Navigation – Plan du site

AccueilActes de colloques, journées d’ét...18Transferts culturels : politique,...Tentatives d’ouvrir à Jarosław un...

Transferts culturels : politique, éducation, organisation curiale

Tentatives d’ouvrir à Jarosław une académie de chevalerie : réponse aux nouveaux défis éducatifs venus de France ?

Attempts to Establish the Jarosław Knight Academy: A Response to New Educational Challenges from France?
Sergiy Seryakov
Traduction de Yana Kazak

Résumés

Cet article traite de la tentative de créer au collège Saint-Jean de Jarosław une école de mathématiques, qui devait par la suite être transformée en une académie de chevalerie (durant la période 1670-1680). L’auteur considère cette initiative d’introduire dans la République des Deux Nations un nouveau modèle éducatif, visant à préparer l’élite au service militaire et aux fonctions publiques, comme un reflet de la mode européenne inspirée par la domination culturelle et militaro-politique de Versailles. Le principal promoteur de cette innovation éducative à Jarosław fut Bartłomiej Nataniel Wąsowski qui, en voyageant en Europe, pouvait clairement témoigner de la popularité, de la demande et de la valeur pratique du modèle éducatif de l’académie de chevalerie en Europe occidentale. Le désir passionné de ce jésuite de moderniser l’enseignement a suscité peu d’enthousiasme parmi le personnel de la Compagnie de Jésus en Pologne et parmi l’élite sociale de la République des Deux Nations. Un autre facteur important de son échec fut le manque de ressources matérielles nécessaires, causé par l’absence de fonds et la destruction systématique des biens du collège Saint-Jean de Jarosław dans les années 1670-1680. En conséquence, l’école de mathématiques fut fermée et l’idée de fonder une académie de chevalerie abandonnée.

Haut de page

Notes de la rédaction

Cet article a été traduit de l’ukrainien par Yana Kazak et revu par les directeurs de publication Maciej Forycki, Katarzyna Anna Kula et Flavie Leroux.

Texte intégral

Introduction

  • 1 Geoffrey Parker remarque qu’au xviie siècle еn Europe, il n’y a eu que quatre années de paix solide (...)
  • 2 Bély 2007.
  • 3 L’éducation jésuite dans la République des Deux Nations a été profondément étudiée par Załęski 1905

1Le xviie siècle est une période de guerres permanentes1, d’augmentation rapide du potentiel armé des principaux États d’Europe, de professionnalisation croissante de l’armée et d’évolution des idées sur la formation du personnel militaire. La France a été à l’avant-garde de ce processus et, après 1648, est devenue le principal moteur dans le développement des relations internationales sur le continent2. C’est à Paris (plus tard à Versailles) que le sort de la guerre et de la paix était déterminé. Il n’est donc pas étonnant que l’expérience française en matière de modernisation de l’organisation militaire (financement actif de l’État, développement de l’industrie militaire, construction de puissantes fortifications et professionnalisation des officiers) ait été imitée activement par d’autres pays d’Europe. Ces changements qualitatifs ont résonné avec la révolution scientifique du xviie siècle, dont les plus éminents représentants (Descartes, Leibniz, Newton, etc.) accordaient une grande importance aux mathématiques, aux sciences naturelles et à l’astronomie. Tout cela conduisit à une autre perception de la nature, du contenu et du rôle social de l’éducation, contribuant à la multiplication d’établissements d’enseignement d’un type nouveau : les académies de chevalerie ou collèges militaires, appelés dans l’État polono-lituanien Académies des corps de cadets de la noblesse3. Il s’agissait de collèges destinés à l’instruction, notamment militaire, des jeunes garçons de la noblesse polonaise.

2Durant les dernières décennies du xviie siècle, ces nouvelles dynamiques éducatives impulsées par la France atteignent la République des Deux Nations. Les voyages à l’étranger liés à la formation dans les académies d’Italie, de France, des Pays-Bas, etc., deviennent extrêmement populaires parmi l’élite sociale de la République des Deux Nations (Bartłomiej Nataniel Wąsowski en fait d’ailleurs le récit dans ses Propositions envoyées en 1673 au supérieur provincial et au supérieur général de l’ordre des jésuites en Pologne). Les conditions étant désormais favorables, le transfert de ces innovations éducatives ne tarde pas à s’opérer sur le territoire de la République des Deux Nations, à l’initiative des jésuites.

  • 4 Lisiak 2000, p. 42.
  • 5 Lviv, Bibliothèque scientifique nationale d’Ukraine (désormais BSNU), V. Stefanyk, F. Bavorovsky, n(...)
  • 6 Lviv, Archives historiques centrales de l’État d’Ukraine, F. 140, inv. 1, no 119, fol. 51, « Episto (...)

