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Varia Philippica, 4. Un séisme à Philippes au tournant du ve au vie s. apr. J.‑C.

Ένας σεισµός στους Φιλίππους στο γύρισµα του 5ου προς τον 6ο αιώνα µ.Χ.
An earthquake in Philippi at the turn from the 5th to the 6th century AD
Michel Sève et Patrick Weber
p. 377-422

Résumés

Le séisme qui a frappé Philippes au tournant du ve au vie s. n’est connu que par les travaux de reconstruction qu’il a occasionnés. Ces travaux ont d’abord été identifiés sur la terrasse basse du forum, en particulier au niveau des portiques, à la curie et dans la pièce aux cinq colonnes du côté ouest, ce qui a permis d’y définir le troisième état architectural. Ce séisme a aussi détruit ou grandement endommagé les temples de la terrasse supérieure du forum et ainsi préparé le terrain pour la construction de la basilique A. Au sud du forum, il a causé la ruine, probablement totale, de la palestre (à l’exception de ses latrines, suffisamment enterrées pour être épargnées) et, dans une moindre mesure, celle du marché. Enfin, ce séisme est à l’origine des désordres qui ont entrainé la reconstruction de la basilique de l’Octogone, et probablement de la basilique « extra muros ». Un examen des dommages causés à la curie par un accident de construction aussitôt réparé mais sans rapport avec ce séisme, figure en annexe.

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Notes de l’auteur

Dans tout le présent article, les bâtiments suivent la nomenclature de Guide (numéros en gras dans le texte, entourés d’un cercle dans la fig. 2) ; pour les différents éléments architecturaux, celle de la thèse encore inédite de Michel Sève, « Recherches sur les places publiques dans le monde grec du ier au viie s. de notre ère. L’exemple de Philippes », sous la direction de M. René Ginouvès, Paris X‑Nanterrre, décembre 1989, dont la publication est prévue prochainement (numéros en maigre, dans le texte et dans la fig. 2).

Texte intégral

  • 1 On ne trouve aucune mention d’un séisme en Macédoine orientale pour la période du tournant du ve au (...)
  • 2 Pour une présentation de la géologie de la plaine de Drama, voir Lespez 2008, p. 93‑106 avec la car (...)
  • 3 Les séismes de la fin du vie s. ou du début du viie s. sont déjà mentionnés dans Bakirtzis 1989. Po (...)
  • 4 Guide, p. 22‑24.

1Le séisme qui eut lieu à Philippes au tournant du ve au vie s. n’est attesté que par les traces matérielles qu’il a laissées, surtout des reconstructions après destruction1. Ce n’est pas surprenant : seuls les événements majeurs ont été mentionnés dans les sources écrites, et celles‑ci ne sont pas nombreuses pour cette période à Philippes. On sait que Philippes se situe dans un bassin d’effondrement, la plaine de Drama, entre deux séries de failles situées l’une le long du Phalacron, au nord de la plaine (faille de Drama-Prosotsani), l’autre au sud du Pangée (faille d’Ofrinion-Galipsos). La sismicité de la région n’est pas très bien connue2. On s’accorde à reconnaître qu’un puissant séisme a ravagé Philippes vers la fin du vie ou le début du viie s. apr. J.‑C., à une date incertaine qui pourrait être 597. C’est lui qui a ruiné, entre autres, la basilique C, ou basilique du Musée, et la basilique B dont la construction n’était pas terminée3. D’autres tremblements de terre d’intensité moyenne peuvent néanmoins avoir causé des dégâts notables à l’échelle locale. On ne trouvera pas ici une étude globale d’archéosismologie, mais plus modestement l’exposé des observations qui nous font conclure à l’existence de ce séisme. C’est l’étude du forum qui nous l’a fait reconnaître4, mais c’est la ville entière qu’il a frappée (fig. 1).

Fig. 1 — Plan général de Philippes.

Fig. 1 — Plan général de Philippes.

S. Provost, P. Weber, M. Sève.

La terrasse basse du forum

  • 5 Voir Sève 2018, p. 139‑140 et fig. 7.
  • 6 Pour tout cela voir Guide, p. 17‑20 ; Sève 2018, p. 143‑150.
  • 7 Guide, p. 29‑31.

2La ville de Philippes est construite au pied de son acropole et sur ses pentes basses aménagées en une série de terrasses successives où des remblais permettaient d’obtenir des surfaces planes plus étendues que ce que la topographie naturelle pouvait offrir5. Le forum occupe deux de ces terrasses (fig. 2) séparées par un dénivelé de 8,60 m environ, entre lesquelles s’insère la rue principale de la ville, prolongement urbain de la via Egnatia, située environ 2 m en contrehaut de la terrasse basse. La terrasse haute était à l’époque romaine l’emplacement de la vie religieuse : il s’y élevait au moins trois temples remplacés au tout début du vie s. par la basilique A. La terrasse basse était le lieu de la vie civique et consiste en un espace dallé, bordé au nord de petits monuments le long de la via Egnatia entre la curie 12 (à l’extrémité ouest) et le temple 1 pour le culte des Empereurs et de la colonie (à l’extrémité est), et entouré sur les autres côtés de trois portiques en pi (respectivement 2 à l’est, 6 au sud, 8 à l’ouest) constitués de deux nefs ouvrant sur cet espace et bordés à l’arrière du bâtiment à quatre pièces 3 et de la bibliothèque 4 à l’est, du tabularium 9 et de la pièce aux cinq colonnes 10 à l’ouest, et au sud des boutiques 7 ouvrant sur la rue du Commerce qui longeait cette terrasse au sud, en contrebas d’environ 2 m6. Cette terrasse reposait sur un remblai plus épais au sud qu’au nord, et à l’ouest qu’à l’est ; elle est prolongée à l’est par celle où ont été construits le quartier épiscopal et l’Octogone. Au sud de la rue du Commerce s’élevaient le marché aux victuailles, macellum, et une palestre, quartier où allait être construite la basilique B. Tous ces monuments étaient construits en grand appareil de blocs très massifs pour les façades, en maçonnerie de moellons et mortier pour le reste7.

Fig. 2 — Plan du forum à l’époque protobyzantine : en maigre, les numéros des divers murs mentionnés dans le texte ; dans un cercle, les numéros des structures citées dans le Guide.

Fig. 2 — Plan du forum à l’époque protobyzantine : en maigre, les numéros des divers murs mentionnés dans le texte ; dans un cercle, les numéros des structures citées dans le Guide.

Guide fig. 6, complétée.

Les portiques

3On sait que les portiques 2, 6 et 8 ont fait l’objet d’une réfection complète à l’époque protobyzantine. Sans entrer dans le détail qui sera examiné dans le cadre de la publication complète, on peut exposer ceci. La colonnade médiane corinthienne qui séparait les deux nefs (à fûts rudentés dans les portiques latéraux 2 et 8, peut‑être laissés lisses dans le portique sud 6) a été remplacée par un mur continu percé de larges ouvertures cintrées dont il subsiste seulement la partie basse des piliers. La colonnade de façade a été entièrement refaite : les stylobates romains ont été remplacés, l’ordre corinthien de la colonnade à fûts rudentés sur les petits côtés est et ouest, à fûts lisses sur le côté sud, a été remplacé partout par un ordre protobyzantin de colonnes à fûts lisses et chapiteaux ioniques à imposte soutenant une élévation à arcatures (fig. 3). Les colonnades des petits côtés ont été fracassées. Les maçonneries protobyzantines utilisent d’assez nombreux fragments des colonnes romaines, parfois retaillés : fûts rudentés (fig. 4) ou seulement cannelés (fig. 5), angles ou corbeilles de chapiteaux corinthiens (fig. 6). Pour contenir les poussées qui résultaient de ce changement de système, il a fallu construire de forts piliers aux angles sud‑est et sud‑ouest. Ces travaux ne pouvaient pas être exécutés en sous‑œuvre à une telle échelle. Un démontage total des toitures était indispensable. Il est douteux que ce démontage ait été volontaire, pour remettre à la mode du jour des structures vieilles de près de trois siècles et demi. L’hypothèse d’un séisme qui aurait ébranlé ou abattu une grande partie des colonnades ainsi remplacées est la plus naturelle.

Fig. 3 — Plans et élévations restitués de l’angle sud‑est de la place à la fin du iie s. (à gauche) et au vie s. (à droite).

Fig. 3 — Plans et élévations restitués de l’angle sud‑est de la place à la fin du iie s. (à gauche) et au vie s. (à droite).

P. Weber.

Fig. 4 — Pied d’une colonne romaine de façade en remploi au côté ouest.

Fig. 4 — Pied d’une colonne romaine de façade en remploi au côté ouest.

M. Sève.

Fig. 5 — Sommet d’une colonne médiane romaine en remploi du côté est.

Fig. 5 — Sommet d’une colonne médiane romaine en remploi du côté est.

M. Sève.

Fig. 6 — Fragments de chapiteaux corinthiens de la colonnade de façade.

Fig. 6 — Fragments de chapiteaux corinthiens de la colonnade de façade.

M. Sève.

  • 8 Voir déjà le rapport sur la mission de 2021, Sève, Weber 2022.
  • 9 La hauteur sous architrave des colonnes romaines peut être évaluée à 5,60 m, celle de leur fût prop (...)
  • 10 Pour les chapiteaux protobyzantins de Philippes, voir Vemi 1989, p. 154‑161 et pl. 55‑59 ; pour la (...)

4Le traitement des colonnes protobyzantines du côté sud du forum est un indice supplémentaire de l’existence du séisme8. Il s’agit de colonnes monolithes lisses, comme il est normal à l’époque. Elles ne sont pas régulières et n’ont pas été extraites à neuf pour l’occasion. Elles étaient plus courtes que les colonnes initiales, qui étaient toutes brisées. Elles ont toutes été retaillées dans les colonnes du iie s. qu’elles ont remplacées9, les unes à leur sommet, les autres à leur partie inférieure, et la partie manquante a été retravaillée dans l’épaisseur (fig. 7) ; c’est particulièrement net quand il s’agit des sommets de colonne où l’on a imité en incision le tore et l’apophyge en saillie des colonnes romaines (fig. 8). Cette architecture protobyzantine paraît régulière vue de loin. Dans le détail, c’est tout le contraire : la dimension des fûts n’est pas régulière (fig. 9) ; les bases, assez différentes entre elles, ont une hauteur peu homogène, entre 35 et 38 cm, le plus souvent 33 cm ; les chapiteaux servaient de variable d’ajustement et sont, eux aussi, dissemblables entre eux dans le détail, quoiqu’ils appartiennent dans leurs grandes lignes à une série homogène dans sa conception, sinon dans sa réalisation concrète (fig. 10)10.

