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Jean-Pierre Chantin, Catholiques malgré Rome

Jean-Pierre Chantin, Catholiques malgré Rome. Des croyants infidèles en France xixe-xxie siècle, Cerf éditions, 2022, 376 p. ISBN : 9782204139137

1Il ne paraît pas concevable qu’il puisse exister des catholiques sans Rome.

2Le but de cette étude est de partir à la recherche de ces insatisfaits dans l’histoire religieuse de la France depuis la Révolution. Qui ont été, et qui sont encore, ces croyants qui se disent catholiques mais rechignent à suivre les consignes de la papauté dans une période où celle-ci renforce son pouvoir central. Leurs parcours peuvent se résumer à trois options : les plus conservateurs regrettent que l’Église romaine s’engage dans des concessions faites à la modernité, les plus réformateurs lui font le reproche inverse de ne pas assez répondre aux nouvelles attentes des croyants, enfin, d’autres vont trouver des réponses à leurs inquiétudes dans le recours direct à Dieu.

3Est-ce qu’une minorité peut revendiquer une orthodoxie et reprocher au pape d’être dans l’erreur. Voilà l’une des questions qu’avec bien d’autres ce livre affronte ?

4Cette histoire des marges révèle non seulement la distance prise par quelques groupes finalement peu importants, mais encore celle prise par un plus grand nombre de croyants moins visibles qui, forts des mêmes griefs, s’éloignent tout autant, mais sans bruit.

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Bruno Dumons (dir.), Les congrégations féminines missionnaires

Bruno Dumons (dir.), Les congrégations féminines missionnaires. Éducation, santé et humanitaire : une histoire transnationale (xixe-xxsiècles), Roma, Viella, 433 p., 2022, ISBN : 9791254692066

5L’histoire contemporaine des congrégations religieuses a été un axe important du renouveau de l’histoire du catholicisme. Celles-ci ont exercé leur rayonnement jusqu’aux terres de mission les plus lointaines, emprunté les chemins du colonialisme et se sont distinguées dans trois domaines privilégiés : l’éducation, la santé et l’humanitaire.

6Partout, aux Amériques, en Afrique, en Asie et en Océanie, l’historiographie des congrégations féminines missionnaires suscite de nouvelles recherches, contribuant à une histoire transnationale du « catholicisme au féminin ». Ainsi, ce livre collectif inédit réunit des études novatrices. De la missiologie à l’évangélisation, il s’ouvre aux problématiques de l’enfance, de la vieillesse, de protection contre les violences faites aux femmes et aux migrants, de lutte contre l’esclavage. Il témoigne combien être religieuse missionnaire, c’est donner sa vie au nom de sa foi dans le Christ et l’Église mais c’est aussi « travailler et réparer le monde ».

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Yves Krumenacker, Catherine Guyon, Bruno Maes, Une piété lotharingienne

Yves Krumenacker, Catherine Guyon, Bruno Maes, Une piété lotharingienne - Foi publique, foi intériorisée (xiie-xviiie siècles), Classiques Garnier, 2022, 357 p., ISBN : 9782406122166

7La « Dorsale catholique », issue de l’Axe lotharingien, désigne la longue écharpe née du partage de l’empire carolingien qui s’étire de la Mer du Nord au Milanais. Ce couloir européen présente de nombreuses particularités sur le plan religieux. Il a été un lieu d’échanges intenses et constitue un excellent observatoire de la manière dont les fidèles vivaient leur foi dans les sociétés d’Ancien Régime.

8Le concept d’axe lotharingien défini par Michel Parisse, prolongé par celui de « dorsale catholique » de René Taveneaux, a souvent été repris par les historiens, mais n’a jamais été démontré. S’il correspond à des voies de circulation naturelles en Europe et à de petits états issus du démembrement de la Lotharingie carolingienne revendiquant leur catholicisme, a-t-il pour autant manifesté. une réelle spécificité sur le plan religieux et permis la diffusion de dévotions et de pratiques cultuelles ?

9La conclusion de ce volume s’interroge sur la notion de « dorsale catholique » : est-ce une réalité qui englobe l’ensemble de l’expérience religieuse ou un phénomène ponctuel ? Si elle existe à certains moments ou pour certains éléments, elle n’impose pas une piété ou une approche spirituelle communes. Elle n’en demeure pas moins un espace particulièrement vivant où s’épanouissent d’innombrables manières de vivre sa foi.

