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Documentation et conservation de l’héritage postmoderne : enjeux et perspectives

Introduction
Benjamin Chavardès, Audrey Courbebaisse et Léa-Catherine Szacka
Traduction(s) :
Documenting and Preserving Postmodern Heritage: Challenges and horizons [en]

Texte intégral

  • 1 Que ce soit à la culture populaire et à l’esthétique qui lui est associée, à la juxtaposition de ma (...)
  • 2 L’année 1966 correspond à la publication de trois livres majeurs pour l’architecture postmoderne : (...)
  • 3 L’année 1989 est associée à la fin du communisme. À partir des années 1990, avec la démocratisation (...)
  • 4 Jean-François Lyotard, La Condition postmoderne. Rapport sur le savoir, Paris, Minuit, 1979.
  • 5 Mary McLeod, « Architecture and Politics in the Reagan Era: From Postmodernism to Deconstrutivism » (...)
  • 6 Nous faisons ici référence aux termes utilisés par Robert Venturi dans la première partie de son li (...)
  • 7 Liliane Voyé, « Architecture et urbanisme postmodernes : une expression du relativisme contemporain (...)

1C’est par la destruction de l’ensemble Pruitt-Igoe que Charles Jencks annonçait en 1972, non sans ironie, la fin du Mouvement moderne et la naissance d’une nouvelle architecture dite postmoderne. Or, les changements avaient commencé à s’opérer avant 1972 et malgré sa nature, difficile à définir, l’architecture dite postmoderne, une architecture cultivant la pluralité des références,1  peut être circonscrite aux années 19662 et 19893. Dans la continuité de la fin des grands récits définie par Jean-François Lyotard4 et s’inscrivant dans le néolibéralisme ambiant des années 19705, elle matérialise une multiplicité de points de vue et la prise en compte de la parole des minorités ; elle valorise le « complexe », l’« hybride », le « biscornu » et l’« ambiguë6 » et s’oppose au soi-disant rationalisme unique et au dogmatisme du style international7.

  • 8 Mario Carpo, « The Postmodern Cult of Monuments », Future Anterior, vol. IV, n° 2, The University o (...)
  • 9 Denise Scott Brown, “Sainsbury Wing: Objection from Denise Scott Brown”, Mas Context, 2022, [en lig (...)

2Aujourd’hui, quelque cinquante ans après son appa­rition, l’architecture postmoderne est sujette à des polémiques liées à sa conservation8. Ainsi en 2014, Michael Graves s’émeut de la potentielle destruction du Portland building qu’il avait inauguré en 1982, alors que celui-ci est inscrit au National Register of Historic Places depuis 2011. En 2017, c’est le projet de rénovation par l’agence Snøhetta du AT&T building de New York signé par Philip Johnson qui fait débat. Et plus récemment, en 2022, Denise Scott Brown signe une tribune pour s’opposer aux modifications de la Sainsbury Wing de la National Gallery par Annabelle Seldorf9. Que peut-on retenir de ces débats récents ?

  • 10 Parmi eux, la Sainsbury Wing de la National Gallery de Venturi, Rauch and Scott Brown, et la Cosmic (...)
  • 11 Dans l’édition du Monde du 21 janvier 2023, les maires des communes de Cergy, Metz, Montpellier, No (...)

3Avec les signes du temps et les menaces qui planent sur les architecture postmodernes, se développent également les mesures de protection et les marques de reconnaissance. Au Royaume-Uni, ce n’est pas moins de 17 édifices postmodernes qui font l’objet en 2018 d’un classement de grade I sur le National Heritage List for England, niveau le plus élevé10. En Italie, les archives de Paolo Portoghesi sont déclarées d’intérêt historique notable par la Surintendance des archives du Latium en 2006. En France, le quartier Antigone obtient le label Architecture Contemporaine Remarquable en 2018. Qui plus est, au décès de son architecte, Ricardo Bofill, au début de l’année 2022, les municipalités françaises dans les­quelles il a signé un ensemble urbain, s’unissent pour lui rendre hommage par une pleine page dans Le Monde11.