Fig. 7 — Fût de colonne protobyzantine inv. 1970, colonne romaine retravaillée à la partie inférieure.

Fig. 7 — Fût de colonne protobyzantine inv. 1970, colonne romaine retravaillée à la partie inférieure.

M. Sève.

Fig. 8 — Sommet des colonnes protobyzantines inv. 1895, 1897 et 1898, d’origine (à l’avant-plan) ou retaillés.

Fig. 8 — Sommet des colonnes protobyzantines inv. 1895, 1897 et 1898, d’origine (à l’avant-plan) ou retaillés.

M. Sève.

Fig. 9 — Colonnes protobyzantines en remploi du côté sud et restitution de la colonne romaine initiale (blocs inv. 1970 et 1897).

Fig. 9 — Colonnes protobyzantines en remploi du côté sud et restitution de la colonne romaine initiale (blocs inv. 1970 et 1897).

P. Weber.

Fig. 10 — Bases et chapiteaux protobyzantins (chapiteaux inv. 888 et 962 ; bases inv. 1904 et 1896).

Fig. 10 — Bases et chapiteaux protobyzantins (chapiteaux inv. 888 et 962 ; bases inv. 1904 et 1896).

P. Weber.

  • 11 Une fouille a été menée en 1980 à travers le portique sud, à l’emplacement de la boutique 16. Elle (...)
  • 12 Voir par exemple Sève, Weber 2024, fig. 1, détail de l’emmarchement sud dans sa partie ouest.
  • 13 Il s’agit de la dédicace pour Varinia M. f. Ingenua, Collart 1933, p. 362‑363, n° 22 ; Pilhofer 200 (...)
  • 14 Ce fragment conserve trois lettres de la dédicace [In honor]em d[ivinae domus et coloniae Iuliae Au (...)

5S’il a fallu remplacer les stylobates, c’est que les emmarchements qu’ils couronnaient avaient eux‑mêmes été atteints. À l’emplacement de la terrasse basse, le sol en place connaît un pendage assez faible de l’est vers l’ouest, plus prononcé du nord vers le sud : c’est à l’angle sud‑ouest de la place que les remblais sont le plus épais. C’est pourquoi les désordres les plus graves ont été observés à l’extrémité sud des emmarchements latéraux et surtout à l’emmarchement sud (n° 167)11. Ce dernier, qui comportait quatre degrés sous le stylobate, a dû être presque intégralement refait : seule la marche la plus basse paraît d’origine. Les autres degrés sont très irréguliers dans leur tracé, assez sinueux, et dans leur exécution. Les blocs qui les composent sont variables en hauteur et en longueur, si bien qu’il y a parfois un lit de mortier entre les éléments de deux marches successives12. La réalité de la réfection tardive est confirmée par le remploi de deux pierres inscrites à l’extrémité est : dans la marche 2, une inscription du iie s.13, et dans le stylobate, un fragment inscrit de l’épistyle romain14. À l’extrémité ouest, l’angle qu’il forme avec l’emmarchement du portique ouest (n° 283) a été remanié d’une seule venue et les marches se correspondent de l’un à l’autre (fig. 11). Ainsi, le contrefort d’angle sud‑ouest (pilier n° 286) que demandait la colonnade de façade a pu être construit lui aussi d’une seule venue. Ce n’est pas le cas à l’extrémité est où les degrés de l’emmarchement du portique est (n° 90) butent contre une sorte d’échiffre qui crée un coup de sabre, en sorte que les degrés des emmarchements perpendiculaires est et sud ne se correspondent pas (fig. 12). C’est ce qui explique que le contrefort d’angle sud‑est est composé de deux éléments distincts (piliers n° 84, sur l’emmarchement est, et n° 85, sur l’emmarchement sud) : ils sont perpendiculaires l’un à l’autre, mais ne sont pas liés entre eux (fig. 13). Il est possible que l’emmarchement est ait moins souffert que les autres ; l’état actuel de sa ruine ne permet pas d’en juger.

Fig. 11 — Angle sud-ouest du forum.

Fig. 11 — Angle sud-ouest du forum.

M. Sève.

Fig. 12 — Angle des emmarchements est et sud des portiques, vue du nord.

Fig. 12 — Angle des emmarchements est et sud des portiques, vue du nord.

M. Sève, retouchée.

Fig. 13 — Angle des emmarchements est et sud des portiques (relevé) et restitution de l’épistyle du iie s. en remploi.

Fig. 13 — Angle des emmarchements est et sud des portiques (relevé) et restitution de l’épistyle du iie s. en remploi.

P. Weber.

Les autres bâtiments

Côté est

  • 15 Le mur sud du temple est (mur n° 13) est épais de 95 à 98 cm ; le mur de fond du bâtiment (mur n° 1 (...)
  • 16 Voir déjà Guide, p. 45‑48 avec la fig. 24 ; pour plus de détails, Sève, Weber 2022.
  • 17 Contrairement à ce qu’a écrit Pélékanidis 1980, p. 149‑151, les éléments de cette façade n’ont pas (...)
  • 18 Bakirtzis 2008, où le plan p. 369 doit être légèrement complété à l’ouest, selon les données que l’ (...)
  • 19 La grande porte était néanmoins restée debout, comme le prouvent les mortaises destinées à accueill (...)

6Le temple est 1 ne paraît pas avoir souffert. Le bâtiment aux quatre pièces 3, long de 40 m environ, avait une structure assez solide : il s’appuie au nord contre le temple est, son mur de fond n’est que le prolongement du mur de fond du temple, son mur sud est solidement appuyé contre le bâtiment de la bibliothèque 4, et les trois refends séparant les pièces contribuaient à le renforcer15. La façade était plus faible. Elle présentait de larges percements, des grandes portes accostées chacune de deux fenêtres : en partie basse, les portes n’occupaient qu’un quart de la longueur totale, mais au niveau des fenêtres, les percements en occupaient les trois cinquièmes16. Les dommages qui y sont connus sont limités à la pièce I, contiguë au temple, et peut‑être à la pièce III (fig. 14). La pièce I a été subdivisée en deux pièces plus petites larges respectivement de 3,75 m (au nord) et 4,95 m (au sud) par un mur large de 65 cm (mur n° 16, d’orientation est‑ouest). Les éléments de pierre de sa façade ont entièrement disparu, y compris son seuil, mais l’emplacement de ce mur laisse penser qu’il était appuyé contre le montant nord de la porte, comme c’est le cas dans la pièce III où le mur n° 28 s’est accolé contre le montant sud de la porte. Il est d’autre part difficile de comprendre comment la toiture aurait pu être supportée à son extrémité nord si un vide s’était créé dans la façade de la pièce I17. Ces pièces tardives ont ensuite été recoupées par un mur plus tardif qui occupe toute la largeur de la pièce initiale (mur n° 17, d’orientation nord‑sud). Ce dernier mur crée dans la partie est une pièce dont le sol se situe 1,20 m plus haut que celui de la pièce initiale ; deux portes peu distinctes et rebouchées par des travaux de consolidation modernes le mettaient en communication avec le xenodocheion protobyzantin proche du groupe épiscopal qui a donc empiété sur l’espace du forum (fig. 15)18. Même si ces travaux n’ont pas tous un lien direct avec le séisme, ils n’ont été rendus possibles que par les dommages qu’il a causés. Il est plus difficile de se prononcer sur le cas de la pièce III, affectée de plusieurs modifications successives difficiles à ordonner. La plus nette est la création d’un mur d’orientation est‑ouest large de 65 cm et appuyé contre le montant sud de la grande porte (mur n° 28 ; fig. 16), qui la divise en deux autres pièces larges respectivement de 4,90 m (au nord) et 3,64 m (au sud). Ce mur empiète sur l’extrémité du seuil de la pièce initiale qui dessert aussi la pièce plus petite ainsi créée. On remarque sur le seuil les crapaudines pour une porte large de 1,20 m environ et, sur le montant nord de la porte initiale, les traces de fixation d’un linteau de bois et d’un système de fermeture à mi‑hauteur : la porte tardive aurait été haute d’environ 2,10 m (fig. 17 et 18). Le seuil de la pièce sud tardive n’est autre qu’un linteau de fenêtre, retourné et largement retaillé (inv. 562 ; fig. 19), ce qui implique que la façade de la pièce III n’était pas restée intacte19. Ces réaménagements sont très comparables, et probablement contemporains : le bâtiment a donc été atteint par le séisme, sans qu’il soit possible d’évaluer l’ampleur des dommages. La structure d’ensemble de la façade avait dû rester solide : les réfections du portique 2 entraînaient la reconstruction complète de la toiture qui ne pouvait s’appuyer à l’est que sur elle.

Fig. 14 — Côté est du forum et atrium de l’Octogone.

Fig. 14 — Côté est du forum et atrium de l’Octogone.

M. Sève.

Fig. 15 — Porte mettant en communication le réaménagement protobyzantin au fond de la pièce I avec les constructions situées plus à l’est.

Fig. 15 — Porte mettant en communication le réaménagement protobyzantin au fond de la pièce I avec les constructions situées plus à l’est.

M. Sève, retouchée.

Fig. 16 — Réaménagement de la pièce III du bâtiment 3, vue de l’intérieur.

Fig. 16 — Réaménagement de la pièce III du bâtiment 3, vue de l’intérieur.

M. Sève.

Fig. 17 — Traces d’une porte d’époque protobyzantine sur le seuil de la pièce III du bâtiment 3.

Fig. 17 — Traces d’une porte d’époque protobyzantine sur le seuil de la pièce III du bâtiment 3.

M. Sève.

Fig. 18 — Face interne du montant nord de la pièce III du bâtiment 3 avec les traces d’insertion de la porte protobyzantine.

Fig. 18 — Face interne du montant nord de la pièce III du bâtiment 3 avec les traces d’insertion de la porte protobyzantine.

M. Sève.

Fig. 19 — Linteau de fenêtre remployé en seuil dans la pièce III du bâtiment 3.

Fig. 19 — Linteau de fenêtre remployé en seuil dans la pièce III du bâtiment 3.

M. Sève.

  • 20 Il y a aussi un fragment de granit en remploi dans un des piliers du mur à arcatures qui a remplacé (...)

