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1Le premier tome de cette série porte en sous-titre « Le temps des fruits verts » et met en scène une action démarrant en 1933, dans l’atmosphère d’antisémitisme, de violence liée aux ligues d’extrême droite et de dangers associés à l’Allemagne nazie. Son héros principal, Roger Guéguen, orphelin d’un marin pêcheur mort à la guerre, perd sa mère et part se faire embaucher à l’usine Renault de Billancourt, où il est rejoint par son amoureuse. Il va gagner en conscience politique par le biais du syndicalisme, y faire la connaissance d’ouvriers syndiqués. La condition féminine de l’époque est également bien mise en scène à travers le travail de Louison, employée chez le couturier Bernstein.

2Le second volume permet la mise en scène des évènements liés à la victoire du Front populaire. Louison, qui s’est rapprochée de la sœur de Bernstein, Sarah, est particulièrement touchée par les propos orduriers tenus contre les personnes juives. Les grèves dans divers milieux professionnels sont rappelées dans ce récit. Les meetings du 8 juin et du 14 juillet 1936 permettent d’évoquer certaines personnalités. Jean Zay et Léo Lagrange apparaissent sur deux pages entières, consécutives. Notamment, on voit Jean Zay, ministre de l’Éducation, particulièrement agressé par la droite et l’extrême droite comme juif, siéger au Conseil des ministres où se discutent les conséquences de l’insurrection nationaliste en Espagne.

3Devenu militant communiste, Roger Guéguen s’engage dans les Brigades internationales. La guerre civile espagnole est présentée sans caricature, sans omettre les rivalités parfois sanglantes qui agitent le camp républicain. Cette BD, en deux tomes, a un titre qui fait un clin d’œil au film documentaire éponyme réalisé par Jacques Becker en 1937 pour le Parti communiste français, à l’occasion du congrès de ce parti qui s’est tenu fin décembre 1937 à Arles, « La Grande espérance ».