3La création d’une école de mathématiques à Jarosław (et l’idée de sa transformation en académie de chevalerie) est un phénomène quelque peu inattendu, parce que discordant avec la rigidité générale de l’éducation jésuite – à la fois sur le plan théorique (l’invariabilité du Ratio studiorum) et pratique (une telle expérience n’aura pas d’équivalent dans les écoles de l’ordre jusqu’au milieu du xviiie siècle). Les innovations éducatives introduites à Jarosław dans les années 1673-1681 sont motivées par une évolution latente des idées des jésuites de la République des Deux Nations sur le rôle des mathématiques en tant que science et discipline. En particulier, les membres locaux de cet ordre commencent à utiliser activement les travaux mathématiques de Descartes, Malebranche, Leibniz ou Wolf4. En même temps, ils prennent progressivement conscience de la nécessité de réformer le cours de mathématiques afin d’en améliorer l’enseignement et d’en moderniser le contenu. Cette question est régulièrement soulevée par les jésuites au cours des années 1660-1670. Dans les papiers des congrégations de la province polonaise (1678)5, ainsi que dans les lettres des supérieurs provinciaux (1669)6, l’on trouve mention du déclin de l’enseignement des mathématiques au sein de cette unité administrative de l’ordre et de la nécessité d’introduire un examen spécial ou un cours d’éducation (repetitio mathesim), destinés à y remédier. Cependant, manque encore une vision systématique des moyens pour résoudre le problème et des étapes claires pour parvenir à un résultat. Cette contradiction, entre insistance sur l’importance des études mathématiques et trop rares évolutions concrètes, est un écho de la lutte cachée ayant alors cours dans la province polonaise de la Compagnie de Jésus, entre conservateurs et partisans de la modernisation de l’enseignement. Ce propos se focalisera sur le personnage et l’activité de Bartłomiej Nataniel Wąsowski qui fait figure de grand réformateur de l’éducation dans la République des Deux Nations. Trois volets d’analyse s’imposent : l’explication des innovations éducatives voulues par Wąsowski, suivie des tentatives enthousiastes de réformer l’Académie de Jarosław et enfin, l’échec définitif de ce projet et de cette expérience.

Bartłomiej Nataniel Wąsowski, sur la voie d’innovations éducatives

4Dans cette situation tendue opposant les réformateurs aux conservateurs, seuls la volonté et l’enthousiasme individuel d’une personne exceptionnelle et influente pouvaient apporter une solution. C’est là qu’apparaît Bartłomiej Nataniel Wąsowski (1617-1687), talentueux architecte jésuite à l’origine de la création de l’école de mathématiques de Jarosław (et de sa transformation ultérieure en académie). Il prend probablement conscience de la nécessité de réformes éducatives suite à son long voyage en Europe occidentale en tant que précepteur des jeunes Mikołaj et Zygmunt Grudziński (1650-1656). En visitant différents pays, notamment la France, il a certainement constaté le poids social des connaissances mathématiques et l’importance du modèle de l’Académie des chevaliers. C’est probablement à ce moment-là que lui est venue l’idée de transférer l’expérience pédagogique occidentale sur le sol de la République des Deux Nations.

  • 7 Lisiak 2000, p. 156.

5Le projet se concrétise dans les années 1661-1671, alors que Bartłomiej Nataniel Wąsowski occupe les fonctions de missionnaire auprès de la cour du grand écuyer de la Couronne, Aleksander Michał Lubomirski. Étant avec ce dernier à Varsovie (1665-1666), il étudie en privé les mathématiques, ce qui témoigne de son intérêt accru pour cette discipline7. Il convainc ensuite probablement son patron de soutenir la création d’un collège de chevaliers dans la République des Deux Nations – ce dont attestera la participation, en 1674, d’Aleksander Michał Lubomirski, aux côtés de Stanisław Lubomirski et de Jean Sobieski, à une réunion à Jarosław où ce sujet est discuté.

  • 8 Rome, Archivum Romanum Societatis Iesu (désormais ARSI), Polonica 54, fol. 52, « Historia Poloniae. (...)

6En 1673, Wąsowski adresse des Propositions aux supérieurs provinciaux de la province polonaise et au supérieur général de la Compagnie de Jésus. Ce document témoigne de son excellente compréhension à la fois des nouvelles tendances de l’éducation européenne et des faiblesses systémiques de la scolarisation jésuite dans la République des Deux Nations. Il attire en particulier l’attention sur un problème récurrent dans les établissements d’enseignement de l’ordre : la réticence de la plupart des diplômés des studia inferiora à poursuivre leurs studia superiora. Wąsowski explique cette situation par la confusion des disciplines enseignées, mathématiques et philosophie, qui ne sont pas populaires parmi la noblesse. En conséquence, les étudiants choisissent soit de mettre fin à leurs études, soit de les poursuivre dans d’autres écoles (par exemple, à l’Académie de Cracovie). Dans les deux cas, cela les expose, dans « l’âge le moins fiable » (« eos annos detatis, qui maxime lubrici sunt »), aux nombreux pièges de la vie – ce qui pourrait être évité s’ils continuaient à assimiler les vertus et la piété catholiques dans les écoles jésuites8.

  • 9 Idem.
  • 10 Voir, par exemple, Lviv, BSNU, V. Stefanyk, F. Bavorovsky, no 997/II, fol. 116, « Acta Congregation (...)
  • 11 Rome, ARSI, Polonica 44, fol. 296 et 304, « Catalogus brevis Poloniae. 1638-1684 » ; Rome, ARSI, Po (...)

