, nous orientent naturellement vers des comparaisons de l’autre côté de la Manche.

19L’enceinte de la Tourelle s’apparente, elle aussi, par sa morphologie mais aussi sa période d’occupation, aux ring forts britanniques. La fonction ou le rôle de ces structures restent cependant difficile à définir dans une compréhension de l’organisation territoriale (Marcigny et Talon, 2009), même Outre-Manche où elles sont pourtant plus nombreuses (Manby, 2007). En l’état actuel des recherches, il semblerait que ces structures aient joué des rôles variés : enceinte cultuelle, place défensive ou ferme aristocratique (Marcigny et Talon, 2009), mais, quoi qu’il en soit et à l’instar des tumuli, ces enceintes dénotent d’une forte volonté d’aménagement d’un territoire dans la durée et constituent probablement d’importants marqueurs dans le paysage.

20La variété des sites monumentaux mis au jour et la coexistence de constructions légères fonctionnant dans des espaces plutôt ouverts, montrent que l’occupation, à l’âge du Bronze, est multiforme. Les différentes échelles de sites marquent, de toute évidence, une hiérarchisation de la société. Cependant, il est encore difficile de savoir ce que cette notion de hiérarchie recouvre exactement. On peut ainsi se demander si ces différents sites ont des rôles complémentaires au sein d’un même terroir (lieu de rassemblement/site défensif/unité agricole ?) ou bien s’il aurait existé des sites à statut privilégié contrôlant un territoire.