7La bibliothèque 4 a elle aussi été touchée. Elle a été désaffectée. Ses murs latéraux étaient liés au mur de fond par un fort chaînage d’angle en blocs de grand appareil disposés en besace, et la structure a dû résister. Sa façade a été ébranlée, probablement effondrée dans son extrémité : le stylobate est perdu sur une longueur de 3,70 m, le pilastre d’ante sud et la colonne la plus au sud ont disparu et ont dû être fracassés. Dans sa partie sud, un mur constitué presque uniquement de remplois (mur n° 42, qui remploie en particulier un chapiteau de la bibliothèque, un chapiteau du portique romain [fig. 20] et la dédicace commémorant le sénateur C. Iulius Maximus Mucianus, CIPh II, 1, no 38) a permis de ménager un couloir en pente douce large de 2,40 m donnant un accès direct du portique à la cour de l’Octogone situé plus à l’est par une porte percée à 64 cm au‑dessus du sol initial. Au milieu à peu près de ce qui subsistait de la façade, l’entablement a été étançonné par un pilier large de 66 à 68 cm, long de 1,18 à 1,28 m dans le sens transversal, qui en partie repose sur le stylobate pour 75 cm (soit à peu près les 3/5 de sa largeur), en partie est fondé sur un mur plus ancien (le mur n° 40, datant du premier état) pour une longueur de 43 à 53 cm (pilier n° 46 ; fig. 21). Sa maçonnerie contient des fragments de granit qui ne peuvent provenir que des supports perdus de la façade, ce qui confirme la mise en rapport de ces diverses modifications entre elles et avec le séisme20. On ne sait si le séisme est la cause directe de la désaffectation du bâtiment, qui peut avoir été antérieure.

Fig. 20 — Bibliothèque, chapiteau du portique romain en remploi dans le mur tardif.

Fig. 20 — Bibliothèque, chapiteau du portique romain en remploi dans le mur tardif.

M. Sève.

Fig. 21 — Pilier protobyzantin soutenant l’entablement de la bibliothèque.

Fig. 21 — Pilier protobyzantin soutenant l’entablement de la bibliothèque.

M. Sève.

Côté ouest

  • 21 Velenis 2015, p. 457 et fig. 5 p. 458. Cette proposition n’est pas reprise dans les divers dessins (...)

8La façade de la curie 12 a très probablement été ébranlée. Nous en voyons un indice dans la série de neuf encoches creusées dans le dallage face à son entrecolonnement central, à environ 2,32 à 2,41 m de la marche 1 de l’emmarchement, et 3,70 m de l’axe des colonnes, pour une longueur totale de 3,28 m, un peu supérieure à celle de l’entrecolonnement restitué à 2,80 m. Leur alignement est irrégulier (fig. 22 et 23). Elles servaient à caler des madriers pour étayer la travée centrale de la façade. Elles ont été interprétées dans un sens différent par Michael Velenis dans son étude de la curie : il y voit l’ancrage d’une rampe de bois permettant d’accéder au sol du pronaos du bâtiment21. Deux raisons expliquent notre désaccord. Il existe au temple est, dans une position analogue, une rampe permettant de franchir la dénivellation entre le dallage de la place et celui du pronaos (rampe no 92). Elle est en pierre et constituée de trois dalles parallèles, longues d’environ 1,50 m et larges ensemble de 2,73 m ; leur surface est profondément striée de rainures horizontales pour permettre le passage des animaux de bât. Tout le côté est de la place basse – rampe est 20, pronaos du temple, nef extérieure du portique 2, rampe sud‑est 5 – constituait une voie de passage très fréquentée entre la via Egnatia, la place basse et la rue du Commerce. Ce n’est pas le cas du côté ouest : la rampe supposée n’aurait eu à desservir que la curie. D’autre part, le système d’ancrage est très puissant : neuf encoches serrées les unes contre les autres sur une longueur de 3,28 m, et profondes de 5 à 6 cm du côté est, qui s’amortissent en biseau vers l’ouest. Il y avait donc une poussée importante à contenir venant de l’ouest. Une rampe de bois desservant la curie pour la commodité des décurions n’aurait demandé qu’une encoche à chaque extrémité, et pas si grande. L’hypothèse la plus satisfaisante est qu’elles ont servi à caler un système de tours d’étaiement pour la travée centrale de la façade là où elle était la plus haute (fig. 24, 2526).

Fig. 22 — Encoches face à la curie, vue d’ensemble.

Fig. 22 — Encoches face à la curie, vue d’ensemble.

M. Sève.

Fig. 23 — Encoches face à la curie, détail.

Fig. 23 — Encoches face à la curie, détail.

M. Sève.

Fig. 24 — Plan des encoches.

Fig. 24 — Plan des encoches.

P. Weber.

Fig. 25 — Coupe restituée de l’étaiement.

Fig. 25 — Coupe restituée de l’étaiement.

P. Weber.

Fig. 26 — Élévations de la curie : en bas, état romain ; en haut, état protobyzantin étayé.

Fig. 26 — Élévations de la curie : en bas, état romain ; en haut, état protobyzantin étayé.

P. Weber.

  • 22 Voir sur ce point Biard, Sève, Weber 2019, surtout l’épilogue p. 766.

9À l’extrémité nord de la nef interne du portique 8, le baldaquin 11 de la statue assise a été renversé par le séisme, et ses éléments ruinés ont été laissés en place, simplement recouverts en partie par une chape de maçonnerie dont on ignore la raison d’être22.

  • 23 Pour ce bâtiment, voir Guide, p. 64‑65, et déjà Sève, Weber 2012.
  • 24 Voir par exemple la base pour un empereur indéterminé CIPh II, 1, no 35 (hauteur 67,5 cm ; pl. xvii (...)
  • 25 Il est haut de 0,925 m et long de 1,15 m pour une épaisseur de 0,78 m, et son attribution n’est pas (...)

10Plus à l’ouest, la façade de la pièce aux cinq colonnes 10, qui tenait lieu de basilique civile, n’était pas sans fragilités23. Le bâtiment long de 35 m était solidement encadré sur trois de ses côtés : appuyé au nord contre le mur sud de la curie, limité à l’ouest et au sud par deux murs que de grands blocs disposés en besace liaient entre eux, épais respectivement de 1,18 m (mur n° 180, à l’ouest, prolongement du mur de fond de la curie) et 0,65 m (mur n° 203, au sud), il ouvrait à l’est sur le portique 8 par une façade de cinq colonnes in antis, plus fragile (fig. 27 et 28). Elle a été très ébranlée, et probablement en partie détruite. La colonnade a été remplacée par un mur percé d’ouvertures pour lequel on a utilisé des bases honorifiques du iie s. dont la mouluration a été ravalée et l’inscription souvent effacée24 : c’est ce qui explique leur présence dans la nef interne du portique (fig. 29). À l’extrémité nord, le pilastre d’ante appuyé contre le mur de la curie a dû être consolidé par une série de bases honorifiques en remploi appuyée contre lui : il en subsiste une (inv. 1171) dont l’inscription a été ravalée (fig. 30 et 31). Le gros bloc taillé en équerre (inv. 1263) accoté contre le pilastre d’ante sud dans le mur tardif n° 213, est le vestige d’un soutènement analogue (fig. 32)25. Elles ont parfois été accotées en sous-œuvre à des supports affaiblis (c’est le cas pour les antes nord et sud et probablement pour la partie nord de la façade), parfois en remplacement de colonnes défaillantes (dans la partie sud), ce qui laisse penser que la ruine de la façade a été partielle et inégalement répartie. Le mur qui les complète est d’une construction très médiocre, fait de fragments de remploi parfois assez gros provenant apparemment de la ruine du portique romain, de fragments de tuiles ou de briques liés d’un mortier très friable ; il est très mal conservé. Son épaisseur varie, au cas par cas, entre 0,65 et 0,75 m ; les ouvertures sont d’une largeur peu homogène, mais à intervalles réguliers. Il est néanmoins probable qu’il contribuait à étayer les parties hautes du bâtiment. La construction de ce mur de façade en a complètement modifié l’aspect.

Fig. 27 — Façade de la pièce aux cinq colonnes en enfilade, vue du sud.

Fig. 27 — Façade de la pièce aux cinq colonnes en enfilade, vue du sud.

M. Sève, retouchée.

Fig. 28 — Façade de la pièce aux cinq colonnes, vue de face.

Fig. 28 — Façade de la pièce aux cinq colonnes, vue de face.

M. Sève.

Fig. 29 — Pièce aux cinq colonnes, base honorifique remployée dans le monument aux cinq colonnes (bloc inv. 1054), lit d’attente.

Fig. 29 — Pièce aux cinq colonnes, base honorifique remployée dans le monument aux cinq colonnes (bloc inv. 1054), lit d’attente.

M. Sève.

Fig. 30 — Pièce aux cinq colonnes, détail de la base d’ante nord.

Fig. 30 — Pièce aux cinq colonnes, détail de la base d’ante nord.

M. Sève.

Fig. 31 — Blocs de renforcement pour la façade de la pièce aux cinq colonnes : base inscrite inv. 1171 accolée au pilastre d’ante nord (plan et élévation) et base inv. 1054.

Fig. 31 — Blocs de renforcement pour la façade de la pièce aux cinq colonnes : base inscrite inv. 1171 accolée au pilastre d’ante nord (plan et élévation) et base inv. 1054.

P. Weber.

Fig. 32 — Pièce aux cinq colonnes, base d’ante sud et orthostate accolé, en 2016.

Fig. 32 — Pièce aux cinq colonnes, base d’ante sud et orthostate accolé, en 2016.

M. Sève.

  • 26 L’épaisseur varie de 1,17 m au mur nord à 1,63 m au mur ouest, et les angles sud‑ouest et nord‑oues (...)
  • 27 Ce bloc en équerre est haut de 1,175 m environ, long de 1,185 m, épais de 1,03 m environ.

11À l’angle sud-ouest de la terrasse basse, le tabularium 9 est construit à l’endroit où les remblais sont le plus épais, ce qui pouvait constituer une cause de fragilité malgré la solidité de sa construction. Ses quatre murs sont très épais et profondément fondés26, et les éléments qui subsistent de son élévation se caractérisent par leur grande massivité, ainsi le gros bloc taillé en équerre qui subsiste à côté de son angle nord‑est27 (inv. 1268 ; fig. 33). On n’a cependant observé aucune trace de consolidation. Si le bloc en équerre inv. 1263 accoté à l’ante sud de la pièce aux cinq colonnes appartient bien à la même construction, il faudrait admettre que le tabularium a été en partie détruit et n’a pas été réparé. Mais avait‑il encore une utilité pratique ?

Fig. 33 — Tabularium, orthostate de l’angle nord‑est situé non loin de sa place initiale.

Fig. 33 — Tabularium, orthostate de l’angle nord‑est situé non loin de sa place initiale.

M. Sève.

Côté sud

  • 28 Il s’agit du mur n° 113, long de 102,50 m et épais de 1,35 m. Voir Guide, p. 55‑59 et surtout fig.  (...)
  • 29 Ainsi le refend qui sépare les boutiques 2 et 3 (mur n° 96) est resté intact dans son tiers nord où (...)
  • 30 Voir le rapport de Sève, Weber 2023.