7Ces Propositions véhiculent deux messages importants pouvant encourager le supérieur général de l’ordre à approuver l’idée de Bartłomiej Nataniel Wąsowski. Elles attirent d’abord l’attention sur l’échec éducatif des jésuites en comparaison avec l’Académie de Cracovie. Elles rappellent ensuite le risque de perdre le contrôle sur la formation morale des futures générations de l’élite sociale de la République des Deux Nations. Wąsowski propose alors une solution, consistant à introduire dans le programme un enseignement distinct de mathématiques. Selon lui, cela devrait permettre d’éduquer efficacement la noblesse dans la province polonaise de la Compagnie de Jésus9. Ses Propositions insistent aussi sur la nécessité d’améliorer la formation des professeurs de mathématiques à Jarosław. Cela permettrait de résoudre le problème à plus grande échelle en formant suffisamment de spécialistes pour tout le territoire10. Ce projet voit finalement le jour à Jarosław, avec la création d’une école de mathématiques en 1680-1682 (dont les élèves enseignèrent ensuite dans les écoles jésuites) et d’un cours de philosophie pro nostris en 1676-1679 et 1690-169211.

Première tentative à Jarosław : enthousiasme du recteur

  • 12 Wąsowski prit pour modèle l’école de mathématiques de Venise (Lisiak 2000, p. 64).
  • 13 Rome, ARSI, Polonica 54, fol. 52, « Historia Poloniae. 1670-1678 ».

8Une étape importante dans la réalisation du projet de Bartłomiej Nataniel Wąsowski a été sa nomination au poste de recteur du collège Saint-Jean de Jarosław (1671). Cela a donné au novice jésuite une puissante ressource administrative lui permettant de s’adresser aux autorités de l’ordre pour la création d’une école moderne de mathématiques dans son établissement12. Tout d’abord, Wąsowski a discuté de ce projet avec le supérieur de la province polonaise, Jacek Kochowski, puis il a envoyé ses propositions au supérieur général de l’Ordre, Giovanni Paolo Oliva (1673)13.

9Le statut et les ressources du collège Saint-Jean de Jarosław à cette époque permettaient-ils la réalisation de cette mission éducative ? La réponse tend plutôt vers la négative. Après le « Déluge » (invasion suédoise sur les terres polono-lituaniennes), dans les années 1655-1660, l’établissement jésuite jaroslavien avait subi une destruction majeure de ses infrastructures et un déclin de sa prospérité. Néanmoins, il est parvenu dans les années 1660-1670 à se relever progressivement sur le plan économique, comme le montre l’évolution de ses revenus annuels (tabl. 1).

Tableau 1. Revenu annuel du collège Saint-Jean de Jarosław : 1658-1672.

Аnnée

Revenu annuel (en florins)

d’août 1658 à août 1659

3 000

de jui1664 à juin 1665

moins de 11 000

de mai 1668 à mai 1669

9 000

de juin 1671 à juin 1672

9 000

  • 14 Rome, ARSI, Polonica 14, fol. 262v, « Catalogus triennalis Poloniae. 1660, 1665 » ; Rome, ARSI, Pol (...)
  • 15 « Fléaux hongrois » : c’est ainsi que l’on nommait souvent au Moyen Âge, et encore à l’époque moder (...)
  • 16 Załęski 1905, vol. 4, p. 637-638.

10Cependant, cette aisance financière ne doit pas être surestimée car une grande partie des bénéfices du collège Saint-Jean de Jarosław servit à surmonter les effets dévastateurs de la guerre. Par exemple, dans les années 1660-1665 et 1669-1672, ses domaines furent considérablement affectés par les vols et les réquisitions. Au même moment (1669-1672), les jésuites de Jarosław durent payer des impôts en faveur de l’État14. Enfin, les épidémies (en particulier les lues hungarica15, 1661-1665) provoquèrent un dépeuplement, qui toucha particulièrement les paysans des propriétés du collège16.

  • 17 Rome, ARSI, Polonica 16, fol. 116, « Catalogus triennalis Poloniae. 1675 » ; Rome, ARSI, Polonica 5 (...)
  • 18 Ce modèle d’établissement d’enseignement ne sera pleinement mis en œuvre dans cet État qu’au milieu (...)

11Ce manque de ressources matérielles n’empêcha pas Bartłomiej Nataniel Wąsowski de réaliser son projet. Dès l’automne 1673, un cours spécial de mathématiques fut ouvert à Jarosław. Contrairement à ce qui se faisait jusqu’alors, il s’agissait d’un enseignement structurel qui s’ajoutait au cours de philosophie, lui-même combiné au « cours d’histoire solennel » (« graviore lectione Historica »)17. Cela correspond en tout point au projet énoncé par Wąsowski dans ses Propositions au supérieur de la province polonaise et au supérieur général de l’Ordre. Cela montre qu’il ne voulait pas se limiter à une école de mathématiques, mais qu’il avait l’intention de créer une institution à grande échelle pour l’éducation de l’élite politico-militaire, capable non seulement de comprendre les nuances de la guerre moderne, mais aussi, en s’appuyant sur l’histoire de son pays, d’évaluer et de soutenir les intérêts de la République des Deux Nations18.

  • 19 Rome, ARSI, Polonica 54, fol. 53, « Historia Poloniae. 1670-1678 ».
  • 20 Rome, ARSI, Polonica 14, fol. 152 v, « Catalogus triennalis Poloniae. 1660, 1665 ».

