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Hommage

Hommage à Albert Hesse (1938-2022)

Hommage to Albert Hesse (1938-2022)
Christophe Benech, Michel Dabas et Alain Tabbagh
p. 65-68

Résumés

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Albert Hesse (1938-2022), directeur de recherche au CNRS, était un spécialiste de prospection géophysique, discipline dont il a été un des initiateurs en France et acteur tout au long de sa carrière. Il a été l’un des membres fondateurs de l’association GMPCA en 1976 et cette note est destinée à rendre hommage à sa carrière et ses engagements pour sa discipline et plus largement pour l’archéométrie.

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Texte intégral

Albert Hesse, directeur de recherche au CNRS

Albert Hesse, directeur de recherche au CNRS
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1Albert Hesse est né à Casablanca et a passé son enfance et son adolescence au Maroc. C’est après son baccalauréat (Mathématiques élémentaires 1956) qu’il a rejoint la métropole pour des études d’ingénieur à l’école des Arts et Métiers dont il a été diplômé en 1960. Son orientation vers l’archéologie, son destin, tient à la rencontre à la fin de ses études des professeurs André Leroi-Gourhan et Louis Cagniard : il a alors choisi la prospection géophysique à faible profondeur pour l’étude des sites archéologiques et a été recruté en octobre 1960 par le CNRS comme stagiaire de recherche. Docteur-ingénieur (1964) et initiateur en France de cette discipline, il poursuivra sur cette thématique sa carrière au CNRS au Centre de Recherches Géophysiques de Garchy (Nièvre), laboratoire dont il assura la direction d’ensemble de 1982 à 1987.

2Il a effectué son service militaire comme officier de marine d’octobre 1963 à mars 1965 et il continuera comme officier de réserve dans le service de détection des mines marines jusqu’au grade de Capitaine de Corvette.

3Son engagement dans l’animation du milieu scientifique a été déterminé et constant :

  • Membre du Standing committee de l’International Symposium on Archaeometry de 1980 à 1999.

  • Membre et Secrétaire (1997) de la section de Pré et Proto-Histoire du comité technique des travaux historiques et scientifiques (CTHS).

  • Associate Editor de la revue Archaeometry (1993-1998) et de la revue Archaeological Prospection (1994-1999).

  • Membre du comité éditorial des revues françaises Paléorient, Revue d’Archéométrie et Histoire et Mesure.

  • Membre fondateur (1976), secrétaire général (1976-1980) et Président (1981-1987) du GMPCA (d’abord Groupe des Méthodes Physiques et Chimiques de l’Archéologie puis Groupe des Méthodes Pluri-disciplinaires Contribuant à l’Archéologie).

  • Membre du conseil scientifique du Mont Beuvray de 1985 à 1990.

4Il a encadré dix thèses et enseigné les méthodes de prospection à l’université Paris 1 de 1980 à 2000.

5Comme le soulignent les éléments de bibliographie donnés à la fin de ce texte, la démarche scientifique d’Albert Hesse est celle d’un « Archéologue-Archéomètre » soucieux d’introduire la mesure en archéologie et de quantifier les observations là où une telle approche est justifiée et possible. Il a considéré la prospection archéologique comme un tout où les mesures géophysiques, seules capables d’apporter des informations sur la distribution des vestiges en profondeur, ne peuvent être séparées des observations (en surface ou aériennes), du décompte et de l’analyse de la répartition spatiale des vestiges, de la documentation… Cette démarche synthétique est maintenant reconnue et facilitée par l’utilisation des systèmes d’information géographique (SIG).

6Prospecteur, il a choisi de travailler sur une très large variété d’aires chrono-culturelles en premier lieu en Méditerranée orientale et au Proche et Moyen-Orient, mais aussi en Inde, à Java, au Mexique, au Honduras, aux Antilles, au Burundi, … et en Europe. Mais si cet engagement au côté des missions archéologiques à l’étranger a été pour lui d’un grand intérêt tant scientifique qu’humain, ses efforts pour convaincre les « décideurs » de l’archéologie métropolitaine d’investir dans les méthodes de prospection ont été moins heureux. Il en était arrivé en 1998 à écrire dans sa dernière notice « Titres et Travaux » : « à qui fera-t-on croire que tout est détectable à la pelle mécanique et lisible dans les tranchées qui en résultent, alors que les exemples abondent d’identification, sur les mesures, de structures qui ne sont pas toujours bien perceptibles, à la vue, en fouille ? ».

