Remerciements : Le projet a été rendu possible grâce à l’étroite collaboration avec l’équipe du Parco archeologico di Pompei. Nous remercions tout particulièrement son directeur, Gabriel Zuchtriegel, pour avoir soutenu cette fouille, ainsi qu’Antonino Russo, Valeria Amoretti et Chiara Comegna pour leur suivi quotidien et la richesse des échanges développés sur le terrain.
Données scientifiques produites :
PompeiTransUrbs Pompéi : transmission du patrimoine urbain
Notices dans le BAEFE :
Pompéi TransUrbs : campagne 2023. Fouille des boutiques VII 5, 29 et VII 5, 03
Pompéi TransUrbs (campagne 2022)
Pompéi TransVurbs : le cippe de la voie du Forum (2021)
1Le projet TransUrbs (Pompéi : transmission du patrimoine urbain), inscrit dans le projet quinquennal du CJB dans l’axe Organisation et gestion des espaces urbains et périurbains en Italie du Sud dans l’Antiquité a pour objectif d’investiguer l’histoire des changements qui ont concerné un point central pour la formation urbaine de Pompéi : le carrefour via delle Terme/via della Fortuna - via del Foro/via di Mercurio. Depuis 20211, les opérations sont ainsi concentrées à examiner le front nord de l’îlot des Terme del foro (VII 5 – fig. 1) afin de recueillir des données utiles à la reconstruction de l’histoire de ce point nodal de Pompéi.
2La campagne 2024 avait pour objectif de continuer l’exploration de la boutique VII 5, 3 entamée lors de la campagne 20232 et d’ouvrir un nouveau sondage dans la boutique VII 5, 5.
Fig. 1. Les boutiques de l’îlot VII 5 qui ont fait l’objet d’exploration dans le projet TransUrbs.
(DAO S. Zanella. © CC‑BY‑NC‑SA).
3Dans la boutique VII 5, 3 nous avons repris le sondage de l’année précédente en l’agrandissant vers le sud d’un mètre (fig. 2). Les vestiges mis au jour ont permis de documenter, pour l’essentiel, les phases de chantier liées à la construction et aux réfections successives de la boutique : les phases plus anciennes, mais également la dernière phase de vie de la boutique, ont subi un important arasement3. Notons enfin que l’apparition d’un vide naturel sous la pièce nous a contraint à concentrer les opérations sur la seule partie orientale du sondage.
Fig. 2. Plan d’ensemble du sondage à l’avant de la boutique à la fin de la fouille.
(DAO M. Lépée. © CC‑BY‑NC‑SA).
4Un niveau de circulation est apparu à l’avant du sondage (US 140, 35,51 m s.l.m.). Très induré et horizontal, il a servi d’appui pour l’installation du seuil de la boutique. Il est installé sur un remblai (US 146) qui a livré notamment un fragment de guttus en céramique campanienne à vernis noir (probablement Morel F8010), dont la datation s’inscrit dans un horizon du iiie siècle av. n. è. Un épais remblai (US 85), conservé uniquement sur une bande au nord du sondage en raison des activités de chantier postérieures, couvre le tout.
5Un mur d’axe nord‑sud (USM 8), dont seule la fondation est conservée, appartient également à une phase précédant la réalisation de la boutique. Composé essentiellement de moellons de basalte liés par un mortier gris, il est bâti contre terre : son parement oriental s’appuie en effet sur une bande de terrain naturel remanié (US 147 – fig. 3). Son parement occidental n’a pas pu être dégagé.
- 4 D’après comparaisons au sein de la base de données Amphoralex, n° 37.
6À l’angle sud‑est du sondage, nous avons pu observer une importante activité d’excavation (US 139) dans le terrain naturel en place et remanié (sur, au minimum, 1 à 1,30 m de côté) qui devait se poursuivre vers l’est et qui est recoupé par la fondation du mur oriental de la boutique. Il s’agit probablement d’une fosse d’extraction des niveaux géologiques qui ne sont plus visibles dans cette partie du sondage, contrairement à ce que l’on observe au nord de la pièce où ils affleurent dès 35,93 m s.l.m. Plusieurs comblements ont pu être observés (US 127, 135, 143, 145). L’un d’entre eux a livré une anse d’amphore rhodienne estampillée au nom d’Alexiadas et du mois d’Artamitios, donnant un terminus post quem de 145‑133 av. n. è. pour le comblement de la fosse4.
