Cuisiner à Délos. Séquences et assemblages céramiques dans l’Îlot des comédiens

doi:10.4000/11z0d

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145.2 | 2022
Varia

Cuisiner à Délos

Séquences et assemblages céramiques dans l’Îlot des comédiens

Μαγειρεύοντας στη ∆ήλο. Κεραµικές ακολουθίες και συναρµολογήσεις στην νησίδα των ηθοποιών

Cooking in Delos: Ceramic sequences and assemblages in the Insula of the Comedians

Sandrine Élaigne

p. 475-525

https://doi.org/10.4000/11z0d

Résumés

Français Ελληνικά English

Cet article résulte des travaux préliminaires pour l’étude de la fonction des espaces et de la contextualisation des mobiliers dans l’Îlot des comédiens et ses abords nord. Pour deux pièces de l’îlot, interprétées comme des lieux de préparation culinaire, l’analyse des données archéologiques, que livrent les archives de fouilles de l’équipe de Ph. Bruneau entre 1961 et 1965 et leur publication monographique exceptionnelle (EAD XXVII), nous a permis d’évaluer les vestiges stratigraphiques relevés lors de la fouille et de rattacher des assemblages de mobiliers, en particulier céramiques, à des séquences stratigraphiques. Nous présentons les aménagements construits ainsi que les assemblages, tous groupes de céramiques confondus (fines, grossières, amphores, braseros), restés in situ au moment de l’abandon des lieux dans l’objectif de livrer une répartition spatiale des objets et de proposer une datation pour cette dernière occupation.

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Plan

Introduction

Le corpus des mobiliers céramiques

Les espaces de préparation culinaire dans l’îlot

La pièce X de la Maison aux frontons

Séquence de destruction de l’étage au‑dessus de la pièce X

Assemblage de la séquence de destruction de l’étage effondré sur le sol de la pièce X

Amphores et céramiques communes

Céramiques fines

Assemblage issu de l’effondrement de l’étage au sud de la pièce X

Séquence d’abandon du rez‑de‑chaussée de la pièce X

Assemblage du rez‑de‑chaussée : mobiliers trouvés sur les aménagements ouest, sur le sol ou dans la couche de cendres couvrant le sol de la pièce X

Amphores

Céramiques communes

Céramiques fines

La pièce AI de la Maison des tritons

Séquence de destruction correspondant à l’effondrement d’un étage doté d’un sol mosaïqué

Mobiliers céramiques attribués au niveau de l’étage

Amphores et céramique commune

Céramiques fines

Séquence du niveau intermédiaire sur les installations culinaires

Assemblage des mobiliers de la couche intermédiaire cendreuse

Anses timbrées d’amphores attestant leur présence, voire leur remploi pour les plus anciennes

Céramiques communes

Céramiques fines

Séquence d’abandon du rez‑de‑chaussée de la pièce AI

Assemblage céramique du comblement du « massif stuqué »

Assemblage des mobiliers céramiques sur le sol, dans et aux abords des fours en cloche

Amphores et céramiques communes

Céramiques fines

La répartition des ustensiles dans les espaces examinés

Conclusion

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Notes de la rédaction

avec la collaboration de Cécile Harlaut (PhD Leiden University)

Notes de l’auteur

Les illustrations ont été réalisées par D. Dixneuf, M. Fathy et C. Edwar pour les dessins et mises au net, par Ph. Collet et Ph. Soubias pour les photographies (EFA).

Texte intégral

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Introduction

1 Bruneau et al. 1996, p. 34‑50.
2 Bruneau 1968, p. 673‑691.

1Après le nouveau statut fiscal de Délos, devenu port franc en 167, son urbanisation s’accélère par la création de nouveaux quartiers, qui s’étendent en périphérie du centre historique. L’expansion rapide de ces zones résidentielles vise à accueillir une nouvelle population – Athéniens, Italiens et Orientaux –, particulièrement active économiquement, parallèlement à une activité portuaire importante. Elle s’organise selon un système d’îlots régularisés1 notamment au nord de la cité, où se trouve celui des comédiens, dans le quartier dit « de Skardhana ». Comme toute l’île, ce quartier subit des destructions par deux fois suite aux attaques mithridatiques en 88, puis en 69 av. J.‑C., qui furent à l’origine de son abandon2.

3 EAD XXVII.
4 La démarche de contextualisation des mobiliers permettant d’appréhender, au plus près de la réalité (...)

2L’Îlot des comédiens a été fouillé entre 1961 et 1965 selon la méthode Wheeler par une équipe de spécialistes sous la direction de Philippe Bruneau, avec, dès 1970, une publication remarquable3, qui présente de manière détaillée l’état architectural des vestiges, partiellement effondrés à la suite de l’abandon de l’îlot. Cette publication dresse l’image du dernier état d’occupation, associant à son étude architecturale, celle des décors architecturaux (mosaïques, peintures et stucs) et des mobiliers (céramiques, objets en verre, lapidaire, métal, matières dures animales et monnaies). Toutefois, malgré un recueil de ces mobiliers minutieusement documenté dans les carnets de fouilles et d’inventaires, les ramassages ne furent pas exhaustifs. L’amputation du corpus aujourd’hui à notre disposition, qui pourrait aussi avoir subi une sélection de fragments après le marquage, constitue une limite méthodologique que nous devons garder à l’esprit. En effet, les éléments fragmentaires et les panses de céramiques communes et d’amphores, exhumés en quantité considérable, ont vraisemblablement été écartés lors de la fouille ; ce tri, cherchant à conserver les pièces de céramique fine les plus décorées et les vases complets, fausse évidemment la lecture des assemblages, sans impacter leur apport chronologique4.

3La présente contribution s’inscrit dans un programme, plus vaste que la simple étude céramologique, de réévaluation des vestiges archéologiques de l’Îlot des comédiens, avec, pour objectif, de préciser ou redéfinir les phases architecturales de l’évolution de l’îlot et de ses abords nord, ainsi que les séquences archéologiques illustrées par la nature des vestiges et des couches archéologiques, en y associant le faciès des mobiliers présents et en particulier des mobiliers céramiques. Il s’agit à plus long terme de proposer une publication augmentée par ce nouvel état des lieux grâce au soutien et au financement de l’École française d’Athènes et de la fondation américaine Shelby White et Leon Levy (Harvard University).

Le corpus des mobiliers céramiques

4Le projet initial de mise à jour des données céramologiques était orienté essentiellement vers la précision chrono-typologique et l’identification des origines des importations. Notre inventaire, réalisé entre 2013 et 2018, a consisté à enregistrer par individu céramique, ses références typologiques lorsqu’elles existent et son origine supposée à partir des caractéristiques macroscopiques des pâtes argileuses et des critères technologiques de la production, permettant d’attribuer à l’individu une origine de production (région, voire centre de production). Cette entreprise a été accompagnée d’un volet d’analyses archéométriques, en cours d’interprétation.

5 Les illustrations et données qui concernent les amphores et leurs timbres nous ont été apportées pa (...)
6 EAD XXXI ; Rotroff 2018.
7 EAD XXVI.

5Nous avons enregistré chaque individu céramique au moyen d’un nouveau numéro d’inventaire précédé de CC pour céramique commune et CF pour céramique fine, les anses d’amphores timbrées continuant à être désignées avec le préfixe TD5, tout en conservant le système d’enregistrement de Ph. Bruneau, qui indique un numéro d’inventaire sur chaque fragment recueilli, même lorsque ceux‑ci appartiennent à un même vase (laissé entre parenthèses). On indique également dans notre catalogue, ici numéroté de 1 à n pour un meilleur confort de lecture, la numérotation des céramiques ayant fait l’objet d’études thématiques publiées, notamment les bols à reliefs6 et les lampes7, le cas échéant.

8 Les carnets d’inventaire des mobiliers sont conservés aux archives de l’EFA (cotes DÉLOS 2‑C DEL 87 (...)

6Le nouvel objectif de contextualisation des objets laissés sur place nous est apparu incontournable lorsque nous avons pu prendre connaissance des carnets d’inventaires des mobiliers, qui mentionnent souvent précisément, avec le numéro du carré (méthode Wheeler avec un carroyage de 5 × 5 m) et la description de la couche archéologique, la présence des mobiliers. Ensuite, l’accès aux carnets de fouilles des membres de l’équipe de Ph. Bruneau nous a permis d’analyser les informations archéologiques et contextuelles consignées dans ces carnets, dans l’objectif d’établir des séquences archéologiques pouvant être illustrées par les mobiliers correspondants8. Notre objectif est double : il s’agit de restituer un phasage architectural et de réaliser une étude fonctionnelle des espaces fondée sur des critères mobiliers et immobiliers des vestiges au moment de l’abandon et de la destruction des lieux.

7Dans cette démarche globale d’analyse fonctionnelle des espaces et de répartition des mobiliers lors de l’abandon du quartier, nous avons choisi en premier lieu de nous focaliser sur deux espaces dédiés aux préparations culinaires dont l’emprise se situait au niveau du rez‑de-chaussée de la zone fouillée, et en particulier dans l’Îlot des comédiens (fig. 1).

Fig. 1 — Plan de l’Îlot des comédiens et de ses abords nord, avec localisation des structures de cuisson identifiées lors des fouilles.

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EFA, plan A. Tsampra ; légende S. Élaigne.

Les espaces de préparation culinaire dans l’îlot

8Cette insula se divise en trois unités d’habitation : la Maison aux frontons, la Maison des comédiens et la Maison des tritons. Plus précisément, le rez‑de-chaussée de l’îlot (fig. 1) est formé de quatre unités distinctes (trois maisons principales, incluant la Maison des tritons pourvue d’un atelier-boutique AK accessible directement depuis la Rue des comédiens, et un autre atelier-boutique indépendant, W, dans l’angle sud‑ouest de l’îlot). Aux abords nord, une autre insula comprend au rez‑de-chaussée au moins trois unités distinctes (une maison-atelier à l’ouest, un atelier-boutique BG au centre et une maison à l’est), dont au moins deux comportent un espace dédié aux préparations culinaires domestiques (fig. 1 : BB et BJ).

9 Ce type de four en terre, fréquent à Délos est installé sur une base de dalles en pierre au niveau (...)
10 Bats 2013, p. 81‑82. Ce type d’enquête a déjà été effectué par A.‑S. Martz pour la Maison de Fourni (...)
11 Peignard-Giros, Johnson 2018, p. 47‑48, et fig. 6 : un cratère et une anse d’oenochoè en bronze.

9Les secteurs spécialisés dans les préparations culinaires ont été identifiés en premier lieu à partir des différentes structures de cuisson qu’ils abritent. Les vestiges archéologiques de ces dernières, répartis dans l’îlot et ses abords nord, comprennent des fours en cloche (klibanos : pendants des actuels ou plus anciens tanurs du Proche-Orient9) et des foyers maçonnés, appartenant vraisemblablement à l’ultime phase d’occupation des lieux, dans l’unité du nord‑ouest BB et dans l’annexe orientale de la Maison des tritons AN (fig. 1). Dans un second temps, l’examen des vestiges matériels et en particulier des mobiliers céramiques devrait permettre d’offrir une image du service de vaisselle abandonné sur place et nous informer sur la destination de l’espace où il se trouve10. À l’inverse de la Maison des sceaux, où une pièce de réception à l’étage recelait « de la vaisselle en bronze » et en particulier des éléments du service à boire11, l’Îlot des comédiens et ses abords nord n’en comportaient pas, les occupants ayant quitté les lieux calmement, emportant avec eux tous les objets de valeur, y compris un emblema de mosaïque.

12 L’utilisation d’un réchaud à cet endroit est possible : sur la fréquence des dispositifs de cuisson (...)
13 On lit dans le carnet de fouilles de 1961 de Ph. Bruneau, p. 25, la description lors de la découver (...)

10Seule la Maison aux frontons n’a livré aucun vestige de structure de cuisson ; la restitution d’un dispositif servant à chauffer, peut‑être situé dans la pièce X, s’appuie sur la présence d’une zone de traces rosâtres de rubéfaction, circonscrite sur les moellons du parement du mur occidental12 (fig. 2a). Cet indice est renforcé par les aménagements domestiques encore en place contre ce mur ouest, qui consistent en une mosaïque de tuileau (fragments de panses d’amphores posés de chant et serrés dans du mortier) dans l’angle sud‑ouest de la pièce, ainsi qu’un dispositif d’évacuation par une canalisation CN12, qui passe sous le seuil du mur nord, puis sous le dallage de l’espace Y pour déboucher dans le caniveau (CN8) de la Rue des bijoux (espace BX). Par analogie avec le dispositif installé contre le mur ouest de la pièce BB des abords nord, comprenant un foyer (FY1) construit sur un pavement de tuileau adjacent à des latrines (fig. 1 et fig. 2d), l’aménagement de la pièce X, avec des moellons agencés de manière rectiligne parallèlement au mur ouest, et interprété comme un « égout » dans le carnet de fouilles, pourrait plus vraisemblablement être des latrines13 utilisant les eaux usées de la zone de tuileau (fig. 2a). Un muret, qui délimite la zone de tuileau, destinée à recevoir de l’eau, semble avoir été prolongé par un dallage posé sur le premier seuil de la porte avant son bouchage, et pourrait constituer un état d’aménagement intermédiaire de cet espace (postérieur à un état initial et antérieur à l’abandon). Si le dispositif de cuisson reste hypothétique et inconnu dans cette pièce X, l’association pavement de tuileau, évacuation d’eaux usées passant par un canal de latrines contiguës, et présence d’un foyer, invite à faire un parallèle avec les installations encore en place dans l’espace BB de la maison nord‑ouest (fig. 2d).

Fig. 2 — Pièces X et BB.

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a. Aménagements de la pièce X contre le mur ouest MR1. b. Meule à trémie découverte dans la pièce X. c. Scène peinte du porc mené au sacrifice sur le mur sud MR28 de la pièce X. d. Vue plongeante des aménagements de la pièce BB contre le mur ouest MR71.

Cl. EFA.

14 Bezerra de Meneses dans EAD XXVII, p. 191‑193 et pl. 26, 6 et 7 ; GD 2005, p. 122‑123. Sur les prat (...)
15 Daremberg, Saglio, t. I.2, 1887, s. v. « culina », p. 1580-1582.
16 Hasenohr 2003, p. 207 : peinture en référence aux rites des Compitalia incluant sacrifice d’un porc (...)
17 Sur la symbolique grecque du lieu où se trouve le feu de cuisson ou foyer, voir Vernant 1963, p. 13 (...)
18 Gherchanoc 2012, p. 102 et n. 137. Sur les recherches archéologiques et les localisations effective (...)
19 Daremberg, Saglio, t. III.2, 1904, s. v. « Lares », p. 937‑949 : le domaine d’action des Lares est (...)
20 EAD XXXVIII, pl. 46, n^o 2 : base de l’autel. Sur cette question, voir aussi le recensement des aute (...)

11Par ailleurs, deux peintures, dans cette pièce, se rapportent aux Compitalia : l’une, représentant un cochon mené au sacrifice par un esclave (fig. 2c) se trouvait, au moment de son dégagement, sur le mur sud de la pièce X, au‑dessus du pavement de tuileau, l’autre, sur le mur ouest, montrait un lutteur sans doute associé aux jeux publics (ludi compitalicii) ayant cours à l’occasion des Compitalia14. Ces deux scènes peintes des Compitalia supposent que certains occupants de la maison, a fortiori les habitués de la pièce X, vraisemblablement le personnel servile, soient impliqués dans ces rites. La présence de cette peinture liturgique dans une pièce pourvue d’aménagements spécifiques renforce sa destination comme lieu de préparation culinaire15 et comme sanctuaire particulier des protecteurs de la maison16. Rappelons que le foyer principal de la maison, traditionnellement associé à un autel, pouvait constituer un lieu de culte dédié aux divinités protectrices de la demeure, symbolique ou réel, et jouait un rôle essentiel17. Si on ne retrouve que très rarement dans les données archéologiques l’association autel-foyer dans les cours ou péristyles, la ritualisation des activités domestiques reste fondée18. En outre, dans le monde romain, le lieu de résidence des Lares, placé dans l’atrium dans un premier temps, autant comme autel consacré au culte, que comme structure à cuire les aliments, constitue le prolongement du culte primitif structuré autour de l’autel-foyer, puis tend à se déplacer dans la cuisine ou à proximité de celle‑ci19. D’autre part, cette représentation des fêtes des Lares compitales, ici à l’intérieur de la maison, pourrait aussi être mise en relation avec la proximité de l’autel au carrefour de la rue ouest et de la rue nord, et avec celle de la place aux boutiques sise au même carrefour20, ces fêtes se tenant en extérieur en des lieux regroupant les habitants d’un quartier. Notons également l’existence d’un autre autel pouvant avoir été dédié aux Lares, non loin de cette placette, dans la Rue des comédiens lorsqu’elle n’était pas encore fermée, à l’entrée nord de la maison II de l’Îlot des bijoux (fig. 1 : AU4 en AB), alors que la Maison aux frontons n’a livré aucune structure fixe en pierre assimilable à un autel.

