Résumés
L’adoption des matériaux de construction en terre cuite romains dès le milieu du ier siècle avant J.-C. sur l’oppidum de Bibracte est particulièrement précoce pour le Nord-Est de la Gaule. L’analyse pétrographique (méthodes de déterminations macro- et microscopique) de ces matériaux est fondée sur la mise en place d’un corpus important réunissant plus d’une dizaine de milliers de fragments, permettant d’aborder la question de l’origine des ressources naturelles mobilisées. La mise en œuvre des terres cuites architecturales au sein de l’oppidum de Bibracte mobilise des ressources naturelles locales, dans un contexte de romanisation qui facilite la transmission de nouveaux savoir-faire. L’intégration d’une partie de l’élite éduenne aux modes de vie romains semble corroborer l’existence d’ateliers organisés très précocement dans l’environnement proche de Bibracte. Cependant, certains matériaux semblent être importés dans le cas de commandes spécifiques voulues et financées par ces mêmes élites.
The early adoption of Roman building ceramics for Northeastern Gaul can be noticed on the oppidum of Bibracte since the middle of the 1st century BC. The petrographical analysis of these materials (macroscopic and microscopic examinations) is based on the setting of a corpus gathering more than ten thousand remains. It allows us to address the issue of the origins of natural resources used to produce these materials. The implementation of building ceramics on the oppidum of Bibracte particularly mobilises local resources in a Romanisation context easing new know-how to be transmitted. The integration of some of the Aedui elites to the Roman ways of life seems to support the early presence of organised workshops nearby. However, some materials seem to be the results of specific orders initiated and sponsored by these elites.
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Plan
1. Introduction
2. Méthodes
3. Présentation du site et du corpus
L’oppidum de Bibracte
Géologie du mont Beuvray et de son environnement proche
Le corpus analysé
4. Analyses des matériaux de construction en terre cuite
Apparition et diffusion des terres cuites architecturales à Bibracte
Définition d’un référentiel pétrographique
Répartition des matériaux par types de pâte
5. Une romanisation des modes de construction
Un usage privilégié des ressources locales
Un approvisionnement en matériaux de construction romains entre économie et ostentation
6. Conclusion
Aperçu du texte
1. Introduction
L’oppidum de Bibracte, chef-lieu du territoire éduen localisé sur le mont Beuvray occupé dès la fin du iie siècle avant J.-C. (figure 1), est le site gaulois le plus précoce en Gaule du Nord-Est concerné par l’apparition des matériaux de construction romains (Delencre, 2017). De fait, autour du milieu du ier siècle avant J.-C., des tuiles sont employées au sein des couvertures et des briques dans les maçonneries en pierres liées à la chaux. Ces nouveaux matériaux, mobilisés principalement pour des maisons plus ou moins luxueuses d’influence italienne (Luginbühl, 2019), forment une rupture nette avec les modes de construction gaulois qui sont caractérisés par des ressources périssables, telle que le bois, la paille et la terre crue (Ferdière, 2005 ; Monteil & Tranoy, 2008). L’attention particulière portée à ces objets d’études (Delencre, 2017), fait suite à une démarche ancienne sur le site de Bibracte qui a bénéficié du concours de nombreux spécialistes depuis la repr...
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Pour citer cet article
Référence papier
Florent Delencre et Jean-Pierre Garcia, « Les terres cuites architecturales de l’oppidum de Bibracte (Saône-et-Loire, France) : nouveaux modes de construction et origine des ressources naturelles (ier siècle avant J.-C. - ier siècle après J.-C.) », ArcheoSciences, 46-2 | 2022, 105-121.
Référence électronique
Florent Delencre et Jean-Pierre Garcia, « Les terres cuites architecturales de l’oppidum de Bibracte (Saône-et-Loire, France) : nouveaux modes de construction et origine des ressources naturelles (ier siècle avant J.-C. - ier siècle après J.-C.) », ArcheoSciences [En ligne], 46-2 | 2022, mis en ligne le 02 janvier 2025, consulté le 11 décembre 2023. URL : http://journals.openedition.org/archeosciences/11233
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Auteurs
Chercheur associé de l’UMR 6298 ARTEHIS, 6, boulevard Gabriel 21000 Dijon (florent.delencre@u-bourgogne.fr)
Professeur à l’université de Bourgogne, UMR 6298 ARTEHIS, 6, boulevard Gabriel 21000 Dijon (jean-pierre.garcia@u-bourgogne.fr)
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