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Yves Krumenacker, Un parcours en protestantisme I.

Yves Krumenacker, Un parcours en protestantisme I. Chemin de traverse, Lyon, LARHRA, 2022, 316 p., ISBN : 9791091592321

Ce volume s’intéresse, en vingt-trois chapitres, au vécu et aux représentations des protestants, principalement français, du xvie siècle au xviiie siècle. Le fil conducteur est une interrogation sur ce qu’est un protestant, sur la manière dont il se différencie, ou non, des catholiques – en dehors, bien sûr, de la participation au culte –, aussi bien dans ses croyances que dans sa vision du monde ou son apparence, et s’il y a une évolution entre les débuts de la Réforme et l’époque des Lumières. La réponse donnée n’est pas univoque, elle suggère un protestantisme très varié dans l’espace, mais aussi dans le temps, et une distinction entre une Réforme, c’est-à-dire une réelle volonté, au xvie et pendant une bonne partie du xviie siècle, de réformer l’Église, sans forcément vouloir la quitter, et un protestantisme qui se constitue comme une confession chrétienne entièrement séparée du catholicisme romain. Au fil des études, on se rend aussi compte d’une opposition réelle avec le catholicisme, qui s’exprime notamment par des conflits, des persécutions et des controverses, la différence n’est plus aussi grande quand on examine les grands sujets débattus ou les réactions aux événements de la vie. Comment faire, alors, pour l’étudier ? Il faut privilégier une histoire qui ne s’en tient pas aux institutions, aux pratiques et aux idées ; une histoire culturelle attentive non à l’explicite mais aux impensés, à ce qu’expriment les textes, les paroles et les gestes de la manière dont on vit à une époque donnée ; une histoire non confessionnelle, qui fait du protestantisme à la fois le nom d’un patrimoine religieux à laquelle on peut se rattacher et une construction intellectuelle ; une histoire qui, en dehors de sources proprement religieuses, puise à des correspondances, des journaux, des textes littéraires ou philosophiques, dont le contenu n’est pas d’abord religieux. Mais il s’agit aussi d’élargir encore l’inventaire des sources, en consultant par exemple des contrats de mariage, des inventaires après-décès, des documents notariés, des catalogues de bibliothèques, des représentations picturales ou des réalisations architecturales, etc. Il s’agit surtout d’étudier des thèmes souvent délaissés dans l’histoire du protestantisme comme les missions, les attitudes face à la mort, le temps, la perception de la nuit, les pensées et attitudes hétérodoxes, etc. Cela repose sur la conviction que ces thèmes révèlent autant que ceux qui sont proprement religieux ce que vivent, sentent et comprennent les réformés à une époque donnée et qu’ils peuvent compléter, nuancer, voire contredire l’image qu’on pourrait avoir des sociétés protestantes à partir des textes normatifs et de la description des pratiques cultuelles. Il en est de même d’approches non religieuses du religieux, comme l’étude du genre, des objets matériels, ou l’utilisation d’une démarche plus anthropologique. Le tableau qu’on en tire du, ou plutôt des protestantismes de l’époque moderne s’en trouve complexifié, donc enrichi. Il faut le compléter en se demandant comment l’historiographie protestante a pu élaborer cette image traditionnelle, et trop simple, du développement de la Réforme, en insistant sur des oppositions ou une unité en partie forcées, en donnant l’illusion de continuités factices, en se dotant de héros ou d’héroïnes, bref en étudiant les représentations que les protestants ont d’eux-mêmes. On pourra ainsi mieux se figurer l’écart avec ce que les analyses plus externes mesurent. On pourra aussi confronter l’auto-représentation du protestantisme avec l’image qu’en a la société : c’est l’objet du dernier article du recueil, qui montre que les historiens ont encore du travail pour faire connaître et comprendre qui ont été les protestants de l’époque moderne. Les diverses études rassemblées dans ce recueil cherchent à respecter cet agenda. Les deux premières portent sur Calvin et se demandent en quoi il se sépare du catholicisme romain de son époque et dans quelle mesure il en est malgré tout un héritier. Les suivantes dressent un tableau institutionnel des protestantismes français et piémontais, du xvie au xviiie, ce qui permet de mieux comprendre comment une nouvelle confession chrétienne se structure. On s’interroge ensuite sur l’importance de la conflictualité entre protestants et catholiques : tout d’abord en examinant la manière dont certaines lois particulièrement répressives sont effectivement appliquées, puis en prenant l’exemple des convictions religieuses et des relations avec ses voisins d’un protestant du Bas-Poitou (Vendée actuelle) au xviiie siècle. Suivent deux études s’intéressant aux méthodes d’éducation des protestants, l’une sur les académies réformées en général, l’autre sur un cas particulier, l’académie de Die, qui a joué un rôle important dans la formation des pasteurs. Un ensemble de trois textes s’attache ensuite à la manière dont les huguenots voient la mort, en étudiant aussi bien des cas particuliers que des prescriptions normatives, des représentations que des pratiques funéraires, et en s’interrogeant sur l’existence d’éventuels invariants anthropologiques dans le souci d’honorer les morts. La partie suivante du recueil porte sur un sujet souvent méconnu dans les histoires des protestants : les missions à l’époque moderne, vues à partir des textes théologiques, du rôle des laïcs et du cas particulier d’une mission au Groenland. Tous ces éléments permettent de réfléchir à la question du sacré dans le protestantisme, puis de scruter la manière dont le temps est perçu et dont la nuit est vécue. Une étude de cas, un conflit portant sur une question de coiffure, permet de poser la question du genre et de la volonté masculine de contrôler l’apparence féminine. Les derniers chapitres portent sur l’historiographie du protestantisme, depuis le xvie siècle, et de voir comment cette religion est perçue aussi bien par les protestants eux-mêmes que par la littérature contemporaine pour la jeunesse.

