Données scientifiques produites :
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Introduction

3Pendant cette courte période, les expéditions transforment le minerai de cuivre extrait dans la zone minière du Sud-Sinaï sur le site d’Ayn Soukhna. Cela entraîne une extension inédite du campement, en raison de la présence d’un nombre accru d’hommes sur le site pendant le temps de l’expédition, et de la construction de nombreux ateliers de métallurgie. À l’issue de la saison 2023, pas moins de 113 fours de réduction du métal ont pu être identifiés sur l’ensemble du site (ouadi 2, ouadi 3 et campement de la zone basse).

Campement de la zone basse

4La fouille du secteur S39-B, commencée en 2021, a été poursuivie durant la saison 2023. La zone fouillée a été étendue au sud, au nord et à l’ouest, afin de reconnaître l’ensemble du grand bâtiment du début du Moyen Empire qui occupe la majeure partie de l’espace de cette zone.

5De nouvelles pièces ont été identifiées à l’ouest et au nord des espaces fouillés en 2022. À l’ouest (fig. 1 et 3), les murs ouest et sud de la pièce E9 ont été dégagés sous les niveaux d’abandon, délimitant ainsi une longue pièce rectangulaire aménagée directement en surface du plateau rocheux et sur sa bordure (int. : 4,8 × 3 m), et dont l’entrée se situait au sud-est. On peut également se demander si un accès ne pouvait se faire par E5, en contrebas à l’est : il n’est pas clair si le mur est de E9 s’étendait sur toute la longueur de la pièce vers le sud, en raison de son état de préservation.

6La pièce est construite directement sur le gebel et présente deux phases principales d’occupation : une première phase correspondant à la construction et la première occupation ; une seconde, plus légère, faite sur un premier niveau d’abandon, présente essentiellement des traces de cendres et de foyers légers. Ce phasage a été repéré dans d’autres pièces du bâtiment en 2022. Durant la première phase, plusieurs aménagements ont été réalisés dans E9 : un aménagement en pierre et mouna, peut-être pour caler une jarre, dans l’angle sud-est de la pièce, puis dans une seconde sous-phase, un foyer non construit circulaire au centre de la pièce ; un rangement ou calage au sud-ouest, aménagé avec de petites pierres.

7Au sud de E9, à l’extérieur de la pièce, deux foyers ont été fouillés. Le premier, proche du mur de la pièce, est un petit foyer circulaire aménagé avec un cercle de pierres. Au sud-est de celui-ci, un foyer en fosse de plus grande dimension a été réalisé dans la couche de sédiment présente sur le plateau rocheux. Il a été aménagé avec de la mouna. Ces deux foyers sont sans doute contemporains de la seconde phase d’utilisation de E9.

8À l’ouest de E9, les pièces E11 et E12 sont construites directement dans la pente du gebel. Leurs vestiges sont assez mal préservés et il est difficile d’en préciser la fonction. E11 ne semble pas présenter de mur sud et n’est donc enclose que sur trois côtés (int. : 5 × 2,4 m). E12 est une petite pièce quadrangulaire adossée au promontoire rocheux (int. max. : 2,5 × 1,8 m). Un support de jarre aménagé en pierres était visible dans l’angle sud-est de E12 (US 1110). Il contenait encore le fond d’une jarre. Plusieurs des murs de E11 et E12 sont adossés au promontoire rocheux. Il est possible qu’une partie de ces murs ait été détruits en raison de leur position en hauteur sur le rocher. On peut également imaginer que le rocher, sur lequel il est aisé de circuler en dépit du dénivelé, ait servi à la communication entre les différentes pièces (E8, E11 et E12).

9L’extension de la fouille à l’ouest de E12 montre la pente est-ouest du gebel, mais n’a pas présenté d’autres traces d’occupation. E12 constitue donc bien la limite ouest du grand bâtiment.

