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Lectures

Mireille LALANCETTE et Jason LUCKERHOFF (dir.) (2023), Initiation au travail intellectuel et à la recherche. Pratique réflexive de recherche scientifique

Québec, Presses de l’Université du Québec
Mylène Raymond
Référence(s) :

Mireille LALANCETTE et Jason LUCKERHOFF (dir.) (2023), Initiation au travail intellectuel et à la recherche. Pratique réflexive de recherche scientifique, Québec, Presses de l’Université du Québec

Texte intégral

1Certains ouvrages, grâce à leur qualité, jouent un rôle essentiel pour instruire et guider les chercheurs face à la complexité de la recherche. Parmi ceux-ci, Initiation au travail intellectuel et à la recherche. Pratique réflexive de recherche scientifique se démarque comme une référence en méthodologie académique. Son titre ne se limite pas à présenter le concept de la recherche, mais promet une exploration approfondie à ses lecteurs, les initiant à une démarche réflexive en matière de recherche scientifique.

2Conçu pour les communautés étudiantes à toutes les étapes de leur parcours, que ce soit au baccalauréat, à la maîtrise ou au doctorat, il est pensé pour les sciences humaines et sociales, les arts et les lettres. Il leur offre des théories et méthodologies comme outils pour perfectionner leurs compétences et approches. Que l’on soit un étudiant en début de parcours universitaire ou une chercheuse chevronnée cherchant à mettre à jour ses méthodes, cet ouvrage offre des perspectives enrichissantes.

3Le livre se dévoile à travers une architecture bien pensée et progressive, qui reflète le cycle complet d’une étude depuis sa genèse jusqu’à sa diffusion. Divisé en trois parties — « Penser la recherche », « Faire de la recherche » et « Communiquer la recherche » —, il accompagne le lecteur à travers toutes les étapes de la démarche scientifique. Chaque partie du livre, constituée de plusieurs chapitres, est le résultat d’une collaboration intellectuelle riche et diversifiée, rassemblant les contributions d’experts de différents domaines.

SYNTHÈSE DE L’OUVRAGE

Partie 1 : Penser la recherche

4La première partie, « Penser la recherche », de l’ouvrage se focalise sur les fondamentaux méthodologiques de la recherche. Dans le chapitre 1, « Qu’est-ce que la recherche qualitative ? », nous sommes initiés à l’investigation scientifique sans l’usage de statistiques, ce qui souligne son importance dans l’étude des phénomènes sociaux. Le chapitre 2, en se penchant sur la « recherche quantitative », révèle une analyse axée sur la numérisation des phénomènes grâce aux techniques statistiques.

5Le chapitre 3, « La recherche par méthodes mixtes », nous montre comment marier efficacement les approches qualitatives et quantitatives. « Comment rédiger une problématique ? », le chapitre 4, détaille l’importance d’une question de recherche clairement formulée. Pour sa part, le chapitre 5 démystifie les outils-clés de la démarche scientifique, mettant en avant l’interrelation des concepts, paradigmes et modèles.

Partie 2 : Faire de la recherche

6La deuxième partie, « Faire de la recherche », plonge le lecteur au cœur des méthodologies et techniques de recherche ; elle s’établit ainsi comme un pilier pour ceux qui évoluent dans les sciences humaines ou sociales ou encore dans les arts et lettres.

7L’exploration débute avec le chapitre 6, qui met en avant les revues de littérature, dont la revue systématique. Le chapitre 7 détaille la formation et l’utilisation des corpus en recherche, mettant en lumière leur évolution constante au fil des études. Le chapitre 8 éclaire sur la gestion des données, de la collecte au stockage.

8La suite traite des méthodes de recherche, tant qualitatives que quantitatives. Le chapitre 9 explore l’entretien, alors que le chapitre 10 se penche sur les questionnaires en ligne. Le chapitre 11 aborde l’observation des groupes de discussion, tandis que le chapitre 12 explore la collecte de données auprès des professionnels. Le chapitre 13, quant à lui, présente la netnographie, une méthodologie se concentrant sur les interactions en ligne, particulièrement sur les réseaux sociaux, qui ont émergé avec l’essor du Web 2.0.

