Covariation morpho-structurelle du squelette locomoteur chez les Catarrhiniens
Author’s notes
Cette recherche a été effectuée dans le cadre d’un contrat doctoral d’Aix-Marseille Université, ED251. L’acquisition de données a été permise par le CNRS-INEE International Research Network no. GDRI0870 Bipedal Equilibrium et le projet ANR-18-CE27-0010-01 HoBiS.
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1Chez les primates, les adaptations locomotrices sont nombreuses et autorisent l’accès à des milieux variés et complexes. La morphologie externe du squelette et la structure interne des os longs reflètent ces adaptations. L’étude de la covariation de ces traits est susceptible d’expliquer des mécanismes évolutionnaires à l’origine de ces phénotypes. Une forte covariation peut être vue comme une modalité d’adaptation à une fonction ou à un environnement sur le temps long ; tandis qu’une faible covariation peut être interprétée comme un indice de plasticité phénotypique. L’objectif de cette étude est de déterminer des schémas d’adaptation au sein des catarrhiniens par l’étude de la covariation entre la morphologie externe et la structure interne du système fémoro-pelvien. L’étude porte sur le complexe fémoro-pelvien de 79 primates catarhiniens adultes représentant 6 genres (Homo, Pan, Gorilla, Hylobates, Papio et Macaca). Nous avons analysé (1) le niveau de covariation entre les morphologies du pelvis et du fémur (analysées par morphométrie géométrique), ainsi que (2) les niveaux de covariation entre des paramètres structurels de la diaphyse fémorale (paramètres de sections diaphysaires et cartographies d’épaisseurs corticales) et les morphologies fémorale et pelvienne. La covariation entre les morphologies fémorale et pelvienne montre une plus forte indépendance morphologique chez les Hominoïdes, notamment chez les humains, que chez les Cercopithécoïdes. Les schémas de covariation entre paramètres structurels diaphysaire et morphologie pelvienne et fémorale s’avèrent complexes. La covariation morpho-structurelle au sein du fémur semble assez faible chez tous les taxons. Les humains sont les seuls à présenter un lien entre structure diaphysaire fémorale et morphologie pelvienne. Ces premiers résultats semblent indiquer une plus grande plasticité phénotypique chez les Hominoïdes que chez les Cercopithécoïdes. Chez l’humain, la covariation observée entre la morphologie pelvienne et la structure interne de la diaphyse fémorale pourrait être une signature de l’équilibre bipède habituel.
References
Electronic reference
Quentin Cosnefroy, Gilles Berillon and François Marchal, “Covariation morpho-structurelle du squelette locomoteur chez les Catarrhiniens”, Bulletins et mémoires de la Société d’Anthropologie de Paris [Online], 35(S) | 2023, Online since 14 January 2023, connection on 17 April 2024. URL: http://journals.openedition.org/bmsap/10899; DOI: https://doi.org/10.4000/bmsap.10899
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