Les Secrétaires d’État du Saint-Siège (1814-1979)
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1La première étape du programme de travail piloté par notre équipe s’est concrétisée dans la réunion d’un Séminaire international à Rome les 21 et 22 novembre 1997. Organisé par l’Institut d’Histoire du Christianisme, le Centre André Latreille, L’Istituto Luigi Sturzo de Rome et l’Ecole Française de Rome, le séminaire a également bénéficié de la collaboration de l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve et de l’Université de Roma Tre. Son objectif était triple : faire le point sur les sources disponibles ; confronter et préciser les méthodes à promouvoir ; délimiter le contenu du colloque final programmé en décembre 1999.
2La question des sources a donné lieu au plus grand nombre de contributions. La richesse des sources vaticanes est bien connue. La session s’est donc surtout intéressée à des fonds encore peu exploités, comme les papiers personnels des Secrétaires d’État rassemblés dans les Spogli. Elle a une nouvelle fois mis en évidence l’intérêt exceptionnel du fonds des Archives pour les Affaires ecclésiastiques extraordinaires, conservé de manière distincte et soumis à des autorisations spéciales de consultation. Elle a fait apparaître l’importance des fonds de la Secrétairerie d’État conservés par l’Archivio di Stato de Rome. Elle s’est enfin attachée à contourner les difficultés nées des modes de classement (dossiers personnels par exemple) et des limites chronologiques imposées pour l’accès aux fonds du Saint-Siège (1922). Ces dernières incitent à exploiter systématiquement les archives diplomatiques des États, mais aussi les souvenirs, les mémoires, les journaux et la correspondance des acteurs, diplomates du Saint-Siège ou en poste à Rome.
3Les approches méthodologiques se sont concentrées sur les conséquences en matière d’interprétation historique d’un statut atypique, aux contours flous malgré les réformes successives, ce qui laisse aux employés de la Secrétairerie une certaine marge de manœuvre et tolère des pratiques ou des optiques plus diversifiées qu’on ne l’imagine a priori. Les témoignages autobiographiques, quand ils existent, se révèlent d’autant plus précieux pour pénétrer à l’intérieur de ce microcosme discret ou secret. En définitive, l’organisation de la Secrétairerie, avant et après 1870, ses réformes, son fonctionnement, le recrutement de ses employés renvoient en permanence à la double nature d’un organisme qui relève à la fois d’un centre de décision étatique classique et d’une institution religieuse insolite vouée à mettre en œuvre les orientations pontificales. La part respective des différents acteurs dans l’élaboration des « politiques « vaticanes en est d’autant plus délicate à évaluer.
4Conscient de l’ampleur et de la complexité du domaine abordé, et de la nécessité de prendre en compte les spécificités revendiquées par la Secrétairerie d’État, quitte à les discuter, le Séminaire a décidé de poursuivre l’étude des acteurs et l’analyse de la mécanique institutionnelle. Il a aussi conclu à la nécessité de les compléter par un examen des choix ecclésiologiques. Ils conditionnent la manière dont les Secrétaires d’État conçoivent et exercent leur activité mais sont à leur tour influencés par les pratiques et les conceptions qui triomphent au cœur de l’Église romaine.
5Les communications présentées à l’occasion du Séminaire, et dont on trouvera ci-dessous la liste, sont en cours de publication dans les Mélanges de l’Ecole Française de Rome (MEFRIM).
Secrétaires d’État et Secrétairerie d’État
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M. Jan DE VOLDER, Secrétairerie d’État et Secrétaires d’État. Acquis historiographiques sur l’institution et les hommes.
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M. Luigi LONDEI, L’organizzazione della Segreteria di Stato nella restaurazione pontificia 1814-1870.
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M. Claude pRuDHoMME, Hommes, réseaux et carrières au sein de la Curie (de 1878 à nos jours).
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M. François‑Charles UGINET, Les Secrétaires d’État de Pie X à Jean XXIII : essai d’histoire institutionnelle.
