Navigation – Plan du site

AccueilMélangesArticles et études2025La protection du château de Versa...

2025

La protection du château de Versailles durant la Première Guerre mondiale

Protecting the Palace of Versailles during the First World War
Fiona Revello

Résumés

Si la signature du traité de paix dans la galerie des Glaces, le 28 juin 1919, fait de la Première Guerre mondiale un jalon dans l’histoire du château de Versailles, le conflit lui-même jouit d’une bien moindre importance dans l’historiographie versaillaise. Suivant une approche chronologique, cet article vise à retracer les modalités de préservation du domaine et de ses collections au cours des quatre années de combat. Dépassant les frontières spatio-temporelles du château de Versailles et de la Grande Guerre, son raisonnement se fonde sur un double bilan comparatif. D’une part, il s’attache à replacer l’expérience versaillaise du premier conflit mondial dans le cadre de la politique de sauvegarde des musées et palais nationaux, celle du musée du Louvre et du palais de Fontainebleau en particulier. D’autre part, il s’emploie à remettre en perspective la période de la Première Guerre mondiale avec le précédent de la guerre franco-prussienne et à en examiner l’incidence sur le second conflit mondial. De cet état des lieux comparatif ressortent deux éléments principaux : la mise en œuvre hâtive des mesures de protection, en dépit de l’antécédent expérimenté quatre décennies auparavant et par opposition à l’anticipation caractérisant la Seconde Guerre mondiale ; l’infime proportion d’œuvres évacuées par le château de Versailles, contrastant avec l’expérience des autres musées et palais nationaux.

Haut de page

Notes de la rédaction

Cette publication est issue d’un mémoire d’étude (première année de deuxième cycle) de l’École du Louvre, réalisé sous la direction de Raphaël Masson et Benjamin Ringot au sein du groupe de recherche « Versailles » de l’École du Louvre, en partenariat avec le Centre de recherche du château de Versailles (référente scientifique : Claire Bonnotte Khelil ; session 2023-2024).

Texte intégral

L’autrice tient à remercier Raphaël Masson, conservateur en chef du patrimoine au château de Versailles, et Benjamin Ringot, coordinateur de la recherche au Centre de recherche du château de Versailles, sans qui la présente étude n’aurait pu voir le jour. Cette étude doit également son existence aux conseils et aux orientations de Claire Bonnotte Khelil, collaboratrice scientifique au château de Versailles. L’autrice adresse enfin ses remerciements à Solène Amice, docteure en histoire, qui a consenti à lui partager sa thèse, alors inédite, sur la politique de sauvegarde patrimoniale pendant la Grande Guerre.

Introduction

  • 1 Blaizeau, 2013, 2016 ; Bonnotte, 2018 ; Bonnotte Khelil, 2023 ; Bonnotte Khelil et Kott, 2024.
  • 2 Coutin, 2015, 2017 ; McGrath, 2018.
  • 3 Ferrand, 2003, p. 234-241 ; McGrath et Talbot, 2014 ; Oppermann, 2015 ; Bonnotte, 2018, p. 26-30.
  • 4 Granger, 2013 ; Bertinet, 2015a ; Bertinet, 2021 ; Amice, 2023.
  • 5 Sur les musées et les monuments situés dans les régions de combat et d’occupation : Kott, 2006 ; Ko (...)
  • 6 Maingon, 2016.

1Si le traité de paix mettant fin au premier conflit mondial constitue un repère dans l’histoire du château de Versailles, la période de guerre proprement dite apparaît au contraire comme un chapitre manquant de son historiographie. Éclipsé par l’épreuve de la Seconde Guerre mondiale1, l’examen de l’expérience versaillaise de la Grande Guerre s’est jusqu’à présent limité à des aspects précis du sujet2 ou, inversement, à de succincts aperçus de la période3. Sans prétendre à l’exhaustivité, cet article vise à introduire une telle investigation, afin d’apporter sa pierre à un édifice dont la construction, impulsée par le centenaire de la Grande Guerre, connaît aujourd’hui un essor particulier, dans une perspective à la fois nationale4, régionale5 et institutionnelle6.

  • 7 Pour en connaître le détail : Archives nationales (désormais AN), 20150040/6, Lettre d’Eudore Souli (...)
  • 8 Bertinet, 2015b, p. 522.
  • 9 Gautier, 1871, p. 20 ; Darcel, 1871, p. 303.
  • 10 Établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles (désormais EPV), Doc (...)

2Proscrivant la détérioration, la destruction ou la saisie intentionnelle des édifices ou des biens artistiques et scientifiques, l’article 56 de l’annexe de la Convention du 18 octobre 1907 concernant les lois et coutumes de la guerre sur terre se révèle promptement obsolète. Face aux progrès des techniques d’armement et de bombardement, ainsi qu’aux premières destructions occasionnées par celles-ci, les musées reconnaissent les dangers auxquels sont exposées leurs collections et entreprennent, dès le début du conflit, leur sécurisation. Dans un premier temps, le choix des modalités de préservation fait naître des divergences entre les conservateurs, majoritairement hostiles au déplacement des œuvres, et l’administration ministérielle, qui y est plus favorable. L’évacuation des collections, déjà entreprise lors de la guerre franco-prussienne, n’est pourtant pas une expérience nouvelle en 1914. Le 9 septembre 1870, dix jours avant l’arrivée des troupes prussiennes à Versailles, il avait été en effet décidé d’évacuer certaines œuvres du château7 au musée du Louvre, qui avait lui-même convoyé deux cent quatre-vingt-treize tableaux vers l’arsenal de Brest8. La protection des sculptures versaillaises et parisiennes connaît elle aussi des antécédents : lors du précédent conflit, les fenêtres du rez-de-chaussée du palais du Louvre et certains monuments parisiens avaient déjà été protégés au moyen de madriers et de sacs de terre9. Une différence principale existe néanmoins entre les deux conflits. Quatre décennies plus tôt, le château de Versailles a subi l’occupation ennemie et est resté en grande partie ouvert au public : faute d’effectifs de surveillance suffisants, les collections ont fait l’objet de multiples dégradations et disparitions. En outre, les conditions climatiques de l’hiver 1870-1871, que viendront rappeler celles de l’hiver 1915-1916, n’ont pas été moins dommageables aux œuvres : à l’issue du conflit, le conservateur a recensé près de deux cents toiles couvertes de chanci sous l’effet de l’humidité10.

  • 11 AN, F/21/3967, Lettre du directeur des musées nationaux au sous-secrétaire d’État aux Beaux-Arts, 3 (...)

3Malgré cet antécédent, et bien que la mémoire de la dernière guerre soit restée vive au début du siècle, aucun plan de sauvegarde n’a été défini en prévision d’un nouveau conflit éventuel. Ce n’est que le 31 juillet 1914 que le directeur des musées nationaux alerte le sous-secrétaire d’État aux Beaux-Arts sur la nécessité d’assurer la sauvegarde des musées nationaux, en évoquant le précédent de la guerre franco-prussienne et les dangers accrus qu’encourent les collections par suite des avancées techniques. « Quelle que soit la difficulté à mettre obstacle à ces modes nouveaux de destruction, il doit exister des moyens, sinon d’en annuler, du moins d’en amoindrir l’effet11 » : tel est le postulat sur lequel l’administration s’apprête à échafauder sa politique de protection patrimoniale.

  • 12 Une attention particulière sera plus spécifiquement accordée à deux institutions : le musée du Louv (...)

4L’état des lieux de ces mesures de protection fera l’objet, dans une perspective à la fois chronologique et comparative, du présent article. Celui-ci s’appliquera à mettre en lumière la singularité du modèle conservatoire versaillais, tout en le replaçant dans le cadre de la politique de défense des collections nationales et des espaces qui les abritent12. Il s’agira ainsi d’en retracer la genèse hâtive et les vicissitudes, de considérer l’échelle à laquelle et le contexte dans lequel ce modèle se déploie, d’en étudier les aboutissements et les manquements, d’y apporter un regard critique et d’en dresser un bilan.

La genèse précipitée des mesures de protection (1914)

La fermeture des musées nationaux

  • 13 Pératé, 1919-1920, p. 308. Le palais de Fontainebleau reçoit quant à lui l’ordre de fermeture une s (...)
  • 14 Pottier, 1919, p. 9 ; FCRS, 1C201, Esparbès, « Rapport sur l’enlèvement du mobilier du palais en pr (...)
  • 15 McGrath, 2018.

5Alors que le conflit est imminent, les conservateurs des musées nationaux reçoivent, le 2 août 1914, l’ordre de fermeture immédiate de leurs institutions13. Prescrite conjointement à l’ordre de mobilisation générale, cette fermeture répond aussi pour partie à la réduction des effectifs imposée par le contexte de guerre : au même titre que le personnel du Louvre et de Fontainebleau14, celui de Versailles se voit, à l’orée du conflit, réduit de moitié environ par la mobilisation15.

  • 16 Pératé, 1919-1920, p. 308.
  • 17 EPV, Fonds du service d’architecture (désormais FA), [2]1506, Lettre de Chaussemiche au bureau de l (...)

6Clos et privés d’une grande partie de leur personnel, les établissements doivent conjointement assurer leur sécurisation. Le 2 août, le directeur des musées nationaux invite ainsi Pierre de Nolhac, conservateur de celui de Versailles, à organiser avec les gardiens dont il dispose encore un système de surveillance renforcé16. Toutefois, la diminution des effectifs ne reste pas sans incidence sur l’intégrité du château : en contrariant la possibilité d’y assurer un contrôle efficient, elle facilite en effet les actes de vol et de vandalisme. La multiplication de ces derniers et, par suite, la conscience de la nécessité d’assurer une garde plus efficace des palais et du parc conduisent Benjamin Chaussemiche, architecte en chef, à demander un renfort militaire le 22 août17.

