1. Plan simplifié de la fouille de 2012 et du mobilier découvert lors du décapage.

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M. Dupré, R. Ferrette, Inrap

2. Exemple d’une couche noire tardive liée au démontage des évacuations du balnéaire du milieu du III^e siècle.

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L’emploi du détecteur a permis de découvrir des Antoniniens qui contribuent à dater cette récupération. Sous la mire, un mur des bains du II^e siècle épierré.

V. Gautrin-Cléret, Inrap

3Quel bilan peut-on tirer de cette expérience ? Les données sont en cours d’exploitation, mais quelques constats sont déjà évidents. Le nombre total de pièces s’élève à 304 – contre 142 entre 1984 et 1987 – et leur chronologie s’étage de la fin de l’époque gauloise au début du V^e siècle (2 monnaies d’Arcadius), avec un pourcentage non négligeable d’émissions du IV^e siècle, tant au décapage qu’en fouille (139 monnaies du IV^e siècle dont 13 frappées après 350). Lors de la phase d’ouverture, la plus forte concentration de monnaies de la fin du III^e siècle-IV^e siècle a été trouvée à l’emplacement ou dans l’environnement proche du balnéaire du milieu du III^e siècle, transformé en séchoir au IV^e siècle, au sommet de tranchées de murs démontés à la fin de l’époque romaine. Lors de la fouille, plusieurs monnaies du IV^e siècle ont aussi été décelées dans l’aile ouest, ce qui vient confirmer l’occupation tardive de cette partie de la villa suggérée par l’étude céramique. Des absences sont aussi perceptibles avec un nombre réduit de pièces à l’emplacement des salles du balnéaire de la fin du II^e siècle, détruit au milieu du suivant, hormis au-dessus du mur sud du frigidarium [ill. 1]. Le corps d’habitat de l’aile nord a livré peu d’éléments, en raison de l’arasement du site, car le sommet des murs de cette partie de la villa apparaît 0,60 m sous le sol du portique étudié en 1987. En somme, les découvertes faites en 2012, grâce à la mise en œuvre d’un protocole incluant l’usage du détecteur à plusieurs moments de l’opération, modifient l’hypothèse concernant la fin de l’occupation du site. Les analyses numismatiques s’accordent avec les résultats de l’étude céramique et avec des datations au 14C de charbons issus du foyer du séchoir tardif. Au IV^e siècle, contrairement à l’hypothèse avancée précédemment, la villa est toujours debout, du numéraire de valeur y circule et ce domaine n’est pas en déclin. Les dernières constructions maçonnées datent d’ailleurs du IV^e siècle, d’après l’analyse stratigraphique et la chronologie fondée sur l’étude du mobilier céramique. Le dynamisme de l’occupation à cette période est conforté par des importations de vaisselle sigillée d’Argonne des deuxième et troisième quart du IV^e siècle, de céramiques rugueuses d’Île-de-France ou par la présence de nombreuses imitations locales de vases trévires.

4Les découvertes réalisées grâce à l’usage du détecteur ont assurément orienté les problématiques de la fouille. Sans l’utilisation de cet appareil, la destruction de la pars urbana de la villa de la Guyomerais aurait certainement été datée, par la seule étude céramique, de la seconde moitié du IV^e siècle. Or, d’après le numéraire, elle se produit au plus tôt dans le courant du V^e siècle. Et ces quelques décennies ont une réelle importance dans la compréhension de l’histoire régionale, à cette période où les mouvements de populations de part et d’autre de la Manche se multiplient tandis que les Romains abandonnent la Bretagne insulaire.