12Le bâtiment des boutiques présente, on le sait, deux faces très différentes entre elles, de part et d’autre de l’épais mur qui servait à la fois de mur de fond pour le portique et les boutiques, et de mur de soutènement pour les remblais de la terrasse28. Du côté de la place, les deux nefs du portique 6 étaient construites devant un mur dépourvu de toute ouverture auquel elles ne servaient que d’habillage. Elles ouvraient directement sur celles des portiques perpendiculaires des côtés est et ouest (respectivement 2 et 8) et ne bénéficiaient donc d’aucun appui particulier à leur extrémité : le séisme les a abattues. Du côté de la rue du Commerce, les boutiques 7 – il y en avait dix‑neuf entre deux cages d’escalier à chaque extrémité – étaient situées en contrebas. Leur façade était à deux niveaux, d’ordre dorique au rez‑de‑chaussée et ionique à l’étage. Les vingt murs de refend qui les séparaient et les deux murs d’extrémité formaient au rez‑de‑chaussée une structure très solide qui n’a probablement pas été atteinte : le mur de fond ne montre aucune déformation dans sa partie conservée et sa partie haute n’a pas dû non plus être endommagée. On note néanmoins des réparations tardives à l’extrémité de ces refends, qui pourraient donc avoir été ébranlés par le séisme29. L’étage consistait en un vaisseau continu sans divisions internes bordé en façade de colonnes ioniques sur piédestal mouluré entre lesquelles étaient insérées des plaques de parapet. Il y en avait trente‑neuf entre les deux extrémités ; le traitement de ces dernières est inconnu. S’il subsiste neuf piédestaux, complets ou fragmentaires, et quelques fragments du garde-corps qu’ils maintenaient, aucun élément des parties supérieures n’a pu être retrouvé au point qu’on peut se demander si le projet conçu en pierre a pu être mené à son terme. Si les parties supérieures étaient en bois, elles ont été d’autant plus facilement abattues30. On ne sait si elles ont été remplacées.

L’ensemble de la ville

  • 31 Sur l’architecture religieuse de Philippes à l’époque protobyzantine, voir en dernier lieu Sodini 2 (...)

13Le séisme que l’étude de la terrasse basse du forum permet de restituer a nécessairement ébranlé d’autres constructions à Philippes. Dans le centre de la ville, des terrains occupés par des monuments publics romains ont vu s’édifier deux églises majeures : la basilique A sur la terrasse supérieure du forum, où se situaient les principaux temples de la colonie (en particulier son Capitole), et la basilique B au sud du forum sur un terrain occupé par le marché aux victuailles, le macellum, et par une palestre qu’on peut associer à un ensemble thermal situé plus au sud et dont la fouille reste à faire. Il a aussi affecté deux églises dont la construction date de la fin du ive ou du début du ve s., l’Octogone, immédiatement à l’est de la terrasse basse du forum, et la basilique « extra muros », dans le cimetière est à l’extérieur de la ville31.

La basilique A

14La plus importante de ces églises est la basilique A, que l’on date ordinairement du tournant du ve au vie s. Dans sa présentation synthétique du monument, Paul Lemerle écrit :

  • 32 Lemerle 1945, p. 105, et plus en détail, p. 284. Pour la publication exhaustive du monument, p. 281 (...)

Pour la basilique construite à la fin du ve siècle sur la terrasse, vaste complexe monumental… on entailla la paroi rocheuse de l’acropole, on construisit de puissants soutènements, on ménagea un vaste plateau artificiel, on sacrifia des constructions qui dataient encore de l’époque grecque, tel que cet hérôon transformé en citerne à l’ouest de l’atrium, et sans doute aussi des constructions romaines qui s’élevaient au nord du forum, et dont les vestiges sont aujourd’hui enfouis sous une si épaisse couche de terre remblayée, qu’ils n’ont même pas été reconnus32.

  • 33 Il faut probablement comprendre qu’on n’a pu observer en place aucun vestige organisé des construct (...)
  • 34 Lemerle 1945, p. 283‑284 et n. 3 p. 283. Mais il reconnaît, p. 348, que le stylobate des colonnes é (...)
  • 35 Voir Sève, Weber 1986. Le détail est le suivant. Dans le naos, quatre blocs de fondation, nos 6 à 8 (...)
  • 36 C’est ici l’occasion d’une mise en garde : le plan du centre de la ville au iie s. apr. J.‑C. publi (...)

15Il indique aussi que des sondages pratiqués sous la basilique et sous l’atrium n’ont pas permis de trouver de constructions grecques ou romaines antérieures à la basilique33 ; enfin, que les fragments d’inscriptions grecques « remployés comme moellons dans le gros œuvre du monument chrétien » sont presque le seul remploi qu’on puisse constater34. Nous sommes en désaccord avec lui. De très nombreux éléments romains ont été utilisés pour les stylobates du naos. Nous y avons repéré quatre blocs de fondation dont deux étaient encore en connexion, et soixante‑neuf blocs d’élévation ; dans la pièce annexe située au nord, deux pilastres et deux chapiteaux corinthiens ; dans l’atrium, une base de colonne ayant servi de modèle pour le reste de la colonnade ; il pourrait y en avoir d’autres35. Il y avait donc des monuments romains sur la terrasse haute du forum. Nous y avons reconnu les éléments de trois temples, dont le monument remployé en citerne, mais il y en a probablement eu d’autres : c’est là que l’on peut situer le Capitole de la colonie36. Ils ont été détruits par le séisme. Les constructeurs de la basilique n’ont pas eu à chercher bien loin leurs matériaux de construction : les ruines des monuments romains que le séisme avait mis à bas, ou gravement ébranlés, les leur ont fournis sans grand effort (fig. 34).

Fig. 34 — Basilique A, stylobate constitué de blocs romains en remploi.

Fig. 34 — Basilique A, stylobate constitué de blocs romains en remploi.

M. Sève, retouchée.

La basilique B

16Le cas de la basilique B ou Direkler, au sud du forum, de l’autre côté de la rue du Commerce, est différent (fig. 35). Paul Lemerle écrit :

  • 37 Lemerle 1945, p. 105‑106 ; publication exhaustive p. 413‑513. Pour le détail de l’implantation, p.  (...)

Pour faire place à ce monument grandiose [la basilique B] … on sacrifia, nous le verrons, deux rues romaines, un quartier de maisons, la plus grande partie du marché, et une grande palestre d’époque antonine37.

Fig. 35 — Le centre urbain de Philippes à l’époque protobyzantine : plans de fouille.

Fig. 35 — Le centre urbain de Philippes à l’époque protobyzantine : plans de fouille.

D’après Guide fig. 6 pour la terrasse basse du forum et relevé de Henri Ducoux, planothèque nos 923 [marché] et 990 [basilique B et palestre]). P. Weber.

  • 38 Le marché est incomplètement connu, car l’îlot qu’il occupait n’a pas été fouillé au sud des limite (...)
  • 39 Lemerle 1937 ; pour les latrines, p. 95‑96 et pl. xi et xii ; avec plus de détails et une illustrat (...)
  • 40 Voir le plan général de Philippes dressé par Henri Ducoux, Ducoux, Lemerle 1938, pl. i, reproduit c (...)

17C’est en effet dans tout un quartier du centre de la ville romaine qu’a été implantée la basilique B, vers le milieu du vie s. Il comportait en particulier le marché aux victuailles, macellum, construit vers le milieu du iie s. sur un îlot de la trame urbaine exactement dans l’axe de la terrasse basse du forum, qui occupait de son côté cinq îlots. Il s’était donc créé un quartier commercial avec au nord les boutiques qui bordaient le forum, au sud le marché, d’où le nom de rue du Commerce, Εµπορική Οδός, donné par les archéologues grecs à la rue qui les séparait38. Les constructions de l’îlot situé au‑delà de la rue qui bordait le marché à l’est n’ont pour ainsi dire pas été fouillées et sont très mal connues. Les deux îlots contigus à l’ouest, ainsi que la rue qui les séparait, étaient entièrement occupés par une palestre dont on connaît surtout les vastes latrines, superbement conservées39. Ces dernières ouvraient sur une rue parallèle à la rue du Commerce, au sud, et l’ensemble peut être mis en rapport avec un bâtiment situé au sud de cette rue, probablement un ensemble thermal, repéré dès 1937 par photographie aérienne, puis précisé par la prospection géophysique40. Paul Lemerle voit dans la destruction de ces monuments l’effet de la volonté des constructeurs de la basilique :

  • 41 Lemerle 1945, p. 422‑423.

Qu’ils aient été démolis par les constructeurs de la basilique, c’est ce que montrent à l’évidence le fait que tous les murs sont rasés au même niveau, et que des matériaux provenant des édifices détruits sont remployés en grand nombre dans la construction byzantine… Le sacrifice était si complet, qu’on n’a même pas cherché à utiliser les murs ou les fondations. Les murs de Direkler … ont exactement la même direction que les murs anciens. Les fondations de Direkler passent parfois à moins d’un mètre des fondations romaines, qui ne leur cèdent ni en solidité, ni en beauté. Cependant l’architecte chrétien a dédaigné ces facilités. Il a laissé enfouies dans le sol, comme un squelette inutile, les profondes assises romaines, et installé à côté d’elles, au milieu d’elles, les fondations puissantes de la basilique41.

  • 42 Coupry 1946 ; Sève, Weber 2018, p. 789‑791, M 15.
  • 43 Les colonnes actuellement debout ont été redressées au moment de la fouille, voir Sève 2014, p. 172 (...)
  • 44 Ces vues ne concordent pas avec celles de Karydis 2018, selon qui il y aurait eu une première phase (...)
  • 45 Pour une illustration concrète de la difficulté à manœuvrer ce type de blocs, voir les photos prise (...)