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Julien Léonard et Noémie Recous, Un parcours en protestantisme II.

Julien Léonard et Noémie Recous, Un parcours en protestantisme. II. Compagnons de route, Lyon, LARHRA, 2022, 316 p., ISBN : 9791091592338

10Des hommes, des femmes et des enfants serpentent sur un chemin sinueux, portant de lourds paquets sur leurs épaules. Certains sont accompagnés de chevaux, de charrettes, d’animaux domestiqués. Beaucoup de personnes modestes, mais également un noble, épée au côté, sur son cheval, suivi de serviteurs portant ses affaires. Certains de ces « voyageurs » sont pourchassés et arrêtés par des soldats armés et à cheval, malmenés, leurs affaires sont confisquées ; certains sont enchaînés, contraints de faire marche arrière sous bonne garde. Les visages sont fermés, las. Au loin, un port, la mer, des navires. Au loin, une ville, de laquelle on s’éloigne, car elle est aux mains des soldats. Nombreux sont les protestants français à quitter le territoire à la suite de la révocation de l’édit de Nantes par Louis XIV, en 1685. Ces protestants ne portent pas de signes distinctifs, on ne les reconnaît qu’à leur fuite. Ces protestants sont des femmes, des hommes, des enfants de leur temps, et pourtant leur présence est inacceptable au sein du royaume du « Roi Soleil ». Pourquoi ? Qui sont-ils ? Qui sont-elles ? Ces questions se trouvent au cœur du travail qu’a mené Yves Krumenacker tout au long de sa carrière, à laquelle il s’agit aujourd’hui de rendre hommage.

11Pendant du recueil d’articles préparé par Yves Krumenacker lui-même reprenant les travaux les plus marquants de ses recherches dispersées, ce volume-ci en reprend le titre principal, Un parcours en protestantisme, mais entreprend de collecter des travaux originaux réalisés par des collègues, d’anciens élèves et en tout cas des amis qui ont eu l’opportunité de travailler avec lui, à ses côtés ou sous sa direction. C’est pourquoi le sous-titre de cet opus est Compagnons de route, rappelant ainsi que le travail d’historien relève tout autant d’une démarche et d’un parcours personnels que de rencontres, d’échanges, de collaborations, de compagnonnage, et osons le dire, d’amitiés.

