Régions et frontières de téléphonie mobile en Belgique et dans l'aire métropolitaine bruxelloise
Notes de la rédaction
Ceci est le communiqué de presse relatif à l'article de Vincent Blondel, Gautier Krings et Isabelle Thomas publié le 4 octobre 2010. Accéder à la publication.
Bruxelles est une ville aux mille visages, insérée dans un tissu très dense de relations : relations politiques en tant que « multicapitale », relations physiques comme nœud de communications et lieu de convergence de dizaines de milliers de navetteurs et visiteurs, ou encore relations économiques comme principal centre économique de Belgique. Elle est aussi, comme métropole, un lieu où se nouent des relations sociales de tous types, relations dont il est bien difficile de donner une image.
C’est pourtant ce qu’ont tenté Vincent Blondel (UCL & MIT), Gautier Krings (UCL) et Isabelle Thomas (UCL) qui, pour y parvenir, se sont penchés sur les communications de téléphonie mobiles des abonnés d’un grand opérateur belge. Ils ont cherché à savoir quelles communes du pays entraient en communication les unes avec les autres. Par le biais de l’identification des communes de domiciliation de l’appelé et de l’appelant, quel que soit le lieu d’où le coup de téléphone était passé, ils ont cartographié les relations téléphoniques à l’échelle de la Belgique.
Seuls furent retenues les relations téléphoniques entre abonnés de cet opérateur ayant donné lieu à au moins six appels en six mois. Ils ont construit un algorithme permettant d’apparier les communes belges et de les grouper selon, d’une part, la fréquence des appels et, d’autre part, leur durée moyenne.
Les auteurs de l’étude ouvrent ainsi une fenêtre sur les relations sociales se concrétisant par des appels de téléphonie mobile. Les cartes qui en sont issues frappent par le tracé des frontières des différents « bassins de téléphonie » (17 si l’on se base sur la fréquence des appels, 2 si l’on considère la durée moyenne).
Il apparaît ainsi que, à quelques exceptions près, la frontière linguistique est fort étanche. Une exception notable est la ville de Bruxelles qui, du point de vue de la fréquence des appels, apparaît fermement ancrée dans un bassin de téléphonie comprenant sa périphérie située en Brabant flamand et le Brabant wallon dans sa quasi-totalité. En ce qui concerne la durée moyenne, Bruxelles, ainsi que huit communes à facilités (dont cinq des six entourant Bruxelles) se révèlent intégrées au bassin francophone.
Ce sont ainsi plus de 200 millions de communications qui ont été analysées, et qui offrent la vision d’une Belgique coupée en deux et d’une vaste aire métropolitaine bruxelloise dépassant largement les 19 communes pour englober l’ouest et le sud de l’ancien Brabant. Une pièce de plus que les auteurs invitent à verser au dossier des relations entre la Ville-Capitale et son environnement socio-économique.
Pour citer cet article
Blondel, Vincent, Krings, Gauthier et Thomas, Isabelle, « Régions et frontières de téléphonie mobile en Belgique et dans l'aire métropolitaine bruxelloise », Brussels Studies [En ligne], Collection générale, n°42, mis en ligne le 4 octobre 2010, URL : https://journals.openedition.org/brussels/799
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