18Ils ont cependant laissé subsister une partie du marché pour en faire « un portique latéral de la basilique », ce qui ne s’accorde pas entièrement avec l’idée d’une destruction systématique de l’existant. Notre interprétation est entièrement différente : les destructions dont il s’agit, qui auraient entraîné des frais considérables s’il avait fallu abattre des bâtiments en bon état, s’expliquent par les ravages du séisme. Les dommages ont été suffisamment graves pour qu’on ne puisse pas envisager de réparations comme il a été fait au forum. Mais en avait‑on besoin ? Faute d’une fouille, on ne sait ce qu’il est advenu du probable ensemble thermal du champ Kalaïtzoglou. Les latrines étaient d’utilité publique, et leur position enterrée à trois mètres de profondeur avait dû les protéger. Les aménagements du niveau supérieur servaient‑ils encore ? Une partie du marché a subsisté, réutilisée par les constructeurs de la basilique qui lui avaient trouvé un emploi. Faute d’une étude de détail, on ne sait s’il avait subsisté sans trop de dommages, ou avait été plus ou moins réparé pour continuer à remplir sa fonction : il est impossible de situer dans le temps par rapport au séisme la marelle de Jean le Boucher42 ou l’image d’une volaille (fig. 36) gravée face à la crépis du monument, qui rappellent son rôle utilitaire43. L’idée que les constructeurs aient volontairement laissé de côté par dédain les fondations romaines nous laisse sceptiques. C’est le contraire de ce que nous constatons au forum, où les éléments porteurs se sont succédé au même emplacement d’une phase architecturale à l’autre. Le tracé de la trame urbaine contraignait l’orientation de l’église. Si les fondations romaines n’ont pas été utilisées, c’est que la structure en coupole de la basilique demandait des fondations très puissantes et d’une nature différente qui rendait impossible l’utilisation des fondations filantes des monuments antérieurs44. Il s’est passé au moins un demi-siècle entre le séisme et les premiers travaux à la basilique B. Le marché peut‑être en partie, la palestre en totalité, étaient devenus un champ de ruines. Ils ont servi de carrière pour la construction des quatre piliers de la basilique, presque exclusivement constitués de remplois (fig. 3738). Les blocs sont très massifs, les déplacer n’était pas chose facile, on ne l’a certainement pas fait en vain45.

Fig. 36 — Marché, graffite sur le dallage de la rue face au monument.

Fig. 36 — Marché, graffite sur le dallage de la rue face au monument.

M. Sève.

Fig. 37 — Basilique B, remplois de corniches et de frise (Lemerle, Philippes, pl. lix, g‑h).

Fig. 37 — Basilique B, remplois de corniches et de frise (Lemerle, Philippes, pl. lix, g‑h).

P. Weber.

Fig. 38 — Trois blocs de frise en remploi dans le pilier sud‑ouest de la basilique B.

Fig. 38 — Trois blocs de frise en remploi dans le pilier sud‑ouest de la basilique B.

M. Sève.

L’Octogone

  • 46 Voir sur tout cela Pelekanidou, Mentzos 1990, p. 604. Restitution graphique de l’élévation vue du s (...)

19Dans la partie sud du groupe épiscopal, le long de la rue du Commerce, immédiatement à l’est de la terrasse basse du forum, une église de plan strictement octogonal a été construite au tout début du ve s. sur une terrasse en remblai qui prolongeait celle du forum. Elle comporte un espace central lui aussi octogonal défini par une colonnade (de 22 colonnes ?) ; sa structure est assez légère (fig. 39). Dans la première moitié du vie s., probablement sous le règne de Justinien, elle a fait l’objet d’une reconstruction. La destruction du premier octogone a dû être complète. Tout son côté sud a en effet été touché et affecté de déplacements vers le sud, suivant la pente naturelle du terrain : le remblai sur lequel était construite sa partie sud, le côté sud du stylobate, légèrement déplacé, les murs sud du bâtiment, eux aussi déformés. La reconstruction a elle aussi été complète. Le plan octogonal a été conservé pour le cœur de l’édifice, mais ce dernier est désormais inscrit dans un carré muni d’exèdres dans les écoinçons ; le bâtiment est agrandi vers l’est, les aménagements intérieurs sont modifiés, et la colonnade ne compte plus que 20 colonnes. Un portique est ajouté le long du côté sud, prolongé par une sorte de déambulatoire le long du côté est (fig. 40). Ces modifications ont toutes pour effet de renforcer la stabilité du bâtiment. C’est le séisme qui explique le mieux les désordres constatés dans la partie sud de l’église qui ont entraîné sa ruine et les modifications de structure (en particulier les exèdres dans les écoinçons) adoptées lors de la reconstruction46.

Fig. 39 — Octogone au début du ve s.

Fig. 39 — Octogone au début du ve s.

D’après PraktArchHet 1979, p. 96.

Fig. 40 — Octogone au début du vie s.

Fig. 40 — Octogone au début du vie s.

D’après PraktArchHet 1979, p. 98.

La basilique « extra muros »

  • 47 Pélékanidis 1955.
  • 48 La datation de la première phase est établie d’après des monnaies trouvées dans les tombes qui se t (...)
  • 49 La datation de la deuxième phase dépend essentiellement de celle des chapiteaux. Pour ceux‑ci, voir (...)
  • 50 Voir le récit de Malchos, éd. Bonn, 1829, 234 sq. : Ὁ δὲ Θευδέριχος… τὸ µὲν τῆς δυνάµεως αὐτοῦ εἰς (...)
  • 51 Pélékanidis 1955, n. 114, invoque l’état d’insécurité qui régnait dans la région.
  • 52 Voir les plans chez Pélékanidis 1955, p. 117 fig. 2 (premier état) et p. 123 fig. 7 (deuxième état)

20Le cas de la « basilique extra muros » est moins clair. Cette église cémétériale découverte par hasard à l’été 1955, fouillée d’octobre 1955 à l’été 1956, a été publiée peu après par son fouilleur47. Elle se situe dans l’actuel village de Krenides, à 1 km environ à l’est de la ville. On y a trouvé des tombes avec des monnaies qui sont la seule base de la chronologie. La construction initiale de cette église à trois nefs munie d’un étage serait à dater dans la première moitié ou au milieu du ive s. selon le fouilleur, ce qui en ferait le monument chrétien le plus ancien de Philippes et paraît peu vraisemblable ; on a proposé plutôt la deuxième moitié de ce siècle48 (fig. 41). La destruction de la partie supérieure a entraîné une reconstruction dans la première moitié du vie s., à l’époque de Justinien selon le fouilleur49. La destruction du premier état est attribuée à l’attaque des Ostrogoths de Théodoric Strabon dont Philippes a été victime en 473, si c’est bien de Philippes qu’il s’agit : faute de pouvoir prendre la ville, ils se sont contentés d’en incendier les faubourgs50. On peut se demander si ces attaques auraient suffi à rendre nécessaire une reconstruction qui n’a pas été immédiate51. L’hypothèse que cette église ait été elle aussi victime du séisme nous paraît au moins aussi vraisemblable. La reconstruction a été faite sur le même plan, avec une différence notable pour la séparation entre la nef centrale et les nefs latérales : dans le premier état, il s’agit de colonnades à colonnes indépendantes ; dans le deuxième état, des stylobates ont été installés dans les colonnades (fig. 42) ; leur hauteur restituée de 60 cm empêchait le passage direct entre les nefs, qui n’est possible qu’à l’extrémité est52. La raison de ce changement n’est pas indiquée : peut‑être s’est‑il agi de consolider une structure porteuse qui s’était révélée trop faible en créant une liaison en pied de colonnes. Les données disponibles ne permettent pas d’entrer davantage dans le détail.

Fig. 41 — Basilique « extra muros » vers la fin du ive s.

Fig. 41 — Basilique « extra muros » vers la fin du ive s.

D’après ArchEph 1955, p. 117, fig. 2.

Fig. 42 — Basilique « extra muros » vers la fin du vie s.

Fig. 42 — Basilique « extra muros » vers la fin du vie s.

D’après ArchEph 1955, p. 123, fig. 7.

Conclusion

  • 53 Les sols de l’époque protobyzantine semblent avoir été abaissés par l’ancienne fouille, mais les re (...)
  • 54 Catalogue des chapiteaux ioniques à imposte de Philippes chez Vemi 1989, p. 154‑161 et pl. 55‑59, n(...)
  • 55 Lemerle 1945, p. 106 : « il n’y a pas de proportion entre les dépenses immenses qu’exigèrent ces en (...)
  • 56 Voir Birtachas, Salemi, Oikonomopoulou 2023, p. 186‑189 sur l’inachèvement de la basilique B, et p. (...)

21On dispose donc de nombreux indices qui suggèrent l’existence d’un séisme vers le début du vie s. Il est difficile d’en proposer une date précise. La stratigraphie du forum n’offre que peu d’éléments, mais oriente vers la fin du ve s. ou le tout début du vie s.53. Les arguments d’ordre stylistique ne sont guère plus précis : ils renvoient le plus souvent à la première moitié du vie s.54. Il y a une extraordinaire floraison de construction d’églises à Philippes dans les deux premiers tiers du vie s., et le séisme a pu en être une des causes. Dans deux cas au moins, l’Octogone assurément, et la basilique « extra muros » très probablement, il était nécessaire de reconstruire. Dans deux autres cas, pour les basiliques A et B, le terrain était prêt et les matériaux disponibles si l’on voulait le faire. C’est surtout à la terrasse basse du forum que les travaux étaient indispensables pour la conserver, en particulier pour sauvegarder la communication entre les deux rues principales de la ville, la via Egnatia et la rue du Commerce. Il faut qu’il y ait eu de l’argent. Paul Lemerle s’étonne de la disproportion entre les moyens financiers exigés par les travaux de construction à Philippes et la dimension modeste de la ville55. La vénération de l’apôtre Paul a pu attirer des pèlerins, et des fonds. La parenté étroite entre l’architecture de la basilique B et celle de Sainte-Sophie de Constantinople s’expliquerait au mieux si le responsable des travaux était le même architecte, avec par conséquent un financement impérial56. Il ne faut pas négliger l’importance des remplois de fondations et d’éléments d’architecture, et la proximité des carrières si l’on devait tailler des éléments nouveaux, qui ont permis de raccourcir les délais de la construction tout en allégeant les frais. Il faut aussi qu’il y ait eu des hommes : l’ampleur des constructions et la massivité des blocs en demandaient beaucoup, terrassiers, manœuvres, tailleurs de pierre. On ne peut croire que tout a pu être fait en même temps, mais les critères manquent pour savoir quel a été l’ordre de priorité des travaux.

Appendice

Un accident de construction à la façade de la curie

22Le bloc stylobate de la colonne nord de la curie a souffert d’une fêlure soigneusement réparée dans l’Antiquité, qui a affecté son angle nord‑est. Elle s’amorce en retrait de la façade et court en s’aggravant jusqu’au canal de coulée qu’elle traverse. Elle a été consolidée par deux crampons de fer enrobé de plomb, maintenant pillés, longs de 26 cm, larges de 3,5 cm. Ils sont posés perpendiculairement à cheval sur elle, l’un à proximité immédiate de son origine, l’autre plus près de la mortaise. Il ne peut s’agir d’un accident lié au séisme du début du vie s. : si le crampon situé près de l’origine est peut‑être resté en partie visible, ce n’est pas le cas de l’autre, entièrement recouvert par le piédestal de la colonne (fig. 43). Il doit donc s’agir d’un accident survenu lors de la mise en place de ce dernier. Les constructeurs ont estimé, à juste titre, que cette mésaventure ne demandait pas le remplacement complet de la dalle stylobate, qui aurait été difficile et coûteux.

