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Résumés des conférences

Histoire de la culture technique et scientifique en europe (XVIe-XIXe siècles)

Jean-François Belhoste
p. 369-370

Résumé

Programme de l’année 2023-2024 : Les arts et les techniques. Histoire des ingénieurs et de l’industrie à Paris.

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Texte intégral

1Dans le cadre de l’année Eiffel et dans le prolongement du programme de l’année précédente, plusieurs séances ont encore été consacrées à la vie de l’ingénieur. L’une a porté sur ses résidences successives à Paris et sur les travaux qu’il y effectua au début de sa carrière, notamment aux magasins du Bon Marché. L’autre consista en la projection dans l’auditorium de l’Institut national d’histoire de l’art d’un film réalisé avec le concours d’Isabelle Parizet et de Philippe Denizet sur la construction à Paris de la Statue de la Liberté et qui comportait entre autres des interviews de Lionel Dufaux au musée des Arts et métiers. L’un des sujets évoqués dans ce film portait sur l’intervention de Gustave Eiffel dans la conception et la construction rue de Chazelles d’un pylône en fer, structure savante et cachée sans laquelle la statue n’aurait pu se maintenir dans la baie de New York. Plusieurs séances ont aussi porté sur la fabrication des assignats durant la Révolution, gigantesque opération qui donna lieu à une foule d’innovations tant au niveau de la fabrication du papier que de l’impression réalisée en majeure partie dans les locaux de l’ancien couvent des Capucines près de la place Vendôme, à deux pas des Tuileries où siégeait, entre autres, le Comité de salut public. Ces séances s’inscrivaient dans le cadre d’une participation à une série documentaire réalisée par Frédéric Wilner sur l’histoire de la monnaie, qui doit être diffusée sur la chaîne Arte dans le courant de l’année 2025. Elle comprend plusieurs séquences de commentaires tournées au musée des Arts et métiers et aux Archives nationales où se trouve conservé un fond remarquable sur cette question qui eut une incidence considérable sur le cours de la Révolution et se trouve, par ailleurs, intimement lié à l’histoire originelle de cette institution.

2Plusieurs séances ont encore été consacrées comme chaque année à l’histoire de monuments et quartiers parisiens. Deux d’entre elles, auxquelles participait Éric Detoisien, ont porté sur la rue de Cléry : l’une sur ses fabricants de meubles du xviiie siècle, l’autre sur son percement au xviie siècle à l’emplacement des anciens remparts et sur ses premiers occupants, en particulier des écrivains et artistes comme Corneille et Mignard. Une autre séance a été consacrée avec Daniel Blouin au percement de la rue Bonaparte, autrefois rue des Petits-Augustins et à son évolution pendant la Révolution et au début du xixe siècle sur le domaine de l’ancienne abbaye de Saint-Germain-des-Prés. Deux séances ont encore porté sur les débuts de la galerie Vivienne : sa construction à partir de 1823 et ses premiers occupants (restaurants, marchands de comestible et d’articles d’habillement, libraires et même entrepreneurs de spectacles). Les carrières de plâtre de Montmartre et de Belleville qui avaient déjà fait l’objet de séminaires dans les années antérieurs, ont bénéficié de nouvelles approches présentées par Denis Prouvost et Denis Goguet. Pour rester dans le domaine des matériaux, il convient de citer ici la conférence faite par Daniel Lucas Teijero Mosquera sur l’histoire de la Compagnie asturienne de mines de zinc. L’architecte Guillaume Landier est venu, quant à lui, parler de l’histoire de plusieurs gares à la restauration desquelles il a participé : le Train Bleu de la gare de Lyon et les deux gares de Versailles, Rive gauche et Rive droite, celle-ci étant, selon lui, l’une des plus anciennes gares au monde à être conservées en l’état. Dans la cadre d’un programme conduit par le CAUE de Paris de mise en place d’un parcours dans les quartiers des gares du Nord et de l’Est, une séance fut encore consacrée à l’histoire initiale de la gare de l’Est qui faisait suite à une visite exceptionnelle effectuée sous la conduite du personnel de la SNCF. On rattachera à cet ensemble la séance organisée avec Rossella Froissard et Frédéric Descouturelle sur le contexte économique du développement de l’Art Nouveau. Trois ingénieurs sortis de l’École centrale ont fait l’objet d’une présentation biographique. Ferdinand Pottier (1821-1904) d’abord, qui fut une sorte de prototype des ingénieurs centraliens des premières générations. Ingénieur à la Compagnie des chemins de fer de l’Est, il reçut la légion d’honneur pour ses travaux sur les fours à coke. On lui doit aussi une théorie du vol des cerfs-volants. Il était le père du grand helléniste, conservateur au musée du Louvre, Edmond Pottier, dont il était très proche, à qui l’on doit de grands travaux sur la fabrication céramiques antiques. Et en cette année de Jeux Olympiques, on se devait de leur consacrer au moins une séance. Elle porta sur l’ingénieur Pierre Failliot surnommé l’Autobus, à la fois grand rugbymen et athlète, médaillé aux jeux de Stockholm en 1912. Le propos porta aussi sur son milieu familial parisien et sa carrière dans l’industrie papetière. Il y eut, enfin, enfin l’ingénieur William Rotch. Il était issu d’une grande famille d’armateurs de pêche à la baleine de Boston, qui comptait aussi de grands architectes. William après sa sortie de Centrale fut très actif dans la construction de chemins de fer aux États-Unis.

3La préparation d’interventions au colloque du Bicentenaire de la mort de Théodore Géricault, qui s’est tenu en juin 2024, a encore fourni la matière de deux séances, l’une portant sur l’atelier mal localisé du faubourg du Roule où il peignit le Radeau de la Méduse et l’autre sur deux inspirateurs du tableau, son ami d’enfance Auguste Brunet et Alexandre Corréard, le rescapé du naufrage, devenu éditeur.

4À noter qu’un voyage fait à La Haye a fourni la matière d’une échappée consacrée à l’histoire de la ville et à ses différents musées, Mauritshuis entre autres.

5L’année universitaire s’est conclue par une présentation de l’auteur dramatique François-Louis Riboutté (1765-1834), auteur d’une pièce à succès créée en 1808 et intitulée L’Assemblée de famille dans laquelle jouait la plus célèbre actrice de l’époque Mademoiselle Mars. Riboutté était, par ailleurs, le beau père de Joseph Daniel Guigniaut (1794-1876), qui fut directeur de l’École normale dans les années 1830.

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Pour citer cet article

Référence papier

Jean-François Belhoste, « Histoire de la culture technique et scientifique en europe (XVIe-XIXe siècles) »Annuaire de l'École pratique des hautes études (EPHE), Section des sciences historiques et philologiques, 156 | 2025, 369-370.

Référence électronique

Jean-François Belhoste, « Histoire de la culture technique et scientifique en europe (XVIe-XIXe siècles) »Annuaire de l'École pratique des hautes études (EPHE), Section des sciences historiques et philologiques [En ligne], 156 | 2025, mis en ligne le 02 avril 2025, consulté le 15 mai 2025. URL : http://journals.openedition.org/ashp/8104 ; DOI : https://doi.org/10.4000/13mu4

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Auteur

Jean-François Belhoste

Directeur d'études, École pratique des hautes études-PSL — section des Sciences historiques et philologiques

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