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2025
201

Accessibilité des milieux d’accueil de la petite enfance en Région de Bruxelles-Capitale

Brussels Studies fact sheet
Toegankelijkheid van kinderopvangvoorzieningen in het Brussels Hoofdstedelijk Gewest
Accessibility of childcare facilities in the Brussels-Capital Region
Charlotte Casier, Anneloes Vandenbroucke, Jean-Michel Decroly, Pierre Marissal et Michel Vandenbroeck
Traduction de Céline Ponsard
Cet article est une traduction de :
Toegankelijkheid van kinderopvangvoorzieningen in het Brussels Hoofdstedelijk Gewest [nl]
Autre(s) traduction(s) de cet article :
Accessibility of childcare facilities in the Brussels-Capital Region [en]

Résumés

Cette étude dresse un état des lieux de l'accessibilité des milieux d'accueil de la petite enfance dans la Région de Bruxelles-Capitale. À cette fin, une définition multidimensionnelle de l'accessibilité a été adoptée, qui tient compte des aspects géographiques, financiers, sociaux, culturels et pratiques, ainsi que de l'application des règles de priorité. Un modèle gravitaire à double contrainte a mis en évidence les différences en matière d'accessibilité géographique et financière et a servi de base à une typologie des structures d'accueil. Une enquête a ensuite été menée auprès des structures francophones et néerlandophones, qui a permis d'enrichir cette typologie. L'étude souligne la nécessité de créer (beaucoup) plus de places d'accueil. Celles-ci sont particulièrement nécessaires dans l'ouest de la Région et devraient appliquer de préférence une tarification liée au revenu des parents, afin d'être accessibles aux familles monoparentales et aux demandeurs d'emploi, par exemple. Trouver une structure d'accueil est également un défi pour les parents ayant des horaires de travail atypiques. Plus les structures sont situées dans des zones où la demande est beaucoup plus importante que l'offre, plus elles s'investissent dans l'accessibilité sociale et culturelle.

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Notes de la rédaction

Pour voir les figures dans une meilleure résolution, accédez à l’article en ligne et cliquez sur « Original » en dessous de celles-ci.

Notes de l’auteur

Cette fact sheet présente les principaux résultats de l’étude du même nom, réalisée par le BSI à la demande du Service École et Vie Étudiante de perspective.brussels. Le rapport complet est disponible sur https://perspective.brussels/sites/default/files/documents/241010_etude_accessibilite_fr_vf.pdf

Texte intégral

1L’étude analyse l’accessibilité des milieux d’accueil de la petite enfance en Région de Bruxelles-Capitale (RBC). Ces structures peuvent être agréées par l’Office de la Naissance et de l’Enfance (ONE), qui relève de la Communauté française, par Opgroeien (anciennement Kind en Gezin), qui relève de la Communauté flamande, ou par Iriscare, qui relève de la Commission communautaire commune et peut autoriser des milieux d’accueil bilingues (lesquels n’existent pas encore).

1. Une définition multidimensionnelle de l’accessibilité

2L’accessibilité recouvre plusieurs dimensions. Concrètement, nous distinguons cinq aspects :

  1. L’accessibilité géographique : mesure importante par excellence pour les publics précaires, qui sont souvent moins motorisés et ont donc besoin de services de proximité. De plus, les transports publics à Bruxelles ne sont pas toujours faciles à emprunter avec de jeunes enfants ;

  2. L’accessibilité financière : la participation financière peut fortement varier selon que les crèches soient agréées par l’ONE ou par Opgroeien et selon que leurs tarifs soient liés aux revenus des parents. À cela s’ajoutent souvent des frais d’inscription ainsi que, parfois, des suppléments considérables pour les langes, la nourriture, les frais administratifs, etc. ;

  3. L’accessibilité sociale et culturelle : les compétences du personnel pour entrer en dialogue avec un public divers (langues, compétences interculturelles, connaissance de la précarité, etc.), les pratiques administratives lors de l’inscription, les relations que les structures nouent avec d’autres services sociaux et culturels (outreaching) et le degré de concordance entre le contenu de l’offre et les significations que les parents attribuent à cette offre ;

  4. L’accessibilité pratique : le degré d’adéquation de l’offre aux besoins concrets des parents (p. ex. les heures d’ouverture, la flexibilité, la prise en considération d’un emploi irrégulier) ;

  5. La gestion des priorités : le cadre réglementaire détermine quelles familles devraient avoir priorité mais, dans la pratique, d’autres règles sont parfois appliquées. Ces priorités peuvent faciliter ou, au contraire, compliquer l’accès d’un enfant vivant au sein d’une famille précaire.