  • 12 Voir Jean-Louis Violeau, Paris postmoderne : architectures 1973-93, Paris, Pavillon de l’Arsenal, 2 (...)
  • 13 Conférence commune de Charles Jencks. Dans l’édition université Bauhaus de Weimar (chaire de conser (...)

4Parallèlement à ces démarches de patrimonialisation et de restauration se développent également des travaux de recherche afin de documenter ces architectures et d’interroger leur préservation12. En 2020, Bryan Clark Green propose une session de la conférence de la Society of Architectural Historians intitulée « Preserving the Postmodern Past ». En 2022, l’université de Weimar et l’ETH de Zurich font la part belle aux architectures postmodernes allemandes dans le colloque « Denkmal Postmoderne: Erhaltung einer « “nicht-abzuschliessenden” Epoche13 ».

5Ce dossier propose de dresser un premier état des lieux des problématiques posées par ce que l’on est tenté de nommer le « patrimoine postmoderne » devant l’actualité du sujet au regard d’une part de la multiplication des travaux sur ce sujet et des polémiques sur des projets d’intervention sur ce patrimoine.

6Trois grands questionnements ont été posés dans ce dossier et constituent le fil de lecture des différentes propositions.

7Le premier questionnement formulé concernait la reconnaissance, l’identification et la visibilité de l’héritage postmoderne. Bastien Couturier propose ainsi une étude comparative entre la France, l’Italie, l’Espagne et le Royaume-Uni, de la diversité des approches quant à la reconnaissance d’un patrimoine encore récent et difficile à définir ou à circonscrire. Il met en évidence un patrimoine peu protégé et non revendiqué comme postmoderne, ce qui ne facilite pas sa reconnaissance. De leur côté, Maxime Coq et Claudine Houbart proposent un éclairage nouveau en suggérant que certaines théories littéraires pourraient nous aider à appréhender les complexités du langage de l’architecture postmoderniste. Il s’agit donc de se servir du langage comme élément de définition et comme clé de lecture. Cette recherche fait écho aux investigations sémiotiques de la période dite « postmoderne ».

8Le deuxième questionnement cherchait à interroger le processus de patrimonialisation et la possible actualisation de valeurs relatives à l’architecture postmoderne. Ksenia Litvinenko avance les problèmes de l’inachèvement et du respect de l’esprit du projet originel dans un contexte soviétique que l’on n’associe pas spontanément au postmodernisme, souvent perçu comme synonyme de capitalisme occidental.

9Le dernier questionnement touchait aux discussions plus concrètes liées à l’authenticité et à la matière. Dans cet ordre d’idées, Pablo von Frankenberg qualifie d’emblée la préservation des bâtiments postmodernes protégés comme un paradoxe : « comment pouvons-nous maintenir des structures conçues pour une existence transitoire en utilisant les normes rigoureuses de la protection des monuments historiques ? » Cette contribution nous amène, à travers un cas d’architecture éphémère, à repenser notre façon de voir les tensions entre le nouveau et l’ancien dans les matériaux de construction et les approches de conservation. Enfin Julien Correia et Grégory Azar font état d’expérience concrètes. Le premier propose une analyse réflexive à partir de cinq cas d’études de bâtiments postmodernes. Entre le désir d’amélioration du confort des usagers et la sur-complexification apportée par le foisonnement de détails architecturaux, l’auteur se pose la question de l’authenticité de la matière et des idées. Grégory Azar, à travers la préservation de l’œuvre de Gino Valle à La Défense, considère l’intervention sur l’enveloppe due à des injonctions économiques et écologiques, éloigné de toute pensée patrimoniale.