10Au nord de E9 et E11, la partie ouest de la pièce E8, partiellement fouillée en 2022, a été dégagée, permettant là encore de mettre en évidence une longue pièce rectangulaire (int. : 5,5 × 2,8 m). Sa partie ouest est adossée au promontoire rocheux. La porte d’entrée, aménagée avec un seuil en mouna, avait été identifiée en 2022, dans le mur est. Il est possible qu’un autre accès se soit fait par l’ouest, par le promontoire rocheux, afin de communiquer avec E11 et E12. Au centre de la pièce, un large foyer circulaire, couvert de cendres très noires, avait lui aussi été dégagé dès 2022. À proximité se trouvait une petite meule en pierre, dont la face active était retournée contre le sol.

11Nous avons découvert dans l’angle nord-ouest de la pièce une large et profonde fosse (L. 1,95 ; l. 0,98 ; prof. max. 0,55 m), qui coupait le sol d’usage. Elle contenait huit céramiques entières, soigneusement entreposées (US 1144) : sept jarres de stockage à grains ovoïdes et un récipient de cuisson (fig. 4). Toutes les céramiques portaient la même marque après cuisson, indiquant qu’elles appartenaient à la même équipe ou au même individu (fig. 5). Certaines de ces marques avaient été reprises : le fait d’avoir plusieurs marquages successifs a déjà été observé sur les jarres de stockage du début du Moyen Empire à Ayn Soukhna.

12On remarque que deux assises du mur nord de E8 sont visibles dans la fosse (fig. 4) : la partie basse de ce mur a servi de soutènement afin de disposer d’un sol plan dans la pièce, qui était située dans la pente. La face nord de ces assises est d’ailleurs visible depuis E14.

13À l’ouest de E8, une autre pièce semble adossée au promontoire rocheux (E16). L’essentiel de la surface de celle-ci est cependant situé sous la limite de fouilles.

14Un nouveau groupe de pièces a également été identifié dans l’extension nord de la zone : E15, E14, E18 (fig. 1-2). On soulignera que l’ensemble était assez perturbé en raison des travaux de construction de l’hôtel Portrait à la fin des années 1990 : des bulldozers ont laissé leur marque et l’endroit a servi de décharge pour les déblais de construction. Ceux-ci étaient quasiment partout dans ce secteur au contact direct des niveaux archéologiques. Le niveau de sable résultant de l’abandon recouvre diverses accumulations de pierres provenant de l’effondrement des murs des pièces du secteur. Celles-ci sont postérieures à une couche de sédiments sablo-cendreux, avec peu de matériel, issue également de l’abandon du bâtiment. Dans les espaces extérieurs, à l’est de E15 et E18, on note la présence de très nombreux tessons de céramique. L’endroit a peut-être servi de décharge à un moment de la vie du bâtiment, à moins qu’il ne s’agisse de l’accumulation de vestiges charriés par les ouadis, en bas de pente.

15Lors de la construction du grand bâtiment de S39-B et pendant sa première phase d’utilisation, l’entrée principale semble donc se situer au nord, avec un véritable vestibule (E18 : 2 × 1,5 m), qui permettait peut-être d’en contrôler plus aisément l’accès. Celui-ci se fait donc depuis le nord, c’est-à-dire depuis le littoral. La partie est de E14 a été dégagée, le reste de la pièce étant sous les arbres à l’ouest de la zone fouillée (l. : 3 m ; L. dégagée : 3,5 m). Il n’est cependant pas clair si E15 (2,5 × 1,7 m) doit être réellement différencié de E14.

16Différents aménagements peuvent être notés dans les pièces nord : au sud-est de E14, un amas de mouna ou de briques d’argile locales fondues forme un petit massif, dont la fonction et l’aspect originel ne peuvent être reconstitués. Comme dans le reste du bâtiment, plusieurs fosses ont été aménagées, dont deux contenaient des céramiques entières, stockées en fin de mission par les équipes égyptiennes du début du Moyen Empire. Dans E14, la fosse est contenait une jarre de stockage ovoïde, un bol, un récipient de cuisson et une petite jarre fusiforme. Deux de ces céramiques portent la même marque après-cuisson. Sur la jarre était gravée, toujours après cuisson, une courte inscription hiéroglyphique en colonne.

