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2022
165

Quelles morphologies pour « l’inclusion dans l’urbanité » ? Étude des pratiques le long du Steenweg

Notes de la rédaction

Ceci est le communiqué de presse relatif à l'article de Gabrielle Fenton, Jean-Philippe De Visscher et Michel Hubert publié le 14 février 2022. Accéder à la publication.

Reliant la chaussée de Gand à la chaussée d'Ixelles en passant par la rue de Flandre, le Mont des Arts et la place Royale, l'axe de circulation historique du Steenweg a été désigné en 2020 parmi les grandes magistrales piétonnes du Plan régional de mobilité. Cet axe est par ailleurs considéré comme porteur d'enjeux importants puisqu'il offre de nombreuses potentialités de liens sur les plans culturel, social, écologique et économique. Le numéro 165 de Brussels Studies interroge précisément ces potentialités sur la base d'une analyse exploratoire dans trois interstices de l'ancien chemin – les galeries de Matongé, de la Toison d'Or et du Centre – et de la revisitation du concept de « communication dans la distance », qui va au-delà de la rhétorique de l'inclusion et de la mixité présente habituellement dans les politiques bruxelloises. L'article est signé par Gabrielle Fenton (UCLouvain), Jean-Philippe De Visscher (UCLouvain) et Michel Hubert (Université Saint-Louis – Bruxelles), respectivement anthropologue, ingénieur-architecte et sociologue.

Les galeries commerciales étudiées constituent trois exemples des nombreux espaces adjacents à l'axe du Steenweg et qui font véritablement partie de son fonctionnement en tant qu'espace public. Dans ces galeries, espaces de concentrations commerciales où les piétons de passage se mêlent aux occupants et usagers des lieux, les auteur·e·s perçoivent des possibilité d’« inclusion dans l'urbanité ». Suivant les travaux de Jean Remy dans les années 1990, ils·elle avancent que la possibilité que la communication se produise entre des inconnus dépend de l’existence de morphologies urbaines qui permettent une distance aussi bien qu’elles prêtent à des rencontres et interactions diversifiées. Selon l'agencement des galeries et leur mode de gestion formelle et informelle, ces rencontrent se produisent peu ou prou.

L'étude du fonctionnement de ces lieux démontre que la coexistence et l’articulation de différents types d’espaces (certains plus fermés et d’autres plus ouverts, certains fortement liés à une communauté et d’autres plus neutres et interstitiels) peuvent permettre à la « communication dans la distance » de se déployer. Dès lors, il convient pour les chercheur·e·s d’envisager le futur redéploiement du Steenweg en magistrale piétonne comme une occasion d’expérimenter une nouvelle stratégie d’« inclusion dans l’urbanité », envisageant de tels espaces adossés comme des passerelles plutôt que des enclaves. Alors que les politiques actuelles mettent séparément l’accent sur les infrastructures sociales dans les quartiers faisant l’objet de programmes de rénovation urbaine et sur la qualité des espaces publics dans le centre-ville, l'article plaide pour une approche intégrée à l’égard du domaine public élargi du Steenweg, réunissant dans les différents quartiers traversés espaces publics ouverts et espaces interstitiels fermés.

Pour citer cet article
Fenton, Gabrielle, de Visscher, Jean-Philippe et Hubert, Michel, « Quelles morphologies pour "l’inclusion dans l’urbanité" ? Étude des pratiques le long du Steenweg », Brussels Studies [En ligne], Collection générale, n°165, mis en ligne le 14 février 2022, URL : https://journals.openedition.org/brussels/5946
Contact
Tatiana Debroux, Rédactrice en chef :
tdebroux[at]brusselsstudies.be

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