10Il est intéressant de constater que la patrimonialisation de l’architecture postmoderne a été peu traitée. Nous expliquons cette absence par la méconnaissance du patrimoine postmoderne, relativement récent et qui permet peu de recul pour les institutions et le public chargé de sa patrimonialisation. Pourtant, les contributions de ce numéro nous renseignent sur les enjeux, et l’urgence, qu’il y a à s’intéresser à cette architecture.

Comprendre

  • 14 André Micoud, Jacques Roux, « L’Architecture en procès de réhabilitation : réflexions sur l’appropr (...)

11Tout d’abord, une connaissance éclairée permettrait d’éviter des interventions irréversibles comme celles relatées par Maxime Coq et Claudine Houbart sur l’œuvre de Charles Moore. Du fait de la complexité et de la diversité de cette architecture, il est aussi important d’étudier l’histoire que l’esprit du projet, comme le montre Ksenia Livitnenko. Cette nécessité est d’autant plus grande si la réalisation du projet s’étend dans le temps et si celui-ci est amené à subir des changements. D’autres ont étudié cette nécessité, et notamment quand il s’agit d’architectures ordinaires non reconnues, de s’intéresser au sens du projet. Alors que la transformation de l’objet physique semble parfois légitimée, qu’en est-il de la préservation de l’objet dans une multiplicité de sens, historique, symbolique, d’usage14 ? Enfin, il apparait que le lien entre l’architecture et la ville, particulièrement important dans certaines de ces architectures comme le montrent les articles de Grégory Azar et Ksenia Livitnenko reste à considérer. Ainsi, si les présentes contributions de ce dossier sont centrées sur l’objet architectural, un élargissement aux problématiques urbaines et paysagère reste à envisager.

Les difficultés d’intervenir

12Un autre enjeu relatif à la connaissance de cette architecture est la redéfinition de normes et de critères adaptés à cette architecture. Or, jusqu’à présent, c’est le cadre législatif des monuments historiques qui est utilisé, ce qui soulève un paradoxe, comme le montre Pablo von Frankenberg. En effet, comment parler d’authenticité et d’originalité à propos d’édifices qui n’ont pas eu pour vocation de durer dans le temps et/ou qui ont été construits à partir de matériaux non pérennes ? Nous relevons également les difficultés de maintenir ces architectures dans les exigences de confort actuelles. Comme pour d’autres patrimoines récents, les injonctions énergétiques sont telles, qu’elles laissent peu de place aux projets de réhabilitation sur mesure, comme le montre Grégory Azar à propos de l’architecture de Gino Valle.

Perspectives

13Trois chantiers sont à ouvrir. Tout d’abord, un travail de clarification, de définition et d’identification, au niveau scientifique, législatif et professionnel est à entreprendre. Grégory Azar montre à quel point cette identification des valeurs inhérentes à l’édifice reste le fait d’un engagement personnel de l’architecte en charge du projet de rénovation. Ensuite, un travail de valorisation serait à poursuivre auprès de différents publics. L’entretien avec Theresa Krenn et Beni Eder, réalisé par Solene Scherer, rend compte des difficultés pour valoriser une architecture qui a fait l’objet d’un rejet de la part des architectes de la génération, auprès des jeunes architectes et la nécessité du « faire avec », sachant que l’histoire ne peut être regardée que depuis une perspective du présent et n’a pas de prise sur ce qui a déjà été fait. Enfin, un chantier d’identification des projets paysagers, urbains relevant du postmodernisme serait à entreprendre. En effet, nous relevons l’absence de contributions traitant des dimensions paysagères du patrimoine postmoderne. La reconnaissance du patrimoine paysagé demeure encore embryonnaire et mériterait que l’on y prête attention.

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Notes

1 Que ce soit à la culture populaire et à l’esthétique qui lui est associée, à la juxtaposition de matériaux, de formes et de couleurs, à l’histoire, au vernaculaire et aux spécificités locales, ou encore aux formes de la ville traditionnelle.

