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2024
Alexandrie (Centre d’études alexandrines)

Alexandrie (actions du Centre d’études alexandrines, 2023)

Responsable d’opération : Thomas Faucher
Notice rédigée avec Aude Simony, Kathrin Machinek, Romain Séguier, Georges Soukiassian, Isabelle Hairy, Cécile Shaalan et Patricia Rifa Abou El Nil

Notes de l’auteur

Établissements porteurs du projet : CEAlex, UAR 3134 CNRS/Ifao

Année de la campagne : 2023

Texte intégral

Donnée scientifiques produites :
www.cealex.org

Introduction

  • 1 Fragaki, Nenna, Versluys 2022.

1En 2023, le Centre d’études alexandrines (CEAlex, CNRS / Ifao, UAR 3134) a poursuivi ses fouilles archéologiques à Kôm Bahig, ainsi que sur le site submergé du Phare d’Alexandrie. Une évaluation de la mission de prospection en Maréotide ne lui a pas permis de continuer ses travaux dans cette zone. Il opère toujours en support des fouilles de sauvetage du service des Antiquités d’Alexandrie, particulièrement sur l’aspect topographique. Le CEAlex continue également ses travaux de recherches sur les anciens chantiers qu’il a menés, et des publications relatives aux sites de Gabbari et de Fouad sont en préparation. La collection « Études alexandrines » s’est enrichie d’un nouveau volume avec la publication des actes du colloque Alexandria the Cosmopolis: A Global Perspective, qui s’est tenu à Alexandrie les 2-3-4 décembre 20191.

2Initiés en 2022, deux chantiers ont pris fin en 2023 : la construction d’un mur d’enclos autour du dépôt de fouilles de Tabyet Nahassin, en collaboration avec le MoTA, ainsi que la restauration et la mise en place de plusieurs mosaïques au Musée gréco-romain d’Alexandrie qui a rouvert ses portes après 18 ans de fermeture.

3Dans le cadre des Journées européennes du patrimoine, le CEAlex a organisé les quatorzièmes Journées du patrimoine alexandrin, intitulées « Alexandrie ne meurt jamais », qui ont eu lieu du 2 au 11 novembre 2023, ainsi que l’exposition Ad vitam æternam. Cimetières et lieux de mémoire à Alexandrie dans les locaux de l’Institut français d’Égypte à Alexandrie.

4Marie-Dominique Nenna a quitté ses fonctions de directrice au 31 décembre 2022 et a été remplacée par Thomas Faucher (CNRS) au 1er janvier 2023 pour un mandat de cinq ans. Vincent Razanajao a rejoint l’équipe pour un mois (septembre 2023), dans le cadre d’un CDD du CNRS, dans le but de faire un audit sur les humanités numériques au CEAlex. Plusieurs stages ont été encadrés par l’équipe du CEAlex. Les missionnaires et doctorants ont continué leurs travaux sur le matériel et les archives du CEAlex. Mai Abdelgawad a débuté une thèse à l’université de Bordeaux Montaigne intitulée Caractérisation des amphores égéennes dédiées au transport aux époques hellénistique et romaine. Empreintes chimiques et traitement statistique des chevauchements compositionnels, sous la direction de T. Faucher, dans le cadre de programme ANR MATEGEE dirigé par N. Cantin.

1. Kôm Bahig

[A. Simony, K. Machinek, N. Morand, R. Séguier, G. Soukiassian]

Responsable d’opération : Aude Simony, archéologue-céramologue (CNRS, UAR 3134 CEAlex) assistée par Shady Morsi et Khaled Mohamed, contremaîtres (CEAlex), et une vingtaine d’ouvriers.

Participants : Kathrin Machinek, archéologue-architecte (CNRS, UAR 3134 CEAlex) ; Romain Séguier, archéologue (CNRS, UAR 3134 CEAlex) ; Georges Soukiassian, archéologue (CEAlex) ; Ismaël Awad, ingénieur topographe-cartographe (CEAlex) ; Ragab Wardani, assistant topographe (CEAlex) ; Étienne Forestier, photographe (CNRS, UAR 3134 CEAlex) ; Mahmoud Fathy, en charge des relevés de terrain (CEAlex). Le traitement du matériel archéologique a été réalisé en parallèle de la fouille par Hisham Aboud (service de l’inventaire, CEAlex). Le tri, le comptage et l’étude de la céramique ont été effectués par Walid Abd El-Bary (céramologue, MoTA) et A. Simony. Les dessins de céramiques et d’amphores ont été réalisés par Ahmed El-Naggar (dessinateur, CEAlex). Le traitement et l’étude du matériel faunique ont été assurés par Nicolas Morand (archéozoologue, Muséum national d’histoire naturelle de Paris, AASPE, UMR 7209).

Autorité nationale présente : Le ministère du Tourisme et des Antiquités (MoTA) était représenté par Rania Hamdy Hussein Dahy (secteur 2) du 30 avril au 29 mai 2023, Hoda Elsaid Mohamed Abdel Kader (secteur 4) du 7 mai au 8 juin et Nada Mohamed Hamada Hanafi Hamada (secteur 2) du 30 mai au 22 juin.

Organismes financeurs : Les travaux menés sur le site de Kôm Bahig bénéficient du soutien du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE, quadriennal 2020-2023).

5En 2023, les fouilles se sont concentrées sur deux secteurs du site de Kôm Bahig : le secteur 2, localisé dans la zone du sanctuaire au nord du site, et le secteur 4, situé dans la partie méridionale du kôm est et qui a révélé une occupation à caractère domestique (fig. 1).

Fig. 1. Plan topographique du site de Kôm Bahig et des différents secteurs fouillés depuis 2016.

Fig. 1. Plan topographique du site de Kôm Bahig et des différents secteurs fouillés depuis 2016.

© C. Shaalan, I. Awad, R. El-Wardany, Archives CEAlex. CEAlex_BAH_2023_NDMCN_001

1.1. Sondage 20000

1.1.1. La zone sud : escalier 20092

  • 2 Nenna et al. 2022, § 14 ; Nenna et al. 2023, § 7-8.

6Une extension de 3,80 m a été réalisée vers le sud dans le but de poursuivre le dégagement de l’escalier de pierre 20092 dont la fouille avait débuté en 20212. Au total, cet escalier était composé de six marches (fig. 2-3). La première repose directement sur le dallage calcaire 20014, tandis que les marches suivantes sont fondées sur une couche sableuse d’épaisseur variable résultant de l’accumulation de sédiments dans la zone située juste en contrebas de la pente occidentale du kôm est au cours du Haut-Empire. Plus au sud, des sols d’occupation caractérisés par la présence de blocs de remploi posés à plat et percés de deux foyers circulaires aux parois rubéfiées semblent correspondre à une phase postérieure à l’abandon de la zone alors que le niveau de la vallée centrale était déjà très élevé et les vestiges qui s’y trouvaient déjà largement recouverts de sédiments.

Fig. 2. Plan général du secteur 2 en juin 2023.

Fig. 2. Plan général du secteur 2 en juin 2023.

© M. Fathy, K. Machinek, G. Soukiassian, A. Simony, Archives CEAlex. CEAlex_BAH_2023_NDMCN_002

Fig. 3. Dallage 20014 et escalier 20092. Vue depuis le nord.

Fig. 3. Dallage 20014 et escalier 20092. Vue depuis le nord.

© G. Soukiassian, Archives CEAlex. CEAlex_BAH_2023_NDMPF_001

7Par ailleurs, les dégagements dans cette zone ont permis de confirmer que le dallage 20014 se poursuivait vers le sud. En effet, au moins dix rangées supplémentaires de dalles calcaires ont été aperçues sous le niveau d’ensablement sur lequel reposent les marches supérieures de l’escalier.

1.1.2. Zone située au nord du dallage

  • 3 Nenna et al 2021, § 15.

8Au cours de cette campagne, nous avons procédé au démontage d’une portion de dallage3. Située directement au nord du dallage 20014 et recouvrant partiellement celui-ci, ce dallage était fondé sur un remblai de nivellement composé de sable et de déchets de taille. Cette opération a permis le dégagement d’un dallage antérieur (20240) composé de dalles de calcaire bien jointoyées et préservé sur une longueur maximale de 2 m (nord/sud) et une largeur d’1,60 m (est/ouest). Au sud, il vient buter contre le nivellement de pose du dallage plus ancien. Enfin, il est fondé une vingtaine de centimètres en contrebas de celui-ci sur une couche de nivellement sableux épaisse de quelques centimètres seulement. Cette couche de pose recouvre un autre dallage (fig. 4) composé de dalles de calcaire blanc bien jointoyées.

Fig. 4. Dallage 20078 sur fondation 20280 et radier 20300. Vue depuis le nord.

Fig. 4. Dallage 20078 sur fondation 20280 et radier 20300. Vue depuis le nord.

© G. Soukiassian, Archives CEAlex. CEAlex_BAH_2023_NDMPF_002

9L’espace vide créé par l’arrachement, dans l’Antiquité, des dalles constituant les dallages a été comblé par un remblai au moment de l’installation des dallages tardifs. Le dégagement de ce remblai a révélé la présence d’un radier de fragments de dalles calcaires irrégulières en remploi posées à plat (20280) sur le dallage plus ancien (20281) et servant de soubassement à un des dallages tardifs (20078). Vers l’est, un second radier probablement contemporain du dallage ancien et également composé de fragments de dalles et de blocs calcaires en remploi, sert de fondation au remblai de nivellement.

1.1.3. Le mur de soubassement

10Le sondage 20000 a également été étendu de 5,5 m vers l’est dans sa moitié sud afin de vérifier la continuité d’un grand mur. Ce mur d’orientation est/ouest (20019), constitué de blocs calcaires de taille irrégulière disposés sur trois assises et présentant des joints fins et relativement rectilignes, a ainsi été dégagé sur une longueur totale de 12,5 m (fig. 2 et 5). Deux lignes droites incisées, parallèles au bord de ce mur, semblent avoir servi de marques de pose pour la mise en œuvre de la maçonnerie supérieure, aujourd’hui manquante. Vers le nord, les blocs ont été arrachés et récupérés comme en témoignent les lacunes et l’irrégularité de la façade ainsi que la présence de blocs déplacés. Ce grand mur semble se poursuivre encore plus à l’est sous la limite actuelle du sondage et pourrait correspondre à la fondation d’un mur d’enceinte ou d’un bâtiment de grande taille.

Fig. 5. Photogrammétrie du mur 20019/20144.

