Un usage inattendu du détecteur au Haut de Launoy (Aube) : la détection de céramique néolithique
Texte intégral
- 1 Étés 2009 et 2010, sous la responsabilité de Vincent Desbrosse.
1Les résultats du diagnostic laissaient entrevoir que la fouille qui se déroulerait au Haut de Launoy, sur la commune de Pont-sur-Seine1, révèlerait des occupations multiples s’échelonnant du Néolithique à la période romaine. Des fossés parallèles laissaient notamment supposer l’existence d’axes antiques. Les précédentes fouilles champenoises avaient montré que ces chemins étaient difficiles à dater car généralement pauvres en mobilier. L’usage d’un détecteur à métaux dès le début de l’opération paraissait souhaitable non seulement pour récolter les artefacts présents dans les labours, mais aussi pour éviter les prélèvements par les pilleurs.
- 2 Hervé Bocquillon puis Aurélien Gadaut, Inrap.
- 3 Fouille programmée sous la direction de Bernard Lambot. Le détecteur a été utilisé lors de la fouil (...)
2Réalisées par deux utilisateurs expérimentés2, ces prospections débutèrent par les zones où des vestiges romains étaient attestés. Au-dessus des voies antiques, les recherches furent menées dès la phase de décapage. Par la suite, lors de la fouille, le sédiment de chaque fosse fut individualisé, afin que les découvertes permises par le passage du détecteur sur les tas de déblais soient précisément mises en relation avec chaque structure. Cette méthodologie reprenait celle déjà mise en place sur des chantiers de fouille programmée, comme celui d’Acy-Romance3.
3En cours d’opération, les prospections au détecteur furent étendues à des niveaux de sol préservés ainsi qu’à des structures néolithiques. En effet, les premiers indices recueillis indiquaient une fréquentation des lieux au cours du IVe millénaire avant notre ère, époque où arrivent les premiers objets en cuivre dans le Bassin parisien. Leur présence ou leur absence pouvait donc s’avérer importante pour déterminer le statut du site. De plus, des doutes subsistant sur la datation de certains bâtiments, la découverte de scories ou de restes métalliques pouvait renforcer les hypothèses de datation et ainsi aider à mettre en place la méthodologie de fouille. C’est en prospectant sur ces structures et dans les paléosols qu’un curieux phénomène est apparu. L’aiguille du détecteur partait à gauche jusqu’à la butée et le son était coupé.
4Après vérification, il est apparu que cette réaction était due à la présence de céramique néolithique [ill. 1]. Cette céramique s’étant révélée particulièrement friable, localiser les tessons grâce au détecteur permettait de fouiller manuellement avec beaucoup de précaution ces emplacements et ainsi d’éviter leur détérioration. La fouille manuelle des structures ou celle mécanique des niveaux de sol reprenait ensuite un cours normal.
Fragments de céramiques néolithique et protohistorique retrouvés dans les horizons limoneux du Haut de Launoy.
V. Desbrosse, Inrap
5Finalement, le détecteur de métaux eut un usage beaucoup plus varié que ce qui avait été prévu. Le mobilier récolté se révéla précieux dans le phasage des différents creusements.
Notes
1 Étés 2009 et 2010, sous la responsabilité de Vincent Desbrosse.
2 Hervé Bocquillon puis Aurélien Gadaut, Inrap.
3 Fouille programmée sous la direction de Bernard Lambot. Le détecteur a été utilisé lors de la fouille de l’habitat durant tous les étés de 1995 à 2004.
Haut de pageTable des illustrations
Titre | Fragments de céramiques néolithique et protohistorique retrouvés dans les horizons limoneux du Haut de Launoy. |
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Crédits | V. Desbrosse, Inrap |
URL | http://journals.openedition.org/archeopages/docannexe/image/6265/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 337k |
Pour citer cet article
Référence papier
Vincent Desbrosse et Hervé Bocquillon, « Un usage inattendu du détecteur au Haut de Launoy (Aube) : la détection de céramique néolithique », Archéopages, 47 | 2020, 108.
Référence électronique
Vincent Desbrosse et Hervé Bocquillon, « Un usage inattendu du détecteur au Haut de Launoy (Aube) : la détection de céramique néolithique », Archéopages [En ligne], 47 | 2020, mis en ligne le 01 juillet 2022, consulté le 06 décembre 2024. URL : http://journals.openedition.org/archeopages/6265 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeopages.6265
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