Structure interne des incisives supérieures permanentes néandertaliennes provenant des deux phases climatiques de l’Hortus (Hérault, France)
Texte intégral
1Dans l’étude princeps sur les restes néandertaliens de l’Hortus (stade isotopique marin 3), deux groupes rattachés à des environnements différents et présentant les caractères néandertaliens attendus ont été distingués à partir des dimensions externes des couronnes. Les spécimens aux dimensions coronaires réduites pourraient être qualifiés de "méditerranéens". À partir des types de dents communes aux deux niveaux, nous souhaitons vérifier cette distinction grâce à de nouvelles analyses intégrant l’anatomie interne et situer les Néandertaliens de l’Hortus au regard de la variation néandertalienne et de celles des Hommes modernes. Cette étude porte sur les incisives supérieures de la phase IVA, froide et humide, et de la phase V, plus froide et plus aride. Notre échantillon microtomographique inclut 15 incisives supérieures de l’Hortus, 24 incisives néandertaliennes et 73 d’Hommes modernes. Nous prenons en compte les volumes coronaires et racinaires, les proportions tissulaires et les traits non-métriques à la jonction émail-dentine (JED). Nos résultats confirment le caractère typique néandertalien des dents de l’Hortus grâce à l’analyse des structures internes (e.g. émail très fin) et des traits non métriques à la JED. Les spécimens de la phase IVA ont des volumes coronaires et radiculaires généralement plus élevés que ceux de la phase V, en possédant des valeurs proches de celles des Néandertaliens. Les spécimens de la phase V ont des volumes, coronaire et radiculaire, inférieurs à la valeur minimale observée chez les Néandertaliens. Ces volumes sont proches de la moyenne des Hommes modernes pour les couronnes et supérieurs à la valeur maximale des Hommes modernes pour la racine. Dans notre contexte, il semble difficile de faire un lien de causalité entre environnement et taille des dents (ou des os) et entre proportions d’émail et chronologie puisque des dents d’émail très fin se retrouvent également à Krapina et à Scladina au stade isotopique 5.
Pour citer cet article
Référence électronique
Gaël Becam, Tony Chevalier, Marie-Antoinette de Lumley et Thomas Colard, « Structure interne des incisives supérieures permanentes néandertaliennes provenant des deux phases climatiques de l’Hortus (Hérault, France) », Bulletins et mémoires de la Société d’Anthropologie de Paris [En ligne], 37(S) | 2025, mis en ligne le 16 janvier 2025, consulté le 12 février 2025. URL : http://journals.openedition.org/bmsap/14628 ; DOI : https://doi.org/10.4000/133nw
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