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Colloques

Carmes et Carmélites en France du XVIIe siècle à nos jours

Bernard Hours
p. 96-97

Les 25 et 26 septembre 1997, s’est tenu à Lyon un colloque sur le thème « Carmes et Carmélites en France du XVIIe siècle à nos jours ». L’idée est venue d’un constat : d’une part la difficulté d’effectuer une approche synthétique de la nébuleuse carmélitaine, d’autre part beaucoup de chercheurs ont rencontré le Carmel sans en être des spécialistes. Il était donc intéressant de recueillir leurs points de vue forgés à partir de problématiques en elles‑mêmes tout à fait extérieures à l’histoire de l’ordre. Carmes et Carmélites : malgré la séparation rendue définitive par les brefs d’Alexandre VII organisant le gouvernement des Carmélites, les contacts n’ont pas complètement cessé entre les branches féminine et masculine de l’ordre. Au XIXe siècle, ils se sont approfondis : placées sous le contrôle de l’autorité épiscopale, les Carmélites se voyaient prodiguer par les Carmes direction spirituelle et prédications. Ainsi la branche féminine qui en France, avait été séparée des Pères durant l’Ancien Régime, revenait­-elle dans le giron de l’ordre. La logique voulait donc que le colloque associât modernistes et contemporainistes. Afin qu’il bénéficiât vraiment des renouvellements de l’histoire religieuse, ont été exclues les communications portant directement sur les grandes personnalités. En revanche, la représentation de ces figures majeures ou leur devenir historiographique entrait parfaitement dans le cadre d’un colloque qui se proposait aussi de mesurer l’impact de l’ordre dans la société française. Une nouvelle fois, l’approche régionale a fourni l’objet de nombreuses communications, la moitié exactement, mais dans la plupart des cas il ne s’agissait pas à proprement parler de monographies retraçant l’histoire d’une fondation, des événements ou des personnalités qui l’illustrèrent. La plupart de ces interventions ont abordé la question du rapport entre les communautés et l’environnement social sous des angles très divers : économique avec par exemple la gestion d’un parc immobilier à Paris, social avec l’étude du milieu socio‑politique à l’origine des Carmels comtadins, religieuse avec le lien entre les Carmels et les dévotions (confréries en Provence, dévotion des Poilus de la Première Guerre mondiale à Thérèse de l’Enfant‑Jésus, dévotion réparatrice au Sacré‑Coeur à Montmartre) ou la présence missionnaire au Japon. L’implication du Carmel dans les débats théologiques (I’impact du jansénisme d’une part, celui du néothomisme d’autre part), économiques (sur le commerce au XVIIème siècle) ou interconfessionnels (l’affaire d’Auschwitz) relativisaient l’image traditionnelle d’un ordre très fermé sur la vie contemplative et un peu hors du monde.

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