Fig. 5. Photogrammétrie du mur 20019/20144.

© E. Forestier, Archives CEAlex. CEAlex_BAH_2023_NDMPF_003

1.1.4. Le petit édifice en forme de podium

  • 4 Nenna et al. 2021, § 16. 

11Débutée lors de la dernière campagne, la documentation d’un édifice maçonné en forme de podium (relevé en plan et en élévation à l’échelle 1:10, levé topographique et photogrammétrie), mis au jour lors de la campagne de 20214, s’est poursuivie cette année (fig. 2 et 7). Compte tenu de l’avancée des travaux de dégagement dans la zone du podium, le relevé de la base a pu être finalisé à l’est et au nord, permettant ainsi de progresser dans son étude.

Fig. 6. Réfection 20144 et sol 20304. Vue depuis le sud.

Fig. 6. Réfection 20144 et sol 20304. Vue depuis le sud.

© G. Soukiassian, Archives CEAlex. CEAlex_BAH_2023_NDMPF_004

Fig. 7. Photogrammétrie de l’édifice en forme de podium à double escalier.

Fig. 7. Photogrammétrie de l’édifice en forme de podium à double escalier.

© E. Forestier, Archives CEAlex. CEAlex_BAH_2023_NDMPF_005

12Il s’élève sur un plan rectangulaire de 3,20 m est-ouest et 2,80 m nord-sud pour une hauteur conservée de 1 m. Il est orienté parfaitement selon les points cardinaux et s’appuie sur le bord est du dallage ancien (20014).

13Deux phases de construction ont pu être discernées : la phase initiale correspond à la moitié ouest de la structure, soit à deux piédestaux presque carrés alignés nord-sud, séparés l’un de l’autre par un espace vide d’orientation est-ouest. Dans une phase ultérieure, un escalier à six marches a été installé contre le revêtement en enduit des faces est des deux piédestaux.

14Le sondage réalisé dans l’espace réduit compris entre le dallage ancien à l’ouest, le grand mur au nord et l’édifice en forme de podium au sud, ainsi que l’étude architecturale détaillée de ce dernier par K. Machinek, ont permis d’éclairer les relations stratigraphiques entre les différentes structures présentes dans la zone :

  • lors d’une première phase, la pose des dalles du dromos et des dalles situées à l’est (20305) et servant de fondation au piédestal nord et probablement sud de l’édifice en forme de podium, est réalisée ;

  • les deux piédestaux maçonnés sont ensuite posés directement sur les dalles situées à l’est ;

  • l’escalier 20307 est appuyé contre la face est des piédestaux ;

  • deux blocs en remploi, une corniche de type grec à denticules (20308-101) et un bloc calcaire (20308-102), sont posés en parallèle à la façade nord de l’édifice en forme de podium 20121. Ils servent de fondation au mur 20144. La fondation couvre le sol au nord du podium. Dans l’état actuel de nos connaissances, il est encore impossible d’affirmer que la construction de la fondation et du mur est contemporaine de celle de l’escalier ;

  • l’ensemble de la zone située à l’est du dallage est totalement inondé. Cette coulée d’eau et de sédiments, postérieurs au podium et à sa fondation, vient recouvrir le sol.

1.1.5. Structures situées à l’angle sud-est du sondage

15L’extension vers l’est du sondage 20000 a permis de poursuivre l’exploration de structures situées dans l’angle sud-est. Les vestiges mis au jour témoignent d’une occupation dense dans la zone tout au long du Haut-Empire, caractérisée par la succession de phases d’occupation et de récupération.

16Dans un premier temps, deux murs de pierres calcaires parallèles d’orientation est-ouest (20230 et 20231) sont installés (fig. 2 et 8). Partiellement pris dans la berme orientale, ils sont conservés sur une longueur d’1,60 à 1,65 m, une largeur de 50 à 55 cm, et sont espacés d’une cinquantaine de cm environ. Ils sont associés à trois niveaux de sol (20254, 20255 et 20256), ainsi qu’à un remblai cendreux.

Fig. 8. Structures situées à l’angle sud-est du sondage : mur 20270, murets 20203, mur 20261 et cuve 20264. Vue depuis le nord.

Fig. 8. Structures situées à l’angle sud-est du sondage : mur 20270, murets 20203, mur 20261 et cuve 20264. Vue depuis le nord.

© G. Soukiassian, Archives CEAlex. CEAlex_BAH_2023_NDMPF_006

17Dans un second temps, ces deux murs et leurs niveaux de sol associés font l’objet de récupérations matérialisées par le creusement d’une tranchée comblée par un épais remblai 20219 sur lequel s’installe un sol, ainsi que deux petits murets de briques crues (20203). D’orientation est-ouest et d’une épaisseur d’une largeur de briques (20 cm environ), ces murs sont conservés sur une longueur de 3 m et se poursuivent sous la berme est du sondage. Le sol associé à 20203 (20293) est visible au nord sur une surface très réduite. Dans la partie sud, le sol 20204 correspond également au niveau d’installation d’un socle de pierre calcaire (20205). Fondé sur une couche de petits blocs de calcaire, il sert de base à une cuve de forme rectangulaire d’1 m de côté (20264), enduite de mortier hydraulique (fig. 8). Sa fonction exacte reste encore difficile à déterminer.

18Le mur de pierres calcaires d’orientation nord-sud 20179 s’installe, dans sa moitié sud, sur le remblai de la tranchée. La relation entre ce mur et la cuve 20264 nécessiterait encore d’être précisée notamment grâce au démontage de la partie supérieure du mur 20179.

19À l’ouest de ce mur tardif, un mur d’enclos (20235) a été dégagé sous des couches successives d’accumulation sableuses (fig. 9). Ce mur bas (2,91 m est-ouest, 2,71 m nord-sud) est composé de blocs de calcaire blanc posés de chant sur une assise de blocs à plat formant une semelle (50 à 70 × 20 × 40 cm). 20235 et 20179 s’appuient contre un mur d’orientation nord-sud (20290) composé de blocs et dalles de calcaire poreux, très érodé par l’eau, mêlés à un enduit blanchâtre. La cuve couvre, dans sa partie ouest, ce mur. Un second mur de pierres calcaires, similaire au précédent, sert de fondation à la partie nord de la cuve.

Fig. 9. Sondage 20000, zone sud. Au premier plan, le mur d’enclos 20235. Vue depuis le nord.

Fig. 9. Sondage 20000, zone sud. Au premier plan, le mur d’enclos 20235. Vue depuis le nord.

© G. Soukiassian, Archives CEAlex. CEAlex_BAH_2023_NDMPF_007

20Au nord des murets de briques crues 20203, une fosse recoupe des niveaux de sols 20256 et le remblai cendreux 20215. Son remplissage consiste en une accumulation de blocs de calcaire dur (20197) et en deux remblais successifs composés de sable et de déchets de taille. Le remblai supérieur est couvert par un mur de soutènement. Ce mur, constitué de blocs de calcaire en remploi, était certainement destiné à contenir l’ensablement de la zone. Au nord de la fosse 20214, une succession de lentilles d’argiles et de graviers fins, formés par le glissement d’alluvions depuis le haut du kôm et ayant créé des cuvettes d’eau de pluie (couches concaves à fond argileux épais), est visible en coupe. Ce phénomène succède à l’importante inondation matérialisée par la présence d’une cuvette de sable jaune très fin et formée par une importante coulée d’eau et de boue suivant une orientation est-ouest dans la zone du podium 20121.

21La tranchée de fondation 20269, comblée par un remblai, permet l’installation d’un petit mur composé de blocs de calcaires de remploi posés à plat et suivant une orientation est-ouest. Il devait fonctionner avec le sol 20277. Au sud, ce mur de soutènement coffre un remblai et forme une marche dans la pente sud-nord. Après nivellement, un nouveau remblai servira à l’installation d’une structure nord-sud composée de blocs et de dalles de calcaire en remploi, liés par un épais mortier blanc à grisâtre (20257, fig. 10). Cette structure conservée en élévation était probablement destinée à retenir des remblais dans la partie est. Directement au nord de la structure, une bordure formée par deux dalles de calcaire posées sur la tranche dans le sens de la longueur et d’un bloc de pierre de forme carrée de 52 cm de côté servaient de marche d’accès. Le sol associé à 20257 (20259) matérialise la dernière phase d’occupation de la zone avant son abandon. Il repose au nord sur un nivellement et au sud sur un autre nivellement.

Fig. 10. Structure en élévation 20257 sur coupe est (2022). Vue depuis l’Ouest.

Fig. 10. Structure en élévation 20257 sur coupe est (2022). Vue depuis l’Ouest.

© G. Soukiassian, Archives CEAlex. CEAlex_BAH_2023_NDMPF_008

22La campagne 2023 a donc permis de poursuivre l’exploration des structures situées à l’angle sud-est du sondage. Ces installations, légèrement antérieures et contemporaines à l’inondation de la zone du dallage 20014 et du podium 20121, remontent au Haut-Empire. Par ailleurs, l’étude des différents dallages et de leurs relations avec le mur d’orientation est-ouest 20019 est toujours en cours et de nouvelles recherches dans la partie orientale du secteur feront l’objet d’une prochaine campagne.

1.2. Sondage 40000

  • 5 Nenna et al. 2022, § 51-67, fig. 34-39 ; Nenna et al. 2023, § 35-48, fig. 15-20. L’équipe des stagi (...)

23Le sondage 40000 de Kôm Bahig (fig. 1) offre un potentiel à la fois pédagogique et scientifique qui occupe une place particulière au sein de la concession archéologique. Il est consacré, depuis 2018, à la formation de terrain d’inspecteurs égyptiens du MoTA, ainsi que des étudiants de l’université d’Alexandrie5. Sur l’ensemble de la session, les participants acquièrent les bases de la fouille de terrain (fig. 11).

Fig. 11. Ambiance de fouille lors du dessin à l’échelle, vue depuis le sud.

Fig. 11. Ambiance de fouille lors du dessin à l’échelle, vue depuis le sud.

© R. Séguier, Archives CEAlex. CEAlex_BAH_2023_NDMPF_009

1.2.1. Résultats dans le cadre du quadriennal (2020-2023)

24Chaque année le secteur est agrandi (56 m² en 2018, 230 m² en 2023). Ses mesures actuelles sont celles d’un quadrilatère irrégulier (18,80 × 12,50 / 11,70 m ; fig. 12).

Fig. 12. Vue générale de l’emprise du secteur de 2023 depuis l’angle nord-ouest.