12Piotr Chorczyński (1631-1674) fut nommé professeur de mathématiques et d’histoire. Selon l’auteur de l’« Historia Collegii Jaroslaviensis » (1674), il était « bien formé en mathématiques » (« erat solide Mathematicis instructus19 »). Ce jésuite avait en effet reçu une très bonne éducation. Après avoir rejoint la Compagnie de Jésus, il avait réussi à maîtriser toutes les étapes de la probation intellectuelle des jésuites : cours de rhétorique (1649-1650), de philosophie (1650-1653) et de théologie (1655-1659). Il avait ensuite étudié la théologie en dehors de la République des Deux Nations (à Chomutov en Bohème), ce qui avait contribué à élargir ses horizons intellectuels et culturels. Par la suite, il avait travaillé comme professeur d’éthique et de mathématiques au collège de Kalisz (1662-1665), un centre important dans ces domaines de connaissance de la province polonaise de la Compagnie de Jésus20. Ainsi, Piotr Chorczyński était l’un des spécialistes en mathématiques les plus en vue parmi les jésuites de la province polonaise. Sa carrière à Jarosław prit brutalement fin avec son décès, le 12 avril 1674.

  • 21 Anonyme 1996a, p. 242.

13Au sujet des autres matières enseignées dans cette école de mathématiques, les sources de l’ordre sont silencieuses. Cependant, Ludwik Grzebień suggère que Bartłomiej Nataniel Wąsowski assurait, depuis l’automne 1673, un cours d’architecture21. Quant à la liste des élèves de l’école dans les années 1673-1674, elle reste inconnue. On peut cependant supposer qu’il ne s’agissait que de laïcs – les noms des jeunes jésuites ayant accompli les différentes étapes de la probation intellectuelle étant toujours été mentionnés dans les annales appelées Catalogo brevi.

  • 22 Rome, ARSI, Polonica 54, fol. 52, « Historia Poloniae. 1670-1678 ».
  • 23 Lisiak 2000, p. 157.
  • 24 Cette devise avait officieusement été adoptée par les armées polonaises depuis le xvie siècle. Elle (...)
  • 25 Pelczar 1995, p. 27.

14L’école de mathématiques n’était donc qu’une étape vers la création d’une académie de chevalerie à Jarosław, visant à répondre à un défi important : la popularité croissante de ce type d’établissement chez les membres de la noblesse étrangère, associée à l’inaccessibilité des voyages éducatifs pour la plupart des élites sociales de la République des Deux Nations22. Au printemps de 1674, la noblesse et les magnats se réunirent à Jarosław pour discuter de l’élection d’un nouveau roi. Profitant de l’occasion, Wąsowski rencontra Aleksandr Michał Lubomirski, Stanisław Lubomirski et le futur roi Jean Sobieski, les invitant à créer une académie de chevaliers à Jarosław, sur la base de l’école de mathématiques déjà existante23. En plus des mathématiques et de l’histoire, il proposait d’y enseigner l’équitation, l’escrime et d’autres compétences nécessaires aux futurs militaires, en faisant venir des professeurs des Pays-Bas. Le but principal de l’académie serait de former des officiers qualifiés qui seraient en même temps des patriotes, c’est-à-dire qui obéiraient à la devise « Dieu, Honneur, Patrie » (« Bóg, Honor, Ojczyzna »)24. La direction de la Compagnie de Jésus approuva ce modèle d’école25.

  • 26 Rome, ARSI, Polonica 44, fol. 261-261v, 285-285v, « Catalogus brevis Poloniae. 1638-1684 » ; Anonym (...)
  • 27 Leń 2000, p. 128 ; Anonyme 1996a, p. 243 ; Anonyme 1996c, p. 544.

15Mais les mois suivants entraînèrent un changement radical de la situation. Le 10 juin 1674, Bartłomiej Nataniel Wąsowski quitta le poste de recteur du collège Saint-Jean de Jarosław et en avril 1675, partit pour Poznan. À la fin de l’année scolaire 1674-1675, l’école mathématique de Jarosław cessa ainsi d’exister26. Le successeur de Wąsowski – Paweł Piaseczyński – tenta d’initier une reprise, mais le supérieur de la province polonaise (Stanisław Branicki) refusa, argumentant que sa décision était due au manque d’élèves et d’enseignants27.

Deuxième tentative à Jarosław : l’échec définitif de l’expérience éducative de Wąsowski

  • 28 Anonyme 1996d, p. 727.
  • 29 Piechnik 1971, p. 176.
  • 30 Rome, ARSI, Polonica 44, fol. 328, « Catalogus brevis Poloniae. 1638-1684 » ; Rome, ARSI, Polonica  (...)
  • 31 Un an après son départ de Jarosław, en 1684, il a d’ailleurs suivi un cours de mathématiques et d’é (...)
  • 32 Rome, ARSI, Polonica 44, fol. 319-319v, « Catalogus brevis Poloniae. 1638-1684 » ; Rome, ARSI, Polo (...)

16Cependant, le destin donna à l’innovateur jésuite une seconde chance de réaliser son projet. Après trois ans au poste de recteur du collège de Poznan (1675-1678), il arriva à la tête de la province polonaise de la Compagnie de Jésus28. Cela lui permit de disposer des ressources administratives nécessaires pour restaurer l’école de mathématiques à Jarosław. En 1678, sous son influence, la congrégation de la province polonaise s’adressa au supérieur général de la Compagnie de Jésus pour créer un établissement dédié à l’étude des mathématiques et destiné aux clercs jésuites compétents. Elle soutenait avec cette initiative la nécessité de développer l’enseignement de cette matière dans les écoles de l’ordre. Le supérieur général accepta le projet29 et, à l’automne 1680, le cours spécial de mathématiques fut restauré à Jarosław. Marcin Ostrowski (1650-?)30 y enseigna durant les années scolaires 1680-1681 et 1681-1682. Contrairement à Piotr Chorczyński, il n’était pas un spécialiste de la discipline, mais avait néanmoins la formation professionnelle nécessaire31. Le cours de mathématiques était également assuré par cinq jeunes jésuites : Aleksander Elisz, Wojciech Głazowicz, Franciszek Poniński (durant les années 1680-1681 et 1681-1682), Łukasz Górski (1680-1681) et Aleksander Wietwiński (1681-1682)32.

