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À qui la charge ? Analyse de la gestion des déchets d’équipements électriques et électroniques à Bruxelles

Notes de la rédaction

Ceci est le communiqué de presse relatif à l'article de Jean Mansuy, Philippe Lebeau, Sara Verlinde et Cathy Macharis publié le 28 mars 2022. Accéder à la publication.

Chez nombre d'entre nous, il existe un tiroir où dorment d’anciens téléphones portables, des chargeurs ou des batteries que l'on garde, sans trop savoir qu'en faire. Peut-on simplement les confier au vendeur de notre nouvel appareil connecté, comme cela se fait pour les gros électroménagers ? Une fois les appareils échangés, qui se charge de les recycler et de revaloriser les matières précieuses que ceux-ci contiennent ? À quels volumes de déchets ces anciens appareils électriques et électroniques correspondent-ils dans une ville telle que Bruxelles ? Quatre chercheurs du centre de recherche MOBI de la Vrije Universiteit Brussel (Jean Mansuy, Philippe Lebeau, Sara Verlinde et Cathy Macharis) dévoilent comment s'organise la gestion de ces déchets stratégiques dans le 167e numéro de Brussels Studies.

En 2019, quelque 5622 tonnes de déchets électriques et électroniques ont été récoltées en Région de Bruxelles-Capitale. Rapportés à la population locale, ces chiffres correspondent à 4,65 kg par habitant, soit deux fois moins que la moyenne belge. Ce constat étonnant trouve plusieurs explications, dont des biais statistiques entre les lieux de collecte (à Bruxelles) et de traitement et comptabilisation des déchets (en dehors de la capitale), ou encore dans la structure complexe d'une filière qui compte de nombreux canaux informels de récupération. En Belgique, on estime ainsi que la moitié des déchets électriques et électroniques échappent à ce jour aux filières institutionnelles de recyclage. Car la valeur résiduelle de ces déchets est telle que de nombreux acteurs s'y intéressent. Afin de mieux comprendre cette situation, les auteurs de l'article ont identifié l'ensemble des acteurs de la filière, leur importance et les relations qui les unissent, analysant les flux de produits, leurs dépendances en matière d'information et les flux financiers.

Les résultats de cette analyse relationnelle révèlent les intérêts potentiellement contradictoires des acteurs et les tensions qui en découlent. Celles-ci proviennent notamment de l'existence d’un important réseau alternatif de collecte, du niveau élevé de centralisation de la filière ou de la méconnaissance du rôle direct des consommateurs et des détaillants d'objets électriques et électroniques dans l’orientation de ces déchets au sein de la filière de recyclage et d'évacuation. Les chercheurs concluent sur deux pistes susceptibles de mieux appréhender ces problématiques. La première piste soutient l’intégration des réseaux informels existant dans le système de gestion officiel des déchets, en optant, tant que faire se peut, pour l'incitation plutôt que la coercition. La seconde promeut la sensibilisation des détaillants et celle des habitants, à travers des incitants financiers et matériels (faciliter la récolte et l'accès à des dépôts, par exemple), de manière à orienter un plus grand volume de déchets vers les filières de traitement enregistrées. De cette manière, la Région améliorerait ses chances d'atteindre les objectifs qu'elle s'est fixés pour 2024, à savoir d'augmenter de 50 % les volumes de déchets électriques et électroniques récoltés et préparés au réemploi.

Pour citer cet article
Mansuy, J., Philippe, L., Sara, V. et Cathy, M., « À qui la charge ? Analyse de la gestion des déchets d’équipements électriques et électroniques à Bruxelles », Brussels Studies [En ligne], Collection générale, n°167, mis en ligne le 28 mars 2022, URL : https://journals.openedition.org/brussels/6018
Contact
Tatiana Debroux, Rédactrice en chef :
tdebroux[at]brusselsstudies.be

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