La préservation in situ du domaine et de ses œuvres

  • 18 Coutin, 2017, p. 74.
  • 19 Charenton-le-Pont, Médiathèque du Patrimoine et de la Photographie (désormais MPP), B/80/3/2, Circu (...)
  • 20 AN, 20150044/30, Gouverneur militaire de Paris, « Mesures préventives contre l’incendie », 30 août  (...)
  • 21 EPV, FA, [2]1508, Lettre de Chaussemiche au bureau des Bâtiments civils et des Palais nationaux, 3  (...)
  • 22 EPV, FA, [2]1509, Lettre de Chaussemiche au colonel des sapeurs-pompiers de la ville de Paris, 31 m (...)

7Vidé de la majorité de ses visiteurs et effectifs, le domaine se trouve simultanément investi par le camp retranché de Paris, dispositif de défense établi dans un rayon de trente kilomètres autour de la capitale et intégrant Versailles dans sa zone sud18. À une moindre échelle, des mesures défensives sont cependant également instituées au niveau même des palais de Versailles et de Trianon le 3 septembre 1914, en réponse à la circulaire par laquelle le sous-secrétaire d’État aux Beaux-Arts invite les architectes en chef se trouvant au sein du camp retranché de Paris à disposer des baquets d’eau, des seaux et des pompes à main dans les combles des bâtiments19. Les architectes sont parallèlement enjoints de s’assurer du fonctionnement du service de secours contre l’incendie20. Or, trois mois plus tard, l’inspection du matériel du palais de Versailles en révèle les failles21. Outre les dysfonctionnements constatés sur de nombreux appareils, plusieurs parties du château restent sans moyens de défense : il faut ainsi attendre le printemps 1915 pour que la Chapelle royale et l’aile du Nord se voient pourvues de postes d’incendie22.

  • 23 Pottier, 1919, p. 4.
  • 24 EPV, Fonds d’archives du musée (désormais FM), VA50bis, Nolhac, Rapport de quinzaine, 16 septembre (...)
  • 25 Oppermann, 2015, p. 581.
  • 26 EPV, FM, VA50bis, Lettre de Nolhac au directeur des musées nationaux, 31 août 1914.
  • 27 Pératé, 1919-1920, p. 309.
  • 28 EPV, FM, VA50bis, Nolhac, Rapport de quinzaine, 16 décembre 1914.
  • 29 AN, 20144792/1, Mauricheau-Beaupré, « Projet d’évacuation du mobilier précieux et des objets d’art  (...)

8Dès avant l’établissement de dispositifs préventifs dans les édifices, des décisions sont prises pour les œuvres qu’ils conservent. Malgré le précédent de la guerre franco-prussienne, évacuer les collections n’est cependant pas la première option de l’administration des Beaux-Arts quand le conflit éclate. Le 1er août 1914, les ordres transmis aux départements du Louvre résident d’abord dans la mise à l’abri des œuvres au sein d’espaces voûtés ou souterrains afin de les préserver d’accidents occasionnés par l’éclatement de projectiles23. À Versailles, les plus précieuses sont également placées dans les sous-sols du palais – avec un décalage temporel néanmoins, le 31 août. Trente-six tableaux, trente sculptures, cinq tapis, trois tentures, une pièce de la suite de Don Quichotte, dix-huit objets d’art, des caisses de livres et de manuscrits de la bibliothèque municipale de Versailles24 sont ainsi regroupés sous l’aile Gabriel25, dont l’entrée est murée le 5 septembre. Si Nolhac se montre d’abord confiant, en affirmant au directeur des musées nationaux que les collections sont abritées « dans un souterrain très sec26 », le personnel de la conservation comprend ensuite que l’obscurité, le manque d’air et l’humidité qui caractérisent ce type d’espace constituent à terme une menace aussi redoutable que le conflit armé lui-même27. Le 15 décembre, le souterrain est donc ouvert. À nouveau, le conservateur se fait rassurant : les collections ont été retrouvées dans un état satisfaisant, à l’exception de quelques peintures, mais où il a été « aisé de faire disparaître […] les légères atteintes d’humidité, qui auraient pu devenir dommageables, si l’état des choses se fût prolongé28 ». Ironie tragique, après un séjour prolongé de plusieurs mois en 1918, c’est dans un état bien différent que ces œuvres seront retrouvées par Charles Mauricheau-Beaupré, attaché à la conservation du musée chargé de leur réinstallation en 191929.

La première odyssée des collections

  • 30 AN, F/21/3968, Procès-verbal de la séance tenue le 24 août 1914 par le comité des conservateurs des (...)
  • 31 Pottier, 1919, p. 5-6.
  • 32 AN, F/21/3968, Rapport de Jamot au ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, 6 octobre (...)
  • 33 Pottier, 1919, p. 8.
  • 34 Ibid., Note de la direction des musées nationaux, 6 septembre 1914 ; AN, 20150044/31, Télégramme de (...)

9Si la mise à l’abri des collections in situ semble au départ suffisante pour en garantir la protection, l’avancée ennemie conduit l’administration centrale à revenir sur sa décision. Malgré l’avis défavorable rendu le 24 août 1914 par le comité des conservateurs des musées nationaux30, le personnel du Louvre reçoit ainsi, quatre jours plus tard, l’ordre d’« opérer le déménagement coûte que coûte, dans le plus bref délai possible31 ». Sur sept cent soixante-dix tableaux, seuls deux cent quarante sont alors mis en caisse32. Le reste est, à partir du 1er septembre, simplement enveloppé dans du papier et placé dans des voitures capitonnées33. L’ensemble de ces œuvres, auquel s’ajoutent deux caisses d’objets d’art et la Vénus de Milo, est acheminé en deux convois ferrés : partis de Paris les 1er et 3 septembre, ceux-ci parviennent à Toulouse les 3 et 4 septembre34.

  • 35 « Au cours de M. de Nolhac », Semeur de Versailles, 26 décembre 1915, p. 2.
  • 36 AN, F/21/7280, Lettre du sous-secrétaire d’État aux Beaux-Arts au ministre de l’Instruction publiqu (...)

10Alors que l’ordre de fermeture des musées nationaux a inclus dès le départ celui de Versailles, la consigne d’évacuation ne semble d’abord pas le concerner et ne s’adresser qu’aux musées parisiens. La séance du comité des conservateurs des musées nationaux du 24 août, consacrée à la question des évacuations, ne comprend en effet que le personnel des musées du Louvre, de Cluny et du Luxembourg. En l’absence de l’administration versaillaise, il est ainsi difficile de connaître sa position et de déterminer avec certitude si, comme le personnel des trois musées représentés, celle-ci éprouve de la réticence à ce sujet. Quoi qu’il en soit, elle reste sans ordre, alors que les armées allemandes se rapprochent de la région parisienne et que les rumeurs faisant de Versailles une cible potentielle pour l’ennemi se répandent35. Le 31 août 1914, Nolhac se résout donc à remettre quatorze tapisseries de l’Histoire du roi (ann. 1) à l’administration du Mobilier national. Celles-ci partent pour Toulouse le lendemain36.

  • 37 Ibid., Lettre de Neveux au sous-secrétaire d’État aux Beaux-Arts, 1er septembre 1915.
  • 38 Ibid., Lettre de Dumonthier au sous-secrétaire d’État aux Beaux-Arts, 14 septembre 1914.
  • 39 Ibid., Lettre de Neveux au sous-secrétaire d’État aux Beaux-Arts, 1er septembre 1915.

11Conjointement, la ville rose devient également un refuge pour les collections du palais de Fontainebleau, parmi lesquelles « il n’y a pas […] prélèvement, mais bien déménagement complet37 ». Trois wagons, deux voitures et six cadres de déménagement réquisitionnés auprès de l’entreprise Noguès expédient, sans que le choix soit toujours fondé, la plupart des meubles, des objets d’art et des tapisseries du palais en direction de Toulouse (ann. 2). Nombre d’entre eux, « placés pêle-mêle, sans précautions, ni protection d’aucune sorte38 », se dégradent au cours du transport. Aussi est-il projeté, dès 1915, de renvoyer à Fontainebleau les meubles « sans grand intérêt ni valeur39 », parallèlement au matériel fourni par la maison Noguès et dont celle-ci a sollicité le retour.

  • 40 Ibid., « État des objets d’art (tapisseries, tableaux, meubles, statues, etc…) transportés à Toulou (...)
  • 41 AN, 20150044/31, Rapport de Jamot au directeur des musées nationaux, 10 octobre 1914.
  • 42 MPP, B/80/3/2, Dumonthier, « Rapport à Monsieur le Ministre de l’Instruction publique et des Beaux (...)

12Successivement parvenus à Toulouse, les convois ont été répartis entre la bibliothèque universitaire de la rue du Taur et l’église des Jacobins40. L’église des Jacobins reçoit les œuvres du Louvre ainsi que les deux voitures et les six cadres de déménagement du palais de Fontainebleau, placés sous la responsabilité de Paul Jamot, conservateur adjoint du département des Antiquités orientales et de la Céramique antique au Louvre, remplaçant Paul Leprieur, conservateur du département des Peintures, des Dessins et de la Chalcographie41. Les collections versaillaises évacuées par l’administration du Mobilier national, comme les trois wagons bellifontains, sont quant à elles accueillies par la bibliothèque universitaire. Elles sont prises en charge par Pol Neveux, inspecteur général des bibliothèques, suppléant Ernest Dumonthier, administrateur du Mobilier national42.

  • 43 Ibid.
  • 44 AN, F/21/7280, Lettre de Dumonthier au sous-secrétaire d’État aux Beaux-Arts, 14 septembre 1914.
  • 45 Ibid., « Note sur l’installation à Toulouse des objets d’art et tapisseries provenant des musées et (...)
  • 46 AN, F/21/3968, Rapport de Leprieur au ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, 25 sept (...)