Fig. 12. Vue générale de l’emprise du secteur de 2023 depuis l’angle nord-ouest.

© R. Séguier, Archives CEAlex. CEAlex_BAH_2023_NDMPF_010

25Les résultats présentés suivent des phases architecturales et d’occupations à caractère domestique d’époque ptolémaïque. L’ensemble de ces vestiges a parfois souffert de profondes récupérations de matériaux à l’époque romaine sous la forme de tranchées réalisées à l’endroit des anciens murs de pierres.

26Au moins quatre phases d’occupation ptolémaïques sont lisibles à ce jour (fig. 13-14). La fouille de 2023 a porté sur l’ensemble du secteur. Il s’agit pour les phases 1-2, monumentales (architecture de pierre), d’acquérir une meilleure compréhension de leurs relations stratigraphiques et spatiales. Pour les phases 3-4 (architecture de terre), l’espace central a connu une progression importante de la fouille de ces niveaux et génère des données fines pour l’analyse des sols et restes bioarchéologiques pour la période du ptolémaïque récent à Bahig. Ces données seront présentées après le récapitulatif des dernières découvertes au sein des nouvelles extensions de terrain (2 m vers le sud et 4 m vers le nord, sur toute la largeur du secteur).

Fig. 13. Plan du secteur 40000 à l’échelle 1/50e.

Fig. 13. Plan du secteur 40000 à l’échelle 1/50e.

© R. Séguier, Archives CEAlex. CEAlex_BAH_2023_NDMCN_003

Fig. 14. Photogrammétrie zénithale (centrée nord) des vestiges à la fin des fouilles de 2023. Les plages colorées correspondent à l’emprise des différentes phases archéologiques abordées.

Fig. 14. Photogrammétrie zénithale (centrée nord) des vestiges à la fin des fouilles de 2023. Les plages colorées correspondent à l’emprise des différentes phases archéologiques abordées.

© R. Séguier, Archives CEAlex. CEAlex_BAH_2023_NDMCN_004.

1.2.2. Les extensions de 2023

  • 6 Atteignant jusque 1,20-1 m de profondeur sur toute la largeur est-ouest du secteur (11,70 m de long (...)

27Dans l’extension nord, une profonde tranchée de récupération d’époque romaine6 est venue démanteler des murs des phases monumentales 1-2 (fig. 15).

Fig. 15. Vue oblique depuis l’est de l’emprise de l’extension nord en fin de fouille. Se remarquent bien la tranchée 40063 à gauche, le décaissement de la zone au premier plan, les murs récupérés au centre et les fosses cendreuses en fond. L’étoile signale un bloc de corniche ou de chapiteau en calcaire pris dans la berme.

Fig. 15. Vue oblique depuis l’est de l’emprise de l’extension nord en fin de fouille. Se remarquent bien la tranchée 40063 à gauche, le décaissement de la zone au premier plan, les murs récupérés au centre et les fosses cendreuses en fond. L’étoile signale un bloc de corniche ou de chapiteau en calcaire pris dans la berme.

© R. Séguier, Archives CEAlex. CEAlex_BAH_2023_NDMPF_011

28Cette découverte renforce l’idée que ces constructions forment les limites septentrionales de ces édifices et offre un écorché de la stratigraphie (jusqu’1 m de profondeur) de l’ensemble des occupations antérieures qui se développent vers le nord. La présence de nombreuses maçonneries de briques crues, dont deux murs délimitant un espace de 3,20 m de largeur, ainsi que des fosses, attestent probablement d’une occupation se prolongeant dans cette partie de la zone.

29Dans le tiers est de l’extension, un décaissement général se poursuivant encore en partie sous les bermes nord et est actuelles a été mis en évidence (fig. 15). Il correspond à un creusement large de plus de 3,20 m2, pouvant aller jusqu’à 0,50 m de profondeur. Au sein de cet espace, l’US 40005, à l’angle nord-est du secteur, remplit un surcreusement d’environ 1,80 m (est-ouest) par 1,40 m (se prolonge en berme nord) dans lequel avaient été entreposés des objets remarquables : deux bases circulaires en calcaire d’une trentaine de centimètres de hauteur fichées dans le sol ; un bloc calcaire de corniche ou de chapiteau (33 × 30 cm, marqué par une étoile sur la fig. 15) ; quatre figurines humanoïdes de terre cuite dont au moins une Isis et un Bès (localisé sur le plan fig. 13) ; les pieds d’une statuette en stuc / plâtre. La concentration de ces objets dans une fosse en fait une petite « cachette », fruit d’un larcin stocké et vraisemblablement oublié, dont il faudra voir l’extension septentrionale lors d’une prochaine campagne.

  • 7 La fosse la plus complète (40076-40077) se trouve au centre : ovale, elle mesure 1,55 m de longueur (...)

30La fouille de la partie ouest de l’extension nord s’est arrêtée sous le niveau de décapage. Au moins deux phases d’occupation sont à distinguer : la plus récente se rapporte à la présence de murs de pierres calcaires qui ont été en partie récupérés ; l’autre, plus à l’ouest, concerne deux fosses remplies de cendres7. L’interprétation de ces creusements reste ouverte (fosses-dépotoirs ou cendriers ?).

31L’agrandissement de la surface de fouille permettra de mieux situer l’organisation spatiale, la nature de l’occupation, ainsi que la datation de la stratigraphie au nord d’une tranchée.

1.2.3. Les phases d’occupation des maçonneries de pierres (ier s. av. J.-C.)

32Le mur d’orientation nord-sud structure les vestiges de la phase 1. Avec deux autres murs, ils forment les limites de la face orientale d’un imposant bâtiment se développant sur le flanc ouest du kôm, en dehors de l’emprise de fouille. Aucun niveau de fonctionnement n’est en relation avec ce bâtiment.

33Juste au nord, une tranchée de récupération de matériaux montre l’existence d’un mur antérieur, voire d’un second contemporain, qui suggère la présence d’un bâtiment accolé aux murs nord et est (fig. 12-15). Au sud, le même cas de figure est assuré par un mur contre la face sud du mur sud.

34Concernant la partie est du secteur, deux aménagements forment les vestiges de ce qui est aujourd’hui envisagé, au moins en partie, comme des espaces de circulation fonctionnant autour d’une vaste aire ouverte (ou semi-ouverte). L’hypothèse pourrait convenir à une cour arrière rattachée au bâtiment ouest, ou à des dépendances de jardins. Cependant, ses dimensions excèdent encore largement la fenêtre de fouille actuelle. Ainsi, il n’est pas à écarter la possibilité que l’édifice ouest puisse seulement être une partie des vestiges d’un monument largement plus étendu, qui pourrait convenir à un habitat cossu (avec portique ?) ou encore appartenir à une construction publique.

35À partir de 2022, la fouille a permis de mettre en exergue la présence d’autres murs de pierres calcaires appartenant à une phase antérieure de construction (phase 2).

36Les dimensions remarquables de ces murs représentent des éléments structurels majeurs d’un (ou de plusieurs) bâtiment(s) important(s) préexistant à l’installation de celui en pente vers l’ouest du secteur ainsi que de ses extensions est. Une trame construite commence donc à se définir, formant une deuxième phase d’occupation, partiellement reprise en phase 1. Les élargissements successifs continuent d’alimenter les résultats concernant l’organisation spatiale et le phasage de ces occupations monumentales, dont la prospective se situe désormais à l’est.

1.2.4. Les phases d’occupation des maçonneries de briques crues (iie-ier s. av. J.-C. ?)

  • 8 Il mesure 2,20 m de longueur est-ouest par 0,70 m de largeur, sur deux assises et demie conservées  (...)

37L’espace domestique central (phase 3) correspond à une surface de 3,80 m (nord-sud) par 7-6,30 m (est-ouest), localisée au centre du secteur 40000. La séquence stratigraphique de la zone depuis 2018 (fig. 16) est vraisemblablement à destination domestique, sans mobilier spécifique susceptible d’incliner vers une meilleure définition de sa fonction. Les sols sont relativement soignés, caractérisés par des surfaces indurées de couleur beige-orangé, alors que l’occupation qui les recouvrait est généralement peu épaisse. La pièce n’a fourni aucune limite ou dispositif permettant de proposer une utilité fonctionnelle plus précise. Toutefois, un aménagement8 retrouvé au sud-est paraît avoir perduré tout au long de la séquence d’occupation, mais sa fondation remonte à la séquence d’occupation antérieure.

Fig. 16. Arbre stratigraphique de l’espace central, phase 3 (iie-ier s. av. J.-C. ?).

Fig. 16. Arbre stratigraphique de l’espace central, phase 3 (iie-ier s. av. J.-C. ?).

© R. Séguier, Archives CEAlex. CEAlex_BAH_2023_NDMCN_005

38Les restes d’un second aménagement, localisé au nord-ouest de la pièce, furent atteints en 2023. Il s’agit de vestiges en pierre calcaire liés au mortier de chaux (emprise d’1,40 m en est-ouest par 0,80 m) en mauvais état de conservation. Il peut s’agir d’un aménagement localisé ou concerner l’ensemble de la pièce (sol construit, dallage). La fouille a été stabilisée à ce niveau et sera poursuivie lors de la prochaine session.

39L’espace domestique ouest (phase 4) se rapporte, quant à lui, à une fenêtre de lecture d’une emprise de 4,20 m (nord-sud) et d’environ 1,80 m (est-ouest), circonscrite par des murs à l’est, au nord, à l’ouest et au sud. Cette partie du secteur n’a presque pas évolué en 2023. La fenêtre d’investigation est trop réduite pour la poursuivre seule. Se situant encore à une altitude générale plus basse (environ 30 cm) que la zone centrale précédente, il a été décidé d’attendre une éventuelle jonction sédimentaire ou spatiale des deux espaces. Enfin, la datation des couches archéologiques de ces derniers n’est pas encore assurée, d’autant plus que les couches d’occupation à l’ouest contiennent beaucoup de matériel résiduel remontant à la Basse Époque, ce qui invite à la plus grande prudence.

1.3. Note sur l’étude archéozoologique du remplissage d’une tranchée du secteur 4

40L’étude des vestiges fauniques s’est poursuivie lors de la campagne de fouille annuelle avec l’analyse du comblement d’une tranchée de récupération du secteur 4 (40063) ayant livré une centaine d’ossements de félidés, sans autre vestige faunique associé. Le nombre minimum d’individus est estimé à sept spécimens de tous âges : six domestiques (Felis catus) et un sauvage. Ce dernier est certainement le Felis chaus, aussi appelé chat des marais. Cette espèce était encore présente dans la région d’Alexandrie dans les années 1960. Aucune trace de découpe, liée à la récupération de peau ou de la viande, n’a été observée. Il s’agit certainement de cadavres succédant à une régulation de populations. Jugés trop nombreux ou nuisibles, ces chats ont pu être éliminés et leurs dépouilles rejetées dans cette tranchée. Plusieurs exemples de ce type de pratique sont connus dans le monde antique.

