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  • 1 Nous empruntons cette expression au titre de l’ouvrage dirigé par Camille Dumoulié, Fascinations mu (...)

1Une halte s’impose au seuil de ce numéro, sur une image qui, à elle seule, paraît embrasser tout le panorama des « fascinations musicales1 » dont il sera question ici. À l’arrière-plan se dresse une colline où se dessinent des continents qui lui donnent des allures de mappemonde. Le piano s’immisce tel un continent émergé dont l’ombre s’avance et se diffracte sur le lac, étendant son emprise à travers la mélodie qui s’élance, symbolisée par le livre ouvert de la partition. Le piano se fait ainsi presqu’île, touchant terre et dirigé vers d’autres horizons, intimement imbriqué à un environnement auquel il impose sa couleur, sa masse, sa puissance. La musique qui prend son élan fait des vagues, crée des rythmes, des remous, des jaillissements, le paysage sonore se conjuguant au paysage géographique en gagnant ainsi l’esprit des lieux, face à un ciel dont la couleur, par résonance, semble s’être intensifiée. Musique et paysage coexistent dans un rapport de dépendance et de symbiose, se contemplant et se reconfigurant sans cesse au gré d’une écoute et d’une attention mutuelles. L’image tout entière semble ici déployer certaines des lignes de force des huit études réunies dans ce volume.

  • 2 Claire, Guiu, « Introduction », Géographie et cultures, n°59 (2006), http://journals.openedition.or (...)
  • 3 L’autrice recense les colloques suivants : « Les espaces de la musique », Lisbonne, Rencontres de m (...)
  • 4 Il s’agit des numéros vol. 81 (2017/1) (https://www.cairn.info/revue-l-information-geographique-201 (...)
  • 5 Yves Raibaud, Nicolas Canova, « Introduction. Les figures d’attachement dans la géomusique », L’Inf (...)
  • 6 Nicolas Canova,Yves Raibaud, « Introduction. De l’espace du pouvoir aux territoires musicaux. Un re (...)
  • 7 Françoise Escal, Espaces sociaux, espaces musicaux (Paris : L’Harmattan, 2009 [1979]), 214.
  • 8 L’architecte et acousticien Philippe Woloszyn évoque ainsi le regard « audio-ethnographique » porté (...)
  • 9 Séverin Guillard, Ola Johansson, Joseph Palis éd., New Geographies of Music 1: Urban Policies, Live (...)

2De la mappemonde à l’instrument, de la couleur locale aux couleurs musicales, des rythmes aux élans et aux déplacements qu’ils engendrent, l’étude de la relation qui unit musique et géographie, les deux termes clés de notre titre, n’est pas entièrement nouvelle. En témoigne notamment l’émergence, en cette première partie de vingt-et-unième siècle, de plusieurs travaux successifs fédérés autour de la notion de « géographie musicale » dont le présent numéro de Caliban s’attachera à tracer les contours et à traquer les composantes dans le domaine de la littérature, du cinéma, de l’opéra et de la chanson du monde anglophone. Malgré toutes les résonances que ce champ d’étude est susceptible d’engendrer dans l’imaginaire, celui-ci ne s’est toutefois affirmé avec force qu’au cours des trois dernières décennies. Dans son introduction au numéro 59 de la revue Géographie et cultures, dévolu au thème « Géographies et musiques » et paru en 2006, la géographe Claire Guiu remarquait ainsi le silence relatif de ses pairs à l’endroit de la musique avant le « tournant culturel » des années 19902 puis, soudain, « l’étonnante convergence, au même moment, en différents lieux européens, de séminaires et de publications sur ce sujet3 ». Ce champ géographico-musical a fait l’objet d’une expansion notable au cours de la décennie suivante avec, entre autres, la publication, en 2017 puis 2018, de deux numéros de la revue L’Information géographique, tous deux intitulés « Géomusiques4 », terme issu d’un fusionnement lexical qui semble témoigner à lui seul de cette attention accrue. Envisageant « les possibilités d’une lecture et d’une interprétation géographique des espaces sonores et musicaux, ainsi que des sociétés qui leur donnent sens5 » et invitant au « dialogue entre les théories spatiales et les théories du politique réunies autour de la musique6 », ces deux numéros successifs offrent des prolongements à certaines propositions de Françoise Escal, spécialiste d’histoire sociale et culturelle de la musique. Dans Espaces sociaux, espaces musicaux (1979), celle-ci suggérait en effet de « lier les processus musicaux au processus social7 » en interrogeant les conditions de composition, de production, d’écoute comme s’inscrivant dans de vastes structures spatio-temporelles génératrices d’une organicité sociale où l’œuvre trouve sa place et son sens. Une partie de ces travaux paraissent s’inscrire dans la mouvance des écrits désormais bien connus du compositeur et théoricien canadien R. Murray Schafer, pionnier dans ce domaine avec la publication, en 1977, de son ouvrage The Soundscape: Our Sonic Environment and the Tuning of the World dans lequel les notions de « communauté acoustique », d’ « architecture » et de spatialisation sonores ont ouvert la voie au « projet mondial d’environnement sonore » où se croisent les regards de nombreux spécialistes de sociologie, d’écologie, de philosophie et d’autres sciences humaines et sociales8. L’actualité la plus récente en matière de recherche géographique a d’ailleurs vu ces horizons exploratoires augmentés de manière significative avec la parution, en 2023 et en 2024, des deux premiers volumes d’une trilogie intitulée New Geographies of Music, sous l’égide des trois géographes Séverin Guillard, Ola Johansson et Joseph Palis9.