Fig. 3. Coupe nord‑sud du sondage avec le détail des murs USM 8 et USM 4.
(DAO M. Lépée. © CC‑BY‑NC‑SA).
- 5 Voir, en dernier lieu Ellis, Emmerson, Dicus 2023, p. 435-444.
7Dans cette fosse, à l’ouest, contre le mur USM 8, est installée une structure maçonnée réalisée avec deux amphores en remploi. La première, une Dr. 1A, a été sciée au‑dessus du départ d’anses et a été déposée allongée avec le col vers le nord‑est (US 130 ; 35,87 m s.l.m.) ; décalée vers l’est et en contact avec cette dernière, la seconde amphore (probablement une Dr. 1 ou 2/4) est placée verticalement à l’envers (US 129 ; 35,89 m s.l.m.). Son fond et son col sont découpés tandis que ses parois présentent des perforations circulaires. La partie haute de la structure est entourée sur environ 20 cm de large d’un calage de moellons de basalte, de cruma et de tuf jaune (US 77). Le tout est pris dans une gangue de mortier orange qui maintient l’ensemble (US 119 – fig. 4). La présence de traces blanches évoquant des dépôts calcaires sur les parois internes d’une des amphores permet d’avancer l’hypothèse qu’il s’agisse d’une structure drainante de type puits perdu, dont on connaît plusieurs exemples à Pompéi5. L’amphore en remploi US 129 servirait ainsi de conduit menant l’eau en direction d’une petite fosse située en contrebas de la structure jouant le rôle d’évacuation ou d’avaloir (US 149 comblée par l’US 144). Celle‑ci a livré par ailleurs un mobilier céramique abondant, avec des formes particulièrement bien conservées, dont deux lagynoi (Gasperetti 1262c), dont la datation s’étend entre la fin de la période républicaine et la période claudienne. Un niveau sablonneux de mortier blanc pulvérulent (US 141), retrouvé sous l’amphore allongée et à l’intérieur du conduit, témoignerait de l’utilisation de la structure drainante. Les récipients sont ensuite comblés par un sédiment présentant de fines pastilles de mortier et plusieurs micro-fragments d’ichtyofaune dont les prélèvements seront analysés. Un apport de terrain naturel sombre remanié (US 88) forme un niveau plan fonctionnant peut‑être avec la structure à l’est.
Fig. 4. La structure drainante dans l’angle sud‑ouest du sondage : amphores US 129 et 130, gangue de mortier US 119 et calage US 77.
(Cliché M. Lépée, sur concession du MiC – PA Pompei. © CC‑BY‑NC‑SA).
8L’ensemble des ressauts de fondation des murs de la boutique, visibles immédiatement sous les niveaux modernes, apparaît à une altitude similaire, entre 36,10 et 36,20 m s.l.m.
9La fondation du mur oriental, réalisée avec un mortier jaune très abondant, vient recouper les comblements successifs de la vaste fosse US 139 de la phase précédente. La largeur variable de son ressaut, ainsi que son parement hétérogène, attestent de différentes phases de réfection (cf. infra). Le parement initial (USM 7), observable dans la partie sud du sondage, montre un aspect lissé qui témoigne peut‑être de l’utilisation d’un coffrage.
10À l’avant, la fondation du seuil (USM 2) mesure 63 cm de hauteur. Sa tranchée d’installation recoupe un remblai de la phase précédente (US 85) arasé au même niveau que la structure à amphores de l’angle sud‑ouest (35,85 m s.l.m.) et qui a pu servir de niveau de circulation au moment de l’installation des fondations de la boutique. Au sud, un dernier remblai, riche en fragments de mortier (US 82), vient recouvrir la structure drainante.