13Dès leur arrivée, les convois du Mobilier national sont examinés : aucune avarie sérieuse n’est relevée malgré la « hâte fiévreuse43 » de l’expédition. Si les collections du Louvre et de Fontainebleau ont pâti du déplacement, les tapisseries versaillaises semblent ne pas avoir subi de semblables incidents : parmi les convois pris en charge par le Mobilier national, Dumonthier ne rapporte des dégradations que sur des meubles du palais de l’Élysée44. Une fois inspectées, les tapisseries sont placées sur des cadres de bois et protégées contre les rats au moyen d’un sérum fourni par l’institut Pasteur45. De leur côté, Jamot et Leprieur, venu assister son collègue, supervisent, dans les mois qui suivent, la réfection des emballages improvisés lors du départ46.

La difficile préservation du château au cœur de la guerre (1915-1917)

Le calme après la tempête

  • 47 Pératé, 1919-1920, p. 309-310.
  • 48 Émile Henriot, « Notes de Paris », Le Temps, 20 septembre 1914, p. 2.

14Après la première victoire de la Marne et le repli allemand, le 10 septembre 1914, le château retrouve provisoirement le calme, ce qui conduit son personnel à revenir progressivement sur certaines mesures. Une fois les souterrains de l’aile Gabriel démurés, le 15 décembre, les œuvres qu’ils contiennent sont réinstallées dans les salles du musée47. Le bref regain de confiance offert par ce succès fait émerger de nombreuses critiques dans la presse qui, pensant la victoire proche, considère désormais superflues les dispositions prises à l’aube du conflit48. Mais l’administration centrale reste prudente, plus encore après l’incendie de la cathédrale de Reims, le 19 septembre 1914. Ainsi, bien que la victoire de la Marne préserve la capitale et ses environs de l’imminence d’une invasion ennemie, les musées restent pendant plusieurs mois privés de leurs visiteurs habituels.

  • 49 Montigny-le-Bretonneux, Archives départementales des Yvelines (désormais ADY), 103J1210, Commune de (...)
  • 50 AN, 20150040/7, Lettre de Nolhac au directeur des musées nationaux, 25 mars 1915.

15Le château de Versailles n’en accueille pas moins à cette période de multiples animations au profit des victimes de la guerre. Leur annonce par l’intermédiaire d’affiches49 suggère qu’elles sont destinées à attirer un auditoire relativement important, à une période où les salles du musée sont encore fermées à la visite. Aussi leur multiplication et la présence d’un public nombreux permettent-elles peut-être de projeter plus commodément le retour des visiteurs, envisagé au printemps 1915 dans certains espaces du château, dont la galerie des Batailles50, au sein de laquelle ces fêtes de bienfaisance ont principalement lieu.

  • 51 « Art et curiosité. La Réouverture des musées », Le Temps, 2 juin 1915, p. 4.
  • 52 « Même le bon vieux Musée de Versailles offre aux poilus en garnison dans la ville du Grand Roi, le (...)
  • 53 « M. Albert Dalimier, sous-secrétaire d’État aux Beaux-Arts. Nos richesses d’art sauvées de la dest (...)

16Aux côtés du palais de Fontainebleau, le château de Versailles est ainsi l’un des premiers à s’entrouvrir en mai 191551. Parallèlement, les requêtes se multiplient pour les galeries du Louvre, en prenant pour argument la nécessité d’offrir au public des exemples édifiants, à l’image de la galerie des Batailles52. Estimé préjudiciable à la sécurité des collections, ce souhait est en outre jugé difficile à satisfaire, faute d’effectifs suffisants53 : la réouverture du musée n’a donc lieu qu’un an plus tard, le 1er mars 1916.

  • 54 Pottier, 1919, p. 11 ; AN, 20150040/7, Lettre du directeur des musées nationaux au sous-secrétaire (...)
  • 55 Ibid., Lettre du sous-secrétaire d’État aux Beaux-Arts au directeur des musées nationaux, 6 avril 1 (...)

17Interrompue le 7 février 1917 en raison des restrictions d’approvisionnement, l’ouverture du Louvre est à nouveau effective le 1er mai 1917 – antérieurement, cette fois-ci, au château de Versailles, dont les portes ne rouvrent que le 1er août54. Si, comme le suggère l’exemple du Louvre, le manque de personnel constitue l’un des principaux obstacles à la visite, les difficultés d’approvisionnement demeurent non moins déterminantes, si bien que l’autorisation de réouverture du château est, dans le cas présent, accordée « sous la réserve expresse que cette mesure n’occasionnera aucune dépense supplémentaire de chauffage et d’éclairage55 ».

De l’insuffisance des approvisionnements et des effectifs à la détérioration des œuvres d’art : les dommages indirects du conflit

  • 56 Pour en connaître le détail : ibid., Lettre de Nolhac au directeur des musées nationaux, 7 décembre (...)
  • 57 Ibid., Lettre de Nolhac au directeur des musées nationaux, 10 décembre 1915.
  • 58 Ibid., Lettre de Nolhac au directeur des musées nationaux, 13 décembre 1915.
  • 59 Ibid., Lettre de Nolhac au directeur des musées nationaux, 24 décembre 1915.
  • 60 Ibid., Lettre de Nolhac au directeur des musées nationaux, 7 décembre 1915.
  • 61 Ibid., Lettre du directeur des musées nationaux au sous-secrétaire d’État des Beaux-Arts, s. d.

18Épargné par l’occupation et les bombardements, le château de Versailles ne traverse pas pour autant la période de guerre sans dommage : dès le 7 décembre 1915, Nolhac dresse un compte rendu alarmé des dégradations observées sur les collections versaillaises56 ; trois jours plus tard, un second rapport liste les dommages au Grand Trianon. Le Petit Trianon reste quant à lui « entièrement indemne57 » – dans un premier temps du moins, jusqu’à ce que des altérations soient relevées le 13 décembre58. Au total, plus d’une centaine d’œuvres se trouvent atteintes59. S’il s’agit là « d’un mal dont chaque année nous [pouvons] constater la menace », celle-ci se voit néanmoins « portée à l’extrême par l’état de guerre60 » qui, sous l’effet de l’augmentation du prix des combustibles et de la réduction des crédits alloués au matériel des musées nationaux, exige de restreindre la mise en fonctionnement du chauffage dans les salles61.

19Bien que singulièrement affecté, le château de Versailles n’est pas le seul à connaître des difficultés conservatoires. Le Louvre lui-même n’est en effet pas épargné, comme le déplore son directeur :

  • 62 AN, 20150044/30, Lettre du directeur des musées nationaux au sous-secrétaire d’État aux Beaux-Arts, (...)

des morceaux de corniches se sont détachés des plafonds sous l’action de l’humidité ; des vitrines sont couvertes de rouille, les bois dont elles sont faites ont joué et ne permettent plus l’ouverture des portes ou des vantaux ; les objets d’art sont atteints et, dans le département oriental, notamment, il en est beaucoup qu’on a retrouvés pulvérisés, attaqués qu’ils étaient par l’oxydation62.

  • 63 EPV, FA, [2]1509, Lettre de Chaussemiche au bureau de la Conservation des palais, 31 mai 1915.
  • 64 AN, 20150040/29, Lettre de Nolhac au directeur des musées nationaux, 22 février 1916.
  • 65 Ibid., Lettre du directeur des musées nationaux au sous-secrétaire d’État aux Beaux-Arts, 18 avril (...)
  • 66 EPV, FM, VA50bis, Lettre de Nolhac au directeur des musées nationaux, 5 décembre 1917.
  • 67 Ibid., Lettre de Nolhac à Chaussemiche, 4 avril 1918.
  • 68 Ibid., Lettre de Nolhac au directeur des musées nationaux, 5 décembre 1917.

20Au même titre que les approvisionnements en combustible, les effectifs de surveillance et d’entretien demeurent insuffisants pour prémunir le domaine et ses œuvres sculptées contre les variations climatiques – mais aussi contre les dégradations anthropiques. Au mois de mai 1915, Chaussemiche alerte ainsi le bureau de la Conservation des palais de la présence de noms et de dessins gravés sur les sculptures du domaine, sans pouvoir en identifier les auteurs, le personnel étant trop réduit pour les surprendre ou les atteindre63. L’origine de ces altérations est dans certains cas encore plus ardue à déterminer. Ainsi, le 21 février 1916, le service d’architecture avise le conservateur de la disparition de la tête d’une statue de Minerve située dans le bosquet de la Reine64. Ce qui est alors considéré comme un vol se révèle être, deux mois après, un incident d’origine naturelle : la tête n’a pas été descellée et saisie, mais rompue par le gel hivernal et dissimulée par la végétation65. Un an plus tard, une statue antique d’Uranie placée au sein du bosquet de l’Étoile est à son tour découverte renversée de son socle66 ; en avril 1918, elle se trouve toujours à terre, mutilée en divers endroits67. Loin de surprendre l’administration du château, ces accidents semblent désormais habituels, « le service de surveillance étant devenu depuis la guerre, et par la force des choses, absolument insuffisant68 ».

Acmé et dénouement des entreprises conservatoires (1918-1920)

Prémunir le château, son personnel et ses œuvres contre les bombardements

  • 69 EPV, [2] Défense passive 1930-1942 (2), Chaussemiche, « Protection contre l’incendie », 2 février 1 (...)
  • 70 EPV, FA, [2]1514, Lettre de Chaussemiche au bureau des Bâtiments civils et des Palais nationaux, 11 (...)
  • 71 AN, 20150044/30, Lettre du chef du service intérieur et du matériel au directeur des musées nationa (...)
  • 72 ADY, 103J1180, Auguste Autrand, Arrêté relatif à la réglementation de l’éclairage public et privé(...)
  • 73 EPV, FA, [2]1514, Lettre de Chaussemiche au bureau de la Conservation des palais, 2 novembre 1918.
  • 74 AN, 20150044/30, Lettre du directeur des musées nationaux au directeur du service de santé du gouve (...)
  • 75 EPV, FA, [2]1514, Lettre de Chaussemiche au bureau des Bâtiments civils et des Palais nationaux, 17 (...)