2. Fouilles subaquatiques sur le site du Phare d’Alexandrie

[I. Hairy, M. El Sayed]

Responsable d’opération : Isabelle Hairy

Chef d’opération hyperbare : Mohamed Elsayed

Participants : Mohamed El Sayed (responsable de la photogrammétrie du site, MoTA), Étienne Forestier, photographe (CNRS, UAR 3134 CEAlex), Mohamed Abdel Aziz, ingénieur photogrammétrie (CEAlex), Sherine El Sayed Ismail El Sayed et Aly Sayed Aly Mohamed Ahmed el Dabaa, responsables techniques et levage (CEAlex), Mahmoud Metwalli Khalil, responsable technique terrestre et compresseur (CEAlex), Tamer Mohamed Abdel Salam Bassiouny, chef de l’équipe des journaliers et sécurité de surface (CEAlex).
Plongeurs du CEAlex : Ashraf Hussein Gomaa Aly Salam, Wael Mostafa Mohamed, Haddan Yasser Galal Abdel Rehim Aly.

Autorité nationale présente : Le MoTA était représenté par Saad Ahmed Ahmed, Mostafa Shehata Mohamed et Ramadan Mohamed Rezk.

Organismes financeurs : Les fouilles sous-marines du Phare d’Alexandrie ont bénéficié du soutien de la fondation Dassault Systèmes (Europe).

2.1. Présentation du site

41Le site sous-marin du site du Phare d’Alexandrie se situe au pied du fort Qaitbay dans la zone d’autorisation des concessions du CEAlex qui comprend également quatre épaves matérialisées par leur cargaison (QB1 à QB4 ; fig. 17).

Fig. 17. Position du site sous-marin du Phare et des épaves dans la zone d’autorisation du Centre d’études alexandrines.

Fig. 17. Position du site sous-marin du Phare et des épaves dans la zone d’autorisation du Centre d’études alexandrines.

© I. Hairy, CEAlex. CEAlex_QB_2023_NDMCN_001

  • 9 Données au 1er février 2024.
  • 10 Les fiches descriptives de ces blocs restent à faire.

42Le site s’étend sur une surface d’environ 1,6 ha, sous la forme d’un triangle dont la base s’appuie sur la côte orientale de la forteresse mamelouke. La base de données géographique développée sous QGIS comprend 4 669 blocs9, parmi lesquels 86 ont été renfloués entre 1995 et 2019, 2 937 possèdent une fiche descriptive détaillée enregistrée dans une base de données FMP, et 1 732 sont identifiés et positionnés par orthophotoplan uniquement dans QGIS10.

  • 11 Sur le sujet, voir Hairy 2020.

43L’équipe du CEAlex travaille sur le site depuis 1994. L’objectif de la fouille est de fixer la zone archéologique, d’en préciser la nature et d’en étudier tous les aspects. Les moyens mis en œuvre ont d’abord été adaptés au contexte d’une fouille de sauvetage ; ils ont été améliorés au fil des années, alors que les interventions se succédaient et que les objectifs de travail s’affinaient. La base du travail reste la documentation topographique qui a gagné en précision avec l’usage de la photogrammétrie, ainsi que la documentation descriptive, graphique et photographique de chacune des pierres exogènes du site qui s’accompagne depuis 2012 de la production d’un double numérique11.

  • 12 La porte a été publiée dans Hairy 2007.
  • 13 Sur le sujet, voir Hairy 2004.

44Une partie des ruines immergées sont associées au Phare d’Alexandrie, plus particulièrement les pierres mégalithiques situées dans la partie ouest du site que leur situation et leur taille désignent comme des éléments de la tour effondrée. Parmi celles-ci, les fragments d’une porte monumentale en granite de style dorique de près de 13 m de haut12, des pièces d’un d’entablement dorique en granite, ainsi qu’une statuaire monumentale de style pharaonique13.

2.2. La fouille 2023

  • 14 Pour les campagnes antérieures, voir les rapports d’activités sur les sites web du CEAlex, de l’Ifa (...)

45La campagne sous-marine s’est déroulée du 6 novembre au 21 décembre 202314. Le programme était axé sur deux points essentiels : les compléments en photogrammétrie du modèle numérique de surface (MNS) du site et l’acquisition de nouvelles copies numériques de pierres de taille architecturales.

46Sur les 34 jours ouvrés de la mission, 29 ont été des jours plongés (soit 371 heures effectuées sous l’eau, en 334 plongées).

2.2.1. Visibilité et envasement du site

47La grande digue nord, construite entre 2019 et 2022 dans le but de protéger le fort Qaitbay, abrite le site sous-marin des effets de la houle soulevée par les vents de direction nord ou nord-ouest. En revanche, ce système offre peu de protection contre la houle venant de l’est, ce qui a eu pour conséquence de rendre toute plongée impossible certains jours de la mission. Le problème était bien plus le manque de visibilité que l’agitation de la mer. En effet, depuis le début des travaux de la mise en place de la digue, et plus particulièrement à partir de 2021 où son déploiement commençait à fermer l’espace devant le fort, l’équipe de plongée avait pu constater une augmentation conséquente de la sédimentation du site qui se couvrait d’une vase très pulvérulente formée par les sables de construction transportés par les courants. À certains endroits du site, la sédimentation atteignait plusieurs dizaines de centimètres.

48L’ouverture fin octobre 2023 de la digue qui fermait à l’ouest, sous le pont, l’anse formée par le grand môle a permis au courant côtier de reprendre sa place entre le fort et le môle, et de commencer le nettoyage du site. Ainsi la situation s’est nettement améliorée et nous espérons que les tempêtes hivernales continueront à dégager les dépôts de sable qui gênent la visibilité des plongeurs, et par conséquent le travail d’observation et de photographie.

2.2.2. La cartographie par photogrammétrie du site subaquatique

  • 15 Voir Abdelaziz, Elsayed 2019.
  • 16 Anciennement Photoscan.
  • 17 Les photos suivent un itinéraire continu et le chevauchement entre les photos est d’au moins 80 %.
  • 18 L’opérateur photo élimine directement les photos sous-exposées ou surexposées, ainsi que les photos (...)
  • 19 Les GCP sont repérés sous l’eau par un piquet de métal profondément enfoncé dans la roche naturelle (...)
  • 20 Excepté dans son angle extrême nord-ouest.

49La copie numérique en 3D et par orthophotos du site sous-marin a été initiée en 201315 : nous nous sommes attachés alors à mettre au point une méthode de prises de vue sur le terrain et de traitement des données sous Metashape16. Notre technique d’acquisition s’inspire de celle utilisée pour la photogrammétrie17, avec une captation en manuel afin de vérifier cliché par cliché la qualité de la prise de vue18. En 2014, la première surface a été acquise et traitée. En 2015, plusieurs points GCP (Ground Control Point) ont été installés dans la partie nord-ouest du site, qui ont par la suite été multipliés. Depuis lors, 175 GCP19 ont été posés, répartis sur la zone archéologique20 et qui ont permis de géoréférencer dans le système pseudo-kilo égyptien les surfaces modélisées (fig. 18), et de les replacer dans la base de données spatialisée du CEAlex. Cette campagne a été l’occasion de faire l’inventaire des GCP encore en place : 68 points sont conservés sur les 175 initiaux. Les points disparus ont été arrachés par les pêcheurs de dattes de mer ou enlevés par l’érosion mécanique de la roche native. Un listing précis a été établi répertoriant l’état des GPC encore présents et leur système de repérage (étiquette bleue carrée, format rond, etc.).

Fig. 18. Carte du site sous-marin sur fonds d’orthophotos, avec en rouge, le repérage des pièces qui ont fait l’objet d’une intervention lors de cette mission ; en hachuré rouge, les zones d’acquisition de photos pour le mapping numérique ; et les 175 GCP numérotés depuis 1995.

Fig. 18. Carte du site sous-marin sur fonds d’orthophotos, avec en rouge, le repérage des pièces qui ont fait l’objet d’une intervention lors de cette mission ; en hachuré rouge, les zones d’acquisition de photos pour le mapping numérique ; et les 175 GCP numérotés depuis 1995.

© I. Hairy, M. Abdel Aziz, M. El Sayed, CEAlex. CEAlex_QB_2023_NDMCN_002

  • 21 Voir le détail des zones par années dans Nenna et al. 2021, fig. 103 (I. Hairy), p. 122.

50Entre 2014 et 2020, environ 70 % du site archéologique a été traité en photogrammétrie21, soit 11 181 m2. Les travaux du môle au large du fort Qaitbay, ainsi que la construction du quai 55 dans le port ouest, ont provoqué une sédimentation telle que les travaux de topographie et de photographie du site n’ont plus été possibles à partir de 2020. Ils ont pu reprendre cette année, avec une visibilité raccourcie par rapport à auparavant mais qui va en s’améliorant depuis le début de décembre 2023.

51Cette mission avait pour objectif de couvrir l’extrémité sud-est du site ainsi que la partie centrale de sa zone orientale, comprenant une partie du platier oriental et du couloir ensablé qui le borde à l’ouest. Les sessions de photographie ont alterné entre ces deux localisations en fonction de la direction des vents et de la houle côtière, ainsi que de la visibilité.

  • 22 Le photographe a maintenu une hauteur de vol de 1 m et 1,5 m au-dessus du fond afin de conserver un (...)

52L’étape préparatoire a consisté à retrouver les GPC qui avaient été posés et relevés entre 2019 et 2020, et à nettoyer les étiquettes numérotées. Bien que l’ouverture fin octobre 2023 de la digue sous le pont du grand môle ait permis une réactivation du courant côtier, le sédiment déposé sur le site ces dernières années est encore source de beaucoup de suspensions et d’une mauvaise visibilité qui a obligé les photographes à réduire la distance de hauteur de vol par rapport au fond22. Par voie de conséquence, il a été nécessaire d’augmenter le nombre de prises de vue, et d’utiliser un matériel de contrôle de l’échelle plus mobile ; les mètres ruban et échelles en métal de 40 et 50 cm ont remplacés par endroit les filins posés à l’avance sur la zone photographiée.

