Identifié par Foucault comme l’une des quatre grandes tactiques punitives en vigueur depuis l’Antiquité, le bannissement est une peine sous-étudiée pour l’Ancien Régime. Héritier d’une longue histoire judiciaire, consistant à « défendre à quelque criminel un lieu, une province, ou le royaume à perpétuité, ou pour un temps », le bannissement s’institutionnalise au cours de l’époque moderne pour devenir l’une des mesures phares de l’arsenal répressif. S’il est largement attesté pour le xviiie siècle, son fonctionnement demeure relativement méconnu, en particulier dans l’espace francophone. Au vu de l’historiographie succincte, cette étude propose d’analyser les pratiques du bannissement dans le contexte de la République de Genève.
Dans la cité-État protestante, souveraine depuis 1541, les magistrats font face à une délinquance de petite envergure. Les procès criminels sont instruits par le Petit Conseil, tribunal souverain et sans appel. Cet organe où siègent les familles les plus puis...
