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Gaston d’Orléans et l’Antique

Les gemmes acquises par Gaston d’Orléans : nouvelles hypothèses sur le corpus

Further Thoughts Concerning the Gem Collection of Gaston, Duke of Orléans (1608-1660)
Marianne Cojannot-Le Blanc et Évelyne Prioux

Résumés

Un nouvel examen de la documentation disponible permet de repérer entre trente-cinq et quarante et une gemmes qui seraient passées des mains de Pierre-Paul Rubens à celles du duc de Buckingham, puis de Gaston d’Orléans. Ce dernier aurait ainsi acquis, à Paris, en pleine Fronde, environ un quart de la collection du défunt duc de Buckingham, en privilégiant, semble-t-il, les portraits prestigieux de monarques antiques, notamment les représentations d’Alexandre le Grand, ainsi que des scènes mythologiques qui pouvaient se prêter à une interprétation politique. Pareil choix pourrait refléter ses ambitions politiques au moment de l’acquisition de sa collection. Ce corpus est toutefois complété par des gemmes à sujets plus hédonistes (nus féminins, bacchanales d’enfants…) ou témoignant d’une curiosité pour les religions de l’Antiquité païenne (effigies de dieux égyptiens, scènes de sacrifices grecs et romains).

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Texte intégral

  • 1 Florence, Palazzo Pitti, Museo degli Argenti, inv. Gemme del 1921, no 103. Le Gemme dei Medici, cat (...)
  • 2 Schnapper 1988, p. 191-192 et 1994, p. 300-302.

1Bien que remarquable, la collection de camées et d’intailles antiques et modernes de Gaston d’Orléans (1608-1660), fils d’Henri IV et frère de Louis XIII, n’est que très partiellement connue. Elle a au moins comporté un camée issu de la collection royale d’Henri IV à Fontainebleau et, au préalable, du trésor des rois de Navarre. Vraisemblablement réalisé à Paris à la fin du xive siècle, il représente un ange soutenant le Christ mort (fig. 1) et se trouve aujourd’hui au Museo degli Argenti de Florence, parce qu’il entra dans la dot de Marguerite-Louise, fille de Gaston d’Orléans, qui épousa en 1661 Côme iii de Médicis1. La provenance et le destin de cette gemme tranchent avec ce que nous savons du reste de la collection de Gaston d’Orléans. Celle-ci, d’une part, se composait surtout de pièces antiques ou qui pouvaient passer pour telles auprès des amateurs éclairés du xviie siècle, d’autre part présentait une iconographie souvent politique, et, dans quelques cas plus rares, érotique (au sens antique du terme) ou liée en quelque façon à l’Égypte. Les autres gemmes que nous connaissons sont de plus entrées dans les collections royales par legs à la mort de Monsieur2, et sont aujourd’hui conservées au Cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale de France.

Fig. 1. Florence, Museo degli Argenti, inv. Gemme del 1921, no 103. Camée (sardonyx, France, fin du xive siècle) représentant un Ange soutenant le Christ mort. Dimensions : 70 × 75 mm sans la monture. Autrefois dans la collection de Gaston d’Orléans.

Fig. 1. Florence, Museo degli Argenti, inv. Gemme del 1921, no 103. Camée (sardonyx, France, fin du xive siècle) représentant un Ange soutenant le Christ mort. Dimensions : 70 × 75 mm sans la monture. Autrefois dans la collection de Gaston d’Orléans.

MetsTeca, Europeana. Licence CC BY-NC-ND 4.0

Le Vase des Saisons

  • 3 Bibliothèque nationale de France (désormais BNF), département des Monnaies, médailles et antiques ( (...)
  • 4 Peiresc à Guillaumin.
  • 5 Peiresc à Ménestrier.
  • 6 Cabinet Peiresc, vol. 1, fo 96.
  • 7 Sur le Vase des Saisons, mais aussi sur les imitations de vases camées par les Modernes, voir White (...)

2Parmi cet ensemble, il convient de mentionner à part une pièce que Gaston d’Orléans possédait dès 1633. Peiresc écrit ainsi, le 6 février, à Denys Guillaumin, avoir entendu parler de l’existence, dans la collection du frère du roi, d’un vase en camée de verre bleu3 (fig. 2a-b) – Peiresc évoque un « larmoir4 ». La même année, le 5 mai, Peiresc adresse à Claude-François Ménestrier une description détaillée de celui-ci qu’il compare à un vase camée faisant partie de la collection du cardinal Barberini5. Il croit savoir que la pièce est de provenance romaine et la fait dessiner plus tard6. Ce vase d’époque augustéenne ou tibérienne représente les Trois Heures (Printemps, Été, Automne). Son authenticité est indubitable, les Modernes n’ayant produit des vases camées qu’à partir du milieu du xixe siècle7.

Fig. 2a-b. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.623. Vase camée (alabastre) en camée de verre bleu et blanc, dit « Vase des Saisons », provenant de Rome ou de ses environs (25 av. J.-C.-25 ap. J.-C.). Les figures en blanc représentent les Heures (Printemps, Été, Automne). Dimensions : 155 mm H. × 32 mm D. Détails du Printemps (fig. 2a) et de l’Été (fig. 2b). Autrefois dans la collection de Gaston d’Orléans.

Fig. 2a-b. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.623. Vase camée (alabastre) en camée de verre bleu et blanc, dit « Vase des Saisons », provenant de Rome ou de ses environs (25 av. J.-C.-25 ap. J.-C.). Les figures en blanc représentent les Heures (Printemps, Été, Automne). Dimensions : 155 mm H. × 32 mm D. Détails du Printemps (fig. 2a) et de l’Été (fig. 2b). Autrefois dans la collection de Gaston d’Orléans.

© Bibliothèque nationale de France

Un ensemble de gemmes issues de la collection de Rubens

Conditions d’acquisition

3À la différence des deux pièces que nous venons de mentionner, à savoir le camée du Museo degli Argenti et le Vase des Saisons, les autres camées et intailles de la collection de Gaston d’Orléans que nous connaissons aujourd’hui ont été acquis durant la Fronde. Leur provenance est remarquable puisqu’il s’agit de pièces initialement possédées par le peintre Pierre-Paul Rubens, l’un des collectionneurs et antiquaires les plus éclairés et actifs du xviie siècle.

Fig. 3. Rubens, Portrait équestre de George Villiers, duc de Buckingham, 1625, huile sur toile, 3,15 × 3,44 m. Autrefois collection du comte de Jersey, Osterley Park, détruit en 1949.

Fig. 3. Rubens, Portrait équestre de George Villiers, duc de Buckingham, 1625, huile sur toile, 3,15 × 3,44 m. Autrefois collection du comte de Jersey, Osterley Park, détruit en 1949.

© d’après McEvansoneya 1996, fig. 1 ; photographie conservée à la Witt Library, Courtauld Institute of Art

  • 8 Oxford, Bodleian Library, ms. Rawlinson A 341, fos 37ro-41ro, reproduit par Van der Meulen 1994, ap (...)
  • 9 McEvansoneya 1996, p. 146.
  • 10 Ibid., avec l’appendice XIII qui reproduit la lettre de Gough à [Cotterell], du 4 novembre [1650]. (...)
  • 11 Ms. Rousham (contenant la correspondance conservée à Rousham House, Oxfordshire), en date du 1er ma (...)
  • 12 Les documents rassemblés par McEvansoneya 1996 invalident l’hypothèse formulée par A. Schnapper qui (...)

4En 1625, alors qu’il se fait portraiturer par Rubens (fig. 3), George Villiers, premier duc de Buckingham et favori du roi Jacques Ier, engage des négociations avec le peintre afin d’acquérir une part de sa collection de gemmes. Nous possédons un inventaire de la collection du duc de Buckingham réalisé en 1635 à la demande de sa veuve8, qui mentionne et décrit succinctement le contenu de douze coffrets contenant 150 pierres gravées, parmi lesquelles figurent celles qui furent ultérieurement acquises par Gaston d’Orléans. La collection du premier duc de Buckingham est ensuite héritée par l’un de ses fils, George Villiers, IIe duc de Buckingham, qui, lors des guerres civiles, prend les armes aux côtés du roi Charles Ier et se voit confisquer ses biens. Lorsqu’il parvient à les recouvrer, il s’empresse de les vendre : une partie des collections artistiques du duc de Buckingham se trouve ainsi dispersée lors d’une vente aux enchères à Anvers en 16509. Tel ne fut toutefois pas le cas des gemmes, dont la vente fut apparemment confiée aux bons soins de Lord Jermyn, un ami du duc de Buckingham, qui estimait qu’elles se vendraient à meilleur prix à Paris10. Le 1er mars 1651, le poète Abraham Cowley, proche de Lord Jermyn, signe un reçu attestant que les douze coffrets lui ont été remis11. Telle est probablement la voie par laquelle une partie de la collection de Rubens est arrivée entre les mains du duc d’Orléans. On ignore les détails de la transaction, mais il est vraisemblable qu’elle se déroula, comme l’avait prévu Jermyn, à Paris – sur ce point, nous nous distinguons de l’hypothèse formulée par Antoine Schnapper12. Lord Jermyn et Abraham Cowley font en effet partie de l’entourage anglais fidèle d’Henriette-Marie, épouse puis veuve de Charles Ier, qui réside à Paris durant ces mêmes années.

5Nos connaissances demeurent toutefois limitées. Nous ignorons quelle proportion exacte des 150 gemmes du duc de Buckingham entra réellement dans la collection du frère du roi. Les critères de choix de ce dernier ne peuvent être déduits que de manière spéculative, en étudiant les quelques camées pour lesquels l’existence de la transaction est avérée ou, du moins, peut être supposée avec de sérieux arguments. Aussi convient-il d’approfondir la constitution du corpus.

Le corpus

  • 13 Une première comparaison entre les listes de gemmes qui documentent la collection Rubens et l’inven (...)

6Un examen approfondi de l’état de la recherche permet de définir un premier corpus de vingt-six ou vingt-huit gemmes, qui seraient passées successivement entre les mains de Rubens, des ducs de Buckingham, puis de Gaston d’Orléans, pour finalement entrer dans les collections royales françaises. Une comparaison à nouveaux frais de la documentation disponible nous permet de proposer l’ajout de neuf à treize autres pierres gravées, ce qui conduirait à définir un corpus qui se situerait entre trente-cinq et quarante et une gemmes13.

  • 14 Paris, BNF, ms. Fr. 9530, fos 248ro-249ro (le document est reproduit par Van der Meulen 1994, appen (...)
  • 15 Voir supra.
  • 16 Bénigne Bruno (1591-1666) est entré au service de Gaston à partir de 1627. Il reçut, à l’issue de l (...)

7Ces pierres gravées peuvent en effet être identifiées grâce à la comparaison entre diverses sources : principalement l’index de moulages de gemmes que Rubens fit parvenir à Peiresc en 162814, l’inventaire de 1635 des gemmes conservées par la veuve du duc de Buckingham15, ainsi que l’inventaire du Cabinet du roi par l’abbé Bruno en 166416. Les récentes campagnes photographiques menées par la BNF et la MSH Mondes de Nanterre permettent en outre de confronter les descriptions anciennes avec l’étude des objets eux-mêmes. Si l’on accepte ce corpus de trente-cinq à quarante et une gemmes, il apparaît en premier lieu que Gaston d’Orléans a acheté entre un cinquième et un quart de la collection de gemmes du duc de Buckingham ; en second lieu, qu’il n’a pas acquis mécaniquement un ou plusieurs coffrets, mais que son intermédiaire ou lui-même ont effectué une sélection au sein des douze coffrets que Cowley emporta avec lui en France. Est-il possible de qualifier celle-ci ?

Des gemmes symbolisant le pouvoir

Motifs mythologiques et animaliers susceptibles d’évoquer le pouvoir : Apollon, Hercule, Minerve et le lion

8Parmi les sujets mythologiques, on relève la présence de plusieurs gemmes représentant Apollon et Hercule, deux figures à l’intérêt notable pour le prince, en raison de leurs nombreux usages dans l’iconographie politique, tant antique que moderne. Les projets de Nicolas Poussin sur la vie d’Hercule pour la Grande Galerie du Louvre, au début des années 1640, ou le décor de l’appartement d’été d’Anne d’Autriche au Louvre sous la conduite de Romanelli (en particulier la « Salle des Saisons ») soulignent l’importance de ces iconographies dans les décors royaux exécutés peu avant et peu après la Fronde.

Fig. 4. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, inv. 58.2299. Intaille (cornaline, Italie, 2de moitié xvsiècle) représentant Apollon, Marsyas et Olympos. Dimensions : 4 × 3 cm. Il s’agit d’une copie, faite pour Laurent de Médicis (inscription LAV R MED.) [Lau(rentius) R(ex) Med(ices) ou Med(iceus)], d’une intaille romaine de sa collection, l’intaille dite « sigillum Neronis » (sceau de Néron). Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

Fig. 4. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, inv. 58.2299. Intaille (cornaline, Italie, 2de moitié xve siècle) représentant Apollon, Marsyas et Olympos. Dimensions : 4 × 3 cm. Il s’agit d’une copie, faite pour Laurent de Médicis (inscription LAV R MED.) [Lau(rentius) R(ex) Med(ices) ou Med(iceus)], d’une intaille romaine de sa collection, l’intaille dite « sigillum Neronis » (sceau de Néron). Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

© cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie

  • 17 BNF, MMA, inv. 58.2299. Sur cette gemme, voir notamment Van der Meulen 1975, p. 105, G.2, fig. XVIc
  • 18 Rambach 2011.
  • 19 Naples, MANN, inv. 26051. Gasparri 1994, cat. no 46 (fig. 89).
  • 20 Un contexte de vente peut aussi conduire à présenter comme originales des pièces incertaines, afin (...)
  • 21 L’index des moulages de gemmes que Rubens fit parvenir à Peiresc, et dont celui-ci reçut livraison (...)

9Les gemmes acquises par Gaston d’Orléans sont majoritairement des camées. On connaît malgré tout quelques intailles, comme la cornaline gravée d’une scène montrant Apollon et Marsyas, avec Olympos implorant la clémence d’Apollon17 (fig. 4). Il ne s’agit pas d’une œuvre antique, mais d’une copie réalisée, comme beaucoup d’autres, à Florence dans la seconde moitié du xve siècle, d’après un original appartenant à Laurent de Médicis18. L’original est connu sous le nom de sigillum Neronis (sceau de Néron), parce que l’orfèvre florentin qui le monta inscrivit sur le chaton le nom de l’empereur romain. Cette bévue montre que les milieux florentins attachaient à cette iconographie une signification politique et qu’ils y voyaient une représentation symbolique de l’empereur Néron en Apollon, triomphant d’un Marsyas. En réalité, l’intaille originale ayant appartenu à Laurent de Médicis, aujourd’hui conservée à Naples19 (fig. 5), est un chef-d’œuvre de la glyptique augustéenne, peut-être attribuable à Dioscoride, graveur personnel d’Octave-Auguste. Que la gemme ait eu à l’origine une signification politique est fort possible, Octave pouvant avoir voulu être représenté comme un Apollon triomphant de forces dionysiaques incarnées par Antoine. L’entrée de cette gemme dans la collection de Gaston d’Orléans peut s’expliquer de diverses manières. L’une d’elles tient certainement à la beauté de l’objet, qui n’était probablement pas perçu au xviie siècle comme étant une copie moderne. Si bien des collectionneurs, alors, ne se posent pas la question de la distinction de l’original et de la copie dans des termes scientifiques comme c’est le cas aujourd’hui20, le fait que Rubens, très scrupuleux sur l’authenticité de ses achats, l’ait acquise laisse supposer qu’il la pensait originale21. On peut en outre postuler un intérêt de Gaston d’Orléans pour les collections princières des Médicis (la gemme porte l’inscription LAV·R·MED ou pour les représentations allégoriques du prince – à supposer qu’il ait perçu cette signification possible du joyau.

Fig. 5. Naples, MANN, inv. 26051. Intaille (cornaline rouge sombre, époque augustéenne, attribuée à Dioscoride), portant l’ex gemmis (LAV R MED) de Laurent de Médicis, dite « sceau de Néron » en raison de l’inscription apocryphe ajoutée par l’orfèvre italien qui la monta à la Renaissance. L’intaille, brisée par accident en 1972, représente Apollon et Marsyas. Dimensions : 40 × 37 × 7 mm.

Fig. 5. Naples, MANN, inv. 26051. Intaille (cornaline rouge sombre, époque augustéenne, attribuée à Dioscoride), portant l’ex gemmis (LAV R MED) de Laurent de Médicis, dite « sceau de Néron » en raison de l’inscription apocryphe ajoutée par l’orfèvre italien qui la monta à la Renaissance. L’intaille, brisée par accident en 1972, représente Apollon et Marsyas. Dimensions : 40 × 37 × 7 mm.

© d’après Gasparri 1994

  • 22 Fo 37vo, dernière ligne : « A ring with a cornelion cutt with Apollo and Cupid ». Le sujet est répé (...)
  • 23 BNF, MMA, inv. 58.2304, à comparer avec le no 188 de l’inventaire de 1664 : « Une cornaline en anne (...)
  • 24 Voir Vollenweider 1995, p. 145-146, no 139, qui estime qu’il s’agirait d’une œuvre hellénistique re (...)

10Apollon figure également sur une cornaline du Cabinet des médailles que nous proposons d’assigner tant à la collection Rubens qu’à celle de Gaston d’Orléans. L’inventaire de la collection Buckingham fait en effet état de la présence, dans la troisième boîte, d’une bague avec une intaille de cornaline représentant Apollon et Éros22 (fig. 6a-b). Or, on retrouve, dans l’inventaire de 1664 du cabinet du Roi et dans les actuelles collections du Cabinet des médailles, une gemme de sujet identique23, qui montre bien un jeune dieu ou héros, aux traits individualisés, tenant une lyre d’un bras et s’appuyant, de l’autre, sur un arbre, tandis qu’un petit Éros, à ses pieds, tend les mains vers lui24. La présence de cette gemme au sujet rare, aussi bien dans l’inventaire Buckingham de 1635 que dans l’inventaire des collections royales de 1664, permet de supposer qu’elle a suivi le même parcours que des dizaines d’autres, en passant vraisemblablement de la collection de Rubens à celle de Buckingham, puis, de manière plus certaine encore, de la collection de Buckingham à celle de Gaston d’Orléans. Même si les collectionneurs du xviie siècle n’ont pas forcément supposé que les traits individualisés du jeune dieu pouvaient en faire un portrait royal, les inventaires que nous possédons montrent que la figure du jeune dieu à la lyre était identifiée à Apollon. Or Gaston d’Orléans avait de bonnes raisons de s’intéresser à la représentation d’un Apollon protecteur des arts et sensible aux plaisirs de l’amour.

Fig. 6a-b. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, inv. 58.2304. Intaille en cornaline antique, qui représente un jeune homme ou un dieu dans la nudité héroïque, tenant une lyre, en compagnie d’un petit Éros. Dimensions : 1,6 × 1,5 cm. Considérée comme hellénistique par le MMA. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans. À droite : moulage de l’intaille.

Fig. 6a-b. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, inv. 58.2304. Intaille en cornaline antique, qui représente un jeune homme ou un dieu dans la nudité héroïque, tenant une lyre, en compagnie d’un petit Éros. Dimensions : 1,6 × 1,5 cm. Considérée comme hellénistique par le MMA. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans. À droite : moulage de l’intaille.

© cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie

  • 25 Bardon 1975.
  • 26 BNF, MMA, Camée.75. Sur le site du MMA, ce camée est actuellement présenté comme ayant un mode d’ac (...)
  • 27 La confusion entre la pâte de verre et l’agate est assez courante pour ce type de camées et ne cons (...)
  • 28 Voir, dans la boîte 9, « A ring with an aggat cutt with a standing Hercules ».

11Plus encore qu’Apollon, c’est Hercule qui représente, aux yeux des spectateurs du milieu du xviie siècle, une image possible du prince. Henri IV avait notamment su s’imposer dans l’iconographie de l’« Hercule françois25 ». Or c’est bien un Hercule que Gaston d’Orléans devait reconnaître sur l’une des gemmes que nous pouvons aujourd’hui assigner à sa collection avec un bon degré de certitude. Nous proposons en effet d’attribuer à la collection de Rubens et à celle du frère du roi un camée de pâte de verre qui représente la reine Omphale parée des attributs d’Hercule, mais qui passait, au xviie siècle, pour la représentation du héros juvénile26 (fig. 7). On peut en effet remarquer que le cabinet du Roi comporte, en 1664, une « agathe27 de deux couleurs en ovale où se voit en relief un jeune Hercule portant sa massue sur l’espaule avec les dépouilles de lion » (no 101). Que l’abbé Bruno ait relevé la jeunesse d’Hercule s’explique par le fait que la figure représentée sur ce camée, parée de la massue et de la léonté, est imberbe, ce qui n’est généralement pas le cas pour Hercule. Présent à une date précoce dans le cabinet du Roi, ce camée peut être identifié avec l’une des pierres de l’inventaire anglais28, même si la description offerte par ce document demeure trop vague pour nous permettre d’établir avec une parfaite certitude que cette gemme a fait partie des collections du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

Fig. 7. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.75. Camée de pâte de verre brunet et blanche, représentant une figure féminine (Omphale ?) parée des attributs d’Hercule. Dimensions : 2,7 × 2,1 cm. Considérée comme romaine par le MMA. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

Fig. 7. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.75. Camée de pâte de verre brunet et blanche, représentant une figure féminine (Omphale ?) parée des attributs d’Hercule. Dimensions : 2,7 × 2,1 cm. Considérée comme romaine par le MMA. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

© cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie

  • 29 Voir la boîte 12, fo 41ro de l’inventaire anglais (« A grisiline cutt with an Atlas ») ; voir aussi (...)
  • 30 Voir Lexicon Iconographicum Mythologiae Classicae (désormais abrégé LIMC), V/1, 1990, s. v. « Herak (...)

12Si l’Omphale du camée 75 de la BNF a été interprétée comme un Hercule par le xviie siècle, nous ignorons si l’Hercule portant le globe céleste qui figure sur l’intaille 58.1769 de la même collection fut interprété comme tel ou seulement comme un Atlas (fig. 8). L’oscillation des appellations au fil du temps explique que cette gemme, décrite comme un Atlas dans l’inventaire anglais de 1635 et dans celui du cabinet du Roi de 1664, n’ait pu être reconnue parmi les collections actuelles du Cabinet des médailles, où elle est référencée comme un Hercule29. Si le motif de la dépouille de lion nouée autour du cou du personnage nous permet bien d’identifier Hercule30, il demeurait sans doute peu lisible pour les spectateurs du xviie siècle. Qu’on y voie Atlas ou Hercule, cette belle chrysoprase pouvait certainement se prêter à des lectures politiques, tout comme les scènes convoquant Apollon ou Hercule.