53Les prises de vue ont été réalisées avec un boitier Sony A7III avec une optique 16-35 (zoom bloqué sur 16 mm pour la majorité des sessions), et un caisson Nauticam NA-A7III.

54La zone est a été préparée par des filins posés sur ses limites nord et est (GCP 51-57-58, GCP 55-56, GCP 57-54), associés à des lignes de référence d’échelle matérialisées par trois mètres ruban : le premier entre le GCP 57 situé à 5 m de profondeur et le GCP 54 (c. 27 m de long), un autre entre le GCP 51 situé à 7,5 m de profondeur et le GCP 56 à 7 m de profondeur (c. 30 m de long), et le troisième entre le GCP 57 et le GCP 55 (c. 17 m de long). Dix échelles de 40 cm ont été réparties sur la zone à photographier. Le plan de vol a débuté le 5 décembre, à partir du GCP 57 en mettant cap à l’ouest (GCP 55), puis au nord (GCP 53 et 54).

55La zone ainsi couverte présentait une difficulté majeure : le dénivelé de 2,5 m et 3 m entre le haut du platier oriental et la zone ensablée à ses pieds, avec des parties verticales présentant des renfoncements et des zones dans l’ombre. La photographie de cette zone a été menée sur deux jours, les 5 et 6 décembre : 4 202 photos ont été réalisées le premier jour et 7 073 photos le second, pour couvrir une surface d’environ 1 000 m2.

56Le 11 décembre, les repères ont été déplacés vers l’ouest. Un mètre ruban a été tendu entre le GCP 58 et le GCP 09 (c. 34 m de long), et un autre mètre ruban a été disposé sur une transversale entre le GCP 56 et le GCP 06 (c. 20 m de long), et de ce dernier jusqu’au GCP 05 un filin jaune a été tendu pour limiter la zone. 3 677 photos ont été prises avec une distance de vol d’un mètre et moins en raison d’une très mauvaise visibilité. Le 12 décembre, 3 956 photos ont été ajoutées, et le travail a été arrêté les jours suivants en raison d’un changement d’orientation du vent qui a eu pour conséquence de troubler l’eau dans cette zone.

57Le travail a alors été déplacé au sud-ouest, dans une zone peu profonde où il n’avait jusqu’alors pas été possible d’intervenir en raison de sa forte exposition à la houle, retenue en 2023 par la digue de protection. Par vent du sud, la zone a pu être couverte après une courte préparation avec la mise en place de deux mètres ruban et de cinq échelles de 40 et 50 cm : un mètre ruban reliant le GCP 05 et le GCP S01 (c. 30 m de long), et un mètre ruban du GCP 05 disposé le long de la digue jusqu’au GCP 00 (c. 20 m de long). 4 596 photos ont été réalisées le 14 décembre, et 5 192 le 17 décembre. La faible profondeur conjuguée à l’ensablement de la surface couverte ce jour-là a nécessité quelques ajustements dans le réglage de la procédure : le plongeur-photographe a été dans l’obligation de contrôler au maximum sa flottabilité pour ne pas soulever des nuages de sédiments dans ses eaux peu profondes, et le zoom a exceptionnellement été réglé à 35 mm pour augmenter la surface couverte par la photo à mesure que la visibilité s’épaississait.

58Le 20 décembre, le travail a pu reprendre sur la zone est et couvrir la zone entre le GCP 07 et le GCP 05 (c. 20 m de long). Ce jour-là, 2 341 photos ont permis de couvrir une surface de 100 m2 environ. La variation des périodes ensoleillées et couvertes tout le temps de la plongée a nécessité un réajustement régulier des paramètres de la prise de vue.

59Enfin, le 21 décembre, dernier jour de mission, le travail s’est terminé par l’extension de cette zone vers l’ouest : un mètre ruban a été tendu entre le GCP 05 et le GCP 06, puis un autre a été posé entre le GCP 06 et le GCP 58 situé sur le platier oriental, couplés à six échelles métalliques, de 40 et 50 cm, distribuées sur la surface à acquérir entre le GCP 05 et le GCP 58 et au-delà, en passant par le GCP 06. 4 023 photos ont couvert environ 700 m2.

60Récapitulatif des huit sessions photographiques réalisées :

  • 05/12/2023, MNT 1, 4 202 photos ;

  • 06/12/2023, MNT 2, 7 073 photos ;

  • 11/12/2023, MNT 3, 3 677 photos ;

  • 12/12/2023, MNT 4, 3 956 photos ;

  • 14/12/2023, MNT 5, 4 596 photos ;

  • 17/12/2023, MNT 6, 5 192 photos ;

  • 20/12/2023, MNT 7, 2 341 photos ;

  • 21/12/2023, MNT 8, 4 023 photos.

61Au total, 35 060 photos ont été prises pour le mapping du site lors de cette mission.

62Les résultats finaux seront présentés après achèvement du traitement des données photographiques. Considérant les temps de traitement qui peuvent dépasser 24 heures pour une zone, le workflow global (de l’alignement à la construction du maillage) pour la création des orthophotos et des modèles 3D sera traité hors d’Égypte en raison des coupures d’électricité quotidiennes à Alexandrie.

2.2.3. Levage et manipulation des blocs pour la photographie

63Onze blocs ont été préparés pour des interventions de levage, mais seulement huit d’entre eux ont pu être levés (fig. 28). En effet, l’opération s’est avérée impossible pour les trois autres soit en raison d’un faible tirant d’eau ne permettant pas de déployer pleinement les ballons de levage (CEAlex 1024 et CEAlex 1028), soit du fort ensablement du bloc qui n’a pu être dégagé avant la fin de la mission (CEAlex 3010). Il sera donc nécessaire de procéder au levage des blocs de masse importante par grue flottante.

64Les procédures de levage ont été réalisées sur les blocs suivants (voir descriptions, infra) :

  • CEAlex 6014 : dim. 257 × 91 × 58 cm ; masse 3,5 t ;

  • CEAlex 1016 : dim. 100 × 60 × 60 cm ; masse 0,94 t ;

  • CEAlex 2010 : dim. 540 × 120 × 70 cm ; masse 12 t ;

  • CEAlex 5126 : dim. 227 × 137 × 68 cm ; masse 5,5 t ;

  • CEAlex 6043 : dim. 158 × 140 × 68 cm ; masse 3,9 t ;

  • CEAlex 1653 : dim. 140 × 95 × 70 cm ; masse 2,4 t ;

  • CEAlex 1690 : foyer de forge en granite (pierre de remploi) ; dim. 73 × 60 × 57 cm ; masse 0,65 t ;

  • CEAlex 1111 : dim. 150 × 90 cm ; masse 3,6 t.

65Les trois blocs suivants n’ont pu être levés :

  • CEAlex 1024 : base de statue en granite ; dim. 260 × 246 × 246 cm ; masse 41 t ; profondeurs 5,20 m min / 6,30 m max ;

  • CEAlex 1028 : fragment d’un des montants en granite de la porte monumentale ; dim. 470 × 205 × 130 cm ; masse 32,6 t ; profondeurs 5,60 m min / 6,20 m max ;

  • CEAlex 3010 : dim. 223 × 120 × 73 cm ; masse 5 t ; profondeurs 7,3 m min / 8 m max.

2.2.4. Photogrammétrie de blocs

66Dix blocs ont fait l’objet d’une acquisition photographique en vue d’un traitement en photogrammétrie. Six pièces ont été photographiées sur toutes leurs faces ce qui permettra d’obtenir une copie numérique 3D entière ou avec très peu de manque : CEAlex 1016, 2010, 5126, 6043, 1690, 1653 ; quatre pièces, dont la couverture photographique ne couvre pas toutes les faces, feront l’objet de modèles partiels : CEAlex 1028, 1111, 3010, 6014. Ce dernier bloc a été traité en fin de mission ; l’équipe n’a pas eu le temps d’achever le travail de levage. Le choix a été pris d’en photographier au moins une face, celle portant un décor, afin de confirmer son identification. Le traitement des pièces a été partiellement effectué (3D sans texture) pour l’édition de ce rapport.

2.2.5. Description des pierres de taille dupliquées numériquement

67• CEAlex 6014 : dim. 257 × 91 × 58 cm ; masse 3,5 t (fig. 19)

Il s’agit d’un bloc d’entablement dorique en granite ; architrave ou pseudo-architrave avec taenia, regula et gouttes. Le bloc porte au dos une encoche pratiquée tout le long de son arête supérieure. Le modèle 3D inachevée de cette pièce ne permet pas d’en dire plus pour l’instant. Cependant, elle semble fonctionner avec un bloc de métope et triglyphe également en granite (CEAlex 4187), découvert à proximité. Ces pièces d’entablement dorique gisent l’une et l’autre à proximité des fragments de la porte monumentale dorique.

Fig. 19. CEAlex 6014.

Fig. 19. CEAlex 6014.

© E. Forestier, CEAlex. CEAlex_QB_2023_NDMPM_001

68• CEAlex 1016 : dim. 100 × 60 × 60 cm ; masse 0,94 t (fig. 20)

Base de statue en granite avec mouluration en plinthe et en couronnement. La face supérieure de la base comporte six mortaises circulaires de deux diamètres différents qui ont servi à sceller les deux pieds (trois par pied) d’une statue en bronze d’un personnage debout, probablement masculin. Les pieds mesurant environ 0,42-0,43 m, la hauteur de la statue approchait les 2,60 m. Avec une base d’1 m de haut, l’ensemble culminait à c. 3,60 m. Une mortaise carrée centrale a pu servir à renforcer l’implantation de la statue sur la base. La plinthe d’un des côtés a disparu sous l’effet d’une cassure qui court tout le long de l’arête inférieure, sans doute une faiblesse dans la roche qui explique l’abandon de la pièce. En effet, celle-ci ne porte aucune marque de remploi. L’état très érodé des quatre côtés enlèvent tout espoir de lire un quelconque texte qui permettrait d’identifier le propriétaire.

Fig. 20. CEAlex 1016.

Fig. 20. CEAlex 1016.