7Sa contribution personnelle au développement des méthodes géophysiques proprement dites a surtout porté sur la méthode électrique, très simple dans son principe et très robuste face aux différentes sources de bruit. Il a proposé des solutions pour s’affranchir des effets du climat, corriger les effets d’anisotropie liés à l’orientation des lignes de courant et surtout impulsé le développement et la mise en pratique de la mesure en continu sur profils qui, au-delà de l’archéologie proprement dite, a montré un très grand intérêt dans les études des sols et l’agriculture de précision.

8La mise en œuvre de la prospection géophysique en milieu urbain a aussi été une préoccupation constante dès le début des années 1970. Appuyée au départ sur la méthode électrique, elle dispose aujourd’hui de deux outils complémentaires, la méthode électrostatique, qui prolonge la méthode électrique, et le radar-sol.

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Bibliographie

Extraits de la bibliographie d’Albert Hesse permettant d’illustrer les différentes facettes de son activité

Une liste plus complète des publications peut être consultée à l’adresse : http://www.archeo.ens.fr/IMG/pdf/bibliographie_albert_hesse-added-md.pdf

Hesse A., 1962. Mesures de résistivités électriques sur une coupe stratigraphique de gisement préhistorique. C.R.S. Académie des Sciences, t254. 525-527.

Hesse A., 1966. Prospections géophysiques à faible profondeur - Application à l’Archéologie. Dunod, 149 p.

Hesse A., 1967. Description d’éclats laminaires de silex obtenus par concassage. C.R.S.M., Société Préhistorique Française, LXIV, 2, 9, 269-274.

Hesse A., 1970. Introduction géophysique et notes techniques, in J. Vercouter, « Mirgissa I », Librairie Orientaliste P. Geuthner, Paris, 51-122 :

  • Essai de reconstruction du tracé du Nil à Mirgissa depuis le Moyen Empire et mise en évidence d’une « crue millénaire ».

  • Résultats obtenus par la prospection magnétique sur le site de Mirgissa.

  • Prospection magnétique de la forteresse et détection de certains éléments du plan par un procédé de calcul du gradient horizontal du champ.

  • NT1 : Essai d’interprétation des murs ondulés en briques crues dans l’architecture égyptienne du Moyen Empire.

  • NT2 : Essai techno-chronologique sur la dimension de briques de construction.

  • NT3 : Etude archéomagnétique des aires de cuisson découvertes à Mirgissa.

Chevalier Y., Hesse A. Pomey P., 1971. Expérience de détection magnétique sous-marine d’une épave antique. Prozpezioni Archeologiche, 6, 65-71.

Hesse A., 1971. Comparaison par le calcul des distributions horizontales des vestiges lithiques. In « Les Tarterets II – Site paléolithique de plein air à Corbeil-Essonnes ». Gallia Préhistoire, 41-46.

Hesse A., 1972. Métrologie statistique d’éléments architecturaux des palais achéménides de Suse (briques et bases carrées). DAFI, 219-241.

Hesse A. , Bossuet G., Rémy J., Renimel S., Tabbagh A., 1978. Succès de l’archéologie prospective à Saint-Romain-en-Gal. Archéologia, 122, 7-17.

Hesse A., Renimel S., 1978. Reconnaissance des limites du site néolithique de Khirokitia (Chypre) d’après les distributions superficielles de vestiges et la résistivité du sol. Revue d’Archéométrie, 2, 5-18.

Renimel S. Hesse A., 1978. Expérience d’introduction des informations de reconnaissance archéologique dans une banque pluridisciplinaire de données urbaines. Revue d’Archéométrie, 2, 29-42.

Hesse A., 1978. Manuel de prospection géophysique appliquée à la reconnaissance archéologique. Centre de Recherches sur les Techniques Gréco-Romaines, 8, Université de Dijon, 127 p.

Hesse A., 1979. Editeur au nom du GMPCA du no 39 des Dossiers de l’Archéologie sur « Prospection et Datation archéologiques ».

Hesse A. 1980. La prospection des vestiges préhistoriques en milieu proche-oriental : une douzaine d’années d’expériences géophysiques. Paleorient, 6, 45-54.

Hesse A., Jolivet A., Tabbagh A., 1986. New prospects in shallow depth electrical surveying for archaeological and pedological applications. Geophysics, 51-3, 585-594.