  • 33 Piechnik 1971, p. 181.

17Cet enseignement était non seulement un moyen de préparer la noblesse à remplir des fonctions politico-militaires, mais également un outil pour former un groupe de professeurs de mathématiques professionnels dans la province polonaise. Cependant, plusieurs indices montrent que l’école de mathématiques de Jarosław suscita peu d’enthousiasme parmi les jésuites. En 1682, Bartłomiej Nataniel Wąsowski quitta la tête de l’ordre et devint recteur du collège jésuite de Bydgoszcz, avant de retourner à nouveau à Poznań. Son départ conduisit alors à la clôture définitive du cours de mathématiques au collège Saint-Jean de Jarosław33. Cet épilogue témoigne du manque de soutien apporté par l’élite sociale de la République des Deux Nations et les jésuites de la province polonaise. Mais la principale cause de l’effondrement de l’expérience éducative de Wąsowski fut les ressources matérielles limitées du collège. En effet, jusqu’au début de l’année 1680, le montant de son revenu annuel resta pratiquement inchangé (tabl. 2).

  • 34 Rome, ARSI, Polonica 15, fol. 205, « Catalogus triennalis Poloniae. 1669, 1672 » ; Rome, ARSI, Polo (...)

Tableau 2. Revenu annuel du collège Saint-Jean de Jarosław : 1672-169034.

Аnnée

Revenu annuel (en florins)

de jui1671 à juin 1672

9 000

de jui1674 à juin 1675

moins de 9 000

de jui1677 à juin 1678

8 160

de juin 1680 à juin 1681

9 911

de juin 1689 à juin 1690

20 775

  • 35 Rome, ARSI, Polonica 54, fol. 147, « Historia Poloniae. 1670-1678 » ; Rome, ARSI, Polonica 16, fol. (...)
  • 36 Rome, ARSI, Polonica 17, fol. 124v, « Catalogus triennalis Poloniae. 1678 ».
  • 37 En 1671, pour répondre au projet de Wąsowski, des portes furent installées au premier étage du bâti (...)

18De nombreux facteurs liés à des pertes matérielles avaient freiné le développement de cette organisation jésuite. En 1675, les domaines du collège de Jarosław furent dévastés par les Tatars. Ils furent également pillés par des soldats, alors que les jésuites devaient payer des taxes pour les besoins militaires de l’État35. Dans les années 1675-1678, les dépenses de l’établissement s’élevèrent ainsi à plus de 1 000 florins36. Il ne faut pas non plus oublier la reconstruction à grande échelle des bâtiments du collège Saint-Jean de Jarosław durant la période 1671-1674, qui mobilisa également d’importantes sommes37.

  • 38 Pelczar 1995, p. 19.
  • 39 Lisiak 2000, p. 65.
  • 40 Pelczar 1995, p. 27.

19La mise à disposition de fonds spéciaux, qui auraient servi à répondre aux besoins matériels de l’école de mathématiques (et plus tard de l’académie des chevaliers), aurait pu rétablir la situation. En 1676, le noble Rubikowski versa d’ailleurs une somme de 6 000 zlotys pour le collège38. Mais, en dépit de l’enthousiasme manifesté en 1674 par les trois magnats polonais (Aleksander Michał Lubomirski, Stanisław Lubomirski, Jean Sobieski), aucun d’entre eux ne fit de don matériel39. Bien que Jean Sobieski, déjà roi de Pologne, eût confirmé son soutien au projet dans l’intérêt du pays, il n’étaya ses intentions par aucune libéralité40. Ces manques matériels peuvent ainsi expliquer, dans une certaine mesure, la position prudente des autorités de la province polonaise vis-à-vis de la création d’une école de mathématiques (et plus encore d’une académie de chevalerie) à Jarosław.

Conclusion

20Les projets de Bartłomiej Nataniel Wąsowski étaient en quelque sorte trop novateurs pour la société à laquelle ils s’adressaient. Les jésuites locaux ne semblaient pas vraiment préoccupés par la nécessité d’introduire sur le sol polono-lituanien les innovations venues d’Europe occidentale, capables de moderniser les écoles de l’ordre ainsi que le système social et politique de la République des Deux Nations. La plupart d’entre eux étaient au contraire satisfaits du statu quo car les écoles jésuites continuaient d’être populaires auprès de la noblesse et ne manquaient pas d’étudiants. Une telle position reflète le conservatisme de l’élite sociale de la République des Deux Nations. Dans toute tentative de modernisation de l’ordre politique, elle ne voyait qu’un empiétement sur la fameuse liberté dorée si chère aux nobles polonais. Finalement, les idées de Wąsowski furent freinées par des intérêts éducatifs conservateurs, dépourvus de tout sens pratique, en raison notamment de l’absence d’une armée moderne et d’un appareil d’État dans la République des Deux Nations.

  • 41 Lisiak 2000, p. 45, 47.

