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Retour sur des anniversaires

Les 49 premiers numéros des Cahiers (1984‑2019)

Antoine Hermary
p. 37-43

Texte intégral

  • 1 La première phase de l’histoire de nos Cahiers, de leur création en 1984 à la mort d’Olivier Masson (...)

1Comme l’indique le titre de cet article, le numéro 50 que porte ce nouveau Cahier, avec la date de 2020, ne signifie pas que la revue a été fondée en 1970. Sa publication n’est en effet annuelle que depuis 1997, entre 1984 et 1996 la revue se présentait en deux fascicules semestriels dont les dimensions, l’épaisseur et la présentation évoquaient plus un cahier d’école qu’une revue scientifique internationale1.

  • 2 Elle a été publiée sous le titre Chypre. La vie quotidienne de l’antiquité à nos jours, Actes du co (...)
  • 3 De caractère « délibérément ethnologique », elle s’appuyait principalement sur les témoignages de l (...)
  • 4 Chercheur au CNRS. Elle n’a pas pris part à la publication, mais a joué un rôle essentiel dans la c (...)
  • 5 Alors maître de conférences à l’Université de Paris X‑Nanterre, spécialiste de la littérature chypr (...)
  • 6 En premier lieu Annie Caubet et Vassos Karageorghis, mais également Paul Åström et bien sûr, pour l (...)
  • 7 O. Masson, CCEC 1, 1984, p. 1.
  • 8 Au cours des premières années, la cotisation annuelle de 100 F, soit environ 15 €, permettait de re (...)

2Comme l’a rappelé Olivier Masson dans l’avant-propos du fascicule 1 (1984), l’idée de fonder à Paris un « Centre d’études chypriotes » a pris naissance, « parmi quelques amis de Chypre », à l’occasion de la Table Ronde « La vie quotidienne à Chypre de l’Antiquité à nos jours », qui s’est tenue à Paris en novembre 19822. Cette réunion s’inscrivait dans la suite de l’exposition du Musée de l’Homme « Chypre, les travaux et les jours », mais elle mettait l’accent sur la documentation antique, presque absente de l’exposition3. Parmi les participants au colloque se trouvaient les membres du premier Bureau de l’association – Olivier Masson, Hélène Cassimatis4, Anna-Olvia Jacovides5 et moi‑même –, ainsi que plusieurs collègues qui allaient jouer un rôle important dans la création et la diffusion des Cahiers6. Le nouveau Centre, domicilié à l’université de Paris X‑Nanterre, où enseignait son président O. Masson, avait pour objectif principal « la création d’un organe de liaison, destiné à informer les adhérents des diverses activités du Centre, à publier des textes de conférences, des articles et des chroniques, ainsi qu’à fournir des renseignements sur la Chypre actuelle »7. Les Cahiers étaient donc principalement conçus, à l’origine, comme des brochures envoyées chaque semestre aux membres de l’association8 pour rendre compte de ses activités et donner des informations sur l’actualité des recherches sur Chypre. La diffusion de la revue se faisait également par des échanges avec différentes bibliothèques et institutions : complétés par des achats réguliers, ces échanges ont permis de doter le Centre d’un fonds bibliographique conservé dans la bibliothèque de la MAE à l’université de Nanterre.

  • 9 Je tire les indications sur le bilan financier des premières années du CEC du précieux cahier de co (...)
  • 10 Le travail d’impression des 300 exemplaires et des tirés à part remis aux auteurs était effectué pa (...)

3Aussi modeste qu’ait été la présentation des premiers Cahiers – une cinquantaine de pages dactylographiées, photocopiées et encollées sous une couverture en papier bristol (fig. 1) – il fallait trouver le moyen de financer leur fabrication et leur envoi : nous ne disposions au moment de la création du CEC d’aucune subvention et seules les cotisations des membres permettaient de démarrer nos activités. Grâce au renom scientifique d’O. Masson et aux contacts établis par le groupe de travail de 1982, nous avons pu réunir en 1983 les contributions de 54 cotisants, un chiffre qui par la suite n’a jamais été approché9. C’était suffisant pour faire dactylographier, photocopier, « relier » et expédier les Cahiers10. Dès 1984 nous avons obtenu, grâce au soutien de son représentant en France Christos Cassimatis, une subvention de la Fondation A. G. Leventis qui permettait de gérer le Centre en toute sérénité. Cette subvention a été régulièrement renouvelée depuis cette date et c’est essentiellement grâce à la générosité de la Fondation que notre association a pu se développer au cours des 36 dernières années : nous lui témoignons une fois encore notre profonde reconnaissance.