3Pour cartographier l’accessibilité géographique et financière de l’accueil de la petite enfance, nous disposions de données complètes (fournies par l’ONE et Opgroeien) qui ont servi de base à a) un modèle quantitatif qui modélise les distances et b) une typologie des milieux d’accueil. Cette typologie a été ensuite enrichie d’informations, collectées par le biais d’une enquête, sur l’accessibilité sociale, culturelle et pratique ainsi que sur les priorités appliquées à l’inscription.

4L’accès des structures d’accueil à un public divers et précaire dépend en outre de l’interaction complexe entre trois niveaux : les politiques nationales ou communautaires, les pouvoirs organisateurs et les milieux d’accueil eux-mêmes. Les politiques macro concernent principalement l’accessibilité géographique et financière. L’accessibilité sociale et culturelle et l’accessibilité pratique sont, quant à elles, principalement déterminées par les pouvoirs organisateurs et les milieux d’accueil. Enfin, la question des priorités à l’inscription implique tous les niveaux, de la réglementation à la mise en pratique.

2. Une géographie de la tension entre offre et demande très inégalitaire au sein de la Région

  • 1 Conseil de l’Union européenne (2022). Recommandation du Conseil concernant l’éducation et l’accueil (...)

5Selon les données transmises par l’ONE et Opgroeien, la RBC comptait en 2023 quelque 20 500 places autorisées, alors que le nombre d’enfants de moins de 3 ans s’élevait à 44 819 au 1er janvier 2023. Le taux de couverture régionale est donc de 45,8 %, soit un taux proche de la norme de Barcelone (45 %)1 édictée comme nouvel objectif par le Conseil de l’Union européenne.

6Au-delà du fait que l’offre est très probablement inférieure à la demande totale, le niveau de tension entre offre et demande n’est pas la même partout. C’est ainsi que le taux de couverture est globalement plus élevé dans le Pentagone et dans l’est de la Région (Figure 1).

Figure 1. Taux de couverture de l'offre en milieu d'accueil de la petite enfance en Région de Bruxelles-Capitale

Figure 1. Taux de couverture de l'offre en milieu d'accueil de la petite enfance en Région de Bruxelles-Capitale

IGEAT – ULB (2024)
Source : ONE, Opgroeien, BISA & Statbel
(Direction générale Statistique – Statistics Belgium) (Registre national)

7Afin de mieux évaluer l’accessibilité géographique, nous avons utilisé un modèle gravitaire doublement contraint, qui met en relation l’ensemble de l’offre d’accueil et l’ensemble de la demande potentielle. Un tel modèle gravitaire modélise la distance moyenne à parcourir par les enfants depuis un secteur statistique pour accéder à une place en milieu d’accueil, en tenant compte de la concurrence présente et dans l’hypothèse où tous les enfants bénéficient du même accès. Nous pouvons ainsi vérifier où une offre supplémentaire soulagerait le plus la demande.

8Le modèle confirme que la géographie de la tension entre offre et demande pour les milieux d’accueil de la petite enfance en RBC est très inégalitaire (voir Carte 7, p. 40 du rapport). Les enfants qui doivent parcourir les plus longues distances pour obtenir une place résident dans l’ouest et le nord-ouest de la Région, où la demande est très forte par rapport à l’offre. La distance à parcourir y est d’autant plus grande qu’on s’éloigne du centre. Il s’agit également de zones caractérisées par un niveau socio-économique moyen ou faible, ce qui peut limiter la mobilité. Par contre, les enfants qui parcourent les distances les plus courtes résident dans l’est de la Région, en particulier à Etterbeek, Saint-Josse, dans le quartier des Squares et dans certains quartiers de la deuxième couronne.

