Conférences en Amérique, notes de cours et autres textes. Inédits II (1947-1949) ; Maurice Merleau-Ponty, Conférences en Europe et premiers cours à Lyon. Inédits I (1946-1947)

Milan : Mimésis, 2022, 780p. 24 x 17cm, (L’œil et l’esprit)
Index
ISBN : 9788869762369. _ 42,00 €
Sous la dir. de Michel Dalissier, Shôichi Matsuba

Milan : Mimésis, 2022, 738p. ill. 24 x 17cm, (L’œil et l’esprit)
Bibliogr.
ISBN : 9788869762345. _ 42,00 €
Sous la dir. de Michel Dalissier, Shôichi Matsuba
Texte intégral
1La mort soudaine de Maurice Merleau-Ponty à l’âge de cinquante-trois ans (1961) conduit à ouvrir précocement le dossier de son legs intellectuel. Depuis L’Œil et l’Esprit (1964) à La Prose du monde (2004) en passant par le cours au Collège de France sur La Nature (1994), la place prise par la pensée du phénoménologue au plan international incite à rappeler le titre de l’hommage rendu par son ancien condisciple à l’ENS, Jean-Paul Sartre : « Merleau-Ponty vivant ». Qu’apportent de nouveau ces deux impressionnants volumes ? Sur une période assez brève (1946-1949), ils démontrent d’abord l’audience européenne (vol. 1) et américaine (vol. 2) de celui qui a cette époque est surtout l’auteur de Phénoménologie de l’esprit (1945) et d’Humanisme et terreur (1947), tout en étant très impliqué, parfois discrètement, dans la revue Les Temps Modernes. Les préoccupations philosophiques de Merleau-Ponty manifestent progressivement la déception de son « attente marxiste » (p. 95, t. 1) et une tension, à rebours de Sartre, puisqu’il s’oriente toujours davantage vers une « méditation ontologique et esthétique » (p. 79, t. 1). Il est probablement l’un des premiers en France à faire cours sur l’Esthétique de Hegel (p. 351, t. 1). Mais dans l’après-guerre, on observe un conférencier apprécié et un professeur à l’université de Lyon particulièrement attentif à ses amis existentialistes et singulièrement à Simone de Beauvoir. Même après la rupture avec Sartre (1953) et la contre-attaque du Castor, l’intérêt de l’auteur des Aventures de la dialectique ne faiblira pas (p. 59), note Michel Dalissier. Sans le travail éditorial proprement colossal réalisé par ce dernier que seraient ces deux livres ? Faut-il du reste parler de « livre » ? Peut-être pas (p. 126, t. 1). Pour comprendre à quoi eut affaire le chercheur, il faut se rendre dans les annexes présentant le matériau quasi illisible sur lequel lui-même et avant lui Shôichi Matsuba et Kerry H. Whiteside ont travaillé. Les originaux de notes, plans de cours, conférences n’ont pas été retrouvés ; il ne demeure que des jeux de photocopies. Le choix des éditeurs a été de publier l’intégralité des matières brutes en apportant de forts éclairages pour les contextualiser. On pourrait trouver l’apparat critique trop abondant au regard des inédits eux-mêmes, mais lorsqu’on entre dans la lecture de ces notes souvent partiellement rédigées, comme pour les diverses versions des conférences données à Mexico (février-mars 1949), on s’aperçoit rapidement que Merleau-Ponty laissait une place importante à l’improvisation et que les précisions méticuleuses de Dalissier nous sont indispensables pour préparer la lecture de ces inédits.
Pour citer cet article
Référence électronique
Jérôme Duwa, « Conférences en Amérique, notes de cours et autres textes. Inédits II (1947-1949) ; Maurice Merleau-Ponty, Conférences en Europe et premiers cours à Lyon. Inédits I (1946-1947) », Critique d’art [En ligne], Toutes les notes de lecture en ligne, mis en ligne le 01 juin 2024, consulté le 28 avril 2025. URL : http://journals.openedition.org/critiquedart/104114 ; DOI : https://doi.org/10.4000/critiquedart.104114
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