12Ce recueil comporte 15 contributions, réparties en quatre grandes parties, représentatives des centres d’intérêts et des grands axes de recherche d’Yves Krumenacker. En effet, les cheminements et les rencontres qui constituent aujourd’hui la trame d’une carrière dense et riche ont conduit de nombreux et nombreuses collègues et amis d’Yves à réaliser un travail original pour ce volume, en souvenir de leurs collaborations passées. Ces travaux font écho aux différentes approches et thématiques auxquelles Yves a consacré son travail, ou sont de clins d’œil à des intérêts partagés. Une première partie s’intéresse ainsi aux racines du protestantisme réformé et aux premiers temps d’institutionnalisation des Églises, au xvie siècle, une époque qu’Yves Krumenacker a surtout abordée par le prisme des réformateurs et de l’Église lyonnaise. La seconde partie est consacrée au protestantisme que l’on pourrait qualifier d’« établi » au xviie siècle (une période, celle du régime de l’édit de Nantes, à laquelle Yves Krumenacker a consacré de nombreux travaux dont les plus récents), et aux enjeux auxquels il se trouve confronté, en particulier la coexistence et la controverse, à différentes échelles. Puis la focale se portera sur le xviiie siècle (auquel Yves Krumenacker a consacré à la fois sa thèse et son HDR), un siècle marqué par la consolidation des identités confessionnelles, mais aussi par les stratégies de résistance et de résilience de communautés protestantes malmenées. La quatrième et dernière partie est plus méthodologique, consacrée à l’historiographie et à des questions d’outils à mettre au service de la recherche historique, des questionnements qui ont traversé, là encore, toute la carrière d’Yves Krumenacker.

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Philippe Martin (dir.), Produire et vendre des livres religieux

Philippe Martin (dir.), Produire et vendre des livres religieux. Europe occidentale, fin xve siècle-fin xviie siècle, Lyon, Presses Universitaires de Lyon, 224 p., ISBN : 9782729713812

13Apparue au milieu du xve siècle, la presse à caractères mobiles de Gutenberg fait rapidement de l’imprimé religieux un vecteur essentiel des idées de la Réforme et de la Contre-Réforme. Mais une autre révolution est en marche : on assiste à la naissance d’un véritable marché, dont s’emparent autant les hommes d’Église – qui multiplient les commandes, Luther en tête – que les professionnels de l’imprimerie et de la librairie, à l’instar de la dynastie des Cramoisy. Si les imprimeurs doivent faire face à de véritables défis techniques (imprimer en grande quantité, imprimer des illustrations ou des partitions), ils profitent aussi de la manne financière qui les accompagne. D’autre part, un véritable circuit de distribution voit le jour, parfois très officiellement (avec la mise en place de l’Imprimerie royale en France), parfois de façon clandestine (pour apporter en Angleterre les traductions interdites du Nouveau Testament). Enfin, la production se diversifie, fournissant aux fidèles des textes pour accompagner leur foi, comme les Gesangbücher allemands, et au clergé des ouvrages pour encadrer ses pratiques, comme les rituels français.

14De la France à l’Espagne en passant par l’Allemagne et l’Angleterre, onze spécialistes du fait religieux s’intéressent aux imprimés en tant qu’objets. Exemples à l’appui, ils présentent les différents acteurs qui ont favorisé la production et la diffusion de ces ouvrages, ainsi que la grande diversité des livres concernés.

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Christian Sorrel, Le concile des évêques français

Christian Sorrel, Le concile des évêques français. Vatican II 1959-1965, Paris, CLD, 2023, 336 p., ISBN: 9782854436259

15Quatre automnes romains pour un printemps de l’Église… De 1962 à 1965, les évêques du monde entier participent aux sessions du concile Vatican II convoqué par Jean XXIII en 1959. Pour la première fois, grâce à des archives inédites, et en particulier aux journaux conciliaires d’une quinzaine d’évêques, l’assemblée est étudiée du point de vue de l’épiscopat français. L’ouvrage présente son organisation et ses figures de proue, analyse sa participation aux débats et son action dans la majorité réformiste en tenant compte du contexte national qui se dégrade et en affrontant la question controversée de la responsabilité de l’événement dans cette évolution. Il est organisé en huit chapitres : L’Église de France de Pie XII à Jean XXIII ; Préparations conciliaires (1959-1962) ; Le moment français (octobre 1963) ; Les travaux et les jours ; Premières orientations conciliaires (1962-1963) ; La dynamique majoritaire (1963-1964) ; Fin de partie (1965) ; Horizons nationaux (1963-1965). Il s’agit donc tout à la fois d’une contribution à l’histoire du concile Vatican II en son centre romain et d’une contribution à l’histoire générale du catholicisme national et de ses élites institutionnelles auxquelles l’auteur a déjà consacré plusieurs études.