Fig. 8. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, inv. 58.1769. Intaille (chrysoprase) qui représente Hercule paré de la léonté et soulevant le globe céleste. Dimensions : 1,5 × 1,25 cm. Considérée comme romaine par le MMA. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

Fig. 8. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, inv. 58.1769. Intaille (chrysoprase) qui représente Hercule paré de la léonté et soulevant le globe céleste. Dimensions : 1,5 × 1,25 cm. Considérée comme romaine par le MMA. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

© cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie

  • 31 C’est aussi le cas, plus tardivement, du camée dit « de Licinius » (BNF, MMA, Camée.308), acheté au (...)

13Plus d’incertitudes entourent les parcours de deux gemmes que Peiresc décrit à la suite l’une de l’autre sur le même feuillet, sans qu’il soit possible de connaître les raisons qui ont conduit l’érudit provençal à les décrire ensemble. La première représente Hercule au repos sous un arbre, la seconde Hercule couronnant Minerve (fig. 9 et 10). Ces deux gemmes ont la particularité de représenter le héros Hercule, d’avoir fait partie de la collection de Rubens et de pouvoir être repérées dès 1750, grâce au traité de Mariette, dans le cabinet du Roi, mais il n’est pas possible de les localiser avec certitude dans l’inventaire de 1664, ce qui pourrait suggérer qu’elles ont suivi, de la collection Rubens à la collection royale, un chemin qui leur est propre31.

Fig. 9a-b. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, inv. 58.2369. Intaille (cornaline) moderne (Renaissance) gravée sur ses deux faces qui représente : (face a) Hercule au repos sous un arbre, assis sur un rocher recouvert de la léonté (sa massue et les pommes des Hespérides se trouvent à ses côtés, un petit Sphinx est assis au sol) ; (face b) : un personnage debout devant une porte de ville reçoit les hommages du peuple, juché sur une tribune. Dimensions : 3,2 × 3 cm. Autrefois dans la collection de Pierre-Paul Rubens.

Fig. 9a-b. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, inv. 58.2369. Intaille (cornaline) moderne (Renaissance) gravée sur ses deux faces qui représente : (face a) Hercule au repos sous un arbre, assis sur un rocher recouvert de la léonté (sa massue et les pommes des Hespérides se trouvent à ses côtés, un petit Sphinx est assis au sol) ; (face b) : un personnage debout devant une porte de ville reçoit les hommages du peuple, juché sur une tribune. Dimensions : 3,2 × 3 cm. Autrefois dans la collection de Pierre-Paul Rubens.

© cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie

Fig. 10. Londres, British Museum, inv. 1913,0307.2. Camée moderne en onyx (xvie siècle italien) qui représente Hercule couronnant la déesse Minerve. Autrefois dans la collection de Pierre-Paul Rubens. Longueur : 3,1 cm.

Fig. 10. Londres, British Museum, inv. 1913,0307.2. Camée moderne en onyx (xvie siècle italien) qui représente Hercule couronnant la déesse Minerve. Autrefois dans la collection de Pierre-Paul Rubens. Longueur : 3,1 cm.

© Trustees of the British Museum

  • 32 Voir infra.

14Peiresc décrit ces deux gemmes sous les nos 5 et 6 du fo 195ro du manuscrit autographe Fr. 9530 de la BNF. On constate toutefois que la gemme désignée immédiatement après, sous le no 7 (Mars portant un trophée), est elle aussi passée de la collection de Rubens à la collection royale, où elle figure dès 1664, ce qui suggère, cette fois, qu’elle s’est successivement trouvée entre les mains du duc de Buckingham puis de Gaston d’Orléans32 (fig. 32).

  • 33 Neverov 1979, p. 431-432 et fig. 50. Peiresc, manuscrit autographe, BNF, ms. Fr. 9530, fo 195ro-vo (...)
  • 34 Cette intaille étant gravée sur ses deux faces, on peut néanmoins se demander si elle correspondrai (...)
  • 35 Mariette 1750, II, no LXXXV.

15Si O. Neverov a probablement raison de reconnaître dans la cornaline 58.2369 du Cabinet des médailles une gemme de la collection de Rubens décrite par Peiresc33, nous ne disposons pas d’arguments permettant d’établir que cette intaille – œuvre d’un faussaire de la Renaissance – serait passée par les collections du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans (fig. 9). Son sujet, Hercule au repos sous un arbre, n’a pas de parallèle évident dans l’inventaire anglais de 163534 ou dans celui du cabinet du Roi dressé par l’abbé Bruno en 1664. Nous ignorons quand cette gemme entra dans le cabinet du Roi, mais sa première attestation dans la collection remonte à 1750, lorsque Mariette la fit reproduire dans son traité des pierres gravées35. Gravée sur son autre face, cette même intaille représentait aussi l’acclamation d’un général vainqueur, scène qui devait intéresser Rubens, mais qui ne fut probablement jamais proposée à l’achat à Gaston d’Orléans.

  • 36 Neverov 1979, p. 431, fig. 38.
  • 37 Londres, British Museum, inv. 1913,0307.2 = 1872,0604.1293.
  • 38 Nous remercions notre collègue V. Wampfler pour cette dernière suggestion. Un rapprochement pourrai (...)
  • 39 Manuscrit autographe, Paris, BNF, ms. Fr. 9530 fo 195ro-vo, en particulier 195r, no 5. La collectio (...)
  • 40 Voir la liste des 46 camées prélevés reproduite par Babelon 1897, p. CLXX-CLXXII ; « Hercule tenant (...)
  • 41 La vente Castellani contenait visiblement plusieurs des camées disparus du Cabinet des médailles (o (...)

16Il convient encore d’examiner ici, probablement pour l’écarter également du corpus, une autre gemme à sujet mythologique qui pourrait avoir connu un parcours singulier au sein des collections, comme l’a mis en évidence O. Neverov36. Il s’agit du camée du British Museum qui représente Hercule couronnant Minerve, déesse de la guerre certes, mais aussi protectrice de l’intelligence et des arts37 (fig. 10). Si ce camée a – comme nous le verrons – de bonnes chances d’avoir fait partie de la collection de Rubens et du cabinet du Roi, il demeure impossible de trouver sa trace parmi les œuvres ayant appartenu au duc de Buckingham ou dans l’inventaire de 1664 du cabinet du Roi. Il paraît dès lors peu probable que la gemme ait appartenu à Gaston d’Orléans, même si elle est, comme beaucoup d’autres, passée de la collection Rubens au cabinet du Roi. Œuvre du xvie siècle italien, ce camée pourrait être compris comme une allégorie de la Force reconnaissant le primat de la Sagesse ou peut-être comme une image de translatio imperii38. Même si l’iconographie ne reproduit pas une composition antique connue, les surfaces (volontairement ?) érodées du camée suggèrent qu’il s’agit de l’œuvre d’un faussaire, destinée à passer pour antique sur le marché de l’art. La description que Peiresc a livrée, sur l’un de ses feuillets, d’une série de gemmes de la collection de Rubens permet de reconnaître, juste avant la mention de l’Hercule au repos sous un arbre, le sujet de ce camée (« Hercule qui couronne une Minerve. Camayeul39 ») et de supposer sa présence, ou celle d’une pièce très similaire, dans la collection du peintre. Ni l’inventaire de la collection de Buckingham en 1635, ni l’inventaire du cabinet du Roi rédigé en 1664 ne comportent de traces d’un tel sujet. Pourtant, la gemme du British Museum a toutes les chances de se confondre avec l’une des quarante-six gemmes du Cabinet des médailles que Napoléon fit prélever en vue de l’exécution de la parure de Joséphine40 ; les gemmes furent ensuite dispersées à Londres, celle-ci entrant dans les collections Blacas puis Castellani avant de rejoindre, en 1872, le British Museum41. Pour incertain que soit le parcours de cette pièce, l’absence de mention d’un camée représentant Hercule et Minerve dans l’inventaire de 1664 semble indiquer qu’il serait entré dans les collections royales à partir d’une provenance bien distincte de la collection de Gaston d’Orléans. Une partie des gemmes de Rubens ont bien rejoint les collections royales par un mode d’acquisition qui demeure à ce jour inconnu et n’implique pas un passage par la collection de Gaston d’Orléans : les deux gemmes que nous venons de mentionner relèvent probablement de cette catégorie.

17Contrairement au camée d’Hercule et de Minerve que Gaston n’eut probablement jamais la possibilité d’acheter, d’autres représentations de la déesse semblent être passées entre ses mains. Si plusieurs gemmes représentant Minerve faisaient partie de la collection de Buckingham, Gaston d’Orléans paraît avoir choisi les plus belles du point de vue de la conservation des reliefs, de la finesse d’exécution et du prix des pierres. Porteuse de l’égide, symbole de puissance militaire, protectrice de l’intelligence et des arts, la déesse est volontiers convoquée dans l’iconographie des portraits d’empereurs romains, qui n’hésitent pas à se faire représenter en Minerve. Il est fort possible que Gaston d’Orléans ait connu de tels portraits et ait été sensible au rôle joué par Minerve dans les images du pouvoir.

  • 42 Voir no 251 : « [...] une grande agathe sardoine en ovale, de deux couleurs, où est gravée, à my-co (...)
  • 43 Voir fo 39vo, boîte 8 : « A faire aggat cutt with a Pallas head, the face white the rest browne ».
  • 44 De Grummond 1968, p. 58, cat. no 11. De Grummond n’identifie toutefois pas cette gemme dans l’inven (...)

18Un splendide camée de sardonyx de grandes dimensions, le camée 17 du Cabinet des médailles, représente le profil de la déesse portant l’égide et coiffée d’un casque à cimier orné d’un griffon (fig. 11). Attesté en 1664 dans les collections royales42, il pourrait déjà figurer dans l’inventaire anglais de 163543. Les mentions de prix et les adjectifs laudatifs tendent à confirmer que la pierre concernée par ces mentions est bien la sardonyx exceptionnelle que nous connaissons. Il est donc vraisemblable que cette pierre soit passée par la collection de Gaston d’Orléans comme l’avait déjà supposé N. De Grummond44.

Fig. 11. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.17. Camée (sardonyx jaune et blanche) représentant Minerve avec un casque orné d’un griffon. Considéré comme hellénistique par le MMA. Dimensions : 9,4 × 8,5 mm. Peut-être dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

Fig. 11. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.17. Camée (sardonyx jaune et blanche) représentant Minerve avec un casque orné d’un griffon. Considéré comme hellénistique par le MMA. Dimensions : 9,4 × 8,5 mm. Peut-être dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

© cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie

  • 45 Par exemple, dans l’inventaire de 1635 de la collection Buckingham, fo 40vo, boîte 11 : « An agatt (...)

19Les inventaires de 1635 et 1664 mentionnent d’autres intailles ou camées représentant la déesse. L’un d’eux pourrait éventuellement être le camée 25 du Cabinet des médailles (fig. 12). La date d’entrée de celui-ci dans la collection royale n’est pas connue avec précision, mais il pourrait correspondre à plusieurs entrées des inventaires45. Il montre une Minerve coiffée d’un casque orné d’un Pégase – motif également attesté dans l’iconographie monétaire, que Rubens avait fait reproduire par son atelier (fig. 13). Même si le dessin du casque ne correspond pas pleinement, les similitudes peuvent laisser supposer que le camée 25 est une gemme de Rubens qui aurait suivi le même chemin que le camée 17.

Fig. 12. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.25. Camée (sardonyx) représentant Minerve avec un casque orné de la figure de Pégase. Considéré comme d’époque romaine par le MMA. Dimensions : 17 × 15 mm. Peut-être dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

Fig. 12. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.25. Camée (sardonyx) représentant Minerve avec un casque orné de la figure de Pégase. Considéré comme d’époque romaine par le MMA. Dimensions : 17 × 15 mm. Peut-être dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

© cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie

Fig. 13. Londres, British Museum, accession nr. 1891,0414.1241. Estampe émanant de l’atelier de Pierre-Paul Rubens (gravure : Lucas Vorsterman I) : quatre profils (« Platon », « Nicias », « Minerve », « Alexandre le Grand »). Dimensions : 14 × 10,1 cm.

Fig. 13. Londres, British Museum, accession nr. 1891,0414.1241. Estampe émanant de l’atelier de Pierre-Paul Rubens (gravure : Lucas Vorsterman I) : quatre profils (« Platon », « Nicias », « Minerve », « Alexandre le Grand »). Dimensions : 14 × 10,1 cm.

Permalien : https://www.britishmuseum.org/​collection/​object/​P_1891-0414-1241

© Trustees of the British Museum

  • 46 Voir De Grummond 1968, cat. nos 63-65, p. 97-99.

20Intimement lié au motif de l’égide de Minerve est celui du gorgoneion (ou tête de Méduse). Les dessins de Rubens, l’inventaire de 1635 de la collection du duc de Buckingham, l’inventaire du cabinet royal de 1664, enfin les collections actuelles du Cabinet des médailles nous livrent plusieurs exemples de gemmes, et particulièrement de camées, représentant ce motif, mais il est à ce jour impossible de discerner les gemmes du Cabinet des médailles qui pourraient provenir de la collection de Rubens et de la collection de Gaston d’Orléans46.

  • 47 BNF, MMA, Camée.496. Neverov 1969, p. 431.
  • 48 Voir les deniers frappés par L. Hostilius Saserna (RRC 448/2 – B.2. [Hostilia]).
  • 49 Gevaerts et Van Thulden 1641, p. 122-123.
  • 50 Voir Cojannot-Le Blanc et Prioux 2018.
  • 51 Paris, BNF, ms. Fr. 9530, fos 248ro-249ro, spéc. fo 248vo : « Pavoris caput buxeo pallore & maculis (...)
  • 52 Fo 37vo, 1re boîte : « An aggat cutt with a Furyes head, the head flesh colour the ground gray ».

21Il est également difficile d’avancer une conclusion assurée au sujet d’un autre camée qui, à l’instar des têtes de Méduse, évoquait l’effroi et la redoutable égide de Minerve. Son sujet n’est autre que la personnification de Pauor, la Peur, personnification qui figurait, comme l’a remarqué O. Neverov, sur une gemme de la collection de Rubens entrée dans le cabinet du Roi. Or un camée aujourd’hui conservé dans les collections du Cabinet des médailles correspond pleinement à la description de la gemme rubénienne47 (fig. 14). Faux moderne inspiré par l’iconographie monétaire antique48, cette agate jaunâtre tachetée de rouge, qui devait passer pour une œuvre romaine aux yeux de Rubens, représente Pauor sous la forme d’un vieillard au visage émacié, à la barbe et aux cheveux hérissés. L’intérêt du peintre pour cette personnification est connu. Il s’exprime notamment dans le décor éphémère que Rubens conçut pour l’entrée triomphale du cardinal-infant Ferdinand, frère du roi d’Espagne Philippe IV, dans la ville d’Anvers en avril 1635. Gevaerts, ami de Rubens, commente, au sujet de ce décor de fête, le motif des doubles profils de Pauor et Pallor, qui apparaît sur un médaillon ornant l’architrave du temple de Janus (fig. 15). Gevaerts fait à la fois le lien avec l’iconographie monétaire antique (fig. 16) et avec la description homérique du bouclier d’Agamemnon, qui associait le motif du gorgoneion avec des personnifications de la Terreur et de la Peur49. On voit donc que le motif de Pauor intéressait Rubens dans une perspective de représentation du pouvoir et que sa collection de gemmes a, tout comme dans d’autres occurrences repérables dans la galerie Médicis50, directement inspiré ses créations picturales. Ce camée est d’abord mentionné dans l’inventaire des moulages de gemmes que Rubens adresse à Peiresc en 1628 : le peintre y évoque en effet, sous le no 37, la « tête de la Peur personnifiée, qui a le teint couleur buis et qui est maculée de taches sanglantes51 ». Très sensible au jeu sur la couleur de la gemme qui vient renforcer l’expressivité de la personnification, Rubens croit sans doute pouvoir toucher du doigt, avec ce camée, les jeux sur la couleur qui pouvaient se déployer dans les peintures antiques perdues. Ce camée pourrait aussi se cacher, sans certitude, derrière un énoncé assez imprécis de l’inventaire anglais52. Il paraît en revanche difficile de l’associer à la moindre description de l’inventaire de 1664. Faut-il en conclure qu’il s’agit d’une gemme de Rubens qui ne serait pas passée par les mains de Gaston d’Orléans, mais serait entrée dans les collections royales à une date ultérieure ?

Fig. 14. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.496. Profil de Pauor, le dieu de la Peur, représenté sur un camée du xvie siècle (agate jaunâtre à taches rouges) et imité d’après les deniers de L. Hostilius Saserna (voir fig. 16). Dimensions : 25 × 20 mm. Autrefois dans la collection de Pierre-Paul Rubens, et peut-être dans celles du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

Fig. 14. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.496. Profil de Pauor, le dieu de la Peur, représenté sur un camée du xvie siècle (agate jaunâtre à taches rouges) et imité d’après les deniers de L. Hostilius Saserna (voir fig. 16). Dimensions : 25 × 20 mm. Autrefois dans la collection de Pierre-Paul Rubens, et peut-être dans celles du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

© d’après Babelon, 1897

Fig. 15. Gevaerts et Van Thulden 1641, « Templum Jani », détail de la partie représentant la guerre, avec, sur l’architrave, un médaillon représentant Pavor et Pallor. Gravure aquarellée, de l’exemplaire de la Biblioteca Nacional de España, ER/3347.

Fig. 15. Gevaerts et Van Thulden 1641, « Templum Jani », détail de la partie représentant la guerre, avec, sur l’architrave, un médaillon représentant Pavor et Pallor. Gravure aquarellée, de l’exemplaire de la Biblioteca Nacional de España, ER/3347.

© d’après Gevaerts et Van Thulden 1641

Fig. 16. Gevaerts et Van Thulden 1641, p. 122. Avers de deux deniers frappés par L. Hostilius Saserna, présentés en illustration du développement sur les personnifications de Pauor et de Pallor. Cf. RRC 448/2 et 448/3.

Fig. 16. Gevaerts et Van Thulden 1641, p. 122. Avers de deux deniers frappés par L. Hostilius Saserna, présentés en illustration du développement sur les personnifications de Pauor et de Pallor. Cf. RRC 448/2 et 448/3.

© d’après Gevaerts et Van Thulden 1641

  • 53 Fo 38ro, 4e boîte : « A little cornelion ring cutt with a lyon & a deer ».
  • 54 No 289 : « Une petite cornaline en ovalle, où est gravé [en creux] un lion qui deschire un cerf [6  (...)
  • 55 BNF, MMA, inv. 58.1923 et 58.1926.

22Complétant cette série d’iconographies potentiellement associées au pouvoir mais dont le parcours au sein des collections est difficile à suivre, une cornaline de la collection de Gaston d’Orléans représentait sans doute un lion déchirant un cerf. Le motif, commun, mais qui peut évoquer la fameuse broche d’Ulysse, se retrouve en effet sur deux pierres de la collection de Buckingham53, puis sur une pierre mentionnée dans l’inventaire de 1664 du cabinet du Roi54, et enfin sur deux gemmes reproduites par Mariette en 1750 et toujours conservées au Cabinet des médailles55 (fig. 17a et 17b, fig. 18a et 18b).

Fig. 17a. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, inv.58.1923. Intaille en cornaline représentant un lion dévorant un cerf. Dimensions : 1,4 × 1,6 cm. Cette pierre, ou la suivante (fig. 18a et 18b : BNF, MMA, inv. 58.1926), pourrait avoir fait partie des collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

Fig. 17a. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, inv.58.1923. Intaille en cornaline représentant un lion dévorant un cerf. Dimensions : 1,4 × 1,6 cm. Cette pierre, ou la suivante (fig. 18a et 18b : BNF, MMA, inv. 58.1926), pourrait avoir fait partie des collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

© Bibliothèque nationale de France

Fig. 17b. Reproduction de cette intaille dans Mariette 1750, t. II, pl. CXXIX.

Fig. 17b. Reproduction de cette intaille dans Mariette 1750, t. II, pl. CXXIX.

© Bibliothèque nationale de France (17a) ; d’après Mariette 1750, t. II (17b)

Fig. 18a. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, inv.58.1926. Intaille en cornaline représentant un lion dévorant un cerf. Dimensions : 0,9 × 1,1 cm. Cette pierre, ou la précédente (fig. 17a et 17b : BNF, MMA, inv. 58.1923), pourrait avoir fait partie des collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

Fig. 18a. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, inv.58.1926. Intaille en cornaline représentant un lion dévorant un cerf. Dimensions : 0,9 × 1,1 cm. Cette pierre, ou la précédente (fig. 17a et 17b : BNF, MMA, inv. 58.1923), pourrait avoir fait partie des collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

© Bibliothèque nationale de France

Fig. 18b. Reproduction de cette intaille dans Mariette 1750, t. II, pl. CXXX.

Fig. 18b. Reproduction de cette intaille dans Mariette 1750, t. II, pl. CXXX.

© Bibliothèque nationale de France (18a) ; d’après Mariette 1750, t. II (18b)

Portraits royaux et impériaux

  • 56 Sur le(s) recueil(s) gravé(s) prévu(s) ou non par Pierre-Paul Rubens et Nicolas Fabri de Peiresc, v (...)
  • 57 BNF, MMA, Camée.222 ; voir Van der Meulen 1975, p. 128, cat. G.46. Voir l’index des moulages de gem (...)
  • 58 BNF, MMA, Camée.230. Cf. Van der Meulen 1975, p. 153-154, no G.76.
  • 59 Paris, BNF, ms. Fr. 9530, fo 248ro, no 5 (« Antiochus Rex qui ab altera eiusdem gemmae parte habet (...)
  • 60 Voir Vollenweider 1995, p. 116-117, cat. no 104.
  • 61 BNF, MMA, Camée.229. Voir Van der Meulen 1975, p. 133, cat. G.54.
  • 62 De même, Rubens croyait apparemment à une représentation de la déesse Isis, comme le montre l’index (...)