12L’espace central de la maison nord‑ouest (BB), vraisemblablement hypèthre, et partiellement dallé, possède des aménagements de cuisson en aire ouverte : deux bases rectangulaires de foyers en moellons ont été identifiées contre la paroi du mur sud et un foyer construit est installé contre le mur ouest sur un sol de mosaïque de tuileau (fig. 2d). Si les deux foyers en batterie du côté sud ne sont plus identifiables aujourd’hui, les aménagements du côté ouest, bien conservés, associent des latrines au pavement de tuileau, dont la pente et une ouverture circulaire permettent l’évacuation des eaux vers le canal des latrines, lui‑même raccordé au caniveau CN14 de la rue ouest (fig. 1).

21 Elles auraient pu être destinées originellement à servir de lieu de stockage (Zarmakoupi 2018, p. 2 (...)
22 Pour des exemples de pièces incluant un foyer et des latrines, voir pour Pompéi Foss 1994, l’Offici (...)
23 Martz 2010, n. 21.
24 EAD XXVII, pl. 14 et 15.
25 Foss 1994, p. 134‑135, sur la ventilation et la luminosité dans les cuisines pompéiennes des maison (...)

13Comme dans la maison nord‑ouest et la Maison aux frontons, la configuration de la Maison des tritons associe dans une même pièce, l’espace de préparation et chauffage culinaires (AI) à un lieu d’aisance sous forme de latrines en L (AI’)21 selon un schéma fréquemment illustré à Pompéi22. Cet espace a certainement subi plusieurs transformations avant de revêtir la configuration du dernier état décrit ici. Les structures construites de l’espace AI, ainsi que les matériaux et éléments observés et restitués lors des fouilles, restent délicats à interpréter. Toutefois, les carnets de fouilles précisent les descriptions de la publication et rapportent la présence de deux fours en cloche23 dans l’angle sud‑ouest, flanqués à l’est d’une structure rectangulaire, adossée au mur sud MR18, composée de deux murs à soubassement de gneiss et élévation en terre, et enduite sur son parement extérieur (MR61, MR62). La découverte d’une plaque de gneiss cassée en deux et effondrée à l’intérieur de cette structure (fig. 3a) sur une couche de charbons de bois riche en déchets céramiques et organiques, comprenant plusieurs vases complets, complète la mise au jour des vestiges de blocs de poros calcinés, de briques de terre crue et d’autres de terre cuite éparpillées sur le sol de terre battue de la pièce24. Le mur sud de cette pièce comprend une niche au niveau supérieur de la structure rectangulaire, deux trous d’encastrement et, au‑dessus, deux fenêtres à base en biseau (fig. 3d‑e)25.

Fig. 3 — Pièce AI.

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a. Croquis du carré E2 dans le carnet de fouilles de Cl. Vatin, 1963. b. Massif stuqué vu de l’est en cours de fouilles. c. Massif stuqué vu de l’ouest en cours de fouilles. d. Mur sud MR18 avec fenêtre et trou d’encastrement. e. Mur sud MR18 avec niche, trou d’encastrement et four en cloche dans l’angle sud‑ouest.

Cl. EFA.

26 Le Roy 1973, p. 254 ; Trümper 2007, spéc. n. 48.
27 Les nettoyages de cet espace durant la campagne d’étude de l’automne 2022 ont effectivement mis en (...)

14Dans l’état final de la Maison des comédiens, et à l’issue des fouilles de Ph. Bruneau, ni latrine ni cuisine n’avaient été identifiées, mais certaines observations ultérieures ont permis de restituer en pièce G des latrines26. Cette organisation spatiale diffère sensiblement des configurations précédentes puisque l’espace F, jouxtant les latrines, n’est pas restitué comme une cuisine : aucun vestige de structure de chauffe n’a été relevé lors de la fouille. Par ailleurs, les latrines sont parfaitement indépendantes puisqu’elles constituent une pièce isolée par des murs (pièce G), et la canalisation (CN2) qui permet leur fonctionnement provient du couloir H au nord et s’évacue vers l’impasse au sud (fig. 1, CN5). C’est plus probablement la cour E, partiellement dallée et qui comprend une zone aménagée avec un sol de mortier limité par des moellons, qui devait fonctionner comme une cuisine, en tous cas dans la dernière phase d’occupation de la maison27.

La pièce X de la Maison aux frontons

15L’établissement des séquences stratigraphiques à partir des données relevées sur les carnets de fouilles de Chr. Le Roy et Ph. Bruneau (1961) nous a fourni deux assemblages de mobiliers : celui qui concerne le niveau d’étage situé dans le carré 1 correspondant à l’emprise de la pièce X et celui du rez‑de-chaussée de cette pièce.

Séquence de destruction de l’étage au‑dessus de la pièce X

16Nous précisons que la couverture de l’étage se situant sur l’emprise de la pièce X consiste fort probablement en une couverture à charpente : des éléments de toiture compris dans la couche de destruction (antéfixe, sima et tuiles) en témoignent. La séquence de destruction de l’étage se matérialise essentiellement par deux couches ; en premier lieu, celle de l’effondrement du toit et des murs sur le sol de l’étage, qui associe des déblais meubles avec des blocs de marbre et une couche d’argile jaune dure contenant des fragments d’enduit et de terres cuites architecturales. Son mobilier comprenait, outre un mortier en pierre, des céramiques culinaires  fragment de parastade de réchaud (3), couvercle de patina (4), marmite (5) , ainsi qu’une dizaine de bols à reliefs (dont un exemplaire en sigillée orientale A : 12), assorties de quelques autres vases de service, parmi lesquels un lagynos à engobe blanc (10), un plat ionien (11), un skyphos cnidien (9) et un skyphos pergaménien (7). Cet assemblage (fig. 4‑5) livre le milieu du i^er s. av. J.‑C. comme terminus post quem. Recueilli dans la couche de destruction de l’étage de la partie nord du carré de fouilles qui correspond à la pièce X, il peut se compléter par des éléments de la même couche, et dans la partie sud du même carré, sur l’emprise de l’espace V (fig. 1). La couche de destruction de l’étage ne permettant pas de restituer la configuration des pièces du premier niveau, nous présentons les mobiliers retrouvés dans la partie sud séparément, bien qu’ils appartiennent à la même séquence stratigraphique.

Fig. 4 — Assemblage de la destruction de l’étage sur l’emprise de la pièce X.

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EFA/CEAlex.

Fig. 5 — Bols à reliefs de l’assemblage de la destruction de l’étage sur l’emprise de la pièce X.

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EFA/CEAlex.

28 Carnet de fouilles 1961 de Chr. Le Roy, p. 12 : « nombreux morceaux de mosaïque en petits cubes de (...)
29 Situation fréquente dans les assemblages déliens mise en évidence par S. Rotroff (Rotroff 2014, p. (...)

17Une seconde couche contenant les vestiges du niveau de circulation de l’étage se présente sous la forme de sédiments brun-rouge ou noirs contenant des pierres, du bois carbonisé et de nombreux tessons. Elle nous apprend que le niveau de circulation de l’étage était mosaïqué28. À ces fragments de sol incendié de l’étage, sont associés un pithos fragmentaire se trouvant sur une base semi-circulaire en poros, quelques céramiques communes, notamment un réchaud, dont seule l’anse nous est parvenue (2) et un mortier à pâte claire (6 : bec verseur). La vaisselle de table comprend un bol à reliefs ionien (18) et un skyphos pergaménien (8). Le timbre amphorique identifié (1) appartenant à cette couche donne le début du i^er s. av. J.‑C. comme période de production, mais n’informe pas quant au moment de l’abandon des lieux29.

Assemblage de la séquence de destruction de l’étage effondré sur le sol de la pièce X

Terres cuites architecturales (de toiture) mentionnées : nombreuses tuiles plates fragmentées, fragments d’antéfixe et de sima.
Base semi-circulaire en poros (restée in situ).

Amphores et céramiques communes

Fond de pithos avec fragments épars. [disparu, non illustré]

30 EAD XXVII, p. 385, pl. 63.

1 – TD6673 (c61c622) / E’1830 : bord d’amphore italique, variante de Lamboglia 2 (Lyding Will type 10), avec, sur la lèvre externe, le timbre (TR)EBA, daté de 100 à 88. [photo, fig. 4]

2 – CC49 (c61c710) : anse de grand vase de stockage ou plus probablement de réchaud à pied élevé d’après le module, les trois empreintes d’appui digital de fixation de l’attache inférieure sur la paroi étant relevées sur d’autres exemplaires de réchaud, fabrique indéterminée. [photo, fig. 4]

31 EAD XXVII, p. 269.

3 – CC336 (c61c648) / D29531 : parastade de cuve de réchaud, fabrique brun rougeâtre grumeleuse, avec des inclusions grises et blanches, surface claire (peut‑être production de Maréotide). [non illustré]

32 Voir David P. S. Peacock, Pompeian Red Ware Fabric 1 (en ligne, http://potsherd.net/atlas/Ware/PRW1 (...)

4 – CC8 (c61c685) : couvercle de patina, fabrique campanienne32. [dessin, fig. 4]

33 Wicenciak 2021, cooking pot type 1, p. 53 et n. 8. Les fabriques de la région phénicienne centrale (...)

5 – CC27 (c61c637) : marmite, fabrique brun-rouge très sableuse probablement beyritaine, Wicenciak type 133. [dessin, fig. 4]

34 Rotroff 2006, p. 23, 26, illustration 6, cat. 188, et p. 27, illustration 7, cat. 190. Sur les type (...)

35 Ackermann 2020, p. 195 et n. 1616 pour références bibliographiques, voir exemplaire similaire I31, (...)

6 – CC99 (c61c718) : bec verseur de mortier en céramique commune claire, fabrique beige rosé avec des inclusions grisâtres, correspondant à Rotroff fabrique « pink temper »34, type I de l’Agora d’Athènes à marli déversé35. [photo, fig. 4]

Céramiques fines

36 Meyer-Schlichtmann 1988, pl. 7, n^os 12 et 13, et pl. 29, n^os 14 et 12, p. 65 : l’évolution de l’épa (...)

7 – CF81 (c61c657, c61c658) : skyphos cylindrique de petit module, fabrique pergaménienne, type MS S3 à paroi verticale et lèvre à bourrelet interne souligné par une gorge et un décor d’appliques sur la panse. L’introduction de cette variante, avec un épaississement interne à la lèvre, assez proche du bourrelet aplati, se situe vers le milieu du i^er s. av. J.‑C.36. [dessin, fig. 4]

37 Meyer-Schlichtmann 1988, p. 70, pl. 8, daté du i^er s. av. J.‑C.

8 – CF179 (c61c363, c61c705) : skyphos à lèvre ourlée, fabrique pergaménienne, type MS S9, daté du i^er s. av. J.‑C.37. [non illustré]

38 Kögler 2010, fig. A et fig. 70.

9 – CF352 (c61c93, c61c399, c61c854) : skyphos complet à anses horizontales en Π, fabrique cnidienne, type Kögler IA variante E238. [dessin, fig. 4]

39 EAD XXVII, p. 252, pl. 44.

10 – CF950 (c61c2) / D10739 : panse de lagynos, fabrique ionienne indéterminée, engobe blanc et surpeints allant du noir à l’orangé d’une bande large et double bandes fines à la carène, avec un motif ovale à treille intérieure et ruban noué au‑dessus. [non illustré]

11 – CF336 (c61c632) : plat à paroi oblique et lèvre en T (pied), fabrique ionienne, vernis partiel orangé et double cercle incisé sur le fond interne. [non illustré]

12 – CF560 (c61c661) : fond de bol à reliefs, sigillée orientale A, type Atlante 24, fond en bouton, décor moulé de la panse inférieure : rosace d’alternance de feuille laurier et d’acanthe. [dessin, photo, fig. 5]

13 – CF635 (c61c660) : bord de bol à reliefs, fabrique ionienne, centre de production de Tralles, vernis bicolore blanc opaque mince et gris sur le bord externe, type à bord droit et renflement au‑dessus de la frise supérieure, ici d’oves simples sans dard, fleurons sur la frise inférieure. [non illustré]

40 EAD XXXI, p. 204, atelier du monogramme.

14 – CF638 (c61c670) / Laumonier cat. 823940 : bord de bol à reliefs, fabrique ionienne indéterminée, vernis noir fusionné, type à bord droit et renflement au‑dessus de la frise supérieure, ici de flots renversés. [dessin, fig. 5]

41 EAD XXXI, p. 228, atelier d’Apollonios.

15 – CF744 (c61c663) / Laumonier cat. 232941 : bord de bol à reliefs, fabrique éphésienne, vernis bicolore brun mat et orange mat, type à bord droit et lèvre affinée légèrement rentrante, frise supérieure à fleurons circulaires de 8 pétales pleins. [non illustré]

42 EAD XXXI, p. 329, atelier du Plagiaire.

16 – CF878 (c61c659, c61c825, c61c655) / Laumonier cat. 822242 : bord de bol à reliefs, fabrique éphésienne en mode B, vernis noir mat, type à bord droit, frise supérieure de fleurons étoilés à 8 pétales évidés. [photo, fig. 5]

43 EAD XXXI, p. 437.

17 – CF882 (c61c653) / Laumonier cat. 822443 : bord de bol à reliefs, fabrique éphésienne, vernis bicolore noir mat et orangé mat, frise supérieure de marguerites à 8 pétales et frise inférieure de rosette à pétales godronnés alternant avec fleur de lys. [photo, fig. 5]

18 – CF1001 (c61c703) : fond de bol à reliefs, fabrique éphésienne, vernis noir mat, décor de feuilles pointues imbriquées. [photo, fig. 5]

44 EAD XXXI, p. 288, atelier d’Héra[ios ?].

19 – CF1010 (c61c656) / Laumonier cat. 878544 : forme archéologiquement complète de bol à reliefs, fabrique éphésienne, vernis brunâtre mat, type à bord droit, base concave, panse à décor de feuilles pointues imbriquées et frise de marguerites à 8 pétales. [photo, fig. 5]

20 – CF1088 (c61c671) : bord de bol à reliefs, fabrique ionienne, centre de production de Tralles, vernis orangé mat, type à bord droit, frise supérieure de fleurons à 8 branches. [photo, fig. 5]

21 – CF1121 (c61c654, c61c662, c61c801) : bord de bol à reliefs, fabrique éphésienne, vernis noir, type à bord droit, frise supérieure de méandres, frise inférieure de fleurons. [non illustré]

22 – CF1122 (c61c668) : bord de bol à reliefs, fabrique ionienne, centre de production de Tralles, vernis noir, type à bord droit, frise supérieure de méandres. [photo, fig. 5]

23 – CF1171 (c61c682) : bord de bol à reliefs, fabrique éphésienne, vernis bicolore brun et orangé mat, type à bord droit, frise supérieure de rais‑de‑cœur tournés vers la droite. [non illustré]

Assemblage issu de l’effondrement de l’étage au sud de la pièce X

18Fragment de mortier en pierre mentionné dans les carnets de fouilles mais non publié.

45 EAD XXVII, p. 260‑261, D238, pl. 49. Proche de l’exemplaire 547 de l’Agora d’Athènes : Rotroff 2006 (...)

24 – CC383 (c61c840) / D238 : lécythe miniature à médecine, fabrique à pâte ocre finement micacée (identique aux lagynoi chiotes, voir 51 et 105), sans vernis45. [dessin, fig. 4]

46 Rotroff 1997, p. 214 et 384, cat. 1451, fig. 86 : couvercle de lekanis miniature utilisé à des fins (...)

25 – CF268 (c61c839) : couvercle miniature de lekanis46, fabrique attique, vernis noir brillant. [dessin, fig. 4]

26 – CF299 (c61c833) : bol echinus, fabrique éphésienne, vernis bicolore noir mat et orangé. [non illustré]

47 Pour des parallèles typologiques de profil similaire, à lèvre tombante et arête arrondie, voir les (...)

27 – CF312 (c61c841) : plat paroi oblique, fabrique éphésienne, vernis brunâtre à orangé mat total sauf sur le pied, type à lèvre déversée et pied annulaire47. [dessin, fig. 4]

48 EAD XXXI, p. 122, atelier du comique à la canne.

28 – CF586 (c61c826) / Laumonier cat. 232548 : bord de bol à reliefs, fabrique éphésienne, vernis orangé mat, type à bord droit et renflement au‑dessus de la frise supérieure, ici à pendeloques simples surmontées d’une ligne de perles, frise inférieure à ligne de perles. [photo, fig. 5]

49 EAD XXXI, p. 204, atelier du monogramme.

29 – CF647 (c61c545, c61c828) / Laumonier cat. 232249 : bol à reliefs, fabrique rhodienne, vernis brun luisant, type à bord droit et lèvre biseautée, frise supérieure de fleurons étoilés à 8 branches et registre de rinceaux en dessous [dessin, photo, fig. 5]

50 EAD XXXI, p. 411.

30 – CF687 (c61c844) / Laumonier cat. 413150 : fond de bol à reliefs, fabrique ionienne, centre de production de Tralles, vernis orange mat, base concave avec une marque en relief tronquée, panse à décor de polygones en relief. [dessin, photo, fig. 5]

51 EAD XXXI, p. 391.

31 – CF838 (c61c820) / Laumonier cat. 824551 : bord de bol à reliefs, fabrique éphésienne, vernis brun mat, type à lèvre affinée légèrement rentrante, frise supérieure de S verticaux. [non illustré]

52 EAD XXXI, p. 443.

32 – CF886 (c61c819) / Laumonier cat. 232352 : bord de bol à reliefs, fabrique éphésienne, vernis bicolore bordeaux et brun foncé mat, type à bord droit et renflement au‑dessus de la frise supérieure, ici de ligne de perles, panse à décor de rinceaux. [photo, fig. 5]

53 EAD XXXI, p. 128, atelier du comique à la canne.

33 – CF991 (c61c824) / Laumonier cat. 231753 : bord de bol à reliefs, fabrique éphésienne, vernis brun à orangé, type à bord droit et lèvre affinée, frise supérieure de fleurons. [photo, fig. 5]

54 EAD XXXI, p. 277 et 309, atelier d’Héra[ios ?].

34 – CF1040 (c61c821, c61c491, c61c492) / Laumonier cat. 426654 : bol à reliefs complet, fabrique éphésienne, vernis noir mat, type à base concave, frise supérieure de fleurons et panse à décor clouté. [photo, fig. 5]

55 EAD XXVI, p. 78, n^o 3238.

35 – CF1422 (c61c830)55 : fragment de lampe moulée à bec pointu, fabrique éphésienne, centre de production d’Éphèse, vernis rouge (inhabituel). [non illustré]

56 EAD XXVI, p. 98, n^o 4383.

57 Ce type de cuve avec une anse rubanée simple n’est pas répertorié dans Meyer-Schlichtmann 1988, mai (...)

36 – CF1510 (c61c830bis)56 : fragment de cuve de lampe moulée biconique, fabrique pergaménienne, vernis rouge brunâtre luisant, départ d’anse rubanée, bourrelet autour du trou de remplissage, médaillon bombé à décor de guirlande de lierre et fleuron57. [photo, fig. 6]

Fig. 6 — Assemblage de la destruction de l’étage de la pièce AI.

