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Paris, la Zone et leurs conflits : aux origines du leftspace français

Paris, the Zone, and Their Conflicts: At the Origins of the French Leftspace
Jérôme Beauchez
p. 107-127

Résumés

« C’est la zone ! » Voilà ce que l’on dit en français courant d’un endroit dont on veut souligner la marginalité ou le dénuement. L’expression trouve son origine au pied des anciennes fortifications de Paris, sur le tracé de l’actuel périphérique urbain où s’étendait la zone militaire. Dès la seconde moitié du XIXe siècle, cette bande de terre initialement réservée à la défense de la ville a vu s’édifier des baraques, puis de véritables hameaux clandestins qui ont accueilli les plus pauvres et les plus marginalisés. Dans la culture populaire parisienne, « la Zone » est alors devenue synonyme de territoire des « classe dangereuses », marqué par la criminalité et les conflits avec la « bonne société ». Alors qu’il retrace son histoire, ce texte situe la Zone aux origines du leftspace français. Transposable à d’autres espaces que celui de la Zone, ce concept exprime l’abandon des marginalisés à leur propre sort et toutes les transgressions – de la norme ou des lois – dont les membres des groupes établis peuvent les accuser.

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Notes de l’auteur

Cet article est dédié à la mémoire de Yan Morvan (1954-2024), photographe, reporter, activiste et documentariste des conflits, qu’ils soient culturels, sociaux ou armés.

Extrait du texte

Cairn

Texte intégral disponible via abonnement/accès payant sur le portail Cairn. Le texte intégral en libre accès sera disponible à cette adresse en janvier 2028.
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Plan

De la Zone au leftspace : objet et méthode de l’enquête
Un territoire « sauvage » aux portes de Paris
Siège et reddition de la Zone
(Dis)continuités : disséminations et nouvelles expressions de la Zone
Pour ne pas conclure : poursuivre l’enquête sur les (trans)formations du leftspace français

Aperçu du texte

En avril 2023, les 50 ans de l’autoroute périphérique qui ceinture Paris ont été fêtés. Au sens de l’anthropologue Marc Augé, le « périf » parisien est un « non-lieu » : un espace dédié au seul passage, à l’exemple des supermarchés, des gares ou des transports en commun . Peu de gens savent cependant que sous l’autoroute du « périf » se trouvent les traces d’une histoire cachée : celle de la Zone de Paris. Celle-ci n’était pas un non-lieu, mais un lieu des marginalités qui s’étendait aux portes de la capitale française avant qu’elle ne soit ceinturée par le passage incessant des voitures, ou par leurs embouteillages. Pour retrouver sa trace, il faut prendre des chemins de traverse qui, d’un espace et d’une temporalité à l’autre, mènent de l’actuel « périf » aux « fortifs » : les anciennes fortifications de la capitale, dérasées dans les années 1920  (image 1). C’est à leur pied que se trouvait la Zone, une ville interstitielle qui a compté plus de 40 000 habitants selon les sources ...

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Pour citer cet article

Référence papier

Jérôme Beauchez, « Paris, la Zone et leurs conflits : aux origines du leftspace français »Cultures & Conflits, 138 | 2025, 107-127.

Référence électronique

Jérôme Beauchez, « Paris, la Zone et leurs conflits : aux origines du leftspace français »Cultures & Conflits [En ligne], 138 | été 2025, mis en ligne le 04 janvier 2028, consulté le 20 juillet 2025. URL : http://journals.openedition.org/conflits/26685 ; DOI : https://doi.org/10.4000/14533

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Auteur

Jérôme Beauchez

Jérôme Beauchez est professeur de sociologie et d’anthropologie à l’Université de Strasbourg, où il dirige le Laboratoire interdisciplinaire en études culturelles – LinCS, UMR 7069. Son programme de recherche est centré sur les expériences et les traitements de la marginalité. Ses travaux ont donné lieu à la publication d’ouvrages – dont Les sauvages de la civilisation. Regards sur la Zone, d’hier à aujourd’hui, Paris, Éditions Amsterdam, 2022 – et d’une quarantaine d’articles.

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Droits d’auteur

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Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC-ND 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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