23Si plusieurs gemmes de la collection de Gaston étaient susceptibles d’être comprises comme évoquant la puissance ou la valeur du prince par le biais du mythe ou par une scène animalière, l’iconographie politique est également représentée de manière plus directe par de nombreux portraits de princes antiques. On constate que, parmi les gemmes de la collection du duc de Buckingham, qui représentent pour beaucoup des portraits féminins ou masculins que l’inventaire de 1635 ne prétendait pas identifier, Gaston d’Orléans a acquis une série de portraits de rois hellénistiques et d’empereurs romains. Rubens, avant lui, les avait jugés si remarquables qu’il en avait fait graver la majorité par son atelier (fig. 19), à des fins soit de documentation personnelle, soit de publication56. Parmi ceux-ci figure sans doute le portrait d’Alexandre le Grand en Ammon, qui pourrait être un original de Pyrgotélès, le graveur personnel d’Alexandre57 (fig. 20). Mais Gaston d’Orléans acquit également un double portrait d’un couple royal lagide58 (fig. 21a-b) : identifié comme un couple royal séleucide (un Antiochos et une Cléopâtre) dans l’index des moulages que Peiresc reçoit de Rubens en 162859, ce double portrait pourrait à la vérité représenter Ptolémée VI Philomêtor, coiffé du diadème, et Cléopâtre II, coiffée d’un voile60. S’y ajoute le portrait d’une reine lagide avec un voile surmonté par l’atef61, qui atteste un intérêt pour l’Égypte et pour les iconographies du pouvoir au féminin, à supposer certes que cette gemme ait été comprise comme un portrait royal, et non comme une représentation d’une déesse égyptienne (fig. 22). Cette reine, qui est probablement l’une des figures que l’inventaire anglais de 1635 nomme « Cléopâtre », est aujourd’hui plutôt retenue pour être une Arsinoé III, mais elle a pu passer pour une représentation de la déesse Isis, comme le suggère l’inventaire du cabinet du Roi de 1664, où elle est vraisemblablement décrite sous le no 190 : « teste de la déesse Isis voilée, avec la fleur lothos sur sa teste62 ».

Fig. 19. Londres, British Museum, accession nr. 1891,0414.1238. Estampe émanant de l’atelier de Rubens (gravure : Lucas Vorsterman I) : trois médaillons (« Alexandre » casqué, Alexandre en Jupiter Ammon, Messaline). Dimensions : 20 × 15,9 cm.

Fig. 19. Londres, British Museum, accession nr. 1891,0414.1238. Estampe émanant de l’atelier de Rubens (gravure : Lucas Vorsterman I) : trois médaillons (« Alexandre » casqué, Alexandre en Jupiter Ammon, Messaline). Dimensions : 20 × 15,9 cm.

© Trustees of the British Museum

Fig. 20. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.222. Camée (calcédoine, hellénistique) représentant le profil d’Alexandre le Grand avec, autour de l’oreille, la corne d’Ammon. Dimensions : 32 × 30 mm. Autrefois dans la collection de Pierre-Paul Rubens, et peut-être dans celles du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

Fig. 20. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.222. Camée (calcédoine, hellénistique) représentant le profil d’Alexandre le Grand avec, autour de l’oreille, la corne d’Ammon. Dimensions : 32 × 30 mm. Autrefois dans la collection de Pierre-Paul Rubens, et peut-être dans celles du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

© cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie

Fig. 21a-b. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.230. Camée (sardonyx à quatre couches, hellénistique, iie siècle av. J.-C. [?]) gravé sur deux faces et représentant, au droit, le profil d’un roi hellénistique identifiable à son diadème (les yeux proéminents et le cou puissant suggèrent un Lagide, peut-être Ptolémée VI Philométor [?]) et, au revers, le profil de son épouse, voilée en signe de divinisation (Cléopâtre II [?]). Dimensions : 31 × 23 mm. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

Fig. 21a-b. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.230. Camée (sardonyx à quatre couches, hellénistique, iie siècle av. J.-C. [?]) gravé sur deux faces et représentant, au droit, le profil d’un roi hellénistique identifiable à son diadème (les yeux proéminents et le cou puissant suggèrent un Lagide, peut-être Ptolémée VI Philométor [?]) et, au revers, le profil de son épouse, voilée en signe de divinisation (Cléopâtre II [?]). Dimensions : 31 × 23 mm. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

© cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie

Fig. 22. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.229. Camée (sardonyx, hellénistique) représentant le profil d’une reine lagide, Arsinoé III (?), voilée et coiffée de la couronne atef. Dimensions : 20 × 14 mm. Autrefois dans la collection de Pierre-Paul Rubens, et peut-être dans celles du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

Fig. 22. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.229. Camée (sardonyx, hellénistique) représentant le profil d’une reine lagide, Arsinoé III (?), voilée et coiffée de la couronne atef. Dimensions : 20 × 14 mm. Autrefois dans la collection de Pierre-Paul Rubens, et peut-être dans celles du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

© cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie

  • 63 Entre temps, l’inventaire anglais de 1635 contient par exemple la mention d’une « aggat cutt with a (...)

24Il est d’ailleurs probable que d’autres intailles qui furent comprises comme de possibles représentations de Cléopâtre aient été achetées par Gaston d’Orléans. On peut citer le cas de l’une des gemmes dont Rubens avait fait parvenir le moulage à Peiresc en 1628 : son index des gemmes comporte, sous le no 12, une « Cléopâtre avec la vipère » (Cleopatra cum aspide). Nous n’avons pas de certitude sur le destin ultérieur de celle-ci, mais retrouvons, parmi les pierres de l’inventaire de 1664 « une onyx où est gravée en creux la figure de la déesse Santé, avec un serpent dans sa main [10 tt.] », et Mariette fait reproduire en 1750 une onyx pouvant correspondre à cette description63 (fig. 23). Rien ne permet d’affirmer que ces deux notices se réfèrent à la même gemme, mais la confusion entre Hygie-Salus et Cléopâtre devait être aisée dans la mesure où toutes deux étaient associées, pour des raisons différentes, au serpent.

Fig. 23. Reproduction par Mariette 1750, t. II, pl. LVI, d’une gemme en onyx du Cabinet des médailles. Cette gemme, aujourd’hui perdue, représenterait la déesse Hygie.

Fig. 23. Reproduction par Mariette 1750, t. II, pl. LVI, d’une gemme en onyx du Cabinet des médailles. Cette gemme, aujourd’hui perdue, représenterait la déesse Hygie.

© d’après Mariette 1750, t. II

  • 64 BNF, MMA, Camée.221. Voir Van der Meulen 1975, p. 125-126, cat. G.44.
  • 65 Ce camée est aujourd’hui plutôt identifié comme un portrait de Marc Antoine : Vollenweider 1995, ca (...)
  • 66 L’inventaire anglais de 1635 livre en effet une description assez précise de ce camée, parmi les ge (...)
  • 67 BNF, MMA, Camée.559. Voir Van der Meulen 1975, p. 127, cat. G.46. Pour les attestations anciennes d (...)

25Nous ne savons pas qui pouvait être, aux yeux de Gaston d’Orléans, l’homme d’État à la tête marquée d’une couronne de laurier et d’un lion64 (fig. 24). Rubens y voyait un Alexandre ; Peiresc, Amyntas de Macédoine65. Le point de vue de Rubens prévalut très probablement auprès de son acquéreur, le camée étant décrit, dans l’inventaire de 1635, comme un portrait d’Alexandre66. Un autre camée, de facture moderne, mais qui passait alors pour antique, venait compléter cette série de princes hellénistiques supposés (fig. 25) : il présentait une figure masculine coiffée d’une dépouille d’éléphant. Peiresc en faisait un Pyrrhus ou Alexandre le Molosse ou encore une allégorie de l’Afrique ou de l’Égypte, tandis que Rubens soutenait qu’il s’agissait, encore une fois, d’Alexandre le Grand67. On peut supposer de nouveau que cette dernière interprétation s’est transmise aux possesseurs ultérieurs du camée et que Gaston d’Orléans pensa avoir fait, en une seule transaction, l’acquisition de plusieurs portraits d’Alexandre le Grand, à une époque où les portraits de ce prince étaient rares, mal connus et recherchés. Tout porte ainsi à croire que cet achat reflète un intérêt pour le portrait royal et pour l’imitatio Alexandri.

Fig. 24. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.221. Camée (sardonyx, vers 40 av. J.-C.) représentant une tête de Marc Antoine (?) casquée et laurée (jadis identifiée comme une tête d’Alexandre). Dimensions : 37 × 35 mm. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

Fig. 24. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.221. Camée (sardonyx, vers 40 av. J.-C.) représentant une tête de Marc Antoine (?) casquée et laurée (jadis identifiée comme une tête d’Alexandre). Dimensions : 37 × 35 mm. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

© cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie

Fig. 25. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.559. Camée (sardonyx, xvie siècle) représentant une figure coiffée d’une dépouille d’éléphant (jadis identifiée, diversement, comme Alexandre le Grand, Pyrrhus, Alexandre le Molosse ou encore une personnification masculine de l’Afrique ou de l’Égypte). Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

Fig. 25. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.559. Camée (sardonyx, xvie siècle) représentant une figure coiffée d’une dépouille d’éléphant (jadis identifiée, diversement, comme Alexandre le Grand, Pyrrhus, Alexandre le Molosse ou encore une personnification masculine de l’Afrique ou de l’Égypte). Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

© cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie

  • 68 De Grummond 1969, cat. no 34, p. 77-79, estime que la collection Rubens comportait encore un sixièm (...)
  • 69 De Grummond 1969, cat. no 33 et 35, p. 77-80.
  • 70 L’inventaire anglais mentionne, dans la 2e boîte, fo 37vo, « A white aggat and a face of Alexander (...)
  • 71 L’inventaire anglais mentionne, dans la 4e boîte, fo 38ro, « A ring with a grisiline cutt with a ma (...)
  • 72 Ces statues des Dioscures passaient parfois, à l’époque moderne, pour des portraits d’Alexandre dom (...)

26Outre ces œuvres que nous pouvons encore admirer aujourd’hui dans les collections de la BNF, la collection de Gaston d’Orléans comportait au moins deux autres intailles qui passaient pour représenter Alexandre68. Cette hypothèse, d’abord formulée par N. De Grummond69, repose sur la présence de quatre intitulés, compatibles deux à deux, dans l’inventaire anglais de 1635 et dans celui du cabinet du Roi en 1664. La première pierre serait une agate blanche qui représentait le portrait d’Alexandre en creux70, tandis que la seconde passait pour montrer le prince en compagnie de son cheval Bucéphale71. Figurant sur une pierre verte – peut-être une prase (?) –, cette scène était assortie d’une fausse signature FIDIAE, ce qui suggère que le tailleur de gemmes s’était inspiré du monument fameux de Monte Cavallo où figure la fausse signature « Opus Fidiae72 » (fig. 26). Cette hypothèse reçoit une confirmation dans le Traité des pierres gravées de Mariette, qui écrit en 1750 (t. I, p. 36-37) : « L’on a sur des pierres gravées indubitablement antiques, la représentation de plusieurs belles statues grecques, qui subsistent encore. Sans sortir du cabinet du Roi, l’on y peut voir sur des cornalines, la statue de l’Hercule de Farnèse, un des chevaux de Monte Cavallo et le grouppe du Laocoon... ». Après être entrées dans le cabinet du Roi, ces deux intailles semblent s’être perdues à une date qu’il est difficile d’établir, mais qui précède la réalisation du catalogue de Chabouillet.

Fig. 26. Reproduction par Mariette 1750, t. II, pl. XCVII, d’une intaille (en prase?) du Cabinet des médailles. Faux moderne, aujourd’hui perdu. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

Fig. 26. Reproduction par Mariette 1750, t. II, pl. XCVII, d’une intaille (en prase?) du Cabinet des médailles. Faux moderne, aujourd’hui perdu. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

© d’après Mariette 1750, t. II

  • 73 BNF, MMA, Camée.251. Voir Van der Meulen 1975, p. 122, no G.38. L’identification avec Galba est pro (...)
  • 74 BNF, MMA, Camée.277. Voir Van der Meulen 1975, p. 151-152, no G.73 et Vollenweider et Avisseau-Brou (...)
  • 75 Paris, musée du Louvre, inv. 1776. Voir notamment Cojannot-Le Blanc et Prioux 2018, p. 172-177.
  • 76 BNF, MMA, Camée.243. Voir De Grummond 1968, cat. no 49, p. 87-88 et 253 ; Van der Meulen 1975, p. 1 (...)
  • 77 Peiresc commente ce camée, dans Paris, BNF, ms. Fr. N. Acq. 1209, fos 16ro-17vo, spécialement fo 17 (...)
  • 78 Voir le no 183 de cet inventaire : « Une grande agathe sardoine de trois couleurs, [cassée en trois (...)

27Les empereurs romains et leurs épouses sont également bien représentés dans la collection de Gaston d’Orléans, qui acquit un camée représentant un empereur en Jupiter, revêtu de l’égide – aujourd’hui considéré comme un portrait de Galba73 (fig. 27), ainsi qu’une Messaline entourée du buste de ses deux enfants, dont l’un surgit d’une corne d’abondance74 (fig. 28). Ce dernier inspira directement Rubens pour la représentation de Marie de Médicis entourée de ses enfants à naître dans l’une des toiles du cycle destiné au palais du Luxembourg75 (fig. 29a et 29b). Dans ce cas précis, l’identité de l’impératrice était connue des rédacteurs de l’inventaire anglais de 1635. Il est en revanche difficile de savoir comment Gaston d’Orléans pouvait regarder le portrait de Livilla et de ses jumeaux (Tiberius Julius Caesar Nero Gemellus et Germanicus II Gemellus), représentés en miniature sur son sein76. La princesse, coiffée d’une couronne d’épis et de pavots qui l’assimilent à la déesse Cérès, avait été identifiée avec acribie par Peiresc et Rubens dans les années 162077. Cette agate se dissimule probablement sous un intitulé vague ou faussé dans l’inventaire anglais de 1635, mais réapparaît vraisemblablement sous le nom de « Cérès » dans l’inventaire du cabinet du Roi dressé par Bruno78 (fig. 30).

Fig. 27. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.251. Camée (sardonyx, 68 (?) ap. J.-C.) représentant le profil dun empereur romain (Galba ?) en Jupiter, couronné de chêne et armé de l’égide. Dimensions : 72 × 52 mm. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

Fig. 27. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.251. Camée (sardonyx, 68 (?) ap. J.-C.) représentant le profil d’un empereur romain (Galba ?) en Jupiter, couronné de chêne et armé de l’égide. Dimensions : 72 × 52 mm. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

© cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie

Fig. 28. BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.277. Camée (sardonyx, 40-42 ap. J.-C.) représentant le buste de Messaline, entourée de la tête d’une petite fille (Octavie ?) et d’une corne dabondance d’où émerge la tête d’un enfant (Britannicus ?). Dimensions : 67 × 53 mm. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

Fig. 28. BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.277. Camée (sardonyx, 40-42 ap. J.-C.) représentant le buste de Messaline, entourée de la tête d’une petite fille (Octavie ?) et d’une corne d’abondance d’où émerge la tête d’un enfant (Britannicus ?). Dimensions : 67 × 53 mm. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

© cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie

Fig. 29a. Pierre-Paul Rubens, La Naissance du Dauphin, vers 1622-1625, Paris, musée du Louvre, inv. 1776.

Fig. 29a. Pierre-Paul Rubens, La Naissance du Dauphin, vers 1622-1625, Paris, musée du Louvre, inv. 1776.

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© RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / René-Gabriel Ojéda / Thierry Le Mage

Fig. 29b. Détail des têtes des enfants royaux émergeant de la corne d’abondance dans Pierre-Paul Rubens, La Naissance du Dauphin. Paris, musée du Louvre, inv. 1776.

Fig. 29b. Détail des têtes des enfants royaux émergeant de la corne d’abondance dans Pierre-Paul Rubens, La Naissance du Dauphin. Paris, musée du Louvre, inv. 1776.

© RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / René-Gabriel Ojéda / Thierry Le Mage

Fig. 30. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.243. Camée (sardonyx, 1er quart du ier siècle ap. J.-C.) représentant le buste de Livilla avec, sur son sein, en miniature, ses jumeaux Tiberius Julius Caesar Nero Gemellus et Germanicus II Gemellus. Dimensions : 80 × 67 mm. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

Fig. 30. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.243. Camée (sardonyx, 1er quart du ier siècle ap. J.-C.) représentant le buste de Livilla avec, sur son sein, en miniature, ses jumeaux Tiberius Julius Caesar Nero Gemellus et Germanicus II Gemellus. Dimensions : 80 × 67 mm. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

© cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie

  • 79 Ce camée figure dans la liste de moulages que Peiresc reçoit de Rubens au printemps 1628 (Paris, BN (...)
  • 80 Pour ces remarques, voir De Grummond 1968, p. 83. Voir aussi Van der Meulen 1975, p. 136-137, cat.  (...)
  • 81 Babelon 1897, p. 142-143.

28Il est légitime de penser que Gaston fit aussi l’acquisition d’un autre camée représentant un membre de la famille impériale : le portrait de Claude portant l’égide, qui faisait partie de la collection de Rubens79. Il est difficile de situer ce camée parmi les intitulés vagues de l’inventaire de la collection de Buckingham, mais on le retrouve vraisemblablement dans l’inventaire de 1664 du cabinet du Roi, sous le no 144 : « [Une] agathe de deux couleurs, où est gravée de relief la teste de Claude empereur, garnie d’or [émaillé]. Antique [110 tt.] ». Le prix assez élevé de la gemme suggère qu’il s’agissait d’une agate de dimensions importantes, ce qui s’accorde avec l’emploi, par Peiresc, de l’adjectif « grande80 ». Babelon a proposé de reconnaître dans ces descriptions le camée 270 de la BNF qui représente l’empereur Claude paré de l’égide81 ; il nous semble que cette identification doit être rejetée, le camée de Rubens montrant, selon la description de Peiresc, un empereur pourvu d’un sceptre, détail que l’on ne retrouve pas sur le camée de la BNF. Il se pourrait donc que ledit camée ait disparu, comme plusieurs autres pièces de la collection de Gaston d’Orléans entrées dans le Cabinet des médailles.

29Outre l’intérêt qu’ils présentaient sur le plan de l’iconographie politique, en particulier en matière d’assimilation du prince à un dieu de l’Antiquité païenne, plusieurs de ces camées, l’Alexandre rond, la Messaline, la Livilla en Cérès, les portraits d’empereurs en Jupiter devaient également être prisés pour leur taille remarquable, qui en faisait des curiosités minéralogiques.

Scènes de chasse et de victoire

  • 82 BNF, MMA, inv. 58.2481. Voir Neverov 1979, p. 432 ; pour l’index des moulages, voir Paris, BNF, ms. (...)

30Autres manifestations de l’iconographie du pouvoir, des scènes de chasse et de victoire sont représentées sur plusieurs gemmes du Cabinet des médailles dont on peut postuler l’acquisition par Gaston d’Orléans. Un premier cas nous est fourni par une intaille moderne qui pouvait passer pour une chasse impériale. O. Neverov a en effet remarqué qu’il était possible de rapprocher le sujet d’une gemme dont Rubens avait envoyé le moulage à Peiresc, la « chasse de Marc Aurèle et de Faustine », d’une grande cornaline inventoriée dès 1664 comme faisant partie du cabinet du Roi82 (fig. 31). Trois cavaliers, une femme et deux hommes barbus vêtus de riches manteaux prennent part à cette chasse ; la présence exceptionnelle d’une chasseresse parmi les protagonistes rend plausible l’identification proposée par Neverov avec la gemme de la collection de Rubens. On comprend que les antiquaires proches de Rubens aient envisagé l’hypothèse d’un couple impérial prenant part à une chasse prestigieuse. La confirmation que cette gemme avait dû passer par les mains de Gaston d’Orléans vient de la présence, dans l’inventaire anglais de 1635 (fo 39ro, boîte 7), de l’intaille suivante : « A great cornelion cutt with the hunting of the bull ».

Fig. 31. Reproduction par Mariette 1750, t. II, pl. CXXIV, d’une intaille (en cornaline?) du Cabinet des médailles (BNF, MMA, inv. 58.2481, 35 × 43 mm). Ce faux moderne représente une chasse aux taureaux, impliquant trois chasseurs à cheval (une femme et deux hommes), un homme à pied et trois chiens. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

Fig. 31. Reproduction par Mariette 1750, t. II, pl. CXXIV, d’une intaille (en cornaline?) du Cabinet des médailles (BNF, MMA, inv. 58.2481, 35 × 43 mm). Ce faux moderne représente une chasse aux taureaux, impliquant trois chasseurs à cheval (une femme et deux hommes), un homme à pied et trois chiens. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

© d’après Mariette 1750, t. II

  • 83 Il n’y a aucune trace de ladite gemme dans le catalogue de Chabouillet.
  • 84 Manuscrit autographe, Paris, BNF, ms. Fr. 9530, fo 195ro-vo, en particulier 195ro, no 7 : « Mars Gr (...)
  • 85 Voir le no 247 : « Une agathe orientalle de deux couleurs, enchâssée en or, où est gravée de creux (...)

31Nous proposons d’ajouter à la liste connue des gemmes de la collection de Rubens et de la collection de Gaston d’Orléans une intaille (perdue83 ?) que Mariette pouvait encore contempler dans les collections royales en 1750 et dont l’iconographie présente des liens avec celle du triomphe. Elle est décrite par Peiresc à la suite des deux représentations d’Hercule que nous avons déjà mentionnées (Hercule au repos et Hercule couronnant Minerve), sur un même feuillet. La description évoque un Mars nu, portant un trophée et accompagné par une Victoire nue tenant une palme84. Or, les détails fournis par l’érudit provençal correspondent exactement à l’aspect d’une intaille en « agathe blanche » que Mariette fait reproduire en 1750 (fig. 32). Contrairement aux deux représentations d’Hercule, cette gemme peut être identifiée avec certitude dans l’inventaire de 1664, où elle passe d’abord, aux yeux de Bruno, pour le triomphe d’un jeune empereur, avant que cette identification ne soit corrigée sous une forme plus vague, par la mention d’une « figure qui porte un trophée sur ses épaules85 ».

Fig. 32. Reproduction par Mariette 1750, t. II, pl. XVIII, d’une agate mêlée de blanc du Cabinet des médailles, aujourd’hui perdue, qui représentait un personnage masculin portant un trophée et une Victoire nue portant une palme. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

Fig. 32. Reproduction par Mariette 1750, t. II, pl. XVIII, d’une agate mêlée de blanc du Cabinet des médailles, aujourd’hui perdue, qui représentait un personnage masculin portant un trophée et une Victoire nue portant une palme. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

© d’après Mariette 1750, t. II

  • 86 9e boîte (fo 40ro). Cette pierre est apparemment mentionnée dans l’index des moulages adressés à Pe (...)
  • 87 « Au milieu de la boëtte est une grande agathe ronde, garnie d’or, taille d’espargne, où est gravée (...)