  • 11 Le numéro 17, 1992, a été imprimé par Imp’Act à Saint-Priest, dans le Rhône.
  • 12 Toutes les photographies étaient publiées en noir et blanc, à l’exception de deux planches en coule (...)
  • 13 Jusqu’au numéro 14 ils étaient assurés par Hélène Cassimatis.

4Les Cahiers ont gardé leur format primitif jusqu’au numéro 26 (1996), le dernier dont se soit occupé O. Masson avant sa mort en 1997. Un premier changement important est cependant intervenu en 1990 pour le numéro 13 (fig. 2). La saisie et la composition du volume ont été alors prises en charge par Monique Fabre, secrétaire de la MOM, et l’impression a été confiée à l’entreprise Compo–System à Lyon-Limonest11 : les textes étaient désormais imprimés sur offset et les pages d’illustration, fabriquées au laboratoire photographique de l’École Normale Supérieure, sur un papier brillant plus épais12. Enfin, à partir du numéro 15 (1991), les abonnements et la diffusion ont été pris en charge par De Boccard13, une situation restée inchangée jusqu’au volume 49.

Figures 1 et 2 — Couvertures des Cahiers 1 et 13.

Figures 1 et 2 — Couvertures des Cahiers 1 et 13.
  • 14 Voir l’index établi par Lucie Bonato, CCEC 29, 1999, p. 191. Parmi ces contributions – certaines éc (...)
  • 15 Cinq articles : Cahiers 11‑12, 1989, p. 35‑40 ; 13, 1990, p. 11‑13 ; 21, 1994, p. 23‑28 ; 25, 1996, (...)
  • 16 « François Lenormant (1837-1883), un érudit déconcertant ». Museum Helveticum 50, 1993, p. 44‑60 ; (...)
  • 17 Masson appréciait sans doute ce nom plus que les huit autres pseudonymes de Lenormant, mais on note (...)
  • 18 Il lui arrivait de m’envoyer une lettre signée Fivel, ce qu’il ne faisait évidemment pas dans ses c (...)

5La ligne éditoriale de ces 26 premiers Cahiers a été fortement marquée par la personnalité d’O. Masson et les relations qu’il entretenait avec la communauté scientifique « chypriote ». Il a accordé une importance particulière aux études historiographiques, auxquelles il avait consacré précédemment un bon nombre d’articles, spécialement dans ses « Kypriaka » publiés dans le BCH à partir de 1964. Ces recherches historiographiques constituent l’essentiel de ses contributions personnelles aux Cahiers, au nombre de 40 entre 1984 et 199614, auxquelles s’ajoutent trois articles posthumes (volume 27, 1997) et ceux qu’il a publiés sous le nom de Léon Fivel15. Ce dernier point, qui peut paraître étonnant et a parfois fait penser que Fivel était un personnage indépendant, mérite d’être expliqué. L’intérêt de Masson pour les voyageurs et les savants du xixe siècle l’avait amené à étudier la personnalité et l’œuvre de Charles Lenormant (1802-1859) et, surtout, celles de son fils François (1837-1883), érudit précoce et surdoué, auteur extrêmement prolifique, mais aussi parfois mystificateur comme le rappelle Masson qui, dans un article consacré à cet étonnant personnage16, mentionne les différents pseudonymes utilisés par Lenormant dans la Gazette Archéologique, une revue qu’il avait fondée en 1875 avec Jean de Witte : parmi eux, c’est celui de Léon Fivel qu’il a retenu pour quelques articles des Cahiers17. Cette démarche s’explique certainement, comme pour Lenormant, par le désir de ne pas publier sous son nom la quasi-totalité d’un fascicule de la revue, mais il est certain que le fondateur de notre Centre était amusé par cette innocente supercherie18.