21Après une accalmie partielle, le rapprochement du front et la multiplication d’offensives aériennes sur la capitale et ses environs entraînent, dès janvier 1918, le renforcement des mesures de défense in situ et la reprise des évacuations. Le 2 février 1918, des baquets d’eau, des seaux et des pompes à main supplémentaires sont ainsi placés dans les combles des palais de Versailles et de Trianon contre les risques d’incendie69. Dans les mois qui suivent, d’autres dispositifs viennent compléter ces installations70. Dès 1915, des précautions relatives à l’éclairage ont été prises au Louvre en prévention d’un survol de la capitale par des aéroplanes ennemis71 : de semblables prescriptions ayant été arrêtées à l’échelle de la Seine-et-Oise72, il est probable que le château de Versailles ait adopté des résolutions similaires. Trois ans plus tard, ces mesures sont elles aussi renforcées par de nouvelles recommandations. Au terme du conflit, il est en effet projeté de couvrir de peinture bleue la partie vitrée de la toiture du palais de Versailles, dont la surface miroitante peut servir de repère aux avions ennemis73. Il en va de même pour la protection du personnel des musées nationaux en cas d’attaque chimique : si elle a semblé nécessaire dès 1915 (à la suite de la deuxième bataille d’Ypres, au cours de laquelle l’armée allemande commence à faire usage de gaz asphyxiants), elle n’est effective qu’en 191874. Des mesures à destination de la population sont également introduites par la création d’abris antiaériens dans les sous-sols du palais de Versailles75.

  • 76 EPV, FM, VA50bis, Lettre de Nolhac au ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, 7 févri (...)
  • 77 AN, F/21/3967, s. d.
  • 78 AN, F/21/3968, Lettre de Dumonthier au ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, 15 mar (...)
  • 79 MPP, B/80/3/2, Dumonthier, « Rapport à Monsieur le Ministre de l’Instruction publique et des Beaux (...)
  • 80 AN, 20150044/31, Lettre du directeur des musées nationaux au ministre de l’Instruction publique et (...)
  • 81 MPP, B/80/3/2, « Mesures de préservation des œuvres d’art et objets mobiliers dépendant de l’admini (...)
  • 82 AN, 20150044/31, Lettre du directeur des musées nationaux au ministre de l’Instruction publique et (...)
  • 83 AN, F/21/3968, Rapports de Jamot au ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, 12 septem (...)

22Parallèlement, de nouvelles mesures sont prises pour la protection des œuvres elles-mêmes. Toutefois, de même qu’en 1914, seules quatorze tapisseries sont évacuées. Prévue pour le 3 février 1918, leur expédition n’est effective que le 15 mars – un retard révélateur des difficultés de coordination et de communication entre l’administration centrale et celle du musée76. Et bien que la « Nomenclature des tapisseries du musée de Versailles reprises par l’administration du Garde-Meuble pour être envoyées à Toulouse77 » en cite quatorze, seules douze pièces rejoignent le Midi, les deux autres étant déposées au Panthéon78. Si le château de Versailles se limite à ce seul convoi, le Louvre continue à expédier ses collections jusqu’en août, à Toulouse, mais aussi dans de nouveaux dépôts79 : le 29 janvier 1918, il a en effet été décidé d’évacuer à Fontainebleau les meubles du xviiie siècle les plus précieux parmi les collections du musée80, ainsi qu’une partie des œuvres des musées de la zone des armées qu’il abrite81. Toutefois, les collections du Louvre n’y restent que temporairement. En juillet, alors que l’administration comprend les dangers auxquels est soumis le palais de Fontainebleau (entouré d’établissements militaires et donc exposé aux bombardements), les meubles qui y ont été déposés, auxquels sont adjointes des œuvres du palais de Fontainebleau lui-même, sont transportés à Blois82, tandis que les œuvres évacuées par le Louvre à Toulouse connaissent de nouvelles vicissitudes, dont rendent compte les nombreux rapports83 et tableaux de Jamot (fig. 1).

Fig. 1. Paul Jamot, Vue intérieure de l’église des Jacobins à Toulouse en 1918, avec les caisses de tableaux évacués du Louvre, 1918, huile sur toile, 46 × 37,7 cm. Paris, musée du Louvre, département des Peintures, RF 1941 15.

Fig. 1. Paul Jamot, Vue intérieure de l’église des Jacobins à Toulouse en 1918, avec les caisses de tableaux évacués du Louvre, 1918, huile sur toile, 46 × 37,7 cm. Paris, musée du Louvre, département des Peintures, RF 1941 15.

Permalien : https://collections.louvre.fr/​ark:/53355/​cl010059479

© 2019 GrandPalaisRmn (musée du Louvre) / Franck Raux

  • 84 EPV, FM, VA50bis, Lettre de Nolhac au ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, 7 févri (...)

23En parallèle de l’évacuation des tapisseries, les œuvres qui avaient été replacées dans les salles des musées de Versailles et de Trianon sont de nouveau mises à l’abri. Cette protection in situ s’effectue en deux temps. Après la supervision d’un premier retranchement par Nolhac en février84, un autre déménagement est pris en charge par André Pératé, conservateur adjoint, au printemps :

  • 85 Pératé, 1919-1920, p. 310.

Nous avions pu obtenir, des services de l’armée, des planches, qui servirent à préparer en toute hâte des caisses où s’alignèrent, par rang de taille, des centaines de tableaux ; tout cela classé, abrité sous les fortes voûtes de la galerie de pierre contiguë au vestibule de la Chapelle, et prêt à être remis, dès le premier signal, aux camions qui prendraient la route du Midi85.

  • 86 AN, F/21/3968, Lettre de l’inspecteur général des musées au sous-secrétaire d’État aux Beaux-Arts, (...)
  • 87 Versailles, Archives communales, 4H187, Ville de Versailles, « Transport de caisses de l’hôtel de v (...)

24Bien que préparées pour leur déménagement, ces œuvres ne semblent pas avoir quitté le château. Le palais n’héberge en revanche aucune autre collection muséale pendant la guerre, à l’inverse des palais du Louvre et de Fontainebleau. Si le recours à l’orangerie de Versailles pour entreposer les œuvres des musées de la zone des armées a été envisagé en 1916, cette possibilité a en effet été déclinée par l’inspecteur général des musées86. À une moindre échelle, des biens culturels d’une autre nature trouvent cependant refuge au sein du château : le 21 octobre 1918, les archives municipales de Versailles sont ainsi transférées dans les sous-sols du palais87.

Le domaine sous sa parure de guerre

  • 88 EPV, FA, [2]1514, Lettre de Chaussemiche au bureau des Bâtiments civils et des Palais nationaux, 28 (...)
  • 89 « Versailles », Excelsior, 24 juin 1918, p. 4 ; EPV, FA, [2]1514, Lettre de Chaussemiche au bureau (...)
  • 90 MPP, B/80/3/2, « Palais nationaux et monuments historiques. Mesures de protection prises en raison (...)
  • 91 AN, 20150044/30, Lettre de l’architecte des palais du Louvre et des Tuileries au directeur des musé (...)
  • 92 « Nos monuments protégés contre les bombes », Le Miroir, 17 février 1918, p. 14.

25Pareillement envisagée en janvier 1918, la protection des sculptures du parc est achevée en mai88. La Vénus accroupie, le Rémouleur et les vases de bronze ornant les parterres du Nord et du Midi sont transportés dans l’orangerie du palais89. Le reste des ouvrages sculptés est protégé sur place, sous des bâtis en rondins surmontés d’une épaisseur de sacs de terre et enveloppés de fascines (fig. 2). Introduites en 1918 à Versailles, de telles mesures sont appliquées depuis 1914 au Louvre90. Néanmoins, les progrès technologiques et l’accroissement des menaces de bombardement ont amené la direction des musées nationaux à questionner, dès novembre 1917, leur efficacité. Désormais, les sacs comblant les baies du palais, jusque-là simplement empilés, se voient consolidés par des pièces de charpente91 (fig. 3) alors que, dans le même temps, les monuments parisiens disparaissent eux aussi sous des amoncellements de sacs de terre92.

Fig. 2. Godefroy Ménanteau, La protection des monuments de Paris pendant la guerre, château de Versailles, 1914-1918, photographie, 16,6 × 22,5 cm. Paris, musée Carnavalet – Histoire de Paris, PH25495.

Fig. 2. Godefroy Ménanteau, La protection des monuments de Paris pendant la guerre, château de Versailles, 1914-1918, photographie, 16,6 × 22,5 cm. Paris, musée Carnavalet – Histoire de Paris, PH25495.

CC0 Paris Musées / Musée Carnavalet – Histoire de Paris

Fig. 3. Agence de presse Meurisse, Le musée du Louvre pendant la guerre. La Galerie d’Apollon. Au premier plan la vitrine des diamants de la Couronne, 1918, négatif sur verre, 13 × 18 cm. Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la Photographie, EI-13 (2577).

Fig. 3. Agence de presse Meurisse, Le musée du Louvre pendant la guerre. La Galerie d’Apollon. Au premier plan la vitrine des diamants de la Couronne, 1918, négatif sur verre, 13 × 18 cm. Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la Photographie, EI-13 (2577).