3Ce solide balisage de géographes, musicologues et sociologues de la musique appelle, selon nous, d’autres explorations susceptibles de faire émerger des pistes historiques, esthétiques, stylistiques et comparatistes en s’attachant aux productions littéraires et artistiques et aux discours sur la musique – ajoutés au discours musical lui-même – que sont la littérature, le cinéma et les arts de la scène. Ce déplacement du regard vers les modalités de représentation du musical et les espaces mentaux qu’elles articulent, du point de vue de la création comme de celui de la réception, trouve son origine dans les orientations spécifiques des travaux du programme de recherche interdisciplinaire « Musique et littérature : dialogues intersémiotiques » dont émane le présent volume. Ces orientations nous invitent à un voyage à rebours vers un numéro déjà ancien de cette même revue qui porta, durant quelques années (1997-2014), le titre double d’Anglophonia/Caliban. Dans l’éditorial du numéro 11 de cette série, paru en 2002 et intitulé Musique et Littératures : Intertextualités, Andrée-Marie Harmat cartographiait ainsi, à l’aide de quelques pistes, un vaste paysage intersémiotique à explorer dans la mouvance de ce qui commençait alors à devenir un territoire à part entière des études comparatistes. En effet, selon elle :

  • 10 Andrée-Marie Harmat, « Éditorial », Musique et Littératures. Intertextualités. Anglophonia/Caliban, (...)

Le but n’était pas de constater des relations superficielles entre les deux arts (comme par exemple la simple utilisation de la musique comme thème de la littérature) mais d’analyser les liens organiques profonds et leurs spécificités fonctionnelles, soit que la musique et la littérature fusionnent pour ne constituer qu’un seul « texte », soit que la musique collabore avec le texte comme véhicule du non-dit et de l’indicible10.

  • 11 On citera notamment, parmi ces écrits fondateurs : Jean-Louis Backès, Musique et littérature. Essai (...)
  • 12 Camille Dumoulié, « Introduction », Fascinations musicales. Musique, littérature et philosophie, Ca (...)
  • 13 On trouvera en bibliographie quelques-uns des ouvrages ou numéros de revues dirigés par Nathalie Vi (...)

4Le sillon ainsi tracé entre rhétorique de la musique et stylistique musicale de la littérature esquissait pour nous autant de chemins à suivre qui ont donné lieu par ailleurs à une prolifération d’écrits depuis les années 199011 dans lesquels, depuis le fantasme d’une œuvre d’art totale jusqu’à la haine de la musique en passant par les innombrables visages contrastés, ambivalents ou enfouis de cette relation dialogique, se dessine avec netteté cet invariant qu’est « le pouvoir fascinant de la musique sur les consciences individuelles et sur les inconscients collectifs12 ». C’est ainsi qu’ont pu entrer dans le champ de la plupart de nos réflexions antérieures les espaces liminaux que la musique ouvre pour l’intellect et les sens, mais aussi la tension entre épiphanies et règne de l’irrésolu et de l’instabilité, mise en ordre et émergence de certaines formes de dérèglement13. C’est, de proche en proche, tout naturellement que chanson, texte cinématographique, livret opératique ont, par extension, pris leur juste place dans ces études dévolues à la mise en œuvre concertée d’un construit énonciatif dans laquelle, aux côtés des autres sémioses en jeu, la dimension nourricière du langage musical affirme à chaque fois sa singularité et sa puissance.