Fig. 43 — Réparation antique au stylobate de la curie.

Fig. 43 — Réparation antique au stylobate de la curie.

M. Sève.

23La base pour un monument honorifique installée devant cette colonne au moment même de la construction de la curie et qui emboîte la marche 2 de la crépis a elle aussi souffert d’une cassure dans son angle nord-ouest, au contact de la crépis et en face de la fêlure du bloc stylobate. Cette cassure a été réparée dans l’Antiquité par un crampon de fer enrobé de plomb encore intact (fig. 44) : il doit s’agir du même accident. Nous n’avons rien observé de comparable dans les autres constructions du forum.

Fig. 44 — Socle devant la façade de la curie avec réparation antique.

Fig. 44 — Socle devant la façade de la curie avec réparation antique.

M. Sève.

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Bibliographie

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Notes

1 On ne trouve aucune mention d’un séisme en Macédoine orientale pour la période du tournant du ve au vie s. dans les catalogues compilés par Guidoboni, Comastri, Traina 1994 et Ambraseys 2009. Cela ne veut pas dire qu’il n’y en a eu aucun : ainsi, les archéologues bulgares en signalent deux à Héraclea Sintica dans la haute vallée du Strymon (actuellement Rupite, commune de Petrich), l’un vers la fin du ive s. (après 388), l’autre une quarantaine d’années plus tard (après 425), voir Vagalinski, Sharankov 2022, p. 117 (dans le résumé en anglais). Nous n’avons pu prendre connaissance des catalogues de Spyropoulos 1997 et de Papazachos, Papazachou 2003.

2 Pour une présentation de la géologie de la plaine de Drama, voir Lespez 2008, p. 93‑106 avec la carte géologique p. 96 fig. 2. Pour une étude technique de la sismologie de la région, voir par exemple Mountrakis et al. 2006, p. 656‑659 avec les fig. 3 p. 654 et 5 p. 657.

3 Les séismes de la fin du vie s. ou du début du viie s. sont déjà mentionnés dans Bakirtzis 1989. Pour la basilique C, voir Kourkoutidou-Nikolaïdou 1995, p. 173‑175 ; pour la basilique B, voir en dernier lieu, Birtachas, Salemi, Oikonomopoulou 2023, p. 68‑69 et note 26 p. 68, qui allèguent Spyropoulos 1997, p. 255‑256 (non vidimus). Le séisme aurait atteint la magnitude 6,8 sur l’échelle de Richter. La date de 597 est avancée p. 187 (d’après Spyropoulos ?).

4 Guide, p. 22‑24.

5 Voir Sève 2018, p. 139‑140 et fig. 7.

6 Pour tout cela voir Guide, p. 17‑20 ; Sève 2018, p. 143‑150.

7 Guide, p. 29‑31.

8 Voir déjà le rapport sur la mission de 2021, Sève, Weber 2022.

9 La hauteur sous architrave des colonnes romaines peut être évaluée à 5,60 m, celle de leur fût proprement dit à 4,72 m ; le fût protobyzantin complet du portique sud inv. 1970 mesure 3,31 m : le sommet d’origine est conservé, le pied de colonne a été retaillé dans l’épaisseur. En revanche, le fût remis en place inv. 1897, dont le pied d’origine est en partie conservé et le sommet retaillé dans l’épaisseur, ne mesure que 3,28 m.

10 Pour les chapiteaux protobyzantins de Philippes, voir Vemi 1989, p. 154‑161 et pl. 55‑59 ; pour la série du forum, n° 196, p. 159 et pl. 57. Leur hauteur peut varier entre 32 et 44 cm.

11 Une fouille a été menée en 1980 à travers le portique sud, à l’emplacement de la boutique 16. Elle a exploré le remblai sur une hauteur de près de 2 m dans la nef interne du portique sans en avoir atteint le pied ; dans sa nef externe, le fond de l’égout ancien no 165 est situé à 2,54 m en dessous du stylobate. À son extrémité ouest, la dénivellation est encore plus forte. Voir Sève 1981, p. 920‑921 (plan et coupe de la fouille par P. Weber).

12 Voir par exemple Sève, Weber 2024, fig. 1, détail de l’emmarchement sud dans sa partie ouest.

13 Il s’agit de la dédicace pour Varinia M. f. Ingenua, Collart 1933, p. 362‑363, n° 22 ; Pilhofer 2009, n° 242, où la datation proposée au ier s. repose sur une interprétation erronée des conditions du remploi et doit être rectifiée.

14 Ce fragment conserve trois lettres de la dédicace [In honor]em d[ivinae domus et coloniae Iuliae Augustae Philippiensium …], CIPh II, 1, no 22. Le stylobate est lui‑même d’une construction très médiocre à cet endroit : le bloc est brisé irrégulièrement à gauche, il repose sur un lit de pierres et de mortier, et il n’est pas en contact avec le pilier no 85 (une lacune d’une vingtaine de centimètres l’en sépare). Voir le dessin restitué fig. 13.

15 Le mur sud du temple est (mur n° 13) est épais de 95 à 98 cm ; le mur de fond du bâtiment (mur n° 15) l’est de 1,10 m ; les murs intermédiaires (respectivement, du nord au sud, murs nos 19, 23 et 32) le sont de 73 à 75 cm ; le mur sud (mur n° 35) l’est de 64 cm, mais s’appuie au mur nord de la bibliothèque 4 (mur n° 36) dont la partie portante est épaisse de 76 cm, soit au total 1,40 m. Le mur de façade (mur n° 18) est épais de 60 à 63 cm, mais il comportait d’importants percements.

16 Voir déjà Guide, p. 45‑48 avec la fig. 24 ; pour plus de détails, Sève, Weber 2022.

17 Contrairement à ce qu’a écrit Pélékanidis 1980, p. 149‑151, les éléments de cette façade n’ont pas été remployés à l’Octogone : le profil des blocs utilisés à l’Octogone n’est pas le même. L’emplacement du mur no 16 suscite un doute sur la chronologie exacte de la disparition de la grande porte : son démontage n’a eu lieu que plus tard dans le courant du vie s. Il faut renoncer à la chronologie proposée par Stylianos Pélékanidis pour la ruine du forum (deuxième moitié du ive s.).

18 Bakirtzis 2008, où le plan p. 369 doit être légèrement complété à l’ouest, selon les données que l’auteur ne pouvait connaître.

19 La grande porte était néanmoins restée debout, comme le prouvent les mortaises destinées à accueillir l’extrémité du linteau et du système de fermeture de la petite pièce sud.

20 Il y a aussi un fragment de granit en remploi dans un des piliers du mur à arcatures qui a remplacé la colonnade médiane du portique est, à proximité de la bibliothèque. Il ne peut provenir que de sa façade ; ces travaux sont donc contemporains.

21 Velenis 2015, p. 457 et fig. 5 p. 458. Cette proposition n’est pas reprise dans les divers dessins de restitution : p. 465, dessin 8 ; p. 467, dessins 9‑10 ; p. 472, dessins 13‑14, de sorte qu’on ne comprend pas très bien comment son auteur se représente l’aménagement qu’il suppose.

22 Voir sur ce point Biard, Sève, Weber 2019, surtout l’épilogue p. 766.

23 Pour ce bâtiment, voir Guide, p. 64‑65, et déjà Sève, Weber 2012.

24 Voir par exemple la base pour un empereur indéterminé CIPh II, 1, no 35 (hauteur 67,5 cm ; pl. xviii) ou celle pour M. Lollius CIPh II, 1, no 40 (hauteur 70 cm ; pl. xix). Une base complète, haute de 1,49 m est encore accotée au pilastre d’ante nord du bâtiment, prise dans le mur d’entrecolonnement n° 205 ; une autre (inv. 1089, hauteur 1,67 m), actuellement couchée sur le stylobate, mais retrouvée renversée près de l’extrémité nord du mur d’entrecolonnement n° 211, doit avoir été elle aussi accotée à la colonne adjacente. La partie sud du mur n° 207, coupée net, pourrait avoir été construite contre une autre base en remploi.

25 Il est haut de 0,925 m et long de 1,15 m pour une épaisseur de 0,78 m, et son attribution n’est pas certaine, mais le plus probable est qu’il ait appartenu à l’angle nord‑est du tabularium. Sa massivité empêche de croire qu’il a été placé là par les premiers fouilleurs. Mais l’a‑t‑il été dès ce moment‑là, ou lors de la phase postérieure d’abandon graduel du site vers la fin du vie s. ? La photo fig. 32 date de 2016, et le mur tardif s’est dégradé depuis lors.

26 L’épaisseur varie de 1,17 m au mur nord à 1,63 m au mur ouest, et les angles sud‑ouest et nord‑ouest de la fondation étaient liés par un chaînage d’angle en blocs de grand appareil. La profondeur mesurée à l’angle sud‑ouest est de 1,675 m, mais il s’agit du lit d’attente d’un bloc du chaînage, non du pied de la fondation qui n’a pas été atteint.

27 Ce bloc en équerre est haut de 1,175 m environ, long de 1,185 m, épais de 1,03 m environ.

28 Il s’agit du mur n° 113, long de 102,50 m et épais de 1,35 m. Voir Guide, p. 55‑59 et surtout fig. 32 p. 56. Les murs de refend étaient épais de 0,73 m, ceux d’extrémité de 1,18 m, au moins dans leur partie basse. Il est vraisemblable que le mur d’extrémité est ait été plus mince à partir du niveau de la terrasse, pour permettre le remploi de l’architecture qui marquait le sommet de la rampe sud‑est 5 dès la première phase architecturale.

29 Ainsi le refend qui sépare les boutiques 2 et 3 (mur n° 96) est resté intact dans son tiers nord où il est lié au mur de fond, alors que sa partie sud montre des déformations et des reprises d’une facture médiocre, très différente de celle d’origine. Des désordres du même genre, mais moins importants, peuvent être observés à l’extrémité sud des refends séparant les boutiques 3 et 4 (mur n° 98), 4 et 5 (mur n° 99), 5 et 6 (mur n° 100), 6 et 7 (mur n° 101, où l’extrémité sud du mur, spécialement bien construite, a néanmoins été préservée). Des consolidations modernes ont été nécessaires à l’extrémité des murs séparant les boutiques 7 et 8 (mur n° 102), 8 et 9 (mur n° 104), 9 et 10 (mur n° 106), 10  et 11 (mur n° 107), 11 et 12 (mur n° 108, entièrement repris pour servir de soutènement à un chemin d’accès entre la place et la rue du Commerce actuellement abandonné). Le mur séparant les boutiques 15 et 16 (mur n° 109, observé en fouille en 1980) est lui aussi détruit dans sa moitié sud au‑dessus de sa fondation.