11Cette phase de chantier est documentée par un grand nombre de creusements qui viennent s’installer dans le terrain naturel dans la moitié nord du sondage. Il pourrait s’agir de négatifs résultant de l’installation d’échafaudages en lien avec l’élévation des murs de la boutique (fig. 5). Ils prennent la forme de plusieurs fosses polylobées (US 123, 121, 120) auxquelles semble associée une série de trous de piquet de 4 à 9 cm de diamètre, dont certains bordent directement les fosses (US 102 à 114).
12Les creusements dans la partie nord ont été par la suite comblés et les différences de niveau rattrapées au sud afin d’obtenir une surface plane pour aménager un sol. C’est également à ce moment que le mur USM 8 a été arasé puis recouvert par le premier niveau de sol de la boutique qui n’a pas pu être documenté.
Fig. 5. Les fosses (US 120, 121 et 123) et les trous de piquet (US 102 à 114) creusés dans le terrain naturel lors de la phase de construction de la boutique.
(Cliché M. Lépée, sur concession du MiC – PA Pompei. © CC‑BY‑NC‑SA).
13Nous pouvons associer à une phase de réfection, d’une part, la reprise en sous-œuvre de la fondation du mur USM 7 à partir du seuil de la boutique et sur environ 2 m de long. Réalisée probablement en tranchée ouverte (US 92 et 84), cette portion de fondation (USM 10) se caractérise par un aspect irrégulier dans la mise en œuvre, l’absence d’utilisation d’un coffrage et une épaisseur plus importante. On observe également l’adjonction d’une maçonnerie quadrangulaire d’une trentaine de centimètres de côté dans l’angle nord‑est de la boutique (USM 9), qui a pu servir de contrefort pour consolider l’angle du bâtiment. Elle est composée d’un blocage de moellons de basalte, liés par un mortier gris, qui ne présente pas un aspect parementé (fig. 6).
- 6 Il rappelle fortement l’US 12, de composition similaire, observée dans la boutique VII, 5, 29, mais (...)
14D’autre part, au sud, une langue de terrain naturel orange remanié (US 28) est disposée contre la fondation USM 7 sur plus d’1,30 m de large et 2 m de long. Sa surface, bien qu’irrégulière, apparaissant entre 35,77 et 36,05 m s.l.m., forme un niveau relativement plan pour l’installation de l’occupation ultérieure6.
Fig. 6. La reprise en sous‑œuvre de la fondation du mur est de la boutique (USM 10), les tranchées US 92 et 84 et le renfort USM 9 dans l’angle nord‑est.
(Cliché M. Lépée, sur concession du MiC – PA Pompei. © CC‑BY‑NC‑SA).
15À l’issue de cette deuxième phase de chantier, un niveau de préparation compact (US 16) recouvre l’intégralité des niveaux précédemment mentionnés et sert d’encaissant pour le creusement de trois fosses d’implantation de dolia, alignées le long du mur est, et d’une fosse plus restreinte au nord, reconnues et fouillées en 20237. La cave mise au jour également lors de la précédente campagne dans l’angle nord‑ouest de la boutique est installée lors de cette phase. La jonction entre ses murs perpendiculaires est (USM 5) et ouest (USM 4) montre bien que son installation retaille en partie l’extrémité nord de la fondation USM 8 antérieure, largement désaxée par rapport à la structure excavée (fig. 7). En raison du passage intensif que l’espace a connu à l’époque moderne, les niveaux des sols correspondant à ce deuxième état de la boutique ne sont pas conservés : on observe toutefois une portion de mortier lissé (US 59 ; 36,12 m s.l.m.) contre l’angle nord‑est des murs de la boutique, reposant sur le contrefort ajouté dans la phase précédente. Il pourrait correspondre à un niveau de préparation d’un dernier niveau de sol arasé.
Fig. 7. Détail des murs de la cave (USM 4 et 5) recoupant la maçonnerie USM 8 préexistante.
(Cliché M. Lépée, sur concession du MiC – PA Pompei. © CC‑BY‑NC‑SA).
