Remerciements : Le projet, mené en convention avec le Parco archeologico di Pompei, a été rendu possible grâce à l’étroite collaboration avec son équipe. Nous remercions tout particulièrement son directeur Gabriel Zuchtriegel pour avoir soutenu et rendu possible cette fouille, ainsi qu’Antonino Russo pour son suivi quotidien et la richesse des échanges développés sur le terrain.
Le projet a été financé par l’École française de Rome, le CJB (UAR 3133), le Ministère de l’Europe et des affaires étrangères (Mission archéologique « Italie du Sud »), l’UMR 7264 CEPAM – DYNAPP, l’université Côte d’Azur, IDEX UCAJEDI – EUR CREATES.
Données scientifiques produites :
PompeiTransUrbs Pompéi : transmission du patrimoine urbain
1La campagne 2022 avait pour objectif d’approfondir la connaissance de l’évolution du carrefour entre deux artères majeures de Pompéi : la voie du Forum (axe nord/sud) et la voie des Thermes/voie de la Fortune (axe est/ouest), dans le cadre du projet TransUrbs (Pompéi : transmission du patrimoine urbain) inscrit dans le projet quinquennal du CJB dans l’axe Organisation et gestion des espaces urbains et périurbains en Italie du Sud dans l’Antiquité. À l’issue des résultats obtenus dans la campagne 20211, afin de contextualiser le cippe de la voie du Forum, il a paru indispensable d’élargir les investigations aux alentours proches du carrefour pour comprendre l’histoire des îlots qui lui gravitent autour et reconstruire ainsi les environs immédiats de la borne même. La campagne de 2021 avait en effet permis de démontrer non seulement le caractère intentionnel de l’implantation du cippe, sa chronologie assez basse (TPQ 15 de n. è) mais aussi l’existence d’un deuxième cippe, planté quelques décimètres plus au nord, dont le sommet est actuellement au même niveau que la chaussée. Dans l’hypothèse qu’il puisse s’agir d’un premier cippe, substitué par celui fouillé en 2021, il était important de reconstruire la topographie du carrefour dans les phases précédant l’éruption de 79.
2Il a donc été convenu de pratiquer un sondage dans la boutique VII 5, 29, située à l’extrémité nord‑est de l’îlot des thermes du Forum. Les opérations ont permis de vérifier l’hypothèse que l’installation des thermes a comporté la restructuration de ce secteur, en mettant en évidence une stratigraphie articulée entre les périodes préhistoriques et l’Antiquité.
3Il est notamment possible de regrouper les différentes activités en trois phases principales : la période préhistorique, la phase d’occupation avant l’implantation des thermes, puis la réalisation de la boutique et la définition des limites de l’îlot tels qu’elles se maintinrent jusqu’en 79.
- 2 L’édifice n’a pas fait l’objet d’une étude. Une première analyse a été proposée par H. et L. Esche (...)
4Selon la chronologie acceptée, les thermes du Forum auraient été bâtis – et, d’une manière plus générale, la forme de l’îlot VII 5 aurait été fossilisée –, au moment de l’installation de la colonie, entre 80 et 70 av. n. è, par les premiers magistrats de la ville2.
5En l’absence de fouilles stratigraphiques antérieures qui auraient atteint les niveaux de construction des thermes, nous ne possédions, avant le début des opérations, aucun élément quant au potentiel de ce secteur central de la ville, à proximité du Forum, le long de la voie du Forum/voie du Mercure, un des axes de communication structurantes du paysage archaïque.
- 3 Al momento dei sopralluoghi e della elaborazione della presente nota il sottoscritto afferisce al (...)
V. Amato3
- 4 Per approfondimenti sulla geomorfologia dell’area archeologica di Pompei si veda Cinque, Irollo 20 (...)
