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2022

Le Voyage en train : paysages et histoires au rythme du chemin de fer

Justine Bohbote
Le Voyage en train : paysages et histoires au rythme du chemin de fer
Le Voyage en train : paysages et histoires au rythme du chemin de fer

Nantes : Musée d’arts de Nantes ; Gand : Snoeck, 2022, 296p. ill. en noir et en coul. 29 x 23cm

Bibliogr. Index

ISBN : 9789461618191. _ 35,00€

Sous la dir. de Jean-Rémi Touzet. Préf. de Sophie Lévy

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Texte intégral

  • 1 Jarrige, François. « Un choc ferroviaire : Paysages, sociétés et discordance spatiotemporelle au XI (...)
  • 2 Pierre, Arnaud. « Pluie, vapeur et vitesse. Un programme pour la modernité », ibid., p. 70-83
  • 3 Sauget, Stéphanie. « Le voyage dans le temps », ibid., p. 179-193
  • 4 Dombrovski, André. « A cinq minutes près. La peinture et le temps des chemins de fer », ibid., p. 1 (...)
  • 5 Dufrêne, Thierry. « Gare aux fantômes ! Le surréalisme et le train », ibid., p. 265-283

1A l’occasion de l’exposition Le Voyage en train (octobre 2022-février 2023), le Musée d’arts de Nantes a publié un catalogue de près de 300 pages regroupant une vingtaine de contributions d’historiens, d’historiens de l’art et de spécialistes de la littérature. L’ouvrage retrace les changements anthropologiques et artistiques induits par l’invention du chemin de fer et relie la naissance de la modernité artistique à l’avènement de la modernité technique. Les analyses, alimentées par la culture scientifique et visuelle, sont complétées par des illustrations issues aussi bien de la culture dite savante que populaire (publicité, guide de voyage, presse, etc.). L’ouvrage est construit en deux volets (« La traversée du paysage » [p. 17-175], « Temps et contre-temps » [p. 176-283]) et six chapitres thématiques. La première partie commence avec une analyse plus historique. François Jarrige et Arthur Emile rappellent que le train a souvent été perçu comme l’emblème d’une modernité chassant l’ancien monde et que son développement a suscité, jusqu’aux années 1850, des phénomènes de résistance1. Dans le domaine visuel, le train a rapidement contribué, comme le panorama ou le cinéma, à l’émergence de nouvelles manières de voir et de représenter l’espace. Pour Arnaud Pierre, la peinture Pluie, vapeur, vitesse de William Turner constitue ainsi, dès 1844, un « programme pour la modernité » (p. 70), annonçant à la fois la dissolution des motifs expérimentée par les impressionnistes et la passion futuriste pour la vitesse2. Quelques décennies plus tard, l’efficacité formelle des signaux ferroviaires, qui scandent les paysages urbains, inspire les avant-gardes en quête d’un langage pictural universel. La deuxième partie – et notamment les textes de l’historienne Stéphanie Sauget3 et de l’historien André Dombrovski4 – s’attache plus directement à décrire le système temporel qui émerge avec le chemin de fer. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, un temps mécanique, contrôlé et uniformisé en remplace un autre, hétérogène et fondé sur l’expérience vécue. L’attente, matérialisée par les salles des pas perdus, participe de ce nouveau régime de perception du temps, alors que les outils de mesure (horloges et chronomètres) deviennent de plus en plus précis. Après plusieurs cas d’étude (sur James Tissot, Leonor Fini ou la littérature russe), l’historien de l’art Thierry Dufrêne clôt l’ouvrage sur une note plus contemporaine5. Interprétant les images surréalistes de locomotives cassées ou englouties par la forêt comme des images pré-écologiques, il imagine un futur low tech où la nature prendrait le dessus sur la technique.

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Notes

1 Jarrige, François. « Un choc ferroviaire : Paysages, sociétés et discordance spatiotemporelle au XIXe siècle », Le Voyage en train : paysages et histoires au rythme du chemin de fer, Nantes : Musée d’arts de Nantes ; Gand : Snoeck, 2022, p. 21-39 ; Emile, Arthur. « "La locomotive à fumée" : Symbole d’une modernité désenchantée », ibid., p. 66-69

2 Pierre, Arnaud. « Pluie, vapeur et vitesse. Un programme pour la modernité », ibid., p. 70-83

3 Sauget, Stéphanie. « Le voyage dans le temps », ibid., p. 179-193

4 Dombrovski, André. « A cinq minutes près. La peinture et le temps des chemins de fer », ibid., p. 194-203

5 Dufrêne, Thierry. « Gare aux fantômes ! Le surréalisme et le train », ibid., p. 265-283

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Pour citer cet article

Référence électronique

Justine Bohbote, « Le Voyage en train : paysages et histoires au rythme du chemin de fer », Critique d’art [En ligne], Toutes les notes de lecture en ligne, mis en ligne le 01 juin 2024, consulté le 23 juin 2025. URL : http://journals.openedition.org/critiquedart/104581 ; DOI : https://doi.org/10.4000/critiquedart.104581

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