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EFA/CEAlex.

19Pour cet ensemble, qui se trouvait à l’étage de la Maison aux frontons au moment de sa destruction, le timbre amphorique (1) fournit un terminus post quem de 88, correspondant à la première attaque, mais la présence du skyphos pergaménien de type MS S3 (7) introduit au milieu du i^er s. av. J.‑C. met en évidence une fréquentation postérieure à la seconde attaque de 69.

Séquence d’abandon du rez‑de‑chaussée de la pièce X

58 Carnet de fouilles de Chr. Le Roy, 1961, p. 16. Cet objet ne figure pas dans la publication, mais s (...)
59 EAD XXVII, p. 364.
60 Peignard-Giros, Johnson 2018, p. 46, fig. 2, sur « une cinquantaine d’amphores » stockées dans une (...)
61 Malmary, Karvonis 2016 et Karvonis, Malmary 2018.
62 Karvonis, Malmary 2018, p. 582 ; Monteix 2010, p. 68‑69 et 72, n. 166.
63 EAD XXVII, p. 354, sur E220 et à propos d’une amphore avec ce même timbre trouvée à l’Agora d’Athèn (...)
64 Carnet de fouilles de Chr. Le Roy, p. 32 : « Sous la porte murée du mur Nord apparition du seuil à (...)

20Dans le nord‑ouest de la pièce X et juste en dessous des pierres effondrées (correspondant certainement à la destruction du mur ouest), se trouvait une meule à trémie de type olynthien (fig. 2b)58. En outre, dans le reste de la pièce, une couche de terre très cendreuse a été identifiée sous le sol de l’étage effondré, et recouvrait sans doute le sol du rez‑de-chaussée, qui devait être en terre battue au moins dans la partie orientale de la pièce. Cette couche contenait, surtout le long du mur est, de très nombreux tessons, provenant pour la plupart d’amphores ; une dizaine d’entre eux sont prélevés car ils portent un graffite (voir 37). De plus, Ph. Bruneau compte et consigne dans le carnet d’inventaire « une cinquantaine d’anses d’amphores » décrites comme bifides (« à double canon »), donc du type de Cos59. Cette série, qui évoque plus d’une vingtaine d’amphores n’est pas sans rappeler les dépôts d’amphores régulièrement retrouvés dans les maisons déliennes et pompéiennes60, où le stockage est avéré61. Toutefois, ces amphores, relativement nombreuses pour se trouver toutes debout sur le sol dans cet espace, nous invitent à restituer dans le mur oriental un éventuel dispositif de rangement en bois62. Une dizaine de ces amphores présente des timbres, qui apportent pour la plupart une datation antérieure à la seconde attaque fomentée par Mithridate, excepté le 47 dont le timbre, émis avant 69, livre un terminus post quem situé approximativement au moment de la seconde attaque63, la vaisselle ne nous donnant pas plus de précision. En effet, l’assemblage céramique rassemble une chytra (48), une amphore de table rhodienne (49), un unguentarium de grand module (50), deux lagynoi à engobe blanc (52 et 53), trois plats à paroi oblique (56, 57 et 58), un bol et un plat64 en sigillée orientale A (54 et 55), ainsi qu’un kyathos (51). La porte de cette pièce ayant été complètement bouchée au moyen d’un comblement de moellons dans son dernier état, la chronologie relative de l’assemblage des mobiliers se trouvant sur le sol du rez‑de-chaussée indiquerait une antériorité en regard de l’ensemble appartenant à la destruction de l’étage, si ce dernier a été fréquenté plus longtemps.

Assemblage du rez‑de‑chaussée : mobiliers trouvés sur les aménagements ouest, sur le sol ou dans la couche de cendres couvrant le sol de la pièce X

Amphores

65 EAD XXVII, pl. 46.

37 – D133 (c61c742) : fragment de panse d’amphore portant une inscription incisée et soignée65. Huit autres fragments de panses d’amphores portant des marques ou des inscriptions incisées ont été recueillis (c61c738 à c61c746).

21La plupart des timbres amphoriques associés à ce contexte datent du début du i^er s. av. J.‑C. et présentent un terminus de 88/86 av. J.‑C. :

38 – TD6664 (c61c800) / E205 : timbre daté de 107 à 88.

39 – TD6665 (c61c857) / E114 : timbre daté de 107 à 98.

66 EAD XXVII, p. 364, pl. 61. V. Grace suppose que les nombreuses amphores coennes, dont les timbres d (...)

40 – TD6666 (c61c794) / E237 : anse bifide d’amphore de Cos timbrée « ΔΑΔΑ », qui date du i^er s. av. J.‑C. sans précision66.

41 – TD6660 (c61c796) / E181 : timbre daté de 97 à 88.

42 – TD6670 (c61c797) / E182 : timbre daté de 97 à 88.

43 – TD6672 (c61c795) / E206 : timbre daté de 107 à 88.

44 – TD6668 (c61c799bis) / E236 : amphore coenne avec un timbrage du début du i^er s. av. J.‑C.

67 EAD XXVII, p. 333, pl. 57.

45 – TD6661 (c61c799) / E92 : timbre cnidien datant de la période des duoviri jusqu’à 88 av. J.‑C.67.

46 – TD6662 (c61c904) / E38 : timbre daté de 107 à 86.

68 EAD XXVII, p. 354, pl. 59.

47 – TD6667 (c61c791) / E220 : marque figurant une amphore cnidienne tardive émise après 86 av. J.‑C.68 et qui constitue le timbrage le plus récent.

Céramiques communes

69 Supra n. 33. L’atelier le plus proche de Beyrouth-Béryte, situé un peu plus au sud, à Jiyeh-Porphyr (...)

70 Antikythera, p. 196‑199, n^os 236 à 245, n. 4 et 5 : exemplaires à col tronconique et corps ovoïde q (...)

48 – CC25 (c61c805) : bord ansé de cruche, fabrique à pâte rouge orangé avec de nombreuses inclusions sableuses probablement beyritaine (identique à celle du n^o 5)69 ; ce type à col tronconique et panse ovoïde est connu dans des contextes de la fin du ii^e et début du i^er s. av. J.‑C. comme en atteste sa présence en plusieurs exemplaires dans l’épave d’Anticythère70. [dessin, photo, fig. 6]

49 – CC141 (c61c846) : col d’amphore de table, fabrique rhodienne à pâte claire (macroscopie identique aux amphores), lèvre en bourrelet, col cylindrique anse coudée rubanée, décor de bande peinte brun-rouge sur la lèvre externe. [dessin, photo, fig. 6]

Céramiques fines

71 EAD XXVII, p. 252, pl. 45.

72 Rotroff 2006, p. 150.

50 – CC164 (c61c736) / D11771 : bord d’unguentarium de très grand module (ou moins probablement de lagynos), fabrique ionienne, vernis brun-noir appliqué sous forme de bandes peintes72. [dessin, photo, fig. 6]

73 Voir un exemplaire similaire dans l’épave d’Anticythère : Antikythera, p. 202‑203, n^o 257, avec eng (...)

51 – CF1214 (c61c768) : kyathos complet excepté l’anse non conservée73, fabrique ionienne indéterminée, pâte argileuse chamois ocre très finement micacée probablement chiote, vernis noir partiel usé sur le bord externe. [dessin, photo, fig. 6]

52 – CF945 (c61c734, c61c1235) : col de lagynos à anse rubanée, fabrique éphésienne, engobe blanc et surpeints brun foncé de feuilles rayonnantes à la base du col. [non illustré]

74 EAD XXVII, p. 252, pl. 44.

53 – CF946 (c61c731, c62c2568) : col et épaule de lagynos, fabrique éphésienne, engobe blanc, départ d’anse. [non illustré (à associer vraisemblablement avec le fragment de panse D10774)]

54 – CF126 (c61c778) : pied annulaire de bol hémisphérique, sigillée orientale A, type Atlante 22A/TA25a. [photo, fig. 6]

55 – CF410 (c61c762, c61c572) : plat de petit module, sigillée orientale A, type Atlante 3/4A, vase brûlé. [non illustré]

56 – CF316 (c61c784) : pied annulaire de plat à paroi oblique, fabrique pergaménienne, vernis noir brillant, décor de bande guillochée et disque brun d’empilement pendant la cuisson sur fond interne. [dessin, fig. 6]

75 Supra n. 47.

57 – CF310 (c61c757, c61c758) : plat complet à lèvre tombante et cupule sur fond interne75, fabrique ionienne, centre de production de Tralles, vernis noir partiel avec disque rouge sur fond interne correspondant à la zone préservée par l’empilement lors de la cuisson. [dessin, photo, fig. 6]

58 – CF331 (c61c788) : pied annulaire de plat à paroi oblique, fabrique ionienne, vernis brunâtre, double sillon incisé sur fond interne avec cercle d’empilement orangé. [non illustré]

59 – CF663 (c61c802) : bord de bol à reliefs, fabrique éphésienne, vernis bicolore, type à bord droit. [non illustré]

60 – CF1186 (c61c80, c62c3336) : bord de bol à reliefs, fabrique éphésienne, vernis brun luisant à noir mat, type à bord légèrement évasé, décor moulé : frise de double spirales horizontales. [non illustré]

61 – CF1121 (c61c801, c61c803) : bord de bol à reliefs, fabrique éphésienne, vernis noir, type à bord droit, décor moulé : frise supérieure de méandres et frise moyenne de fleurons. [non illustré]

76 Supra n. 66. Les timbres amphoriques de Cos recensés dans la pièce X (E236 et E237) et dans l’ensem (...)

22Les faciès des deux ensembles, étage et rez‑de-chaussée, localisés dans l’espace correspondant à la pièce X, se différencient d’emblée, ne serait‑ce que par la présence de nombreuses amphores au rez‑de-chaussée dans la pièce supposée à vocation culinaire. Cette présence, in situ dans la pièce X, d’un important lot d’amphores coennes76, suggère que la condamnation de cette pièce ait eu lieu après la première attaque en 88, d’autant qu’aucun artefact n’indique clairement une datation postérieure à la seconde attaque, en 69. On cherchera à l’avenir à examiner de près et à déterminer la datation des assemblages céramiques des autres espaces de la Maison aux frontons, et en priorité celui qui documente la pièce W, un atelier-boutique dans son dernier état, lui aussi condamné après bouchage de la porte, certainement en même temps que la pièce X et que l’impasse sud, lors de la construction du mur MR120 (fig. 1).

23La séquence de l’étage apporte une toute autre information : si l’absence d’amphore paraît relever d’une logique fonctionnelle, la chronologie de l’assemblage, dont le TPQ dépasse d’au moins une génération la fermeture de la pièce X, suggère évidemment que l’étage a pu continuer à être occupé après la seconde attaque, au moins jusqu’au milieu du i^er s. av. J.‑C.

77 La prévalence des bols à reliefs dans le service à boire avait déjà été mise en évidence à Délos da (...)
78 Peignard-Giros 2014a, p. 168, à propos de la Maison des sceaux : « A large amount of the material c (...)

24Par ailleurs, on relève à l’étage la présence de quelques ustensiles de cuisine (un fragment de réchaud, un mortier et deux vases de cuisson), bien que l’essentiel des artefacts consiste en des vases à boire : quelques skyphoi, mais surtout des bols à reliefs77. La présence d’ustensiles de cuisine à l’étage est régulièrement attestée en milieu urbain en général et à Délos en particulier78 : les étages pouvaient parfois abriter des unités d’habitation indépendantes des logements situés en rez‑de-chaussée.

La pièce AI de la Maison des tritons

79 EAD XXVII, p. 98.
80 Daremberg, Saglio, t. I.2, 1887, s. v. « culina », p. 1580-1582.
81 Le croquis du carnet de fouille de Cl. Vatin, du 22 juillet 1963 (fig. 3a) montre également la prés (...)
82 Supra n. 17 et 19. Le « modèle » de la maison grecque classique comme la symbolique du foyer origin (...)

25Cette maison comprend, en plus du four en cloche installé sur un socle de dalles contre le mur sud (MR7) de la cour AC (fig. 1, FR1), des installations destinées aux préparations culinaires regroupées dans une pièce (AI), par conséquent clairement identifiée comme une cuisine79. L’organisation fonctionnelle établie dans certaines demeures urbaines pompéiennes, qui possèdent une « culina » dotée d’une table à feu, pourrait se retrouver dans l’aménagement de cette pièce. La culina abritait généralement un bloc de maçonnerie adossé à l’un des murs de la pièce, le plus souvent dans un angle ou un recoin, et sur lequel la cuisson se faisait avec des charbons de bois et au moyen de suspensions, grilles ou trépieds en métal. Ce système présentait l’avantage de ne produire que peu de fumée. Dans un angle de la pièce, ou contre un mur, se trouvait une zone avec un sol aménagé en évier, et connecté à une canalisation permettant l’écoulement des eaux usées, qui s’évacuaient généralement par les latrines, presque toujours placées près de la cuisine pour cette raison. Le puits ou la citerne se trouve également à proximité. Cette configuration80 correspond en plusieurs points à la pièce AI de la Maison des tritons. Celle‑ci se situe à l’est d’une pièce comparable à une « pièce d’eau » (AJ) comprenant un puits, un bassin enduit avec une évacuation d’eau installée sous le sol de tuileau et de mortier hydraulique, rénové à plusieurs reprises (fig. 1). L’espace adjacent à cette pièce d’eau du côté oriental, destiné aux préparations culinaires (pièce AI), se caractérise par la présence de structures de cuisson, et notamment par au moins un four en cloche, restauré in situ, et encore visible actuellement81 (FR 2, fig. 1 et fig. 3e). Un second klibanos, décrit comme plus petit lors des fouilles, a aujourd’hui totalement disparu. Cette pièce AI se divise en deux espaces, celui de l’est étant destiné à des latrines, sur un modèle parfaitement connu, notamment à Pompéi82.

83 Supra n. 62 et infra n. 104, 105, 106, sur les traces d’aménagements en bois.
84 Ph. Bruneau dans Daux 1964, p. 896‑897 et fig. 4. Voir aussi EAD XXVII, pl. 15 : photo du massif. L (...)
85 Carnet de fouilles de Ph. Bruneau, 1963, p. 38. Cl. Vatin consigne dans son carnet le 20 juillet 19 (...)
86 Pour des exemples de dispositifs de suspensions métalliques, voir : https://www.antike-tischkultur. (...)
87 Celles‑cine semblent pas liées au massif rectangulaire. Par ailleurs, l’enregistrement d’au moins (...)