  • 14 Voir notamment Béatrice Didier, « Le temps de la musique : trois nouvelles de Balzac », L’Année Bal (...)
  • 15 C’est en 1831 que Mendelssohn composa l’ouverture Les Hébrides (La Grotte de Fingal), œuvre qui pré (...)

5Dans la continuité de certaines de nos réflexions sur la construction et sur le déploiement d’un imaginaire musical, il convient de s’attarder sur le potentiel d’engendrement créateur de celui-ci en tant que marqueur identitaire et territorial, quelles que soient la nature et l’extension – intimes ou collectives – de cette territorialité puisque la musique invite aux interrogations multiples sur ces deux dimensions. Dans les perspectives ouvertes par le dialogue intersémiotique précédemment défini, le terme de « géographies » amène nécessairement à s’interroger sur ces notions d’identité et de territoire, mais aussi sur celles de frontière, d’accueil, d’entre-deux, à commencer par les correspondances culturelles qui s’établissent entre divers pays et par les représentations littéraires et artistiques que ces correspondances génèrent. En guise d’exemple, sur le continent européen, on peut remarquer que le développement d’une forme de nationalisme musical à l’âge romantique alimente chez E.T.A. Hoffmann une puissante dialectique Italie/Allemagne, relayée en France par Balzac via ses trois célèbres nouvelles Gambara, Sarrasine et Massimilla Doni14, puis éclipsée, au tournant du siècle, par l’influence considérable du wagnérisme. De même, pour recentrer notre propos sur la perspective anglophone qui est la nôtre dans ce numéro de Caliban, l’Angleterre a pu, de manière fort paradoxale, être considérée comme un territoire dépourvu de musique tandis que l’Écosse constitue pour sa part un mythe esthétique pour la génération romantique comme l’illustre notamment l’engouement bien connu de Mendelssohn pour les paysages des Hébrides, l’île de Staffa et la grotte de Fingal, tout empreints de légende ossianique15.

  • 16 On peut citer à cet égard, pour l’époque baroque, le contraste souvent établi entre Purcell, vu com (...)
  • 17 On peut notamment songer au poème « Chopin » de Proust dans Les Plaisirs et les jours (1896), ou en (...)

6Ces divers éléments ne sont pas sans évoquer les obstinations musicographiques d’un Charles Burney dont le célèbre Voyage musical dans l’Europe des Lumières, au XVIIIe siècle, signa l’avènement, à travers le regard doublement informé du voyageur et du musicologue organiste, d’une histoire culturelle musicale dans laquelle anglicité et européanité ont pu parfois s’opposer par leurs spécificités et tendances respectives, et par le pouvoir que chacune d’elles a eu de stimuler l’imaginaire et d’ouvrir la voie à certaines représentations16. Corrélativement, outre l’ancrage originel d’un genre musical, d’une œuvre ou d’un compositeur dans un territoire spécifique et les effets produits par cette appartenance première, on peut envisager leur dissémination au-delà des frontières territoriales ou génériques, ainsi que les modalités de leur voyage, de leur réception et, le cas échéant, de leur évolution, de leur mutation ou de leurs détours, dans d’autres contextes géographiques, linguistiques ou sémiotiques. Si le nom du compositeur irlandais John Field (1782-1837) est désormais presque oublié, en revanche la forme musicale qu’il a laissée à la postérité, le nocturne pour piano, a vu ses lettres de noblesse se renforcer à mesure que se sont multipliées les interprétations et exégèses des nocturnes de Chopin ainsi que les devenirs littéraires de ces œuvres, charriant toute une dynamique de trouble, de passage, d’introspection17. Les exemples de ces franchissements des barrières géographiques, culturelles et sémiotiques pourraient, on s’en doute, être multipliés à l’infini.

  • 18 Jean-Pierre Richard, Poésie et profondeur (Paris : Seuil, 1976 [1955]), 13.
  • 19 Francis Wolff, Pourquoi la musique ? (Paris : Fayard, 2015), 398.
  • 20 Sandra Huret, Le Paysage intérieur du musicien ou les processus en jeu dans l’expérience musicale ( (...)
  • 21 Michel Butor, in Mireille Calle-Gruber, éd., Les Métamorphoses Butor. Entretiens (Grenoble : Presse (...)