21Ainsi, la triste fin de l’école de mathématiques de Jarosław n’était pas le résultat d’une coïncidence ou d’un changement d’attitude de certaines personnes influentes vis-à-vis du projet : elle fut conditionnée par le conservatisme général qui régnait parmi l’élite de la République des Deux Nations. Cela est confirmé par un fait similaire qui se produisit à peu près au même moment dans la province lituanienne de l’ordre. En 1675, la congrégation soutint l’idée d’y introduire un cours de mathématiques pour les futurs enseignants de cette discipline. La proposition fut approuvée par le supérieur général de la Compagnie de Jésus, mais pendant longtemps sa décision n’eut aucune application pratique. Ce n’est qu’en 1690 qu’un cours de deux ans fut finalement introduit à Varsovie, sans pour autant être poursuivi41. Finalement, les transformations éducatives à grande échelle dans la scolarisation des jésuites ne se produiraient qu’au siècle des Lumières.

Haut de page

Bibliographie

Sources imprimées

Lviv, Bibliothèque scientifique nationale Stefanyk d’Ukraine, F. Bavorovsky, no. 997/II, « Acta Congregationum Provinciae Poloniae SJ ab 1651 ad 1737 ».

Lviv, Archives historiques centrales de l’État d’Ukraine, F. 140, inv. 1, no 119, « Epistolae ab Praepositorum Generalium and Provincialium Societatatis Iesu ad Collegio Leopoliensi. 1596-1760 ».

Rome, Archivum Romanum Societatis Iesu, Polonica 14, « Catalogus triennalis Poloniae. 1660, 1665 ».

Rome, ARSI, Polonica 15, « Catalogus triennalis Poloniae. 1669, 1672 ».

Rome, ARSI, Polonica 16, « Catalogus triennalis Poloniae. 1675 ».

Rome, ARSI, Polonica 17, « Catalogus triennalis Poloniae. 1678 ».

Rome, ARSI, Polonica 18, « Catalogus triennalis Poloniae. 1681 ».

Rome, ARSI, Polonica 19, « Catalogus triennalis Poloniae. 1685 ».

Rome, ARSI, Polonica 20, « Catalogus triennalis Poloniae. 1690, 1693 ».

Rome, ARSI, Polonica 44, « Catalogus brevis Poloniae. 1638-1684 ».

Rome, ARSI, Polonica 45, « Catalogus brevis Poloniae. 1686-1717 ».

Rome, ARSI, Polonica 54, « Historia Poloniae. 1670-1678 ».

Études

Anonyme, 1996a, « Jarosław, kolegium św. Jana 1572-1773 », dans Grzebień 1996, p. 241-243.

Anonyme, 1996b, « Ostrowski Marcin », dans Grzebień 1996, p. 482.

Anonyme, 1996c, « Prowincjałowie », dans Grzebień 1996, p. 544-545.

Anonyme, 1996d, « Wąsowski Bartłomiej Natanael », dans Grzebień 1996, p. 727.

Bély Lucien, 2007 [1992], Les relations internationales en Europe, xviie-xviiie siècles, Paris, PUF.

Gottfried Kazimierz, 1933, Jezuici w Jarosławiu, Jarosław, Polska Drukarnia Spółdzielcza.

Grzebień Ludwik (dir.), 1996, Encyklopedia wiedzy o jezuitach na ziemiach Polski i Litwy. 1564-1995, Cracovie, WAM-Księża Jezuici.

Leń Kazimierz, 2000, Jezuickie kolegium św. Jana w Jarosławiu. 1573-1773, Cracovie, Wyższa Szkoła Filozoficzno-Pedagogiczna « Ignatianum ».

Lisiak Bogdan, 2000, Jezuici polscy a nauki ścisłe od xvi do xix wieku. Słownik bio-bibliograficzny, Cracovie, Wyższa Szkoła Filozoficzno-Pedagogiczna « Ignatianum ».

Parker Geoffrey, 2001, « Żołnierz », dans R. Villari, Człowiek Baroku, Varsovie, Volumen, p. 41-64.

Pelczar Roman, 1995, « Szkolnictwo jezuickie w Jarosławie 1575-1773 r. », Nasza Przeszłość, no 84, p. 12-53.

Pelczar Roman, 1998, Szkolnictwo w miastach zachodnich ziem województwa ruskiego (xvi-xviii w.), Rzeszów, Wydawnictwo Wyższej Szkoły Pedagogicznej.

Piechnik Ludwik, 1971, « Studium matematyczne і projekt Akademii Wojskowej Bartłomieja Wąsowskiego », Nasza Przeszłość, no 36, p. 175-187.

Załęski Stanisław, 1905, Jezuici w Polsce, vol. 4, Cracovie, Drukarnia W.L. Anczyca i sp.

Haut de page

Notes

1 Geoffrey Parker remarque qu’au xviie siècle еn Europe, il n’y a eu que quatre années de paix solide. L’Empire Оttoman, l’Autriche et la Suède se battaient tous les deux ans, l’Espagne tous les trois ans, la République des Deux Nations et le Royaume de Moscou tous les quatre ans (Parker 2001, p. 49).

2 Bély 2007.

3 L’éducation jésuite dans la République des Deux Nations a été profondément étudiée par Załęski 1905.

4 Lisiak 2000, p. 42.

5 Lviv, Bibliothèque scientifique nationale d’Ukraine (désormais BSNU), V. Stefanyk, F. Bavorovsky, no 997/II, fol. 116, « Acta Congregationum Provinciae Poloniae SJ ab 1651 ad 1737 ».