9Les chapitres 14 et 15 abordent l’analyse qualitative inductive, une méthode qui permet de tirer des conclusions sans hypothèses préétablies. Ils fournissent des directives pour interpréter des données qualitatives et identifier des thèmes émergents. Le chapitre 16 se consacre à l’analyse quantitative, en mettant l’accent sur des outils comme JASP et R, essentiels pour traiter et analyser des données chiffrées.

10Vient ensuite le chapitre 17, qui explore l’analyse de données secondaires, soit des données déjà collectées utilisées pour d’autres objectifs. Il distingue les données primaires des secondaires, présente une procédure en trois étapes pour leur analyse et discute de leurs avantages et limites, en s’appuyant sur l’enquête sur les pratiques culturelles au Québec. Finalement, le chapitre 18 clôture cette partie en se consacrant à l’analyse du discours, une dimension nécessaire en sciences humaines.

Partie 3 : Communiquer la recherche

11La troisième partie, « Communiquer la recherche », aurait aussi pu porter le titre « Présenter et valoriser sa recherche ». Elle se consacre à la transmission éthique et efficace des résultats de recherche, proposant une série de chapitres destinés à guider ceux qui souhaitent partager leurs découvertes avec une variété d’audiences.

12Le chapitre 19 se focalise sur l’art délicat de la rédaction en recherche, mettant l’accent sur la clarté et la concision. Le chapitre 20 aborde ensuite l’éthique de la recherche, exposant des principes d’intégrité, des risques liés au plagiat et la nécessité de citer correctement les travaux des autres.

13Le chapitre 21 traite du référencement et montre comment bien citer pour rendre un travail crédible sans tomber dans le plagiat. Poursuivant cette quête de perfection, le chapitre 22 dévoile les secrets d’une relecture réussie, qui garantit la clarté et la cohérence du travail final.

14La lecture de cette partie, qui marque également la conclusion de l’ouvrage, se conclut par le chapitre 23. Il présente la manière d’adapter sa recherche à divers auditoires, qu’il s’agisse de pairs spécialistes ou du grand public, et fournit des outils pour synthétiser efficacement des informations complexes. De plus, il souligne l’importance de se forger un réseau professionnel solide et d’interagir habilement lors des conférences.

CRITIQUE

15Ce livre tire sa richesse d’une collaboration unique impliquant plus de 40 chercheurs, chacun expert dans son domaine. Ces professionnels, en plus d’être des experts renommés dans leurs champs de spécialité, se distinguent également comme professeurs passionnés. Cette double casquette garantit que le contenu est non seulement basé sur une expertise solide, mais est également structuré de manière didactique, ce qui facilite l’apprentissage.

16Sur le plan de la structure, le livre est méticuleusement organisé suivant les étapes classiques de la recherche, allant de la formulation de la question de recherche jusqu’à l’analyse et à la diffusion des résultats. Cette progression logique est un avantage distinctif, car elle rend la lecture fluide et intuitive.

17Elle offre aux novices une formation pas à pas, tandis que les chercheurs plus expérimentés ont la liberté de se plonger directement dans les chapitres qui correspondent à leurs besoins, enrichissant ainsi leur expertise avec les réflexions et outils méthodologiques contemporains.

18Chaque chapitre est conçu de manière structurée : il débute par un résumé succinct introduisant le concept principal, puis approfondit chaque idée pour une meilleure compréhension du sujet. Cette uniformité clarifie le fonctionnement de l’ouvrage.

19Grâce à sa nature transdisciplinaire, qui découle de la contribution de plusieurs chercheurs de disciplines variées, l’ouvrage offre une grande diversité. Ces chercheurs chevronnés venant de divers secteurs tels que la psychologie, le marketing, les finances, les soins infirmiers, la communication, l’anthropologie, l’éducation, la sémiotique, la littérature et l’administration, partagent des exemples et des cas concrets propres à leurs spécialités. Cette richesse des perspectives donne aux lecteurs une vue d’ensemble étoffée, ce qui rend le contenu à la fois diversifié et approfondi.

20L’ouvrage excelle dans la présentation de la théorie, enrichie d’exercices et d’exemples concrets, ce qui facilite l’assimilation des concepts. Toutefois, il serait souhaitable d’intégrer plus d’exemples réels et de situations concrètes dans certains chapitres.