32Ce thème pourrait également être illustré par un camée de sardonyx perdu qui représente la Victoire dans un char tiré par quatre chevaux, car on trouve l’évocation d’un tel camée tant dans l’inventaire des moulages adressés par Rubens à Peiresc en 1628 que dans l’inventaire des gemmes de Buckingham ou dans celui du cabinet du Roi réalisé par l’abbé Bruno en 1664. Les difficultés posées par l’identification d’une telle gemme sont toutefois nombreuses. Une Victoire ailée tendant une couronne et excitant un quadrige orne une agate connue grâce à l’une des planches du Traité des pierres gravées de Mariette (fig. 33a). Or cette illustration pourrait être rapprochée d’une description de l’inventaire anglais de 1635 : « A great aggatt cutt with 4 horses and an angell garnished with a garland of bay leaves, the horses white, and gray and ye ground black86 ». L’inventaire de 1664 du cabinet du Roi comprend quant à lui, sous le no 278, un sujet apparemment très proche : une Victoire sur quadrige gravée en camée sur une sardonyx orientale87. Nous avons donc connaissance de trois gemmes de sujet similaire (celle possédée par Rubens et probablement acquise par Buckingham, celle illustrée par Mariette et celle décrite par l’abbé Bruno en 1664).

Fig. 33a. Reproduction par Mariette 1750, t. II, pl. CXX, d’un camée d’onyx du Cabinet des médailles qui montre la Victoire qui conduit un quadrige d’une main et tend une couronne de l’autre. Sujet similaire à celui d’une gemme conservée dans les collections de Pierre-Paul Rubens et du duc de Buckingham. Ce camée ne se confond pas avec celui de la fig. 33b.

Fig. 33a. Reproduction par Mariette 1750, t. II, pl. CXX, d’un camée d’onyx du Cabinet des médailles qui montre la Victoire qui conduit un quadrige d’une main et tend une couronne de l’autre. Sujet similaire à celui d’une gemme conservée dans les collections de Pierre-Paul Rubens et du duc de Buckingham. Ce camée ne se confond pas avec celui de la fig. 33b.

© d’après Mariette 1750, t. II

  • 88 Londres, British Museum, inv. 1867,0507.284.

33Pour autant, il serait sans doute imprudent d’identifier ces trois gemmes et de postuler une circulation passant par la collection de Gaston d’Orléans. L’inventaire de 1664 évoque en effet une pierre « ronde », ce qui n’est pas réellement le cas de celle illustrée par Mariette. Si les collections décrites par Chabouillet ne permettent pas de retrouver un camée orné de la Victoire dans un quadrige, on peut en revanche constater la présence, parmi les gemmes prélevées par Napoléon pour la parure de Joséphine, du même sujet : la liste des pierres disparues nous apprend en effet la disparition d’une sardonyx à cinq couches d’un diamètre de 45 mm qui représentait « La Victoire debout sur un char traîné par quatre chevaux » (no 30). On sait de ces pierres non restituées au Cabinet des médailles que Louis XVIII les fit envoyer en 1815 à Londres et qu’elles y furent dispersées. Or, nous avons pu localiser parmi les collections du British Museum une pierre qui correspond bien à ce no 278 de l’inventaire de 166488. Ce camée, qui provient de la collection de Louis de Blacas d’Aulps, est bien une sardonyx ronde, d’un diamètre compris entre 47 et 48 mm (fig. 33b) ; il représente la Victoire sur un quadrige, mais dans une composition différente de celle du camée illustré par Mariette. L’une des pattes des chevaux est brisée et le camée présente des fissures importantes, ce qui s’accorde avec les indications données dans l’inventaire de 1664 sous le no 278. Dans la mesure où nous avons pu constater que Louis de Blacas d’Aulps avait apparemment acquis les gemmes disparues de la parure de Joséphine, la pierre du British Museum proviendrait bien du cabinet du Roi. En examinant le sujet de cette gemme, on constate néanmoins que la Victoire n’y tient pas de couronne de laurier et qu’elle ne se confond donc pas avec la gemme de Rubens décrite dans l’inventaire de la collection de Buckingham. Nous ignorons si la gemme de Rubens est entrée ou non de quelque façon dans le cabinet du Roi et si elle se confond avec le camée vu par Mariette en 1750 et apparemment perdu depuis, mais rien ne permet d’affirmer qu’une gemme représentant la Victoire tenant une couronne et guidant un quadrige se trouvait dans les collections royales en 1664. Il faut donc a priori rejeter l’idée selon laquelle la gemme des collections de Rubens et de Buckingham serait ensuite entrée dans la collection de Gaston d’Orléans.

Fig. 33b. Londres, British Museum, inv. 1867,0507.284. Camée de sardonyx (différent de celui de la fig. 33a) qui représente la Victoire conduisant un quadrige (ier siècle av. J.-C.-ier siècle ap. J.-C.). Il s’agit de l’un des camées du Cabinet des médailles qui furent perdus et dispersés en 1815. Dimensions : 4,7 × 4,8 cm.

Fig. 33b. Londres, British Museum, inv. 1867,0507.284. Camée de sardonyx (différent de celui de la fig. 33a) qui représente la Victoire conduisant un quadrige (ier siècle av. J.-C.-ier siècle ap. J.-C.). Il s’agit de l’un des camées du Cabinet des médailles qui furent perdus et dispersés en 1815. Dimensions : 4,7 × 4,8 cm.

Permalien : https://www.britishmuseum.org/​collection/​object/​G_1867-0507-284

© The Trustees of the British Museum

34Les trois corpus thématiques que nous venons d’examiner (les dieux antiques susceptibles de représenter la figure du prince, les portraits de monarques hellénistiques et romains, les scènes de chasse et de victoire) étaient susceptibles d’intéresser Gaston en raison même de ses ambitions politiques. D’autres corpus se dessinent néanmoins au sein de sa collection : plusieurs gemmes représentent Bacchus, un dieu dont l’iconographie présente des liens avec celles du triomphe et de la victoire ; une autre fraction notable des pierres que nous connaissons s’attache au cycle d’Éros. Ces deux séries sont associées à une forme d’hédonisme et nous mettent en présence de sujets plus « légers » que les sujets politiques que nous venons d’évoquer.

Les cycles de Bacchus et d’Éros

Le triomphe de Bacchus

  • 89 BNF, MMA, inv. 58.2339.
  • 90 Fo 40ro : « An aggat cutt with a chariot with two lyons, two figures ».

35Une gemme représentant un triomphe de Bacchus se situe véritablement à la croisée entre les thèmes politiques et la perspective plus hédoniste que nous allons désormais aborder. Il est malheureusement impossible de prouver que cette pierre, qui pourrait provenir de la collection de Rubens, est passée par celle de Gaston d’Orléans avant de rejoindre le cabinet du Roi. Il convient en effet de se pencher attentivement sur le cas d’une intaille en agate veinée qui représente Bacchus tenant le thyrse, ainsi qu’une figure féminine assise en travers de ses genoux et portant une corne d’abondance. Les deux divinités se trouvent dans un char tiré par deux lions. Un pilier, au centre de la scène, est surmonté d’un papillon, symbole de l’âme89 (fig. 34a et 34b). La présence de cette pierre dans la collection royale est assurée dès 1750, puisqu’elle est reproduite dans le traité de Mariette (t. II, pl. XXXII), mais elle pourrait y être entrée plus tôt. Or, on sait que le duc de Buckingham possédait, dans la 9e boîte de sa collection, « une agate gravée d’un char avec deux lions et deux figures90 ». Le motif du char tiré par des lions intéressait particulièrement Rubens qui l’avait utilisé dans La Rencontre à Lyon, autre toile du cycle de la galerie Médicis (Paris, musée du Louvre). Pour autant, l’identification entre la gemme de Buckingham et celle du Cabinet des médailles demeure spéculative, tandis que l’inventaire de 1664 ne semble pas mentionner la gemme à laquelle nous nous intéressons. Il demeure donc impossible d’affirmer que la pierre aujourd’hui conservée à la BNF est celle du duc de Buckingham. Si l’identification est juste, il se pourrait que cette gemme soit entrée au cabinet du Roi, non par le legs de Gaston d’Orléans, mais par un autre canal, à ce jour inconnu. Cette circulation parallèle des gemmes de Rubens concerne, nous l’avons vu, plusieurs pierres, dont celles figurant Minerve couronnée par Hercule ou Hercule au repos sous un arbre.

Fig. 34a. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, inv. 58.2339. Intaille en agate veinée qui représente Bacchus et une divinité féminine à demi-nue tenant une corne d’abondance (Ariane ?) dans un char tiré par deux lions. Dimensions : 2,1 × 2,6 cm. Peut-être dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans ?

Fig. 34a. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, inv. 58.2339. Intaille en agate veinée qui représente Bacchus et une divinité féminine à demi-nue tenant une corne d’abondance (Ariane ?) dans un char tiré par deux lions. Dimensions : 2,1 × 2,6 cm. Peut-être dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans ?

© cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie

Fig. 34b. Moulage de l’intaille.

Fig. 34b. Moulage de l’intaille.

© cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie

  • 91 BNF, MMA, Camée.94. Sur ce camée, voir De Grummond 1968, p. 60-61, et Van der Meulen 1975, p. 122, (...)

36Au-delà de ce cas douteux, d’autres gemmes de la collection de Rubens sur le cycle bachique peuvent être retrouvées dans les collections du Cabinet des médailles et assignées, avec un meilleur degré de certitude, à l’ancienne collection de Gaston d’Orléans. C’est probablement le cas du Satyre dansant91 (fig. 35), qui se distingue par la représentation d’une figure en mouvement, qualité dont on sait qu’elle n’était pas indifférente aux Modernes, depuis les recherches formelles de la Cantoria de Donatello jusqu’au succès rencontré par le relief des Danseuses Borghèse exposé à la villa Borghèse dans le premier tiers du xviie siècle et bien connu au-delà de Rome, en France notamment, par la gravure qu’en fit Perrier.

Fig. 35. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.94. Camée (agate-onyx) représentant un Satyre dansant (type iconographique du Satyre de Mazara del Vallo). Dimensions 40 × 28 mm. Autrefois dans la collection de Pierre-Paul Rubens, et peut-être dans celles du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

Fig. 35. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.94. Camée (agate-onyx) représentant un Satyre dansant (type iconographique du Satyre de Mazara del Vallo). Dimensions 40 × 28 mm. Autrefois dans la collection de Pierre-Paul Rubens, et peut-être dans celles du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

© cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie

  • 92 BNF, MMA, Camée.96. Voir Paris, BNF, ms. Fr. 9530, f° 248ro, n° 16 (« Genii compotatores ») ; Never (...)
  • 93 No 270 : « Une agathe sardoine [orientale], de deux couleurs, représentant [en relief] deux Cupidon (...)

37Outre le Satyre dansant, dont de nombreux chercheurs ont signalé qu’il avait dû passer entre les mains de Rubens et de Gaston d’Orléans, il convient de mentionner trois gemmes de petites dimensions qui impliquent des Érotes ou Génies et une tonalité bachique. O. Neverov a en effet remarqué la similitude de sujets entre une gemme dont Rubens avait adressé le moulage à Peiresc en 1628 (les « Génies compagnons de beuverie92 ») et un petit camée du Cabinet des médailles, déjà attesté dans l’inventaire de 1664, qui montre deux Génies bachiques tenant des amphores93 (fig. 36).

Fig. 36. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.96. Camée de sardonyx (à deux couches, brun roux et blanche), d’époque romaine. Deux génies, l’un assis (à droite), l’autre debout (à gauche), semblent converser ; ils tiennent chacun une amphore. Dimensions : 3,3 × 3 cm avec monture. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

Fig. 36. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.96. Camée de sardonyx (à deux couches, brun roux et blanche), d’époque romaine. Deux génies, l’un assis (à droite), l’autre debout (à gauche), semblent converser ; ils tiennent chacun une amphore. Dimensions : 3,3 × 3 cm avec monture. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

© cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie

  • 94 Inventaire des gemmes en possession de la veuve Buckingham, fo 40vo (10e boîte) : « A ring with an (...)
  • 95 Inventaire des gemmes en possession de la veuve Buckingham, fo 40ro (10e boîte) : « A ring with an (...)

38Nous proposons d’ajouter au corpus le camée 525 de la BNF, mais aussi le no 66 de l’inventaire de 1664, dont la localisation actuelle est inconnue. Le camée 525 est a priori une œuvre du xvie siècle qui montre une Bacchanale d’enfants : un Éros est juché sur un char tiré par deux boucs ; un Satyre lui présente à boire (fig. 37). Sur le côté droit, un Génie tire l’un des boucs par les cornes tandis qu’un autre, portant sur son dos un panier de vendanges rempli de fruits, souffle dans une corne. L’aspect de ce camée s’accorde à la fois avec une description tirée de l’inventaire anglais de 1635 et avec l’entrée no 70 de l’inventaire de 166494. Ces deux éléments permettent de postuler que ce camée provient de la collection de Rubens et d’affirmer sa présence dans les collections du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans. Quant au second camée, il représentait deux enfants jouant avec un bouc95 ; sa présence dans les différentes collections qui nous intéressent ici semble donc assurée ; malheureusement, il ne correspond à aucune gemme illustrée par Mariette, décrite par Babelon, ou conservée aujourd’hui.

Fig. 37. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.525. Camée (calcédoine à deux couches, bleuâtre et blanche) du xvie siècle. Un Éros ou un Génie bachique ailé est assis sur un char traîné par deux boucs ; un Satyre lui verse à boire tandis que, plus à droite, un enfant qui porte un panier de fruits sur son dos souffle dans une corne, et qu’un autre tire l’un des boucs par les cornes. Dimensions 13 × 17 mm. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

Fig. 37. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.525. Camée (calcédoine à deux couches, bleuâtre et blanche) du xvie siècle. Un Éros ou un Génie bachique ailé est assis sur un char traîné par deux boucs ; un Satyre lui verse à boire tandis que, plus à droite, un enfant qui porte un panier de fruits sur son dos souffle dans une corne, et qu’un autre tire l’un des boucs par les cornes. Dimensions 13 × 17 mm. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

© Bibliothèque nationale de France

  • 96 Voir le ms. Chifflet 189, fos 2ro-7vo, Catalogus gemmarum quae extant Bruxellae apud viduam Alberti (...)
  • 97 Inventaire des gemmes en possession de la veuve Buckingham, fo 37vo (1re boîte) : « A Silvanus with (...)

39À ces pierres, il faut sans doute ajouter quelques représentations de têtes et de masques de Silènes. De telles images figurent en effet aussi bien parmi les gemmes de Buckingham (l’inventaire mentionne à plusieurs reprises des « gapeing head(s) », têtes à la bouche béante) et ce sujet, très commun, figure aussi dans plusieurs entrées du premier inventaire du cabinet du Roi. Pour autant, il s’avère très difficile d’identifier avec certitude celles des pierres du Cabinet des médailles qui sont susceptibles de provenir des collections de Rubens et de Gaston d’Orléans. O. Neverov avait remarqué que le camée 101 du Cabinet des médailles était identique à une gemme conservée par la veuve d’Albert Rubens96, décrite par Chifflet en 1657 et publiée en 1662 par le même érudit. Ce faux de la Renaissance, qui représente un buste de Silène/Socrate couronné de lierre, gravé sur une sardonyx azurée et brune, n’est donc pas passé par les mains du duc de Buckingham ou de Gaston d’Orléans, bien qu’il provienne de la collection de Rubens et soit entré à une date précoce au Cabinet des médailles. Son arrivée dans la collection a en effet lieu avant 1750 – date à laquelle la gemme est reproduite dans une illustration du Traité des pierres gravées de Mariette. Le parcours original de cette gemme confirme en tout état de cause que des gemmes issues de la collection de Rubens sont arrivées à une date précoce dans les collections royales sans passer par la collection de Gaston d’Orléans. Si le Silène/Socrate doit être exclu de notre corpus, nous pouvons en revanche remarquer que la collection de Buckingham devait contenir un portrait de Silène couronné de pampre97 et que ce sujet se retrouve dans l’inventaire de 1664 du Cabinet des médailles. Babelon indique qu’il ne sait pas à quel camée correspond cette description de l’abbé Bruno, mais on pourrait proposer, à titre d’hypothèse, une identification avec le camée 106 du Cabinet des médailles, dont la date d’entrée dans les collections demeure inconnue (fig. 38).

Fig. 38. BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.106. Camée (sardonyx à trois couches, translucide, blanche et rousse) d’époque romaine : masque de vieux Silène à la tête couronnée de pampres et de corymbes. Dimensions : 26 × 21 mm. L’iconographie pourrait correspondre à celle d’un camée des collections de Pierre-Paul Rubens, du duc Buckingham et de Gaston d’Orléans.

Fig. 38. BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.106. Camée (sardonyx à trois couches, translucide, blanche et rousse) d’époque romaine : masque de vieux Silène à la tête couronnée de pampres et de corymbes. Dimensions : 26 × 21 mm. L’iconographie pourrait correspondre à celle d’un camée des collections de Pierre-Paul Rubens, du duc Buckingham et de Gaston d’Orléans.

© cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie

Le cycle d’Éros

40Outre les Bacchanales d’enfants que nous avons déjà évoquées et qui s’inscrivent dans le goût développé à Paris pour ces sujets dans les années 1640-1650, notamment par Gérard Van Opstal dans ses reliefs, les acquisitions de Gaston d’Orléans comprennent une proportion notable de scènes issues du cycle d’Éros ou de Vénus.

  • 98 BNF, MMA, Camée.65. Voir l’index des moulages de gemmes que Rubens fit parvenir à Peiresc en 1628 : (...)
  • 99 BNF, MMA, Camée.43. Voir l’inventaire de 1664 sous le no 215 : « Une grande agathe orientalle de de (...)

41Citons le camée des Trois Grâces, dont l’une arbore la pose de Vénus Anadyomène98 (fig. 39). Ce camée, attesté dans la collection de Buckingham et dans l’inventaire de 1664, est connu pour avoir fait partie de la collection de Gaston d’Orléans. Il faut cependant lui adjoindre une série de camées moins remarqués, comme celui qui montre Vénus et Éros se baignant dans une fontaine. L’inventaire anglais de 1635 mentionne en effet « a great agat cutt with a Venus and Cupid in a fountaine ». Comme l’a noté N. De Grummond, cette description s’accorde parfaitement avec celle d’un camée possédant effectivement des dimensions hors normes (9,3 × 8,2 cm) et dont la présence dans la collection royale est attestée dès l’inventaire de 166499 (fig. 40).

Fig. 39. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.65. Camée (sardonyx) représentant les Trois Grâces. Dimensions : 30 × 30 mm. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

Fig. 39. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.65. Camée (sardonyx) représentant les Trois Grâces. Dimensions : 30 × 30 mm. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

© cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie

Fig. 40. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.43. Camée (sardonyx) représentant Vénus et un Amour dans une fontaine. Dimensions : 93 × 82 mm. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

Fig. 40. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.43. Camée (sardonyx) représentant Vénus et un Amour dans une fontaine. Dimensions : 93 × 82 mm. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

© cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie

  • 100 BNF, MMA, Camée.51 (le site du Cabinet des médailles identifie aujourd’hui cette scène comme une Vé (...)

42Parmi les camées de plus petites dimensions, il convient de citer celui présentant une figure féminine debout, élégamment parée, contemplant une autre figure assise, aux formes féminines, sur les genoux de laquelle joue un petit Éros. L’interprétation de cette scène fut débattue au xixe siècle et demeure incertaine, certains pensant, avec Théophile Marion du Mersant, que la scène représentait Aphrodite avec un Amour et Peithô (la Persuasion), d’autres favorisant, avec Charles Lenormant, l’idée que le personnage assis serait un Hermaphrodite dont un petit amour s’apprête à dévoiler le sexe, selon une composition connue par d’autres camées100 (fig. 41). Quoi qu’il en soit, cette scène n’était probablement pas interprétée comme telle au xviie siècle, puisque le sexe d’Hermaphrodite n’est pas visible.

Fig. 41. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.51. Camée (sardonyx brunet et blanche) représentant Vénus contemplant un Amour qui dévoile les formes d’Hermaphrodite. Dimensions : 29 × 35 mm. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

Fig. 41. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.51. Camée (sardonyx brunet et blanche) représentant Vénus contemplant un Amour qui dévoile les formes d’Hermaphrodite. Dimensions : 29 × 35 mm. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

© cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie

  • 101 BNF, MMA, inv. 58.2326. Voir Neverov 1979, p. 432.
  • 102 Paris, BNF, ms. Fr. 9530, fos 248ro-249ro, en particulier fo 248vo, no 19 : « Hermaphroditus pelle (...)
  • 103 Voir l’inventaire du cabinet du Roi réalisé en 1664, no 259 : « Une agathe de deux couleurs, où est (...)

43De même, il est possible de retracer le parcours d’une intaille représentant Hermaphrodite au repos. Comme l’a remarqué O. Neverov101, l’index des moulages que Rubens fit parvenir à Peiresc en 1628 comporte un « Hermaphrodite revêtu de la peau du lion » – description qui correspond à une intaille en cornaline du Cabinet des médailles102 (fig. 42a et 42b). À l’appui de l’identification proposée par Neverov entre la gemme de Rubens et la cornaline du Cabinet des médailles, nous pouvons reconstituer un mode d’acquisition probable, qui passerait, une fois encore, par la collection de Buckingham puis par celle de Gaston d’Orléans : l’inventaire anglais de 1635 mentionne en effet, parmi les gemmes de la boîte 3, « a cornelion cutt with a woman lying and three children ». À travers cette description impropre, il demeure possible d’identifier la figure efféminée de l’Hermaphrodite paré d’un bracelet et d’un voile qu’entourent trois Érotes que nous reconnaissons sur la cornaline du Cabinet des médailles. Là où nous reconnaissons aujourd’hui Hermaphrodite, l’inventaire anglais de 1635 mentionne des Vénus ou des femmes étendues, ce qui suggère que le personnage n’était pas nécessairement identifié comme tel sur les objets de petit format que sont les camées, même si Rubens avait su le nommer avec justesse103.