17L’autre fosse, au nord de E14, contenait un dépôt constitué d’un bol et de trois jarres de stockage ovoïdes, dont l’une avait été retaillée pour en faire un récipient ouvert. Aucune ne comportait de marque après-cuisson.

18L’articulation entre E17, E15 et le reste du bâtiment reste encore à comprendre : E17 est un espace en pente, aménagé avec une couche d’argile lissée sur le gebel. Une ouverture semble se faire vers l’est et un muret sépare cet espace de E15. S’agissait-il de pouvoir tirer sur cette sorte de rampe des éléments lourds vers l’intérieur du bâtiment ? E17 a-t-il pu servir d’espace d’entreposage et de tri, avant d’accéder à E8 ?

19Les vérifications encore à faire sur la chronologie de la construction de l’ensemble du grand bâtiment permettront peut-être de mieux appréhender les logiques de circulation.

20Si l’on observe l’ensemble du bâtiment à l’issue de la campagne 2023 (fig. 1), celui-ci comporte 15 pièces et mesure 20 m du nord au sud et un minimum de 17 m d’est en ouest (les limites de E10 à l’est, de E14 et de E16 à l’ouest n’ont pas été atteintes). Toutes les pièces sont de plan quadrangulaire. E3, E6, E8 et E9, les quatre pièces les plus larges, sont de surface presque similaire (E3 : 12,5 m² ; E6 : 14 m² ; E8 : 15,4 m² ; E9 : 14,4 m²). L’ensemble des pièces n’a pas été construit au même moment (groupe E2-E4-E7, distinct du reste du bâtiment, d’après la stratigraphie et le mode de construction des murs), mais toutes ont été utilisées simultanément au moins pendant les deux dernières phases d’occupation au début du Moyen Empire.

21En fin de campagne, nous avons repris la fouille des pièces dégagées en 2022 (E1 à E7), afin de tester si des niveaux antérieurs aux deux phases d’occupation précédemment repérées étaient présents. Les premiers tests montrent clairement la présence de niveaux antérieurs à la construction.

22Enfin, au sud de S39-B, à la jonction avec S39-A, un nouvel atelier de métallurgie du cuivre a été identifié (fours de réduction F107 à F111). Il avait été identifié par G. Castel lors de la réalisation du sondage 40 (2 × 2 m) en 2013, à l’angle duquel F111 avait été en partie dégagé. La fouille de l’atelier sera réalisée au cours de la campagne 2024.

23Plusieurs sondages et compléments de documentation ont été effectués dans la zone basse du site. Un ensemble de pierres alignées pourrait correspondre à un mur délimitant à l’ouest la zone d’implantation sur le site à l’époque pharaonique. Un tel mur a bien été mis en évidence sur la crête dans la partie haute, entre les ouadis 2 et 3, sans qu’il ait été possible d’en déterminer la date avec certitude. Ce possible pan de mur dans la partie basse est situé dans l’alignement de celui de la partie haute. Deux sondages ont été ouverts de part et d’autre de l’amas de pierres, qui n’ont pas permis de discerner d’autres traces d’occupation. Le gebel, proche de la surface à cet endroit, a été rapidement atteint. L’ensemble de la zone fouillée s’étend sur 5 × 5 m (fig. 1).

24Un sondage de 4,5 × 2,5 m à l’ouest de S39-B a également été réalisé (fig. 1 pour sa localisation) : aucun vestige archéologique ni aucune couche d’occupation n’y ont été retrouvés et le gebel a été rapidement atteint.