© E. Forestier, CEAlex. CEAlex_QB_2023_NDMPM_002

69• CEAlex 2010 : dim. 540 × 120 × 70 cm ; masse 12 t (fig. 21)

Fragment de chambranle de porte, en granite, de grande dimension, retaillé dans un bloc qui a appartenu à une architecture de type pharaonique, pour preuve les traces ténues révélées par la 3D de hiéroglyphes et / ou d’un décor engravé sur une des faces de la pierre de taille. Un décor en plate-bande présentant un léger fruit indique ce qui semble être la face principale de la pierre. Les deux côtés adjacents sont dressés tandis que la face arrière présente des traces de découpe très originales sur une telle pièce. Elles rappellent celles que l’on observe dans les carrières de granite du sud de l’Égypte, pour la découpe de blocs d’une tout autre échelle. Les traces se présentent sous la forme de sillons rectilignes quadrillant la surface, en creux et en relief. On a détaché ainsi des petits moellons de granite dans cette grande pièce, de façon assez maladroite et avec des outils très rudimentaires. Une des extrémités du bloc est le lit de pose du chambranle, tandis que l’autre extrémité est le résultat d’une brisure assez franche qui montre que le chambranle se continuait. À mi-hauteur de la « façade », une rainure peu large coupe l’arête droite transversalement et se continue sur le petit côté avant de s’arrêter le bord une cavité cubique de 0,35-0,40 m de côté ouverte sur le dos du bloc. On ne comprend pas bien son utilité. On trouve à plus de 30 m au sud de la position de cette pièce, un fragment de pierre de taille présentant des caractéristiques et des dimensions similaires (CEAlex 3010).

Fig. 21. CEAlex 2010.

Fig. 21. CEAlex 2010.

© E. Forestier, CEAlex. CEAlex_QB_2023_NDMPM_003

70• CEAlex 3010 : dim. 223 x 120 x 73 cm ; masse 5 t (fig. 22)

Fragment de chambranle de porte en granite semblable au bloc CEAlex 2010. La pièce est moins longue que CEAlex 3010, mais elle en présente toutes les caractéristiques, avec notamment le décor en plate-bande sur la « façade » présentant un léger fruit. Les deux petits côtés adjacents sont dressés de la même façon. Une cavité cubique est taillée à l’arrière du petit côté droit. L’une des extrémités semblent être le lit de pose du chambranle, et l’autre extrémité découle de toute évidence d’une cassure. Le bloc étant très ensablé, il n’a pu être retourné lors de cette campagne afin de procéder à l’acquisition de la dernière face. On ne peut donc voir si elle a subi un traitement analogue à la pièce CEAlex 2010.

Fig. 22. CEAlex 3010.

Fig. 22. CEAlex 3010.

© E. Forestier, CEAlex. CEAlex_QB_2023_NDMPM_004

71• CEAlex 5126 : dim. 227 x 137 x 68 cm ; masse 5,5 t

+ CEAlex 6043 : dim. 158 x 140 x 68 cm ; masse 3,9 t (fig. 23)

Pierres de soubassement en granite. Ces deux pièces semblables autant par la forme que par les dimensions appartiennent à un ensemble composé de six pièces présentant des caractéristiques identiques. Parmi celles-ci, trois autres pièces ne sont que partiellement et difficilement accessibles car elles sont coincées sous une très grande pierre de taille en quartzite et sous des blocs de béton de la digue immergée. Quant à la quatrième pièce, elle n’a pas été retrouvée lors de cette mission, probablement car elle est dissimulée sous des blocs de béton déposés après le premier levé fait en 2004. Les levés manuels ainsi que les 3D des deux pièces réalisées lors de cette mission permettent de décrire un élément linéaire, avec une face supérieure ou lit d’attente orienté ainsi car des mortaises carrées de dimensions similaires (c. 8,5/9 cm de côté par c. 11,5 cm de profondeur) y ont été pratiquées : ces cavités servent dans la grande majorité des cas à y insérer des goujons (scellements verticaux). Sur ce qui paraît être le devant du bloc, une surface en pente d’environ 40° fait le lien entre l’arête supérieure du lit d’attente et une moulure en tore dont le profil exact reste incertain en raison de son érosion. La surface en pente est « décorée » par des sillons rectilignes taillés en oblique par rapport aux arêtes longitudinales, travail au pic ou à la pointe. On note que les sillons sont parallèles entre eux par groupe de quatre ou plus, indiquant la façon dont le tailleur de pierre a ravalé la surface. Des traces de travail similaires ont été observées sur d’autres blocs de la zone, notamment sur les montants de la porte monumentale. Ces témoins sont significatifs pour établir une contemporanéité de mise en œuvre. Le tore s’arrête à son tour sur une surface dressée, perpendiculaire au lit d’attente. La face arrière est également dressée et perpendiculaire au lit d’attente. La face qui correspond au lit de pose présente une certaine planéité mais sa surface présente de fortes aspérités ; elle pourrait découler d’une découpe car elle porte sur les arêtes longues des traces qui peuvent être des fonds d’encoignures. Il est difficile de dire si la découpe serait liée à une réutilisation, les deux pièces seraient alors incomplètes, ou si elle appartient à la forme actuelle de la pièce. Il faudra attendre de pouvoir modéliser les pièces semblables restantes sur le site pour en continuer l’analyse.

Fig. 23. CEAlex 5126.

Fig. 23. CEAlex 5126.

© E. Forestier, CEAlex. CEAlex_QB_2023_NDMPM_005

72• CEAlex 1653 : dim. 140 × 95 × 70 cm ; masse 2,4 t (fig. 24)

  • 23 Ginouvès et al. 1985, p. 113.

Pierre de taille d’angle de maçonnerie courante, en granite, utilisée en orthostate. Le lit d’attente du bloc présente deux cavités de scellement en Pi sur les arêtes des joints montants servant à sceller des pierres adjacentes disposées perpendiculairement. Ces traces permettent d’orienter la pièce : il s’agit d’un orthostate d’angle. Le lit de pose quant à lui comporte une mortaise de section carrée servant à recevoir la partie supérieure d’un goujon (scellement vertical) équipé d’une cale ou d’un empolion (à tige ?) parfois employé pour la fixation d’orthostate23. Un décrochement taillé sur toute la hauteur de pierre servait à recevoir l’orthostate perpendiculaire à la grande face du bloc correspondant à une façade ; il présentait une profondeur de c. 0,41 m. Un trou de pince taillé dans le lit d’attente permettait le calage de l’orthostate de l’assise supérieure. Deux petites encoches sont visibles sur l’arête inférieure des deux joints montants perpendiculaires : elles servaient au calage de la pierre avec une pince de pose. Le joint montant perpendiculairement à la grande face présente une anathyrose à un bandeau le long de l’arête antérieure, et l’autre partie de la face de joint est légèrement démaigrie ; on y observe également des sillons parallèles et biais par rapport à l’arête montante, similaires à ceux observés sur les deux blocs précédents, ainsi que sur les montants de la porte monumentale dorique, pointant une fois encore une filiation commune.

Fig. 24. CEAlex 1653.

Fig. 24. CEAlex 1653.

© E. Forestier, CEAlex. CEAlex_QB_2023_NDMPM_006

73• CEAlex 1111 : dim. 150 ×90 cm ; masse 3,6 t (fig. 25)

Fragment de colonne en granite réemployée. Cette pièce appartient à un ensemble de 21 éléments tous similaires (fig. 36) : il s’agit de fragments de colonne en granite d’une hauteur comprise entre 0,95 et 1,85 m, et d’un diamètre compris dans une fourchette de 0,80 à 1 m, portant tous sur une de leurs deux extrémités, une mortaise carrée centrale de c. 0,18-0,20 m de côté par une profondeur souvent équivalente, pratiquée sur une surface parfois irrégulière pointant un objectif identique d’emploi. Ce dernier reste à définir. L’étude des autres éléments de cet ensemble nous en dira sans doute plus sur leur origine.

Fig. 25. CEAlex 1111.

Fig. 25. CEAlex 1111.

© E. Forestier, CEAlex. CEAlex_QB_2023_NDMPF_001

2.2.6. Mobilier en plomb

74Un nouveau fragment de scellement au plomb a été mis au jour lors de la tentative d’élingage de la base de statue CEAlex 1024 qui a donné lieu à un sondage par suceuse (fig. 26-27). Le plomb reposait sur le substrat sous la couche de sable et de sédiment. Des photographies ont été réalisées. La pièce a été cachée sur le site. Elle sera renflouée lors de la prochaine mission.

Fig. 26. Emplacement des blocs qui ont fait l’objet d’une procédure de levage et / ou d’une acquisition photographique.

Fig. 26. Emplacement des blocs qui ont fait l’objet d’une procédure de levage et / ou d’une acquisition photographique.

© I. Hairy, CEAlex. CEAlex_QB_2023_NDMCN_003

Fig. 27. Carte montrant la position des 21 fragments de colonne similaires.

Fig. 27. Carte montrant la position des 21 fragments de colonne similaires.

© I. Hairy, CEAlex. CEAlex_QB_2023_NDMCN_004

3. Opérations d’aménagement, de restauration et de valorisation

3.1. Construction du mur d’enclos du dépôt archéologique de Tabiyet Nahassin

75À la demande du MoTA, le CEAlex, soutenu par des crédits exceptionnels de la Commission consultative des recherches archéologiques à l’étranger du MEAE et de l’InSHS, a entrepris la construction du mur d’enclos du dépôt archéologique de Tabiyet Nahassin, où sont conservés tous les vestiges mis au jour lors des fouilles et prospections du CEAlex. Cet ouvrage, débuté en 2022, a pu enfin voir le jour au mois de juin 2023 (fig. 28). Une grande barrière protège désormais le site. Des travaux complémentaires furent effectués pour assurer le bon écoulement des eaux de pluie, système qui a déjà fait ses preuves au début de l’hiver.

Fig. 28. Mur d’enceinte du dépôt de fouilles de Tabyet Nahassin.

Fig. 28. Mur d’enceinte du dépôt de fouilles de Tabyet Nahassin.

© T. Faucher. CEAlex_TAB_2023_NDMPF_001

3.2. Mise en place au Musée gréco-romain des mosaïques restaurées par le laboratoire de restauration du CEAlex

76Les restaurateurs du CEAlex ont été mobilisés dès le mois de juillet 2022 pour préparer l’exposition de mosaïques, qu’ils avaient restaurées les années antérieures, dans les nouvelles salles du Musée gréco-romain d’Alexandrie. Il s’agit non seulement de mosaïques mises au jour par le CEAlex (mosaïque à la Méduse et MOS 130 du théâtre Diana) et par le MoTA (mosaïque de Persée et d’Andromède), mais aussi de découvertes plus anciennes conservées au Musée gréco-romain, telles que la mosaïque nilotique de Thmouis et la mosaïque du Chasseur (fig. 29).

Fig. 29. Mosaïque du chasseur au Musée gréco-romain d’Alexandrie.