6Lo studio geomorfologico, basato sulla interpretazione di carte topografiche a differente scala integrate da nuove misure topografiche, si propone di indagare l’evoluzione del paesaggio urbano di Pompei tra la sua fondazione e l’eruzione del 79 d.C., e in particolare, si pone l’obiettivo di chiarire come alcune forme del paesaggio antico hanno contribuito allo sviluppo e all’evoluzione dell’impianto urbano della città4. Le stratigrafie di scavo archeologico della bottega VII 5, 29 hanno messo in luce in prevalenza strati di origine antropica costituita in larga parte da riporti eterogenei ed eterometrici relativi a più fasi di sistemazione degli antichi piani campagna, disseminati di una serie di tagli per fondazioni di strutture murarie, fosse e buche con differenti funzioni (fig. 1).
Fig. 1. Plan d’ensemble de la boutique à la fin de la fouille et du secteur de la voie du Forum intéressé par la fouille de 2022.
DAO S. Zanella, sur concession du MiC – PA Pompei. © CC BY‑NC‑SA.
- 5 Per approfondimenti sulla stratigrafia tipica del sottosuolo di Pompeii si veda Amato 2021 e Amato (...)
7Gli unici livelli che sembrano appartenere alla successione stratigrafica tipica5 del sottosuolo di Pompei sono risultati essere quelli relativi al paleosuolo di età preistorica sviluppatosi a tetto delle piroclastiti dell’eruzione vesuviana di Mercato (ca. 9.0 ka BP) (US 98, fig. 2). Il paleosuolo risulta essere costituito da sabbie e limi di natura vulcanoclastica di colore marrone bruno con screziature marrone-arancio in cui sono presenti numerosi inclusi pomicei centimetrici e millimetrici di colore chiaro. Le pomici risultano fortemente alterate e argillificate e presentano la tipica ossidazione di colore arancio. Il paleosuolo presenta anche un buon contenuto di sostanza organica ed è completamente decarbonatato, indizi di una pedogenesi di lungo periodo con condizioni climatiche calde e umide. La parte superiore del paleosuolo è in più punti troncata da interventi antropici o inquinata da elementi eterometrici ed eterogenei relativi all’uso come piano di calpestio antico (US 96 fig. 2).
Fig. 2. La fosse US 99 en cours de fouille et son contexte. Vue de l’est.
Cliché M. Lepée, sur concession du MiC – PA Pompei. © CC BY‑NC‑SA.
8I relitti del paleosuolo preistorico sono concentrati nella parte occidentale del saggio di scavo dove sono apparsi a pochi decimetri dal piano campagna del 79 d.C., a confermare che verso occidente la topografia antica (cioè il banco lavico e gli strati antichi) presentava una modesta altura relativa a un relitto di un antico crinale (orlo di un cratere minore?), mentre verso oriente gli strati antichi dovrebbero essere più profondi per la presenza di un dolce pendio aggettante l’impluvio di via del Foro.
- 6 Per approfondimenti sulle eruzioni protostoriche vesuviane vedasi i lavori di Rolandi, Petrosino, (...)
9Nella parte orientale del saggio e parzialmente in quella centrale, a tetto del paleosuolo preistorico, è emerso uno strato (US 49), di circa una decina di centimetri di spessore, di natura vulcanoclastica costituito in prevalenza da pomici e scoriette millimetriche di colore grigio-verdastro lievemente umificate e bioturbate, e risparmiato dalle attività antropiche, a costituire dei relitti (testimoni) tra i diversi tagli e manomissioni antropiche (US 81) relativi alle varie fasi di strutturazione della città antica e del 79 d.C. Le osservazioni condotte al microscopio biloculare su alcuni campioni prelevati dal saggio di scavo permettono di ritenere che la componente vulcanoclastica pomicea e scoriacea può essere riferita all’attività vulcanica da fall del Vesuvio, verosimilmente verificatasi tra le eruzioni pliniane di Avellino (ca. 3.9 ka BP) e il 79 d.C., e note come eruzioni protostoriche vesuviane6. In base alle conoscenze pregresse dello scrivente e in base alle osservazioni condotte in altri saggi di scavo a Pompei, i livelli vulcanici con caratteristiche tessiturali simili a quelle rilevate nel saggio di scavo della presente nota sono stati riferiti ai prodotti del fall vulcanico dell’eruzione protostorica vesuviana AP3, verificatasi circa 2.8 ka BP.