Ouadi 3

25En 2022, nous avions commencé à fouiller cette nouvelle zone, qui n’avait pas été explorée jusqu’alors. La partie occidentale du ouadi 3, dans laquelle nous avions réalisé trois sondages, a été explorée de manière plus approfondie cette année (fig. 6-8). Elle a révélé une série d’ateliers de métallurgie du cuivre datant du début du Moyen Empire, et une occupation beaucoup plus dense que dans la partie orientale du ouadi, où nous avions travaillé en 2022. Au sud de la zone, le premier atelier (E5), de taille modeste (int. : 2,2 × 2 m, batterie incluse), a été aménagé en creusant le socle rocheux sur le flanc ouest du ouadi. Il contient une batterie de trois fours de réduction (F96-F98), presque arasés. Ses murs ne sont pas préservés.

26Immédiatement au nord, un autre atelier (E6), beaucoup plus grand, a été construit (int. : 5 × 2,5 m, batterie incluse). Il s’appuie sur le gebel à l’ouest et contient, exceptionnellement, une batterie de six fours de réduction (F99-F104), conservés à différentes hauteurs (fig. 7). Tous les fours n’étaient pas utilisés en même temps : la porte de deux fours (F100 et F104) était complètement obstruée par des déchets provenant du tri des produits de réduction, alors que les quatre autres fours étaient encore en fonction. La zone de l’atelier est délimitée par un muret et le sol est en mouna. L’ensemble était couvert par du sable mélangé à d’abondants déchets de métallurgie. On remarquera aussi la présence de bandelettes de tissus dans de la mouna, retrouvés dans les déchets devant le four F104.

27Une pièce jouxte l’atelier au nord (E7). Seule une partie en a été fouillée (int. max. : 4 × 2,5 m). Deux foyers y ont été identifiés. Enfin, un autre atelier (E10) est construit au nord de cette pièce (int. : 4,9 × 2,10 m). Il englobe deux fours de réduction (F112-F113), mal conservés.

28Sur le flanc est du ouadi, du sud au nord, une pièce aménagée le long du gebel (E8) et un autre atelier de métallurgie (E9) ont été identifiés. E8 (int. : 3 × 1,5 m) est délimité à l’est par le gebel, au nord et à l’ouest par un mur en pierre partiellement en soutènement. Sa fouille devra être achevée en 2024.

29L’atelier E9, quant à lui, comprend deux fours de réduction (F105-F106 ; int. : 4,8 × 1,6 m). Le sol de l’atelier, construit en mouna, présente encore une pierre de tri encastrée, entourée d’un boudin d’argile. Dans cet espace, le contenu des fours était trié au fur et à mesure de sa sortie, afin d’en extraire un maximum de billes de cuivre, selon un procédé bien attesté par ailleurs dans les autres ateliers. On notera la présence d’un important dépôt de souffre, retrouvé dans la couche de cendres sur le sol de l’atelier, et d’un amas de tissus au nord-est de E8.

30L’ensemble des ateliers fouillés au cours de la saison dans la partie ouest du ouadi 3 relèvent de la même phase d’utilisation et étaient recouverts par une épaisse couche de sable mélangée à d’abondants déchets métallurgiques (scories, charbons, cendres, outils en pierre locale) très indurés en raison de la présence d’eau et de sel. Une phase plus ancienne pourrait cependant la précéder, d’après de premières traces visibles en surface à l’est de E6 et E7 (alignement de pierres en jaune sur le plan du secteur, voir fig. 6). Ce point devra être éclairci dans le courant de la mission 2024.

Conclusion

31Les fouilles entreprises au cours de la campagne 2023 confirment l’omniprésence des activités liées à la métallurgie du cuivre sur l’ensemble du site d’Ayn Soukhna au début du Moyen Empire. La partie ouest du ouadi 3 présente en effet une nouvelle série d’ateliers de réduction du minerai : 13 nouveaux fours de réduction répartis dans quatre ateliers sont étagés dans ce repli de la montagne.

32Cette partie ouest du ouadi 3 semble cependant marquer la limite ouest du site, de même que le grand bâtiment dans le secteur S39-B dans la zone basse. L’achèvement progressif de la fouille de ces deux ensembles – des vérifications et compléments seront encore à mener en 2024 et 2025 –, marque la fin de la fouille du campement.