Fig. 42a. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, inv. 58.2326. Intaille en cornaline qui représente Hermaphrodite couché entouré de trois Amours. La tête d’Hermaphrodite est recouverte d’un voile, peut-être destiné à renforcer son apparence féminine. Dimensions : 17 × 19 mm. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

Fig. 42a. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, inv. 58.2326. Intaille en cornaline qui représente Hermaphrodite couché entouré de trois Amours. La tête d’Hermaphrodite est recouverte d’un voile, peut-être destiné à renforcer son apparence féminine. Dimensions : 17 × 19 mm. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

© cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie

Fig. 42b. Moulage de l’intaille.

Fig. 42b. Moulage de l’intaille.

© cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie

  • 104 Fo 37r, boîte 1.
  • 105 « Une agathe de deux couleurs [blanche à fond tanné] où est gravée [de relief] une Vénus estendue d (...)
  • 106 LIMC, III/1, 1986, s. v. « Eros/Amor, Cupido », p. 1036, cat. no 675 ; LIMC, V/1, 1990, s. v. « Her (...)

44Une autre gemme de la collection de Rubens relevait certainement d’un schéma iconographique voisin. L’inventaire anglais de 1635 mentionne en effet « an aggat with Venus lying with two children the ground redd the figures white104 ». Or, l’inventaire de 1664 du cabinet du Roi évoque sous le no 147 un camée de sujet similaire : l’abbé Bruno y indique la présence de deux Amours, tandis qu’une seconde main corrige en précisant qu’il y en a trois105. Cette correction est probablement l’indice que le troisième Amour était peu lisible et pouvait échapper au premier regard. Cet élément nous incite à proposer une identification de la gemme avec le camée 48 du Cabinet des médailles106 (fig. 43).

Fig. 43. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.48. Camée (sardonyx à deux couches, blanche sur brune) à la surface abîmée ; fin de la période époque hellénistique ou début de la période impériale. Hermaphrodite (?) endormi est allongé sur une draperie, entouré de trois Amours dont un, au premier plan, semble écrire sur des tablettes de cire, tandis que les deux autres, à l’arrière-plan, tiennent respectivement un éventail et une syrinx. Dimensions : 17 × 26 mm sans la monture. Peut-être conservé autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans ?

Fig. 43. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.48. Camée (sardonyx à deux couches, blanche sur brune) à la surface abîmée ; fin de la période époque hellénistique ou début de la période impériale. Hermaphrodite (?) endormi est allongé sur une draperie, entouré de trois Amours dont un, au premier plan, semble écrire sur des tablettes de cire, tandis que les deux autres, à l’arrière-plan, tiennent respectivement un éventail et une syrinx. Dimensions : 17 × 26 mm sans la monture. Peut-être conservé autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans ?

© cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie

  • 107 De Grummond 1968, cat. 21, p. 64-65 ; fo 39v, 8e boîte : « A great Aggat cutt with Mars, Venus & Cu (...)
  • 108 Cf. LIMC, I/1, 1981, p. 224-225, s. v. « Adonis », cat. no 15 ; Vollenweider 1995, p. 100-101, cat. (...)

45N. De Grummond a également observé, à juste titre, la convergence entre un intitulé de l’inventaire anglais de 1635 et une description proposée par l’abbé Bruno en 1664107 : la comparaison entre les formulations retrouvées dans ces deux listes permet d’assigner aux collections de Rubens, de Buckingham et de Gaston d’Orléans la possession du camée 45 du Cabinet des médailles, une sardonyx hellénistique de dimensions importantes (4,3 × 4,8 cm) qui représente peut-être Aphrodite et Adonis, plutôt que Mars et Vénus comme le croyaient les observateurs du xviie siècle108 (fig. 44). Les traits individualisés du personnage masculin ont incité M.-L. Vollenweider (1995, p. 100-101, no 85) à y reconnaître un portrait d’un prince hellénistique, peut-être Ptolémée VI Philométor. Il convient de conserver une grande prudence face à une telle interprétation. Il est impossible de dire si les collectionneurs du xviie siècle avaient ou non perçu l’effort d’individualisation des traits du personnage masculin, mais Gaston d’Orléans pouvait être sensible à l’allure princière de cette figure qui occupait le centre de la composition.

Fig. 44. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.45. Camée (sardonyx à deux couches, blanche sur brune), d’époque hellénistique (?). Aphrodite et Adonis sont assis sur un tertre rocheux dans un paysage marécageux, au bord d’un trou d’eau ou d’un étang (?) ; à gauche, au pied d’un arbre, Éros s’approche du couple en tenant un javelot. Dimensions : 34 × 29,5 mm. Autrefois dans les collections de Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

Fig. 44. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.45. Camée (sardonyx à deux couches, blanche sur brune), d’époque hellénistique (?). Aphrodite et Adonis sont assis sur un tertre rocheux dans un paysage marécageux, au bord d’un trou d’eau ou d’un étang (?) ; à gauche, au pied d’un arbre, Éros s’approche du couple en tenant un javelot. Dimensions : 34 × 29,5 mm. Autrefois dans les collections de Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

© cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie

  • 109 Voir De Grummond 1968, cat. no 66. Voir l’inventaire de 1635, fo 39vo, boîte 7 (« an onyx cutt with (...)

46Nous proposons d’ajouter à cette série qui se rattache à Éros l’intaille 58.1704 du Cabinet des médailles, qui montre un petit Éros chevauchant un cheval marin (fig. 45). Elle se trouvait déjà dans le Cabinet des médailles lorsque Mariette publia son Traité des pierres gravées en 1750 (pl. XXVII) ; il nous paraît possible de l’identifier à l’onyx de sujet similaire qui pourrait être passée des mains du duc de Buckingham à celles de Gaston d’Orléans109.

Fig. 45. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, inv. 58.1704. Intaille (nicolo) d’époque romaine (?) qui représente un Amour juché sur un cheval marin. Dimensions : 12 × 15 mm. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans ?

Fig. 45. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, inv. 58.1704. Intaille (nicolo) d’époque romaine (?) qui représente un Amour juché sur un cheval marin. Dimensions : 12 × 15 mm. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans ?

© cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie

Curiosités : religions des Anciens et symboles

L’Égypte et les hiéroglyphiques

  • 110 BNF, MMA, Camée.118. Voir l’inventaire des moulages envoyés à Peiresc en 1628 (Paris, BNF, ms. Fr.  (...)
  • 111 BNF, MMA, Camée.142. L’index des moulages que Rubens fait parvenir à Peiresc en 1628 contient un « (...)

47La collection permet en outre d’observer un certain attrait pour des iconographies originales (coiffures, couronnes, etc.), que l’on identifie clairement aujourd’hui comme égyptiennes, ce que Rubens faisait déjà, mais sans que l’interprétation soit dominante au xviie siècle. Ainsi pour deux figures qui n’ont pas été identifiées correctement par l’inventaire anglais de 1635 : un Sarapis110 (fig. 46) (que Rubens avait correctement nommé, mais qui se confond sans doute avec l’une des figures « assises sur un trône » de l’inventaire des gemmes de la collection de Buckingham) et un Harpocrate (fig. 47), justement identifié par Rubens, mais probablement simplement qualifié d’« enfant assis » dans l’inventaire de 1635, ce qui laisse entendre que le caractère égyptien de l’iconographie n’était plus compris111. L’intérêt pour l’Égypte, qui animait particulièrement les cercles romains proches des Barberini, s’inscrit dans un mouvement de fouilles, dont celles du temple d’Isis de Rome, et renvoie au regain d’intérêt pour la mosaïque du Nil, après son exposition dans les années 1620 à Palestrina par les Barberini.

Fig. 46. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.118. Camée (sardonyx) d’époque romaine et représentant le dieu Sarapis assis sur un trône. Dimensions : 40 × 28 mm. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

Fig. 46. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.118. Camée (sardonyx) d’époque romaine et représentant le dieu Sarapis assis sur un trône. Dimensions : 40 × 28 mm. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

© cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie

Fig. 47. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.142. Camée (onyx, calcédoine) représentant l’enfant Harpocrate assis. Dimensions : 18 × 15 mm. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

Fig. 47. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.142. Camée (onyx, calcédoine) représentant l’enfant Harpocrate assis. Dimensions : 18 × 15 mm. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

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  • 112 BNF, MMA, inv. 58.1615.
  • 113 No 25 : « Une cornaline où est gravé un pied ayant des talaires et le caducée ». De Grummond 1968, (...)
  • 114 Voir LIMC VI/1, 1992, s. v. « Mercurius », p. 514, cat. no 162*.

48On peut aussi affirmer que Gaston fit l’acquisition d’une pierre décrite par l’inventaire anglais de 1635 comme étant « (a) cornelion cut with a foot with two wings ». Une cornaline du cabinet des Médailles, qui montre précisément un pied ailé, un caducée et un papillon, symbole de l’âme112 (fig. 48), fait au demeurant potentiellement partie de celles inventoriées dans le cabinet du Roi dès 1664113 (no 25). Cet achat, que nous proposons d’attribuer à Gaston d’Orléans, pourrait s’expliquer par ce même intérêt pour l’Égypte. Connue par d’autres gemmes romaines comme un grenat du Metropolitan Museum114, l’iconographie de cette intaille évoque la mort et la fragilité de la vie – l’âme pouvant finir écrasée, tel un papillon, sous le pied de Mercure, le dieu psychopompe. Pour les Modernes, il est probable que la juxtaposition de symboles rassemblés pour composer cette petite énigme visuelle ait été particulièrement parlante, renvoyant non pas seulement aux Hieroglyphica d’Horapollon mais plus largement à l’art des emblèmes et à la culture du déchiffrement énigmatique, amplement développée dans des contextes religieux, politiques et mondains.

Fig. 48. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, inv. 58.1615. Intaille (cornaline, époque romaine) représentant un pied ailé, un caducée et un papillon. Dimensions : 8 × 10 mm. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

Fig. 48. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, inv. 58.1615. Intaille (cornaline, époque romaine) représentant un pied ailé, un caducée et un papillon. Dimensions : 8 × 10 mm. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

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  • 115 BNF, MMA, inv. 58.1741 ; cette gemme correspond a priori au no 27 de l’inventaire de 1664 : « Une o (...)
  • 116 Fo 38ro, 4e boîte : « A ring with an aggat cutt with a hand in hand ».

49Peut-être faut-il aussi proposer d’ajouter à ce corpus une agate, attestée dès 1664 dans les collections royales et qui représente deux mains jointes, ainsi que plusieurs autres motifs115 (fig. 49). S’il demeure impossible de savoir si nous avons affaire à une seule et même pierre, ce motif, qui symbolise la Concorde ou, lorsqu’il est assorti, comme ici, de deux épis, Bonus Eventus (l’issue heureuse), figure sur une gemme décrite dans l’inventaire anglais de 1635. On ignore toutefois si celle-ci comportait aussi les motifs annexes que sont la tête de Bonus Eventus, les deux épis et pavots116. L’adjonction de cette agate au corpus demeure une hypothèse, car il est impossible de s’assurer que les pierres décrites en 1635 et 1664 sont identiques, mais l’éventuel intérêt de Gaston d’Orléans pour ce motif pourrait s’expliquer par sa présence, assez remarquable, au sein du Triomphe de la Vérité (Paris, musée du Louvre) qui conclut le cycle de Marie de Médicis peint par Rubens.

Fig. 49. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, inv. 58.1741. Intaille en agate tachetée (noire et gris clair) d’époque romaine, qui représente la tête de Bonus Eventus au-dessus de deux mains jointes, entre deux épis et deux pavots. Dimensions : 11,5 × 10 mm (sans monture). Peut-être dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc Buckingham et de Gaston d’Orléans ?

Fig. 49. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, inv. 58.1741. Intaille en agate tachetée (noire et gris clair) d’époque romaine, qui représente la tête de Bonus Eventus au-dessus de deux mains jointes, entre deux épis et deux pavots. Dimensions : 11,5 × 10 mm (sans monture). Peut-être dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc Buckingham et de Gaston d’Orléans ?

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Sacrifices païens

50Outre les sujets égyptiens et les symboles que nous venons d’étudier, la collection de Gaston d’Orléans semble avoir accueilli quelques scènes destinées à illustrer la religion païenne et les sacrifices, ou encore des scènes mythologiques que les observateurs du xviie siècle peinaient à comprendre.

  • 117 No 275 : « Une cornaline rouge et blanche, où sont gravées [de relief] six figures, scavoir : cinq (...)
  • 118 Fo 37ro, 1re boîte. Même si l’inventaire anglais parle d’une agate et celui de 1664 d’une cornaline (...)
  • 119 De Grummond 1968, p. 70-71 ; Van der Meulen 1975, p. 112-113, no G.20.
  • 120 No 181 : « Une grande coquille [cassée] de deux couleurs, enchâssée en or et à pointes, où sont sep (...)
  • 121 Fo 39vo, 8e boîte : « A great aggat cutt with divers women almost white being a sacrifice ».
  • 122 Index des moulages que Rubens fait parvenir à Peiresc en 1628 (Paris, BNF, ms. Fr. 9530, fos 248ro- (...)

51Le camée 590 du Cabinet des médailles est un faux moderne qui montre cinq figures conduisant un taureau vers une chapelle (fig. 50). Décrit dans l’inventaire de 1664117, il nous semble qu’il pourrait aussi correspondre à un sujet, malheureusement vague, de l’inventaire anglais de 1635 : « An aggatt with 5 figures being a sacrifice118 ». N. De Grummond et M. Van der Meulen ont par ailleurs proposé d’assigner un autre faux de la période moderne, le camée 589, aux collections de Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans (fig. 51)119. Ce camée représente, cette fois, outre un sacrifice animalier, une scène de sacrifice humain : une jeune fille est agenouillée sur un autel autour duquel sont rassemblées différentes figures, deux jeunes gens et deux femmes, dont, une, âgée, pourrait être la mère de la victime. À l’avant-plan, au sol, une figure mène un porc vers l’autel, sous le regard d’une personnification du paysage. Si ce camée est sans aucun doute décrit dans l’inventaire de 1664120, sa présence dans l’inventaire anglais de 1635 reste suspendue à l’interprétation d’un intitulé très imprécis121. Elle est toutefois étayée par le constat selon lequel la collection de Rubens devait effectivement contenir une scène de sacrifice humain, que le peintre et son ami Peiresc avaient interprétée comme un sacrifice de Polyxène122.

Fig. 50. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.590. Camée (agate à deux couches jaunâtre et blanche) du xvie siècle. Cinq personnages s’apprêtent à sacrifier un taureau devant un petit temple à deux colonnes et à fronton triangulaire. Dimensions : 30 × 24 mm. Peut-être dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc Buckingham et de Gaston d’Orléans ?

Fig. 50. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.590. Camée (agate à deux couches jaunâtre et blanche) du xvie siècle. Cinq personnages s’apprêtent à sacrifier un taureau devant un petit temple à deux colonnes et à fronton triangulaire. Dimensions : 30 × 24 mm. Peut-être dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc Buckingham et de Gaston d’Orléans ?

© d’après Babelon 1897

Fig. 51. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.589. Camée de coquille blanche, du xvie siècle, qui représente un sacrifice humain (peut-être celui de Polyxène ou d’Iphigénie ?). Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

Fig. 51. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.589. Camée de coquille blanche, du xvie siècle, qui représente un sacrifice humain (peut-être celui de Polyxène ou d’Iphigénie ?). Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

© d’après Babelon 1897

Moïse, un camée moderne

  • 123 BNF, MMA, Camée.396.
  • 124 La boîte 10 de l’inventaire anglais de 1635 comprend « a garnett cutt with Moses and a serpent upon (...)

52Citons enfin une rareté : un camée réalisé en Allemagne au xvie siècle qui représente Moïse123 (fig. 52) entouré d’inscriptions hébraïques et conserve, de manière exceptionnelle, la monture qu’il avait déjà dans l’inventaire de 1635 – un serpent incrusté de dix-neuf diamants124. Il est vraisemblable que cette pièce n’ait jamais été tenue pour antique, l’habit de Moïse n’ayant aucun parallèle possible dans l’art antique.

Fig. 52. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.396. Camée (Allemagne, xvie siècle) représentant Moïse. Monture en forme de serpent enroulé autour de la croix avec dix-neuf diamants incrustés. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

Fig. 52. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.396. Camée (Allemagne, xvie siècle) représentant Moïse. Monture en forme de serpent enroulé autour de la croix avec dix-neuf diamants incrustés. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.

© Bibliothèque nationale de France

Conclusion

  • 125 Ainsi, on peut se demander si une cornaline de la boîte 12 du duc de Buckingham (« A cornelion cutt (...)

53D’autres pierres mentionnées dans l’inventaire de 1664 trouvent des parallèles dans celui de 1635 sans qu’il soit possible d’établir avec certitude que nous ayons affaire aux mêmes gemmes. C’est le cas, nous l’avons vu, pour les nombreux masques et têtes de Méduse mentionnés dans les deux séries, mais aussi pour quelques motifs que les spectateurs modernes ont pu interpréter de manière erronée et que nous ne parvenons plus à reconnaître parmi les pierres du Cabinet des médailles125. Sans statuer sur le cas difficile de ces pierres, nous connaîtrions donc entre trente-sept et quarante-trois pierres gravées ayant appartenu à Gaston d’Orléans. Parmi elles, deux étaient certainement reconnues comme des pièces modernes (l’Ange soutenant le Christ mort et le Moïse). Bien que plusieurs autres camées et intailles de la collection remontent eux aussi, non à la période antique, mais à la période moderne, ils avaient trompé le collectionneur averti qu’était Rubens.

54Nous espérons ainsi avoir éclairé de manière nouvelle les conditions d’acquisition de la collection – pendant la Fronde –, et sa circonscription, ici étendue à une quarantaine de pièces. Nous souhaitons conclure sur des hypothèses quant à sa nature. Faut-il parler de choix concertés ? En premier lieu, on relève la présence de gemmes prestigieuses, aux dimensions exceptionnelles et qui illustrent l’iconographie antique du pouvoir. Ces gemmes côtoient néanmoins des sujets modestes (nus féminins, images du cycle d’Éros), presque systématiquement exprimés dans des camées de qualité bien moindre, aussi bien sur le plan de la pierre sélectionnée que sur celui de la qualité de la gravure. S’il est vrai que ces sujets originellement destinés à de simples particuliers étaient le plus souvent produits avec moins de soin, il apparaît que Gaston d’Orléans goûtait la diversité des iconographies antiques et pouvait aussi bien acquérir des gemmes aux qualités formelles médiocres que les plus grands chefs-d’œuvre. En second lieu, Gaston d’Orléans illustre la curiosité des Modernes pour les gemmes antiques, qui peut sans doute avoir trait à des éléments formels (par exemple, la représentation du mouvement dans la gemme du Satyre dansant) ou iconographiques (les Bacchanales ou les curiosités égyptiennes, qu’elles soient identifiées comme telles ou non). La prégnance des portraits impériaux ou royaux, particulièrement ceux d’Alexandre (au moins quatre acquis sur les cinq présents dans la collection de Rubens), qui plus est dans un contexte de Fronde, invite toutefois à ne pas négliger les ambitions politiques que Gaston d’Orléans pouvait associer à sa pratique de collectionneur et d’amateur d’antiques. L’Apollon et Marsyas, ainsi que peut-être les motifs polysémiques des Saisons et d’Atlas (aujourd’hui identifié comme un Hercule), pourraient avoir répondu aux mêmes ambitions. Il est certes difficile de reconstituer le regard que l’on portait au xviie siècle sur les gemmes antiques, et d’être assuré de ce que l’on identifiait, à tort ou à raison, comme une image politique. Cela étant, Gaston d’Orléans, portraituré dans la corne d’abondance de Marie de Médicis que Rubens inventa d’après la gemme de Messaline, ne pouvait ignorer l’usage que le peintre avait fait des gemmes dans les années 1620 pour élaborer l’image politique de sa mère, dans un contexte non moins délicat que celui de la Fronde. Le précédent majeur de la galerie Médicis donne sans doute une résonance particulière aux nombreux portraits royaux de sa collection.

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Bibliographie

Sources imprimées

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Notes

1 Florence, Palazzo Pitti, Museo degli Argenti, inv. Gemme del 1921, no 103. Le Gemme dei Medici, cat. no 418.

2 Schnapper 1988, p. 191-192 et 1994, p. 300-302.

3 Bibliothèque nationale de France (désormais BNF), département des Monnaies, médailles et antiques (désormais MMA), Camée.623.

4 Peiresc à Guillaumin.

5 Peiresc à Ménestrier.

6 Cabinet Peiresc, vol. 1, fo 96.

7 Sur le Vase des Saisons, mais aussi sur les imitations de vases camées par les Modernes, voir Whitehouse et Goldstein 1989.

8 Oxford, Bodleian Library, ms. Rawlinson A 341, fos 37ro-41ro, reproduit par Van der Meulen 1994, appendice VII.2 ; voir aussi Sainsbury 1859, p. 65-66.

9 McEvansoneya 1996, p. 146.

10 Ibid., avec l’appendice XIII qui reproduit la lettre de Gough à [Cotterell], du 4 novembre [1650]. Cette lettre se fait le porte-parole des opinions de Jermyn : « For such things [scil. the agates] will undoubtedly sell at much higher rates here than anywhere else. And my L(or)d Jermyn believed he could do my L(or)d Duke some service in getting a chapman for them ».

11 Ms. Rousham (contenant la correspondance conservée à Rousham House, Oxfordshire), en date du 1er mars 1651.

12 Les documents rassemblés par McEvansoneya 1996 invalident l’hypothèse formulée par A. Schnapper qui supposait (1994, vol. 1, p. 192) que les pierres avaient été achetées lors de la dispersion des collections Buckingham à Anvers en 1649. En réalité elles y avaient seulement été mises en gage, comme le relève McEvansoneya 1996, p. 146, en s’appuyant sur la lettre de Jermyn à Cotterell, 26 août 1650 (reproduite dans son appendice XI) : « The remaining pictures w(hi)ch were pawned w(i)th the medalles ». Le terme de « medalles » recouvre vraisemblablement ici les œuvres glyptiques.