26Outre les fours en cloche, le mur sud de cette pièce dédiée à la cuisine, possède deux fenêtres à base en biseau, une niche et deux trous d’encastrement à la même hauteur ayant pu avoir un rôle d’accroche de pièces en bois pour un aménagement surélevé ou suspendu83. Mais le dispositif le plus intéressant consiste en une construction limitée par des murs de terre crue enduits (avec socle maçonné) et adossés au mur sud en dessous de la fenêtre orientale (fig. 3b‑c). L’installation est décrite dans les chroniques de fouilles en 1963 par Ph. Bruneau : « entre un four et des latrines se dresse un curieux massif de plan rectangulaire fait de trois murs d’argile stuqués adossés au mur de pierres qui clôt la pièce au sud ; à l’intérieur on a découvert de nombreux charbons mais le rôle de ce dispositif demeure énigmatique »84. Cet aménagement est recouvert d’une couche cendreuse sous laquelle une large plaque de pierre de 1 m de large et 1,50 m de long « qui semble avoir été un couvercle »85 s’est effondrée (fig. 3a). Cette plaque épaisse d’une dizaine de centimètres scelle une couche de détritus, qui contient des déchets organiques et des artefacts brûlés résultant de la dernière occupation. Si l’hypothèse d’une table à feu reste à explorer pour interpréter ce « massif stuqué », le cas échéant, les vases à cuire devaient être placés soit sur des trépieds ou des grilles, soit suspendus à des chaînes ou des tiges en métal, au‑dessus des braises situées en surface86. Toutefois, une alimentation en braises supposait un foyer non loin, alors que les fours en cloche ne pouvaient pas jouer ce rôle, d’autant qu’ils appartiennent peut‑être seulement à l’ultime phase d’occupation des lieux. En outre, plusieurs exemples pompéiens de table à feu sont recouverts de briques cuites et bordés d’imbrex pour circonscrire les braises du plan de chauffe. Il n’est fait aucune mention de ce type de matériau dans la construction du massif, bien que des briques cuites aient été retrouvées dispersées sur le sol de la pièce87. L’élévation de ce massif (dont la hauteur exacte par rapport au sol de circulation est inconnue) était recouverte d’un enduit blanc et son angle nord‑est était arrondi pour faciliter la circulation entre le couloir et la porte sud semble‑t‑il.

Séquence de destruction correspondant à l’effondrement d’un étage doté d’un sol mosaïqué

88 EAD XXVII, p. 221 : C20 (c63o465) et C46 (c63o357).

27Dans la couche de destruction qui comblait la pièce, furent retrouvés les vestiges de murs de terre crue, des blocs de poros carbonisés et des fragments de mosaïque d’opus tessellatum d’un sol d’étage. Une autre couche meuble brune à noirâtre sous cette couche jaune pouvant correspondre aux poutres brûlées est également mentionnée. On note l’absence de mention de tuiles à l’inverse de la situation en pièce X. L’étude des carnets de fouilles et des descriptions des couches archéologiques nous a permis d’isoler les artefacts attribués à la destruction de l’étage, vraisemblablement situé au‑dessus de la pièce AI (mais peut‑être également au‑dessus d’une partie de la pièce AH). On suppose que la vasque en marbre dotée d’un bec verseur (C20) et le pilon en forme de doigt en marbre également (C46) proviennent tous deux de ce contexte puisqu’ils appartiennent à la couche dite « de destruction »88. L’assemblage illustrant cette séquence (fig. 7‑8) a livré plusieurs anses d’amphores timbrées : deux rhodiennes (87, 88) et trois cnidiennes (84, 85, 86 antérieur à 86), se trouvant vraisemblablement en position résiduelle, peut‑être pour cause de remploi, avec un bouchon d’amphore Lamboglia 2, un fragment de support de réchaud (63), et un mortier de céramique commune représenté par son bec verseur (64). À ces éléments, sont associés des conteneurs à essences ou huiles parfumées : olpai ou lécythes (68 et 69), unguentaria (66 et 67) et amphoriskos phénicien (65), ainsi que quelques pièces de vaisselle de table, dont des vases à boire : un canthare attique (70) en position résiduelle, des skyphoi, dont un rhodien (73) et un pergaménien (79), des bols à reliefs (71 et 72), des bols pour les aliments solides (74 et 77) et des plats (76, 75), dont une importation italique (78). Une série de quatre lampes a également été recueillie ; elle inclut une lampe de fabrication régionale (82), une cnidienne (83), une rhodienne (80) et une imitation du type d’Ariston peut‑être attique (81).

Fig. 7 — Assemblage de la destruction de l’étage sur l’emprise de la pièce AI.

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EFA/CEAlex.

Fig. 8 — Assemblage de la destruction de l’étage sur l’emprise de la pièce AI.

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EFA/CEAlex.

Mobiliers céramiques attribués au niveau de l’étage

Amphores et céramique commune

89 EAD XXVII, p. 253.

62 – D149 (c63c50) : bouchon d’amphore Lamboglia 289. [non illustré]

63 – CC358 (c63c37) / D375 : fragment de support de réchaud avec partie inférieure de barbu, fabrique rouge grumeleuse à nombreuses inclusions grises et blanches, indéterminée. [photo, fig. 7]

90 Supra n. 34.

64 – CC97 (c63c21) : mortier en céramique commune claire calcaire (pâte sans inclusion peut‑être attique) type I de l’Agora d’Athènes, représenté par son bec verseur90. [photo, fig. 7]

91 Pour Athènes, voir Rotroff 2006, p. 161, 301, cat. 539‑540, fig. 69, de 150 à 50 av. J.‑C. Pour les (...)

65 – CC105 (c63c31) / D151: fond d’amphoriskos, fabrique semi‑fine phénicienne, centre de production de Tyr91. [dessin, photo, fig. 7]

92 Antikythera, p. 204, n^o 261, à pâte argileuse rosée.

66 – CC124 (c63c19) : unguentarium complet à large base circulaire, fabrique fine rouge à surface grisâtre probablement enfumée, indéterminée ; type identique répertorié dans l’épave d’Anticythère92. [dessin, fig. 7]

67 – CC226 (c63c32) : fond d’unguentarium, fabrique fine rouge orangé à fines inclusions blanches identique à 66, sans enfumage. [dessin, photo, fig. 7]

Céramiques fines

93 Un type similaire d’olpè à épaule carénée, présentant les caractéristiques d’une importation éphési (...)

68 – CF1223 (c63c4) : bord et col d’olpè, fabrique indéterminée à pâte argileuse orangée et inclusions, vernis brun mat, partiel en surface externe, type à épaule carénée93, bord évasé, lèvre simple, anse de section lenticulaire. Le vase a séjourné dans l’eau (pellicule verdâtre en surface). [dessin, fig. 7]

69 – CF1237 (c63c2) : fond d’olpè, fabrique éphésienne, vernis rouge orangé, type à épaule renflée, col cylindrique, lèvre évasée épaissie, anse ruban, pied tournassé. [photo, fig. 7]

94 Cet exemplaire de canthare, paraît relever d’une forme intermédiaire entre le canthare à collerette (...)

70 – CF477 (c63c43bis) : bord de canthare à lèvre dotée d’une moulure en collerette, fabrique attique, vernis noir avec des surpeints blancs et roses (dits West Slope) avec miltos au‑dessus de la moulure94. [dessin, photo, fig. 7]

95 EAD XXXI, p. 255, atelier de Philon.

71 – CF514 (c63c17) / Laumonier cat. 864295 : bord de bol à reliefs, fabrique éphésienne, vernis rouge orangé, décor en registres (corolle de feuilles pointues, frise illisible en raison de l’usure, frise de queues d’arondes). [photo, fig. 7]

96 EAD XXXI, p. 293, atelier d’Héra[ios ?].

72 – CF1019 (c63c24, c63c547, c63c543, c63c544, c63c263, c63c257) / Laumonier cat. 878896 : bol à reliefs, fabrique ionienne à pâte orange feuilletée micacée, centre de production de Tralles, vernis orange mat. [dessin, photo, fig. 7]

97 EAD XXVII, p. 256, pl. 47. Élaigne 2012, p. 139‑140, sur les caractéristiques macroscopiques des va (...)

73 – CF22 (c63c47) / D173 : skyphos à anses accolade, caractéristiques macroscopiques de la fabrique rhodienne97, vernis bicolore, rouge-brun mat à l’intérieur, partiel à l’extérieur (noir mat au bord de la lèvre). [dessin, photo, fig. 8]

74 – CF128 (c63c45) : bord de bol en sigillée orientale A2, lèvre affinée, type TA25b. [photo, fig. 8]

75 – CF431 (c63c49) : pied annulaire de plat à paroi oblique, fabrique cnidienne, centre de production de l’ouest de la péninsule, vernis gris foncé partiel mince, avec 4 palmettes imprimées en croix sur le fond interne. [photo du fond interne, fig. 8]

76 – CF324 (c63c61) : plat à paroi oblique à lèvre en T soulignée par une gorge, fabrique éphésienne, vernis noir, double sillon incisé sur fond interne. [dessin, fig. 8]

77 – CF296 (c63c66) : bol echinus complet, fabrique éphésienne, vernis bicolore partiel orange et noir. [dessin, photo, fig. 8]

98 Morel 1986, p. 477, n^o 117, n. 37 et 38.

78 – CF14‑213 (c63c72, c63c240) : plat patère à pied annulaire en bourrelet externe, fabrique étrusco-campanienne d’Étrurie (peut‑être Arezzo), type Lamb. 5, vernis noir, fond interne en réserve, agrafe de réparation en plomb, décor sur fond interne avec sillons et timbres à 2 C opposés dans une disposition « étrusquisante », caractéristique du premier tiers du i^er av. J.‑C.98. [dessin, fig. 8]

99 Bruneau 1991, skyphos de type indéterminé p. 662, n^o 93, avec applique 10, p. 615 ; EAD XXVII, pl. (...)

79 – CF1142 (c63c126) / D35 : fragment de panse de skyphos à relief d’applique, fabrique pergaménienne, vernis rouge, personnage féminin vêtu d’une longue robe flottante et tenant de la main droite une torche enflammée dirigée vers le sol99. [non illustré]

100 EAD XXVI, pl. 5, n^o 251 : l’illustration montre le bec en queue d’aronde, bec aujourd’hui disparu.

80 – CF1319 (c63c68) / Bruneau cat. 251 : lampe tournée rhodienne, biconique, bec en queue d’aronde, anse rubanée et pied annulaire100. [dessin (sans le bec, aujourd’hui disparu), fig. 8]

101 EAD XXVI, p. 50.

81 – CF1353 (c63c35) / Bruneau cat. 2183 : lampe moulée à rebord saillant et canal sur bec, fabrique indéterminée, vernis noir, imitation du type d’Ariston101. [non illustré]

102 Il s’agit de la même fabrique que celle des lampes tournées dites « déliennes » (voir à ce sujet Ma (...)

82 – CF1364‑1365 (c63c305, c63c280, c63c29) : lampe fragmentaire moulée de grand module, fabrique régionale indéterminée en mode B102, vernis noir fusionné dans la pâte argileuse, type à bec allongé arrondi à replat, poucier en S, décor rayonnant sur le médaillon et anse-réflecteur en forme de palmette. [photo, fig. 8]

83 – CF1396 (c63c46) : lampe tournée à bec allongé, fabrique cnidienne en mode B, type lisse à poucier. [non illustré]

Séquence du niveau intermédiaire sur les installations culinaires

103 A. Bovon, carnet de fouilles, 1963, p. 8. Ph. Bruneau mentionne ce qui semble être la couche de des (...)
104 H. Wurmser mentionne un plancher surélevé adapté au stockage des amphores dans deux boutiques du Qu (...)
105 L’exemple restitué le plus parlant se trouve dans la boutique de la Maison de Neptune et d’Amphitri (...)
106 Il pourrait s’agir des trous d’encastrement de supports d’étagère. Par ailleurs, à l’instar de la s (...)
107 Ph. Bruneau, carnet de fouilles, 1963, p. 28. Ces tessons n’ont pas été retrouvés dans le musée.
108 EAD XXVII, p. 303.

28Une couche différente, essentiellement repérée et décrite sous la forme d’une « inclusion » cendreuse (Cl. Vatin, A. Bovon) est localisée dans la partie centrale de la pièce, vraisemblablement au‑dessus de la construction rectangulaire en terre enduite et des fours. Elle se trouve également au niveau des cavités d’encastrement, ou bien un peu en dessous, environ à 1 m du haut du mur sud103. Interpréter cette couche, avec toute la prudence qui s’impose, comme d’éventuels vestiges incendiés d’un plancher surélevé ou d’un aménagement en bois, voué au stockage, qui aurait été suspendu ou installé grâce aux trous d’encastrement du mur sud, paraît recevable. En effet, le parallèle avec des dispositifs en bois accrochés dans les murs, soit plate‑forme suspendue, soit plancher surélevé, soit étagère murale, et destinés au stockage des amphores ou de denrées mis en évidence dans le Quartier du théâtre, dans la Maison de Fourni104 ou à Herculanum105 est envisageable. Toutefois, une étude approfondie des caractéristiques du bâti (murs MR17 et MR18 avec ses deux trous d’encastrement), confrontée à la relecture des notes de fouilles et des altimétries, serait nécessaire pour étayer cette hypothèse106. En croisant les données des carnets de fouilles et d’inventaire, nous avons rattaché à cette séquence les mobiliers céramiques attribués à la couche cendreuse et ceux se trouvant au‑dessus du massif sous la couche de destruction de l’étage. Par ailleurs, cette dernière se distingue aussi par la présence « de nombreux tessons grossiers montrant que ce carré avait contenu plusieurs amphores portant des marques incisées sur le col »107. En effet, plusieurs fragments d’anses d’amphores ont été recueillis et conservés en raison de leurs timbres, mais on ne peut pas estimer la quantité totale des amphores complètes, puisque toutes les panses issues de la fragmentation ont été évacuées. Parmi ce matériel amphorique, on trouve l’anse 89108 d’une amphore Lamboglia 2 avec un timbre latin postérieur au milieu du i^er s. av. J.‑C. La vaisselle est essentiellement représentée par des vases à boire pergaméniens – skyphos à relief d’applique (92), petit skyphos (94), bol hémisphérique à pseudo-godrons (93), fond de mastos à décor surpeint (95) – et ioniens – bols à reliefs (96, 97 et 98). Deux plats en ES A (99 et 100), deux bols (101 et 103) et deux lagynoi à engobe blanc (104 et 105) composent le reste du service de table de cet assemblage. Deux vases destinés aux soins (l’unguentarium 90 et le lécythe miniature 91) et trois lampes complètent cet ensemble céramique. Outre une lampe rhodienne à tube central (108) et une imitation de lampe d’Ariston (107), c’est la lampe d’Éphèse (109), signée Asklépiadès, qui livre le milieu du i^er s. av. J.‑C. comme TPQ, une datation cohérente avec le marqueur amphorique.

Assemblage des mobiliers de la couche intermédiaire cendreuse

Anses timbrées d’amphores attestant leur présence, voire leur remploi pour les plus anciennes

109 EAD XXVII, p. 328.

84 – TD6894 (c63c15) / E68 : daté de la seconde moitié du ii^e av. J.‑C.109.

110 EAD XXVII, p. 330.

85 – TD6898 (c63c16) / E78 : daté de la seconde moitié du ii^e av. J.‑C.110.

111 EAD XXVII, p. 332.

86 – TD6899 (c63c8) / E87 : daté de la fin du ii^e s. av. J.‑C. (période des duoviri)111.

112 EAD XXVII, p. 303.

87 – TD6900 (c63c11) / E4 : précédant la fin du ii^e s. av. J.‑C.112.

113 EAD XXVII, p. 304.

88 – TD6902 (c63c30) / E9 : précédant le milieu du ii^e s. av. J.‑C.113.

114 EAD XXVII, p. 384, 386, 426, pl. 63.

89 – TD6882 (c63c589) / E’24 : Amphore de type Lyding 13 qui correspond à une variante du type Lamb. 2 [photo, fig. 9] ; le timbre latin apposé verticalement sur le bandeau du bord [(AL)EB] date de la période 50 à 30 av. J.‑C.114 et livre donc pour terminus post quem le milieu du i^er s. av. J.‑C., cohérent avec l’ensemble de l’assemblage.

Fig. 9 — Assemblage de la couche intermédiaire cendreuse dans la pièce AI.

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EFA/CEAlex.

