Résumés
Cet article questionne l’influence des réseaux sociaux sur la réponse humanitaire lors de la crise éruptive du Manaro Voui, à Ambae (Vanuatu, Pacifique sud), entre 2017 et 2018. Il se fonde sur l’analyse des publications parues sur le groupe Facebook « Yumi toktok stret » et sur des données ethnographiques collectées en 2018, à Port-Vila, au sein des organismes gouvernementaux et non-gouvernementaux en charge d’organiser le déplacement forcé des habitants. L’association de ces données mise en rapport avec les phases éruptives du volcan souligne l’intérêt pour les autorités de considérer la place qu’occupe désormais les réseaux sociaux en cas de catastrophe, tant ceux-ci sont utilisés par les habitants comme source prioritaire d’information d’urgence.
This paper aims to explore the influence of social networks on the humanitarian response during the volcanic eruption of Manaro Voui on Ambae island (2017-2018, Vanuatu, South Pacific). It is based on data collected online on the Facebook group “Yumi Toktok Stret” and during a fieldwork conducted in 2018 in Port-Vila among international aid, non-governmental and governmental agencies in charge of the forced inhabitants force displacement. The combination of these date with the eruptive phases of the volcano underlines the importance for local authorities to take into account the effective use of social media, in case of a disaster as they are use as prior emergency information.
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Plan
Introduction
Eléments de contextualisation
Les réseaux sociaux au Vanuatu
Le groupe de discussion Yumi Toktok Stret
Ambae, l’île volcan
La gestion controversée de la catastrophe d’Ambae
Prémices de l’éruption et annonce de l’évacuation de l’île (phase 1 : septembre à octobre 2017)
Aggravation de la situation humanitaire et discret engagement de l’État (phase 2 : novembre 2017 à février 2018)
Accumulation d’événements dévastateurs et nouvelles évacuations contraintes des habitants (phase 3 : mars à juin 2018)
Éruption paroxysmale et déclaration d’évacuation définitive (juillet à novembre 2018)
Crise éruptive et enjeux humanitaires : l’efficacité de la mobilisation internet en question
Conclusion
Aperçu du texte
Introduction
Le Vanuatu, un archipel de Mélanésie, est le plus récent des micro-États du Pacifique sud (voir figure 1). D’une superficie de 12 189 km², il s’étend du nord au sud sur 900 km où s’égrènent en forme d’Y 83 îles habitées par près de 300 000 personnes (Vanuatu National Statistics Office, 2021). Si ce pays a la particularité de concentrer l’une des plus grandes diversités linguistiques au monde avec 138 langues locales parlées (François et al., 2015), il est aussi connu pour être le plus exposé aux catastrophes dites « naturelles » (Bündnis Entwicklung Hilft, 2021 : 7). En effet, les cyclones, les tremblements de terre, les éruptions volcaniques, les raz-de-marée, les glissements de terrain, les sécheresses ou encore les inondations y sont réguliers et se cumulent parfois. L’archipel est situé sur la « ceinture de feu » du Pacifique, zone où la plaque pacifique plonge sous la plaque australienne. Chaque année, plusieurs centaines d’événements sismiques s’y produisent. À tit...
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Pour citer cet article
Référence papier
Maëlle Calandra, « Une réponse humanitaire sous l’influence des réseaux sociaux ? Le cas de la catastrophe d’Ambae au Vanuatu », Les Cahiers d’Outre-Mer, 286 | 2022, 523-552.
Référence électronique
Maëlle Calandra, « Une réponse humanitaire sous l’influence des réseaux sociaux ? Le cas de la catastrophe d’Ambae au Vanuatu », Les Cahiers d’Outre-Mer [En ligne], 286 | Juillet-Décembre, mis en ligne le 01 janvier 2025, consulté le 02 juin 2023. URL : http://journals.openedition.org/com/14240 ; DOI : https://doi.org/10.4000/com.14240
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