Permalien : https://gallica.bnf.fr/​ark:/12148/​btv1b90309378

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

  • 93 Tristan Le Roux, « Oui mais… Versailles conserve mieux. Sacs à terre ou fascines ? », La Petite Rép (...)
  • 94 MPP, B/80/3/2, Rapport du chef de la division des Services d’architecture au ministre de l’Instruct (...)
  • 95 Charles Laurent, « Ça s’écroule », L’Écho de Versailles et de Seine-et-Oise, 31 mai 1918, p. 1.
  • 96 EPV, FA, [2] Défense passive 1930-1942 (2), Chaussemiche, « Protection des ouvrages extérieurs », 1(...)

26Mais ces mesures elles-mêmes révèlent rapidement leurs limites : le 24 mai 1918, la désagrégation des sacs couvrant les reliefs de la cathédrale Notre-Dame entraîne le bris de la tête du saint Pierre du portail du Jugement dernier93. Sans occasionner de dégradations aussi importantes, d’autres effondrements ont lieu au sein de la capitale94 – mais aussi à Versailles. En mai 1918, les sacs de terre surmontant les allégories du parterre d’Eau doivent ainsi être renforcés par une structure de fascines après s’être déchirés et liquéfiés sous la pluie95. Quelques jours plus tard, les empilements de sacs dissimulant certaines baies du palais s’effondrent à leur tour96.

  • 97 Tristan Le Roux, « Oui mais… Versailles conserve mieux. Sacs à terre ou fascines ? », La Petite Rép (...)
  • 98 Pour une étude plus approfondie de la réception critique de ces mesures : Bonnotte, 2018, p. 27 ; A(...)

27Si, comme Paris, Versailles revêt donc sa « parure de guerre97 », le service d’architecture n’emploie pas les poutres équarries dont l’administration des Beaux-Arts fait usage au sein de la capitale, mais emprunte aux arbres du parc lui-même (fig. 4 et 5), ce qui confère à certaines structures une physionomie particulière, qui n’échappe pas à la plume acerbe de la presse98, jugeant ces dernières rudimentaires et peu adaptées en cas d’éventuelles attaques.

Fig. 4. Agence Rol, Paris en tenue de bombardement (statues à l’entrée du jardin des Tuileries protégées contre les bombardements), 1918, négatif sur verre, 13 × 18 cm. Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la Photographie, EI-13 (594).

Fig. 4. Agence Rol, Paris en tenue de bombardement (statues à l’entrée du jardin des Tuileries protégées contre les bombardements), 1918, négatif sur verre, 13 × 18 cm. Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la Photographie, EI-13 (594).

Permalien : https://gallica.bnf.fr/​ark:/12148/​btv1b53004379n

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

Fig. 5. Godefroy Ménanteau, La protection des monuments de Paris pendant la Première Guerre mondiale, jardins de Versailles, 1914-1918, photographie, 16,6 × 22,4 cm. Paris, musée Carnavalet – Histoire de Paris, PH25492.

Fig. 5. Godefroy Ménanteau, La protection des monuments de Paris pendant la Première Guerre mondiale, jardins de Versailles, 1914-1918, photographie, 16,6 × 22,4 cm. Paris, musée Carnavalet – Histoire de Paris, PH25492.

CC0 Paris Musées / Musée Carnavalet – Histoire de Paris

  • 99 Le présent article ne s’arrêtera pas sur le sujet, déjà attentivement traité par Coutin (2015, 2017 (...)

28Enfin, tout comme les sculptures du parc, le Grand Canal fait l’objet d’opérations de camouflage, entreprises par l’organisation de la défense contre aéronefs entre avril et septembre 1918, afin d’en dissimuler la forme caractéristique et la surface réfléchissante99.

Rétablir un château mal en point au sortir du conflit

  • 100 Pératé, 1919-1920, p. 310.
  • 101 AN, 20150044/31, Lettre de Jamot au directeur des musées nationaux, 11 novembre 1918.
  • 102 EPV, FM, VA50bis, Lettre de Nolhac au ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, 18 nove (...)
  • 103 AN, 20150044/30, Lettre du directeur des musées nationaux à Paul Chenue, 19 novembre 1918.
  • 104 Ibid., Lettre de Jamot au directeur des musées nationaux, 5 décembre 1918.
  • 105 Ibid., Télégramme de Jean-Joseph Marquet de Vasselot au directeur des musées nationaux, 17 décembre (...)
  • 106 Pottier, 1919, p. 16-17.
  • 107 MPP, B/80/3/2, Dumonthier, « Rapport à Monsieur le Ministre de l’Instruction publique et des Beaux (...)

29« Ces dernières précautions, comme les premières, devaient être fort heureusement inutiles100 », se réjouit Pératé au terme du conflit. Officialisée par la signature de l’armistice101, la remise en état des institutions muséales ne se concrétise toutefois que dans les mois suivants. Le 18 novembre 1918, Nolhac enjoint au ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts de donner les ordres nécessaires à l’intégration des tapisseries versaillaises parmi « les plus prochains retours organisés par le Garde-Meuble102 ». Conjointement, le 19 novembre 1918, le directeur des musées nationaux fait appel à deux emballeurs de la maison Chenue pour procéder au conditionnement des œuvres du Louvre entreposées à Toulouse103, tâche dont l’exécution s’étend jusqu’au 5 décembre104. Leur acheminement s’accomplit, à nouveau, en deux convois, dont les départs respectifs ont lieu les 16 et 22 décembre105. La réexpédition des œuvres évacuées par le Louvre à Blois s’échelonne quant à elle du 10 décembre 1918 au 25 janvier 1919106. Pour Versailles, la réintégration des collections évacuées est probablement effective au début de l’année 1919, avant le 2 mars pour les tapisseries expédiées à Toulouse et avant le 1er juin pour les pièces déposées au Panthéon107.

  • 108 AN, 20150040/10, Pératé, Rapport de quinzaine, 2 janvier 1920.
  • 109 Pottier, 1919, p. 17 ; FCRS, F3223C12, Vincent, « Mes souvenirs (1914-1921) », 11 mars 1919.
  • 110 AN, 20150040/10, Pératé, Rapport de quinzaine, 2 janvier 1920.
  • 111 Ibid., Pératé, Rapport de quinzaine, 18 février 1920 ; ibid., Gaston Brière, Rapport de quinzaine, (...)

30En cette année 1919, le château reprend à grand-peine le cours de sa marche. Le personnel démobilisé retrouve ses anciennes fonctions, tout en restant insuffisant, ce qui conduit Pératé à demander la nomination de sept nouveaux gardiens pour compléter les effectifs de surveillance du musée108. Parallèlement à celles du Louvre et du palais de Fontainebleau109, les salles démeublées sont peu à peu regarnies et rendues accessibles. En décembre 1919, l’intégralité des galeries de peintures et de sculptures est rouverte au public, à quelques exceptions près110. Ainsi, au sein de l’attique du Nord, les travaux menés par le service d’architecture ne permettent pas encore d’y accrocher les tableaux. Bien que les portraits du xixe siècle soient à l’inverse presque entièrement réinstallés à l’attique du Midi, celui-ci ne peut rouvrir en cette période de l’année faute de chauffage. Pareillement, quoique le retour d’œuvres prêtées pendant la guerre au château de Malmaison permet à l’attique Chimay de retrouver son état d’avant-guerre en février 1920, la diminution du personnel n’en autorise la réouverture que cinq mois plus tard111.

Bilan

  • 112 Bertinet, 2015a.
  • 113 MPP, B/80/3/2, Dumonthier, « Rapport à Monsieur le Ministre de l’Instruction publique et des Beaux (...)
  • 114 EPV, FM, VA50bis, Lettre de Nolhac au directeur des musées nationaux, 31 août 1914.
  • 115 MPP, B/80/3/2, Dumonthier, « Rapport à Monsieur le Ministre de l’Instruction publique et des Beaux (...)

31Si l’expérience du château de Versailles s’inscrit dans le cadre de la politique de protection appliquée aux musées et aux palais nationaux, elle ne saurait cependant s’y réduire. Contrairement aux collections parisiennes ou bellifontaines par exemple, seule une infime quantité d’œuvres versaillaises fut évacuée au cours du premier conflit mondial (ann. 3). Comment expliquer cette différence ? Suivant l’analyse esthétique d’Arnaud Bertinet112, où la logique d’évacuation rejoint l’histoire du goût, il convient de souligner la valeur dont sont dotées, à cette époque encore, les tapisseries anciennes, ce qui justifie la priorité qui leur est accordée : en septembre 1914, « la plus grande partie des tapisseries anciennes de la France, près de deux mille, avaient déjà rejoint leur lointain refuge113 ». Cet argument ne peut cependant s’appliquer que dans une certaine mesure au cas versaillais. Il ne suffit pas à expliquer que « les plus beaux Nattiers, [des] tableaux de grand prix, […] [des] bustes de valeur exceptionnelle114 » aient été placés dans les souterrains humides de l’aile Gabriel. L’hypothèse d’une contrainte logistique paraît devoir être prise en compte. Pourtant, bien que complexifiée par le contexte de guerre, l’expédition des collections ne restait pas impossible : ainsi, en 1918, si les difficultés communicationnelles purent retarder l’envoi de la seconde série de tapisseries, elles ne l’empêchèrent pas. Certes, en 1914, l’ordre d’évacuation s’adressa d’abord aux musées parisiens, mais un mouvement plus large fut ensuite impulsé : au cours du conflit, le Mobilier national devint ainsi « le grand déménageur officiel115 », si bien que le château de Versailles aurait tout à fait pu en solliciter le concours. Il n’est par conséquent pas improbable que la préservation de la majorité des œuvres au sein du château ait été intentionnelle. En dépit des conditions de conservation imparfaites qu’il offrait, la solution d’une évacuation précipitée, avec un recours à des matériaux souvent inappropriés, ne semblait en effet pas moins préjudiciable aux chefs-d’œuvre à protéger. Au-delà de ces considérations pratiques, le choix du maintien des collections au sein du domaine pourrait également reposer sur des motifs patriotiques : il pouvait apparaître comme un moyen de démontrer sa capacité à tenir ferme face à l’ennemi, au même titre que les réouvertures successives du musée et que l’accueil des soldats en permission, qui permirent au château de rester en activité au cœur du conflit. Enfin, il importe de garder à l’esprit la situation géographique du palais de Versailles, qui le rendait peut-être moins vulnérable au risque de pillage et de bombardement que le musée du Louvre – positionné au centre de la capitale – et que le château de Fontainebleau – situé plus à l’est du pays.