Céramiques communes

90 – CC240 (c63c567) : unguentarium, fabrique ionienne, sans vernis, lèvre tronquée. [photo, fig. 9]

91 – CC397 (c63c586) : lécythe miniature à médecine, fabrique ionienne, sans vernis, pied surhaussé plein, départ de l’attache inférieure d’une anse. [dessin, photo, fig. 9]

Céramiques fines

115 EAD XXVII, p. 242.

116 Bruneau 1991, skyphos de type indéterminé n^o 113, p. 663, et appliques 64, 66, 67, p. 635 à 637.

117 EAD XXVII, pl. 41, « au‑dessus de la dalle du massif dans couche cendreuse ».

92 – CF1141 (c63c234) / D25, D24, c63c232 / D26 et c63c233 / D27115 : fragments d’un skyphos à reliefs d’applique, fabrique pergaménienne, vernis noir (peut‑être brûlé ou cuisson en mode B), décor appliqué de scène érotique : jambes de personnage debout devant un lit et femme accroupie sur un homme à demi allongé116. Ces quatre fragments trouvés ensemble appartiennent sans doute au même vase117. [non illustré]

118 EAD XXVII, p. 240, pl. 39, improprement classé dans les bols à reliefs.

119 Meyer-Schlichtmann 1988, p. 94, pl. 11, n^o 120.

93 – CF174 (c63c551, c63c557, c63c560) / D1118 : bol hémisphérique à pseudo-godrons, fabrique pergaménienne, vernis bicolore à rouge, bord externe sillonné, panse à cannelures verticales obtenues par excision, type MS N6 dont la production débute dans le second quart du i^er s. av. J.‑C.119. [dessin, fig. 9]

120 Meyer-Schlichtmann 1988, p. 68, pl. 8, S7, circule du milieu du ii^e à la fin du i^er s. av. J.‑C., e (...)

94 – CF444 (c63c582, c63c1035) : bord de skyphos de petit module, fabrique pergaménienne, vernis bicolore noir à rouge, bord épaissi avec un bandeau externe, carène arrondie, décor incisé et surpeint, type hybride MS S7/S9120. [dessin, photo, fig. 9]

95 – CF453 (c63c564) : fond de mastos à gorge sous sa base, fabrique pergaménienne, vernis rouge et décor surpeint rose et blanc entre des sillons larges formant des registres sur la surface interne, lissage extérieur peu soigné. Ce type de mastos n’est pas répertorié, mais il se rapproche des types MS B1-B2‑B3. [dessin, photo, fig. 9]

121 EAD XXXI, p. 228, atelier d’Apollonios.

96 – CF658 (c63c542) / Laumonier cat. 8851121 : bord de bol à reliefs, fabrique ionienne non éphésienne (peut‑être chiote), vernis noir, type à bord droit. [dessin, photo, fig. 9]

97 – CF1149 (c63c545, c63c548) : bord de bol à reliefs, fabrique éphésienne, vernis bicolore, décor moulé (frise moyenne : frise de feuilles d’olivier ; frise supérieure : chevrons à extrémités arrondies vers la gauche). [non illustré]

98 – CF861 (c63c549, c63c958, c63c321, c63c329) : bol à reliefs, fabrique éphésienne, vernis rouge avec coups de flamme noir mat sur bord externe, décor moulé (frise supérieure à fleurons). [photo, fig. 9]

122 EAD XXVII, p. 245, pl. 42, fig. 126.

99 – CF159 (c63c565) / D44122 : plat à fond horizontal, sigillée orientale A1, vernis rouge homogène, type Atlante 4/TA13c de petit module ; décor de 5 palmettes canoniques en position radiale inscrites dans 2 et 3 sillons guillochés avec une rosette centrale sur le fond interne. [dessin, photo, fig. 9]

100 – CF168 (c63c566) : fond de plat en sigillée orientale A2, type TA13c, décor sur le fond interne de 5 palmettes radiales inscrites dans 2 et 3 sillons de fins guillochis avec une palmette centrale en forme de cœur. [non illustré]

101 – CF292 (c63c568) : bol echinus complet de petit module, fabrique éphésienne, vernis bicolore non grésé. [dessin, fig. 9]

102 – CF330 (c63c576, c63c578) : pied de plat à paroi oblique, fabrique éphésienne, vernis noir avec surpeints blancs sur la surface interne et double sillon incisé sur fond interne. [non illustré]

103 – CF364 (c63c570) : bord de bol caréné, fabrique éphésienne, vernis noir partiel, lèvre en bourrelet triangulaire marqué par une gorge et ressaut à la carène interne. [dessin, fig. 9]

123 Rotroff 1997, p. 391, shape 1, fig. 89, 1508.

104 – CF933 (c63c571, c62c1507, c62c1721, c62c968) : lagynos biconique (bord, anse, carène, pied), fabrique ionienne, centre de production de Tralles, engobe blanc et bandes peintes orange, anse plate rubanée à 3 sillons, bord à lèvre en bourrelet débordant, pied annulaire biseauté, épaule légèrement bombée123, décor : bande peinte à la base du col, sur la carène et sur l’anneau du pied externe avec une double ligne peinte orange et une guirlande de double feuilles sur l’épaule. [dessin, fig. 9]

105 – CF947 (c63c573, c63c574, c62c1512, c62c1324, c62c352, c62c2009, c64c83) : fragments de panse de lagynos biconique, fabrique ionienne à pâte ocre à brun-rouge feuilletée finement micacée proche de la fabrique chiote des amphores. [non illustré]

124 Supra n. 38.

106 – CF342 (c63c43, c63c48, c63c575) : skyphos caréné à anses horizontales en Π, fabrique cnidienne, centre de production de la péninsule occidentale, vernis noir partiel, type Kögler IA variante E2124, guillochis sur fond interne et marque d’atelier : incision verticale sur le bord externe, anses non conservées. [non illustré]

125 EAD XXVI, p. 50.

107 – CF1346 (c63c588) / Bruneau cat. 2194125 : fragments d’une lampe moulée à cuve biconique et départ d’anse rubanée, poucier en forme de corne d’abondance, décor rayonnant en lignes de perles évidées avec un trou d’évent en bas à droite du poucier, fabrique vraisemblablement attique à pâte orangée savonneuse homogène grumeleuse avec une micro-trame jaune, vernis orangé, imitation anonyme de la série d’Ariston. [non illustré]

126 EAD XXVI, p. 32.

108 – CF1323 (c63c540) / Bruneau cat. 1647126 : lampe tournée globulaire à tube central, fabrique rhodienne, type sans poucier, à pied surhaussé, vernis rouge brillant écaillé. [photo, fig. 9]

127 Sur le potier Asklépiadès, fabricant de vases à reliefs et de lampes, voir Deonna 1907, p. 3, n^o 4 (...)

128 EAD XXVI, p. 58. Pour le motif du décor du médaillon, voir Bailey 1975, p. 92 et n. 6 : l’auteur si (...)

129 Giuliani 2001, p. 48.

109 – CF1403 (c63c539) / Bruneau cat. 2360 : lampe complète, fabrique éphésienne, vernis noir, type Howland 49A, signée Asklépiadès127, décor du médaillon en rosace de vagues ourlées (postes) entourées d’un mince bourrelet cordé128. L’atelier de ce potier est situé sur l’agora Tetragonos d’Éphèse et il est en activité entre le milieu du i^er s. av. J.‑C. et le début du i^er s. apr. J.‑C.129. [photo, fig. 9]

Séquence d’abandon du rez‑de‑chaussée de la pièce AI

130 Voir EAD XXVII, pl. 15 : photographie des découvertes au cours de la fouille.
131 Les variantes du skyphos S3 à paroi verticale n’apparaissent pas avant le milieu du i^er s. av. J.‑C (...)
132 Peignard-Giros 2014a, p. 165 : à propos des vases pergaméniens trouvés dans la Maison des stucs, « (...)

29Cet ensemble comprend le mobilier in situ avant l’abandon de la pièce (fig. 10‑11) : il s’agit de vestiges repérés sur le sol près des fours, dans le couloir séparant le mur nord de la pièce et la construction rectangulaire, et également les éléments trouvés à l’intérieur de cet aménagement en terre130. En effet, le remplissage de cette structure sous la grande dalle de gneiss était constitué essentiellement de bois carbonisé et de déchets domestiques (coquilles d’escargot, ossements animaux, coquillages et tessons de céramiques), parmi lesquels on compte des monnaies et un fragment de tuyau en plomb. Ce comblement a livré deux bols à reliefs attiques (112 et 113) et les vases pergaméniens qui nous ont permis de préciser la chronologie de cette séquence. Il s’agit d’un bol caréné de type Sa24a, daté de la seconde moitié du i^er s. av. J.‑C. (114)et de skyphoi de type S3 (116, 117, 118), dont la paroi rectiligne légèrement oblique indique une datation à partir du milieu du i^er s. av. J.‑C.131. Or, ce type particulier, déjà rencontré dans la pièce X, n’est pas répertorié dans la Maison des stucs par exemple132. Les archives mentionnent aussi sur la dalle la présence de deux unguentaria complets (dont 111, un type particulier pouvant être introduit dans le second quart du i^er s. av. J.‑C.) et de trois lampes, deux rhodiennes (120 et 121) et une signée Apollonidès (122), qui imite le potier Ariston.

Fig. 10 — Assemblage de la dernière occupation du rez‑de‑chaussée de la pièce AI : comblement du massif stuqué.

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Fig. 11 — Assemblage de la dernière occupation du rez‑de‑chaussée de la pièce AI : mobiliers trouvés sur le sol, dans et aux abords des fours.

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EFA/CEAlex.

30Sur le sol du couloir, au nord de la construction rectangulaire et du côté ouest de la pièce, il est décrit « un effondrement de stucs, de blocs de poros et de briques », et dans une couche très meuble noirâtre en dessous se trouvait une grande quantité de vases fragmentaires en céramique commune comprenant quatre vases complets, noircis par le feu, et situés près des fours en cloche effondrés. Cet ensemble céramique inclut également des anses timbrées d’amphores cnidiennes résiduelles ou remployées, antérieures à 86 (123, 124 et 125 qui date du iii^e s. av. J.‑C.), et des bols à reliefs ioniens (131, 132, 133). Outre ce mobilier céramique, mentionnons une douzaine de monnaies et une tige avec un anneau en bronze (peut‑être un élément de suspension de vase culinaire) découverte sur le sol près des fours. Le sol de ce couloir était revêtu d’une couche blanchâtre de plâtre, alors que du côté ouest de la pièce les sédiments de l’ultime occupation sont décrits comme riches en « charbons, tessons, coquillages et nombreux fragments de verre entièrement carbonisé », mais peu de témoins céramiques nous sont parvenus.

133 Bats 2013, p. 44 et 61‑62, fig. 1.
134 Bats 2013, p. 81‑88 ; Bats 1988, p. 49‑50.

31Les récipients complets recueillis témoignent de l’ultime utilisation de la cuisine ; leur conservation découle vraisemblablement de leur ensevelissement préalable à la destruction de l’étage qui s’est ensuite effondré, indiquant qu’un laps de temps s’est écoulé entre les deux événements. Les quatre éléments associent une chytra (127), une lopas (130), un couvercle (128) et un tagenon (129), ce qui constitue le modèle typique de la batterie de cuisine de tradition grecque133. Les trois vases étaient destinés à être posés sur un réchaud, un support mobile ou éventuellement sur le sommet d’un four en cloche, en raison de leur fond bombé. On est peu étonné que trois de ces éléments (lopas, tagenon, couvercle), utilisés principalement pour la cuisson du poisson134, illustrent le régime alimentaire des insulaires déliens.

Assemblage céramique du comblement du « massif stuqué »

135 EAD XXVII, p. 271.

110 – CC458 (c63c1864) / D330135 : fragment de parastade de réchaud à bord en créneaux. [non illustré]

136 EAD XXVII, pl. 47 ; Rotroff 2014, p. 102, fig. 5‑1 : l’auteur remarque avec justesse que ce type, q (...)

137 Rotroff 2014, p. 92, fig. 5 : « it is possible that the pedestal design constitutes a new developme (...)

111 – CC157 (c63c269) / D166136 : unguentarium complet à panse renflée et piédestal, fabrique indéterminée, pâte beige rosée, lèvre en collerette, épaule ornée de deux sillons, pied mouluré, type particulier pouvant être introduit dans le second quart du i^er s. av. J.‑C.137. [dessin, photo, fig. 10]

138 Rotroff 2018, p. 635, cat. 171, fig. 41.

112 – CF799 (c63c294) / Rotroff cat. 171138 : fond de bol à reliefs avec un ombilic proéminent interne, fabrique attique, vernis noir fondu à l’extérieur et brun mat à l’intérieur, sans miltos sur la moulure du bord, décor moulé du fond : couronne de 8 palmettes et rosace de feuilles pointues en quinconce au centre, décor de la panse : rosette de pétales vrillés à remplissage de perles évidées alignées. [dessin, fig. 10]

139 Rotroff 2018, p. 635, cat. 173, fig. 41.

113 – Rotroff 173 (c63c323, c63c562)139 : panses de bol à reliefs, fabrique attique. [non illustré]

140 Meyer-Schlichtmann 1988, pl. 15, n^o 224, p. 126 : type produit à partir du milieu du i^er s. av. J.‑ (...)

114 – CF56 (c63c284) : bol caréné à lèvre ourlée, fabrique pergaménienne, vernis brunâtre mat homogène, type MS Sa24a140, daté de la seconde moitié du i^er s. av. J.‑C. [dessin, fig. 10]

141 Meyer-Schlichtmann 1988, pl. 16, n^o 249 et 255, p. 133.

115 – CF85 (c63c281) : pied de plat ou de grand bol caréné, fabrique pergaménienne, vernis rouge à brunâtre avec coups de flammes très adhérent, appliqué par trempage avec petite zone en réserve sur fond et pied externe, pied percé de 2 trous pour suspension, guillochis sur fond interne, type MS T2141. [dessin, fig. 10]

116 – CF455 (c63c293, c63c1149) : bord de skyphos cylindrique, fabrique pergaménienne, vernis rouge mat, type MS S3 à bord vertical, anses non conservées, introduit au milieu du i^er s. av. J.‑C. [non illustré]

142 Meyer-Schlichtmann 1988, pl. 29, n^o 12.

117 – CF458 (c63c323, c63c324, c63c326, c63c1837) : bord de skyphos cylindrique à renflement interne de la lèvre et gorge au‑dessus de la carène, fabrique pergaménienne, vernis noir mat externe et brun foncé interne, type MS S3, paroi rectiligne légèrement oblique indiquant une datation à partir du milieu du i^er s. av. J.‑C.142. [dessin, fig. 10]

143 Supra n. 36 et 131 pour les données de datation à partir du milieu du i^er s. av. J.‑C.

118 – CF459 (c63c299, c63c2119, c63c2323) : bord de skyphos cylindrique à renflement interne de la lèvre souligné par une gorge et double gorge sur la carène, fabrique pergaménienne, vernis noir mat externe et orangé mat interne, type MS S3, décor incisé et peint sur la panse : ligne de points blancs dans un registre supérieur143. [dessin, fig. 10]

119 – CF267 (c63c304, c63c604) : attache inférieure d’anse de vase à filtre avec applique moulée de masque comique, fabrique attique, vernis noir brillant adhérent. [non illustré]

120 – CF1273 (c63c279) : lampe tournée fragmentaire, fabrique rhodienne, vernis brun mat. [dessin, fig. 10]

121 – CF1279 (c63c332) : lampe complète tournée biconique, fabrique rhodienne, pâte à nombreux points de chaux, vernis brunâtre fondu, surcuit, bec en bras d’ancre, carène basse, disque plat à bourrelet autour du trou de remplissage et poucier en virgule, gorge formant un pied annulaire, daté de la seconde moitié du ii^e et début i^er s. av. J.‑C. [photo, fig. 10]

144 EAD XXVI, p. 47‑48, pl. 11, n^o 2071. Pour un modèle signé Ariston, voir Bailey 1975, p. 30 et 63, Q (...)

122 – CF1371 (c63c270) / Bruneau cat. 2071 : lampe moulée, fabrique peut‑être attique, vernis brun orangé plus ou moins grésé, type à bec pointu, rebord saillant, anse en ruban non conservée, et base circulaire ombiliquée surhaussée portant la signature Apollonidès en relief avec un triangle incisé au centre du fond externe, potier imitateur d’Ariston en activité après 86144. [photo, fig. 10]

Assemblage des mobiliers céramiques sur le sol, dans et aux abords des fours en cloche

Amphores et céramiques communes

145 EAD XXVII, p. 353.

123 – TD6832 (c63c1868) / E213 : amphore cnidienne portant un timbre antérieur à 86 av. J.‑C.145.

146 EAD XXVII, p. 353.

124 – TD6885 (c63c534) / E202 : amphore cnidienne portant un timbre antérieur à 86 av. J.‑C.146.

147 EAD XXVII, p. 302.

125 – TD6905 (c63c531) / E2 : amphore cnidienne timbrée datant du iii^e s. av. J.‑C.147.

148 EAD XXVII, p. 271.

126 – D331 (c63c1868) : fragment de réchaud ; non retrouvé au musée148.

