Innovation et excellence : une revue indispensable aux études latino-américaines
- Cet article est une traduction de :
- Inovação e excelência: uma revista indispensável nos estudos latino-americanos [pt]
Texte intégral
1Je suis la revue Cinémas d’Amérique latine depuis que j’ai assisté aux Rencontres de Toulouse dans les années 1990, invité par Paulo Paranaguá. C’est à cette occasion que j’ai connu la revue et que j’ai eu la chance d’y faire publier un premier article en 1993. Depuis lors, j’ai suivi sa parution, bénéficiant de cette source inestimable d’informations, de critiques et de réflexions sur le cinéma des pays d’Amérique latine. Son amplitude thématique dans l’approche du cinéma contemporain, de l’histoire du cinéma latino-américain et des sujets qui émergent dans la configuration des filmographies des différents pays est admirable. Les différences, comme l’a montré la revue, se présentent en conjonction avec des similitudes dans le profil des tendances stylistiques (c’est le cas des Nouveaux Cinémas dans différents pays), dans la configuration de leurs économies et dans les coupures thématiques qui donnent lieu à la publication d’études comparatives.
2Dans cette amplitude thématique présente dans la revue, l’insertion d’un « sujet de fond » sous la forme d’un dossier comportant plusieurs articles consacrés à un thème central bien choisi auquel la revue consacre une attention particulière, a été bien calculée. C’est notamment le cas de la collection d’articles sur les films qui représentent de grandes figures du continent, dans l’histoire politique et dans les arts, comme Che Guevara, Simón Bolivar, Eva Perón, Glauber Rocha, Artigas et Frida Kahlo (dossier publié dans le #24 en 2016). Ces dossiers sont une nouvelle démonstration de la variété des thèmes et de l’attention portée par la revue au cinéma de différents pays, tels que la Colombie, l’Argentine, Cuba, le Mexique, le Chili et le Brésil. Je voudrais citer le dossier « Le lieu sans limites » (#16 de 2008), entièrement rédigé par le critique José Carlos Avellar et illustré par une abondante documentation, entièrement consacré à Limite (1931) de Mário Peixoto. Je mentionne cet énorme dossier comme un exemple de l’attitude courageuse de la revue qui consacre une attention particulière à un seul film, confirmant la singularité de cette œuvre de cinéma muet inspirée de l’avant-garde française des années 1920. Dans le Brésil de 1931, c’était encore l’époque du passage au son, et ce fut une décision ferme de l’auteur d’insérer son film dans ce qui était, pour lui, le « vrai cinéma ».
3En dehors des dossiers, des critiques de livres et de la section Atelier : Cinéma, genre et politique (#26 de 2018), on trouve un ensemble d’articles d’analyse de films et de sujets de réflexion variés sur le cinéma latino-américain et il est remarquable de voir comment la revue équilibre sa couverture en prêtant attention à la variété des contextes nationaux, dans certains cas dans des études comparatives très originales. Ces articles élargissent notre connaissance de l’ensemble des cinémas d’Amérique latine dans leurs similitudes et leurs différences saisies selon des coupures thématiques choisies à chaque nouveau numéro. Il faut saluer cette politique éditoriale qui contribue à une vision globale du cinéma latino-américain, une politique éditoriale qui est nourrie par la mobilisation de collaborateurs de différents pays, un aspect très enrichissant de ses contenus et de son ouverture qui accroît la diversité des points de vue qui s’affirme à chaque nouveau numéro publié.
4À ce niveau d’excellence, la revue, tout au long de son parcours, a confirmé son dynamisme et son agilité dans le choix des sujets et des manières d’aborder les thèmes à l’ordre du jour, que ce soit dans les critiques de films, dans les réflexions sur l’économie des cinématographies du continent, dans les panoramas de la production récente de cinéma de différents pays ou dans les dossiers qui réfléchissent sur des aspects de l’histoire du cinéma en Amérique latine et sur la relation de ce cinéma avec l’histoire de chaque pays. La revue Cinémas d’Amérique latine est toujours novatrice dans son sommaire en raison de la richesse de ses lignes directrices, de la qualité des critiques de films publiées, des études comparatives, de l’analyse globale de l’œuvre des cinéastes les plus remarquables et du choix des sujets dans lesquels le cinéma est inséré dans un cadre historique, politique et social plus large. Une lecture indispensable pour la connaissance et le débat sur le cinéma latino-américain.
Table des illustrations
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URL | http://journals.openedition.org/cinelatino/docannexe/image/9448/img-1.png |
Fichier | image/png, 65k |
Pour citer cet article
Référence papier
« Innovation et excellence : une revue indispensable aux études latino-américaines », Cinémas d’Amérique latine, 30 | 2022, 28-29.
Référence électronique
« Innovation et excellence : une revue indispensable aux études latino-américaines », Cinémas d’Amérique latine [En ligne], 30 | 2022, mis en ligne le 04 septembre 2023, consulté le 17 juillet 2025. URL : http://journals.openedition.org/cinelatino/9448 ; DOI : https://doi.org/10.4000/cinelatino.9448
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