L’utilisation sépulcrale des cavités naturelles de Guadeloupe par les populations amérindiennes des Petites Antilles : la question des individus immatures
Texte intégral
1La fonction sépulcrale des abris rocheux de l’archipel des Petites Antilles par les populations amérindiennes de l’âge Céramique est un phénomène évoqué dans les textes des chroniqueurs européens et aujourd’hui attesté du point de vue archéologique. Les recherches archéologiques portant sur les pratiques funéraires amérindiennes pré- et péri-contact se concentrent toutefois majoritairement sur les espaces ouverts, l’exploration des cavités naturelles demeurant, dans une certaine mesure, limitée. Les découvertes récentes de vestiges osseux humains appartenant à deux individus immatures dans deux abris sous roche guadeloupéens, situés respectivement sur Grande-Terre (Grotte des Bambous, le Moule) et sur Marie-Galante (grotte Cadet 3, Capesterre de Marie-Galante), apportent cependant de nouvelles données sur l’utilisation funéraire de l’espace souterrain par les groupes humains du Céramique final et tardif. L’objectif de cette communication est de présenter les résultats des études archéo-anthropologiques menées sur ces deux sites afin d’investir la place des jeunes enfants, tant dans le registre archéologique des cavités naturelles que par rapport aux phénomènes globaux de structuration sociale des sociétés céramiques. Les résultats de l’étude menée sur le site de la Grotte des Bambous, et ce, malgré un important remaniement post-dépositionnel, appuient l’hypothèse d’un dépôt primaire et, possiblement, d’une sépulture d’un sujet décédé dans la période périnatale (datation C14 cal : 1223-1289 CE et 1297-1405 CE). Le site de Cadet 3 a, quant à lui, livré dans son niveau supérieur la sépulture primaire non perturbée d’un sujet décédé entre 4 et 6 ans (datation C14 cal : 1331-1625 CE). Ces résultats renforcent les questionnements quant aux spécificités du comportement funéraire des groupes céramiques vis-à-vis des jeunes enfants, leur inhumation dans des cavités naturelles pouvant apparaître ainsi non plus comme un fait isolé, mais comme le possible reflet de pratiques sélectives.
Pour citer cet article
Référence électronique
Caroline Partiot, David Cochard, Léa Massé, Adeline Le Cabec et Arnaud Lenoble, « L’utilisation sépulcrale des cavités naturelles de Guadeloupe par les populations amérindiennes des Petites Antilles : la question des individus immatures », Bulletins et mémoires de la Société d’Anthropologie de Paris [En ligne], 36(S) | 2024, mis en ligne le 23 décembre 2023, consulté le 27 avril 2025. URL : http://journals.openedition.org/bmsap/13338 ; DOI : https://doi.org/10.4000/bmsap.13338
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