Les fondations de villes sur les littoraux américains
Les fondations de villes sur les littoraux américains, Brésil et États-Unis, XVIe-XIXe siècles, sous la direction de Laurent Vidal et Bertrand Van Ruymbeke, Les Perséides, Rennes, 2021, ISBN 978-2-37125-047-5
Texto integral
1Laurent Vidal est professeur d’histoire moderne à l’université de La Rochelle, Bertrand Van Ruymbeke est professeur de civilisation américaine à l’université Paris 8 (Vincennes Saint-Denis).
2Cet ouvrage, qui étudie le phénomène historique de l'urbanisation dans les colonies du Nouveau Monde, et plus particulièrement au Brésil et aux Etats-Unis, se développe autour de trois problématiques : 1. La fondation de villes le long de littoraux méconnus (du moins, des Européens). 2. L'urbanisation des marges, et ce qu'elle a produit en termes d'invention et de narration de ces nouveaux territoires. 3. La fondation de territorialités métisses. Il intéressera tous ceux qui s'intéressent à l'histoire de l'urbanisation et, plus largement, à l'histoire coloniale.
3La « 4e de couverture » précise que cette démarche comparée Brésil/États-Unis ne se cantonne pas à dresser un inventaire des différences et similitudes, mais invite à des mises en perspective d’expériences, du XVIe au XIXe siècle.
4Car il y a eu, au long de l’histoire, des connexions : si elles ont d’abord été portées par les puissances coloniales françaises et espagnoles (de la France Antarctique à la Floride Huguenote, d’un côté, et des marges de la Nouvelle Espagne au Brésil du temps de l’union ibérique, de l’autre), ces pays établiront, après leurs indépendances respectives, des relations créant l’esquisse de ce que l’on pourrait qualifier d’espace transnational.
5Et c’est ici l’esclavage qui est le point central de cette liaison. Dans un discours en 1862, Abraham Lincoln évoquera ainsi le Brésil comme l’un des lieux possibles pour la réinstallation des esclaves libérés. De même, après la Guerre civile, des planteurs du sud des États-Unis sont venus s’installer au Brésil : depuis Santarém en Amazonie jusqu’à Paranaguá dans la province du Paraná, en passant par celle de São Paulo et Minas Gerais, ce ne sont pas moins de six colonies créées par les sudistes.
6Dans notre optique, le littoral est appréhendé comme une interface entre écosystèmes : qu’ils soient environnementaux (mer ou fleuve et terre, sablonneuse, marécageuse, montagneuse…) mais aussi sociaux ou culturels, puisque diverses populations vont être de gré ou de force mises en contact lors de ces fondations (Amérindiens, Européens et Africains). Réintroduire la richesse de la dimension anthropologique de ces expériences, se déprendre du poids excessif des débats urbanistiques autour des formes pour restituer la grammaire complexe de la ville en fondation, qu’elle soit d’origine militaire, missionnaire ou commerciale, tel est l’enjeu de ce livre.
7Dans leurs introduction Laurent Vidal et Bertrand Van Ruymbeke détaillent les contenu de l’ouvrage, qui rassemble quatorze chapitres et une postface. Il est divisé en trois parties.
8La première aborde la question de la fondation de villes au Brésil à partir de deux chapitres, le premier étudiant les conditions générales de ces fondations et le second le cas de la ville de São Jorge do rio dos Ilhéus dans le cadre des capitaineries du XVIe siècle.
9La seconde partie analyse la question des territoires avec deux chapitres sur le Carolina Lowcountry, au sud-est des États-Unis, un pays de rizières travaillées par une foule d’esclaves d’origine africaine et centré autour de la ville-port de Charleston, et trois chapitres sur les villes, les places militaires et leurs territoires dans leur rapport avec les populations amérindiennes dans la province de Rio de Janeiro et dans le nord-est brésilien.
10La troisième partie analyse le développement et l’inscription durable des villes dans leur environnement naturel et social. Aux États- Unis, les auteurs étudient Saint-Louis, une bourgade franco-indienne située le long du fleuve Mississipi, et la Nouvelle-Orléans, un site particulièrement exposé aux cyclones, et pour le Brésil, un chapitre porte sur les établissements de la province de Rio de Janeiro dans leurs liens avec les fleuves. Deux autres chapitres abordent la question du peuplement d’établissements et de villes au Brésil par l’étude de leurs populations amérindienne et africaine.
11La postface, qui fut présentée en conférence plénière au musée du Nouveau Monde, étudie les périples atlantiques, scientifiques et botaniques, teintés d’espionnage, de Hipólito José da Costa, véritable passeur culturel, entre le Brésil, le Portugal et les États-Unis à l’orée du XIXe siècle.
Para citar este artigo
Referência eletrónica
Confins, «Les fondations de villes sur les littoraux américains», Confins [Online], 53 | 2021, posto online no dia 24 dezembro 2021, consultado o 17 abril 2024. URL: http://journals.openedition.org/confins/43297; DOI: https://doi.org/10.4000/confins.43297
Topo da páginaDireitos de autor
Apenas o texto pode ser utilizado sob licença CC BY-NC-SA 4.0. Outros elementos (ilustrações, anexos importados) são "Todos os direitos reservados", à exceção de indicação em contrário.
Topo da página