149 EAD XXVII, p. 258, pl. 48. Sur le type, voir Rotroff 2006, p. 308, chytra form 7, cat. 606, fig. 77 (...)

127 – D212 (c63c266) : chytra à une anse verticale en ruban, et du côté opposé, une anse horizontale de section ronde, type Rotroff chytra form 7, dont l’expansion se situe entre les deux attaques149 (non retrouvé au musée). [non illustré]

150 EAD XXVII, p. 259, pl. 49 ; Peignard 1993, p. 83, cat. 75E95, pl. XXX (diamètre très supérieur mais (...)

128 – D226 (c63c267) : couvercle légèrement bombé à bouton biconique creux ; non retrouvé au musée150. [non illustré]

151 Documenté dans EAD XXVII, pl. 49. Cette forme semble rare à Délos, cet exemplaire complet étant le (...)

129 – CC19 (c63c268) / D225 : tagenon à fond légèrement bombé, lèvre déversée vers l’extérieur, et poignée tubulaire en vrille, évasée en disque à son extrémité, fabrique peut‑être pergaménienne (pâte rosée, granuleuse, avec de nombreuses inclusions)151. [dessin, photo, fig. 11]

152 D’après nos observations macro et microscopiques, il s’agirait de la fabrique qui livre également l (...)

153 EAD XXVII, p. 259, D218, pl. 48 ; Peignard 1993, p. 70, cat. 87E43, pl. XX‑1. Le diamètre de notre (...)

130 – CC110 (c63c1845-1845bis) / D218 : lopas à anses horizontales appliquées et collées sous le bord, fabrique régionale rouge très granuleuse152, exemplaire fortement noirci sous le fond et sous la lèvre153. [dessin, photo, fig. 11]

Céramiques fines

131 – D11 (c63c1846) : bol à reliefs, fabrique à pâte claire, probablement éphésienne, vernis rouge violacé (coup de feu sur la lèvre), décor moulé d’écailles imbriquées, registre de rosettes et registre supérieur de perles et pirouettes (non retrouvé au musée). [non illustré]

132 – CF1168 (c63c525) : bord de bol à reliefs, fabrique ionienne, centre de production de Tralles en mode B, type à lèvre en bourrelet peu commun, frise d’oves. [dessin, photo, fig. 11]

133 – CF1075 (c63c527, c63c1702, c63c2371) : fragments de bord de bol à reliefs, fabrique éphésienne en mode B, vernis noir mat à brunâtre, décor de rinceaux sur la panse et frise avec alternance de rais‑de‑cœur et dards. [photo, fig. 11]

32Cet examen de séquences retrouvées à partir de données stratigraphiques apporte une datation assez précise et cohérente étant donné que plusieurs éléments (44, 109, 114, 116, 117, 118, 127) signalent le milieu du i^er s. av. J.‑C. comme TPQ. La récurrence des indices se trouvant dans deux des trois ensembles stratigraphiques différents assure la validité de ce terminus, montrant que le rez‑de-chaussée de cette pièce AI est fréquenté au‑delà du milieu du i^er s. av. J.‑C. Cependant, des incertitudes subsistent sur l’appartenance de la « couche cendreuse » à la destruction de l’étage ou à celle d’un éventuel aménagement en bois, qui était accessible depuis le rez‑de-chaussée. Or, l’assemblage rattaché stricto sensu à l’effondrement de l’étage ne comporte aucun fossile directeur qui validerait ce même terminus, soit en raison du hasard, soit qu’il fut déserté avant le rez‑de-chaussée.

33Enfin, la recherche d’indices permettant de livrer un terminus ante quem nous conduit à évoquer l’absence de sigillée italique apparue vers 40 av. J.‑C. et diffusée peu après. On note également l’absence de gobelet à paroi fine dont la diffusion est pourtant avérée dès le début du i^er s. av. J.‑C. et dont l’usage se répand à l’époque augustéenne précoce. Parallèlement, la série des unguentaria décline essentiellement des types fusiformes (66, 67, 90), avec le type à panse renflée (111), qui semble bien préfigurer le type augustéen à fond plat, parfois qualifié de « bulbeux » ou encore dénommé « ampoule ». Ce dernier, absent dans nos assemblages, introduit vers 40 av. J.‑C., remplace les précédentes formes dès le début de l’époque augustéenne, vers 30. Il est donc vraisemblable que l’ultime occupation des deux maisons dont il est question dans cette analyse n’excède pas le second tiers du i^er s. av. J.‑C.

154 Supra n. 12.
155 Allison 2009, p. 24‑25, sur les assemblages de vaisselle en sigillée dans les différentes pièces de (...)
156 Sur les changements de mode dans le répertoire du service de table à partir du ii^e s. av. J.‑C., vo (...)

34Malgré une sélection des fragments céramiques lors des fouilles, l’examen de leur répartition spatiale selon leur fonction s’avère instructif (tableau 1). On note d’évidence la présence de réchauds dans les pièces d’étage, y compris en association avec des vases culinaires154, une importante quantité d’amphores dans les pièces à vocation culinaire au rez‑de‑chaussée et, dans trois séquences sur quatre, l’association d’ustensiles à broyer ou malaxer avec un ustensile à cuire. Tous ces indices fournissent à première vue des marqueurs de pratique culinaire dans les pièces concernées. À l’inverse, la répartition de la vaisselle de table, vases à consommer des aliments ou à boire, et des vases de soins ne permet pas d’interpréter, en l’état actuel de nos travaux, la fonction de la pièce, puisque ces récipients sont souvent répartis dans des pièces très différentes155. Toutefois, il existe une prévalence des vases à boire dans les pièces des étages, tandis qu’ils sont moins représentés dans les pièces à vocation culinaire. Concernant les vases à boire, l’absence de gobelet (bien qu’ils existent ailleurs dans l’îlot ou à Délos), marqueur éminent d’une empreinte italique, en regard du nombre élevé de bols à relief et de la persistance des skyphoi, fait écho à la prépondérance des plats de petit module à paroi oblique face aux grands plats de type patère à fond horizontal156. Ce faciès livre un signe de forte proximité avec les manières de table de tradition grecque parallèlement à l’apport prépondérant de récipients micrasiatiques.

La répartition des ustensiles dans les espaces examinés

157 Ladstätter 2003, p. 40 et fig. 6, p. 41.
158 Dans la Maison des sceaux, des unguentaria sont fréquemment associés à la vaisselle de service ou d (...)
159 Ces récipients contiennent des « drogues » au sens premier, incluant non seulement toutes huiles ou (...)

35La comparaison du faciès de la vaisselle de table avec celui du comblement d’un puits domestique à Éphèse datant du tournant du ii^e au i^er s. av. J.‑C.157, témoigne de leur similitude : importance des vases à boire moulés ou à décor d’applique (bols à reliefs ioniens et skyphoi pergaméniens), prévalence de l’origine égéenne des plats et bols pour la consommation des aliments, présence toute relative des sigillées orientale A et présence régulière du lagynos à engobe blanc ou de l’olpè. Ces ensembles appartiennent à une même koinè. La particularité de nos assemblages déliens tient à l’intégration de l’île dans un réseau d’échanges qui dépasse l’aire égéenne puisque des apports italiques et levantins absents à Éphèse sont attestés ici. On mentionnera dans l’îlot en général, et ici dans les pièces d’étage, quelques importations de vaisselle italique : le plat patère de grand module (78), dont la réparation évoque l’estime qu’on lui portait (étage de AI), et le couvercle campanien (4, étage de X). Outre quelques pièces de vaisselle provenant du golfe d’Iskenderun, en sigillée orientale A, qui ne sont toutefois pas mieux représentées que la vaisselle micrasiatique, loin s’en faut, les vases à cuire (5 et 48 dans la pièce X) et l’amphoriskos 65 originaires de la côte levantine, constituent des importations absentes à Éphèse. D’autre part, on ne retrouve pas, dans le comblement de ce puits éphésien, de vases destinés aux soins (unguentaria, pots à médecine et amphoriskos), récurrents dans nos assemblages, comme si les pratiques d’hygiène étaient particulièrement ancrées dans le quotidien des habitants de ce quartier de Délos158. Or, cette observation demande à être nuancée étant donné le vaste domaine que pouvait recouvrir la notion de « parfum » contenus dans ces récipients, ou bien leurs remplois dans des usages bien différents de la cosmétique et de la pharmacopée159.

Conclusion

160 Ph. Bruneau met en évidence une utilisation tardive du puits de la cour I de la Maison des comédien (...)
161 La reprise de l’étude des monnaies trouvées dans l’îlot par V. Chankowski pourra peut‑être apporter (...)

36La recherche d’une datation pour chacun des assemblages céramiques homogènes, se rapportant aux séquences stratigraphiques de l’abandon d’un espace donné, en l’occurrence des cuisines, a livré des résultats encourageants. Malgré les incertitudes liées aux approximations de l’enregistrement stratigraphique et la faiblesse quantitative de l’échantillon accessible, les précisions des observations de terrain consignées dans les différents carnets de fouilles autorisent l’élaboration de séquences stratigraphiques et la définition d’assemblages de mobiliers qui ont presque tous livré un TPQ cohérent : le milieu du i^er s. av. J.‑C. Cette datation témoigne soit d’une persistance de l’occupation des deux maisons concernées après les attaques de l’île, soit d’une réoccupation après une éventuelle interruption. Cette question de la réoccupation des lieux après un premier abandon a été abordée à plusieurs reprises dans la publication initiale (EAD XXVII), mais tant sa nature160 que sa datation restent délicates à formuler en dehors de ce terminus fourni par les mobiliers céramiques161.

162 Dans l’Îlot voisin des bijoux, certaines pièces de l’habitation III avaient déjà fourni des indices (...)

37La datation de la dernière occupation des lieux peut varier d’une unité à l’autre d’une part, et l’occupation la plus récente (ou réoccupation) de la Maison des tritons doit maintenant être fixée vers le milieu du i^er s. av. J.‑C., bien après la seconde attaque de l’île, d’autre part162. La situation est moins claire dans la Maison aux frontons où les espaces occupés au rez‑de-chaussée se restreignent vraisemblablement après la première attaque et avant la seconde, tandis que l’étage continue peut‑être à être fréquenté. Les séquences étudiées indiquent que la dernière occupation est antérieure à l’époque augustéenne, dont les marqueurs céramiques sont caractéristiques (sigillée italique et unguentarium piriforme à fond plat également dénommé « ampoule ») et en l’occurrence absents.

163 Wurmser 2010, p. 19 ; Berg 2017, p. 15, n. 10 : « the storage of mundus muliebris is closely connec (...)
164 Allison 2009, p. 20‑21.
165 Peignard-Giros, Johnson 2018, p. 48, fig. 5.
166 Bats 2013, p. 82.
167 Supra n. 159, sur les unguentaria par exemple. Allison 1995, p. 160‑161 ; Berry 1997a, p. 193‑194, (...)

38Par ailleurs, la répartition des artefacts offre en plusieurs points une image déjà mise en évidence à partir d’observations faites dans d’autres habitats, à savoir du stockage d’amphores, des assemblages mixtes et l’association d’objets à vocations diverses (ustensiles pour l’alimentation, la toilette, outils pour l’artisanat, jeux) quel que soit l’espace, et la cuisine reste un des rares espaces à renfermer un lot d’objets destinés à la cuisson (vases et ustensiles), même si d’autres objets lui sont associés (unguentaria dans la pièce AI par exemple)163. Inversement, il est très fréquent de découvrir des éléments de réchauds ou de brasero dans des pièces à vivre164 : c’est le cas dans la Maison des sceaux comme ici dans la Maison aux frontons, et ce, parfois dans des espaces situés à l’étage. Il peut s’agir d’activité culinaire à l’étage (dans la Maison des sceaux par exemple165) comme d’un simple usage de chauffage. La répartition des objets domestiques, lorsqu’elle associe différentes réalités d’usages, n’illustre pas toujours la destination de la pièce, mais suggère souvent la présence d’un dispositif (étagère) ou d’un meuble de rangement des ustensiles166 ; il est plutôt rare de retrouver des séries d’objets destinés à une seule activité en un seul endroit dans une maison comme la démonstration en a été faite à Pompéi167.

39En outre, l’étude des données archéologiques consignées dans les carnets de fouilles et croisées avec les récentes interprétations des aménagements intégrés dans le bâti maçonné permet de proposer de nouvelles hypothèses sur la présence d’aménagements en bois et l’organisation des espaces. Ces résultats étant préliminaires et nos travaux étant toujours en cours, nous espérons pouvoir continuer à établir les séquences archéologiques de chacune des unités d’habitation et apporter des précisions chronologiques et architecturales pour l’ensemble des espaces de l’îlot.

168 Hasenohr 2003, p. 195.
169 Gherchanoc 2012.
170 Wurmser 2010, p. 19‑21.

40D’autres problématiques naissent de cette analyse spatiale qui montre combien l’organisation et par là même le fonctionnement des trois unités d’habitation de l’îlot diffèrent. La présence d’une peinture se référant aux Compitalia dans la Maison aux frontons, face à la porte qui donne sur une cour et dans une pièce qui associe structures de préparation culinaire et latrines, nous invite à examiner le sens de cette configuration dans une maison, où l’oecus maior n’est guère mis en exergue, à l’inverse de ceux des deux autres maisons. Bien que cette peinture ne se trouve pas dans un espace public, sans doute faut‑il mettre en relation sa fonction liturgique avec l’existence de sacrifices privés et de ludi compitalicii, à l’occasion des Compitalia, cérémonies célébrées par des familles d’origine italienne dans un cadre privé, éventuellement élargi au voisinage, et organisées par les affranchis et les esclaves comme le suggère Cl. Hasenohr168. En outre, dans cette même maison, l’importance du lieu d’hospitalité et de commensalité, l’oecus maior, est effacée, tout au moins au rez‑de-chaussée. On ne sait comment s’articulaient précisément les circulations entre cette maison et les deux autres et surtout comment se présentaient les accès à l’étage et l’emprise de ces derniers dans le programme de construction initial. La Maison des comédiens et la Maison des tritons, de plus grande envergure, s’organisent à partir d’une cour centrale, en accès direct depuis l’extérieur, et ouverte sur un oecus flanqué d’annexes, avec des pièces d’activités domestiques à l’opposé. Malgré le témoignage d’une influence architecturale campanienne dans le péristyle de la Maison des tritons, elles s’inscrivent au premier abord dans la configuration grecque traditionnelle des célébrations familiales, et de l’accueil, où les relations d’hospitalité et de sociabilité sont facilitées169. Par ailleurs, plusieurs des pièces distribuées en périphérie de la cour ou adjointes aux espaces domestiques (C, F, D, E, et AK, AH) pourraient avoir un rôle polyvalent170 comme on vient de le voir pour les cuisines, à la fois lieu de préparation, de cuisson et de stockage. L’ensemble de l’îlot, dont le programme architectural initial se transforme au cours de son occupation, se présente donc comme un nouveau cas de pluriculturalisme délien, qui demande à être analysé de manière approfondie et à la lumière de données actualisées.

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Notes

1 Bruneau et al. 1996, p. 34‑50.

2 Bruneau 1968, p. 673‑691.

3 EAD XXVII.

4 La démarche de contextualisation des mobiliers permettant d’appréhender, au plus près de la réalité, l’aspect anthropologique de la vie quotidienne, largement expérimentée à partir des vestiges pompéiens, se heurte d’abord aux limites de l’enregistrement et de la conservation (Berry 1997a, p. 186‑187 ; Berry 2007), ensuite à celles de l’interprétation (Allison 1995).

5 Les illustrations et données qui concernent les amphores et leurs timbres nous ont été apportées par J.‑Y. Empereur, que nous remercions tout particulièrement.

6 EAD XXXI ; Rotroff 2018.

7 EAD XXVI.

8 Les carnets d’inventaire des mobiliers sont conservés aux archives de l’EFA (cotes DÉLOS 2‑C DEL 87 et DÉLOS 2‑C DEL 88). Les carnets de fouilles de Ph. Bruneau sont conservés à l’INHA. L’étude de S. Rotroff (2014), très détaillée, des faciès de mobiliers, dont le TAQ correspond aux destructions de Sylla, à Athènes et Délos, montre que toutes les données matérielles doivent être croisées pour proposer une évaluation chronologique précise et fiable, ce qui reste une configuration exceptionnelle.

9 Ce type de four en terre, fréquent à Délos est installé sur une base de dalles en pierre au niveau du sol de circulation ; de forme conique, d’environ 50 cm de diamètre et de 1 m de haut, il possède une ouverture supérieure permettant d’installer les galettes à cuire sur ses parois intérieures. On suppose que des récipients de cuisson (marmites ou casseroles) pouvaient également prendre place sur l’ouverture supérieure. En outre, sur les exemples recensés à Délos, à l’inverse de ceux du Proche‑Orient, aucune ouverture au niveau de la base n’est observée, ce qui complique le tirage et l’approvisionnement du foyer intérieur en combustible ; voir Martz 2010, p. 4 et spéc. n. 19 et 20 ; Pichon 2015, p. 44 à 48. Sur le klibanos, voir aussi Amouretti 1986, p. 150.

10 Bats 2013, p. 81‑82. Ce type d’enquête a déjà été effectué par A.‑S. Martz pour la Maison de Fourni à Délos et présenté lors de la journée d’étude organisée autour de l’habitat hellénistique de Délos, 14 mars 2015, MOM, Lyon : https://www.academia.edu/36351259/O%C3%B9_est_la_cuisine_Contextualisation_du_mobilier_arch%C3%A9ologique_et_interpr%C3%A9tation_des_espaces_domestiques_lexemple_de_la_Maison_de_Fourni_D%C3%A9los&nav_from=457d3d51-a510-4e4e-92bf-fafe7f93278a&rw_pos=0.

11 Peignard-Giros, Johnson 2018, p. 47‑48, et fig. 6 : un cratère et une anse d’oenochoè en bronze.

12 L’utilisation d’un réchaud à cet endroit est possible : sur la fréquence des dispositifs de cuisson mobiles dans les maisons grecques, voir Foxhall 2007, p. 235, et, à Pompei, Allison 2009, p. 20‑21. Pour Délos, dans le secteur sud‑est de la Maison des sceaux, à l’étage, au‑dessus du cellier, une grande « cuisine » a été restituée à partir de l’association de trois réchauds avec « une forte proportion de vaisselle culinaire » (Peignard-Giros, Johnson 2018).

13 On lit dans le carnet de fouilles de 1961 de Ph. Bruneau, p. 25, la description lors de la découverte : « dans le coin N‑O [du carré 1], apparition d’une excavation : sous une plaque schisteuse un trou dans lequel apparaissent d’autres plaques analogues effondrées. Le mètre flexible peut être introduit jusqu’à 80 ou 90 cm dans ce trou ».