Autres activités

Étude du bâti

34Une campagne de relevés de murs en élévation a été entamée en parallèle. Ces relevés ont été réalisés par Sara Zaia, à partir d’orthophotographies des murs les mieux préservés dans les secteurs S21-Sud, S39-B et ouadi 3.

Documentation et étude du petit matériel

35L’étude systématique des petits objets, ainsi que des outils et objets en céramique retaillée trouvés dans le campement de la zone basse et le ouadi 3 a été entamée (C. Somaglino).

36De nombreux objets ou outils, façonnés dans des tessons de céramique, ont été retrouvés sur tout le site d’Ayn Soukhna, avec une concentration particulière dans le campement de la zone basse. Les céramiques transportées et utilisées dans le port d’Ayn Soukhna ont en effet eu plusieurs vies. Certaines d’entre elles sont réparées, comme l’indiquent les tessons percés. D’autres, en particulier des jarres, sont retaillées, afin de changer leur fonction, avec le passage d’une forme fermée à une forme ouverte. Enfin, des tessons de céramiques servent à fabriquer différents objets : « jetons », bouchons de jarre et outils divers.

37Ils peuvent être répartis en deux types principaux : les tessons retaillés de formes diverses, et les tessons retaillés de forme circulaire.

38Dans la première catégorie, on compte dans le campement 474 exemplaires à l’issue de la fouille de 2023, contre seulement 26 dans la zone des galeries. La ou les fonctions de ces tessons retaillés, de tailles et de formes différentes, est cependant plus difficile à cerner : la forme de certains d’entre eux évoque des racloirs (scrapers), des lissoirs, des « cuillères » … Au cours de la fouille de 2023, l’un de ces tessons montrait des traces d’un épais enduit de couleur blanche : il a donc dû servir à étaler cet enduit.

39Dans la deuxième catégorie, celle des tessons retaillés de forme circulaire, on compte 84 exemplaires. On peut distinguer 36 disques simples, 38 disques retaillés avec rainure sur la tranche (bobines ?) et enfin dix disques avec perforation centrale. Pour cette dernière sous-catégorie, il s’agit sans doute de fusaïoles pour confectionner du fil ou de la corde, activité qui pourrait être en lien avec l’entretien des bateaux, notamment la réparation des voiles. On notera d’ailleurs que plusieurs aiguilles de cuivre ont été découvertes sur le site.

Étude de la céramique

40Adeline Bats a repris l’étude systématique de la céramique du campement de la zone basse du site, afin d’en établir à terme le catalogue complet, ainsi que d’en comprendre les modes de fabrication et les usages. Elle s’est concentrée au cours de cette saison sur la céramique de plusieurs US datant de l’Ancien Empire, liées aux couches archéologiques où avait été retrouvée en 2021 une série d’empreintes de sceau au nom d’Ouserkaf.

41Elle a poursuivi son étude des jarres de stockage en Marl C du début du Moyen Empire, jarres produites spécifiquement pour les expéditions. Son analyse a plus particulièrement porté cette saison sur les marques de façonnage et d’usage et elle a pu, au terme de la mission, proposer une première chaîne opératoire pour leur fabrication.

42Elle a également documenté un ensemble de céramiques entières et tessons portant un décor peint rouge, datant du début du Moyen Empire. Elle proposera sous peu la publication de ce groupe de céramiques décorées, peu attestées dans le corpus du Moyen Empire.

43Enfin, elle a poursuivi son étude des moules à pains coniques du début du Moyen Empire.

Archéométallurgie

44Georges Verly a poursuivi l’étude des fours de réduction du cuivre du début du Moyen Empire, grâce à la fouille de l’intérieur des fours F81, F82, F83 (S39-A, atelier E1, dégagé en 2022). Ces fours présentent une morphologie sensiblement différente par rapport aux autres fours de réduction trouvés sur le site. Ils ont fait l’objet d’une documentation complète, grâce notamment à la réalisation de photogrammétries.

