1Après le succès de l’Atlas historique mondial (2019, éditions Les Arènes/L’Histoire), le géohistorien Christian Grataloup, a publié en 2020 l’Atlas historique de la France, aux mêmes éditions. Nous continuons ici à publier quelques images de ce remarquable atlas, comme nous avions commencé à le faire depuis le numéros 49 de Confins.

2Les images qui suivent montrent l’évolution des vignobles français entre le XVIIIe siècle.et leur situation actuelle. Elles figurent aux pages 109 et 256 de l’ouvrage, avec les commentaires des auteurs :

Les vignobles français au XVIIIe siècle

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3Les grands crus ne sont alors pas très différents d'aujourd'hui, mais c'est l'Île-de-France qui est la première région viticole. Les montagnes et le littoral de la Manche se lisent en creux. Ce qui apparaît au XIXe siècle, avec les chemins de fer, ce sont les vignobles de masse méditerranéens. Autant que la qualité des terroirs, qui joue surtout à une échelle locale, c'est le lien avec les facilités de communication (grandes vallées, proximité d'un port) qui est décisif pour que se développe une réputation viticole justifiant un vin cher. Partout, il faut se procurer du vin courant pour dire la messe, mais les grands crus peuvent parcourir de longues distances

Les grands vignobles aujourd’hui

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4La géographie des grands crus est ancienne : la Bourgogne, la Champagne et l'Aquitaine se constituent entre le XIVe et le XVIIIe siècle en vignobles de haute qualité. Au Moyen Âge, les ducs de Bourgogne sont soucieux de l'excellence de leurs vins et veillent sur leur production. Les rois Bourbons se détournent des vins de Loire ; Louis XIII boit du bourgogne rouge. Le champagne concurrence le bourgogne sur la table royale au temps de Louis XIV ; il ne s'agit pas encore de vin pétillant (l'effervescence – spontanée – est alors considérée comme un défaut). Mais le « sparkling champagne » réjouit l'aristocratie anglaise à partir des années 1660, puis la noblesse française au début du XVIIIe siècle. Entre-temps, les Anglais se sont tournés vers les bordeaux, graves et médoc, dont ils font le succès. Au XVIIIe siècle, la vinification s'améliore. Pour protéger la filière vinicole, qui, depuis le début du XXe siècle, souffre de la fraude et des bas prix, sont inventées en France, en 1935, les AOC, appellations d'origine contrôlée. Celles-ci concernent alors un nombre limité de vins fins. Elles sont étendues à partir de 1990 à d'autres domaines. Les appellations d'origine protégée (AOP), créées en 1992, s'appliquent dans toute l'Union européenne.