10Pertanto, le stratigrafie, seppur povere di livelli di origine naturale, confermano i dati stratigrafici noti per il sottosuolo di Pompeii con il paleosuolo preistorico originatosi a partire dai prodotti vulcanici dell’eruzione vesuviana di Mercato ed evolutosi in condizioni climatiche caldo-umide per un lungo intervallo di tempo, la cui pedogenesi fu alimentata anche dai prodotti dell’eruzione protostorica vesuviana AP3.
11Les différents éléments mis au jour dans la moitié nord de la boutique participent d’un paysage urbain radicalement différent de celui que nous connaissons aujourd’hui ; cependant, leur imbrication demeure pour l’heure assez imprécise faute de connexion entre eux. Le projet de poursuivre la fouille dans la partie sud de la boutique, non encore explorée, permettra de comprendre d’avantage leur organisation et fonctionnement.
12Les niveaux naturels et les paléosols rencontrés ont subi dans l’Antiquité différents remaniements (fig. 1). Deux grandes fosses sont aménagées dans le secteur ouest de notre sondage. La première (US 99 ; fig. 2‑3), ménagée dans les niveaux naturels (US 98 et 96), est profonde d’environ 0,4 m ; son premier comblement (US 86), dont nous conservons des lambeaux contre sa paroi, a été remanié dans l’Antiquité pour permettre l’installation d’un aménagement construit (USM 14) sur lequel nous reviendrons plus loin.
Fig. 3. Le sondage A : les phases plus anciennes. Vue zénithale.
Photogrammétrie – cliché M. Lépée, DAO S. Zanella, sur concession du MiC – PA Pompei. © CC BY‑NC‑SA.
13La seconde fosse (US 100 – fig. 1 et 3) se trouve contre un mur orienté nord‑sud (USM 17) ; elle est profonde d’environ 0,60 m et a été aménagée dans le terrain géologique, les paléosols et dans un niveau très compact (US 97) qui présente des inclusions de pierres ponces et de céramiques très fragmentaires. Le sommet de la fosse était probablement supérieur à ce que nous avons pu observer, mais elle a été perturbée à deux reprises : d’abord par l’installation du mur nord‑sud (USM 17), érigé en tranchée fermée dans le remblai de cette fosse (US 93) ; puis par les travaux de construction de la boutique. Le sommet de cette fosse pouvait se trouver à environ 0,25 m plus haut, à une altitude correspondant au niveau de sol géologique (US 74) dans laquelle elle a été certainement creusée.
14Dans ce même secteur, entre ce niveau géologique et le mur occidental de la boutique, deux murs (USM 17 et USM 16), antérieurs à l’installation de la boutique, ont été mis au jour. Le premier est bâti vers l’est, en recoupant le paléosol (US 74 et US 98) et le comblement de la seconde fosse. Cette construction a été en partie démantelée lors de l’installation des murs ouest et nord de la boutique qui prennent appui sur lui. Le deuxième mur (USM 16), se trouve en bordure du sondage ; la poursuite des opérations nous permettra de comprendre le rapport qu’il entretient avec un fragment de béton de tuileau (US 108) découvert à proximité.
15Vers l’entrée de la boutique, à l’angle nord‑est, entre le bandeau de niveau naturel (US 49) et le mur nord de l’espace, ont été interceptés plusieurs éléments dont la fouille a également été reportée à la campagne prochaine (fig. 4). Nous remarquons, néanmoins qu’une dalle de basalte proche, en dimensions et traitement de surface, des dalles qui pavent les voies de la ville, fait partie du remplissage d’une série des fosses et qu’elle est également prise dans un niveau extrêmement induré qui présente un pendage sud‑nord (US 66) et sur lequel vient s’appuyer la fondation (USM 11) du mur nord de la boutique (voir infra).