Hesse A., Bossuet G., Choquier A., 1986. Reconnaissance électrique et électromagnétique de sites et structures de métallurgie ancienne. Prospezioni Archeologiche, 10, 71-78.

Hesse A., 1990. Resistivity Prospecting. In I. Scollar Archaeological Prospecting and Remote Sensing, Cambridge University Press, 307-374.

Boucharlat R., Dalongeville R., Hesse A., Millet M., 1991. Occupation humaine et environnement au 5e et au 4e millénaires sur la côte de Sarjah-Um Al Qaiwain (E.A.U.). Arabian Archaeology and Epigraphy, 2, 93-106.

Tabbagh A., Hesse A., Grard R., 1993. Determination of electrical properties of the ground at shallow depth with an electrostatic quadrupole: field trials on archaeological sites. Geophysical Prospecting, 41-5, 579-597.

Hesse A., Chagny B. N., 1994. Relevé planimétrique de la surface du sol par photographie aéroportée par cerf-volant. Revue d’Archéométrie, 18, 5-11.

Hesse A., Barba L., Link K., Ortiz A., 1997. Magnetic and electrical study of archaeological structures at Loma Alta, Michoacan, Mexico. Archaeological Prospection, 4, 53-67.

Hesse A., 1998. Détection par Radar-sol d’une possible chambre inconnue sous la tombe du pharaon Séti 1er (Vallée des Rois, Haute Égypte). Revue d’Archéométrie, 22,

Panissod C., Dabas M., Hesse A., Jolivet A., Tabbagh J., Tabbagh A., 1998. Recent developments in shallow electrical and electrostatic prospecting using mobile arrays. Geophysics, 63-5, 1542-1550.

Hesse A., 1999. Multi-parametric surveys for archaeology, how and why or how and why not? Journal of Applied Geophysics, 41 2-3, 157-168.

Dabas M., Hesse A., Tabbagh J., 2000. Experimental resistivity survey at Wroxeter archaeological site with a fast and light recording device. Archaeological Prospection, 7-2, 107-118.

Hesse A., 2000, Count Robert du Mesnil du Buisson (1895-1986), a French precursor in geophysical survey of archaeology, Archaeological Prospection, 7-1, 43-49.

Hesse A., Andrieux P., Atya M., Benech C., Camerlynck C., Dabas M., Féchant C., Jolivet A., Kuntz C., Mechler P., Panissod C., Pastor L., Tabbagh A., Tabbagh J., 2002. L’Heptastade d’Alexandrie, Etudes alexandrines, 6, IFAO, éd. J-Y. Empereur, 191-273.

Hesse A., Veuve S., Camerlynck C., Gavriltsev V., Neuman R., 2002. Prospection géophysique de sites d’archéologie récente (1902) à Saint-Pierre de la Martinique. Archéologie précolombienne et coloniale aux Caraïbes. Éditions CTHS. 329-356.

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Table des illustrations

Titre Albert Hesse, directeur de recherche au CNRS
URL http://journals.openedition.org/archeosciences/docannexe/image/11141/img-1.png
Fichier image/png, 4,1M
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Pour citer cet article

Référence papier

Christophe Benech, Michel Dabas et Alain Tabbagh, « Hommage à Albert Hesse (1938-2022) », ArcheoSciences, 46-1 | 2022, 65-68.

Référence électronique

Christophe Benech, Michel Dabas et Alain Tabbagh, « Hommage à Albert Hesse (1938-2022) », ArcheoSciences [En ligne], 46-1 | 2022, mis en ligne le 30 décembre 2022, consulté le 21 janvier 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeosciences/11141 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeosciences.11141

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Auteurs

Christophe Benech

Université de Lyon, CNRS, Archéorient UMR 5133, Maison de l’Orient et de la Méditerranée, 7 rue Raulin, 69365 Lyon Cedex 07 (christophe.benech@mom.fr)

Articles du même auteur

Michel Dabas

PSL, CNRS, Archéologie et Philologie d’Orient et d’Occident (AOROC) UMR 8546 (michel.dabas@ens.psl.eu)

Articles du même auteur

Alain Tabbagh

Sorbonne Université, CNRS, Milieux environnementaux, transferts et interactions dans les hydrosystèmes et les sols (METIS) UMR 7619, 4 place Jussieu, 75252 Paris Cedex 05 (alain.tabbagh@sorbonne-universite.fr)

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Droits d’auteur

CC-BY-NC-ND-4.0

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