14 Bezerra de Meneses dans EAD XXVII, p. 191‑193 et pl. 26, 6 et 7 ; GD 2005, p. 122‑123. Sur les pratiques des Italiens installés à Délos et liées à aux Compitalia, voir Ernst 2018, p. 287‑298.

15 Daremberg, Saglio, t. I.2, 1887, s. v. « culina », p. 1580-1582.

16 Hasenohr 2003, p. 207 : peinture en référence aux rites des Compitalia incluant sacrifice d’un porc et luttes (ludi compitalicii) et n. 202 où la peinture est interprétée en l’absence d’autel. Cependant, il n’est pas certain qu’un autel n’ait pas existé dans la pièce X : celui‑ci pouvait être mobile ou en terre crue enduite et avoir disparu. Laforge 2009 et Foss 1997, p. 204 et fig. 7, 8, 10, 11, sur l’association des latrines, foyers et lieu de culte dans les maisons-ateliers de Pompéi.

17 Sur la symbolique grecque du lieu où se trouve le feu de cuisson ou foyer, voir Vernant 1963, p. 13 et 27. Les rituels envers leurs divinités domestiques, et en particulier les Lares dont il est question ici, consistaient en des libations et offrandes de vin, miel, encens, guirlandes de fleurs ou autres, sur ou à proximité du foyer, considéré comme le symbole de la famille.

18 Gherchanoc 2012, p. 102 et n. 137. Sur les recherches archéologiques et les localisations effectives des foyers dans les maisons, voir Foxhall 2007. Dans l’îlot qui nous concerne, on observe un déséquilibre important des preuves de rituels domestiques : une peinture liturgique dans la Maison aux frontons, deux autels en marbre dont un particulièrement imposant dans la Maison des tritons et rien dans la Maison des comédiens.

19 Daremberg, Saglio, t. III.2, 1904, s. v. « Lares », p. 937‑949 : le domaine d’action des Lares est « l’espace restreint du foyer domestique ». Durant la période pré-augustéenne, « l’autel propre des Lares est le foyer, centre de la maison romaine, et leur temple l’atrium ». Au contact des Lares, donc au contact du foyer, « les ustensiles les plus vulgaires, les patellae purae, plats d’argile grossier et sans ornements, sont comme sanctifiés ». Ainsi, « l’autel domestique et le foyer, la préparation de la nourriture par le feu et la vénération des esprits qui y président ne font qu’un ; la même intention les réunit ainsi que le même lieu ». Voir Foss 1997 sur les liens entre l’espace où les aliments sont préparés (la cuisine), les rituels et le rôle des Lares. Pour un répertoire des aménagements et peintures dédiées aux Lares dans les différents espaces de la maison à Pompei, voir Laforge 2009, et en particulier le tableau VII montrant que leur localisation dans les cuisines ou quartiers des serviteurs prédomine.

20 EAD XXXVIII, pl. 46, n^o 2 : base de l’autel. Sur cette question, voir aussi le recensement des autels de Compétaliastes dans ce quartier, p. 152.

21 Elles auraient pu être destinées originellement à servir de lieu de stockage (Zarmakoupi 2018, p. 205) : c’est en effet envisageable car l’espace qui incluait déjà le puits (AJ), qui sera ensuite séparé de AI par le mur MR17, pouvait dans une phase antérieure s’étendre jusqu’au mur MR63 (antérieur et en contrebas des murs du massif stuqué MR61 et MR62). Les structures de l’état final (massif en terre, fours en cloche) utilisées pour les préparations culinaires auraient bien été installées ultérieurement (EAD XXVII, p. 37‑39, 98‑100), au moment où sont adjointes les pièces plus au sud AK et AK’. Pour ces dernières, une destination de stockage, n’excluant aucunement un rôle complémentaire, est envisageable.

22 Pour des exemples de pièces incluant un foyer et des latrines, voir pour Pompéi Foss 1994, l’Officina di A. Granius Romanus I.8.13 ; pour l’association table à feu/latrines dans une même pièce, voir Casa del Sacello Iliaco I.6.4, Casa dell’Efebo I.7.10‑12 (fenêtre à base biseautée au‑dessus de la table de cuisson), Taberna di Niraeminus I.7.18, Casa I.9.10, Casa I.10.1 et Casa degli Amanti I.10.10‑11, toutes deux avec une niche-autel dans un mur de la pièce.

23 Martz 2010, n. 21.

24 EAD XXVII, pl. 14 et 15.

25 Foss 1994, p. 134‑135, sur la ventilation et la luminosité dans les cuisines pompéiennes des maisons de taille moyenne, l’auteur observe que les fenêtres sont rares, mais il décrit un modèle correspondant à la Maison des tritons : « The two kitchens with windows onto the street both contain latrines within the kitchen, while six of the seven cooking areas that do not have windows, do not have latrines ».

26 Le Roy 1973, p. 254 ; Trümper 2007, spéc. n. 48.

27 Les nettoyages de cet espace durant la campagne d’étude de l’automne 2022 ont effectivement mis en évidence la présence d’un four en cloche installé sur un dallage de pierre (fig. 1, FR6).

28 Carnet de fouilles 1961 de Chr. Le Roy, p. 12 : « nombreux morceaux de mosaïque en petits cubes de marbre blanc dans le coin sud‑ouest ».

29 Situation fréquente dans les assemblages déliens mise en évidence par S. Rotroff (Rotroff 2014, p. 88 à 90, table 2).

30 EAD XXVII, p. 385, pl. 63.

31 EAD XXVII, p. 269.

32 Voir David P. S. Peacock, Pompeian Red Ware Fabric 1 (en ligne, http://potsherd.net/atlas/Ware/PRW1, consulté le 2 juin 2023).

33 Wicenciak 2021, cooking pot type 1, p. 53 et n. 8. Les fabriques de la région phénicienne centrale du littoral levantin ont comme particularité des attaches d’anses supérieures à hauteur de la lèvre et des cannelures sur la panse.

34 Rotroff 2006, p. 23, 26, illustration 6, cat. 188, et p. 27, illustration 7, cat. 190. Sur les types, p. 99 à 103.

35 Ackermann 2020, p. 195 et n. 1616 pour références bibliographiques, voir exemplaire similaire I31, pl. 154.

36 Meyer-Schlichtmann 1988, pl. 7, n^os 12 et 13, et pl. 29, n^os 14 et 12, p. 65 : l’évolution de l’épaississement de la lèvre interne a lieu entre le début du deuxième quart et la fin du i^er s. av. J.‑C. : « Die abgerundete Verdickung des Randes, die Ahnlichkeit mit der des Bechertyps B6 hat, entwickelt sich rasch zu einer ausgepragten Dreiecksform im 3. Viertel des. 1. Jhs. v. Chr., die dann bis zum Ende der Laufzeit am Anfang des 1. Jhs. n. Chr. erhalten bleibt ». Type importé à Étrétrie : Ackermann 2020, p. 105‑106, A111*, pl. 27. La datation de la production de ce même type dans les ateliers cnidiens confirme bien son introduction au milieu du i^er s. av. J.‑C. Kögler 2010, p. 117‑118, type IVC.

37 Meyer-Schlichtmann 1988, p. 70, pl. 8, daté du i^er s. av. J.‑C.

38 Kögler 2010, fig. A et fig. 70.

39 EAD XXVII, p. 252, pl. 44.

40 EAD XXXI, p. 204, atelier du monogramme.

41 EAD XXXI, p. 228, atelier d’Apollonios.

42 EAD XXXI, p. 329, atelier du Plagiaire.

43 EAD XXXI, p. 437.

44 EAD XXXI, p. 288, atelier d’Héra[ios ?].

45 EAD XXVII, p. 260‑261, D238, pl. 49. Proche de l’exemplaire 547 de l’Agora d’Athènes : Rotroff 2006, p. 302, fig. 70, pl. 60.

46 Rotroff 1997, p. 214 et 384, cat. 1451, fig. 86 : couvercle de lekanis miniature utilisé à des fins supposées rituelles ou votives. Datation ancienne du début du iii^e s. av. J.‑C.

47 Pour des parallèles typologiques de profil similaire, à lèvre tombante et arête arrondie, voir les exemplaires de production locale à Érétrie : Ackermann 2020, pl. 99, C97 et pl. 100, C102.

48 EAD XXXI, p. 122, atelier du comique à la canne.

49 EAD XXXI, p. 204, atelier du monogramme.

50 EAD XXXI, p. 411.

51 EAD XXXI, p. 391.

52 EAD XXXI, p. 443.

53 EAD XXXI, p. 128, atelier du comique à la canne.

54 EAD XXXI, p. 277 et 309, atelier d’Héra[ios ?].

55 EAD XXVI, p. 78, n^o 3238.

56 EAD XXVI, p. 98, n^o 4383.

57 Ce type de cuve avec une anse rubanée simple n’est pas répertorié dans Meyer-Schlichtmann 1988, mais la facture et le décor sont bien attribuables au centre de production de Pergame.

58 Carnet de fouilles de Chr. Le Roy, 1961, p. 16. Cet objet ne figure pas dans la publication, mais sa description et son croquis dans le carnet de fouilles correspondent en tous points à la meule C40 (EAD XXVII, p. 222, pl. 34). Sur le type olynthien, voir Amouretti 1986, p. 140‑143.

59 EAD XXVII, p. 364.

60 Peignard-Giros, Johnson 2018, p. 46, fig. 2, sur « une cinquantaine d’amphores » stockées dans une pièce du rez‑de‑chaussée de la Maison des sceaux à Délos. Berry 1997a, p. 183‑184, et Berry 1997b, p. 109‑110 et fig. 4 : la présence de plus de 70 amphores dans l’impluvium de la maison de Q. Mestrius Maximus ; p. 120 et 123 : présence de plusieurs amphores aussi dans la pièce 7 (Pompéi I.9.12). La présence d’amphores, stockées dans différentes pièces de la maison, lui attribue une fonction commerciale, outre son rôle de résidence.

61 Malmary, Karvonis 2016 et Karvonis, Malmary 2018.

62 Karvonis, Malmary 2018, p. 582 ; Monteix 2010, p. 68‑69 et 72, n. 166.

63 EAD XXVII, p. 354, sur E220 et à propos d’une amphore avec ce même timbre trouvée à l’Agora d’Athènes : « For a recent listing of this deposit, F 19: 6, see Agora X, p. 137, where it is described as going down into the second quarter of the 1st century B.C. », Rotroff 2014, p. 92 et n. 35.

64 Carnet de fouilles de Chr. Le Roy, p. 32 : « Sous la porte murée du mur Nord apparition du seuil à hauteur de l’égout (mur Ouest) : c’est là le niveau du sol qu’on a dépassé en cherchant sous la couche cendrée ; le plat pergaménien repose au même niveau dans la berme Est ».

65 EAD XXVII, pl. 46.

66 EAD XXVII, p. 364, pl. 61. V. Grace suppose que les nombreuses amphores coennes, dont les timbres datent tous du début du i^er s. av. J.‑C., pourraient avoir été apportées par la flotte de Mithridate.

67 EAD XXVII, p. 333, pl. 57.

68 EAD XXVII, p. 354, pl. 59.

69 Supra n. 33. L’atelier le plus proche de Beyrouth-Béryte, situé un peu plus au sud, à Jiyeh-Porphyreon, produit effectivement ce type de vase avec une pâte rouge orangé non calcaire sableuse : voir Wicenciak 2021, p. 83, jug subtype 5.3, pl. 58 et 96.

70 Antikythera, p. 196‑199, n^os 236 à 245, n. 4 et 5 : exemplaires à col tronconique et corps ovoïde qui diffèrent par la présence d’une anse rubanée et d’un mince engobe rouge orangé partiel qui couvre le col externe.

71 EAD XXVII, p. 252, pl. 45.

72 Rotroff 2006, p. 150.

73 Voir un exemplaire similaire dans l’épave d’Anticythère : Antikythera, p. 202‑203, n^o 257, avec engobe brun-rouge sur le col externe et noir à l’intérieur.

74 EAD XXVII, p. 252, pl. 44.

75 Supra n. 47.

76 Supra n. 66. Les timbres amphoriques de Cos recensés dans la pièce X (E236 et E237) et dans l’ensemble de l’îlot, examinés par V. Grace, appartiennent au début du i^er s. av. J.‑C. : EAD XXVII, p. 364.

77 La prévalence des bols à reliefs dans le service à boire avait déjà été mise en évidence à Délos dans la Maison des sceaux : Peignard-Giros 2014a, p. 168 : « For the drinking vessels, the most important group is the mouldmade bowls ».

78 Peignard-Giros 2014a, p. 168, à propos de la Maison des sceaux : « A large amount of the material comes from the first floor, where dining room(s) and kitchen seem to have been located. […] Most of cooking, drinking and eating activities were concentrated on first floor rooms ». Sur la répartition des objets dans cette maison, voir Peignard-Giros, Johnson 2018.

79 EAD XXVII, p. 98.

80 Daremberg, Saglio, t. I.2, 1887, s. v. « culina », p. 1580-1582.

81 Le croquis du carnet de fouille de Cl. Vatin, du 22 juillet 1963 (fig. 3a) montre également la présence du côté ouest de ce massif de deux fours en cloche, dont un seul, le plus grand, enterré sur une vingtaine de centimètres, restauré et en place, est encore actuellement visible. Cependant, Ph. Bruneau ne mentionne, dans les chroniques du BCH, qu’un seul four, tel que restitué sur place. En dehors des descriptions et croquis des carnets de fouilles, le second four n’est pas tangible.

82 Supra n. 17 et 19. Le « modèle » de la maison grecque classique comme la symbolique du foyer originel ne peuvent suffire à explorer les destinations fonctionnelles des espaces habités. Ici, la comparaison avec les domus pompéiennes ne s’applique qu’à la Maison des tritons, celle aux Frontons constituant un cas particulier, dans lequel on ne retrouve guère les « schémas normatifs » longtemps appliqués à la fonction des espaces, ni de la maison grecque ni de la maison romaine (Foxhall 2007, p. 234‑235).

83 Supra n. 62 et infra n. 104, 105, 106, sur les traces d’aménagements en bois.

84 Ph. Bruneau dans Daux 1964, p. 896‑897 et fig. 4. Voir aussi EAD XXVII, pl. 15 : photo du massif. La restauration de deux des trois murs actuellement visible sur le terrain ne correspond pas du tout à la structure mise au jour au moment de la fouille.

85 Carnet de fouilles de Ph. Bruneau, 1963, p. 38. Cl. Vatin consigne dans son carnet le 20 juillet 1963 : « On commence à discerner que le massif était entièrement creux et fermé à l’Ouest par un muret de pierres sur lequel reposait une énorme dalle de gneiss d’1 m de large et de plus d’1m50 de long qui s’est effondrée obliquement vers l’Est ». Voir aussi photo dans EAD XXVII, pl. 15.

86 Pour des exemples de dispositifs de suspensions métalliques, voir : https://www.antike-tischkultur.de/kochtechnikherd.html, consulté le 2 juin 2023.

87 Celles‑cine semblent pas liées au massif rectangulaire. Par ailleurs, l’enregistrement d’au moins un réchaud dans la pièce pourrait jouer en défaveur de la restitution d’une table à feu si la présence de tels mobiliers n’était pas avérée dans les cuisines pompéiennes dotées d’un massif maçonné de cuisson : Allison 2009, p. 20‑21.

88 EAD XXVII, p. 221 : C20 (c63o465) et C46 (c63o357).

89 EAD XXVII, p. 253.

90 Supra n. 34.

91 Pour Athènes, voir Rotroff 2006, p. 161, 301, cat. 539‑540, fig. 69, de 150 à 50 av. J.‑C. Pour les parallèles dans la région de production : Tell Anafa 1997, p. 57, PW 69‑76, pl. 11, 75, datés vers 125 av. J.‑C. ; Élaigne 2019, p. 383, fig. 4, 30399/22 au iii^e s. av. J.‑C., et fig. 6, 20134/1, 2, 3 au ii^e s. av. J.‑C.

92 Antikythera, p. 204, n^o 261, à pâte argileuse rosée.

93 Un type similaire d’olpè à épaule carénée, présentant les caractéristiques d’une importation éphésienne, est répertorié à Érétrie : Ackermann 2020, p. 139, B14*, pl. 63.

94 Cet exemplaire de canthare, paraît relever d’une forme intermédiaire entre le canthare à collerette et à décor West Slope (Rotroff 1997, fig. 9, cat. 85 et 89) et la forme simplifiée hémisphérique conservant une lèvre à moulure ou collerette de l’époque hellénistique. Les exemplaires les plus récents de la fin de l’époque hellénistique possèdent des bords très diversifiés (Rotroff 1997, p. 106, fig. 19, cat. 297 et 305, p. 273‑274).

95 EAD XXXI, p. 255, atelier de Philon.

96 EAD XXXI, p. 293, atelier d’Héra[ios ?].

97 EAD XXVII, p. 256, pl. 47. Élaigne 2012, p. 139‑140, sur les caractéristiques macroscopiques des vases à vernis argileux rhodiens et confirmation archéométrique de cette attribution, et p. 146 sur les caractéristiques typologiques, en particulier le biseau externe des pieds annulaires. Un exemplaire similaire au type rhodien est recensé à Érétrie, où la forme est imitée localement : Ackermann 2020, p. 109‑110, A145, pl. 31.