16Dans la dernière phase de vie de la boutique, une ample action de destruction, dont témoigne un large creusement (US 49), correspond à la récupération puis au comblement des fosses d’implantation des dolia ainsi qu’au comblement de la cave. Ces phénomènes ont déjà été décrits lors de la campagne précédente8. Les apports successifs de sédiment pour combler la structure enterrée ont pu toutefois être caractérisés avec plus de précision. Au fond de la cave, un premier remblai (US 72), riche en charbons de bois particulièrement fragmentaires en raison de leur écrasement par les niveaux supérieurs, a été observé : l’effet légèrement bombé de ce niveau, plus haut au centre que sur les côtés, s’explique par un dépôt de sédiments depuis le centre qui aurait glissé ensuite vers les parois. Le deuxième apport de sédiment (US 47) se distingue par sa grande richesse en mobilier céramique (dont plusieurs vases miniatures) et fragments d'amphores ainsi que par la présence d’un dépôt d’ichtyofaune et de malacofaune concentré dans la partie médiane de la cave. On observe ensuite une succession de niveaux assez hétérogènes (US 46, 43, 45, 36), riches en mobiliers peu fragmentés et comportant d’importantes concentrations de charbons.
17En raison des travaux réalisés dans la boutique aux époques moderne et contemporaine, les niveaux anciens et leurs relations sont de lecture extrêmement fragmentaire. En particulier, l’installation de deux tuyaux en PVC (US 92), qui traversent la boutique du nord au sud, a littéralement coupé la stratigraphie en deux. Cela nous oblige, pour l’heure, à présenter les côtés est et ouest du sondage de manière distincte.
18Les niveaux volcaniques antépliniens sont apparus, bien que dans des fenêtres extrêmement limitées, sur le côté occidental du sondage (fig. 8). Au fond de la fosse US 68 a été mis au jour un paléosol (US 81) développé sur les niveaux de l’éruption de Mercato (ca. 9.0 ka BP). Ce dernier est recouvert par un niveau (US 67) qui n’a pas encore été fouillé, mais dont la texture et la couleur nous permettent de l’identifier comme une déposition en lien avec les éruptions protohistoriques vésuviennes ; une situation analogue à celle découverte dans la boutique 299.
Fig. 8. Plan d’ensemble de la boutique VII 5, 5 à la fin de la fouille.
(DAO J. Bolognesi. © CC‑BY‑NC‑SA).
19Nous ne pouvons, pour l’heure, faire remonter à une phase précédant la réalisation de la boutique que deux maçonneries, qui demeurent isolées. La première (USM 2) sur le côté oriental du sondage, est alignée selon un axe nord‑sud. Réalisée en moellons de basalte liés avec du mortier, elle est conservée sur environ 1 m de long, environ 30 cm de large et 20 cm de haut. La partie sud de la maçonnerie semble avoir été coupée, probablement par la tranchée US 89, alors que la partie nord semble se prolonger sous les niveaux non encore explorés.
20Dans la partie occidentale du sondage, une autre structure bâtie (USM 13), réalisée avec de gros éléments de calcaire et de cruma, n’a été identifiée pour le moment qu’en coupe (fig. 9), dans le remplissage de la fosse US 68. Les deux structures feront l’objet d’une exploration lors de la prochaine campagne.
Fig. 9. Coupe nord‑sud de la fosse US 68 avec aperçu de la structure bâtie USM 13.
(DAO A. Pellegrin. © CC‑BY‑NC‑SA).
21Les fondations de la boutique sont apparues rapidement sous les niveaux modernes. Elles se caractérisent par un ressaut de fondation d’environ 14 cm d’épaisseur. Réalisé en opus incertum de moellons de basalte irréguliers liés au mortier, le profil de la fondation du mur occidental (USM 8) est arrondi et fluctuant ; le profil du mur oriental (USM 9) est, quant à lui, en équerre. Le seuil (USM 1) repose sur une fondation (USM 7) dont le ressaut mesure environ 35 cm ; le niveau d’installation de ces éléments est pour l’heure inconnu.
22Aucune trace n’a pu être observée des niveaux du sol du dernier état de la boutique. Seuls des lambeaux de la préparation subsistent contre l’angle nord‑est et nord‑ouest de la boutique.
23Il a été possible d’observer une série d’interventions dont seule la poursuite des opérations permettra de comprendre l’articulation.