Fig. 4. Plan du sondage B à la fin de la fouille.
DAO S. Zanella, sur concession du MiC – PA Pompei. © CC BY‑NC‑SA.
16Avant la construction des murs de la boutique, l’espace était occupé par différents aménagements de captage et/ou de conservation de l’eau (USM 1, USM 7 – 8 et USM 15), associés à un niveau de circulation. Ils ont été détruits lors de la réalisation de l’îlot des thermes (VII 5).
- 7 Une différence d’environ 0,30 m existe entre le niveau au contact de la berme de fouille et le lim (...)
- 8 Les structures de captage et de réserve des eaux de Pompéi n’ont pas fait l’objet d’une étude exha (...)
17Le premier aménagement a été découvert sous les niveaux de fonctionnement de la boutique au centre de l’espace. Il s’agit d’une maçonnerie (USM 1) qui assure la stabilité d’un conduit hydraulique présentant un revêtement de mortier (US 110 – fig. 1 et 5). L’emprise de la fouille a permis d’observer, en plan, l’intégralité du conduit ainsi que l’angle nord‑ouest de la maçonnerie et son prolongement vers l’ouest. Quant à la partie sud, elle se poursuit au‑delà des limites de notre sondage et sous les structures postérieures. Le conduit ainsi que la maçonnerie qui en assure la stabilité ont été coupés en diagonale du centre de la pièce vers le nord7. Le remplissage du conduit (US 23), qui présente un plan elliptique long de 0,8 m dans le sens est‑ouest et large de 0,67 m dans le sens nord‑sud, fera l’objet d’une exploration extensive lors de la prochaine campagne qui permettra d’en comprendre le fonctionnement8. La structure maçonnée a été bâtie, vers le nord, directement contre le sol naturel (US 49) alors que, à l’ouest, son extension est masquée par une réfection ou consolidation (USM 14) postérieure (cf. infra). Le conduit est réalisé en moellons de basalte mélangés avec des éléments en remploi, notamment des fragments de tuiles et de céramique liés avec un mortier blanchâtre ; vers l’est, la structure est moins lisible, car perturbée par les interventions successives qui l’utilisent comme plan d’appui ; vers la berme, elle a été perturbée par une fosse moderne (US 38).
Fig. 5. Le conduit hydraulique USM 1 au centre du sondage.
On remarque également les modifications relatives à l’installation de la boutique. En particulier l’amphore (US 13) et, en second plan, le pavement en béton de tuileau (US 31) relatif à la dernière phase de la boutique. Vue de nord‑ouest.
Cliché M. Lépée, sur concession du MiC – PA Pompei. © CC BY‑NC‑SA.
18Dans la partie est du sondage, vers l’entrée de la boutique, a été découvert un autre élément en lien avec cet aménagement de captage des eaux. Il s’agit des deux maçonneries (USM 7 – 8 ; fig. 1 et 4) qui créent un espace, comblé par un niveau de terre meuble (US 51 – non fouillée). Nous ne pouvons pas, pour l’heure en proposer une lecture plus détaillée en ce qu’il se trouve à la limite de notre sondage. La relation entre les deux aménagements hydrauliques est occultée par le pavement en béton de tuileau (US 31 – fig. 5), pertinent à la dernière phase de la boutique. Comme pour le conduit, les deux parements sont bâtis, vers le nord et l’est, contre le terrain naturel US 49 et ils sont réalisés avec des moellons de basalte, des fragments de terre cuite et, de manière ponctuelle, par des nodules d’argile crue, le tout lié par un mortier blanchâtre. La paroi « interne » – soit la paroi sud de l’USM 7 et la paroi ouest de l’USM 8 – est revêtue d’un enduit (US 50). L’ensemble de ces structures, à la fois les maçonneries et le comblement de l’espace qu’elles définissent vers le sud, est fortement perturbé. La poursuite de la fouille vers le sud permettra d’affiner les rapports stratigraphiques entre les différents éléments.