30 Voir le rapport de Sève, Weber 2023.

31 Sur l’architecture religieuse de Philippes à l’époque protobyzantine, voir en dernier lieu Sodini 2014.

32 Lemerle 1945, p. 105, et plus en détail, p. 284. Pour la publication exhaustive du monument, p. 281‑412. Il est très douteux que la ruine de la basilique A soit antérieure à la construction de la basilique B, comme il est suggéré p. 289 : elle est bien plutôt imputable au séisme du début du viie s. Paul Lemerle envisage du reste l’hypothèse d’un séisme, mais la chronologie relative qu’il propose dépend surtout de l’idée que Philippes était une communauté trop modeste pour s’offrir deux églises majeures en même temps. L’argument n’est pas décisif, ce qu’il reconnaît p. 289, n. 1. La découverte de l’Octogone a achevé de le ruiner.

33 Il faut probablement comprendre qu’on n’a pu observer en place aucun vestige organisé des constructions dont des blocs ont été remployés dans la basilique.

34 Lemerle 1945, p. 283‑284 et n. 3 p. 283. Mais il reconnaît, p. 348, que le stylobate des colonnes était fait de remplois.

35 Voir Sève, Weber 1986. Le détail est le suivant. Dans le naos, quatre blocs de fondation, nos 6 à 8 (8a et 8b en connexion), p. 555‑556, et p. 574 fig. 55 ; base de colonne no 9, p. 556 et fig. 29 et 31 ; deux blocs moulurés de toichobate, nos 23 et 24, p. 572‑573 et fig. 56 ; deux orthostates à base moulurée, p. 573 no 25 et fig. 55 ; deux séries d’orthostates, nos 26 A, neuf exemplaires, et 26 B, cinq exemplaires, p. 576‑578, fig. 41 et 56‑57 ; cinquante-huit blocs courants appartenant à plusieurs séries, no 27, p. 578. Dans la chapelle nord, deux piliers monolithes nos 13, p. 558‑560 et fig. 34‑35, et deux chapiteaux corinthiens nos 14 et 15, p. 561‑565, fig. 38, 39 et 42. On apportera à cet article les deux corrections suivantes : pour la date du monument remployé en citerne, nous admettons à présent qu’il a été construit à l’époque hellénistique ; sur la coupe générale plan D entre les p. 578 et 579, l’arc construit en travers de la via Egnatia ne comportait qu’une seule baie, et non deux comme il est dessiné ; voir sur ce point le rapport sur la mission de 2022, Sève, Weber 2023.

36 C’est ici l’occasion d’une mise en garde : le plan du centre de la ville au iie s. apr. J.‑C. publié dans Sève 1996, et souvent reproduit, comporte une restitution largement théorique de l’organisation de la terrasse haute du forum ; seule sa partie ouest (petit monument remployé en citerne et escaliers voisins) correspond à des observations archéologiques effectives.

37 Lemerle 1945, p. 105‑106 ; publication exhaustive p. 413‑513. Pour le détail de l’implantation, p. 421‑424. L’ouvrage de Birtachas, Salemi, Oikonomopoulou 2023 propose une étude détaillée de l’architecture de la basilique, mais ne s’intéresse qu’en passant à la question de son implantation et aux remplois dont elle est pour l’essentiel constituée.

38 Le marché est incomplètement connu, car l’îlot qu’il occupait n’a pas été fouillé au sud des limites de la basilique B qui ne le recouvrait pas entièrement. Ce qui en a été découvert n’a pas été véritablement publié. Voir cependant Coupry 1946, avec, p. 103 fig. 1, une reproduction peu lisible du plan levé par Henri Ducoux ; un extrait plus lisible de ce plan, avec la halle d’entrée nord du marché, a été reproduit chez Sève, Weber 2018, p. 789 fig. 28. Plan restitué et brièvement commenté chez De Ruyt 1983, p. 133‑136 et fig. 52.

39 Lemerle 1937 ; pour les latrines, p. 95‑96 et pl. xi et xii ; avec plus de détails et une illustration rajeunie, Sève, Weber 2018, p. 796‑802.

40 Voir le plan général de Philippes dressé par Henri Ducoux, Ducoux, Lemerle 1938, pl. i, reproduit chez Lemerle 1945, pl. i. La fouille de cet édifice, envisagée par Paul Collart, n’a pu avoir lieu faute d’avoir pu conclure un accord avec le propriétaire, Kalaïtzoglou. Pour la prospection géophysique et l’étude qui en résulte, Boyd, Provost 2001, spécialement les sections 5.5 « L’édifice du champ Kalaïtzoglou », p. 503‑506, et 5.6. « Des thermes pour le gymnase », p. 507‑509. Les photographies aériennes anciennes sont reproduites et interprétées p. 504, fig. 36‑38. Sur l’utilisation de la photographie aérienne pour l’étude du site de Philippes, voir aussi Provost 2023.

41 Lemerle 1945, p. 422‑423.

42 Coupry 1946 ; Sève, Weber 2018, p. 789‑791, M 15.

43 Les colonnes actuellement debout ont été redressées au moment de la fouille, voir Sève 2014, p. 172‑173, fig. 80. Celles de la façade le long de la rue du Commerce sont toujours couchées. Cela ne dit rien sur la date de la destruction, qui peut aussi bien avoir été le séisme de la fin du vie ou du début du viie s.

44 Ces vues ne concordent pas avec celles de Karydis 2018, selon qui il y aurait eu une première phase de construction à la basilique B. Cette hypothèse repose essentiellement sur une analyse des faiblesses de la restitution de Paul Lemerle et Henri Ducoux, et un examen visuel des fondations du narthex. Un article à venir annoncé par l’auteur devrait donner un exposé plus détaillé de sa propre restitution, et de la date qu’il propose pour cette première phase. Il faudrait tenir compte du fait que l’accumulation des constructions d’églises dans la première moitié du vie s. – basilique A, reconstruction de l’Octogone, première phase de la basilique C ou « du musée », basilique D à fouiller à l’ouest du forum, reconstruction de la basilique « extra muros » – rend difficile d’admettre, du point de vue financier et technique (où trouver les ouvriers nécessaires ?) l’existence d’une phase de construction supplémentaire, à moins qu’il ne s’agisse d’un repentir au tout début des travaux de la basilique effectivement mise en chantier, sinon achevée. Voir aussi, pour un point de vue critique des vues de Nikolaos Karydis, Birtachas, Salemi, Oikonomopoulou 2023, n. 15 p. 46 et surtout p. 192‑193. Le relevé exécuté par Henri Ducoux a été publié par Sève 2021, p. 50‑51, fig. 1.

45 Pour une illustration concrète de la difficulté à manœuvrer ce type de blocs, voir les photos prises dans les années 1932-1934, où l’on ne disposait pas de moyens bien différents de ceux de la période protobyzantine, chez Sève 2014, p. 161 fig. 78, « Manipulation de blocs au forum », p. 172‑173 fig. 80, « Redressement d’une colonne au marché », et la photo de couverture reprise p. 212‑213 fig. 129, « Basilique B : remise en place d’un bloc ».

46 Voir sur tout cela Pelekanidou, Mentzos 1990, p. 604. Restitution graphique de l’élévation vue du sud chez Sodini 2014, p. 1526, fig. 15 p., d’après Ergon 1972, p. 35, fig. 26.

47 Pélékanidis 1955.

48 La datation de la première phase est établie d’après des monnaies trouvées dans les tombes qui se trouvent dans la basilique et dont la plus ancienne date des années 337‑361, mais, en l’absence d’indications stratigraphiques claires, il faut peut‑être ne pas lier trop étroitement ces tombes et la chronologie de la construction. Voir l’étonnement de Jean-Pierre Sodini, Sodini 1970, p. 737 et n. 77, qui souligne que les monnaies n’ont pas été trouvées dans les tombes, mais dans la terre qui les surmonte : leur valeur stratigraphique est donc faible. La deuxième moitié du siècle est préférée par Charalambos Bakirtzis, dans Koukouli-Chrysanthaki, Bakirtzis 2003, p. 59. Voir en dernier lieu Asimakopoulou-Atzaka 2017, p. 282, n. 1389 et 1390.

49 La datation de la deuxième phase dépend essentiellement de celle des chapiteaux. Pour ceux‑ci, voir Vemi 1989, p. 159‑160 et pl. 58, nos 197‑201.

50 Voir le récit de Malchos, éd. Bonn, 1829, 234 sq. : Ὁ δὲ Θευδέριχος… τὸ µὲν τῆς δυνάµεως αὐτοῦ εἰς Φιλίππους ἐκπέµπει … Οἱ δὲ ἐκπεµφθέντες ἐπὶ Φιλίππους τὰ πρὸ τοῦ ἄστεως ἐνέπρησαν µόνον, οὐδὲν ἄλλον δεινὸν εἰργάσαντο, cf. Lemerle 1945, p. 111‑112. Depuis le milieu du xixe s., on a proposé de corriger le nom de Philippes en celui de Philippopolis. Cette correction ne paraît pas vraisemblable à Paul Lemerle qui la combat, voir Lemerle 1945, p. 112, n. 2. La datation de la ruine partielle de l’église ne semble pas avoir été mise en doute par les archéologues grecs.

51 Pélékanidis 1955, n. 114, invoque l’état d’insécurité qui régnait dans la région.

52 Voir les plans chez Pélékanidis 1955, p. 117 fig. 2 (premier état) et p. 123 fig. 7 (deuxième état).

53 Les sols de l’époque protobyzantine semblent avoir été abaissés par l’ancienne fouille, mais les remblais contiennent de la céramique du ve s. Dans une fouille faite à l’extrémité est de la nef médiane du portique sud 6 (sondage 1984 F, voir Sève 1985, dépliant entre les p. 864 et 865), le remblai a livré de la céramique de la fin du ve s. et une monnaie de Léon. Les autres sondages ne donnent rien de plus précis.

54 Catalogue des chapiteaux ioniques à imposte de Philippes chez Vemi 1989, p. 154‑161 et pl. 55‑59, nos 184‑203. La basilique A semble la première de la série : voir Sodini 2014, p. 1530-1532, « date moyenne probable de construction de l’église, les année 500 ».