6 Lviv, Archives historiques centrales de l’État d’Ukraine, F. 140, inv. 1, no 119, fol. 51, « Epistolae ab Praepositorum Generalium and Provincialium Societatatis Iesu ad Collegio Leopoliensi. 1596-1760 ».

7 Lisiak 2000, p. 156.

8 Rome, Archivum Romanum Societatis Iesu (désormais ARSI), Polonica 54, fol. 52, « Historia Poloniae. 1670-1678 ».

9 Idem.

10 Voir, par exemple, Lviv, BSNU, V. Stefanyk, F. Bavorovsky, no 997/II, fol. 116, « Acta Congregationum Provinciae Poloniae SJ ab 1651 ad 1737 ».

11 Rome, ARSI, Polonica 44, fol. 296 et 304, « Catalogus brevis Poloniae. 1638-1684 » ; Rome, ARSI, Polonica 45, fol. 70-70v, « Catalogus brevis Poloniae. 1686-1717 ». Ce cours de philosophie pro nostris était en quelque sorte un substitut à l’école de mathématiques, cette discipline de même que la physique étant enseignées en deuxième année.

12 Wąsowski prit pour modèle l’école de mathématiques de Venise (Lisiak 2000, p. 64).

13 Rome, ARSI, Polonica 54, fol. 52, « Historia Poloniae. 1670-1678 ».

14 Rome, ARSI, Polonica 14, fol. 262v, « Catalogus triennalis Poloniae. 1660, 1665 » ; Rome, ARSI, Polonica 15, fol. 205, « Catalogus triennalis Poloniae. 1669, 1672 ».

15 « Fléaux hongrois » : c’est ainsi que l’on nommait souvent au Moyen Âge, et encore à l’époque moderne dans l’Europe du nord-est, diverses épidémies qui venaient du sud, à savoir des Balkans identifiés aux Slaves du nord et au royaume d’Hongrie d’antan.

16 Załęski 1905, vol. 4, p. 637-638.

17 Rome, ARSI, Polonica 16, fol. 116, « Catalogus triennalis Poloniae. 1675 » ; Rome, ARSI, Polonica 54, fol. 52, « Historia Poloniae. 1670-1678 ».

18 Ce modèle d’établissement d’enseignement ne sera pleinement mis en œuvre dans cet État qu’au milieu du xviiie siècle (notamment par la création de Collegium Nobilium à Varsovie).

19 Rome, ARSI, Polonica 54, fol. 53, « Historia Poloniae. 1670-1678 ».

20 Rome, ARSI, Polonica 14, fol. 152 v, « Catalogus triennalis Poloniae. 1660, 1665 ».

21 Anonyme 1996a, p. 242.

22 Rome, ARSI, Polonica 54, fol. 52, « Historia Poloniae. 1670-1678 ».

23 Lisiak 2000, p. 157.

24 Cette devise avait officieusement été adoptée par les armées polonaises depuis le xvie siècle. Elle est de nos jours inscrite dans la constitution comme devise officielle des forces armées de la République de Pologne.

25 Pelczar 1995, p. 27.

26 Rome, ARSI, Polonica 44, fol. 261-261v, 285-285v, « Catalogus brevis Poloniae. 1638-1684 » ; Anonyme 1996a, p. 242. Bogdan Lisiak écrit que l’école de mathématiques à Jarosław cessa ses activités en 1674, juste après la mort de Piotr Chorczyński (Lisiak 2000, p. 8).

27 Leń 2000, p. 128 ; Anonyme 1996a, p. 243 ; Anonyme 1996c, p. 544.

28 Anonyme 1996d, p. 727.

29 Piechnik 1971, p. 176.

30 Rome, ARSI, Polonica 44, fol. 328, « Catalogus brevis Poloniae. 1638-1684 » ; Rome, ARSI, Polonica 18, fol. 39v, « Catalogus triennalis Poloniae. 1681 » ; Rome, ARSI, Polonica 19, fol. 7v, « Catalogus triennalis Poloniae. 1685 » ; Piechnik 1971, p. 181. Ce jésuite a quitté les rangs de l’ordre avant 1693 (Anonyme 1996b, p. 482).

31 Un an après son départ de Jarosław, en 1684, il a d’ailleurs suivi un cours de mathématiques et d’éthique au collège de Kalisz. Rome, ARSI, Polonica 18, fol. 39v, « Catalogus triennalis Poloniae. 1681 » ; Rome, ARSI, Polonica 19, fol. 7v, « Catalogus triennalis Poloniae. 1685 ».

32 Rome, ARSI, Polonica 44, fol. 319-319v, « Catalogus brevis Poloniae. 1638-1684 » ; Rome, ARSI, Polonica 20, fol. 61, « Catalogus triennalis Poloniae. 1690, 1693 » ; Lisiak 2000, p. 65.

33 Piechnik 1971, p. 181.

34 Rome, ARSI, Polonica 15, fol. 205, « Catalogus triennalis Poloniae. 1669, 1672 » ; Rome, ARSI, Polonica 16, fol. 116-116v, « Catalogus triennalis Poloniae. 1675 » ; Rome, ARSI, Polonica 17, fol. 124-124v, « Catalogus triennalis Poloniae. 1678 » ; Rome, ARSI, Polonica 18, fol. 133v, « Catalogus triennalis Poloniae. 1681 » ; Rome, ARSI, Polonica 20, fol. 170, « Catalogus triennalis Poloniae. 1690, 1693 ».