13 Une première comparaison entre les listes de gemmes qui documentent la collection Rubens et l’inventaire de 1664 du cabinet du Roi, ou le catalogue que Babelon a consacré aux camées du Cabinet des médailles du xviisiècle a été menée par N. De Grummond, dans une thèse non publiée et dont les apports ont été peu pris en compte par la recherche ultérieure (De Grummond 1968). Une comparaison avec l’actuelle collection du Cabinet des médailles a ensuite été menée par Van der Meulen 1975. Ses travaux ont permis de définir un corpus de seize à dix-sept gemmes ayant appartenu à Rubens, puis au duc de Buckingham et à Gaston d’Orléans : à savoir les camées 51, 65, 94, 118, 142, 221, 222, 229, 230, 243, 251, 277, 396, 559 et 589, et l’intaille 58.2299 du Cabinet des médailles. Il faut probablement leur adjoindre un autre camée, peut-être perdu aujourd’hui, un portrait de l’empereur Claude (l’identification de ce camée avec le camée 270 de la BNF, parfois proposée, nous paraît douteuse). Ce premier corpus est bien connu et correspond à l’état des connaissances diffusé par le Cabinet des médailles sur son site (voir aussi Constant et Gatulle 2017). Les travaux de Neverov 1979 permettent de compléter ce corpus par quatre autres gemmes dont la présence dans la collection Rubens est attestée par des descriptions et qui figurent déjà, en 1662 ou 1664, dans le cabinet du Roi : au Cabinet des médailles, on peut repérer les camées 96, 496, mais aussi les intailles 58.2326 et 58.2481 (en revanche, il faut probablement exclure l’intaille 58.2369 du Cabinet des médailles et le camée 1913,0307.2 du British Museum qui, bien qu’ayant probablement fait partie de la collection Rubens et du cabinet du Roi, ne semblent pas être passés par la collection de Gaston d’Orléans). En intégrant à ces travaux publiés les acquis de la thèse non publiée de N. De Grummond, on peut encore adjoindre à la liste, avec un bon degré de certitude, cinq à sept pierres gravées : les camées 17, 43, 45, et peut-être 48, 106, ainsi que les intailles d’Alexandre sur une agate blanche et d’« Alexandre et Bucéphale » qui sont aujourd’hui perdues. Nous pensons pouvoir ajouter à notre tour, à cette liste, entre sept et treize autres pierres gravées à ce corpus (certaines d’entre elles avaient été identifiées comme des candidats possibles par N. De Grummond à partir de l’inventaire de 1664 du cabinet du Roi, sans qu’il ait été possible de faire le lien avec les gemmes actuellement conservées au Cabinet des médailles) : les camées 25, 75, 525, un camée perdu (le no 66 de l’inventaire de 1664), et peut-être le camée 590, mais aussi les intailles 58.1615, 58.1704, 58.1769 et 58.2304, ainsi qu’une intaille perdue à une date incertaine (no 247 de l’inventaire de 1664), et éventuellement les intailles 58.2339, 58.1741, ainsi que l’une des intailles 58.1923 ou 58.1926, et une Hygie figurant dans le traité de Mariette.

14 Paris, BNF, ms. Fr. 9530, fos 248ro-249ro (le document est reproduit par Van der Meulen 1994, appendice V.1).

15 Voir supra.

16 Bénigne Bruno (1591-1666) est entré au service de Gaston à partir de 1627. Il reçut, à l’issue de la Fronde et en remerciement d’un rôle qu’on peine à cerner, le bénéfice très important d’abbé commendataire de Saint-Cyprien de Poitiers. Il devient à une date inconnue le garde du cabinet et des collections de Gaston et est maintenu dans ses fonctions en 1660 après la mort de celui-ci et le legs de ses collections au roi. Cet inventaire est notamment reproduit en appendice par Babelon 1897 : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k399064t/f568.item.r=Bruneau.

17 BNF, MMA, inv. 58.2299. Sur cette gemme, voir notamment Van der Meulen 1975, p. 105, G.2, fig. XVIc.

18 Rambach 2011.

19 Naples, MANN, inv. 26051. Gasparri 1994, cat. no 46 (fig. 89).

20 Un contexte de vente peut aussi conduire à présenter comme originales des pièces incertaines, afin d’augmenter les prisées.

21 L’index des moulages de gemmes que Rubens fit parvenir à Peiresc, et dont celui-ci reçut livraison le 13 mai 1628, mentionne vraisemblablement cette même intaille sous le nom de « sigillum Neronis » (Paris, BNF, ms. Fr. 9530, fo 249ro, no 43). Cette appellation de « sigillum Neronis » confirme que Rubens avait fait le lien avec la célèbre gemme florentine, mais ne nous permet pas de déterminer si Rubens était ou non persuadé de l’authenticité de l’exemplaire qu’il possédait de la même scène : il pouvait parfaitement penser que cette composition avait été reproduite sur plusieurs gemmes antiques. Cette cornaline faisait partie de la 6e boîte de l’inventaire Buckingham de 1635 : « A great ovall cornelion cutt with Apollo and Mercury [sic] that was strip’d » (on peut remarquer que la 3e boîte contient une gemme au sujet similaire : « A ring with a pale jarenett cutt with a standing figure Marsius that was stripp’d with Apollo »). En 1664, on retrouve la grande cornaline ovale dans l’inventaire du cabinet du Roi, sous le no 204 : « Une grande cornaline en ovalle, où est gravé en creux, Marcias attaché à un arbre et Apollon debout tenant sa lyre [...] ». L’inventaire de 1664, qui précise souvent si les gemmes sont tenues pour antiques ou modernes, ne fournit pas d’indications sur le statut de cette intaille.

22 Fo 37vo, dernière ligne : « A ring with a cornelion cutt with Apollo and Cupid ». Le sujet est répété à l’identique au haut du folio suivant (38ro), mais il s’agit vraisemblablement d’un doublon lié au changement de page.

23 BNF, MMA, inv. 58.2304, à comparer avec le no 188 de l’inventaire de 1664 : « Une cornaline en anneau d’or où est gravé en creux un Apollon debout, tenant de la droite sa lyre, s’appuyant de la gauche sur un arbre et ayant devant luy un Cupidon ». La date et le mode d’acquisition de cette intaille ne sont donc pas incertains, contrairement aux informations fournies à ce jour sur le site du MMA.

24 Voir Vollenweider 1995, p. 145-146, no 139, qui estime qu’il s’agirait d’une œuvre hellénistique représentant un prince ptolémaïque assimilé à Apollon ou à Hermès musicien.

25 Bardon 1975.

26 BNF, MMA, Camée.75. Sur le site du MMA, ce camée est actuellement présenté comme ayant un mode d’acquisition inconnu.

27 La confusion entre la pâte de verre et l’agate est assez courante pour ce type de camées et ne constitue pas un obstacle à l’identification.

28 Voir, dans la boîte 9, « A ring with an aggat cutt with a standing Hercules ».

29 Voir la boîte 12, fo 41ro de l’inventaire anglais (« A grisiline cutt with an Atlas ») ; voir aussi l’inventaire de 1664, no 45 : « Une prime d’esmeraude où est gravé [en creux] un Atlas portant le monde [garnie d’argent doré, 20 tt.] ». De Grummond 1968, p. 55 note bel et bien la présence d’un Atlas dans l’inventaire du cabinet du Roi et fait le lien avec la gemme inventoriée parmi les possessions du duc de Buckingham en 1635, mais pas avec les collections actuelles de la BNF.

30 Voir Lexicon Iconographicum Mythologiae Classicae (désormais abrégé LIMC), V/1, 1990, s. v. « Herakles », cat. no 2787*. On parvient à discerner trois pattes du lion, ainsi que sa queue qui traîne jusqu’à terre.

31 C’est aussi le cas, plus tardivement, du camée dit « de Licinius » (BNF, MMA, Camée.308), acheté auprès de Jean Rousseau en 1851 mais qui provenait a priori de la collection Rubens.

32 Voir infra.

33 Neverov 1979, p. 431-432 et fig. 50. Peiresc, manuscrit autographe, BNF, ms. Fr. 9530, fo 195ro-vo (texte reproduit par Van der Meulen 1994, appendice V.7), no 6 : « Hercule seant soubs un arbre sur un roc, melancholique, accoudé, appuyant son visage au doz de sa main droicte, posant son pied droict sur un aultel contre lequel est la hure du sanglier, & sa clave par dessus. Ayant a ses pieds les trois pommes des Hesperides & sa peau de lyon à costé de son siege – Graveure ».

34 Cette intaille étant gravée sur ses deux faces, on peut néanmoins se demander si elle correspondrait à l’une des gemmes de la 9e boîte de l’inventaire anglais de 1635 : « A jarenett cutt with a Hercules in a turning ring ». Il faudrait alors supposer une confusion entre grenat et cornaline.

35 Mariette 1750, II, no LXXXV.

36 Neverov 1979, p. 431, fig. 38.

37 Londres, British Museum, inv. 1913,0307.2 = 1872,0604.1293.

38 Nous remercions notre collègue V. Wampfler pour cette dernière suggestion. Un rapprochement pourrait en effet être fait avec une médaille de Guillaume Dupré, qui, datée de 1603, célèbre la naissance du Dauphin et montre Mars et Minerve dans une posture de translatio/propago imperii (Mazerolle I, 470). Le revers montre Henri IV-Mars donnant la main à Marie de Médicis-Minerve au-dessus du Dauphin, tandis qu’un aigle apporte une couronne. Nous manquons toutefois d’indices pour connaître le milieu de création exact du camée avec Hercule et Minerve, que le British Museum attribue à un atelier italien du xvie siècle et qui serait en ce cas antérieur à l’utilisation que Dupré fit du couple Mars-Minerve pour représenter les liens dynastiques et la question de la transmission du pouvoir.

39 Manuscrit autographe, Paris, BNF, ms. Fr. 9530 fo 195ro-vo, en particulier 195r, no 5. La collection Rubens contenait aussi le sujet réciproque, Minerve couronnant Hercule (ibid., no 4).

40 Voir la liste des 46 camées prélevés reproduite par Babelon 1897, p. CLXX-CLXXII ; « Hercule tenant sa massue et couronnant Minerve armée. Sardonyx à deux couches, 14 lignes sur 10 » (soit 32 × 22 mm) figure au no 44 de la liste. Les dimensions correspondent tout à fait à celles du camée du British Museum.

41 La vente Castellani contenait visiblement plusieurs des camées disparus du Cabinet des médailles (on en compte au moins cinq, avec le camée d’Hercule couronnant Minerve et les quatre qui suivent) : en préparant le présent article, nous avons en effet découvert la présence, dans les collections du British Museum, du camée 1872,0604.1294 qui n’est autre que le no 267 de l’inventaire du cabinet royal de 1664 (« [trois petits Cupidons dont le premier porte sur ses espaules le second qu’un troisiesme soutient par les pieds ; à costé est une colomne, et derrière un Silène] ») et le no 42 (« Trois génies du gymnase ») de la liste de camées soustraits pour la parure de Joséphine. Les dimensions du camée correspondent (27 × 22 mm selon la liste des camées soustraits et 28 × 24 mm selon le British Museum). On retrouve aussi au British Museum, sous le no 1872,0604.1310, le no 34 des camées soustraits (« les trois Âges de la vie faisant à Vénus l’offrande d’un bélier »). Le no 38 de la liste des camées non rendus (« Faune assis sur un rocher couvert d’une peau de panthère s’appuyant d’une main sur le rocher, tenant de l’autre le canthare, dans l’attitude de verser la liqueur qui y est contenue dans une coupe que tient un petit Faune qui est couché à ses pieds ») correspond pour sa part au camée 1872,0604.1290 ; le no 46 de la liste (« un histrion ») s’accorde pour le sujet et les dimensions avec le camée 1872,0604.1327 ; enfin, le camée 1913,0307.332 du British Museum est compatible pour le sujet et les dimensions avec le camée disparu no 27 (« Apollon vêtu d’un manteau, appuyé sur un tronc d’arbre, tenant à la main une branche de laurier »). D’autres camées du cabinet du Roi passés par la collection de Louis de Blacas d’Aulps mais qui ne furent pas acquis, par la suite, par Castellani se trouvent également au British Museum : c’est le cas, nous le verrons, pour la Victoire sur un quadrige (no 278 de l’inventaire de 1664, no 30 de la liste des camées disparus en 1815 ; voir British Museum, inv. 1867,0507.284). Nous pensons que c’est le cas pour le camée 1923,0401.949 (Éros luttant avec une oie, qui correspondrait au no 32 de la liste « L’Amour assis jouant avec un cygne ») ; de même, le camée 1867,0507.214 correspond-il au no 33 de la liste des pierres prélevées (« L’Amour accroupi, la jambe droite prise dans un trébuchet ») ; le camée 1867,0507.160 correspond au no 39 des camées disparus (« Jeune Faune ivre »), le camée 1867,0507.240 partage le sujet et les dimensions du no 36 (« Hermaphrodite couché auprès d’un arbre, entouré de trois Amours ») ; le camée 1867,0507.87 est visiblement identique au no 28 (« Minerve casquée et armée du bouclier, sur un char traîné par deux chevaux »). Le camée 1867,0507.745 pourrait être le no 43 des camées disparus (« Génie de la mort »).

42 Voir no 251 : « [...] une grande agathe sardoine en ovale, de deux couleurs, où est gravée, à my-corps, une Pallas de relief, avec son casque en teste et une teste de Méduse sur la poitrine, dans un cercle d’or esmaillé. Antique [[...] 600 tt.]. » Le travail très fin de la pierre s’accompagne de dimensions exceptionnelles (9,4 × 8,5 cm). Il s’agit de l’un des camées les plus coûteux et les plus prestigieux du cabinet du Roi.

43 Voir fo 39vo, boîte 8 : « A faire aggat cutt with a Pallas head, the face white the rest browne ».

44 De Grummond 1968, p. 58, cat. no 11. De Grummond n’identifie toutefois pas cette gemme dans l’inventaire anglais de 1635. Il pourrait s’agir de la pierre gravée qualifiée de « Minerva » dans l’inventaire des gemmes dont Rubens avait adressé les moulages à Peiresc (Paris, BNF, ms. Fr. 9530, fo 248vo, no 34). La description de la gemme pourrait correspondre en partie à celle que livre Peiresc d’une « Minerva ovale » (Paris, BNF, ms. Fr. N. Acq. 1209, fo 17vo), mais les indications de couleurs – dont on ne sait sur quel document l’érudit les avait basées – ne paraissent pas convenir.

45 Par exemple, dans l’inventaire de 1635 de la collection Buckingham, fo 40vo, boîte 11 : « An agatt cutt with a Pallas head, the ground brown, the rest white [...] », et, dans l’inventaire de 1664 du cabinet royal, le no 102 (« Une agathe [blanche à fond jaune] où est gravée de relief la teste de Pallas [44 tt.] » – la couleur de fond de l’agate ne convient toutefois pas).

46 Voir De Grummond 1968, cat. nos 63-65, p. 97-99.

47 BNF, MMA, Camée.496. Neverov 1969, p. 431.

48 Voir les deniers frappés par L. Hostilius Saserna (RRC 448/2 – B.2. [Hostilia]).

49 Gevaerts et Van Thulden 1641, p. 122-123.

50 Voir Cojannot-Le Blanc et Prioux 2018.

51 Paris, BNF, ms. Fr. 9530, fos 248ro-249ro, spéc. fo 248vo : « Pavoris caput buxeo pallore & maculis cruentis aspersum ».

52 Fo 37vo, 1re boîte : « An aggat cutt with a Furyes head, the head flesh colour the ground gray ».

53 Fo 38ro, 4e boîte : « A little cornelion ring cutt with a lyon & a deer ».

54 No 289 : « Une petite cornaline en ovalle, où est gravé [en creux] un lion qui deschire un cerf [6 tt.]. »

55 BNF, MMA, inv. 58.1923 et 58.1926.

56 Sur le(s) recueil(s) gravé(s) prévu(s) ou non par Pierre-Paul Rubens et Nicolas Fabri de Peiresc, voir Cojannot-Le Blanc et Prioux 2018, et notamment p. 119-128 sur la gravure des planches de portraits en médaillon de princes hellénistiques et romains inspirés de la collection de camées du peintre.

57 BNF, MMA, Camée.222 ; voir Van der Meulen 1975, p. 128, cat. G.46. Voir l’index des moulages de gemmes que Rubens fit parvenir à Peiresc en 1628 : Paris, BNF, ms. Fr. 9530, fo 248ro, no 3 (« Alexander cum cornu Hammonio »). Il n’est guère possible d’identifier cette gemme dans l’inventaire anglais de 1635 qui est trop imprécis, mais on la retrouve probablement, sous une identification erronée dans l’inventaire du cabinet royal de 1664 : « Une agathe orientalle, de deux couleurs, garnie d’or en cachet, représentant le teste de Lysimachus en relief ». La confusion avec Lysimaque peut s’expliquer par l’iconographie monétaire, Lysimaque ayant repris à son compte le type d’Alexandre à la corne d’Ammon. La valeur importante du camée apparaît dans la mention « Travail grec. Antique [300 tt.]. » Ces indications rendent probable l’identification du camée d’Alexandre avec l’agate décrite par Bruno comme un Lysimaque. Le nombre de couleurs semble toutefois réduit et on peut remarquer qu’une représentation d’Alexandre à la corne d’Ammon sur une agate faisait encore partie des gemmes conservées par la veuve d’Albert Rubens, fils du peintre, en 1658 (Besançon, bibliothèque municipale, ms. Chifflet 189, fo 2ro-7vo, boîte 6, no 11) et qu’une partie de ces gemmes semblent être entrées après 1664 dans le cabinet du Roi par un canal que nous ignorons encore. Aucune indication n’est fournie sur la taille de la gemme de la veuve d’Albert Rubens, ce qui suggère malgré tout que cette gemme n’avait pas des dimensions exceptionnelles, contrairement au camée qui nous intéresse.

58 BNF, MMA, Camée.230. Cf. Van der Meulen 1975, p. 153-154, no G.76.

59 Paris, BNF, ms. Fr. 9530, fo 248ro, no 5 (« Antiochus Rex qui ab altera eiusdem gemmae parte habet Cleonatrae [sic] uxoris effigiem »). Ce camée peut correspondre à plusieurs pierres mentionnées dans l’inventaire anglais et se retrouve dans l’inventaire du cabinet du Roi de 1664, sous le no 256 : « Une agathe orientalle de deux couleurs, où est gravé(e) la teste d’un jeune prince ceinte d’un diadème, et au revers, une femme voilée ».

60 Voir Vollenweider 1995, p. 116-117, cat. no 104.

61 BNF, MMA, Camée.229. Voir Van der Meulen 1975, p. 133, cat. G.54.

62 De même, Rubens croyait apparemment à une représentation de la déesse Isis, comme le montre l’index des moulages adressés à Peiresc en 1628 : Paris, BNF, ms. Fr. 9530, fo 248vo, no 26 (« Isis cum flore suo ut in tabula Isiaca, et alibi visitur supra caput »).

63 Entre temps, l’inventaire anglais de 1635 contient par exemple la mention d’une « aggat cutt with a Cleopatra white, the ground black » (38ro, 3e boîte).

64 BNF, MMA, Camée.221. Voir Van der Meulen 1975, p. 125-126, cat. G.44.

65 Ce camée est aujourd’hui plutôt identifié comme un portrait de Marc Antoine : Vollenweider 1995, cat. no 36, p. 54-56. Pour les identifications anciennes, voir la description par Peiresc de différents camées appartenant à Rubens dans le manuscrit autographe non daté de Paris, BNF, ms. Fr. N. Acq. 1209, fos 16ro-17vo, spécialement fo 16ro, no 1 [reproduit par Van der Meulen 1994, appendice V.2] : « Amyntas rond » précise dans son commentaire que Rubens y voit un « Alexandre le Grand »). On le retrouve dans l’inventaire de 1664, no 220, où il est identifié comme un portrait de « Persée de Macédoine » : « Une agathe orientalle de deux [trois] couleurs, tanné et blanc où se voit [avec le fond noir, où est gravée en relief] la teste de Persée en relief, le casque en teste, avec une couronne de laurier surmontée d’un lion. Antique [330 tt.]. »

66 L’inventaire anglais de 1635 livre en effet une description assez précise de ce camée, parmi les gemmes de la 4e boîte : « A great faire aggat cutt with the head of Alexander, the face white, on the head a garland and a lyon brown, the ground black ».

67 BNF, MMA, Camée.559. Voir Van der Meulen 1975, p. 127, cat. G.46. Pour les attestations anciennes du mot, voir Peiresc, dans Paris, BNF, ms. Fr. N. Acq. 1209, fos 16ro-17vo, spécialement fo 16ro, no 3 (« Pyrrhus ovalle : (...) Mr. Rubens la tient asseurement d’Alexandre & la rapporte à la victoire indique. J’aymerois mieux la rapporter à Pyrrhus [...], ou bien à l’Alexandre d’Epyre [...] »). L’index des gemmes que Rubens adresse à Peiresc en 1628 confirme les dires de Peiresc : Paris, BNF, ms. Fr. 9530, fos 248ro-249ro, en particulier fo 248ro, no 4 : « Alexander elephantino capitio insignis propter victoriam Indicam ». Il est difficile d’identifier cette gemme parmi les nombreux portraits d’agate mentionnés dans l’inventaire anglais de 1635, mais on la retrouve a priori dans l’inventaire du cabinet royal de 1664 sous le no 211 : « Une agathe orientalle de trois couleur, où est gravée de relief la teste d’une Amazone, un proboscide d’éléphant dessus [coiffée d’une peau d’éléphant], garnie d’or et antique [200 tt.] ».

68 De Grummond 1969, cat. no 34, p. 77-79, estime que la collection Rubens comportait encore un sixième portrait d’Alexandre qui n’aurait, contrairement aux précédents, pas été acheté par Gaston d’Orléans.

69 De Grummond 1969, cat. no 33 et 35, p. 77-80.

70 L’inventaire anglais mentionne, dans la 2e boîte, fo 37vo, « A white aggat and a face of Alexander of one colour cutt in it » ; l’inventaire du cabinet du Roi cite, sous le no 95 : « Une agathe blanche et tanée où est gravée une [en creux, la] teste de Lysimachus. Garnie d’or. Antique [110 tt.] ». Comme nous l’avons vu, l’abbé Bruno confond les portraits de Lysimaque avec ceux d’Alexandre le Grand.

71 L’inventaire anglais mentionne, dans la 4e boîte, fo 38ro, « A ring with a grisiline cutt with a man and horse being Alexander & Bucephalus » ; l’inventaire du cabinet du Roi cite, sous le no 180 : « Une bague d’or où est enchâssée une pierre de prime d’émeraude, nous donnant en creux une figure nue et debout ; devant sa main droite est un cheval qui se dresse contre ladite figure. [Une pierre de prime d’esmeraude, enchâssée en argent doré, où est gravée en creux une figure nue et debout d’Alexandre domptant Bucéphale, et au bas, ce mot FIDIAE. 60 tt.] ».