3. Des accès différenciés approchés par un modèle gravitaire complexe

9Le modèle (simple) ne tient cependant pas compte d’autres différences d’accès entre les enfants. C’est pourquoi un modèle gravitaire complexe a été mis en place, selon lequel a) l’offre communale n’est accessible qu’aux enfants des résidents de la commune en question, b) une partie des places dans les milieux d’accueil autorisés par Opgroeien n’est accessible qu’aux enfants de la Communauté flamande (cf. infra, 5.3.) et c) les places dans les milieux d’accueil pratiquant une tarification libre ne sont accessibles qu’aux enfants issus de ménages disposant de revenus suffisants (c’est-à-dire appartenant aux déciles de revenus 7 à 10).

10Par conséquent, le taux d’accès (défini comme la part de l’offre régionale à laquelle un enfant a accès sur la base de son lieu de résidence, de sa langue et des revenus du ménage dont il est issu) n’est plus le même pour tous les enfants, avec des taux d’accès variant de 25 % à 71 %. Concrètement, les enfants issus de ménages non néerlandophones appartenant aux six premiers déciles de revenus ont le moins de possibilités. En termes géographiques, le taux d’accès est inférieur dans l’ouest et le nord-ouest de la Région, car le niveau de revenus y limite l’accès aux structures pratiquant une tarification libre. D’autre part, on observe de fortes différences entre les communes : par exemple, les enfants de la Ville de Bruxelles bénéficient d’un taux d’accès plus élevé que ceux des communes limitrophes, grâce à l’importante offre communale (Figure 2).

Figure 2. Des accès inégaux à l'accueil au sein de la Région

Figure 2. Des accès inégaux à l'accueil au sein de la Région

IGEAT – ULB (2024)
Source : ONE, Opgroeien, BISA & Statbel
(Direction générale Statistique – Statistics Belgium) (Registre national)

Figure 3. Distance moyenne parcourue par les enfants du secteur statistique de résidence pour accéder à un milieu d’accueil selon le modèle gravitaire complexe

Figure 3. Distance moyenne parcourue par les enfants du secteur statistique de résidence pour accéder à un milieu d’accueil selon le modèle gravitaire complexe

IGEAT – ULB (2024)
Source : ONE, Opgroeien, BISA & Statbel
(Direction générale Statistique – Statistics Belgium) (Registre national)

11Pour ce qui est des distances à parcourir par les enfants (Figure 3), nous observons à nouveau une opposition entre l’ouest de la Région, caractérisé par des distances élevées, et l’est, où les distances sont généralement plus réduites. À cette opposition est-ouest s’ajoute une logique concentrique, avec des distances globalement plus longues à parcourir au fur et à mesure qu’on s’éloigne du centre. Cependant, distances courtes ne riment pas nécessairement avec taux d’accès régionaux élevés. Ainsi, Saint-Josse-ten-Noode se caractérise par des distances très courtes (du fait de la grande offre de proximité en places liées au revenu) et des taux d’accès très faibles (du fait de la part réduite de places régionales accessibles à un public principalement francophone et précaire).

4. Typologie des milieux d’accueil selon l’accessibilité géographique et financière

12Ces analyses ont abouti à une typologie des milieux d’accueil sur la base de leur accessibilité géographique et financière (en s’appuyant sur les informations disponibles pour tous les milieux d’accueil en RBC). D’une part, une distinction a été opérée en fonction du type de tarification pratiquée par la structure, à savoir une tarification liée au revenu (R) ou une tarification libre (L). Ce paramètre a ensuite été croisé avec le type de public accueilli. Trois groupes de milieux d’accueil de la petite enfance ont ainsi été distingués : le premier groupe (29 % de l’offre) présente une part élevée d’enfants vivant dans un ménage monoparental ou dans un ménage comptant au moins un demandeur d’emploi et accueille des enfants ayant un faible accès à une place en milieu d’accueil. Le troisième groupe (20 % de l’offre) se caractérise, au contraire, par une faible part d’enfants issus d’un ménage monoparental ou comptant au moins un demandeur d’emploi et par des taux d’accès élevés. Enfin, le deuxième groupe (51 % de l’offre) occupe une position intermédiaire dans les deux critères.