55 Lemerle 1945, p. 106 : « il n’y a pas de proportion entre les dépenses immenses qu’exigèrent ces entreprises et le budget municipal du chef‑lieu d’un canton agricole. »

56 Voir Birtachas, Salemi, Oikonomopoulou 2023, p. 186‑189 sur l’inachèvement de la basilique B, et p. 189‑190 sur l’identification de l’architecte qui serait Isidore le Jeune, l’un des architectes de Sainte-Sophie, ensuite rappelé à Constantinople pour la restauration de cette basilique en laissant inachevé le chantier de Philippes. Le fait qu’il n’a pas été repris par la suite pourrait être dû aux conséquences de l’épidémie dite « peste de Justinien », voir Sève 2021.

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Table des illustrations

Titre Fig. 1 — Plan général de Philippes.
Crédits S. Provost, P. Weber, M. Sève.
URL http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1560/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 553k
Titre Fig. 2 — Plan du forum à l’époque protobyzantine : en maigre, les numéros des divers murs mentionnés dans le texte ; dans un cercle, les numéros des structures citées dans le Guide.
Crédits Guide fig. 6, complétée.
URL http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1560/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 538k
Titre Fig. 3 — Plans et élévations restitués de l’angle sud‑est de la place à la fin du iie s. (à gauche) et au vie s. (à droite).
Crédits P. Weber.
URL http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1560/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 409k
Titre Fig. 4 — Pied d’une colonne romaine de façade en remploi au côté ouest.
Crédits M. Sève.
URL http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1560/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 546k
Titre Fig. 5 — Sommet d’une colonne médiane romaine en remploi du côté est.
Crédits M. Sève.
URL http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1560/img-5.jpg
Fichier image/jpeg, 539k
Titre Fig. 6 — Fragments de chapiteaux corinthiens de la colonnade de façade.
Crédits M. Sève.
URL http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1560/img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 512k
Titre Fig. 7 — Fût de colonne protobyzantine inv. 1970, colonne romaine retravaillée à la partie inférieure.
Crédits M. Sève.
URL http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1560/img-7.jpg
Fichier image/jpeg, 549k
Titre Fig. 8 — Sommet des colonnes protobyzantines inv. 1895, 1897 et 1898, d’origine (à l’avant-plan) ou retaillés.
Crédits M. Sève.
URL http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1560/img-8.jpg
Fichier image/jpeg, 379k
Titre Fig. 9 — Colonnes protobyzantines en remploi du côté sud et restitution de la colonne romaine initiale (blocs inv. 1970 et 1897).
Crédits P. Weber.
URL http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1560/img-9.jpg
Fichier image/jpeg, 512k
Titre Fig. 10 — Bases et chapiteaux protobyzantins (chapiteaux inv. 888 et 962 ; bases inv. 1904 et 1896).
Crédits P. Weber.
URL http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1560/img-10.jpg
Fichier image/jpeg, 531k
Titre Fig. 11 — Angle sud-ouest du forum.
Crédits M. Sève.
URL http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1560/img-11.jpg
Fichier image/jpeg, 514k
Titre Fig. 12 — Angle des emmarchements est et sud des portiques, vue du nord.
Crédits M. Sève, retouchée.
URL http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1560/img-12.jpg
Fichier image/jpeg, 560k
Titre Fig. 13 — Angle des emmarchements est et sud des portiques (relevé) et restitution de l’épistyle du iie s. en remploi.
Crédits P. Weber.
URL http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1560/img-13.jpg
Fichier image/jpeg, 568k
Titre Fig. 14 — Côté est du forum et atrium de l’Octogone.
Crédits M. Sève.
URL http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1560/img-14.jpg
Fichier image/jpeg, 559k
Titre Fig. 15 — Porte mettant en communication le réaménagement protobyzantin au fond de la pièce I avec les constructions situées plus à l’est.
Crédits M. Sève, retouchée.
URL http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1560/img-15.jpg
Fichier image/jpeg, 529k
Titre Fig. 16 — Réaménagement de la pièce III du bâtiment 3, vue de l’intérieur.
Crédits M. Sève.
URL http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1560/img-16.jpg
Fichier image/jpeg, 518k
Titre Fig. 17 — Traces d’une porte d’époque protobyzantine sur le seuil de la pièce III du bâtiment 3.
Crédits M. Sève.
URL http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1560/img-17.jpg
Fichier image/jpeg, 544k
Titre Fig. 18 — Face interne du montant nord de la pièce III du bâtiment 3 avec les traces d’insertion de la porte protobyzantine.
Crédits M. Sève.
URL http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1560/img-18.jpg
Fichier image/jpeg, 562k
Titre Fig. 19 — Linteau de fenêtre remployé en seuil dans la pièce III du bâtiment 3.
Crédits M. Sève.
URL http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1560/img-19.jpg
Fichier image/jpeg, 543k
Titre Fig. 20 — Bibliothèque, chapiteau du portique romain en remploi dans le mur tardif.
Crédits M. Sève.
URL http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1560/img-20.jpg
Fichier image/jpeg, 596k
Titre Fig. 21 — Pilier protobyzantin soutenant l’entablement de la bibliothèque.
Crédits M. Sève.
URL http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1560/img-21.jpg
Fichier image/jpeg, 521k
Titre Fig. 22 — Encoches face à la curie, vue d’ensemble.
Crédits M. Sève.
URL http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1560/img-22.jpg
Fichier image/jpeg, 526k
Titre Fig. 23 — Encoches face à la curie, détail.
Crédits M. Sève.
URL http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1560/img-23.jpg
Fichier image/jpeg, 519k
Titre Fig. 24 — Plan des encoches.
Crédits P. Weber.
URL http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1560/img-24.jpg
Fichier image/jpeg, 525k
Titre Fig. 25 — Coupe restituée de l’étaiement.
Crédits P. Weber.
URL http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1560/img-25.jpg
Fichier image/jpeg, 553k
Titre Fig. 26 — Élévations de la curie : en bas, état romain ; en haut, état protobyzantin étayé.
Crédits P. Weber.
URL http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1560/img-26.jpg
Fichier image/jpeg, 526k
Titre Fig. 27 — Façade de la pièce aux cinq colonnes en enfilade, vue du sud.
Crédits M. Sève, retouchée.
URL http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1560/img-27.jpg
Fichier image/jpeg, 610k
Titre Fig. 28 — Façade de la pièce aux cinq colonnes, vue de face.
Crédits M. Sève.
URL http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1560/img-28.jpg
Fichier image/jpeg, 515k
Titre Fig. 29 — Pièce aux cinq colonnes, base honorifique remployée dans le monument aux cinq colonnes (bloc inv. 1054), lit d’attente.
Crédits M. Sève.
URL http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1560/img-29.jpg
Fichier image/jpeg, 554k
Titre Fig. 30 — Pièce aux cinq colonnes, détail de la base d’ante nord.
Crédits M. Sève.
URL http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1560/img-30.jpg
Fichier image/jpeg, 567k
Titre Fig. 31 — Blocs de renforcement pour la façade de la pièce aux cinq colonnes : base inscrite inv. 1171 accolée au pilastre d’ante nord (plan et élévation) et base inv. 1054.
Crédits P. Weber.
URL http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1560/img-31.jpg
Fichier image/jpeg, 529k
Titre Fig. 32 — Pièce aux cinq colonnes, base d’ante sud et orthostate accolé, en 2016.
Crédits M. Sève.
URL http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1560/img-32.jpg
Fichier image/jpeg, 563k
Titre Fig. 33 — Tabularium, orthostate de l’angle nord‑est situé non loin de sa place initiale.
Crédits M. Sève.
URL http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1560/img-33.jpg
Fichier image/jpeg, 544k
Titre Fig. 34 — Basilique A, stylobate constitué de blocs romains en remploi.
Crédits M. Sève, retouchée.
URL http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1560/img-34.jpg
Fichier image/jpeg, 572k
Titre Fig. 35 — Le centre urbain de Philippes à l’époque protobyzantine : plans de fouille.
Crédits D’après Guide fig. 6 pour la terrasse basse du forum et relevé de Henri Ducoux, planothèque nos 923 [marché] et 990 [basilique B et palestre]). P. Weber.
URL http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1560/img-35.jpg
Fichier image/jpeg, 565k
Titre Fig. 36 — Marché, graffite sur le dallage de la rue face au monument.
Crédits M. Sève.
URL http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1560/img-36.jpg
Fichier image/jpeg, 522k
Titre Fig. 37 — Basilique B, remplois de corniches et de frise (Lemerle, Philippes, pl. lix, g‑h).
Crédits P. Weber.
URL http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1560/img-37.jpg
Fichier image/jpeg, 541k
Titre Fig. 38 — Trois blocs de frise en remploi dans le pilier sud‑ouest de la basilique B.
Crédits M. Sève.
URL http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1560/img-38.jpg
Fichier image/jpeg, 564k
Titre Fig. 39 — Octogone au début du ve s.
Crédits D’après PraktArchHet 1979, p. 96.
URL http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1560/img-39.jpg
Fichier image/jpeg, 413k
Titre Fig. 40 — Octogone au début du vie s.
Crédits D’après PraktArchHet 1979, p. 98.
URL http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1560/img-40.jpg
Fichier image/jpeg, 490k
Titre Fig. 41 — Basilique « extra muros » vers la fin du ive s.
Crédits D’après ArchEph 1955, p. 117, fig. 2.
URL http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1560/img-41.jpg
Fichier image/jpeg, 371k
Titre Fig. 42 — Basilique « extra muros » vers la fin du vie s.
Crédits D’après ArchEph 1955, p. 123, fig. 7.
URL http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1560/img-42.jpg
Fichier image/jpeg, 454k
Titre Fig. 43 — Réparation antique au stylobate de la curie.
Crédits M. Sève.
URL http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1560/img-43.jpg
Fichier image/jpeg, 524k
Titre Fig. 44 — Socle devant la façade de la curie avec réparation antique.
Crédits M. Sève.
URL http://journals.openedition.org/bch/docannexe/image/1560/img-44.jpg
Fichier image/jpeg, 551k
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Pour citer cet article

Référence papier

Michel Sève et Patrick Weber, « Varia Philippica, 4. Un séisme à Philippes au tournant du ve au vie s. apr. J.‑C. »Bulletin de correspondance hellénique, 146.2 | 2022, 377-422.

Référence électronique

Michel Sève et Patrick Weber, « Varia Philippica, 4. Un séisme à Philippes au tournant du ve au vie s. apr. J.‑C. »Bulletin de correspondance hellénique [En ligne], 146.2 | 2022, mis en ligne le 20 février 2025, consulté le 24 avril 2025. URL : http://journals.openedition.org/bch/1560 ; DOI : https://doi.org/10.4000/13g34

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Auteurs

Michel Sève

Professeur des universités, Émérite en histoire grecque.

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Patrick Weber

Architecte.

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Droits d’auteur

CC-BY-NC-ND-4.0

Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC-ND 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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