24Il s’agit d’une série de fosses, dont un premier ensemble de trois négatifs circulaires, se recoupant les uns les autres, qui a été découvert contre le tuyau moderne au sud du sondage. Installées dans le substrat remanié US 67 (36,21 m s.l.m.), les fosses US 72 (longueur : 47 cm, largeur : 20 cm, profondeur : 7 cm) et US 78 (longueur : 60 cm, largeur : 30 cm, profondeur : 30 cm) viennent recouper la fosse US 70 (longueur : 90 cm ; largeur : 50 cm). Le comblement de cette dernière se caractérise, en particulier, par une importante quantité de matériel céramique qui présente un faible niveau de fragmentation.
25Au centre de la boutique, sur le côté ouest de sondage, les opérations ont intercepté trois autres fosses circulaires qui s’entrecoupent. Lors de la dernière campagne, seul le comblement de la fosse US 68 a pu être fouillé. Creusée dans les niveaux US 75 et 67 et s’approfondissant dans le paléosol 81, la fosse est profonde d'environ 1 mètre et ses comblements (US 69 et 76) sont riches en mobilier céramique, dont des éléments non fragmentés.
26Dans le secteur est du sondage, le seul élément qui demeure de la dernière phase de vie de la boutique est un bassin (fig. 10a). Construit contre terre (US 36) et appuyé sur le ressaut de fondation du mur oriental de la boutique, ses dimensions intérieures conservées sont de 1,87 m de longueur et 0,90 m de largeur, pour environ 1 mètre de profondeur, soit une capacité d’environ 1,6 m³. Revêtu d’une épaisse couche de mortier hydraulique (ca. 3 cm), l’intérieur du bassin ne présente qu’un logement circulaire aménagé au centre de la construction, avec un profil concave d’une dizaine de centimètres de diamètre et profond de 2 cm environ. Aucune adduction ou évacuation d’eau n’a été observée. À l’angle nord‑est de la structure, il est possible de remarquer une réfection ponctuelle avec une surcharge de mortier. Le niveau d’apparition de la structure est 36,54 m s.l.m., mais il est évident qu’elle a subi un arasement d’une partie initialement située hors terre, mais qui ne devait cependant pas être très importante, à en juger par la présence de fragments de tuiles posés à plat sur la crête du mur.
Fig. 10. Le bassin (vue de l’ouest) à la fin de la fouille (USM 3, 10, 11, 12) et le mortier hydraulique (US 46) et avant la fouille (vue du sud). En premier plan les aménagements en négatif (US 38) dans l’US 39.
(Clichés A. Pellegrin, sur concession du MiC – PA Pompei. © CC‑BY‑NC‑SA).
27Les niveaux archéologiques ont été fortement affectés par une série d’interventions modernes et contemporaines qui ont, en partie, compromis la séquence stratigraphique.
28Les éléments les plus importants sont, d’une part, à l’entrée de l’édifice, un foyer installé en profondeur dans les niveaux archéologiques ; un niveau charbonneux très induré formait une sorte de « rampe » vers l’intérieur de la boutique qui venait le couvrir. À l’est, nous observons plusieurs fosses qui s’entrecoupent les unes les autres et s’installent dans le niveau de remblais mis en œuvre probablement lors de la réalisation du bassin (US 36). Il est d’ailleurs fort probable que ce dernier ait été réutilisé, car son comblement était composé d’une sorte d’aménagement en négatif fait de terre brûlée indurée et charbonneuse (US 38), formant deux « caissons » dans un niveau meuble complètement dépourvu de matériel archéologique (US 39 – fig. 10b).
29Sur ces niveaux modernes, nous observons enfin des remblais contemporains avec des déchets en plastique et en aluminium. La tranchée d’installation US 17 des tuyaux en PVC (US 92) vient recouper l’US 16 et continue en profondeur dans la stratigraphie. Une dernière intervention est identifiable avec la tranchée (US 4) en équerre, qui, partant des latrines à l’angle sud‑est de la boutique, longe le mur oriental pour se terminer contre le seuil vers le centre de la boutique.