Van tekenhandleiding tot academie. De opleiding van adellijke amateurkunstenaressen in Brussel in de 19e eeuw
Notes de la rédaction
Ceci est le communiqué de presse relatif à l'article de Wendy Wiertz publié le 07 mars 2022. Accéder à la publication.
La littérature et le cinéma ont représenté en abondance l'occupation oisive des jeunes filles de bonne famille au 19e siècle, qui toutes semblaient s'adonner, plus ou moins forcées, à la pratique de la broderie, de l'aquarelle et du dessin. Ces scènes reflètent l'importance que revêtait effectivement l'éducation artistique des femmes des classes supérieures, dont très peu de noms et d'œuvres nous sont pourtant parvenus aujourd'hui. En s'intéressant aux modalités de la formation artistique des artistes amatrices parmi la noblesse bruxelloise du 19e siècle, à travers de nombreux fonds d'archives privés, l'historienne de l'art Wendy Wiertz (Université de Huddersfield, Royaume-Uni) dépeint une dimension encore méconnue de la scène culturelle d'alors, faite d'opportunités professionnelles pour les maîtres et d'innombrables obstacles pour les élèves féminines.
La combinaison des méthodes d'apprentissage semble avoir été la règle dans les parcours présentés dans le 166e numéro de Brussels Studies. De manière classique, les filles entamaient leur formation au dessin et aux arts décoratifs en compagnie de leur mère ou d'une gouvernante. L'économie artistique s'adapte d'ailleurs à ce marché particulier, puisque du matériel de dessin et de peinture de belle facture est spécialement produit, ainsi que des manuels de dessin à destination des jeunes filles. Ici, les motifs de la nature et les rudiments du portrait dominent : la bienséance imposée aux femmes de la noblesse exclut l'étude du nu, un pan pourtant essentiel de l'enseignement artistique académique. En 1889, lorsque l'Académie des Beaux-Arts de Bruxelles s'ouvre aux femmes, la mixité des ateliers de dessin d'après nature ne dure que très peu de temps et l'on y instaure à la place des cours spécifiques à destination du « beau sexe » (voire même, ailleurs, des entrées séparées). D'autres possibilités de formation résidaient dans les apprentissages dispensés dans les pensionnats et dans les ateliers libres, où des artistes reconnus comme Navez ou Blanc-Garin répondaient aux demandes de formation de la progéniture de certains de leurs mécènes. Dans ces jeunes cercles féminins, la constitution d'un réseau social constituait un apprentissage important pour leur vie future, bien plus que la maîtrise de techniques artistiques qui, pour la plupart des élèves, se cantonneraient ensuite à une pratique de salon. Aux frustrations de toutes celles qui ne trouvaient pas de plaisir dans l'imposition de ces dispositions artistiques s'ajoutaient celles des jeunes femmes talentueuses, dont les efforts resteraient sans lendemain puisque leurs pairs, tout comme le milieu artistique d'ailleurs, multipliaient les obstacles au déploiement de carrières professionnelles féminines.
Aujourd'hui, la situation a changé, mais la problématique des femmes artistes continue d'interroger la reconnaissance féminine dans certaines sphères professionnelles, en particulier aux niveaux les plus élevés. Si les étudiantes sont désormais largement majoritaires dans les écoles d'art bruxelloises, des disparités continuent de se marquer dans les genres pratiqués, moins reconnus sur le marché de l'art. La présence des femmes s'amenuise ensuite au fil des années de carrière, du fait notamment de la difficulté à concilier la pratique et la précarité des métiers artistiques avec le développement d'une famille, s'effectuant souvent au même moment que l'affirmation professionnelle et reposant encore largement sur les femmes.
Pour citer cet article
Wiertz, Wendy, « Van tekenhandleiding tot academie. De opleiding van adellijke amateurkunstenaressen in Brussel in de 19e eeuw », Brussels Studies [En ligne], Collection générale, n°166, mis en ligne le 7 2022, URL : https://journals.openedition.org/brussels/5966
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