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Résumés des journées 2025

La tombe à couloir de Fleury-sur-Orne : une architecture inédite ?

The passage grave ("tombe à couloir") of Fleury-sur-Orne: an unprecedented architecture?
Utpala Rousselot, Philippe Chambon, Aline Thomas et Emmanuel Ghesquiere

Texte intégral

1Découvert par prospection aérienne en 1996 par Jean Desloges et fouillé entre 2001 et 2005, le monument 9, très érodé, de Fleury-sur-Orne présentait lors de la fouille tous les caractères d’une tombe à couloir de l’ouest de la France : les traces d’une chambre circulaire dans laquelle étaient concentrés les ossements, un couloir débouchant en façade d’un cairn circulaire bordé par un parement. Cependant, l’examen de la documentation et l’analyse des ossements ont soulevé des interrogations quant à la réalité de son architecture. Pour reconstruire l’architecture du monument, nous avons analysé la répartition des ossements pour déterminer leur état et les pratiques funéraires. Les liaisons ostéologiques ont permis de reconstituer des assemblages et de déduire la configuration de l’espace sépulcral. Enfin, la cartographie des vestiges a permis de visualiser leur répartition et le mouvement des ossements post décomposition. Le site révèle un niveau d’ossements comprenant des dépôts primaires, des réductions et des fragments dispersés, enfermés entre deux couches de dallages. Deux hypothèses architecturales sont envisagées. L’hypothèse initiale est celle d’un cairn à encorbellement typique des tombes à couloir normandes. Cependant, l’absence de traces d’effondrement et le manque de débris autour du cairn, malgré le grand diamètre de la chambre (7 m), soulèvent des questions sur la stabilité d’une telle construction. Cela conduit à une seconde hypothèse, celle d’une structure en bois, qui impose une structure plus légère, avec des dalles obliques dans le fossé servant probablement de support pour des poutres. Les traces de charbon longitudinales dans la chambre renforcent cette hypothèse, bien que leur faible préservation nécessite des analyses supplémentaires. La datation des charbons et des niveaux d’ossements brûlés révèle que le monument a été incendié au Néolithique moyen, un phénomène inédit pour ces sépultures. Ces découvertes réévaluent les pratiques architecturales et funéraires du Néolithique moyen et mettent en lumière les limites de notre compréhension des premières structures mégalithiques.

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Pour citer cet article

Référence électronique

Utpala Rousselot, Philippe Chambon, Aline Thomas et Emmanuel Ghesquiere, « La tombe à couloir de Fleury-sur-Orne : une architecture inédite ? »Bulletins et mémoires de la Société d’Anthropologie de Paris [En ligne], 37(S) | 2025, mis en ligne le 16 janvier 2025, consulté le 10 février 2025. URL : http://journals.openedition.org/bmsap/15364 ; DOI : https://doi.org/10.4000/133ph

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Auteurs

Utpala Rousselot

UMR 7206 Eco-Anthropologie, Muséum National d’Histoire Naturelle, CNRS, Université de Paris, Musée de l’Homme, Paris, France ; utpala.rousselot[at]gmail.com

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UMR 7206 Eco-Anthropologie, Muséum National d’Histoire Naturelle, CNRS, Université de Paris, Musée de l’Homme, Paris, France

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UMR 7206 Eco-Anthropologie, Muséum National d’Histoire Naturelle, CNRS, Université de Paris, Musée de l’Homme, Paris, France

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Inrap Grand Ouest, Bourguébus, France

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Droits d’auteur

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