32Théâtre où se façonnèrent les relations franco-allemandes, le château de Versailles échappa finalement aux dommages directs du conflit. Au cours de ces quatre années, il pâtit néanmoins, comme le restant des musées et palais nationaux, de difficultés conservatoires face à une guerre dont la durée se révéla plus importante que projeté en 1914. En dépit du précédent expérimenté quatre décennies plus tôt et de sa présence dans les esprits, l’éclatement du conflit semble avoir surpris l’administration des Beaux-Arts, dont l’action n’avait débuté qu’à la fin du mois de juillet 1914. Hâtivement mises en place, ces mesures préventives paraissent portées par les circonstances plus que par un programme préétabli à la lumière du passé, et évoluèrent par la suite au gré de la situation militaire. Ainsi, après un premier épisode fiévreux, puis une relative accalmie, les opérations défensives reprirent face au redoublement d’offensives aériennes sur la région parisienne.

  • 116 Bertinet, 2015a, p. 39.
  • 117 Blaizeau, 2016, p. 95-99.

33De la Grande Guerre, les institutions muséales parvinrent cette fois à tirer un enseignement qui leur permit de se préparer davantage au conflit suivant. De fait, une nouvelle logique – « tout évacuer, tout protéger116 » – émergera avec la Seconde Guerre mondiale. Le château ne fera pas exception à ce changement de temporalité et d’échelle, à plus forte raison motivé par la crainte de représailles allemandes face au Diktat de Versailles. Dès le début des années 1930, Mauricheau-Beaupré se sera attaché ainsi à planifier la sauvegarde des collections muséales, tandis que Patrice Bonnet, architecte en chef, s’employait à celle du palais et du parc. Devançant la mise en œuvre des opérations de protection, conservateurs et architectes adopteront en outre une approche différente. Alors que seule une partie des tapisseries avait été évacuée durant la Grande Guerre, les dépôts de province accueilleront peintures, sculptures, objets d’art, tapisseries et boiseries. De même, au sein du parc, la majorité des groupes sculptés seront descellés et le Grand Canal ne sera pas camouflé mais asséché117.

Haut de page

Bibliographie

Sources imprimées

Darcel Alfred, 1871, « Les musées, les arts et les artistes pendant le siège de Paris », Gazette des Beaux-Arts, t. IV, 2e période, 172e livraison (octobre), p. 285-306, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k203093f/f469.item.

Gautier Théophile, 1871, Tableaux de siège. Paris, 1870-1871, Paris, Charpentier, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1031535.

Nolhac Pierre de, 1937, La résurrection de Versailles. Souvenirs dun conservateur, 1887-1920, Paris, Plon.

Pératé André, 1919-1920, « Le musée de Versailles pendant la guerre », Revue de lhistoire de Versailles et de Seine-et-Oise, 21e année, p. 307-310, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k67117w/f324.item.

Pératé André, 1936, « Pierre de Nolhac (1859-1936) », Revue de lhistoire de Versailles et de Seine-et-Oise, 38e année, n1, p. 1-11, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65656406/f3.item.

Pottier Edmond, 1919, Le Louvre pendant la guerre 1914-1918, Paris, Lahure.

Études

Amice Solène, 2023, La sauvegarde à l’œuvre. Grande Guerre et politique patrimoniale en France, thèse d’histoire, dir. Bertrand Tillier, Paris, université Paris-1-Panthéon-Sorbonne, 2 vol.

Bertinet Arnaud, 2015a, « Évacuer le musée, entre sauvegarde du patrimoine et histoire du goût, 1870-1940 », Cahiers du CAP, no 2 (juin) : Modèles et modalités de la transmission culturelle, numéro thématique sous la dir. de Jean-Philippe Garric, p. 9-40, https://doi.org/10.4000/books.psorbonne.8239.

Bertinet Arnaud, 2015b, Les musées de Napoléon III. Une institution pour les arts, 1849-1872, Paris, Mare & Martin.

Bertinet Arnaud, 2021, « Pour une histoire des politiques d’évacuations et de protection face aux pillages, spoliations et translocations patrimoniales (Zur Geschichte der Evakuierungs- und Schutzmaßnahmen angesichts von Plünderung, Kunstraub und Kulturgutverschiebung) », dans Hans Werner Langbrandtner, Esther Rahel Heyer, Florence de Peyronnet-Dryden (dir.), Kulturgutschutz in Europa und im Rheinland. Franziskus Graf Wolff Metternich und der Kunstschutz im Zweiten Weltkrieg, Vienne, Böhlau Verlag, p. 38-50.

Blaizeau Robert, 2013, Le château de Versailles pendant la Seconde Guerre mondiale, mémoire de master 1 d’histoire de l’art, dir. Raphaël Masson, Paris, École du Louvre.

Blaizeau Robert, 2016, « Le château de Versailles pendant la Seconde Guerre mondiale », Versalia. Revue de la Société des Amis de Versailles, no 19, p. 93-108.

Bonnotte Claire, 2018, Le soleil éclipsé. Le château de Versailles sous lOccupation, Paris/Versailles, Vendémiaire/Château de Versailles.

Bonnotte Khelil Claire, 2023, Versailles 1939-1945. Un château dans lobjectif, Paris/Versailles, In Fine/Château de Versailles.

Bonnotte Khelil Claire et Kott Christina (dir.), 2024, Châteaux et musées franciliens pendant la Seconde Guerre mondiale. Une protection stratégique, actes de colloque (château de Versailles, 3 et 4 juin 2021), Paris/Versailles, Hermann/Château de Versailles.

Coutin Cécile, 2015, « Doux leurre à Versailles : recette de camouflage du Grand Canal en 1918 », Revue de lhistoire de Versailles et des Yvelines, t. XCVII, p. 144-155.

Coutin Cécile, 2017, « Versailles camouflé ou comment le Grand Canal a failli disparaître en 1918 », Château de Versailles, no 27 (octobre-décembre), p. 72-79.

Ferrand Franck, 2003, Ils ont sauvé Versailles. De 1789 à nos jours, Paris, Perrin.

Granger Catherine, 2013, « La protection des collections des musées nationaux durant la Première Guerre mondiale », dans Philippe Nivet (dir.), Guerre et patrimoine artistique à l’époque contemporaine, actes de colloque (16-18 mars 2011), Amiens, Encrage, p. 247-260.

Kott Christina, 2006, Préserver lart de lennemi ? Le patrimoine artistique en Belgique et en France occupées, 1914-1918, Bruxelles, Peter Lang.

Kott Christina, Neumayer Heino et Pichon-Meunier Gaëlle, 2014, Sauve qui veut. Des archéologues et des musées mobilisés. 1914-1918, cat. exp. (musée de la Chartreuse de Douai, 29 mars-6 juillet 2014 ; Forum antique de Bavay, musée archéologique du département du Nord, 6 février-26 août 2014), Bavay, Forum antique de Bavay.

Maingon Claire, 2016, Le musée invisible. Le Louvre et la Grande Guerre, 1914-1921, Paris/Mont-Saint-Aignan, Louvre éditions/Presses universitaires de Rouen et du Havre.

McGrath Karine, 2018, « Hommage aux poilus du château », Les Carnets de Versailles, https://www.lescarnetsdeversailles.fr/2018/11/hommage-aux-poilus-du-chateau-de-versailles/.

McGrath Karine et Talbot Jude, 2014, Web-série. Le château de Versailles pendant la Grande Guerre, Paris/Versailles, Bibliothèque nationale de France/Château de Versailles, http://www.chateauversailles.fr/ressources-pedagogiques/vie-politique/premiere-guerre-mondiale/web-serie-chateau-versailles-pendant.

Oppermann Fabien, 2015, « Première Guerre mondiale (Versailles pendant la) », dans Mathieu Da Vinha et Raphaël Masson (dir.), Versailles. Histoire, dictionnaire et anthologie, Paris, Robert Laffont, p. 581-582.

Pomian Krzysztof, 2020, Le musée, une histoire mondiale, t. I : Du trésor au musée, Paris, Gallimard.

Pomian Krzysztof, 2021, Le musée, une histoire mondiale, t. II : L’ancrage européen. 1789-1850, Paris, Gallimard.

Pomian Krzysztof, 2022, Le musée, une histoire mondiale, t. III : À la conquête du monde. 1850-2020, Paris, Gallimard.

Poulot Dominique, 2008, Une histoire des musées de France. xviiie-xxe siècle, Paris, La Découverte.

Revello Fiona, 2024, Le château de Versailles durant la Première Guerre mondiale. Mesures de protection, bilan comparatif (musée du Louvre et château de Fontainebleau), mémoire de master 1 d’histoire de l’art, dir. Raphaël Masson et Benjamin Ringot, Paris, École du Louvre.

Haut de page

Documents annexes

  • Annexe 1 (application/pdf – 125k)

    Liste des tapisseries évacuées à Toulouse et des tapisseries conservées
    au château de Versailles

  • Annexe 2 (application/pdf – 197k)

    Liste des meubles, des objets d’art et des tapisseries évacués par le
    palais de Fontainebleau

  • Annexe 3 (application/pdf – 159k)

    Bilan comparatif des œuvres évacuées par le château de Versailles, le musée
    du Louvre et le palais de Fontainebleau

Haut de page

Notes

1 Blaizeau, 2013, 2016 ; Bonnotte, 2018 ; Bonnotte Khelil, 2023 ; Bonnotte Khelil et Kott, 2024.

2 Coutin, 2015, 2017 ; McGrath, 2018.

3 Ferrand, 2003, p. 234-241 ; McGrath et Talbot, 2014 ; Oppermann, 2015 ; Bonnotte, 2018, p. 26-30.

4 Granger, 2013 ; Bertinet, 2015a ; Bertinet, 2021 ; Amice, 2023.

5 Sur les musées et les monuments situés dans les régions de combat et d’occupation : Kott, 2006 ; Kott, Neumayer et Pichon-Meunier, 2014 ; Amice, 2023.

