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La chute d’Étienne du Perche, chancelier du royaume de Sicile, vécue par deux contemporains, Hugues Falcand et Pierre de Blois

The Fall of Stephen of the Perche, Chancellor of the Kingdom of Sicily, as seen by two Contemporaries, Hugo Falcandus and Peter of Blois
Der Sturz Stefans von Perche, Kanzler des Königreichs Sizilien, im Spiegel von zwei Zeitgenossen, Hugo Falcandus und Peter von Blois
Egbert Türk
p. 137-148

Résumés

Après la mort du roi Guillaume Ier (1166), la cour de Palerme connut une période agitée, en dépit des précautions prises par le monarque avant sa mort. En effet, le rôle de régente, prévu pour la veuve de Guillaume, Marguerite de Navarre, s’est révélé très vite trop lourd à assumer, compte tenu des rivalités incessantes entre les dignitaires de la cour. La régente fit alors appel à sa propre famille, et c’est ainsi que le cousin de sa mère, Étienne du Perche, en 1166, s’est mis en route pour Palerme, où il se vit aussitôt nommé chancelier et élu archevêque de la capitale. Cette promotion éclair d’un étranger aux postes les plus prestigieux du royaume, loin d’apaiser les dissensions, ne fit que les aggraver, et ce n’est que le départ forcé d’Étienne, en 1168, qui put ramener le calme en Sicile. Deux témoignages oculaires de ces turbulences nous sont parvenus, celui d’Hugues Falcand, homme du Sud, partisan d’un point de vue d’historien, qui nous a laissé un récit détaillé de l’événement, et celui de Pierre de Blois, homme du Nord piqué au vif par l’affaire.

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Pour mieux comprendre les causes profondes de la chute brutale d’Étienne du Perche, il n’est peut-être pas hors de propos de remonter au règne de Roger II (1130-1154), à la fois Normand par son origine et Sicilien par la fondation du royaume du Sud. Certaines de nos sources relèvent en effet cette double appartenance. Ainsi, dans son Historia Pontificalis, Jean de Salisbury écrit à propos de Roger II :

si le hasard portait à sa connaissance le nom d’un évêque proscrit ou en exil, [il] venait à son aide de bon cœur. Sur ses terres, tout étranger pouvait trouver du réconfort, sauf les ressortissants du Saint-Empire, qui avaient du mal à se faire admettre, car il se méfiait d’eux, et leur côté barbare lui était insupportable.

Même son de cloche chez Hugues Falcand, lorsqu’il écrit :

Chaque fois qu’il [Roger II] eut connaissance de conseillers compétents ou de capitaines glorieux, il les invita à sa cour en leur promettant de les récompenser richement pour leurs qualités. Descendant d’une ...

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Pour citer cet article

Référence papier

Egbert Türk, « La chute d’Étienne du Perche, chancelier du royaume de Sicile, vécue par deux contemporains, Hugues Falcand et Pierre de Blois »Cahiers de civilisation médiévale, 262 | 2023, 137-148.

Référence électronique

Egbert Türk, « La chute d’Étienne du Perche, chancelier du royaume de Sicile, vécue par deux contemporains, Hugues Falcand et Pierre de Blois »Cahiers de civilisation médiévale [En ligne], 262 | 2023, mis en ligne le 05 janvier 2025, consulté le 19 septembre 2024. URL : http://journals.openedition.org/ccm/13459 ; DOI : https://doi.org/10.4000/ccm.13459

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Auteur

Egbert Türk

Docteur de l'Université de Fribourg (Allemagne), Élève diplômé de l'École pratique des hautes études Paris, Docteur ès lettres Aix/Pce, Membre associé du CESCM, Poitiers.

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Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC-ND 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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