Figure 4. Typologie des milieux d'accueil en fonction de leur accessibilité géographique et financière

Figure 4. Typologie des milieux d'accueil en fonction de leur accessibilité géographique et financière

IGEAT – ULB (2024)
Source : ONE, Opgroeien, BISA & Statbel
(Direction générale Statistique – Statistics Belgium) (Registre national)

13Il en résulte six sous-groupes de milieux d’accueil (Figure 4) qui varient selon le public potentiellement accueilli et le mode de tarification. Le premier groupe est localisé dans l’ouest et le nord de la première couronne et compte 82 % de places liées au revenu (sous-groupe 1R) contre 18 % de places à tarification libre (sous-groupe 1L) ; le deuxième groupe se situe dans l’ouest de la deuxième couronne et l’est de la première couronne et compte, en termes relatifs, la plus grande part de places à tarification libre (38 % - sous-groupe 2L), que nous retrouvons surtout dans l’est de la première couronne ; le troisième groupe, enfin, se situe dans l’est de la deuxième couronne et compte 29 % de places à tarification libre (sous-groupe 3L).

5. Autres dimensions de l’accessibilité – Enquête

14Pour compléter la description des six groupes en analysant leurs pratiques concernant d’autres aspects de l’accessibilité, une enquête a été envoyée à tous les milieux d’accueil francophones et néerlandophones de la RBC. Afin de relier adéquatement les réponses au milieu et au type en question, une identification a été demandée.

  • 2 Le questionnaire complet est joint en annexe du rapport.

15L’enquête comportait cinq volets, reprenant les différentes dimensions de l’accessibilité2. Après un premier volet chargé de récolter des informations générales, les volets suivants portaient sur l’accessibilité pratique et géographique (volet 2), l’accessibilité financière (volet 3), les procédures de demande d’une place (volet 4) et l’accessibilité sociale et culturelle (volet 5).

16Sur les 582 milieux d’accueil, environ 400 n’ont pas réagi à l’enquête. Parmi les facteurs qui ont contribué à réduire la participation, nous pouvons citer des coordonnées manquantes ou obsolètes, un secteur débordé et une période chargée, ainsi qu’un manque d’intérêt ou une mauvaise compréhension des objectifs de l’enquête. Toutefois, les milieux d’accueil qui ont répondu sont assez bien répartis sur le territoire bruxellois. Le taux de réponse variait de 17 % (Forest) à 47 % (Woluwe-Saint-Lambert).

5.1. Une accessibilité pratique réduite par des horaires restreints

17De manière générale, les milieux d’accueil bruxellois proposent des jours et heures d’ouverture peu adaptés aux horaires de travail atypiques, surtout dans le nord et l’ouest de la première couronne, mais aussi dans l’est de la première couronne et dans le nord et l’ouest de la deuxième couronne. Paradoxalement, les structures interrogées du troisième groupe sont celles qui présentent les plages horaires les plus larges, alors qu’elles accueillent proportionnellement moins d’enfants de parents ayant des horaires atypiques.

5.2. La tarification liée au revenu garante d’une meilleure accessibilité financière

18Les milieux d’accueil les plus accessibles financièrement sont ceux pratiquant une tarification liée au revenu (près de deux tiers des structures en RBC), qui s’accompagne également de suppléments plus faibles, d’une avance à l’inscription plus réduite, d’une moindre facturation des absences justifiées et de moins fortes sanctions en cas de non-paiement (Tableau 1). Parmi les milieux d’accueil pratiquant une tarification libre, les moins onéreux se situent dans les zones de forte tension (sous-groupe 1L). Il est possible que ces structures reçoivent des subsides d’une autre autorité.

Tableau 1. Synthèse de l’accessibilité financière des différents sous-groupes (selon l’enquête)

Dimension de l'accessibilité financière

Tarification liée au revenu (R)

Tarification libre (L)

 

Groupe 1

Groupe 2

Groupe 3

Groupe 1

Groupe 2

Groupe 3

Tarif

++

++

++

-

- -

- -

Suppléments

++

+

+

- -

-

-

Facturation des absences

++

++

++

+

- -

- -

Avance ou garantie

+

+

+

-

- -

- -

Modalités de paiement

-

-

-

+

-

-

Politiques en matière de non-paiement

+

+

+

+ +

-

-

5.3. Accessibilité à l’inscription – Des réglementations globalement défavorables aux publics vulnérables

19La gestion des demandes de places est fortement réglementée, surtout pour les milieux d’accueil appliquant une tarification liée au revenu. Par exemple, les nouvelles règles d’Opgroeien favorisent les parents ayant une occupation professionnelle stable et à temps plein et réservent en moyenne 42,5 % des places autorisées aux enfants néerlandophones. Cette proportion est beaucoup plus forte dans les milieux d’accueil pratiquant la tarification liée au revenu (53 %) que dans ceux appliquant une tarification libre (15 %).

