L’île dans ses moindres recoins
- Traduction(s) :
- La isla en todos sus rincones [es]
Texte intégral
1Derrière sa couverture, Cinémas d’Amérique latine explore inlassablement ce pluriel revendiqué dans son titre. Parmi ces “cinémas”, la production cubaine a été suivie en temps réel avec rigueur, à travers ses manifestations les plus emblématiques ou bien des phénomènes plus marginaux. Comme pour affirmer son rôle clé dans l’aire géographique, c’est bien à Cuba qu’est consacré le plus long dossier du #0. Paranaguá y entremêle le politique, le social, le cinéma et la littérature – sans édulcorer les polémiques – plantant les bases d’une approche qui est nécessaire pour comprendre la création postrévolutionnaire. Les débuts de la revuecoïncident d’un côté avec l’implacable “Période spéciale” et ses pénuries qui touchent l’industrie cinématographique et d’un autre côté avec la sortie de l’acclamé Fresa y chocolate et la censure d’Alicia en el pueblo de maravillas. Dès les années 1990, où des dossiers de la revue recensent le processus depuis 1959 jusqu’aux années 2010 où elle tourne résolument son regard vers le cinéma indépendant sans pour autant oublier l’institution, les auteurs et autrices jonglent avec diverses optiques. Certains sont d’illustres cinéastes, scénaristes et écrivains nationaux– entre autres Enrique Colina, Leonardo Padura, Senel Paz, Zoé Valdés –, d’autres sont des critiques et chercheurs cubains, brésiliens, français, argentins. Leurs articles cumulés conjuguent tradition et ruptures, rendant hommage aux cinéastes-piliers (l’incontournable Gutiérrez Alea dans les #2, 5, 8, 9, 29 ou Fernando Pérez dans le #12), mais présentant aussi d’autres créateurs moins consensuels (Cremata Malbertí #9, Guillén Landrián #18, Coyula #21). Ils accompagnent les jeunes et les festivals émergents (#19, 21, 26, 27), abordent le rapport au cinéma de figures centrales (le Che dans les #6 et 24). Des rétrospectives globales (#0, 2, 3, 7, 10, 17) alternent avec des analyses thématiques plus ponctuelles – la musique (#8), l’animation (#11), les femmes réalisatrices (#20) –, l’ensemble des contributions retraçant le destin particulier de la cinématographie insulaire.
2On pourrait affirmer hâtivement que Cuba était un phare cinématographique dans les années 1960 qui peine aujourd’hui à faire briller sa lumière, mais la revue écarte cette hiérarchisation pour donner la parole aux documentaires et fictions, que le pays producteur soit à la mode ou que sa production soit plus sporadique. Le traitement de Cuba dans la revue témoigne du travail patient et exhaustif du comité de rédaction, d’un regard continental en somme, soucieux d’embrasser la diversité.
Table des illustrations
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URL | http://journals.openedition.org/cinelatino/docannexe/image/9414/img-1.png |
Fichier | image/png, 80k |
Pour citer cet article
Référence papier
Magali Kabous, « L’île dans ses moindres recoins », Cinémas d’Amérique latine, 30 | 2022, 25.
Référence électronique
Magali Kabous, « L’île dans ses moindres recoins », Cinémas d’Amérique latine [En ligne], 30 | 2022, mis en ligne le 04 septembre 2023, consulté le 19 mai 2025. URL : http://journals.openedition.org/cinelatino/9414 ; DOI : https://doi.org/10.4000/cinelatino.9414
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