Fig. 29. Mosaïque du chasseur au Musée gréco-romain d’Alexandrie.

© E. Forestier, archives CEAlex. CEAlex_MGR_2023_NDMPM_001

77D’autres mosaïques, de plus petite taille, ont également été placées au Musée gréco-romain. Son ouverture au public, le 11 octobre 2023, a été le point d’orgue de ce travail, mettant en lumière l’expertise de l’équipe de restauration. Ces travaux ont été possible notamment grâce au financement de la fondation Arpamed. D’autres travaux sont encore en cours sur les mosaïques de Canope, qui doivent trouver leur place soit au Musée gréco-romain, soit au Musée national à Alexandrie.

3.3. Les 14e Journées du patrimoine alexandrin

78Inspirées des Journées européennes du patrimoine, les Journées du patrimoine alexandrin ont pour vocation de faire partager à un large public les richesses patrimoniales et culturelles d’Alexandrie, à travers son histoire et ses acteurs. Il connaît un succès croissant depuis sa 1re édition, en 2010.

79Le Service pédagogique coordonne et développe les partenariats avec de nombreuses institutions, publiques et privées, désireuses de promouvoir ensemble le patrimoine alexandrin. Fruit de ces collaborations, festivités, découvertes et convivialité sont devenus les maîtres mots de ces Journées du patrimoine alexandrin.

80Les 14e journées se sont déroulées du 2 au 11 novembre 2023 sur le thème « Alexandrie ne meurt jamais » (fig. 30).

Fig. 30. Affiche des 14e Journées du patrimoine alexandrin.

Fig. 30. Affiche des 14e Journées du patrimoine alexandrin.

© M. Saïd, CEAlex. CEAlex_VAL_2023_NDMSE_001

81Conçue par l’équipe du CEAlex dans le cadre des Journées du patrimoine, l’exposition Ad vitam æternam. Cimetières et lieux de mémoire à Alexandrie (hébergée par l’IFE) retrace l’histoire des cimetières d’Alexandrie à travers le temps en mettant en lumière son architecture, ses dessins muraux et la résilience de ces lieux de mémoire face à l’expansion de la ville (fig. 31).

Fig. 31. Affiche de l’exposition Ad Vitam Aeternam. Cimetières et lieux de mémoire à Alexandrie.

Fig. 31. Affiche de l’exposition Ad Vitam Aeternam. Cimetières et lieux de mémoire à Alexandrie.

© M. Saïd, CEAlex. CEAlex_VAL_2023_NDMSE_002

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Bibliographie

Abdelaziz, Elsayed 2019
M. Abdelaziz, M. Elsayed, « Underwater Photogrammetry Digital Surface Model (dsm) of the Submerged Site of the Ancient Lighthouse Near Qaitbay Fort in Alexandria, Egypt », ISPRS – International Archives of the Photogrammetry, Remote Sensing and Spatial Information Sciences 4210, 1er avril 2019, p. 1-8.

Fragaki, Nenna, Versluys 2022
H. Fragaki, M.-D. Nenna, M.J. Versluys (éd.), Alexandria the Cosmopolis: A Global Perspective, EtudAlex 57, Alexandrie, 2022.

Ginouvès, Martin 1985
R. Ginouvès, R. Martin, Dictionnaire méthodique de l’architecture grecque et romaine, tome 1. Matériaux, techniques de construction, techniques et formes du décor, Publications de l’École française de Rome 84/1, 1985.

Hairy 2004
I. Hairy, « Métrologie interprétative sur la statuaire de Qaitbay », Ktèma 29/1, 2004, p. 67-77.

Hairy 2007
I. Hairy, « Pharos, l’Egypte et Platon », dans F.-H. Massa-Pairault, G. Sauron (dir.), Images et modernité hellénistiques. Appropriation et représentation du monde d’Alexandre à César, Rome, 2007, p. 1000-1029.

Hairy 2020
I. Hairy, « The Qaitbay Underwater Site at Alexandria, Egypt: The Evolution of Surveying Techniques », dans Under the Mediterranean: The Honor Frost Foundation Conference on Mediterranean Maritime Archaeology, 2020, https://doi.org/10.33583/utm2020.11.

Nenna et al. 2021
M.-D. Nenna, A. Simony, K. Machinek, G. Soukiassian, V. Pichot et al., « Alexandrie (actions du Centre d’études alexandrines, 2020) », BAEFE, 2021, ⟨10.4000/baefe.2885⟩.

Nenna et al. 2022
M.-D. Nenna, A. Simony, K. Machinek, R. Séguier, G. Soukiassian et al., « Alexandrie (actions du Centre d’études alexandrines, 2021) », BAEFE, 2022, ⟨10.4000/baefe.6203⟩.

Nenna et al. 2023
M.-D. Nenna, A. Simony, K. Machinek, R. Séguier, G. Soukiassian et al., « Alexandrie (actions du Centre d’études alexandrines, 2022) », BAEFE, 2023, ⟨10.4000/baefe.8119⟩.

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Notes

1 Fragaki, Nenna, Versluys 2022.

2 Nenna et al. 2022, § 14 ; Nenna et al. 2023, § 7-8.

3 Nenna et al 2021, § 15.

4 Nenna et al. 2021, § 16. 

5 Nenna et al. 2022, § 51-67, fig. 34-39 ; Nenna et al. 2023, § 35-48, fig. 15-20. L’équipe des stagiaires était composée de six membres de l’inspectorat du MoTA (Hader Abd Elghaghar, Hala Abdel Basir, Hebatallah Abdou, Rasha Hassan, Shimaa Ahmed, et Sousou Salah) et de trois étudiantes de l’université d’Alexandrie (Mariam Ezzat, Silvia Shinouda et Youstina Milad). R. Séguier et Khaled Mohamed (contremaître, CEAlex) ont assuré la tenue du chantier et la transmission pédagogique.

6 Atteignant jusque 1,20-1 m de profondeur sur toute la largeur est-ouest du secteur (11,70 m de longueur pour 2,40-1,50 m de largeur), elle se poursuit sous les bermes.

7 La fosse la plus complète (40076-40077) se trouve au centre : ovale, elle mesure 1,55 m de longueur est-ouest pour 1,05 m de largeur. Son fond en cuvette est légèrement en pente et fait 0,35 m (ouest) à 0,15 m (est) de profondeur. La seconde (40075) apparaît similaire à 40077. Elle se localise en bordure nord de berme, dans un alignement perpendiculaire et à seulement 0,50 m de distance de la première. Son emprise n’est pas connue, se poursuivant sous le mur 40079 et sous la berme. Son orientation nord-sud, ses dimensions (0,60 × 1,10 × 0,70 m), ainsi que son comblement cendreux, laisse deviner un fonctionnement contemporain à celui de 40077.

8 Il mesure 2,20 m de longueur est-ouest par 0,70 m de largeur, sur deux assises et demie conservées (0,36 m max.), alternant un montage de briques crues en boutisses juxtaposées à des panneresses (module de 42-40 × 21-19,5 × 13-10 cm). 40054 correspondrait soit aux vestiges d’un mur en partie détruit et dont il n’a subsisté qu’un lambeau réutilisé pour la séquence d’occupation (en tant que partie de sol, une banquette, autre), soit à un dispositif de type banquette.

9 Données au 1er février 2024.

10 Les fiches descriptives de ces blocs restent à faire.

11 Sur le sujet, voir Hairy 2020.

12 La porte a été publiée dans Hairy 2007.

13 Sur le sujet, voir Hairy 2004.

14 Pour les campagnes antérieures, voir les rapports d’activités sur les sites web du CEAlex, de l’Ifao et de la fondation Honor Frost qui nous a soutenu jusqu’en 2019.

15 Voir Abdelaziz, Elsayed 2019.

16 Anciennement Photoscan.

17 Les photos suivent un itinéraire continu et le chevauchement entre les photos est d’au moins 80 %.

18 L’opérateur photo élimine directement les photos sous-exposées ou surexposées, ainsi que les photos floues.

19 Les GCP sont repérés sous l’eau par un piquet de métal profondément enfoncé dans la roche naturelle et portant un numéro gravé sur un support en plastique.

20 Excepté dans son angle extrême nord-ouest.

21 Voir le détail des zones par années dans Nenna et al. 2021, fig. 103 (I. Hairy), p. 122.

22 Le photographe a maintenu une hauteur de vol de 1 m et 1,5 m au-dessus du fond afin de conserver une bonne netteté de la photographie.