7Enfin, le thème choisi pour ce numéro se prête également à des considérations sur la constitution, et le cas échéant la consolidation au fil du temps, d’une forme de « géographie magique18 » engendrée par une œuvre ou un compositeur, résultant de la fascination que ceux-ci peuvent exercer sur une affectivité individuelle et de l’arrimage aux valeurs et aux images qu’ils véhiculent et qui viennent se faire le ferment de toute une mythologie personnelle. Peuvent également trouver leur place, dans ce cadre, les notions de sanctuarisation de certains espaces musicaux ou de pèlerinage musical, liées avant tout à la remarquable force d’attraction exercée par un langage où « les événements sonores se font actes19 », donnant naissance à autant de déplacements et de perturbations intérieures qui peuvent tour à tour entraîner vers un locus amoenus et vers le trouble et l’instabilité comme l’atteste l’expérience musicale ambivalente accomplie par l’héroïne de The Awakening (1899) de Kate Chopin. Au paysage musical ainsi ouvert pour l’auditeur fait écho le paysage intérieur d’un musicien, « espace à part qui s’ouvre en soi » et que le musicien « façonne et […] construit au fil des années20 », susceptible de tisser une forme de cocon identitaire et expressif qui vient rappeler une célèbre image de Michel Butor à propos de l’acte de création littéraire : « On peut comparer la littérature à une sorte de cocon : il y a un fil de soie et l’écrivain s’entoure de toutes ces phrases et il essaie d’en faire une matrice, ou une mère nouvelle, pour réussir à renaître21 ».

8Ce sont ces différentes pistes, et d’autres encore, parfois largement inédites, qu’ont suivi les huit auteurs et autrices des articles présentés ici. Jean-Philippe Héberlé explore la manière dont l’opéra The Sacrifice du compositeur écossais contemporain James MacMillan s’abreuve largement, tant dans l’écriture musicale que dans l’écriture du livret, à des sources traditionnelles britanniques tout en s’inscrivant dans un cadre européen plus large qui lui permet de dérouler un paysage compositionnel varié et abondamment nourri de références. Matthieu Cailliez déploie le panorama des œuvres du librettiste Eugène Scribe (1791-1861) en montrant comment les univers mis en scène dans ses opéras et opéras-comiques sont résolument ancrés dans un monde anglophone présent à travers le cadre spatial – de l’Écosse à l’Irlande en passant par Londres – et sous forme d’hypotextes divers, de Shakespeare à Walter Scott. Gilles Couderc montre comment Venise, dans le sillage de Byron puis de Ruskin, a fait naître une myriade d’images venues ensemencer la création opératique de Benjamin Britten ainsi que les écrits d’écrivains qui font partie de son terreau intime. Lucia Pasini porte son regard sur les multiples références musicales qui peuplent Ulysses de Joyce en démontrant comment ce matériau musical diversifié se fait ferment narratif et métaphorique de l’œuvre par les puissants réseaux de connotations qu’il édifie pour l’appréhension de l’intériorité des personnages et des événements qui les entourent. Anita Jorge envisage les représentations filmiques, pendant la Seconde Guerre mondiale, de ces « communautés imaginaires » que forment les hymnes nationaux et les chants patriotiques, représentations dont la construction et les modalités sont vectrices d’émotions et d’effets contrastés, entre union dans le combat et dénonciation des atrocités et des ambiguïtés. L’article de Beaton Galafa s’attache aux valeurs de résistance et au « frisson de l’indépendance » dont les chansons jamaïcaines de 1970 à 2020 sont constamment porteuses, entre construction musicale et textes engagés aux accents d’utopie véhiculant toute l’obstination d’une lutte. L’étude de Mikaël Toulza ouvre les portes de l’univers vaudou à travers des représentations cinématographiques dans lesquelles la musique joue un rôle majeur de soubassement de l’espace fictionnel et d’une trame narrative dans laquelle exotisation et stéréotypes peuvent servir un propos déstabilisant. Raphaëlle Costa de Beauregard, quant à elle, aborde le domaine du « film d’aveugle » en montrant comment un tel sous-genre cinématographique peut s’édifier à partir de la mise en scène d’un paysage sonore spécifique dont l’emprise se répand dans l’ensemble du dispositif filmique, entre perceptions intérieures du personnage et informations livrées à l’audio-spectateur.