6 Maingon, 2016.

7 Pour en connaître le détail : Archives nationales (désormais AN), 20150040/6, Lettre d’Eudore Soulié au secrétaire général des musées, 14 février 1871.

8 Bertinet, 2015b, p. 522.

9 Gautier, 1871, p. 20 ; Darcel, 1871, p. 303.

10 Établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles (désormais EPV), Documentation du château de Versailles, Versailles 131, Lettre d’Eudore Soulié au directeur des Beaux-Arts, 17 octobre 1871.

11 AN, F/21/3967, Lettre du directeur des musées nationaux au sous-secrétaire d’État aux Beaux-Arts, 31 juillet 1914.

12 Une attention particulière sera plus spécifiquement accordée à deux institutions : le musée du Louvre – qui constitue un repère dans la politique de protection des musées nationaux (voir à ce sujet Bertinet, 2015a) – et le château de Fontainebleau – dont l’expérience diffère sur de nombreux points de celle du château de Versailles, et dont la mise en comparaison avec ce dernier permet de mieux en souligner la singularité.

13 Pératé, 1919-1920, p. 308. Le palais de Fontainebleau reçoit quant à lui l’ordre de fermeture une semaine plus tard, bien que la précaution semble avoir été prise dès avant (Fontainebleau, Centre de ressources scientifiques [désormais FCRS], 1C195, Lettre du sous-secrétaire d’État aux Beaux-Arts à Esparbès, 9 août 1914 ; FCRS, F3223C12, Arthur Vincent, « Mes souvenirs, par M. A. Vincent, brigadier-chef et bibliothécaire du palais de Fontainebleau », 1er août 1914).

14 Pottier, 1919, p. 9 ; FCRS, 1C201, Esparbès, « Rapport sur l’enlèvement du mobilier du palais en prévision de l’invasion allemande » adressé au ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, 10 septembre 1914.

15 McGrath, 2018.

16 Pératé, 1919-1920, p. 308.

17 EPV, Fonds du service d’architecture (désormais FA), [2]1506, Lettre de Chaussemiche au bureau de la Conservation des palais, 22 août 1914.

18 Coutin, 2017, p. 74.

19 Charenton-le-Pont, Médiathèque du Patrimoine et de la Photographie (désormais MPP), B/80/3/2, Circulaire du sous-secrétaire d’État aux Beaux-Arts aux architectes en chef, 3 septembre 1914.

20 AN, 20150044/30, Gouverneur militaire de Paris, « Mesures préventives contre l’incendie », 30 août 1914.

21 EPV, FA, [2]1508, Lettre de Chaussemiche au bureau des Bâtiments civils et des Palais nationaux, 3 décembre 1914.

22 EPV, FA, [2]1509, Lettre de Chaussemiche au colonel des sapeurs-pompiers de la ville de Paris, 31 mars 1915.

23 Pottier, 1919, p. 4.

24 EPV, Fonds d’archives du musée (désormais FM), VA50bis, Nolhac, Rapport de quinzaine, 16 septembre 1914.

25 Oppermann, 2015, p. 581.

26 EPV, FM, VA50bis, Lettre de Nolhac au directeur des musées nationaux, 31 août 1914.

27 Pératé, 1919-1920, p. 309.

28 EPV, FM, VA50bis, Nolhac, Rapport de quinzaine, 16 décembre 1914.

29 AN, 20144792/1, Mauricheau-Beaupré, « Projet d’évacuation du mobilier précieux et des objets d’art », 18 septembre 1933.

30 AN, F/21/3968, Procès-verbal de la séance tenue le 24 août 1914 par le comité des conservateurs des musées nationaux.

31 Pottier, 1919, p. 5-6.

32 AN, F/21/3968, Rapport de Jamot au ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, 6 octobre 1918.

33 Pottier, 1919, p. 8.

34 Ibid., Note de la direction des musées nationaux, 6 septembre 1914 ; AN, 20150044/31, Télégramme de Jamot au directeur des musées nationaux, 3 septembre 1914 ; ibid., « Compte-rendu de la mission du brigadier Chevreau, chargé d’accompagner une voiture d’objets d’art à Toulouse », s. d.

35 « Au cours de M. de Nolhac », Semeur de Versailles, 26 décembre 1915, p. 2.

36 AN, F/21/7280, Lettre du sous-secrétaire d’État aux Beaux-Arts au ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, 1er septembre 1914.

37 Ibid., Lettre de Neveux au sous-secrétaire d’État aux Beaux-Arts, 1er septembre 1915.

38 Ibid., Lettre de Dumonthier au sous-secrétaire d’État aux Beaux-Arts, 14 septembre 1914.

39 Ibid., Lettre de Neveux au sous-secrétaire d’État aux Beaux-Arts, 1er septembre 1915.

40 Ibid., « État des objets d’art (tapisseries, tableaux, meubles, statues, etc…) transportés à Toulouse », s. d. ; ibid., Lettre de Neveux au sous-secrétaire d’État aux Beaux-Arts, 1er septembre 1915.

41 AN, 20150044/31, Rapport de Jamot au directeur des musées nationaux, 10 octobre 1914.

42 MPP, B/80/3/2, Dumonthier, « Rapport à Monsieur le Ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts sur le sauvetage et la préservation des œuvres d’art pendant la guerre », novembre 1919.

43 Ibid.

44 AN, F/21/7280, Lettre de Dumonthier au sous-secrétaire d’État aux Beaux-Arts, 14 septembre 1914.

45 Ibid., « Note sur l’installation à Toulouse des objets d’art et tapisseries provenant des musées et palais nationaux » remise par le sous-secrétaire d’État aux Beaux-Arts au ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts le 7 septembre 1914.

46 AN, F/21/3968, Rapport de Leprieur au ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, 25 septembre 1915.

47 Pératé, 1919-1920, p. 309-310.

48 Émile Henriot, « Notes de Paris », Le Temps, 20 septembre 1914, p. 2.

49 Montigny-le-Bretonneux, Archives départementales des Yvelines (désormais ADY), 103J1210, Commune de Versailles, Annonce d’un concert donné au château de Versailles au profit des amputés de guerre, 21 avril 1915, archives.yvelines.fr/ark:36937/s005d8cf5965f864/5e0a0959021e2.fiche=arko_fiche_60dddd4b786e4.moteur=arko_default_60e70f384eb9a.

50 AN, 20150040/7, Lettre de Nolhac au directeur des musées nationaux, 25 mars 1915.

51 « Art et curiosité. La Réouverture des musées », Le Temps, 2 juin 1915, p. 4.

52 « Même le bon vieux Musée de Versailles offre aux poilus en garnison dans la ville du Grand Roi, le spectacle réconfortant des épopées qui décorent la Galerie des Batailles » (« Au Louvre », Le Cri de Paris, p. 9).

53 « M. Albert Dalimier, sous-secrétaire d’État aux Beaux-Arts. Nos richesses d’art sauvées de la destruction », Lectures pour tous, 18e année, 1er semestre, no 1 (octobre), p. 140-143.

54 Pottier, 1919, p. 11 ; AN, 20150040/7, Lettre du directeur des musées nationaux au sous-secrétaire d’État aux Beaux-Arts, 24 mars 1917.

55 Ibid., Lettre du sous-secrétaire d’État aux Beaux-Arts au directeur des musées nationaux, 6 avril 1917.

56 Pour en connaître le détail : ibid., Lettre de Nolhac au directeur des musées nationaux, 7 décembre 1915.

57 Ibid., Lettre de Nolhac au directeur des musées nationaux, 10 décembre 1915.

58 Ibid., Lettre de Nolhac au directeur des musées nationaux, 13 décembre 1915.

59 Ibid., Lettre de Nolhac au directeur des musées nationaux, 24 décembre 1915.

60 Ibid., Lettre de Nolhac au directeur des musées nationaux, 7 décembre 1915.

61 Ibid., Lettre du directeur des musées nationaux au sous-secrétaire d’État des Beaux-Arts, s. d.

62 AN, 20150044/30, Lettre du directeur des musées nationaux au sous-secrétaire d’État aux Beaux-Arts, 11 décembre 1915.

63 EPV, FA, [2]1509, Lettre de Chaussemiche au bureau de la Conservation des palais, 31 mai 1915.

64 AN, 20150040/29, Lettre de Nolhac au directeur des musées nationaux, 22 février 1916.

65 Ibid., Lettre du directeur des musées nationaux au sous-secrétaire d’État aux Beaux-Arts, 18 avril 1916.

66 EPV, FM, VA50bis, Lettre de Nolhac au directeur des musées nationaux, 5 décembre 1917.

67 Ibid., Lettre de Nolhac à Chaussemiche, 4 avril 1918.

68 Ibid., Lettre de Nolhac au directeur des musées nationaux, 5 décembre 1917.

69 EPV, [2] Défense passive 1930-1942 (2), Chaussemiche, « Protection contre l’incendie », 2 février 1918.

70 EPV, FA, [2]1514, Lettre de Chaussemiche au bureau des Bâtiments civils et des Palais nationaux, 11 août 1918.

71 AN, 20150044/30, Lettre du chef du service intérieur et du matériel au directeur des musées nationaux, 14 janvier 1915.

