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20, 2025 - La culture amazighe dans l’espace oasien d’Afrique du Nord 

Date limite de réception des articles : 15 Février 2025

L’espace oasien d’Afrique du Nord s’étend le long de la bande nord du Grand Sahara, située entre l’océan Atlantique à l’ouest et le Nil en Égypte à l’est. Du fait de sa position stratégique, en tant que lien entre l’étendue saharienne et les rives méridionales de la Méditerranée, cet espace était, à travers les âges, caractérisé par un patrimoine culturel et civilisationnel distinct.

De nombreuses données archéologiques et historiques prouvent que ces oasis étaient, dans l’Antiquité, une extension de l’espace civilisationnel libyque (amazighe ancien) et de son tissu tribal qui comprenait, entre autres, les Gétules, les Garamantes et les Ethiopiens. Certaines Oasis étaient très connues dans le monde antique ; tel que l’oasis de Siwa à l'ouest de l'Égypte, célèbre par le temple du dieu Amon. Les sources grecques et latines ont également mentionné d’autres oasis, notamment l’oasis de Garama, Germa, dans le sud de la Libye actuelle, et l’oasis de Tacapae (Gafsa ou Gabès, en Tunisie) qui, au premier siècle avant J.C, avait un système d’irrigation similaire à celui encore en vigueur aujourd’hui dans les oasis de Draa au Maroc, de Touat en Algérie, de Ghdamès en Libye et d’autres oasis.

Le rôle des oasis s’est renforcé par l’essor de l’activité du commerce transsaharien pendant les périodes médiévale et moderne, favorisant ainsi le développement des villes caravanières telles que Tamdoult, Taghaost, Touat, Ghat, Fazzan, etc. Ces cités ont bien contribué au renforcement des liens entre l’Afrique subsaharienne et le monde méditerranéen. Les sources historiques ont largement décrit ces villes oasiennes ainsi que les coutumes et les traditions de leurs habitants. Aussi est-il impossible de dissocier cette période historique de celle qui l’a précédée. Car les recherches archéologiques ont révélé des vestiges de villages fortifiés dans les bordures du grand désert, dont certains remontent à la deuxième moitié du dernier millénaire avant Jésus Christ.

Les communautés amazighes ont constitué, au fil de l’Histoire, la trame du tissu humain de ces oasis. Plusieurs facteurs ont contribué à l’interaction de la culture de ces groupes avec d’autres cultures, notamment leur position géographique qui a permis de renforcer les liens avec l’Afrique subsaharienne. Il en est de même de l’ancienneté de la stabilité des communautés juives dans les Ksours, et leur participation à l’activité artisanale et commerciale ; en plus de l’arrivée des flux migratoires des Arabes, depuis le 6ème siècle de l’hégire (12ème de l’ère chrétienne), dans les zones adjacentes à l’espace oasien. Toutefois, bien que le caractère amazigh de la culture de cette région soit évident, et que celle-ci a constitué un espace pour l’interaction entre cette culture et ses homologues africaines, hébraïques et arabes, elle n’a qu’insuffisamment fait l’objet d’attention scientifique, alors que bien des aspects en sont encore inexplorés.

Les oasis d’Afrique du Nord abritent un patrimoine architectural amazighe unique ; certains de ses sites ont été inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO, en particulier les ksours et les kasbahs qui reflètent clairement l’identité de cette région. Cette architecture en terre crue témoigne non seulement de l'expertise des groupes humains en matière de bâti, mais aussi la nature des relations sociales prévalant. Les groupes humains de ces oasis ont également accumulé un ensemble de traditions écrites et orales, ainsi que d’autres savoir-faire liés à l’agriculture, à l’artisanat et à la gestion de la production (séchage, salage, stockage...), toutes essentielles pour comprendre les structures sociales et les moyens d’adaptation de ces groupes humains.

Les oasis ont par ailleurs contribué à la préservation de la langue amazighe et à son enrichissement par un lexique reflétant les spécificités locales, d’autant plus que ces régions ont été moins affectées par les langues qui ont afflué en Afrique du Nord et ont apporté des changements dans le paysage linguistique.

Au cours des dernières décennies, les oasis ont connu des changements qui ont affecté les différentes relations sociales, les habitudes des individus et des groupes ainsi que leur mode de vie ; principalement en raison de la migration et de la mondialisation, du déclin des organisations traditionnelles, et de la prolifération des moyens modernes de communication, ce qui constitue un défi pour la préservation d’un patrimoine ancestral.

Pour aborder la thématique de la culture amazighe dans l’espace oasien de l’Afrique du Nord, sous ses différents angles, la revue Asinag propose les axes suivants :

  • identité historique et civilisationnelle des oasis d’Afrique du Nord à travers les âges ;

  • spécificités du patrimoine matériel et immatériel des communautés oasiennes ;

  • organisations sociales dans l’espace oasien : coutumes, et institutions collectives ;

  • savoir-faire dans le milieu oasien ;

  • la diversité linguistique dans l’espace oasien ;

  • manifestations de l’interaction de la culture amazighe avec d’autres cultures dans l’espace oasien ;

  • changements sociétaux et environnementaux dans l’espace oasien.

Modalités de soumission

Le guide de rédaction peut être consulté en annexe au bas de cette page.

Echéancier

  • Les contributions, en versions Word ou RTF, seront envoyées, au plus tard, le 15 Février 2025, par courrier électronique à asinag[at]ircam.ma.

  • Notification d’acceptation aux auteurs : 15 Avril 2025.

Document annexe

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