9Ces différentes étapes de la trajectoire adoptée dans ce volume mettent en évidence toute la richesse fédératrice de ce thème qui, d’un genre à l’autre, d’une époque à l’autre, s’obstine à travers l’extraordinaire force de mise en relation entre les individus et leur environnement que possède la musique, s’attachant à révéler des profondeurs, à resserrer des liens ignorés ou oubliés, à rendre poreuses des frontières. Dans ce cheminement en huit stations dont l’ordonnancement aurait pu être tout autre, nous avons fait nôtre la démarche livrée par le mot d’André Tubeuf qui, à propos de son périple paysager à travers le lied, déclarait :

  • 22 André Tubeuf, Le Lied. Poètes et paysages (Arles : Actes Sud, 2011), 8.

Pas d’itinéraire savant, pas même de chronologie mais la reconnaissance dans son double sens de gratitude et d’exploration : une identification tâtonnante d’où peu à peu se dégagent des paysages, et même des présences ; des voix […], qui réveillent en nous les images les plus profondes et nourricières, qui autrement seraient perdues22.

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Bibliography

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Notes

1 Nous empruntons cette expression au titre de l’ouvrage dirigé par Camille Dumoulié, Fascinations musicales. Musique, littérature et philosophie (Paris : Desjonquères, 2006).

2 Claire, Guiu, « Introduction », Géographie et cultures, n°59 (2006), http://journals.openedition.org/gc/3730

3 L’autrice recense les colloques suivants : « Les espaces de la musique », Lisbonne, Rencontres de musicologie, octobre 2005 ; « Place and Music », Manchester, juin 2006 ; « Géographie et musiques, quelles perspectives ? », juin 2006, université Paris IV-Sorbonne ; « Musiques et monde urbain », Barcelone, septembre 2006 ; « Comment la musique vient-elle au territoire ?  », Bordeaux, ADES, mars 2007 (Claire Guiu, « Géographie et musiques : état des lieux », Géographie et cultures, n°59 (2006), https://journals.openedition.org/gc/3738)

4 Il s’agit des numéros vol. 81 (2017/1) (https://www.cairn.info/revue-l-information-geographique-2017-1.htm) et vol. 82 (2018/4) (https://www.cairn.info/revue-l-information-geographique-2018-4.htm)

5 Yves Raibaud, Nicolas Canova, « Introduction. Les figures d’attachement dans la géomusique », L’Information géographique, vol. 81 (2017/1), https://www.cairn.info/revue-l-information-geographique-2017-1-page-8.htm

6 Nicolas Canova,Yves Raibaud, « Introduction. De l’espace du pouvoir aux territoires musicaux. Un regard géographique sur le lien entre musique et politique », L’Information géographique, vol. 82 (2018/4), https://www.cairn.info/revue-l-information-geographique-2018-4-page-10.htm

7 Françoise Escal, Espaces sociaux, espaces musicaux (Paris : L’Harmattan, 2009 [1979]), 214.

8 L’architecte et acousticien Philippe Woloszyn évoque ainsi le regard « audio-ethnographique » porté sur le monde urbain par certains chercheurs et propose la notion de « sonotope », qu’il définit comme une « structure sonore identitaire territorialisée » (Woloszyn, Philippe, « Du paysage sonore aux sonotopes. Territorialisation du sonore et construction identitaire d'un quartier d'habitat social », Communications 2012/1 (n° 90), https://www.cairn.info/revue-communications-2012-1-page-53.htm)

9 Séverin Guillard, Ola Johansson, Joseph Palis éd., New Geographies of Music 1: Urban Policies, Live Music, and Careers in a Changing Industry (London: Palgrave Macmillan, 2023) ; Séverin Guillard, Ola Johansson, Joseph Palis éd., New Geographies of Music 2:  Music in Urban Tourism, Heritage Politics, and Place-Making (London: Palgrave Macmillan, 2024).