- 9 Le rapport entre ce conduit et l’US 66 demeure incertaine en raison des destructions que la partie (...)
19À proximité a été découvert un troisième élément qui semble être lié au captage des eaux (USM 15 – fig. 1 et 4). Il se trouve à l’angle nord‑ouest du secteur et continue pour partie sous la berme ouest et sous le mur nord de la boutique. Il s’agit d’un conduit taillé dans le niveau US 849 ; il présente un revêtement en mortier (US 87) et il a été détruit lors de la construction du mur nord de la boutique. Si nous avons perdu, vers le sud, les niveaux de fréquentation de la structure (comme pour les autres aménagements hydrauliques), vers le nord le niveau US 66 (fig. 4), par ses caractéristiques, composé de terre et mortier extrêmement induré ainsi que de dalles de basalte, représente certainement un niveau de circulation qui trouve des parallèles notamment avec des surfaces de voirie ; sa pente du sud vers le nord (exploitée pour y appuyer, sans autre aménagement, les fondations du mur nord de la boutique) serait alors à interpréter comme un pendage de la voie qui du niveau de circulation « monte » vers les différents aménagement hydrauliques.
20Dans la partie ouest du sondage, la structure hydraulique USM 1 a subi une réfection avec la reprise de l’angle nord‑ouest (USM 14 ; fig. 2 et 6) en utilisant principalement des fragments d’enduits blancs en remploi, des fragments de moellons de calcaire, de gros blocs de calcaire ainsi qu’un fragment de maçonnerie recouverte d’enduit blanc au fond de la fosse, qui se poursuit vers le bas à l’intérieur de l’ancienne fosse US 99.
Fig. 6. Plan des interventions postérieures aux installations hydrauliques.
DAO S. Zanella, sur concession du MiC – PA Pompei. © CC BY‑NC‑SA.
21Les différents aménagements hydrauliques sont taillés par un vaste creusement reconnu à travers toute la boutique (US 52 ; fig. 7). Ils cessent alors d’être utilisés car comblés (US 23 pour l’USM 1 et US 106 pour l’USM 15). C’est directement à la suite de cette destruction volontaire qu’une série de remblais préalables aux premiers niveaux d’installation de la boutique est mise en place parallèlement à des niveaux de chantier. À l’est, ces niveaux sont perturbés par plusieurs fosses (US 79‑80, 92) dont les relations n’ont pas pu être reconnues avec précision. Leur comblement semble intervenir avant l’installation de la boutique (US 62‑70‑71) et permet d’obtenir une surface relativement plane et quasi horizontale, dont l’altitude supérieure est cohérente avec celle atteinte par les premiers remblais (35,33‑35,35 m s.l.m.). Une dépression à l’aplomb de la fondation du mur nord est comblée avec des blocs de calcaire et de basalte (US 60) (fig. 4 et 8). À ces premiers niveaux de remblais succède un nouvel apport de sédiment (US 21‑43) sur une dizaine de centimètres d’épaisseur, couvrant une partie des structures hydrauliques (notamment l’USM 7 – fig. 7). Riche en mobilier (enduits peints, céramiques et amphores), il se distingue par la présence de poches cendreuses. Enfin, des niveaux hétérogènes viennent clore cette phase de remblaiement sur 0,1‑0,15 m d’épaisseur dont, au centre de la pièce, un niveau riche en cailloutis et petits blocs de basalte (US 47) qui se prolonge au‑dessus de l’emplacement du conduit hydraulique USM 1.
Fig. 7. Coupe S/N dans la partie antérieure de la boutique.
DAO S. Zanella, sur concession du MiC – PA Pompei. © CC BY‑NC‑SA.
Fig. 8. Détail du comblement de la dépression contre le mur nord de la boutique (US 60). Vue depuis le sud.
Cliché C. Matias, sur concession du MiC – PA Pompei. © CC BY‑NC‑SA.
