1Le séminaire de recherche « Droits de l’homme et religion » de l‘année académique 2021-2022 s’est déroulé en mode hybride (présentiel et distanciel). Il a été subdivisé en trois grands moments qui se sont succédé durant l’année.

2Le premier a été constitué par les six séances de la conférence de Sarah Scholl, de l’université de Genève. Celle-ci a poursuivi son exploration transnationale inaugurée l’année précédente, à travers la mise en œuvre d’une histoire culturelle et sociale de la liberté de religion en Europe occidentale. Elle a ainsi analysé les modalités -– parallèles et contrastées selon les pays envisagés –, de la consolidation du pluralisme religieux dans les sociétés européennes à la suite du séisme révolutionnaire de la fin du xviii^e siècle jusqu’à l’orée de la Première Guerre mondiale.

3Le deuxième moment a été l’occasion d’inviter plusieurs personnalités académiques dont la plupart avaient récemment publié un ouvrage scientifique sur une thématique intéressant celle du séminaire. Il a été demandé à chacun de se plier à l’exercice suivant : après avoir présenté leur objet d’étude et les conclusions auxquelles ils ont pu arriver, ils ont dû effectuer une présentation en toute transparence des « dessous » de leur propre recherche, à savoir la présentation détaillée des « outils » utilisés, de la manière dont ils ont collecté et choisi leurs sources, du choix d’une méthodologie particulière et de l’angle privilégié du traitement de leur sujet, etc.

4à propos de la thématique axée sur l’histoire de la sécularisation et de la laïcité en France, nous avons ainsi reçu Christine Le Bozec, historienne et professeure émérite à l’université de Rouen, auteure de Révolution et religion (Passés composés, Paris 2021) ; Jean Baubérot, historien et sociologue, directeur d’études émérite à l’EPHE, pour le deuxième tome de son grand ouvrage La loi de 1905 n’aura pas lieu (Éditions de la FMSH, Paris 2021) ; Béligh Nabli, juriste de droit public, professeur à l’UPEC, qui a analysé les rapports entretenus d’un point de vue juridique entre la laïcité et l’identité de l’État. Ces analyses nationales ont été élargies à une dimension internationale avec l’intervention de Delphine Allès sur le cas de la laïcité indonésienne, à partir de son livre La part des dieux. Religion et relations internationales (CNRS éditions, Paris 2021).

5Puis, en resserrant la focale, nous nous sommes intéressés à la compréhension de la place de l’islam dans les dispositifs politiques, culturels et sociaux, tant en France qu’à l’international.

6Nous avons reçu plusieurs chercheurs sur des thématiques chaque fois un peu différentes : une jeune sociologue, Samia Langhar, est venue présenter son livre tiré de sa thèse Islam et école en France. Une enquête de terrain (PUL, Lyon 2021) ; l’historien d’art, Bruno Nassim Aboudrar, est revenu sur l’histoire des caricatures du Prophète de l’islam, d’un point de vue culturel, théologique et artistique ; l’anthropologue Dounia Bouzar nous a présenté les fondements du refus de la loi humaine dans les différents types d’islam politique contemporains (islamisme, salafisme, djihadisme) et la sociologue Nilufer Göle est revenue sur le concept de « Cité séparée », à travers l’analyse des différentes conceptions de la citoyenneté de l’islam européen face aux controverses qu’elles suscitent régulièrement.

7Afin de compléter ces analyses, les étudiants et étudiantes ont été invités à participer aux deux journées d’étude comparatistes que j’ai organisées à l’Institut historique allemand sur « Laïcité et pluralisme : regards croisés entre la France et l’Allemagne », les 2 et 3 février 2022.

8Enfin, le troisième moment du séminaire a été la conférence de Michele Saporiti, de l’Università degli Studi di Milano-Bicocca. Celui-ci a présenté, durant six séances, ses recherches en matière de philosophie politique, en axant son analyse sur le rapport entretenu entre le concept de souveraineté et les religions.