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Comptes rendus

Bacha, Edmar Lisboa & Schwartzman, Simon. 2011. Brasil: a nova agenda social

Rio de Janeiro, LTC Editora, 380 p.
Sonia Rocha
p. 197-199
Référence(s) :

Bacha, Edmar Lisboa & Schwartzman, Simon. 2011. Brasil: a nova agenda social. Rio de Janeiro, LTC Editora, 380 p.

Texte intégral

1Le livre coordonné par Bacha et Schwartzman se propose d’examiner les priorités des politiques publiques dans le domaine social au Brésil. Il s’agit de revisiter l’évolution récente et de décrire l’état actuel des politiques sociales de façon à mettre en relief les défis en termes d’équité et d’efficacité de ces divers mécanismes pour, finalement, proposer des solutions réalistes. L’expression nova agenda exprime que l’enquête porte sur la nouvelle phase que traverse le Brésil. De plus, le titre est une référence indirecte au livre de Bacha et Klein, A Transição incompleta: Brasil desde 1945, publié en 1976, qui avait alors un propos semblable.

2L’ouvrage va bien au-delà de l’établissement d’un agenda (ou programme) pour faire face aux questions sociales du Brésil d’aujourd’hui. Divisé en quatre grandes sections – santé, sécurité sociale et politiques de revenu, éducation, sécurité publique – le livre apporte un ensemble d’informations qui décrivent les bases institutionnelles sur lesquelles a évolué l’offre de services à la population dans chacun de ces quatre domaines. Pour chaque thème, il y a un texte de référence, plus détaillé, et deux ou trois textes complémentaires traitant d’aspects plus spécifiques. Les textes de référence évoluent autour de trois questions-clés : les droits légalement établis dans chaque domaine, la participation des différents acteurs (secteur public, privé, organisations sociales) dans l’offre des services, et les résultats obtenus. Il y a chaque fois un diagnostic des problèmes à résoudre et le texte s’achève par l’indication des solutions possibles. L’ensemble des quinze articles forme un panorama en même temps général et spécialisé. Chaque thème ou article présente un intérêt propre, indépendant de l’ensemble du livre. Les textes de référence – spécialement celui sur la santé – sont des rapports complets et actualisés sur la politique publique pour le secteur en question.

3L’article de référence sur la santé, d’André Médici, prend comme point de départ l’universalisation de l’accès à ces services, une conquête de la constitution de 1988. Le texte fait une excellente synthèse des principes et de l’histoire du SUS – Système Unifié de Santé – qui met en jeu des services publics aussi bien que privés. Il souligne que, en dépit des normes légales, l’équité d’accès aux services est loin d’être réglée. Médici discute les aspects critiques relatifs à la gestion du système, tels que couverture des services, contrôle de qualité et finan­cement. En ce qui concerne ce dernier, il donne une réponse directe aux arguments selon lesquels le système ne répondrait pas convenablement aux besoins par manque des ressources : le niveau des dépenses de santé au Brésil est comparable avec l’expérience internationale et le manque d’efficacité du système est associé à des raisons institutionnelles et de gestion. Dans l’appendice, un tableau dégage sept problèmes clés de la politique de santé au Brésil et propose autant de solutions.

4L’article de Paulo Tafner et Fabio Giambiagi sur la sécurité sociale met en évidence l’anachronisme d’un système qui, créé dans les années 1930, se révèle aujourd’hui finan­cièrement insoutenable. Le déficit chronique et croissant du système est attribué à des règles institutionnelles déraisonnables, aussi bien qu’à l’évolution démographique qui a changé radicalement la structure par âge et le taux de dépendance. Les arguments pour la réforme des différents mécanismes de pré­voyance se basent sur les données financières officielles, mais aussi sur la compa­raison de la situation du Brésil avec celle d’autres pays. Outre le fait d’être cher et difficilement finançable, le système est injuste en plusieurs de ses aspects, ce qui découle en partie des régimes spéciaux et de la sécurité sociale rurale.

5Le texte de référence sur l’éducation, de Fernando Veloso, débute par une rétrospective de la période 1995-2007, suivie par un examen de l’expérience internationale concernant des réformes éducationnelles récentes. Le texte met en relief que le système éducationnel brésilien a beaucoup bénéficié de l’introduction des évalua­tions d’apprentissage dans la dernière décennie, qui ont mis à jour des déficits alarmants de qualité. Des indicateurs dérivés de ces tests – comme le PISA et le IDEB –, ainsi que la descrip­tion du système éducationnel brésilien constituent la base pour les propo­sitions qui concernent les thèmes traditionnels, par exemple, l’évaluation et le salaire des professeurs, mais aussi l’expérimentation de mécanismes ins­titutionnels nouveaux, comme les charters schools.

6L’assertion initiale de Sergio G. Ferreira dans son article sur la sécurité publique – O Brasil é um dos países mais violentos do mundo –, suivie par des statistiques de mort par agression (25,8 par 1 000 habitants pour le Brésil en 2007), dramatise l’urgence des changements politiques nécessaires. Le texte de référence touche aux déterminants de la crimi­nalité de façon marginale, tout en mettant en relief que, dans le cas brésilien, l’augmentation de celle-ci de 1980 à 2007 correspond à un facteur démographique clé, le poids accru des jeunes dans la population. Ayant comme référence des réussites internationales dans ce domaine, ainsi que les expériences récentes de quatre états brésiliens, le texte identifie un trépied essentiel pour combattre la criminalité : la gestion efficace de l’appareil policier, son action fondé sur des bases de données géo-référenciées et l’évolution rapide de la détention à la conclusion du procès.

7L’opportunité du livre est évidente. Aujourd’hui la recette fiscale au Brésil correspond à plus d’un tiers du PIB, mais les ressources disponibles sont toujours insuffisantes pour répondre aux besoins essentiels de façon satisfaisante. Il est vrai que les besoins sont inépuisables par défini­tion. Néanmoins, dans tous les cas, on dépense trop compte tenu du résultat obtenu. Le livre de Bacha et Schwartzman met en relief le fait que l’efficacité des dépenses est une question clé commune aux quatre thèmes traités. Pour faire face aux défis sociaux qui se présentent aujourd’hui au Brésil, il ne s’agit pas seulement de trouver de nouvelles ressources financières, mais plutôt de transformer judicieusement les objectifs des systèmes concernés et d’améliorer leur gestion pour accroître l’efficience des dépenses.

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Pour citer cet article

Référence papier

Sonia Rocha, « Bacha, Edmar Lisboa & Schwartzman, Simon. 2011. Brasil: a nova agenda social »Brésil(s), 1 | 2012, 197-199.

Référence électronique

Sonia Rocha, « Bacha, Edmar Lisboa & Schwartzman, Simon. 2011. Brasil: a nova agenda social »Brésil(s) [En ligne], 1 | 2012, mis en ligne le 06 mai 2011, consulté le 16 avril 2024. URL : http://journals.openedition.org/bresils/799 ; DOI : https://doi.org/10.4000/bresils.799

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