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Christian Sorrel, Valentin Favrie et Charles Mercier (dir.), Cent ans de gouvernement de l’Église catholique en France

Christian Sorrel, Valentin Favrie et Charles Mercier (dir.), Cent ans de gouvernement de l’Église catholique en France. De l’Assemblée des cardinaux et archevêques à la Conférence des évêques (1919-2019), Presses universitaires de Rennes, 2022, 299 p., ISBN : 9782753582644

16Quand ils parlent du catholicisme, les médias tendent à braquer leurs projecteurs vers des personnalités : le pape, bien sûr, mais aussi quelques évêques et figures emblématiques. Les institutions et les organismes restent dans l’ombre... lorsqu’ils ne sont pas désignés comme des lieux de scandales.

17Cela explique sans doute la relative indifférence qui a entouré en France les instances de coordination de l’épiscopat : si tel responsable a pu « prendre la lumière », si les tensions des assemblées plénières ont pu susciter l’attention de journalistes avides d’histoires de conflits, le travail collectif qui y a été effectué est resté relativement ignoré, alors que ses conséquences sur la vie du catholicisme français ont été importantes.

18L’ambition de cet ouvrage est précisément d’éclairer l’histoire des structures ayant permis aux évêques français de se concerter au niveau national, depuis la convocation d’une assemblée des cardinaux et archevêques de France en 1919 jusqu’aux transformations vécues récemment par la Conférence des évêques de France.

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Marie Viallon et Christian Nicolas, Indecenter

Marie Viallon et Christian Nicolas, Indecenter, La visite apostolique de Nicolò Mascardi dans le diocèse d’Ajaccio en 1587, Lyon, LARHRA, 2021, 984 p., ISBN : 9791091592314

19En 1587, Mgr Nicolò Mascardi est chargé de la visite apostolique du diocèse d’Ajaccio ; à l’époque, la région sud-ouest de l’île, di là da i monti. Son rapport passe en revue toutes les paroisses, chapelles et églises piévanes du territoire, sans oublier les prêtres et leurs paroissiens ; il en découlera des décrets de réforme qui seront promulgués à la suite. Description utile pour la gestion de l’Église, ce rapport de visite est un instantané du diocèse qui raconte une terre, ses bâtiments et ses habitants.

20Le titre a été proposé par Mascardi lui-même qui résume souvent son opinion sur l’état des bâtiments et sur les actions des hommes par l’adjectif Indecens. Rien, ni le bâti, ni les hommes, ni les rites, ne semble satisfaire ce visiteur apostolique à l’inspiration borroméenne très orthodoxe et venu imposer le dogme tridentin mais confronté à la réalité d’un territoire refermé sur lui-même, ravagé par les guerres et les razzias barbaresques et d’une pauvreté endémique. Décidément, non decet, ça ne va pas !

21Préfacés par Bernard Dompnier [p. 11-18], le texte latin et sa version française sont fournis pour la première fois en version intégrale, étudiés et analysés dans une ample introduction [p. 21-265] qui les contextualise entre la dynamique de l’Église triomphante du concile de Trente et les entraves de la Corse génoise. L’apparat critique est enrichi de notices biographiques de tous les personnages cités [p. 273-316], d’un glossaire qui replace chaque mot dans son contexte tridentin [p. 317-405], d’une bibliographie [p. 407-417] et de plusieurs index [p. 407-417]. Le texte [p. 489-983] a été renvoyé dans un second volume afin de faciliter le rapprochement du texte avec les outils de lecture. Les deux versions – latine et française – sont proposées à la lecture en entrelacement c’est-à-dire que le texte latin a été divisé en blocs qui sont immédiatement affichés en traduction. Il est ainsi aisé de suivre les deux textes en parallèle.

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Pour citer cet article

Référence papier

« Résumés et notices brèves »Chrétiens et sociétés, 29 | 2022, 249-255.

Référence électronique

« Résumés et notices brèves »Chrétiens et sociétés [En ligne], 29 | 2022, mis en ligne le 17 mai 2023, consulté le 30 mai 2023. URL : http://journals.openedition.org/chretienssocietes/9806 ; DOI : https://doi.org/10.4000/chretienssocietes.9806

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