À Rome, dans les années 1990, lors d’un colloque sur les Écritures des traditions religieuses, à la suite de la communication du Père Jean-Luc Vesco, alors directeur de l’École biblique et archéologique française de Jérusalem, le philosophe Mohammed Arkoun lui fit une confidence : il aimerait que l’on puisse aborder le Coran avec cette rigueur historique et critique qui caractérise l’École biblique. Elle serait, selon lui, gage d’une compréhension renouvelée et d’une ouverture salutaire du sens. Mais nous en sommes encore loin, déplorait-il. À n’en point douter, Arkoun eût apprécié le projet éditorial conduit depuis cinq ans par Guillaume Dye et Mohammad Ali Amir-Moezzi et qui donne lieu à quatre imposants volumes.
Une approche historico-critique du Coran ?
Les auteurs du premier tome proposent une mise en contexte du Coran et présentent les derniers résultats de leurs recherches. Les deux premières parties posent la question des interférences, des interactions, notamment avec le juda...