20Les règles des organismes d’agrément ne sont cependant pas toujours suivies sur le terrain. Ainsi, pour l’attribution de leurs places, la majorité des milieux d’accueil tiennent compte de la situation de monoparentalité, alors que la réglementation ne le prévoit pas. Ils le font d’autant plus qu’ils pratiquent une tarification liée au revenu ou qu’ils sont situés dans l’ouest ou le nord de la première couronne, où ce type de demande est potentiellement la plus importante.

5.4. Une meilleure accessibilité sociale et culturelle dans les zones de tension

21En ce qui concerne les langues, les milieux les plus inclusifs sont ceux situés dans les zones de tension et ceux pratiquant la tarification liée au revenu. Concrètement, les structures situées dans l’ouest et le nord de la première couronne font davantage appel à d’autres parents, à des travailleurs sociaux et à des assistants sociaux pour communiquer avec les parents allophones.

22Les milieux d’accueil situés dans l’ouest et le nord de la première couronne et ceux pratiquant la tarification liée au revenu présentent également une intégration plus forte au sein du quartier. Ils partagent davantage leurs bâtiments, organisent d’autres activités, font participer des habitants comme volontaires, nouent davantage de contacts avec le tissu associatif et institutionnel du quartier.

Tableau 2. Synthèse de l’accessibilité des différents sous-groupes (selon l’enquête)

Dimension de l'accessibilité financière

Tarification liée au revenu (R)

Tarification libre (L)

 

Groupe 1

Groupe 2

Groupe 3

Groupe 1

Groupe 2

Groupe 3

Financière (tarif, suppléments, avance)

++

++

++

-

- -

- -

Financière (autre)

+

+

+

-

- -

- -

Géographique (proximité à la demande)

++

+

-

++

+

-

Pratique (horaires)

-

-

-

-

-

-

Gestion des demandes de place

+

+

+

+

-

-

Sociale/culturelle

+

-

-

+

-

-

6. Recommandations

23En conclusion, notre étude formule quatre recommandations :

  • Un monitoring régulier de l’ensemble de l’offre régionale de places en milieu d’accueil, pour donner une image plus complète des inégalités au sein de la Région ;

  • La création de 7 000 à 10 000 nouvelles places d’accueil afin que l’accueil de la petite enfance soit un droit effectif pour chaque ménage résidant en RBC. Vu la difficulté de recruter les accueillantes et accueillants nécessaires, il convient de prêter également attention à leurs conditions de travail. Priorité à la création de places dans l’ouest de Bruxelles, en particulier dans la première couronne ;

  • Pour améliorer l’accès aux ménages disposant de revenus faibles ou modérés, il faut davantage de places à la tarification liée au revenu ;

  • Enfin, concernant l’accessibilité pour les familles monoparentales et/ou en recherche d’emploi, un plus grand nombre de places adaptées aux parents ayant des horaires de travail atypiques ou aux parents seuls semble nécessaire. De même, pour la gestion des inscriptions, il conviendrait de tenir davantage compte des besoins spécifiques de ces groupes.

Nous remercions les milieux d’accueil qui ont pris le temps de répondre à l'enquête, ainsi que les experts qui ont siégé au comité d’accompagnement de l'étude.

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Notes

1 Conseil de l’Union européenne (2022). Recommandation du Conseil concernant l’éducation et l’accueil de la petite enfance : les objectifs de Barcelone pour 2030. Journal officiel de l’Union européenne C484.

