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2013
72

Le rôle de l'usage temporaire dans le (re)développement urbain : exemples bruxellois

Notes de la rédaction

Ceci est le communiqué de presse relatif à l'article de Aurelie De Smet publié le 12 novembre 2013. Accéder à la publication.

Paris avait son « trou de Halles », Liège le chantier interminable de la place Saint-Lambert. Bruxelles a Tour et Taxis et bien d'autres espaces en attente ou en transition prolongée. Ceux-ci sont fréquents en ville car une nouvelle réalisation est généralement précédée de phases de consultations et de conception avant que les chantiers ne démarrent. Ceci sans compter les logiques spéculatives. Les lieux « en pause » ont certes une existence temporaire à l’échelle individuelle, mais il faut considérer qu'ils constituent une donnée permanente pour la ville, car ils sont continuellement renouvelés.

Ces « chancres », « friches » ou « terrains vagues » sont souvent mal perçus. Ils attireraient des activités indésirables, voire illicites et donneraient une impression de négligence. Dans une ville en forte croissance démographique, ils sont d’autant plus mal acceptés que la demande est forte pour de nouveaux logements ou écoles, mais aussi pour des espaces ouverts et publics où les gens peuvent se rencontrer, s'exprimer et participer à la vie urbaine.

Le numéro 72 de Brussels Studies explore ces lieux en transition sous l’angle de leur occupation temporaire. Son auteure, Aurélie De Smet est architecte et urbaniste. Assistante à la Faculté d’architecture Sint-Lucas de la Katholiek Universiteit Leuven, elle travaille à une thèse cherchant à établir la manière dont les paysages « en pause » peuvent contribuer au développement urbain.

Son analyse s’appuie sur dix études de cas à Bruxelles. Elle montre tout d’abord la diversité des formes d’occupation temporaire. Les plus opportunistes relèvent du city marketing artistique et des actions publicitaires. Il y a aussi aujourd’hui des agences « de location » spécialisées dans l’occupation précaire. Des formes liées au militantisme urbain sont apparues dans les années '90 et sont toujours actives. Elles intègrent des initiatives artistiques ou sociales. Plus récemment, des formes d’urbanisme temporaire autogéré tentent d’apporter une réponse à des besoins actuels tels que le logement, mais aussi les espaces de jeux ou la formation.

Sur la base de ce constat de diversité, l’auteure souligne qu’il n'est pas souhaitable d'institutionnaliser trop un phénomène par nature flexible et éphémère. Et puisqu'il n'est pas possible de formuler une approche véritablement uniforme, l'attitude des pouvoirs publics en la matière devrait s'orienter vers une sorte d'assistance. Il s’agit en quelque sorte d’accompagner un processus où la spontanéité de la ville plutôt que la planification devient le point de départ du développement urbain. Dans un contexte de forte densification, il est aussi utile de rappeler l’importance d’offrir dans la ville suffisamment de ces espaces « expérimentaux ». Lorsqu'un endroit devient vacant, même pour une courte période, le rendre disponible pour un usage temporaire devrait être une évidence.

L’utilisation des espaces en transition induit en quelque sorte une ville intermittente où les règles du jeu ne sont pas tout à fait les mêmes… C’est propice à l’expérimentation ou à la satisfaction de besoins immédiats, mais cela nécessite aussi une prise en compte dans les politiques urbanistiques, sociales et économiques. Il faudrait donc se doter d’outils de gestion spécifiques. Des outils qui manquent probablement encore largement, les péripéties de l’occupation du couvent du Gésu à Saint-Josse en témoignent…

Pour citer cet article
De Smet, Aurélie, « Le rôle de l'usage temporaire dans le (re)développement urbain : exemples bruxellois», Brussels Studies [En ligne], Collection générale, n° 72, mis en ligne le 12 novembre 2013, URL : https://journals.openedition.org/brussels/1195


Contact
Benjamin Wayens, Secrétaire de rédaction :
bwayens[at]brusselsstudies.be

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