1M. Kleinertz a donné quatre conférences cette année. Du fait de la pandémie de covid-19, la plupart des conférences de cette année ont été données en visio-conférence.

I. Un modèle italien de forme sonate

2En 1796 Francesco Galeazzi a publié le second volume de ses Elementi teorico- pratici di musica (2 vol., Rome, 1791 et 1796) où il présente un modèle de forme sonate détaillé. Ce modèle diffère en plusieurs aspects de notre modèle habituel fondé sur la théorie d’Adolph Bernhard Marx. On peut démontrer que le modèle de Galeazzi reflète la production de musique instrumentale et spécialement de quatuors à cordes en Italie des années 1760 à 1790. Dans le cours nous allons lire et discuter des extraits du texte de Galeazzi. Puis nous parlerons de la transmission de la production italienne et des problèmes d’édition de ce répertoire. Comme exercice les étudiants recevront un exemple d’un quatuor à cordes inédit.

II. Les quatuors de Mozart jusqu’en 1773

3Wolfgang Amadeus Mozart a voyagé par l’Italie avec très peu d’interruptions de 1769 jusqu’en 1773. En 1770 près de Milan il a composé son premier quatuor KV 80. En hiver 1772-1773 à Milan il a composé toute une série de six quatuors (KV 155-160) et peu de mois après son retour il a composé à Vienne la prochaine série de six quatuors. Malgré les différences entre les deux séries il y a bien des traits communs fondés apparemment sur ses expériences en Italie. Dans le cours seront analysé deux quatuors exemplaires de ces deux séries. Des traits caractéristique comme les « branchements bifocals », le « principe de déclamation » et le rondo-sonate seront présentés et discutés.

III. L’Opus 33 de Haydn

4L’opus 33 de Haydn, publié en 1782, est une des œuvres clés de l’histoire de la musique. On le regarde souvent comme l’heure de naissance du style classique proprement dit. En cours, les positions diverses sur l’importance de cette œuvre seront présentées et discutées. Dans des analyses nous essayerons d’identifier la qualité nouvelle de ces quatuors. Comme exemples serviront surtout les expositions des quatuors en si mineur et en do majeur. Les problèmes d’édition seront discutés : l’ordonnancement traditionnel avec le quatuor en si mineur comme numéro un diffère considérablement de la première édition chez Artaria à Vienne. Quel ordre reflèterait le vœu du compositeur et quelle est la conséquence pour l’interprétation et l’édition de cette œuvre ? En plus, l’édition de Pleyel présente plusieurs détails qui diffèrent de la première édition. Des exemples choisis seront discutés.

IV. La synthèse : les six quatuors de Mozart dédiés à Haydn

5Dans la même année de l’impression de l’opus 33 de Haydn, Mozart retourne au genre de quatuors à cordes avec la composition de son quatuor en sol majeur KV 387. Ce sera le premier d’une série de six quatuors qu’il va publier en 1785 avec une dédicace fameuse à Joseph Haydn. Quels sont les aspects concrets de ces quatuors qui reflètent une influence de Haydn souvent supposée ? Malgré ces influences démontrables, Mozart reste fidèle à plusieurs aspects proprement italiens de son style. Dans des exemples choisis les étudiants pourront analyser et discuter l’influence de Haydn ainsi que les différences entre les styles des deux compositeurs. Il sera démontré que Mozart reste toujours fidèle au modèle italien de forme sonate présenté dans la première des quatre sessions. Comme paradigme sera analysé le dernier mouvement du quatuors en sol majeur KV 387, un des mouvements les plus complexes dans la production de quatuors à cordes jusque-là.