2 L’année 1966 correspond à la publication de trois livres majeurs pour l’architecture postmoderne : Aldo Rossi, L’architettura della città, Venezia, Marsilio, 1966 ; Robert Venturi, Complexity and Contradiction in Architecture, New York, Museum of Modern Art ; Vittorio Gregotti, Il territorio dell’architettura, Milan, Glanglacomo Feltrinelli Editore.

3 L’année 1989 est associée à la fin du communisme. À partir des années 1990, avec la démocratisation d’internet et le développement de l’outil informatique au sein des agences d’architecture, de nouvelles architectures vont être développées.

4 Jean-François Lyotard, La Condition postmoderne. Rapport sur le savoir, Paris, Minuit, 1979.

5 Mary McLeod, « Architecture and Politics in the Reagan Era: From Postmodernism to Deconstrutivism », Assemblage, n °8, February 1989, p. 22-59 ; Martin Reinhold, Utopia’s Ghost. Architecture and Postmodernism, Again, The University of Minnesota Press, 2010.

6 Nous faisons ici référence aux termes utilisés par Robert Venturi dans la première partie de son livre.

7 Liliane Voyé, « Architecture et urbanisme postmodernes : une expression du relativisme contemporain ? », Revue européenne des sciences sociales [En ligne], XLI-126, 2003, consulté le 17/02/2023, [https://doi.org/10.4000/ress.542]. Voir également la définition du postmodernisme donnée par Regna Darnell et Jean-François, « Postmodernisme et sciences humaines », dans S. Mesure, P. Savidan (dir.), Dictionnaire des sciences humaines, Paris, Presses universitaires de France, 2006, p. 875-879.

8 Mario Carpo, « The Postmodern Cult of Monuments », Future Anterior, vol. IV, n° 2, The University of Minnesota Press, 2007, p. 50-60.

9 Denise Scott Brown, “Sainsbury Wing: Objection from Denise Scott Brown”, Mas Context, 2022, [en ligne] [https://mascontext.com/observations/sainsbury-wing-objection-from-denise-scott-brown].

10 Parmi eux, la Sainsbury Wing de la National Gallery de Venturi, Rauch and Scott Brown, et la Cosmic House de Charles Jencks.

11 Dans l’édition du Monde du 21 janvier 2023, les maires des communes de Cergy, Metz, Montpellier, Noisy-le-Grand, Paris et Saint-Quentin-en-Yvelines signent une pleine page en hommage à l’architecte catalan.

12 Voir Jean-Louis Violeau, Paris postmoderne : architectures 1973-93, Paris, Pavillon de l’Arsenal, 2023.

13 Conférence commune de Charles Jencks. Dans l’édition université Bauhaus de Weimar (chaire de conservation des monuments et d’histoire de la construction, Prof. Dr Hans-Rudolf Meier) et de l’ETHZ de Zurich (chaire de conservation du patrimoine bâti et des monuments, Prof. Dr Ing. Silke Langenberg), 3-5 mars 2022. Kirsten Angermann, Hans-Rudolf Meier, Matthias Brenner, Silke Langenberg, Denkmal Postmoderne: Bestände einer (un)geliebten Epoche, Basel, Birkhaüser, 2024.

14 André Micoud, Jacques Roux, « L’Architecture en procès de réhabilitation : réflexions sur l’appropriation patrimoniale des traditions constructives », Les Annales de la recherche urbaine, 72, 1996, p. 136-143.