6Un nouveau changement important est intervenu pour le volume 27, 1997, publié en hommage à Olivier Masson (fig. 3). Sa fabrication et son impression ont été prises en charge par les éditions De Boccard dont les responsables – M. et Mme Chaulet – nous avaient convaincus de passer de deux fascicules à un volume annuel, sous un nouveau format et avec une couverture modifiée dont la couleur jaune a été conservée, avec des nuances variables. Tandis que Michel Amandry prenait la présidence de l’association, je m’occupais désormais de la direction des Cahiers. Deux ans plus tard le volume 29 était mis en pages par Marguerite Yon, début d’un remarquable travail qu’elle a poursuivi jusqu’au numéro 49. Sans la prise en charge bénévole de cette lourde tâche (et malgré l’aide précieuse de la Fondation Leventis) notre Centre n’aurait pas pu assurer le financement de volumes devenus de plus en plus épais : au terme de ces vingt années de collaboration, je tiens à lui exprimer tous mes remerciements et ma profonde reconnaissance.

Figure 3 — Couverture du Cahier 27.

Figure 3 — Couverture du Cahier 27.

7L’organisation et la publication, à partir de 2002, de colloques internationaux ont donné aux Cahiers une nouvelle envergure scientifique, renforcée par des comptes rendus d’ouvrages de plus en plus nombreux à partir de 2004, puis des dossiers thématiques. L’Antiquité est restée la période de loin la mieux représentée, mais la publication dans le volume 43, 2013 (573 pages), du colloque « The Archaeology of Late Antique and Byzantine Cyprus (4th-12th centuries AD) » et du dossier « France de Chypre, 1192-1474 » (fig. 4) a ouvert une voie que nous nous efforçons de renforcer, comme le montre le contenu de ce volume 50.

Figure 4 — Couverture du Cahier 43.

Figure 4 — Couverture du Cahier 43.
  • 19 Le dernier volume paru, pour les années 2011-2012, a été publié en 2017. Signalons cependant la pub (...)

8Peu à peu notre revue s’est imposée comme une référence pour les études sur l’archéologie et l’histoire chypriotes, en particulier depuis la mise en veille du Report of the Department of Antiquities, Cyprus (RDAC)19. Un contrat passé en 2015 avec le programme « Persée » permet, désormais, de consulter gratuitement les Cahiers 1 à 46.

9Notre numéro 50 marque le début d’une nouvelle étape sous la direction de Sabine Fourrier qui, dans l’Avant-propos du volume, présente les modalités actuelles de préparation, de publication et de diffusion de la revue à laquelle nous avons conservé le nom de « Cahiers » malgré les nombreuses transformations qu’elle a connues depuis son premier numéro il y a trente‑six ans.

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Notes

1 La première phase de l’histoire de nos Cahiers, de leur création en 1984 à la mort d’Olivier Masson en 1997, a été commentée par R.S. Merrillees, « Cahier ou Bulletin d’études chypriotes ? Une revue des périodiques ». CCEC 28, 1998, p. 9‑19.

2 Elle a été publiée sous le titre Chypre. La vie quotidienne de l’antiquité à nos jours, Actes du colloque du Musée de l’Homme. Paris, 1985.

3 De caractère « délibérément ethnologique », elle s’appuyait principalement sur les témoignages de l’époque contemporaine : voir le catalogue Chypre, les travaux et les jours, Exposition organisée par l’Association Française d’Action Artistique, Musée de l’Homme – Palais de Chaillot, du 24 février au 31 août 1982. Paris, 1982, et les remarques d’Y. de Sike, organisatrice de l’exposition et de la Table Ronde, dans ses contributions aux actes du colloque : « ‘Rationes reddere’ » et « Avant-propos », p. 9‑32.

4 Chercheur au CNRS. Elle n’a pas pris part à la publication, mais a joué un rôle essentiel dans la création et les premiers développements du Centre dont elle était la trésorière.

5 Alors maître de conférences à l’Université de Paris X‑Nanterre, spécialiste de la littérature chypriote contemporaine.

6 En premier lieu Annie Caubet et Vassos Karageorghis, mais également Paul Åström et bien sûr, pour la nouvelle formule des Cahiers après 1997, Marguerite Yon.