45G. Verly a également continué son programme d’étude systématique des produits et artefacts liés à la métallurgie du cuivre, provenant des ateliers et de leurs environs (billes de cuivre, minerais réduits, fragments de parois de fours et de creusets, embouts de cannes à souffler, fragments d’outils, etc.). L’étude des artefacts est accompagnée, lorsque cela se révèle pertinent, par leur photographie avec la technique du focus stacking, qui permet dans un second temps de réaliser des photogrammétries de ces objets.

Étude archéobotanique

46Les sédiments prélevés en 2021, 2022 et 2023 ont été traités par Essam Ahmed. Il a effectué la flottation de tous les échantillons avant leur transfert au Caire. Claire Malleson et E. Ahmed les ont étudiés au Caire courant janvier 2024.

Restauration

47Abeid Mahmoud a restauré cette année la majorité des jarres de stockage et des bols trouvés dans les cachettes du secteur S39-B (enlèvement des croûtes de sel, nettoyage, consolidation éventuelle, remontage).

Conférences

• C. Somaglino, « Les évolutions de la logistique expéditionnaire à Ayn Soukhna entre l’Ancien Empire et le Moyen Empire », colloque Transports et mobilités dans l’Égypte antique, modèles et stratégies de circulation dans la vallée du Nil et au-delà entre le IV^e millénaire av. J.-C. et le i^er siècle apr. J.-C., université Montpellier 3, le 24/04/2023.
• G. Verly, F. Téreygeol, F.W. Rademakers, C. Somaglino, P. Tallet, G. Sarah, « De la cémentation à la cofusion : la production des cuivres arséniés dans une vision diachronique », International workshop Archéologie expérimentale des matériaux associés aux productions métalliques. (Re)mettre la science en culture, plateforme expérimentale des arts du feu, Mines d’argent des rois francs, Melle, les 21-22/06/2023.
• G. Verly, F.W. Rademakers, F. Téreygeol, F. Maqueda, C. Somaglino, P. Tallet, « The Discovery of New Melting Furnace Types at Ayn Soukhna (Early Middle Kingdom) and Intentional Arsenic Alloying for Metal Casting: An Interdisciplinary Approach », XIIIth International Congress of Egyptologists, Leiden, les 6-11/08/2023.
• G. Verly, F.W. Rademakers, F. Téreygeol, F. Maqueda, C. Somaglino, P. Tallet, « Innovative Technology at Ayn Soukhna during Early Middle Kingdom: First Evidences of Arsenic Alloying for Casting Metal in the Light of Archaeology, Archaeometry and Experiment », International conference From Mine to Object: Dialogues between Eastern and Western Archaeometallurgical (3rd – 1st millennium BC), musée d’archéologie nationale, Saint-Germain-en-Laye, les 22-24/11/2023.

Séminaires universitaires

48Cinq séances consacrées à Ayn Soukhna dans le séminaire destiné aux étudiants de Master et Doctorat de Sorbonne Université :

• C. Somaglino, le 28/09/2023. Ayn Soukhna (1) : le quotidien d’une troupe expéditionnaire hors de la vallée du Nil ;
• C. Somaglino, le 05/10/2023. Ayn Soukhna (2) : quelle place pour l’écrit dans le contexte expéditionnaire ? ;
• C. Somaglino, le 12/10/2023. Ayn Soukhna (3) : quelle place pour l’écrit dans le contexte expéditionnaire ? Les empreintes de sceaux ;
• C. Somaglino, le 19/10/2023. Ayn Soukhna (4) : de la piste au paysage, des vestiges aux gestes … Comment esquisser l’expérience sensible des troupes expéditionnaires ?
• A. Bats, le 16/11/2023. Le stockage alimentaire en Égypte ancienne : de l’étude du quotidien à l’histoire socio-économique (avec une étude de cas sur les jarres de stockage d’Ayn Soukhna).