72 Ces statues des Dioscures passaient parfois, à l’époque moderne, pour des portraits d’Alexandre domptant Bucéphale.

73 BNF, MMA, Camée.251. Voir Van der Meulen 1975, p. 122, no G.38. L’identification avec Galba est proposée par Vollenweider et Avisseau-Broustet 2003, cat. no 139, mais figurait déjà, fugacement, dans le commentaire de Peiresc qui préférait y voir un portrait de Constantin (voir infra). Nous savons en effet que le portrait de Galba faisait partie de la collection Rubens et que le peintre le fit reproduire par son atelier ; Peiresc commente ce camée, dans Paris, BNF, ms. Fr. N. Acq. 1209, fos 16ro-17vo, spécialement fo 17vo, no 8 (« Constantin ovalle »). Il est probable que ce camée soit aussi mentionné dans l’index des moulages que Rubens adresse à Peiresc en 1628 (Paris, BNF, ms. Fr. 9530, fos 248ro-249ro, en particulier fo 248ro, no 13) : « Constantinus Magnus cum aegide ». Ce camée ne peut être localisé avec certitude dans l’inventaire anglais de 1635 qui mentionne plusieurs portraits d’empereurs romains, mais sans donner de détails plus spécifiques à leur sujet ; quoi qu’il en soit, il figure assurément dans l’inventaire de 1664 du cabinet du Roi, sous le no 171.

74 BNF, MMA, Camée.277. Voir Van der Meulen 1975, p. 151-152, no G.73 et Vollenweider et Avisseau-Broustet 2003, p. 96–97, cat. no 104. Messaline est identifiée dans l’index des gemmes dont Rubens fait parvenir les moulages à Peiresc en 1628 (Paris, BNF, ms. Fr. 9530, fos 248ro-249ro, en particulier fo 249ro, no 47 : « Valeria Messalina cum duobus liberis »). Peiresc commente ce camée, dans Paris, BNF, ms. Fr. N. Acq. 1209, fos 16ro-17vo, spécialement fo 17ro, no 6 (« Messalina ovale mal proportionnée »). Ce camée figure dans la 3e boîte décrite dans l’inventaire anglais de 1635. On le retrouve dans l’inventaire du cabinet du Roi de 1664, sous le no 269 : « Au milieu de la boette est une grande agathe sardoine de deux couleurs tanné et blanc, où est gravée [de relief] à my-corps, la déesse Fécondité couronnée de laurier, ayant, de costé et d’autre, deux cornes d’abondance [de chacune desquelles sort] la teste d’un jeune enfant sortant de chacune [...]. Travail grec ; garnie d’or et antique. [300 tt.] ».

75 Paris, musée du Louvre, inv. 1776. Voir notamment Cojannot-Le Blanc et Prioux 2018, p. 172-177.

76 BNF, MMA, Camée.243. Voir De Grummond 1968, cat. no 49, p. 87-88 et 253 ; Van der Meulen 1975, p. 149, cat. G.69 ; Vollenweider et Avisseau-Broustet 2003, p. 89-90, cat. no 95.

77 Peiresc commente ce camée, dans Paris, BNF, ms. Fr. N. Acq. 1209, fos 16ro-17vo, spécialement fo 17ro, no 5 (« Livilla ovale »). Des mentions de ce camée figurent également dans l’index des moulages adressés en 1628 par Rubens à Peiresc (Paris, BNF, ms. Fr. 9530, fo 248vo, no 31 : « Livilla Drusi junioris uxor cum geminis maribus in sinum ») ainsi que dans les lettres de Peiresc à Rubens du 23 décembre 1621 (Rooses-Ruelens 1887-1909 [désormais abrégé RR], II, p. 316) et du 19 mai 1628 (RR, IV, p. 409).

78 Voir le no 183 de cet inventaire : « Une grande agathe sardoine de trois couleurs, [cassée en trois endroits], où est gravé de relief une Cérès à my-corps, et couronnée d’espies de bled et de fruicts, son bord espargné sur le biseau ; garnye d’or [d’argent doré] et antique [150 tt.] ». La description des attributs et des cassures fournie par l’abbé Bruno s’accorde parfaitement avec l’aspect du portrait de Livilla.

79 Ce camée figure dans la liste de moulages que Peiresc reçoit de Rubens au printemps 1628 (Paris, BNF, ms. Fr. 9530, fo 248vo, no 10 : « Claudius cum aegide & sceptro »). Peiresc évoque ce camée dans sa lettre à Rubens du 19 mai 1628 (RR, IV, p. 409) : « Sono più belli [del Constantino magno] quel Claudio grande con l’Aegide, la Minerva e quella statua di Augusto col tropheo dove s’è mescolato un Amorino ».

80 Pour ces remarques, voir De Grummond 1968, p. 83. Voir aussi Van der Meulen 1975, p. 136-137, cat. G.57.

81 Babelon 1897, p. 142-143.

82 BNF, MMA, inv. 58.2481. Voir Neverov 1979, p. 432 ; pour l’index des moulages, voir Paris, BNF, ms. Fr. 9530, fos 248ro-249ro, en particulier fo 249ro, no 48 (« venatio Marci & Faustinae ut plerique putant »). L’inventaire de 1664 donne la description suivante, sous le no 199 : « Une autre grande cornaline en ovale, où est gravée de creux une chasse de taureaux sauvages suivis de chiens et attaqués par trois cavaliers et un homme de pied avec des javelines ; garnie d’or et antique [110 tt.] ».

83 Il n’y a aucune trace de ladite gemme dans le catalogue de Chabouillet.

84 Manuscrit autographe, Paris, BNF, ms. Fr. 9530, fo 195ro-vo, en particulier 195ro, no 7 : « Mars Gradivus a teste armée tout nud au demeurant portant un trophée accompagné d’une Victoire pareillement nüe excepté un petit linge qui pend de chasque costé, laquelle porte sa palme, touts deux courants à grands pas, et comme PASSIBVS AEQVIS pour verifier le VENI, VIDI, VICI – Graveure ».

85 Voir le no 247 : « Une agathe orientalle de deux couleurs, enchâssée en or, où est gravée de creux une Victoire conduisant un jeune Empereur et lui présentant une palme [… une Victoire tenant une palme et conduisant une autre figure qui porte un trophée sur ses épaules. 8 tt.] ». Il est difficile de retrouver cette gemme parmi celles de l’inventaire anglais : on peut toutefois songer à l’une des gemmes de la première boîte (fo 37ro : « A ring sett with an aggat cutt with two angles, the ground black the angells white » ou encore à une gemme de la 10e boîte (fo 40vo : « An agatt cutt with two angells the ground browne and the rest white »). La confusion entre « anges » et « Victoire » est en effet récurrente dans cet inventaire.

86 9e boîte (fo 40ro). Cette pierre est apparemment mentionnée dans l’index des moulages adressés à Peiresc en 1628 (Paris, BNF, ms. Fr. 9530, fos 248ro-249ro, en particulier fo 249ro, no 50) : « Victoria in quadriga ». Voir Van der Meulen 1975, cat. G.42.

87 « Au milieu de la boëtte est une grande agathe ronde, garnie d’or, taille d’espargne, où est gravée la déesse [en relief une] Victoire dans un chariot tiré par quatre chevaux [le pied d’un desquels est cassé] ; la dite pierre antique et orientalle [mais égrisée et cassée en croix. 400 tt.] ». Le prix important de la gemme suggère qu’il s’agissait de l’une des plus prisées ou du moins des plus grandes de la collection.

88 Londres, British Museum, inv. 1867,0507.284.

89 BNF, MMA, inv. 58.2339.

90 Fo 40ro : « An aggat cutt with a chariot with two lyons, two figures ».

91 BNF, MMA, Camée.94. Sur ce camée, voir De Grummond 1968, p. 60-61, et Van der Meulen 1975, p. 122, G. 38. Rubens avait dessiné ce camée (voir Londres, British Museum, inv. Oo,9.20.e), qui pourrait se confondre, selon M. Van der Meulen, avec le « Bacchus tendant un canthare » (« Bacchus cantarum attollens »), mentionné dans l’index des moulages adressés à Peiresc en 1628 (Paris, BNF, ms. Fr. 9530, fos 248ro-249ro, en particulier fo 248ro, no 8). Cette identification paraît toutefois peu probable, Rubens ayant nécessairement remarqué la queue chevaline du personnage. Aucune description des gemmes Buckingham n’est suffisamment spécifique pour permettre l’identification du Satyre dansant, mais celui-ci réapparaît en 1664 parmi les collections du cabinet royal, ce qui suggère un passage par la collection Buckingham et la collection de Gaston d’Orléans : « Une agathe blanche où est gravé [de relief] un homme enthousiacé, sautant et renversant sa teste fort bas en regardant en haut, tenant [… sa teste en arrière. Il tient de sa main gauche] un vaisseau de sacrifice et de sa droite un thyrse ; garnie d’or et antique ».

92 BNF, MMA, Camée.96. Voir Paris, BNF, ms. Fr. 9530, f° 248ro, n° 16 (« Genii compotatores ») ; Neverov 1979, p. 431.

93 No 270 : « Une agathe sardoine [orientale], de deux couleurs, représentant [en relief] deux Cupidons, dont l’un, debout, porte sur son espaule une urne qu’il soutient de la gauche, tenant de la droite un petit vaisseau à boire ; l’autre, assis sur une roche, s’appuie de la gauche sur icelle, et de la droite tient une bourse, ayant le mesme pied posé sur une coquille turbinée [...] [Antique et garnie d’or émaillé. 66 tt.] ».

94 Inventaire des gemmes en possession de la veuve Buckingham, fo 40vo (10e boîte) : « A ring with an agatt cutt with a chariot drawne by two goates with diverse little figures, the ground white the rest black ». Dans l’inventaire de 1664, on trouve la description suivante (no 70) : « Une agathe ayant le fond noir et le relief blanc, nous donne une [… le relief gris, où est représentée la] figure Bacchus assis sur un chariot tiré par deux boucs, [et] accompagné de trois autres figures, scavoir, du dieu Silène, d’une [autre figure] chargée d’un pannier de fruicts et d’une troisiesme qui tient un des boucs par les cornes. Antique [garnie d’argent doré. 44 tt.] ».

95 Inventaire des gemmes en possession de la veuve Buckingham, fo 40ro (10e boîte) : « A ring with an agatt cutt with two children playing with a goate the ground black the rest white » ; inventaire de 1664 du cabinet du Roi, no 66 : « Une agathe à fond noir qui représente en relief à couleur blanche un bouc et deux satyres dont le premier porte sur sa teste un panier plein de fruicts et qui est soutenu par l’autre qui le suit [… un bouc et deux enfants, de couleur blanche, dont l’un porte sur sa teste un panier plein de fruicts et l’autre le soutient. Garnie d’or. 20 tt.].

96 Voir le ms. Chifflet 189, fos 2ro-7vo, Catalogus gemmarum quae extant Bruxellae apud viduam Alberti Rubenii (reproduit par Van der Meulen 1994, Appendice VIII), boîte 1, no 7 : « Socrates cum pallio et corona Bachica : in onyce excisa ».

97 Inventaire des gemmes en possession de la veuve Buckingham, fo 37vo (1re boîte) : « A Silvanus with a garland of vines » (la mention du pampre suggère que le mot « Silvanus » résulte ici d’une confusion avec « Silenus ») ; inventaire de 1664 du cabinet du Roi, no 139 : « Une agathe orientalle de deux couleurs, où est gravée [sic] [de relief] un masque d’un vieux Silène couronné de pampres, relief garny d’or [émaillé. 60 tt.] ». La forme de la bouche du camée 106 s’accorde avec l’idée selon laquelle il pourrait s’agir d’un masque. Voir De Grummond 1968, cat. no 19, p. 61-62.

98 BNF, MMA, Camée.65. Voir l’index des moulages de gemmes que Rubens fit parvenir à Peiresc en 1628 : Paris, BNF, ms. Fr. 9530, fo 248ro, no 17 (« Gratiae tres »). Ce camée peut également être identifié dans la boîte 8 de l’inventaire anglais de 1635 (« A faire aggat cutt with three Graces, the ground black with a white circle about it »). On le retrouve dans l’inventaire de 1664 du cabinet du Roi (no 276) : « Une agathe orientalle, de deux couleurs, où sont gravées [de relief] les trois Grâces, la pierre garnie d’or [émaillé] et antique [66 tt.] ». Voir De Grummond 1968, cat. no 8, p. 55 ; Van der Meulen 1975, p. 110, cat. G.12.

99 BNF, MMA, Camée.43. Voir l’inventaire de 1664 sous le no 215 : « Une grande agathe orientalle de deux couleurs [...], où est représentée de relief une Vénus nue, qui a un linge sur sa main gauche, et de la droite soutient le pied du mesme costé, se baignant [...] dans le basson d’une fontaine dans laquelle se voit une colonne gravée d’un mufle de lion et un petit basson sur lequel Cupidon appuiant sa gauche, porte sa droite sur le mufle de lion [...]. Laquelle agate est cassée par le bas et le bassin dans lequel Vénus se baigne est rapporté. 330 tt.] ». Voir De Grummond 1968, cat. no 19, p. 62-63 ; LIMC VIII/1, 1997, s. v. « Venus », p. 224, no 348*. S’il n’est pas exclu que des parties du camée soient antiques, les interventions et restaurations modernes ont été particulièrement lourdes, comme on le voit avec l’ajout pur et simple du bassin de la fontaine.

100 BNF, MMA, Camée.51 (le site du Cabinet des médailles identifie aujourd’hui cette scène comme une Vénus contemplant un Amour qui dévoile les formes ambiguës d’Hermaphrodite, mais l’interprétation demeure incertaine). Pour la bibliographie antérieure, voir LIMC, III/1, 1986, s. v. « Eros/Amor, Cupido », p. 1036, cat. no 675 ; voir aussi Van der Meulen 1975, p. 112, cat. no G.19. Il est possible de faire le lien avec une gemme dont Rubens fait parvenir le moulage à Peiresc en 1628 : Paris, BNF, ms. Fr. 9530, fo 249ro, no 49 (« Venus sedens Cupidinem parvum gremio fovens adstante Constantia »). On retrouve ensuite la trace de ce camée dans l’inventaire anglais de 1635, boîte 8 (« An aggat cutt with two women, the one sitting the other standing the woman [sic] white the ground black »). Enfin, dans l’inventaire de 1664, ce camée figure sous le no 259 : « Une agathe de deux couleurs [cassée de haut en bas], où est gravée de relief une Vénus demy-couchée, un Cupidon se jouant à un linge qu’elle a à demi-corps, et une figure de femme debout, appuyée sur une base de colonne, qui la regarde. Antique, garnie d’or, en cachet. [...] [66 tt.] ».

101 BNF, MMA, inv. 58.2326. Voir Neverov 1979, p. 432.

102 Paris, BNF, ms. Fr. 9530, fos 248ro-249ro, en particulier fo 248vo, no 19 : « Hermaphroditus pelle leonino indutus ».

103 Voir l’inventaire du cabinet du Roi réalisé en 1664, no 259 : « Une agathe de deux couleurs, où est gravée de relief une Vénus demy-couchée, un Cupidon se jouant à un linge qu’elle a à demi-corps, et une figure de femme debout, appuyée sur une base de colonne, qui la regarde ».

104 Fo 37r, boîte 1.

105 « Une agathe de deux couleurs [blanche à fond tanné] où est gravée [de relief] une Vénus estendue de son long, et veillée par deux [accompagnée de trois] Cupidons, le tout de relief et garnye d’or esmaillé [150 tt.] ». Voir De Grummond 1968, p. 67, qui propose une identification avec le camée 494 du Cabinet des médailles.

106 LIMC, III/1, 1986, s. v. « Eros/Amor, Cupido », p. 1036, cat. no 675 ; LIMC, V/1, 1990, s. v. « Hermaphroditos », p. 281, cat. no 73a.

107 De Grummond 1968, cat. 21, p. 64-65 ; fo 39v, 8e boîte : « A great Aggat cutt with Mars, Venus & Cupid, the figures white the ground yellow » ; « Une agathe en ovalle de deux couleurs, où Mars et Vénus sont représentez de relief, assis sur un acqueduc, ayant Cupidon proche d’eux qui tient son dard, estant au pied d’un arbre, prest à le décocher [...] [88 tt.] ».

108 Cf. LIMC, I/1, 1981, p. 224-225, s. v. « Adonis », cat. no 15 ; Vollenweider 1995, p. 100-101, cat. no 85.

109 Voir De Grummond 1968, cat. no 66. Voir l’inventaire de 1635, fo 39vo, boîte 7 (« an onyx cutt with a seahorse ») et l’inventaire de 1664 (no 61 : « Une onyx de deux couleurs où est gravée [en creux] un cheval marin portant un Cupidon »). L’inventaire anglais ne mentionne pas le petit Éros, mais il n’est pas rare que des détails des gemmes y soient omis.

110 BNF, MMA, Camée.118. Voir l’inventaire des moulages envoyés à Peiresc en 1628 (Paris, BNF, ms. Fr. 9530, fos 248ro-249ro), en particulier fo 249ro, no 42 : « Serapis cum Cerbero et aquila ». L’inventaire anglais de 1635 comporte des descriptions assez vagues qui pourraient correspondre à notre gemme : voir la mention, parmi les contenus de la boîte 1, d’« an ovall aggatt cutt with a little figure in a throne ». Sur cette gemme, voir Van der Meulen 1975, cat. G.37.

111 BNF, MMA, Camée.142. L’index des moulages que Rubens fait parvenir à Peiresc en 1628 contient un « Harpocrates » (Paris, BNF, ms. Fr. 9530, fos 248ro-249ro, en particulier fo 248ro, no 18). La boîte 10 de l’inventaire anglais de 1635 comprend « an aggat cutt with a child sitting », ainsi qu’« an agatt cutt with a little child sitting, the child white and the ground black ». Voir Van der Meulen 1975, cat. G.13.

112 BNF, MMA, inv. 58.1615.

113 No 25 : « Une cornaline où est gravé un pied ayant des talaires et le caducée ». De Grummond 1968, cat. no 69, p. 99-100 a fait le lien entre les descriptions de 1635 et de 1664, mais ne les a pas rapprochées de la gemme 58.1615 du MMA.

114 Voir LIMC VI/1, 1992, s. v. « Mercurius », p. 514, cat. no 162*.

115 BNF, MMA, inv. 58.1741 ; cette gemme correspond a priori au no 27 de l’inventaire de 1664 : « Une onyx de deux couleurs représentant [où est gravé en creux] un Mercure, avec son caducée et deux mains croisées au bas. Antique [garnie d’or, 30 tt.] ». Une autre gemme de l’inventaire de 1664, le no 371, reproduit le motif des mains jointes (« Une autre [une onyx] où sont gravées deux mains joinctes [9 tt.] ») mais proviendrait de la collection du chevalier Gualdi.

116 Fo 38ro, 4e boîte : « A ring with an aggat cutt with a hand in hand ».

117 No 275 : « Une cornaline rouge et blanche, où sont gravées [de relief] six figures, scavoir : cinq victimaires conduisant un taureau pour estre sacrifié à une idole qui est dans un petit temple ; [garnie d’or esmaillé]. Antique [75 tt.] ».

118 Fo 37ro, 1re boîte. Même si l’inventaire anglais parle d’une agate et celui de 1664 d’une cornaline rouge et blanche, on comprend que, dans les deux cas, il s’agit bien d’un camée et l’inventaire anglais tend à employer le terme d’agate pour toutes les pierres gravées en relief sur des gemmes à plusieurs couches.

119 De Grummond 1968, p. 70-71 ; Van der Meulen 1975, p. 112-113, no G.20.

120 No 181 : « Une grande coquille [cassée] de deux couleurs, enchâssée en or et à pointes, où sont sept figures gravées de relief, scavoir trois d’hommes et quatre de femmes, dont la principale est à genouil sur un autel, soutenüe à droit par un jeune Hercule et à gauche par une Déité voilée et qui a à ses pieds, une [...] figure de femme gisante, et une autre [...] debout ; le jeune Hercule a derrière luy la figure d’un jeune homme nue et debout, et à costé une figure qui tient un porceau [50 tt.] ».

121 Fo 39vo, 8e boîte : « A great aggat cutt with divers women almost white being a sacrifice ».

122 Index des moulages que Rubens fait parvenir à Peiresc en 1628 (Paris, BNF, ms. Fr. 9530, fos 248ro-249ro), fo 249ro, no 40 : « Polixena arae imposita tanquam victima, cui assistit Hecuba vestem filiae componens ut honeste cadat, adstante Pyrrho cum gladio » ; RR, IV, p. 410 : lettre de Peiresc à Rubens, 19 mai 1628 : « quel sacrificio di Polixena con la madre Ecuba ».

123 BNF, MMA, Camée.396.

124 La boîte 10 de l’inventaire anglais de 1635 comprend « a garnett cutt with Moses and a serpent upon the crosse enammell’d & sett with 19 dyamonds ». Voir aussi l’inventaire de 1664, no 156.

125 Ainsi, on peut se demander si une cornaline de la boîte 12 du duc de Buckingham (« A cornelion cutt with a sculptor makeing an antic face ») ne se confondrait pas, par exemple, avec le no 193 de l’inventaire de 1664 (« Une cornaline enchâssée en or, avec le dessous, représente en creux une femme assise [un homme assis] sur un pied d’estal, ayant devant elle [luy] une colonne sur laquelle est une teste d’homme ; antique »).