10 Andrée-Marie Harmat, « Éditorial », Musique et Littératures. Intertextualités. Anglophonia/Caliban, n° 11 (2002), https://www.persee.fr/doc/calib_1278-3331_2002_num_11_1_1431

11 On citera notamment, parmi ces écrits fondateurs : Jean-Louis Backès, Musique et littérature. Essai de poétique comparée (Paris : Presses Universitaires de France, 1994) ; Pierre Brunel, Les Arpèges composés : musique et littérature (Paris : Klincksieck, 1997) ; Françoise Escal, Contrepoints : musique et littérature (Paris : Méridiens Klincksieck, 1990) ; Aude Locatelli, Littérature et musique au XXè siècle (Paris : Presses Universitaires de France, 2001).

12 Camille Dumoulié, « Introduction », Fascinations musicales. Musique, littérature et philosophie, Camille Dumoulié éd. (Paris : Desjonquères, 2006), 18.

13 On trouvera en bibliographie quelques-uns des ouvrages ou numéros de revues dirigés par Nathalie Vincent-Arnaud et Frédéric Sounac sur ces thèmes.

14 Voir notamment Béatrice Didier, « Le temps de la musique : trois nouvelles de Balzac », L’Année Balzacienne, n°8 (2007/1), https://www.cairn.info/revue-l-annee-balzacienne-2007-1-page-49.htm

15 C’est en 1831 que Mendelssohn composa l’ouverture Les Hébrides (La Grotte de Fingal), œuvre qui prélude à sa Symphonie écossaise, en souvenir d’un périple en Écosse deux ans auparavant au cours duquel il découvrit les lieux censés servir de cadre à l’action relatée dans les poèmes épiques d’Ossian dont James Macpherson prétendit être le traducteur du gaélique en anglais. On notera avec intérêt que le tableau de Turner intitulé Staffa, Fingal’s Cave date de cette même année, preuve d’une fascination certaine, à l’âge romantique, pour ce paysage et le mythe littéraire qui lui est associé. D’autres exemples de ce goût romantique prononcé pour l’Écosse ainsi que pour d’autres contrées sont évoqués dans Fabienne Bercegol, éd. Le Paysage musical. Musique et littérature dans la première moitié du XIXe siècle. Littératures, n°84 (2021).

16 On peut citer à cet égard, pour l’époque baroque, le contraste souvent établi entre Purcell, vu comme emblématique d’un certain « goût anglais », et Haendel, dont la production opératique en italien fut endiguée par la nécessité de retourner à la langue anglaise et au genre plus sobre de l’oratorio, tous deux plus conformes aux attentes de la scène londonienne.

17 On peut notamment songer au poème « Chopin » de Proust dans Les Plaisirs et les jours (1896), ou encore à Dorian Gray interprétant un nocturne de Chopin à la demande de Lord Henry dans l’avant-dernier chapitre de The Picture of Dorian Gray (1891).

18 Jean-Pierre Richard, Poésie et profondeur (Paris : Seuil, 1976 [1955]), 13.

19 Francis Wolff, Pourquoi la musique ? (Paris : Fayard, 2015), 398.

20 Sandra Huret, Le Paysage intérieur du musicien ou les processus en jeu dans l’expérience musicale (Paris : L’Harmattan, 2008), 82.

21 Michel Butor, in Mireille Calle-Gruber, éd., Les Métamorphoses Butor. Entretiens (Grenoble : Presses Universitaires de Grenoble, 1991), 24.

22 André Tubeuf, Le Lied. Poètes et paysages (Arles : Actes Sud, 2011), 8.

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References

Electronic reference

Nathalie Vincent-Arnaud, “Introduction”Caliban [Online], 71-72 | 2024, Online since 20 August 2024, connection on 14 May 2025. URL: http://journals.openedition.org/caliban/12224; DOI: https://doi.org/10.4000/12dme

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Nathalie Vincent-Arnaud

Nathalie Vincent-Arnaud is Professor at the University of Toulouse-Jean Jaurès. Her teaching and research areas are stylistics, translation studies, as well as the links between music, dance and literature. She co-directs an interdisciplinary research programme on music and literature with Frédéric Sounac. She has co-directed some twenty books or journal issues (among which Anglophonia, Miranda, Revue Musicorum, Champs du Signe). She has published two books for students on stylistics and translation and more than sixty scholarly articles and book chapters in her research fields. She has translated a number of essays on art, language and style, two books (Bad Vibrations. The History of the Idea of Music as a Cause of Disease by James Kennaway, and Saussure by John E. Joseph), along with a selection of sixty poems by British poetess Lotte Kramer.

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