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Notes de lecture

Ignacio Del Valle Dávila, Eva-Rosa Ferrand Verdejo Et Magali Kabous, Guzmán. El botón de nácar

Paris, Atlande, 2020, 335 p
Marion Gautreau
p. 166-167
Référence(s) :

Ignacio Del Valle Dávila, Eva-Rosa Ferrand Verdejo Et Magali Kabous, Guzmán. El botón de nácar, Paris, Atlande, 2020, 335 p

Traduction(s) :
Ignacio Del Valle Dávila, Eva-Rosa Ferrand Verdejo Et Magali Kabous, Guzmán. El botón de nácar [es]

Texte intégral

Couverture - Ignacio Del Valle Dávila, Eva-Rosa Ferrand Verdejo Et Magali Kabous, Guzmán. El botón de nácar

Couverture - Ignacio Del Valle Dávila, Eva-Rosa Ferrand Verdejo Et Magali Kabous, Guzmán. El botón de nácar

1L’ouvrage El botón de nácar appartient à la collection “Clefs Concours” qui regroupe des travaux d’universitaires sur les questions au programme des concours du CAPES ou de l’agrégation. Conçu comme une boîte à outils pour les candidat·es, il va cependant bien au-delà du manuel et propose une réflexion approfondie sur la portée du deuxième opus de la dernière trilogie du célèbre documentariste chilien Patricio Guzmán. Après Nostalgie de la lumière, film construit autour du désert d’Atacama et qui met en parallèle la quête des astrophysiciens et celle des familles de disparus de la dictature à la recherche des restes de leurs proches, El botón de nácar associe la tragique destinée des “détenus-disparus” à la répression subie par les Indiens du Sud de la Patagonie (Selk’nams, Kawésqars, Onas) depuis la fin du XIXe siècle. L’eau et les paysages maritimes de la pointe australe du continent américain sont au cœur de ce documentaire.

2L’ouvrage est structuré en trois chapitres. Le premier, “Repères. Chili : une société sous tension”, offre des éléments de contexte historique et cinématographique. Sans reprendre l’histoire du Chili depuis la conquête jusqu’à nos jours, une première sous-partie retrace la destinée des peuples autochtones du Sud de la Patagonie depuis la guerre d’Arauco jusqu’au XXIe siècle. La deuxième sous-partie propose une synthèse de l’histoire politique chilienne depuis 1964, période historique à laquelle Patricio Guzmán ne cesse de faire référence dans sa filmographie. Enfin, la troisième sous-partie s’intéresse aux évolutions du cinéma chilien sur la même période de temps. Le deuxième chapitre, “Problématiques cinématographiques. Les chemins de la mémoire”, questionne la longue trajectoire du cinéaste et revient sur son thème de prédilection : la mémoire. Mais il insiste davantage sur ses explorations récentes, celles de la dernière trilogie, tournée vers le territoire et le paysage chiliens en passant par le cosmos. Enfin, le dernier chapitre, “Analyse thématique. Jekenákar. L’objet du dessillement”, aborde le film sous tous ses angles depuis des entrées thématiques diverses et grâce à des analyses fines de certains plans ou séquences du film. L’ouvrage se clôt par l’éclairante note d’intention de Nostalgie de la lumière, une bibliographie d’une dizaine de pages et un précieux glossaire d’une vingtaine de pages.

3Écrit à six mains par trois spécialistes du cinéma latinoaméricain, ce nouvel ouvrage sur une œuvre de Patricio Guzmán a l’avantage d’offrir des clefs de lecture complémentaires entre repères historiques et cinématographiques. L’analyse fragmentée mais approfondie de El botón de nácar est ainsi étayée par le rappel des fondements et des évolutions dans la pratique filmique de Guzmán, cinéaste aux propositions formelles et narratives iconoclastes autour d’un sujet récurrent : l’oubli et la mémoire des crimes commis par la dictature de Pinochet. L’intérêt du troisième chapitre, par entrées thématiques, est de fonctionner comme un dictionnaire propre à ce deuxième opus. Il permet de pénétrer dans la matière filmique à partir d’un objet, la carte par exemple, d’un son, “l’eau matérialisée” ou d’un choix de montage, le recours aux archives. Cet éclectisme apparent propose au lecteur une exploration par des chemins très différents, permettant ainsi à chaque spectateur d’aborder l’analyse du film par les aspects l’ayant le plus interpellé ou touché. La structuration de ce dernier chapitre reflète ainsi la force de ce documentaire, celle d’appeler aux sens de chacun·e afin de susciter une réflexion sur les choix opérés par les détenteurs du pouvoir au Chili depuis des siècles.

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Table des illustrations

Titre Couverture - Ignacio Del Valle Dávila, Eva-Rosa Ferrand Verdejo Et Magali Kabous, Guzmán. El botón de nácar
URL http://journals.openedition.org/cinelatino/docannexe/image/10058/img-1.png
Fichier image/png, 172k
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Pour citer cet article

Référence papier

Marion Gautreau, « Ignacio Del Valle Dávila, Eva-Rosa Ferrand Verdejo Et Magali Kabous, Guzmán. El botón de nácar »Cinémas d’Amérique latine, 30 | 2022, 166-167.

Référence électronique

Marion Gautreau, « Ignacio Del Valle Dávila, Eva-Rosa Ferrand Verdejo Et Magali Kabous, Guzmán. El botón de nácar »Cinémas d’Amérique latine [En ligne], 30 | 2022, mis en ligne le 04 septembre 2023, consulté le 17 juillet 2025. URL : http://journals.openedition.org/cinelatino/10058 ; DOI : https://doi.org/10.4000/cinelatino.10058

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Auteur

Marion Gautreau

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