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Table des illustrations

Titre Fig. 1. Florence, Museo degli Argenti, inv. Gemme del 1921, no 103. Camée (sardonyx, France, fin du xive siècle) représentant un Ange soutenant le Christ mort. Dimensions : 70 × 75 mm sans la monture. Autrefois dans la collection de Gaston d’Orléans.
Crédits MetsTeca, Europeana. Licence CC BY-NC-ND 4.0
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Titre Fig. 2a-b. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.623. Vase camée (alabastre) en camée de verre bleu et blanc, dit « Vase des Saisons », provenant de Rome ou de ses environs (25 av. J.-C.-25 ap. J.-C.). Les figures en blanc représentent les Heures (Printemps, Été, Automne). Dimensions : 155 mm H. × 32 mm D. Détails du Printemps (fig. 2a) et de l’Été (fig. 2b). Autrefois dans la collection de Gaston d’Orléans.
Crédits © Bibliothèque nationale de France
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Titre Fig. 3. Rubens, Portrait équestre de George Villiers, duc de Buckingham, 1625, huile sur toile, 3,15 × 3,44 m. Autrefois collection du comte de Jersey, Osterley Park, détruit en 1949.
Crédits © d’après McEvansoneya 1996, fig. 1 ; photographie conservée à la Witt Library, Courtauld Institute of Art
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Titre Fig. 4. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, inv. 58.2299. Intaille (cornaline, Italie, 2de moitié xvsiècle) représentant Apollon, Marsyas et Olympos. Dimensions : 4 × 3 cm. Il s’agit d’une copie, faite pour Laurent de Médicis (inscription LAV R MED.) [Lau(rentius) R(ex) Med(ices) ou Med(iceus)], d’une intaille romaine de sa collection, l’intaille dite « sigillum Neronis » (sceau de Néron). Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.
Crédits © cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie
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Titre Fig. 5. Naples, MANN, inv. 26051. Intaille (cornaline rouge sombre, époque augustéenne, attribuée à Dioscoride), portant l’ex gemmis (LAV R MED) de Laurent de Médicis, dite « sceau de Néron » en raison de l’inscription apocryphe ajoutée par l’orfèvre italien qui la monta à la Renaissance. L’intaille, brisée par accident en 1972, représente Apollon et Marsyas. Dimensions : 40 × 37 × 7 mm.
Crédits © d’après Gasparri 1994
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Titre Fig. 6a-b. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, inv. 58.2304. Intaille en cornaline antique, qui représente un jeune homme ou un dieu dans la nudité héroïque, tenant une lyre, en compagnie d’un petit Éros. Dimensions : 1,6 × 1,5 cm. Considérée comme hellénistique par le MMA. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans. À droite : moulage de l’intaille.
Crédits © cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie
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Titre Fig. 7. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.75. Camée de pâte de verre brunet et blanche, représentant une figure féminine (Omphale ?) parée des attributs d’Hercule. Dimensions : 2,7 × 2,1 cm. Considérée comme romaine par le MMA. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.
Crédits © cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie
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Titre Fig. 8. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, inv. 58.1769. Intaille (chrysoprase) qui représente Hercule paré de la léonté et soulevant le globe céleste. Dimensions : 1,5 × 1,25 cm. Considérée comme romaine par le MMA. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.
Crédits © cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie
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Titre Fig. 9a-b. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, inv. 58.2369. Intaille (cornaline) moderne (Renaissance) gravée sur ses deux faces qui représente : (face a) Hercule au repos sous un arbre, assis sur un rocher recouvert de la léonté (sa massue et les pommes des Hespérides se trouvent à ses côtés, un petit Sphinx est assis au sol) ; (face b) : un personnage debout devant une porte de ville reçoit les hommages du peuple, juché sur une tribune. Dimensions : 3,2 × 3 cm. Autrefois dans la collection de Pierre-Paul Rubens.
Crédits © cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie
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Titre Fig. 10. Londres, British Museum, inv. 1913,0307.2. Camée moderne en onyx (xvie siècle italien) qui représente Hercule couronnant la déesse Minerve. Autrefois dans la collection de Pierre-Paul Rubens. Longueur : 3,1 cm.
Crédits © Trustees of the British Museum
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Titre Fig. 11. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.17. Camée (sardonyx jaune et blanche) représentant Minerve avec un casque orné d’un griffon. Considéré comme hellénistique par le MMA. Dimensions : 9,4 × 8,5 mm. Peut-être dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.
Crédits © cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie
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Titre Fig. 12. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.25. Camée (sardonyx) représentant Minerve avec un casque orné de la figure de Pégase. Considéré comme d’époque romaine par le MMA. Dimensions : 17 × 15 mm. Peut-être dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.
Crédits © cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie
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Titre Fig. 13. Londres, British Museum, accession nr. 1891,0414.1241. Estampe émanant de l’atelier de Pierre-Paul Rubens (gravure : Lucas Vorsterman I) : quatre profils (« Platon », « Nicias », « Minerve », « Alexandre le Grand »). Dimensions : 14 × 10,1 cm.
Légende Permalien : https://www.britishmuseum.org/​collection/​object/​P_1891-0414-1241
Crédits © Trustees of the British Museum
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Titre Fig. 14. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.496. Profil de Pauor, le dieu de la Peur, représenté sur un camée du xvie siècle (agate jaunâtre à taches rouges) et imité d’après les deniers de L. Hostilius Saserna (voir fig. 16). Dimensions : 25 × 20 mm. Autrefois dans la collection de Pierre-Paul Rubens, et peut-être dans celles du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.
Crédits © d’après Babelon, 1897
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Titre Fig. 15. Gevaerts et Van Thulden 1641, « Templum Jani », détail de la partie représentant la guerre, avec, sur l’architrave, un médaillon représentant Pavor et Pallor. Gravure aquarellée, de l’exemplaire de la Biblioteca Nacional de España, ER/3347.
Crédits © d’après Gevaerts et Van Thulden 1641
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Titre Fig. 16. Gevaerts et Van Thulden 1641, p. 122. Avers de deux deniers frappés par L. Hostilius Saserna, présentés en illustration du développement sur les personnifications de Pauor et de Pallor. Cf. RRC 448/2 et 448/3.
Crédits © d’après Gevaerts et Van Thulden 1641
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Titre Fig. 17a. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, inv.58.1923. Intaille en cornaline représentant un lion dévorant un cerf. Dimensions : 1,4 × 1,6 cm. Cette pierre, ou la suivante (fig. 18a et 18b : BNF, MMA, inv. 58.1926), pourrait avoir fait partie des collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.
Crédits © Bibliothèque nationale de France
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Titre Fig. 17b. Reproduction de cette intaille dans Mariette 1750, t. II, pl. CXXIX.
Crédits © Bibliothèque nationale de France (17a) ; d’après Mariette 1750, t. II (17b)
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Titre Fig. 18a. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, inv.58.1926. Intaille en cornaline représentant un lion dévorant un cerf. Dimensions : 0,9 × 1,1 cm. Cette pierre, ou la précédente (fig. 17a et 17b : BNF, MMA, inv. 58.1923), pourrait avoir fait partie des collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.
Crédits © Bibliothèque nationale de France
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Titre Fig. 18b. Reproduction de cette intaille dans Mariette 1750, t. II, pl. CXXX.
Crédits © Bibliothèque nationale de France (18a) ; d’après Mariette 1750, t. II (18b)
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Titre Fig. 19. Londres, British Museum, accession nr. 1891,0414.1238. Estampe émanant de l’atelier de Rubens (gravure : Lucas Vorsterman I) : trois médaillons (« Alexandre » casqué, Alexandre en Jupiter Ammon, Messaline). Dimensions : 20 × 15,9 cm.
Crédits © Trustees of the British Museum
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Titre Fig. 20. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.222. Camée (calcédoine, hellénistique) représentant le profil d’Alexandre le Grand avec, autour de l’oreille, la corne d’Ammon. Dimensions : 32 × 30 mm. Autrefois dans la collection de Pierre-Paul Rubens, et peut-être dans celles du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.
Crédits © cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie
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Titre Fig. 21a-b. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.230. Camée (sardonyx à quatre couches, hellénistique, iie siècle av. J.-C. [?]) gravé sur deux faces et représentant, au droit, le profil d’un roi hellénistique identifiable à son diadème (les yeux proéminents et le cou puissant suggèrent un Lagide, peut-être Ptolémée VI Philométor [?]) et, au revers, le profil de son épouse, voilée en signe de divinisation (Cléopâtre II [?]). Dimensions : 31 × 23 mm. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.
Crédits © cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie
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Titre Fig. 22. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.229. Camée (sardonyx, hellénistique) représentant le profil d’une reine lagide, Arsinoé III (?), voilée et coiffée de la couronne atef. Dimensions : 20 × 14 mm. Autrefois dans la collection de Pierre-Paul Rubens, et peut-être dans celles du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.
Crédits © cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie
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Titre Fig. 23. Reproduction par Mariette 1750, t. II, pl. LVI, d’une gemme en onyx du Cabinet des médailles. Cette gemme, aujourd’hui perdue, représenterait la déesse Hygie.
Crédits © d’après Mariette 1750, t. II
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Titre Fig. 24. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.221. Camée (sardonyx, vers 40 av. J.-C.) représentant une tête de Marc Antoine (?) casquée et laurée (jadis identifiée comme une tête d’Alexandre). Dimensions : 37 × 35 mm. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.
Crédits © cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie
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Titre Fig. 25. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.559. Camée (sardonyx, xvie siècle) représentant une figure coiffée d’une dépouille d’éléphant (jadis identifiée, diversement, comme Alexandre le Grand, Pyrrhus, Alexandre le Molosse ou encore une personnification masculine de l’Afrique ou de l’Égypte). Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.
Crédits © cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie
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Titre Fig. 26. Reproduction par Mariette 1750, t. II, pl. XCVII, d’une intaille (en prase?) du Cabinet des médailles. Faux moderne, aujourd’hui perdu. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.
Crédits © d’après Mariette 1750, t. II
URL http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/20639/img-28.jpg
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Titre Fig. 27. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.251. Camée (sardonyx, 68 (?) ap. J.-C.) représentant le profil d’un empereur romain (Galba ?) en Jupiter, couronné de chêne et armé de l’égide. Dimensions : 72 × 52 mm. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.
Crédits © cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie
URL http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/20639/img-29.png
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Titre Fig. 28. BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.277. Camée (sardonyx, 40-42 ap. J.-C.) représentant le buste de Messaline, entourée de la tête d’une petite fille (Octavie ?) et d’une corne d’abondance d’où émerge la tête d’un enfant (Britannicus ?). Dimensions : 67 × 53 mm. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.
Crédits © cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie
URL http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/20639/img-30.png
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Titre Fig. 29a. Pierre-Paul Rubens, La Naissance du Dauphin, vers 1622-1625, Paris, musée du Louvre, inv. 1776.
Légende Permalien : https://collections.louvre.fr/​ark:/53355/​cl010060841
URL http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/20639/img-31.jpg
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Titre Fig. 29b. Détail des têtes des enfants royaux émergeant de la corne d’abondance dans Pierre-Paul Rubens, La Naissance du Dauphin. Paris, musée du Louvre, inv. 1776.
Crédits © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / René-Gabriel Ojéda / Thierry Le Mage
URL http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/20639/img-32.jpg
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Titre Fig. 30. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.243. Camée (sardonyx, 1er quart du ier siècle ap. J.-C.) représentant le buste de Livilla avec, sur son sein, en miniature, ses jumeaux Tiberius Julius Caesar Nero Gemellus et Germanicus II Gemellus. Dimensions : 80 × 67 mm. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.
Crédits © cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie
URL http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/20639/img-33.png
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Titre Fig. 31. Reproduction par Mariette 1750, t. II, pl. CXXIV, d’une intaille (en cornaline?) du Cabinet des médailles (BNF, MMA, inv. 58.2481, 35 × 43 mm). Ce faux moderne représente une chasse aux taureaux, impliquant trois chasseurs à cheval (une femme et deux hommes), un homme à pied et trois chiens. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.
Crédits © d’après Mariette 1750, t. II
URL http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/20639/img-34.jpg
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Titre Fig. 32. Reproduction par Mariette 1750, t. II, pl. XVIII, d’une agate mêlée de blanc du Cabinet des médailles, aujourd’hui perdue, qui représentait un personnage masculin portant un trophée et une Victoire nue portant une palme. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.
Crédits © d’après Mariette 1750, t. II
URL http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/20639/img-35.jpg
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Titre Fig. 33a. Reproduction par Mariette 1750, t. II, pl. CXX, d’un camée d’onyx du Cabinet des médailles qui montre la Victoire qui conduit un quadrige d’une main et tend une couronne de l’autre. Sujet similaire à celui d’une gemme conservée dans les collections de Pierre-Paul Rubens et du duc de Buckingham. Ce camée ne se confond pas avec celui de la fig. 33b.
Crédits © d’après Mariette 1750, t. II
URL http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/20639/img-36.jpg
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Titre Fig. 33b. Londres, British Museum, inv. 1867,0507.284. Camée de sardonyx (différent de celui de la fig. 33a) qui représente la Victoire conduisant un quadrige (ier siècle av. J.-C.-ier siècle ap. J.-C.). Il s’agit de l’un des camées du Cabinet des médailles qui furent perdus et dispersés en 1815. Dimensions : 4,7 × 4,8 cm.
Légende Permalien : https://www.britishmuseum.org/​collection/​object/​G_1867-0507-284
Crédits © The Trustees of the British Museum
URL http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/20639/img-37.jpg
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Titre Fig. 34a. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, inv. 58.2339. Intaille en agate veinée qui représente Bacchus et une divinité féminine à demi-nue tenant une corne d’abondance (Ariane ?) dans un char tiré par deux lions. Dimensions : 2,1 × 2,6 cm. Peut-être dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans ?
Crédits © cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie
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Titre Fig. 34b. Moulage de l’intaille.
Crédits © cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie
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Titre Fig. 35. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.94. Camée (agate-onyx) représentant un Satyre dansant (type iconographique du Satyre de Mazara del Vallo). Dimensions 40 × 28 mm. Autrefois dans la collection de Pierre-Paul Rubens, et peut-être dans celles du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.
Crédits © cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie
URL http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/20639/img-40.png
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Titre Fig. 36. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.96. Camée de sardonyx (à deux couches, brun roux et blanche), d’époque romaine. Deux génies, l’un assis (à droite), l’autre debout (à gauche), semblent converser ; ils tiennent chacun une amphore. Dimensions : 3,3 × 3 cm avec monture. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.
Crédits © cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie
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Titre Fig. 37. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.525. Camée (calcédoine à deux couches, bleuâtre et blanche) du xvie siècle. Un Éros ou un Génie bachique ailé est assis sur un char traîné par deux boucs ; un Satyre lui verse à boire tandis que, plus à droite, un enfant qui porte un panier de fruits sur son dos souffle dans une corne, et qu’un autre tire l’un des boucs par les cornes. Dimensions 13 × 17 mm. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.
Crédits © Bibliothèque nationale de France
URL http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/20639/img-42.jpg
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Titre Fig. 38. BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.106. Camée (sardonyx à trois couches, translucide, blanche et rousse) d’époque romaine : masque de vieux Silène à la tête couronnée de pampres et de corymbes. Dimensions : 26 × 21 mm. L’iconographie pourrait correspondre à celle d’un camée des collections de Pierre-Paul Rubens, du duc Buckingham et de Gaston d’Orléans.
Crédits © cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie
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Titre Fig. 39. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.65. Camée (sardonyx) représentant les Trois Grâces. Dimensions : 30 × 30 mm. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.
Crédits © cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie
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Titre Fig. 40. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.43. Camée (sardonyx) représentant Vénus et un Amour dans une fontaine. Dimensions : 93 × 82 mm. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.
Crédits © cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie
URL http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/20639/img-45.png
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Titre Fig. 41. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.51. Camée (sardonyx brunet et blanche) représentant Vénus contemplant un Amour qui dévoile les formes d’Hermaphrodite. Dimensions : 29 × 35 mm. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.
Crédits © cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie
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Titre Fig. 42a. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, inv. 58.2326. Intaille en cornaline qui représente Hermaphrodite couché entouré de trois Amours. La tête d’Hermaphrodite est recouverte d’un voile, peut-être destiné à renforcer son apparence féminine. Dimensions : 17 × 19 mm. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.
Crédits © cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie
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Titre Fig. 42b. Moulage de l’intaille.
Crédits © cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie
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Titre Fig. 43. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.48. Camée (sardonyx à deux couches, blanche sur brune) à la surface abîmée ; fin de la période époque hellénistique ou début de la période impériale. Hermaphrodite (?) endormi est allongé sur une draperie, entouré de trois Amours dont un, au premier plan, semble écrire sur des tablettes de cire, tandis que les deux autres, à l’arrière-plan, tiennent respectivement un éventail et une syrinx. Dimensions : 17 × 26 mm sans la monture. Peut-être conservé autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans ?
Crédits © cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie
URL http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/20639/img-49.jpg
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Titre Fig. 44. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.45. Camée (sardonyx à deux couches, blanche sur brune), d’époque hellénistique (?). Aphrodite et Adonis sont assis sur un tertre rocheux dans un paysage marécageux, au bord d’un trou d’eau ou d’un étang (?) ; à gauche, au pied d’un arbre, Éros s’approche du couple en tenant un javelot. Dimensions : 34 × 29,5 mm. Autrefois dans les collections de Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.
Crédits © cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie
URL http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/20639/img-50.jpg
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Titre Fig. 45. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, inv. 58.1704. Intaille (nicolo) d’époque romaine (?) qui représente un Amour juché sur un cheval marin. Dimensions : 12 × 15 mm. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans ?
Crédits © cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie
URL http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/20639/img-51.jpg
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Titre Fig. 46. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.118. Camée (sardonyx) d’époque romaine et représentant le dieu Sarapis assis sur un trône. Dimensions : 40 × 28 mm. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.
Crédits © cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie
URL http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/20639/img-52.jpg
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Titre Fig. 47. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.142. Camée (onyx, calcédoine) représentant l’enfant Harpocrate assis. Dimensions : 18 × 15 mm. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.
Crédits © cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie
URL http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/20639/img-53.png
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Titre Fig. 48. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, inv. 58.1615. Intaille (cornaline, époque romaine) représentant un pied ailé, un caducée et un papillon. Dimensions : 8 × 10 mm. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.
Crédits © cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie
URL http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/20639/img-54.png
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Titre Fig. 49. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, inv. 58.1741. Intaille en agate tachetée (noire et gris clair) d’époque romaine, qui représente la tête de Bonus Eventus au-dessus de deux mains jointes, entre deux épis et deux pavots. Dimensions : 11,5 × 10 mm (sans monture). Peut-être dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc Buckingham et de Gaston d’Orléans ?
Crédits © cliché Serge Oboukhoff © BNF / CNRS-Maison Archéologie & Ethnologie
URL http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/20639/img-55.jpg
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Titre Fig. 50. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.590. Camée (agate à deux couches jaunâtre et blanche) du xvie siècle. Cinq personnages s’apprêtent à sacrifier un taureau devant un petit temple à deux colonnes et à fronton triangulaire. Dimensions : 30 × 24 mm. Peut-être dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc Buckingham et de Gaston d’Orléans ?
Crédits © d’après Babelon 1897
URL http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/20639/img-56.jpg
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Titre Fig. 51. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.589. Camée de coquille blanche, du xvie siècle, qui représente un sacrifice humain (peut-être celui de Polyxène ou d’Iphigénie ?). Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.
Crédits © d’après Babelon 1897
URL http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/20639/img-57.jpg
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Titre Fig. 52. Paris, BNF, département des Monnaies, médailles et antiques, Camée.396. Camée (Allemagne, xvie siècle) représentant Moïse. Monture en forme de serpent enroulé autour de la croix avec dix-neuf diamants incrustés. Autrefois dans les collections de Pierre-Paul Rubens, du duc de Buckingham et de Gaston d’Orléans.
Crédits © Bibliothèque nationale de France
URL http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/20639/img-58.png
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Pour citer cet article

Référence électronique

Marianne Cojannot-Le Blanc et Évelyne Prioux, « Les gemmes acquises par Gaston d’Orléans : nouvelles hypothèses sur le corpus »Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles [En ligne], 20 | 2021, mis en ligne le 29 décembre 2021, consulté le 26 avril 2025. URL : http://journals.openedition.org/crcv/20639 ; DOI : https://doi.org/10.4000/crcv.20639

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Auteurs

Marianne Cojannot-Le Blanc

Marianne Cojannot-Le Blanc est professeure d’histoire de l’art moderne à l’université Paris Nanterre et spécialiste des arts du xviie siècle. Elle a notamment publié trois ouvrages : D’acide et d’encre. Abraham Bosse (1604?-1676) et son siècle en perspectives, 2004 ; À la recherche du rameau d’or. L’invention du Ravissement de saint Paul, de Nicolas Poussin à Charles Le Brun, 2012 ; Rubens. Des camées antiques à la galerie Médicis, avec Évelyne Prioux, 2018 ; et a récemment co-rédigé avec Christian Michel le catalogue des dessins de Georges Focus (dans Georges Focus. La folie d’un peintre de Louis XIV, 2018, cat. expo., Paris, Beaux-Arts de Paris éditions, 447 p., p. 105-417).
Marianne Cojannot-Le Blanc is Professor at the Université Paris Nanterre, specialising in seventeenth century art. She has published in particular three books: D’acide et d’encre. Abraham Bosse (1604?–1676) et son siècle en perspectives, 2004; À la recherche du rameau d’or. L’invention du Ravissement de saint Paul, de Nicolas Poussin à Charles Le Brun, 2012; and Rubens. Des camées antiques à la galerie Médicis, with Evelyne Prioux, 2018). Recently, she also co-authored with Christian Michel the catalogue of drawings by Georges Focus (in Georges Focus. La folie d’un peintre de Louis XIV (exh. cat., Beaux-Arts de Paris éditions, 2018, 447 p., p. 105–417).
marianne.cojannot[at]parisnanterre.fr

Articles du même auteur

Évelyne Prioux

Évelyne Prioux est directrice de recherche au CNRS. Spécialiste des rapports entre textes et images dans l’Antiquité et responsable de l’équipe française du Lexicon Iconographicum Mythologiae Classicae, elle est l’auteure de quatre monographies : Regards alexandrins. Histoire et théorie des arts dans l’épigramme hellénistique, 2007 ; Petits musées en vers. Épigramme et discours sur les collections antiques, 2008 (médaille de bronze du CNRS 2009) ; Voir les mythes. Poésie hellénistique et arts figurés, 2017 (avec P. Linant de Bellefonds ; médaille Perrot 2019, prix 2018 des Études grecques) ; Rubens. Des camées antiques à la galerie Médicis, 2018 (avec M. Cojannot-Le Blanc).
Évelyne Prioux is a senior research scientist at the CNRS. A specialist in the links between texts and images in Antiquity and head of the French team at the LIMC, she has written four monographs: Regards alexandrins. Histoire et théorie des arts dans l’épigramme hellénistique, 2007; Petits musées en vers. Épigramme et discours sur les collections antiques, 2008 (CNRS bronze medal, 2009); Voir les mythes. Poésie hellénistique et arts figurés, 2017 (with P. Linant de Bellefonds; Perrot medal 2019, 2018 Prix des Études grecques); Rubens : des camées antiques à la galerie Médicis, 2018 (with M. Cojannot-Le Blanc).
Evelyne.Prioux[at]cnrs.fr

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