35 Rome, ARSI, Polonica 54, fol. 147, « Historia Poloniae. 1670-1678 » ; Rome, ARSI, Polonica 16, fol. 116v, « Catalogus triennalis Poloniae. 1675 ».

36 Rome, ARSI, Polonica 17, fol. 124v, « Catalogus triennalis Poloniae. 1678 ».

37 En 1671, pour répondre au projet de Wąsowski, des portes furent installées au premier étage du bâtiment du collège, des galeries et des arcades vitrées furent supprimées au deuxième étage et les toits furent changés (Pelczar 1995, p. 21-22 et Pelczar 1998, p. 86). Après l’attaque des Tatars en 1672, les bâtiments du collège des jésuites et de l’église furent entourés d’un mur (Gottfried 1933, p. 31). Enfin, en 1674, l’un des locaux de l’école fut transformé en une salle de théâtre, dont les murs étaient ornés de portraits des bienfaiteurs et de décorations en stuc doré (Rome, ARSI, Polonica 16, fol. 116v-117, « Catalogus triennalis Poloniae. 1675 »).

38 Pelczar 1995, p. 19.

39 Lisiak 2000, p. 65.

40 Pelczar 1995, p. 27.

41 Lisiak 2000, p. 45, 47.

Haut de page

Pour citer cet article

Référence électronique

Sergiy Seryakov, « Tentatives d’ouvrir à Jarosław une académie de chevalerie : réponse aux nouveaux défis éducatifs venus de France ? »Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles [En ligne], 18 | 2021, mis en ligne le 26 avril 2021, consulté le 17 juillet 2025. URL : http://journals.openedition.org/crcv/19462 ; DOI : https://doi.org/10.4000/crcv.19462

Haut de page

Auteur

Sergiy Seryakov

Docteur en histoire moderne de l’Université nationale de Kharkov V.N. Karazine (2004), Sergiy Seryakov est professeur associé au département d’histoire globale de l’Université pédagogique nationale de Kharkov G.S. Skovoroda (Ukraine). Il est également directeur d’une organisation non gouvernementale, le Centre de recherche et de promotion du patrimoine polonais à Slobozhanshchina, et membre de la Société d’histoire et de philologie de Kharkov. Ses thèmes de recherche portent sur l’histoire de l’ordre des jésuites en Ukraine dans la seconde moitié du xviie siècle, l’image de la Compagnie de Jésus dans l’historiographie polonaise du xixe et la première moitié du xxe siècle, le reflet de l’histoire de la Pologne dans l’historiographie ukrainienne. Parmi ses principales publications, Феномен мультикультурності в історії України і Польщі [Le phénomène du multiculturalisme dans l’histoire de l’Ukraine et de la Pologne], Sergiy Seryakov (dir.), Kharkiv, Колегіум, 2016 ; Przestępczość kryminalna uczniów szkół jezuickich na obszarze Rzeczypospolitej Obojga Narodów w zwierciadle historiografii polskiej z xix i początku xx w. [La criminalité des élèves des écoles jésuites de la République des Deux Nations au miroir de l'historiographie polonaise du xixe-début du xxe siècle], dans Klint P. et Wojtucki D. (dir.), Przestępczość kryminalna w Europie Środkowej i Wschodniej w xvi-xviii w. [La criminalité en Europe centrale et orientale aux xvie-xviiie siècles], Łódź-Wrocław, Dom Wydawniczy Księży Młyn, 2017.
Holder of a PhD in modern history from the V.N. Karazin Kharkiv National University (2004), Sergiy Seryakov is an associate professor of the Department of World History at H.S. Skovoroda Kharkiv National Pedagogical University (Ukraine). He is also the director of a non-governmental organization, the Center for Research and Popularization of the Polish Heritage in Slobozhanshchyna, and a member of the Kharkiv Historical-Philological Society. His main fields of scholarly interest are the history of the Jesuits in Ukraine in the second half of seventeenth century, the image of the Society of Jesus in Polish historiography of the nineteenth and the first half of twentieth centuries, and issues of Polish history in Ukrainian historiography. His main publications are: Феномен мультикультурності в історії України і Польщі [The phenomenon of multiculturalism in the history of Ukraine and Poland], Sergiy Seryakov (ed.), Kharkiv, Колегіум, 2016; Przestępczość kryminalna uczniów szkół jezuickich na obszarze Rzeczypospolitej Obojga Narodów w zwierciadle historiografii polskiej z xix i początku xx w. [The Criminality of Jesuit Students in the Polish-Lithuanian Commonwealth in the Light of 19th–Early 20th-Century Polish Historiography], in Klint P. i Wojtucki D. (ed.), Przestępczość kryminalna w Europie Środkowej i Wschodniej w xvi-xviii w. [Criminality in Central and Eastern Europe in the 16th–18th Centuries], Łódź-Wrocław, Dom Wydawniczy Księży Młyn, 2017.
E-mail : seriakov76[at]ukr.net

Haut de page

Droits d’auteur

CC-BY-NC-ND-4.0

Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC-ND 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

Haut de page
Search OpenEdition Search

You will be redirected to OpenEdition Search