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M. Romeo ASTORRI, La Segreteria di Stato nelle riforme di Paolo VI e Giovanni Paolo II.
Les sources, les fonds publics
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M. Luigi LONDEI, I fondi della Segreteria di Stato nell’Archivio di Stato di Roma.
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M. Jean‑Marc TICCHI, Un Secrétaire d’État au miroir des archives françaises : le cardinal Rampolla.
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M. Alberto MELLoNI, Segreteria di Stato e concilio al Vaticano II : fonti e carte diplomaticle.
Les sources : les fonds du Saint-Siège
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M. Roberto MOROZZO DELLA ROCCA, I Segretari di Stato nelle carte dell’Archivio Segreto Vaticano.
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Mgr Giuseppe CROCE, Le carte dei cardinali Segretari di Stato da Pio VII a Benedetto XV nella serie Spogli dell’Archivio Segreto Vaticano.
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Mme Emma FATTORINI, La Segreteria di Stato dinanzi alla Germania : il fondo degli Archivi per gli Affari Straordinari.
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R.P. Giacomo MARTINA, I dispacci del Segretario di Stato coi nunzi.
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M. Stefano TRINCHESE, Fonti ed archivi di Propaganda Fide relativi alla Segreteria di Stato di Tommaso Bernetti (1828-1836).
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M. Claude PRUDHOMME, Les annuaires pontificaux et l’analyse des mécanismes de promotion interne.
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M. Giorgio FELICIANI, La riforma della Curia romana nelle carte dell’Archivio della codificazione canonica pio-benedettina.
Les sources : souvenirs, mémoires
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M. Philippe BOUTRY, Les écrits autobiographiques des cardinaux Secrétaires d’État du XIXe siècle.
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M. Philippe LEVILLAIN, Les Secrétaires d’État de Pie XI à nos jours : sources diplomatiques, mémoires, souvenirs.
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M. Jean‑Dominique DURAND, Un ambassadeur sans Secrétaire d’État : Wladimir d’Ormesson.
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M. Carlo Felice CASULA, Mons. Domenico Tardini, Segretario di Stato di Papa Roncalli.
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M. Giancarlo ZIZOLA, Dal sospetto alla politica dei media.
6Les conclusions ont été tirées par Jean-Dominique DURAND. Le colloque final se tiendra à Rome les 9-10-11 décembre 1999. Il comportera deux rapports liminaires consacrés à la Secrétairerie d’État avant 1870 et à son évolution depuis 1870, notamment dans ses rapports avec les États.
7Les travaux seront ensuite organisés en quatre thèmes abordés dans de courtes communications précédées d’un rapport de synthèse et suivies d‘un débat :
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Le Secrétaire d’État et le Pape : choix du Secrétaire d’État, remplacement, relations entre les deux hommes, marge de manœuvre...
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Secrétairerie d’État et Ecclésiologie : influence des ecclésiologies sur les institutions curiales et de la Secrétairerie d’État sur l’élaboration des ecclésiologies.
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La place de la Secrétairerie au sein de la Curie : relations avec les autres dicastères ; fonctionnement (distribution interne des rôles, place du substitut, prises de décision...).
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La formation des hommes à leur charge : formation initiale, rôle de l’Académie des Nobles Ecclésiastiques, dimension pastorale, expérience diplomatique.
Pour citer cet article
Référence papier
Claude Prudhomme, « Les Secrétaires d’État du Saint-Siège (1814-1979) », Chrétiens et sociétés, 5 | 1998, 98-100.
Référence électronique
Claude Prudhomme, « Les Secrétaires d’État du Saint-Siège (1814-1979) », Chrétiens et sociétés [En ligne], 5 | 1998, mis en ligne le 01 avril 2017, consulté le 21 mai 2025. URL : http://journals.openedition.org/chretienssocietes/7156 ; DOI : https://doi.org/10.4000/chretienssocietes.7156
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