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Pour citer cet article

Référence électronique

Benjamin Chavardès, Audrey Courbebaisse et Léa-Catherine Szacka, « Documentation et conservation de l’héritage postmoderne : enjeux et perspectives »Les Cahiers de la recherche architecturale urbaine et paysagère [En ligne], 21 | 2024, mis en ligne le 30 novembre 2024, consulté le 20 mars 2025. URL : http://journals.openedition.org/craup/15673 ; DOI : https://doi.org/10.4000/12x51

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Auteurs

Benjamin Chavardès

Benjamin Chavardès est maître de conférences à l’École nationale supérieure d’architecture de Lyon et membre de l’UMR CNRS 5600 Environnement, Ville et Société. Ses recherches portent sur l’histoire et la théorie de l’architecture postmoderne, sur l’intervention sur le patrimoine bâti et sur l’architecture religieuse. Il est titulaire de la chaire SACRES (Solutions architecturales pour la conception et la reconversion des espaces sacrés. Il a été coordinateur du réseau international scientifique et pédagogique « Architecture Patrimoine et Création » de 2016 à 2023. Il est l’auteur de Quand le post-modernisme s’exposes (Éditions de l’Espérou, 2015) et de L’Italie postmoderne. Paolo Portoghesi, architecte, historien, théoricien (Presses universitaires de Rennes, 2022). Il est coauteur de L’École d’architecture de Lyon. Un manifeste architectural (Libel, 2020). Il a codirigé L’Avenir des églises. État des lieux, stratégies et programmes de reconversion (Presses universitaires de Lyon, 2019), Les Enjeux théoriques de la réhabilitation (Presses architecturales de Lyon, 2019), le dossier « Héritages théoriques »/ « Theoretical legacy » (2019) des Cahiers de la recherche architecturale, urbaine et paysagère, dont il est membre de la rédaction, Ici par ailleurs (Éditions du Patrimoine, 2020) et Entre Rome et Las Vegas (ENSA Paris-Malaquais, 2021).

Articles du même auteur

Audrey Courbebaisse

Audrey Courbebaisse est maîtresse de conférences associée à l’École nationale supérieure d’architecture de Bretagne et membre du Groupe de recherche sur l’invention et l’évolution des formes (GRIEF). Elle est également membre associée du Louvain Research Institute for Landscape, Architecture and Built Environment. Ses recherches portent sur le vieillissement des habitats collectifs construits au XXe siècle et les paradoxes induits par leur réhabilitation/patrimonialisation. Elle est l’auteure de « L’Habitat horizontal de Georges Candilis. Questionner la série pour une patrimonialisation ouverte » (Cahiers LACHT, 2022), « Les Grands Ensembles, patrimonialisation alternative pour un patrimoine alternatif » (In Situ, 2022), « The Renovation of Tower Blocks in Large Housing Estates, From Unity to Disparity, the Case of The Mazades Tower Block (1958-2020) » (Docomomo, 2020).

Articles du même auteur

Léa-Catherine Szacka

Léa-Catherine Szacka est Senior Lecturer (Associate Professor) en études architecturales à l’université de Manchester, directrice du Manchester Architecture Research Group (MARG) et vice-présidente du European Architectural History Network (EAHN). Son travail se concentre sur l’histoire des expositions d’architecture ainsi que sur l’histoire et la théorie de l’architecture postmoderne, notamment dans son interaction avec les médias. Szacka est l’auteure de Exhibiting the Postmodern: The 1980 Venice Architecture Biennale (2016), pour lequel elle a recu le Alice Davis Hitchcock Medallion en 2017, et de Biennials/Triennials: Conversations on the Geography of Itinerant Display (2019). Elle est également coauteur de Le Concert : Pink Floyd à Venise (2017); Paolo Portoghesi: Architecture Between History, Politics and Media (2023); et It’s About Time: The Architecture of Climate Change (2024), ainsi que coéditrice de Mediated Messages: Periodicals, Exhibitions and the Shaping of Postmodern Architecture (2018) et de Concrete Oslo (2018). En 2022, elle est cocommissaire de la 10e biennale internationale d’architecture de Rotterdam. Elle prépare actuellement l’exposition Histories Croisées : Gae Aulenti, Ada Louise Huxtable, Phyllis Lambert sur l’architecture et la ville qui sera présentée en 2025 au Centre culturel canadien à Paris.

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