72 ADY, 103J1180, Auguste Autrand, Arrêté relatif à la réglementation de l’éclairage public et privé, 19 janvier 1915, archives.yvelines.fr/ark:36937/s005d8cf59654e56/602178114c034.fiche=arko_fiche_60dddd48034b2.moteur=arko_default_60e70f384eb9a.

73 EPV, FA, [2]1514, Lettre de Chaussemiche au bureau de la Conservation des palais, 2 novembre 1918.

74 AN, 20150044/30, Lettre du directeur des musées nationaux au directeur du service de santé du gouvernement militaire de Paris, 9 février 1918.

75 EPV, FA, [2]1514, Lettre de Chaussemiche au bureau des Bâtiments civils et des Palais nationaux, 17 juillet 1918.

76 EPV, FM, VA50bis, Lettre de Nolhac au ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, 7 février 1918.

77 AN, F/21/3967, s. d.

78 AN, F/21/3968, Lettre de Dumonthier au ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, 15 mars 1918,

79 MPP, B/80/3/2, Dumonthier, « Rapport à Monsieur le Ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts sur le sauvetage et la préservation des œuvres d’art pendant la guerre », novembre 1919.

80 AN, 20150044/31, Lettre du directeur des musées nationaux au ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, 4 février 1918.

81 MPP, B/80/3/2, « Mesures de préservation des œuvres d’art et objets mobiliers dépendant de l’administration des Beaux-Arts », 29 janvier 1918.

82 AN, 20150044/31, Lettre du directeur des musées nationaux au ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, 8 juillet 1918.

83 AN, F/21/3968, Rapports de Jamot au ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, 12 septembre 1918 et 6 octobre 1918.

84 EPV, FM, VA50bis, Lettre de Nolhac au ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, 7 février 1918.

85 Pératé, 1919-1920, p. 310.

86 AN, F/21/3968, Lettre de l’inspecteur général des musées au sous-secrétaire d’État aux Beaux-Arts, 25 juillet 1916.

87 Versailles, Archives communales, 4H187, Ville de Versailles, « Transport de caisses de l’hôtel de ville au château », 17 octobre 1918.

88 EPV, FA, [2]1514, Lettre de Chaussemiche au bureau des Bâtiments civils et des Palais nationaux, 28 janvier 1918 ; AN, 20150044/30, Lettre de Pératé au directeur des musées nationaux, 10 mai 1918.

89 « Versailles », Excelsior, 24 juin 1918, p. 4 ; EPV, FA, [2]1514, Lettre de Chaussemiche au bureau des Bâtiments civils et des Palais nationaux, 28 janvier 1918.

90 MPP, B/80/3/2, « Palais nationaux et monuments historiques. Mesures de protection prises en raison de la guerre », s. d.

91 AN, 20150044/30, Lettre de l’architecte des palais du Louvre et des Tuileries au directeur des musées nationaux, 28 novembre 1917.

92 « Nos monuments protégés contre les bombes », Le Miroir, 17 février 1918, p. 14.

93 Tristan Le Roux, « Oui mais… Versailles conserve mieux. Sacs à terre ou fascines ? », La Petite République, 7 juin 1918, p. 2.

94 MPP, B/80/3/2, Rapport du chef de la division des Services d’architecture au ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, 27 mai 1918.

95 Charles Laurent, « Ça s’écroule », L’Écho de Versailles et de Seine-et-Oise, 31 mai 1918, p. 1.

96 EPV, FA, [2] Défense passive 1930-1942 (2), Chaussemiche, « Protection des ouvrages extérieurs », 1er juin 1918.

97 Tristan Le Roux, « Oui mais… Versailles conserve mieux. Sacs à terre ou fascines ? », La Petite République, 7 juin 1918, p. 2.

98 Pour une étude plus approfondie de la réception critique de ces mesures : Bonnotte, 2018, p. 27 ; Amice, 2023, vol. 1, p. 363-372 ; Revello, 2024, p. 45-46.

99 Le présent article ne s’arrêtera pas sur le sujet, déjà attentivement traité par Coutin (2015, 2017).

100 Pératé, 1919-1920, p. 310.

101 AN, 20150044/31, Lettre de Jamot au directeur des musées nationaux, 11 novembre 1918.

102 EPV, FM, VA50bis, Lettre de Nolhac au ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, 18 novembre 1918.

103 AN, 20150044/30, Lettre du directeur des musées nationaux à Paul Chenue, 19 novembre 1918.

104 Ibid., Lettre de Jamot au directeur des musées nationaux, 5 décembre 1918.

105 Ibid., Télégramme de Jean-Joseph Marquet de Vasselot au directeur des musées nationaux, 17 décembre 1918 ; ibid., Télégramme de Jamot au directeur des musées nationaux, 22 décembre 1918.

106 Pottier, 1919, p. 16-17.

107 MPP, B/80/3/2, Dumonthier, « Rapport à Monsieur le Ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts sur le sauvetage et la préservation des œuvres d’art pendant la guerre », novembre 1919.

108 AN, 20150040/10, Pératé, Rapport de quinzaine, 2 janvier 1920.

109 Pottier, 1919, p. 17 ; FCRS, F3223C12, Vincent, « Mes souvenirs (1914-1921) », 11 mars 1919.

110 AN, 20150040/10, Pératé, Rapport de quinzaine, 2 janvier 1920.

111 Ibid., Pératé, Rapport de quinzaine, 18 février 1920 ; ibid., Gaston Brière, Rapport de quinzaine, 3 août 1920.

112 Bertinet, 2015a.

113 MPP, B/80/3/2, Dumonthier, « Rapport à Monsieur le Ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts sur le sauvetage et la préservation des œuvres d’art pendant la guerre », novembre 1919.

114 EPV, FM, VA50bis, Lettre de Nolhac au directeur des musées nationaux, 31 août 1914.

115 MPP, B/80/3/2, Dumonthier, « Rapport à Monsieur le Ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts sur le sauvetage et la préservation des œuvres d’art pendant la guerre », novembre 1919.

116 Bertinet, 2015a, p. 39.

117 Blaizeau, 2016, p. 95-99.

Haut de page

Table des illustrations

Titre Fig. 1. Paul Jamot, Vue intérieure de l’église des Jacobins à Toulouse en 1918, avec les caisses de tableaux évacués du Louvre, 1918, huile sur toile, 46 × 37,7 cm. Paris, musée du Louvre, département des Peintures, RF 1941 15.
Légende Permalien : https://collections.louvre.fr/​ark:/53355/​cl010059479
Crédits © 2019 GrandPalaisRmn (musée du Louvre) / Franck Raux
URL http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/41746/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 323k
Titre Fig. 2. Godefroy Ménanteau, La protection des monuments de Paris pendant la guerre, château de Versailles, 1914-1918, photographie, 16,6 × 22,5 cm. Paris, musée Carnavalet – Histoire de Paris, PH25495.
Crédits CC0 Paris Musées / Musée Carnavalet – Histoire de Paris
URL http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/41746/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 658k
Titre Fig. 3. Agence de presse Meurisse, Le musée du Louvre pendant la guerre. La Galerie d’Apollon. Au premier plan la vitrine des diamants de la Couronne, 1918, négatif sur verre, 13 × 18 cm. Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la Photographie, EI-13 (2577).
Légende Permalien : https://gallica.bnf.fr/​ark:/12148/​btv1b90309378
Crédits Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
URL http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/41746/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 285k
Titre Fig. 4. Agence Rol, Paris en tenue de bombardement (statues à l’entrée du jardin des Tuileries protégées contre les bombardements), 1918, négatif sur verre, 13 × 18 cm. Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la Photographie, EI-13 (594).
Légende Permalien : https://gallica.bnf.fr/​ark:/12148/​btv1b53004379n
Crédits Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
URL http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/41746/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 287k
Titre Fig. 5. Godefroy Ménanteau, La protection des monuments de Paris pendant la Première Guerre mondiale, jardins de Versailles, 1914-1918, photographie, 16,6 × 22,4 cm. Paris, musée Carnavalet – Histoire de Paris, PH25492.
Crédits CC0 Paris Musées / Musée Carnavalet – Histoire de Paris
URL http://journals.openedition.org/crcv/docannexe/image/41746/img-5.jpg
Fichier image/jpeg, 771k
Haut de page

Pour citer cet article

Référence électronique

Fiona Revello, « La protection du château de Versailles durant la Première Guerre mondiale »Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles [En ligne], Articles et études, mis en ligne le 08 avril 2025, consulté le 29 avril 2025. URL : http://journals.openedition.org/crcv/41746 ; DOI : https://doi.org/10.4000/13pou

Haut de page

Auteur

Fiona Revello

Ancienne étudiante en classe préparatoire littéraire, titulaire du diplôme de premier cycle et du diplôme de muséologie de l’École du Louvre, Fiona Revello suit aujourd’hui le parcours « Biens sensibles, provenances et enjeux internationaux » proposé par l’École du Louvre en seconde année de deuxième cycle. À travers une approche pluridisciplinaire, mêlant l’histoire des collections à l’histoire des deux guerres mondiales, la régie des œuvres d’art au droit du patrimoine culturel, ses recherches se centrent sur la gestion du patrimoine en temps de guerre et sur les problématiques de provenance.
Fiona Revello is a former student of the classe préparatoire littéraire, and holds a bachelor’s degree and a master’s degree in museology from the École du Louvre. She is now pursuing the ‘Sensitive goods, provenance and international issues’ master’s course offered by the École du Louvre. Using a multidisciplinary approach, combining the history of collections and the history of the two world wars, the management of artworks and cultural-heritage law, her research focuses on the management of heritage in wartime and on provenance issues.
fiona06.revello[at]gmail.com

Haut de page

Droits d’auteur

CC-BY-NC-ND-4.0

Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC-ND 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

Haut de page
Search OpenEdition Search

You will be redirected to OpenEdition Search