98 Morel 1986, p. 477, n^o 117, n. 37 et 38.

99 Bruneau 1991, skyphos de type indéterminé p. 662, n^o 93, avec applique 10, p. 615 ; EAD XXVII, pl. 42.

100 EAD XXVI, pl. 5, n^o 251 : l’illustration montre le bec en queue d’aronde, bec aujourd’hui disparu.

101 EAD XXVI, p. 50.

102 Il s’agit de la même fabrique que celle des lampes tournées dites « déliennes » (voir à ce sujet Martz 2020). Dans l’ensemble du corpus des lampes qui appartiennent à cette fabrique, les lampes tournées sont accompagnées de lampes moulées beaucoup moins bien documentées.

103 A. Bovon, carnet de fouilles, 1963, p. 8. Ph. Bruneau mentionne ce qui semble être la couche de destruction de murs de terre et de bois carbonisé localisée au même niveau dans son carnet, p. 35 : « Dégagement d’une couche noire à la hauteur des 2 petites cavités rectangulaires du mur Sud. En dessous, couche jaune effondrée qui semble reposer sur des plaques de gneiss ».

104 H. Wurmser mentionne un plancher surélevé adapté au stockage des amphores dans deux boutiques du Quartier du théâtre (Wurmser 2010, p. 18, n. 23). L’installation de structures en bois plus ou moins imposantes (plate‑forme, mezzanines, placards, étagères) dans les murs permettait de subvenir aux nécessités de stockage dans les maisons accueillant des activités artisanales et commerciales. Voir Karvonis, Malmary 2018, p. 170 et n. 4 : « la plate‑forme est fixée au mur d’un côté et suspendue ou soutenue par des supports dans la partie centrale de la pièce de l’autre côté ». Voir aussi l’étagère en bois supportant de la vaisselle et détruite par un incendie dans la Maison de Fourni (Wurmser 2018, p. 116‑117).

105 L’exemple restitué le plus parlant se trouve dans la boutique de la Maison de Neptune et d’Amphitrite. Pour les mentions dans les espaces domestiques, voir Monteix 2010, p. 68 à 72 et fig. 26 et 27. Monteix 2010, p. 71, sur ces dispositifs rencontrés dans les maisons : « Ainsi, la partie orientale de la cuisine 14 de la Casa del tramezzo di legno est‑elle surplombée par une mezzanine. Dans la pièce C de la Casa del salone nero, c’est presque la totalité de la surface de la pièce qui est ainsi doublée ». Monteix 2010, p. 72 : « La présence de ces planchers dans les lieux de métier peut se justifier par la nécessité d’entreposer le stock des denrées commercialisées ou la matière première nécessaire à la production. Si une seule interprétation devait être proposée, celle‑ci paraîtrait la plus solide en raison de la présence de ces aménagements dans les domus à proximité des cuisines : ces planchers permettent notamment d’éloigner les denrées entreposées de l’humidité du sol, tout en offrant une extension de la surface ».

106 Il pourrait s’agir des trous d’encastrement de supports d’étagère. Par ailleurs, à l’instar de la situation observée dans certains magasins (Karvonis, Malmary 2016, p. 328, n. 12 et fig. 10), ces deux trous d’encastrement perforent le mur MR18 face à la porte de la pièce AI, mais ils n’ont pas de pendant : voir fig. 9 et 10 pour une restitution de plate‑forme soutenue par des piliers ou suspendue au plancher de l’étage.

107 Ph. Bruneau, carnet de fouilles, 1963, p. 28. Ces tessons n’ont pas été retrouvés dans le musée.

108 EAD XXVII, p. 303.

109 EAD XXVII, p. 328.

110 EAD XXVII, p. 330.

111 EAD XXVII, p. 332.

112 EAD XXVII, p. 303.

113 EAD XXVII, p. 304.

114 EAD XXVII, p. 384, 386, 426, pl. 63.

115 EAD XXVII, p. 242.

116 Bruneau 1991, skyphos de type indéterminé n^o 113, p. 663, et appliques 64, 66, 67, p. 635 à 637.

117 EAD XXVII, pl. 41, « au‑dessus de la dalle du massif dans couche cendreuse ».

118 EAD XXVII, p. 240, pl. 39, improprement classé dans les bols à reliefs.

119 Meyer-Schlichtmann 1988, p. 94, pl. 11, n^o 120.

120 Meyer-Schlichtmann 1988, p. 68, pl. 8, S7, circule du milieu du ii^e à la fin du i^er s. av. J.‑C., et p. 70, S9, type introduit dans le premier quart du i^er s. av. J.‑C.

121 EAD XXXI, p. 228, atelier d’Apollonios.

122 EAD XXVII, p. 245, pl. 42, fig. 126.

123 Rotroff 1997, p. 391, shape 1, fig. 89, 1508.

124 Supra n. 38.

125 EAD XXVI, p. 50.

126 EAD XXVI, p. 32.

127 Sur le potier Asklépiadès, fabricant de vases à reliefs et de lampes, voir Deonna 1907, p. 3, n^o 4 : exemplaire issu du même moule que celui enregistré ici. Siebert 1978, fig. 9‑10 : lampe signée Asklépiadès d’origine éphésienne. EAD XXVI, p. 52, fig. 2, signature 1, et p. 54, n^o 2360.

128 EAD XXVI, p. 58. Pour le motif du décor du médaillon, voir Bailey 1975, p. 92 et n. 6 : l’auteur signale cependant qu’aucune lampe conservée au British Museum de type Howland 49A n’est signée Asklépiadès.

129 Giuliani 2001, p. 48.

130 Voir EAD XXVII, pl. 15 : photographie des découvertes au cours de la fouille.

131 Les variantes du skyphos S3 à paroi verticale n’apparaissent pas avant le milieu du i^er s. av. J.‑C. d’après Meyer-Schlichtmann 1988, p. 65, pl. 29, n^o 12.

132 Peignard-Giros 2014a, p. 165 : à propos des vases pergaméniens trouvés dans la Maison des stucs, « the usual shapes identified in Delos: skyphoi of form S1, S2 (Cnidian cup), S8, S9 ; bowls of form N1, N2, and N4 ; bowl without foot of form B3 ».

133 Bats 2013, p. 44 et 61‑62, fig. 1.

134 Bats 2013, p. 81‑88 ; Bats 1988, p. 49‑50.

135 EAD XXVII, p. 271.

136 EAD XXVII, pl. 47 ; Rotroff 2014, p. 102, fig. 5‑1 : l’auteur remarque avec justesse que ce type, qui est inconnu à l’Agora d’Athènes, est remarquablement bien représenté dans l’Îlot des comédiens, puisque Ph. Bruneau en a dénombré une vingtaine ; elle suppose que ce type pourrait apparaître après 88 av. J.‑C.

137 Rotroff 2014, p. 92, fig. 5 : « it is possible that the pedestal design constitutes a new development in the years after 88 ».

138 Rotroff 2018, p. 635, cat. 171, fig. 41.

139 Rotroff 2018, p. 635, cat. 173, fig. 41.

140 Meyer-Schlichtmann 1988, pl. 15, n^o 224, p. 126 : type produit à partir du milieu du i^er s. av. J.‑C.

141 Meyer-Schlichtmann 1988, pl. 16, n^o 249 et 255, p. 133.

142 Meyer-Schlichtmann 1988, pl. 29, n^o 12.

143 Supra n. 36 et 131 pour les données de datation à partir du milieu du i^er s. av. J.‑C.

144 EAD XXVI, p. 47‑48, pl. 11, n^o 2071. Pour un modèle signé Ariston, voir Bailey 1975, p. 30 et 63, Q104, pl. 1 et 20.

145 EAD XXVII, p. 353.

146 EAD XXVII, p. 353.

147 EAD XXVII, p. 302.

148 EAD XXVII, p. 271.

149 EAD XXVII, p. 258, pl. 48. Sur le type, voir Rotroff 2006, p. 308, chytra form 7, cat. 606, fig. 77 ; Peignard-Giros 2012, p. 252. Il marque les contextes postérieurs aux destructions de Sylla : Rotroff 2014, p. 103 : « If we turn to Athens, we find this innovation only in post-Sullan contexts. […] This may be another innovation that first becomes visible during the years between 86 and 69 ». Autres exemplaires à Délos : Peignard 1993, p. 59, cat. 74E180, pl. XIV‑1 ; Hatzidakis 2000, p. 120, fig. 3.18, pl. 75.β.3, Building F/ΝΙΠ ; Hatzidakis 2004, p. 648, pl. 315‑b.

150 EAD XXVII, p. 259, pl. 49 ; Peignard 1993, p. 83, cat. 75E95, pl. XXX (diamètre très supérieur mais forme identique) ; Rotroff 2006, lid form 4 : date entre 250 et 170 av. J.‑C.

151 Documenté dans EAD XXVII, pl. 49. Cette forme semble rare à Délos, cet exemplaire complet étant le seul répertorié dans Hatzidakis 2000 (p. 128, pl. 78‑β). Deux autres fragments similaires trouvés dans l’Îlot des comédiens. Ceux de l’Agora d’Athènes proviennent de contextes datés entre 250 et 200 av. J.‑C.

152 D’après nos observations macro et microscopiques, il s’agirait de la fabrique qui livre également les lampes dites « déliennes » tournées et une autre série de lampes moulées (supra n. 104). Une évaluation pétrographique est en cours.

153 EAD XXVII, p. 259, D218, pl. 48 ; Peignard 1993, p. 70, cat. 87E43, pl. XX‑1. Le diamètre de notre exemplaire est supérieur à ceux de la Maison des sceaux, mais la description de la fabrique est identique. Hatzidakis 2004, p. 649, pl. 318‑a ; Rotroff 2006, lopas form 3, p. 182 et 314, cat. 661, fig. 84, pl. 69 : importation à Athènes.

154 Supra n. 12.

155 Allison 2009, p. 24‑25, sur les assemblages de vaisselle en sigillée dans les différentes pièces des maisons pompéiennes et en particulier au niveau de l’étage.

156 Sur les changements de mode dans le répertoire du service de table à partir du ii^e s. av. J.‑C., voir Bats 2013, p. 87.

157 Ladstätter 2003, p. 40 et fig. 6, p. 41.

158 Dans la Maison des sceaux, des unguentaria sont fréquemment associés à la vaisselle de service ou de cuisson dans presque toutes les pièces, mais leur usage comme conteneur à parfum ou encens est cohérent surtout dans la pièce de réception où ils sont associés à un thymiaterion et à un alabastre : Peignard-Giros, Johnson 2018, p. 47.

159 Ces récipients contiennent des « drogues » au sens premier, incluant non seulement toutes huiles ou vins parfumés mais aussi des produits cosmétiques ou pharmaceutiques sous forme de matières visqueuses ou de poudres ou grains, tels des herbes, des aromates, des résines ou des pigments : voir Allé 2010. Aussi, l’étude de la répartition des unguentaria in situ dans certaines maisons pompéiennes montre que ces vases pouvaient avoir été remployés, et/ou contenir des épices, se trouver dans des espaces diversifiés et n’être que rarement associés à des miroirs, à des boîtes ou à d’autres objets tels que épingles, spatules, pinces à épiler, qui tendent à indiquer un usage purement cosmétique : Berg 2017, p. 17 (« In elite houses, the number of unguentaria (according to the database of Allison) seems to be rather low and not combined with other toiletries ») et n. 12.

160 Ph. Bruneau met en évidence une utilisation tardive du puits de la cour I de la Maison des comédiens (EAD XXVII, p. 41). Voir aussi l’exposé de la problématique de la fin de l’occupation dans EAD XXVII, p. 424‑425.

161 La reprise de l’étude des monnaies trouvées dans l’îlot par V. Chankowski pourra peut‑être apporter de nouvelles données à croiser avec nos résultats.

162 Dans l’Îlot voisin des bijoux, certaines pièces de l’habitation III avaient déjà fourni des indices d’occupation postérieure au milieu du i^er s. av. J.‑C. : Peignard-Giros 2014b, p. 418‑419.

163 Wurmser 2010, p. 19 ; Berg 2017, p. 15, n. 10 : « the storage of mundus muliebris is closely connected with the general system of storage in the household, and they were mostly stored with other valuables ». Berry 1997a montre aussi qu’un strigile se trouve dans la cuisine de la maison. Berry 1997b, p. 120 : dans le portique du péristyle de la maison I.9.12, se trouvaient nombre d’objets divers, vraisemblablement rangés dans un meuble ou sur une étagère (en bronze : trois plateaux, une amphore et une cruche, un miroir, un repose-pied, une boîte, une patère, un seau, un trépied ; trois bouteilles en verre, un alabastre et une lampe en céramique) aux côtés de matériaux de rénovation architecturale (piles de moellons et de tuiles).

164 Allison 2009, p. 20‑21.

165 Peignard-Giros, Johnson 2018, p. 48, fig. 5.

166 Bats 2013, p. 82.

167 Supra n. 159, sur les unguentaria par exemple. Allison 1995, p. 160‑161 ; Berry 1997a, p. 193‑194, montre que les meubles en bois comprennent des séries d’objets à vocations totalement différentes ; Berry 1997b, p. 120.

168 Hasenohr 2003, p. 195.

169 Gherchanoc 2012.

170 Wurmser 2010, p. 19‑21.

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Table des illustrations


		Titre	Fig. 1 — Plan de l’Îlot des comédiens et de ses abords nord, avec localisation des structures de cuisson identifiées lors des fouilles.
		Crédits	EFA, plan A. Tsampra ; légende S. Élaigne.
		URL	http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1390/img-1.jpg
		Fichier	image/jpeg, 594k

		Titre	Fig. 2 — Pièces X et BB.
		Légende	a. Aménagements de la pièce X contre le mur ouest MR1. b. Meule à trémie découverte dans la pièce X. c. Scène peinte du porc mené au sacrifice sur le mur sud MR28 de la pièce X. d. Vue plongeante des aménagements de la pièce BB contre le mur ouest MR71.
		Crédits	Cl. EFA.
		URL	http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1390/img-2.jpg
		Fichier	image/jpeg, 574k

		Titre	Fig. 3 — Pièce AI.
		Légende	a. Croquis du carré E2 dans le carnet de fouilles de Cl. Vatin, 1963. b. Massif stuqué vu de l’est en cours de fouilles. c. Massif stuqué vu de l’ouest en cours de fouilles. d. Mur sud MR18 avec fenêtre et trou d’encastrement. e. Mur sud MR18 avec niche, trou d’encastrement et four en cloche dans l’angle sud‑ouest.
		Crédits	Cl. EFA.
		URL	http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1390/img-3.jpg
		Fichier	image/jpeg, 534k

		Titre	Fig. 4 — Assemblage de la destruction de l’étage sur l’emprise de la pièce X.
		Crédits	EFA/CEAlex.
		URL	http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1390/img-4.jpg
		Fichier	image/jpeg, 383k

		Titre	Fig. 5 — Bols à reliefs de l’assemblage de la destruction de l’étage sur l’emprise de la pièce X.
		Crédits	EFA/CEAlex.
		URL	http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1390/img-5.jpg
		Fichier	image/jpeg, 508k

		Titre	Fig. 6 — Assemblage de la destruction de l’étage de la pièce AI.
		Crédits	EFA/CEAlex.
		URL	http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1390/img-6.jpg
		Fichier	image/jpeg, 627k

		Titre	Fig. 7 — Assemblage de la destruction de l’étage sur l’emprise de la pièce AI.
		Crédits	EFA/CEAlex.
		URL	http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1390/img-7.jpg
		Fichier	image/jpeg, 506k

		Titre	Fig. 8 — Assemblage de la destruction de l’étage sur l’emprise de la pièce AI.
		Crédits	EFA/CEAlex.
		URL	http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1390/img-8.jpg
		Fichier	image/jpeg, 442k

		Titre	Fig. 9 — Assemblage de la couche intermédiaire cendreuse dans la pièce AI.
		Crédits	EFA/CEAlex.
		URL	http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1390/img-9.jpg
		Fichier	image/jpeg, 524k

		Titre	Fig. 10 — Assemblage de la dernière occupation du rez‑de‑chaussée de la pièce AI : comblement du massif stuqué.
		Crédits	EFA/CEAlex.
		URL	http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1390/img-10.jpg
		Fichier	image/jpeg, 514k

		Titre	Fig. 11 — Assemblage de la dernière occupation du rez‑de‑chaussée de la pièce AI : mobiliers trouvés sur le sol, dans et aux abords des fours.
		Crédits	EFA/CEAlex.
		URL	http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1390/img-11.jpg
		Fichier	image/jpeg, 567k

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Pour citer cet article

Référence papier

Sandrine Élaigne, « Cuisiner à Délos », Bulletin de correspondance hellénique, 145.2 | 2022, 475-525.

Référence électronique

Sandrine Élaigne, « Cuisiner à Délos », Bulletin de correspondance hellénique [En ligne], 145.2 | 2022, mis en ligne le 23 janvier 2024, consulté le 12 octobre 2024. URL : http://journals.openedition.org/bch/1390 ; DOI : https://doi.org/10.4000/11z0d

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