21Que l’on débute dans la recherche ou qu’on soit plus expérimenté, l’ajout de retours d’expériences, d’illustrations d’erreurs courantes et de conseils pratiques bonifierait ce recueil. Peut-être que ces ajouts pourraient se faire sur le site Web qui accompagnerait l’ouvrage ? Les étudiants et lecteurs apprécieraient certainement ces exemples supplémentaires.

22Dans la section consacrée à la diffusion de la recherche, l’ouvrage privilégie les méthodes traditionnelles de publication telles que les articles scientifiques. Si cette approche demeure essentielle, l’ère numérique a introduit de nouvelles façons de partager les connaissances. La popularité grandissante des blogues scientifiques, des podcasts universitaires, des sites Web et des vidéos pédagogiques illustre la diversité des plateformes actuelles. Même si un chapitre sur la mobilisation des connaissances aborde ce sujet, ces outils contemporains auraient mérité une exploration plus approfondie dans l’ensemble de l’ouvrage.

23Les novices en recherche apprécieront particulièrement les premiers chapitres du livre. Le chapitre 4 donne des conseils pratiques pour créer des questions de recherche efficaces. Le chapitre 5 introduit les outils de base nécessaires pour mener des études scientifiques, rendant le processus moins angoissant. Le chapitre 6 guide les lecteurs dans l’examen des travaux existants, ce qui les aide à situer leur propre recherche dans un cadre plus large.

24Pour les chercheurs plus expérimentés, le chapitre 13 est riche d’informations sur la netnographie, offrant des astuces pour naviguer dans l’univers complexe des interactions en ligne. Le chapitre 16 est aussi bénéfique pour ceux qui utilisent l’analyse quantitative, puisqu’il présente des outils tels que JASP et R pour analyser efficacement les données. Le chapitre 18, consacré à l’analyse du discours, donne des astuces pour comprendre en profondeur les nuances de la communication écrite et verbale.

CONCLUSION

25En conclusion, Initiation au travail intellectuel et à la recherche. Pratique réflexive de recherche scientifique est un ouvrage essentiel pour toute personne qui désire découvrir ou approfondir l’univers de la recherche.

26Ce recueil de spécialistes témoigne du soin et de la rigueur avec lesquels ils ont abordé leur sujet. La crédibilité du livre est renforcée par cette pluralité d’experts, qui permettent d’aborder la recherche sous ses multiples facettes.

27Chaque chapitre aborde de manière structurée les défis du sujet, fournissant des orientations utiles et des aperçus novateurs.

28Pour le débutant, cet ouvrage est une introduction claire à un domaine parfois intimidant. Les chercheurs expérimentés y trouveront une ressource essentielle pour mettre à jour leurs compétences et s’initier à de nouvelles méthodes.

29Au-delà des simples méthodologies, il y a une essence qui anime chaque chapitre. Par-dessus tout, ce qui ressort de cet ouvrage, c’est la passion pour la recherche. Une passion palpable, qu’il s’agisse d’aborder la formulation d’une question, la sélection d’une méthodologie ou la présentation des résultats. C’est ce dévouement et cette passion qui font de l’Initiation au travail intellectuel et à la recherche bien plus qu’un guide : un véritable compagnon pour tout chercheur, un livre de chevet que l’on consulte, révise et relit tout au long de sa carrière universitaire.

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Pour citer cet article

Référence électronique

Mylène Raymond, « Mireille LALANCETTE et Jason LUCKERHOFF (dir.) (2023), Initiation au travail intellectuel et à la recherche. Pratique réflexive de recherche scientifique »Communication [En ligne], vol. 40/2 | 2023, mis en ligne le 14 décembre 2023, consulté le 25 mars 2025. URL : http://journals.openedition.org/communication/18348 ; DOI : https://doi.org/10.4000/communication.18348

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Auteur

Mylène Raymond

Mylène Raymond est B. Sc., M.B.A à l’Université du Québec à Trois-Rivières. Courriel : mylene.raymond@uqtr.ca

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Droits d’auteur

CC-BY-NC-ND-4.0

Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC-ND 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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