7 O. Masson, CCEC 1, 1984, p. 1.

8 Au cours des premières années, la cotisation annuelle de 100 F, soit environ 15 €, permettait de recevoir les deux fascicules de la revue.

9 Je tire les indications sur le bilan financier des premières années du CEC du précieux cahier de comptes tenu par H. Cassimatis.

10 Le travail d’impression des 300 exemplaires et des tirés à part remis aux auteurs était effectué par « l’imprimerie intégrée » de l’université Paris X.

11 Le numéro 17, 1992, a été imprimé par Imp’Act à Saint-Priest, dans le Rhône.

12 Toutes les photographies étaient publiées en noir et blanc, à l’exception de deux planches en couleurs dans le Cahier 26, 1996 (article de J.‑B. Cayla sur le site de Kouklia-Xylinos) ; la couleur n’a refait son apparition dans la revue qu’en 2007.

13 Jusqu’au numéro 14 ils étaient assurés par Hélène Cassimatis.

14 Voir l’index établi par Lucie Bonato, CCEC 29, 1999, p. 191. Parmi ces contributions – certaines écrites en collaboration – figurent deux comptes rendus d’ouvrages (Cahiers 23 et 24, 1995).

15 Cinq articles : Cahiers 11‑12, 1989, p. 35‑40 ; 13, 1990, p. 11‑13 ; 21, 1994, p. 23‑28 ; 25, 1996, p. 29‑35 ; 27, 1997, p. 31‑33 (posthume).

16 « François Lenormant (1837-1883), un érudit déconcertant ». Museum Helveticum 50, 1993, p. 44‑60 ; version très abrégée dans le Bulletin de la Société nationale des antiquaires de France 1992, p. 50‑51. Pour le domaine chypriote, cet article est complété par un texte inachevé conservé dans ses archives.

17 Masson appréciait sans doute ce nom plus que les huit autres pseudonymes de Lenormant, mais on note que c’est en tant que « Fivel » que Lenormant publie deux études sur des intailles de Kourion (GazArch 3, 1877, p. 210‑213, et 4, 1878, p. 104‑109), un sujet qui intéressait Masson.

18 Il lui arrivait de m’envoyer une lettre signée Fivel, ce qu’il ne faisait évidemment pas dans ses courriers scientifiques « officiels ».

19 Le dernier volume paru, pour les années 2011-2012, a été publié en 2017. Signalons cependant la publication, au cours des 20 dernières années, des 14 volumes de la collection « Schriften des Instituts für Interdisziplinäre Zypern-Studien » : elle était dirigée à l’université de Münster par Sabine Rogge qui vient de prendre sa retraite. Dans le domaine des sciences humaines et sociales, mentionnons également la Cyprus Review, en ligne : http://cyprusreview.org/index.php/cr.

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Table des illustrations

Titre Figures 1 et 2 — Couvertures des Cahiers 1 et 13.
URL http://journals.openedition.org/cchyp/docannexe/image/493/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 350k
Titre Figure 3 — Couverture du Cahier 27.
URL http://journals.openedition.org/cchyp/docannexe/image/493/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 555k
Titre Figure 4 — Couverture du Cahier 43.
URL http://journals.openedition.org/cchyp/docannexe/image/493/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 497k
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Pour citer cet article

Référence papier

Antoine Hermary, « Les 49 premiers numéros des Cahiers (1984‑2019) »Cahiers du Centre d’Études Chypriotes, 50 | 2020, 37-43.

Référence électronique

Antoine Hermary, « Les 49 premiers numéros des Cahiers (1984‑2019) »Cahiers du Centre d’Études Chypriotes [En ligne], 50 | 2020, mis en ligne le 01 mai 2022, consulté le 19 mai 2025. URL : http://journals.openedition.org/cchyp/493 ; DOI : https://doi.org/10.4000/cchyp.493

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Auteur

Antoine Hermary

Aix Marseille Univ, CNRS, CCJ, Aix‑en‑Provence, France

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Droits d’auteur

CC-BY-NC-SA-4.0

Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC-SA 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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