Fig. 9. Plan du secteur ouest de la boutique. Les niveaux de préparation de l’édifice.
DAO M. Lépée, sur concession du MiC – PA Pompei. © CC BY‑NC‑SA.
22Un épais niveau de préparation a été observé dans la moitié ouest de la pièce (US 12 – fig. 9 et 10) ; il sert d’appui aux fondations des murs nord (USM 11) et ouest (USM 3). Probablement présent dans l’intégralité de la pièce, il s’agit d’une banquette formée d’un sédiment jaune orangé particulièrement compact, reconnue sur une longueur maximale de 2,4 m d’ouest en est, qui servait à régulariser la surface et à bâtir les murs de la boutique contre terre. Toujours dans la moitié ouest de la pièce, la bande longeant la berme sud du sondage est recouverte de deux apports de remblais successifs (US 27 puis US 20) composés d’un sédiment brun‑gris riche en mobilier (tessons céramiques, métal) et en coquillages. Ces niveaux sont ensuite retaillés pour y installer l’amphore US 13 contemporaine de la première occupation de la boutique (fig. 10).
Fig. 10. Le secteur ouest de la boutique.
En premier plan le niveau d’installation de la boutique (US 12) et le conduit hydraulique de la phase précédente arasé. Vue depuis l’est.
Cliché M. Lépée, sur concession du MiC – PA Pompei. © CC BY‑NC‑SA.
23Les fondations des murs périmétriques de la boutique sont mises en place à partir de ce niveau. En particulier, la fondation du mur ouest (USM 3) prend appui sur une maçonnerie préexistante (USM 17). Un niveau de chantier (US 76) riche en déchets de taille (éclats et cubilia) vient recouvrir cette zone. La fondation du mur nord (USM 11) prend également appui contre la banquette précédemment décrite dans la partie ouest de la boutique. En façade, le sondage implanté dans l’angle nord‑est de la boutique a livré une épaisse maçonnerie de blocs de basalte (USM 2) sur 1,54 m de long qui apparaît à 35,71 m s.l.m. Elle forme un ressaut de 0,38 m d’épaisseur vers l’intérieur de la pièce et sert de fondation au seuil de la boutique (USM 9 – fig. 4).
24Aucun cloisonnement interne n’a été perçu dans la boutique au terme de cette campagne même s’il faut rappeler que l’espace n’a été exploré que sur sa moitié nord. Toutefois, nous pouvons noter que les niveaux d’occupation correspondants sont particulièrement perturbés et n’ont parfois été repérés que ponctuellement.
25Le premier niveau de sol de la boutique est réalisé en lavapesta (US 29 et 18 – fig. 1). Observé de manière très ponctuelle au centre et à l’est de la boutique, il repose sur une fine couche de préparation (US 48 et 19) prenant appui directement sur les remblais. Il apparaît à une altitude comprise entre 35,56 et 35,66 m s.l.m. en suivant un léger pendage en direction de l’ouest. Il englobe une amphore Dressel 20 (US 13) sectionnée grossièrement sous les anses et préalablement installée dans la boutique dont la fonction ne peut être précisée.
26Cette première occupation de la boutique est ensuite recouverte par un niveau de préparation homogène (US 42), fonctionnelle à l’installation du sol en cocciopesto (US 31 et 9) ; il présente une épaisseur variant de 0, 10 à 0, 20 m, tout en suivant à nouveau un pendage en direction de l’ouest. Il devait recouvrir l’ensemble de la pièce, y compris l’amphore désormais comblée.
27Plusieurs perturbations postérieures à l’abandon de la boutique ont été repérées. Deux creusements irréguliers ont été aménagés dans le dernier sol de la boutique (US 38‑54) ; de même, une vaste perturbation coupe les niveaux de sol de la boutique au nord‑est (US 11). Une importante quantité de monnaies (10) y a été découverte, ce qui nous laisse penser qu’elles ont été rejetées ici à la suite d’intrusions liées aux fouilles anciennes.