23 Ginouvès et al. 1985, p. 113.

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Table des illustrations

URL http://journals.openedition.org/baefe/docannexe/image/12163/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 37k
Titre Fig. 1. Plan topographique du site de Kôm Bahig et des différents secteurs fouillés depuis 2016.
Crédits © C. Shaalan, I. Awad, R. El-Wardany, Archives CEAlex. CEAlex_BAH_2023_NDMCN_001
URL http://journals.openedition.org/baefe/docannexe/image/12163/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 927k
Titre Fig. 2. Plan général du secteur 2 en juin 2023.
Crédits © M. Fathy, K. Machinek, G. Soukiassian, A. Simony, Archives CEAlex. CEAlex_BAH_2023_NDMCN_002
URL http://journals.openedition.org/baefe/docannexe/image/12163/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 1,2M
Titre Fig. 3. Dallage 20014 et escalier 20092. Vue depuis le nord.
Crédits © G. Soukiassian, Archives CEAlex. CEAlex_BAH_2023_NDMPF_001
URL http://journals.openedition.org/baefe/docannexe/image/12163/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 1,4M
Titre Fig. 4. Dallage 20078 sur fondation 20280 et radier 20300. Vue depuis le nord.
Crédits © G. Soukiassian, Archives CEAlex. CEAlex_BAH_2023_NDMPF_002
URL http://journals.openedition.org/baefe/docannexe/image/12163/img-5.jpg
Fichier image/jpeg, 2,8M
Titre Fig. 5. Photogrammétrie du mur 20019/20144.
Crédits © E. Forestier, Archives CEAlex. CEAlex_BAH_2023_NDMPF_003
URL http://journals.openedition.org/baefe/docannexe/image/12163/img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 1,4M
Titre Fig. 6. Réfection 20144 et sol 20304. Vue depuis le sud.
Crédits © G. Soukiassian, Archives CEAlex. CEAlex_BAH_2023_NDMPF_004
URL http://journals.openedition.org/baefe/docannexe/image/12163/img-7.jpg
Fichier image/jpeg, 1,2M
Titre Fig. 7. Photogrammétrie de l’édifice en forme de podium à double escalier.
Crédits © E. Forestier, Archives CEAlex. CEAlex_BAH_2023_NDMPF_005
URL http://journals.openedition.org/baefe/docannexe/image/12163/img-8.jpg
Fichier image/jpeg, 1002k
Titre Fig. 8. Structures situées à l’angle sud-est du sondage : mur 20270, murets 20203, mur 20261 et cuve 20264. Vue depuis le nord.
Crédits © G. Soukiassian, Archives CEAlex. CEAlex_BAH_2023_NDMPF_006
URL http://journals.openedition.org/baefe/docannexe/image/12163/img-9.jpg
Fichier image/jpeg, 1,3M
Titre Fig. 9. Sondage 20000, zone sud. Au premier plan, le mur d’enclos 20235. Vue depuis le nord.
Crédits © G. Soukiassian, Archives CEAlex. CEAlex_BAH_2023_NDMPF_007
URL http://journals.openedition.org/baefe/docannexe/image/12163/img-10.jpg
Fichier image/jpeg, 1,0M
Titre Fig. 10. Structure en élévation 20257 sur coupe est (2022). Vue depuis l’Ouest.
Crédits © G. Soukiassian, Archives CEAlex. CEAlex_BAH_2023_NDMPF_008
URL http://journals.openedition.org/baefe/docannexe/image/12163/img-11.jpg
Fichier image/jpeg, 1,4M
Titre Fig. 11. Ambiance de fouille lors du dessin à l’échelle, vue depuis le sud.
Crédits © R. Séguier, Archives CEAlex. CEAlex_BAH_2023_NDMPF_009
URL http://journals.openedition.org/baefe/docannexe/image/12163/img-12.jpg
Fichier image/jpeg, 2,2M
Titre Fig. 12. Vue générale de l’emprise du secteur de 2023 depuis l’angle nord-ouest.
Crédits © R. Séguier, Archives CEAlex. CEAlex_BAH_2023_NDMPF_010
URL http://journals.openedition.org/baefe/docannexe/image/12163/img-13.jpg
Fichier image/jpeg, 1,8M
Titre Fig. 13. Plan du secteur 40000 à l’échelle 1/50e.
Crédits © R. Séguier, Archives CEAlex. CEAlex_BAH_2023_NDMCN_003
URL http://journals.openedition.org/baefe/docannexe/image/12163/img-14.jpg
Fichier image/jpeg, 1,5M
Titre Fig. 14. Photogrammétrie zénithale (centrée nord) des vestiges à la fin des fouilles de 2023. Les plages colorées correspondent à l’emprise des différentes phases archéologiques abordées.
Crédits © R. Séguier, Archives CEAlex. CEAlex_BAH_2023_NDMCN_004.
URL http://journals.openedition.org/baefe/docannexe/image/12163/img-15.jpg
Fichier image/jpeg, 226k
Titre Fig. 15. Vue oblique depuis l’est de l’emprise de l’extension nord en fin de fouille. Se remarquent bien la tranchée 40063 à gauche, le décaissement de la zone au premier plan, les murs récupérés au centre et les fosses cendreuses en fond. L’étoile signale un bloc de corniche ou de chapiteau en calcaire pris dans la berme.
Crédits © R. Séguier, Archives CEAlex. CEAlex_BAH_2023_NDMPF_011
URL http://journals.openedition.org/baefe/docannexe/image/12163/img-16.jpg
Fichier image/jpeg, 1,7M
Titre Fig. 16. Arbre stratigraphique de l’espace central, phase 3 (iie-ier s. av. J.-C. ?).
Crédits © R. Séguier, Archives CEAlex. CEAlex_BAH_2023_NDMCN_005
URL http://journals.openedition.org/baefe/docannexe/image/12163/img-17.jpg
Fichier image/jpeg, 29k
Titre Fig. 17. Position du site sous-marin du Phare et des épaves dans la zone d’autorisation du Centre d’études alexandrines.
Crédits © I. Hairy, CEAlex. CEAlex_QB_2023_NDMCN_001
URL http://journals.openedition.org/baefe/docannexe/image/12163/img-18.jpg
Fichier image/jpeg, 1,4M
Titre Fig. 18. Carte du site sous-marin sur fonds d’orthophotos, avec en rouge, le repérage des pièces qui ont fait l’objet d’une intervention lors de cette mission ; en hachuré rouge, les zones d’acquisition de photos pour le mapping numérique ; et les 175 GCP numérotés depuis 1995.
Crédits © I. Hairy, M. Abdel Aziz, M. El Sayed, CEAlex. CEAlex_QB_2023_NDMCN_002
URL http://journals.openedition.org/baefe/docannexe/image/12163/img-19.jpg
Fichier image/jpeg, 2,6M
Titre Fig. 19. CEAlex 6014.
Crédits © E. Forestier, CEAlex. CEAlex_QB_2023_NDMPM_001
URL http://journals.openedition.org/baefe/docannexe/image/12163/img-20.jpg
Fichier image/jpeg, 980k
Titre Fig. 20. CEAlex 1016.
Crédits © E. Forestier, CEAlex. CEAlex_QB_2023_NDMPM_002
URL http://journals.openedition.org/baefe/docannexe/image/12163/img-21.jpg
Fichier image/jpeg, 776k
Titre Fig. 21. CEAlex 2010.
Crédits © E. Forestier, CEAlex. CEAlex_QB_2023_NDMPM_003
URL http://journals.openedition.org/baefe/docannexe/image/12163/img-22.jpg
Fichier image/jpeg, 606k
Titre Fig. 22. CEAlex 3010.
Crédits © E. Forestier, CEAlex. CEAlex_QB_2023_NDMPM_004
URL http://journals.openedition.org/baefe/docannexe/image/12163/img-23.jpg
Fichier image/jpeg, 696k
Titre Fig. 23. CEAlex 5126.
Crédits © E. Forestier, CEAlex. CEAlex_QB_2023_NDMPM_005
URL http://journals.openedition.org/baefe/docannexe/image/12163/img-24.jpg
Fichier image/jpeg, 945k
Titre Fig. 24. CEAlex 1653.
Crédits © E. Forestier, CEAlex. CEAlex_QB_2023_NDMPM_006
URL http://journals.openedition.org/baefe/docannexe/image/12163/img-25.jpg
Fichier image/jpeg, 637k
Titre Fig. 25. CEAlex 1111.
Crédits © E. Forestier, CEAlex. CEAlex_QB_2023_NDMPF_001
URL http://journals.openedition.org/baefe/docannexe/image/12163/img-26.jpg
Fichier image/jpeg, 1,4M
Titre Fig. 26. Emplacement des blocs qui ont fait l’objet d’une procédure de levage et / ou d’une acquisition photographique.
Crédits © I. Hairy, CEAlex. CEAlex_QB_2023_NDMCN_003
URL http://journals.openedition.org/baefe/docannexe/image/12163/img-27.jpg
Fichier image/jpeg, 1,0M
Titre Fig. 27. Carte montrant la position des 21 fragments de colonne similaires.
Crédits © I. Hairy, CEAlex. CEAlex_QB_2023_NDMCN_004
URL http://journals.openedition.org/baefe/docannexe/image/12163/img-28.jpg
Fichier image/jpeg, 1,2M
Titre Fig. 28. Mur d’enceinte du dépôt de fouilles de Tabyet Nahassin.
Crédits © T. Faucher. CEAlex_TAB_2023_NDMPF_001
URL http://journals.openedition.org/baefe/docannexe/image/12163/img-29.jpg
Fichier image/jpeg, 1,1M
Titre Fig. 29. Mosaïque du chasseur au Musée gréco-romain d’Alexandrie.
Crédits © E. Forestier, archives CEAlex. CEAlex_MGR_2023_NDMPM_001
URL http://journals.openedition.org/baefe/docannexe/image/12163/img-30.jpg
Fichier image/jpeg, 934k
Titre Fig. 30. Affiche des 14e Journées du patrimoine alexandrin.
Crédits © M. Saïd, CEAlex. CEAlex_VAL_2023_NDMSE_001
URL http://journals.openedition.org/baefe/docannexe/image/12163/img-31.jpg
Fichier image/jpeg, 1,1M
Titre Fig. 31. Affiche de l’exposition Ad Vitam Aeternam. Cimetières et lieux de mémoire à Alexandrie.
Crédits © M. Saïd, CEAlex. CEAlex_VAL_2023_NDMSE_002
URL http://journals.openedition.org/baefe/docannexe/image/12163/img-32.jpg
Fichier image/jpeg, 1,0M
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Pour citer cet article

Référence électronique

Thomas Faucher, Aude Simony, Kathrin Machinek, Romain Séguier, Georges Soukiassian, Isabelle Hairy, Cécile Shaalan et Patricia Rifa Abou El Nil, « Alexandrie (actions du Centre d’études alexandrines, 2023) » [notice archéologique], Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger [En ligne], Égypte, mis en ligne le 19 février 2025, consulté le 26 mars 2025. URL : http://journals.openedition.org/baefe/12163 ; DOI : https://doi.org/10.4000/13b4o

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Auteurs

Aude Simony

Archéologue-céramologue (CNRS, UAR 3134 CEAlex)

Articles du même auteur

Kathrin Machinek

Archéologue-architecte (CNRS, UAR 3134 CEAlex)

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Romain Séguier

Archéologue (CNRS, UAR 3134 CEAlex)

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Georges Soukiassian

Archéologue (CEAlex)

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Isabelle Hairy

CEAlex

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Cécile Shaalan

CEAlex

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Patricia Rifa Abou El Nil

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Responsable d’opération

Thomas Faucher

Directeur du CEAlex

Opération(s) dirigée(s) par cet archéologue

  • Désert Oriental (2023) [Texte intégral]
    Stathmoi et metalla : exploiter et traverser le désert oriental à l’époque ptolémaïque
    Paru dans Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger, Égypte
  • Désert oriental (2022) [Texte intégral]
    Stathmoi et metalla. Exploiter et traverser le désert oriental à l’époque ptolémaïque
    Paru dans Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger, Égypte
  • Désert oriental (2021) [Texte intégral]
    Stathmoi et metalla. Exploiter et traverser le désert oriental à l’époque ptolémaïque
    Paru dans Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger, Égypte
  • Désert Oriental (2020) [Texte intégral]
    Stathmoi et metalla. Exploiter et traverser le désert Oriental à l’époque ptolémaïque
    Paru dans Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger, Égypte
  • Paru dans Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger, Égypte
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