2 Le questionnaire complet est joint en annexe du rapport.

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Table des illustrations

Titre Figure 1. Taux de couverture de l'offre en milieu d'accueil de la petite enfance en Région de Bruxelles-Capitale
Crédits IGEAT – ULB (2024)Source : ONE, Opgroeien, BISA & Statbel(Direction générale Statistique – Statistics Belgium) (Registre national)
URL http://journals.openedition.org/brussels/docannexe/image/8447/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 296k
Titre Figure 2. Des accès inégaux à l'accueil au sein de la Région
Crédits IGEAT – ULB (2024)Source : ONE, Opgroeien, BISA & Statbel(Direction générale Statistique – Statistics Belgium) (Registre national)
URL http://journals.openedition.org/brussels/docannexe/image/8447/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 400k
Titre Figure 3. Distance moyenne parcourue par les enfants du secteur statistique de résidence pour accéder à un milieu d’accueil selon le modèle gravitaire complexe
Crédits IGEAT – ULB (2024)Source : ONE, Opgroeien, BISA & Statbel(Direction générale Statistique – Statistics Belgium) (Registre national)
URL http://journals.openedition.org/brussels/docannexe/image/8447/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 404k
Titre Figure 4. Typologie des milieux d'accueil en fonction de leur accessibilité géographique et financière
Crédits IGEAT – ULB (2024)Source : ONE, Opgroeien, BISA & Statbel(Direction générale Statistique – Statistics Belgium) (Registre national)
URL http://journals.openedition.org/brussels/docannexe/image/8447/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 305k
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Pour citer cet article

Référence électronique

Charlotte Casier, Anneloes Vandenbroucke, Jean-Michel Decroly, Pierre Marissal et Michel Vandenbroeck, « Accessibilité des milieux d’accueil de la petite enfance en Région de Bruxelles-Capitale »Brussels Studies [En ligne], Fact Sheets, document 201, mis en ligne le 07 mai 2025, consulté le 13 mai 2025. URL : http://journals.openedition.org/brussels/8447 ; DOI : https://doi.org/10.4000/13w1z

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Auteurs

Charlotte Casier

Charlotte Casier est chercheuse postdoctorante en géographie. Ses recherches s’intéressent au marché du logement et à l’immigration privilégiée à Bruxelles et à Montréal. Sa thèse portait plus particulièrement sur le coliving à Bruxelles. À travers cet objet, elle a étudié la financiarisation du logement, ses relations avec les politiques urbaines et les interactions entre flexibilisation du marché du travail et transformations du marché locatif.
charlotte.casier[at]ulb.be

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Anneloes Vandenbroucke

Anneloes (Loes) Vandenbroucke est docteure en psychologie (KU Leuven, 2003) et travaille depuis 2015 au Brussels Studies Institute. Elle occupe actuellement le poste de courtière de connaissance, visant à améliorer l'échange de connaissances entre les administrations bruxelloises, d'une part, et les chercheurs travaillant sur Bruxelles, d'autre part. Auparavant, elle était directrice de recherche au HIVA - KU Leuven, où elle travaillait sur la question des inégalités sociales dans l'enseignement.
anneloes.vandenbroucke[at]ulb.be

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Jean-Michel Decroly

Jean-Michel Decroly est professeur de géographie humaine, de démographie et de tourisme à l’Université libre de Bruxelles. Il y assure la direction de l'unité de recherche Géographie appliquée et géoinformation de l’IGEAT. Ses recherches portent sur des thématiques variées, qui vont des dynamiques démographiques récentes en Europe aux effets socio et environnementaux des grands événements sportifs.
jean-michel.decroly[at]ulb.be

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Pierre Marissal

Pierre Marissal est géographe à l’Institut de Gestion de l’Environnement et d’Aménagement du Territoire de l’Université libre de Bruxelles. Spécialisé dans le traitement des données statistiques dans un cadre géographique fin, il a participé à de nombreuses études sur les dynamiques économiques et sociales des territoires en Belgique et de l’Europe.
pierre.marissal[at]ulb.be

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Michel Vandenbroeck

Michel Vandenbroeck est docteur en sciences de l’éducation et professeur émérite en pédagogie familiale au département du Travail Social et de la Pédagogie Sociale de l’Université de Gand. Ses recherches portent sur les milieux d’éducation et d’accueil de la petite enfance et sur les pratiques et les politiques de soutien à la parentalité. Il a effectué plusieurs recherches sur l’offre, la demande et l’inégalité d’accès aux milieux d’accueil néerlandophones à Bruxelles pour la Vlaamse Gemeenschapscommissie. Il a mené (avec la Katholieke Universiteit Leuven) l’étude MeMoQ sur la qualité des milieux d’accueil en Communauté néerlandophone de Belgique, à la demande de Opgroeien.
michel.vandenbroeck[at]ugent.be

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